L’offre numérique dans les bibliothèques publiques québécoises

Résultats des sondages en ligne administrés du 21 mars au 4 avril 2017

Document préparé par Stéphanie Dupa, bibliothécaire chargée de projet

Mis à jour le 16 mai 2017

L’offre numérique dans les bibliothèques publiques québécoises 1

Contexte

Dans le cadre du Plan culturel numérique du Québec, Bibliothèque et Archives nationales du Québec est chargée de la réalisation de la mesure 60 « Soutenir le réseau des bibliothèques québécoises dans la diffusion du livre numérique ». La consultation avait pour objectif d’évaluer les actions qui pourraient être mises en place par BAnQ et ses partenaires, dont BIBLIOPRESTO, pour soutenir les bibliothèques publiques québécoises dans la diffusion et la mise en valeur de leur offre numérique auprès de la communauté qu’elles desservent. Ce document présente les résultats d’un premier sondage administré aux bibliothèques autonomes et d’un deuxième sondage administré aux Réseaux BIBLIO. Le premier questionnaire a été envoyé à l’ensemble des bibliothèques autonomes, soit 173 adresses courriel, issues de la liste d’envoi de l’infolettre des services aux milieux documentaires. Un branchement conditionnel a été effectué dès la première question afin de séparer les réponses des bibliothèques ayant une offre de livres numériques de celles qui n’en ont pas. Les questions posées diffèrent donc en fonction de la réponse à la première question. Les participants au sondage ont ainsi répondu à une série de 10 à 14 questions en fonction de leur situation. Le deuxième questionnaire a été envoyé aux 11 Réseaux BIBLIO. Les participants au sondage ont répondu à 14 questions. Les sondages sont restés accessibles du 21 mars au 4 avril 2017 inclusivement. Un rappel a été effectué le 30 mars par notre partenaire BIBLIOPRESTO.

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Taux de réponse

Bibliothèques autonomes

Le questionnaire a été envoyé à l’ensemble des bibliothèques autonomes, soit 173 adresses courriel. On dénombre 111 réponses complétées pour 150 réponses amorcées, ce qui constitue un taux de réponse de 64 %. On compte 39 réponses partielles avec une majorité d’abandons dès la quatrième question (question sur les statistiques d’utilisation des livres et ressources numériques).

Réseaux BIBLIO

Sur les 11 Réseaux BIBLIO, 9 ont complété le questionnaire qui leur a été envoyé, ce qui constitue un taux de réponse de 82 %. On dénombre 3 réponses incomplètes qui correspondent à des doublons. Afin d’éviter les biais des réponses partielles (doublons, arrêt de sondage complété plus tard, etc.), nous n’avons tenu compte que des réponses complétées.

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Faits saillants

L’offre numérique

La majorité des bibliothèques autonomes qui ont répondu à la consultation offre du livre numérique. Celles qui n’en offrent pas desservent pour la plupart une population de moins de 10 000 habitants. Les raisons évoquées sont le manque de budget et l’absence de demande. Néanmoins, un bon nombre de ces bibliothèques pensent franchir le pas du livre numérique au cours des deux prochaines années. En général, les bibliothèques qui n’offrent pas de livres numériques, ne proposent pas d’autres types de ressources numériques et ne souhaitent pas en offrir. Quant aux bibliothèques autonomes offrant du livre numérique, la majorité d’entre elles offrent d’autres ressources numériques, principalement des journaux ou revues, des dictionnaires ou encyclopédies et des ressources en autoformation. Un bon nombre des répondants souhaiteraient offrir des films et des livres audionumériques (offre restreinte en français), ainsi que de la presse. Outre le livre numérique, tous les Réseaux BIBLIO offrent d’autres types de ressources numériques, principalement des journaux ou revues et des ressources en généalogie. Ils souhaiteraient tous élargir leur offre en proposant notamment des ressources en autoformation.

Une utilisation mitigée

L’utilisation des livres et ressources numériques des bibliothèques autonomes est jugée plutôt insatisfaisante puisqu’elle n’atteint que moyennement, voire pas du tout leurs objectifs. Les ressources les moins performantes sont les dictionnaires ou encyclopédies et la musique. Le tableau est plus mitigé du côté des Réseaux BIBLIO qui estiment que leurs livres et ressources numériques atteignent moyennement leurs objectifs. Seuls les dictionnaires et encyclopédies n’atteignent pas du tout les objectifs des répondants. Tant pour les bibliothèques autonomes que pour les Réseaux BIBLIO, ce sont les livres numériques et les ressources en généalogie qui satisfont le mieux les répondants en terme d’utilisation.

Mais un budget adéquat?

Le budget alloué aux livres et ressources numériques est tout de même jugé adéquat par près de la moitié des bibliothèques autonomes. Il serait peut-être intéressant de réévaluer la pertinence de certaines ressources et de questionner la promotion qui en est faite. Du côté des Réseaux BIBLIO, le budget est plutôt jugé insuffisant mais plusieurs l’estiment adéquat également.

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Une promotion à construire

Pour faciliter l’accès et la découverte de leurs livres et ressources numériques, les bibliothèques autonomes utilisent surtout les outils de communication classiques, à savoir le marketing « papier » et le site internet de la bibliothèque ou de la municipalité. L’intégration des notices au catalogue est sur la bonne voie puisque la majorité des bibliothèques autonomes le proposent. Néanmoins, du travail reste à faire en matière de promotion puisque seulement 30 % des bibliothèques autonomes matérialisent leur offre numérique1 et en font la promotion sur le Web (réseaux sociaux, infolettre, etc.). Les Réseaux BIBLIO semblent déployer plus d’actions de promotion. Celle-ci se fait davantage sur internet permettant de rejoindre facilement les bibliothèques membres. Le « marketing papier » est aussi très utilisé. Moins d’un quart des bibliothèques autonomes et des Réseaux BIBLIO proposent le prêt de liseuses ou de tablettes et la communication extérieure sur les ressources numériques est marginale. Considérant l’utilisation des ressources numériques et les moyens mis en place pour faciliter l’accès et la découverte de l’offre numérique, la promotion faite actuellement ne semble pas suffisante. L’immatérialité des ressources numériques ne facilite pas leur promotion qui est pourtant capitale pour les faire exister au même titre que les autres ressources des bibliothèques.

Un bon niveau de soutien

Globalement, les réponses indiquent un bon niveau de soutien avec une prédominance du soutien en personne (au comptoir ou sur rendez-vous) ou par téléphone pour les bibliothèques autonomes. Les Réseaux BIBLIO offrent évidemment plutôt du soutien à distance à leurs membres par des guides sur leur site Web, le courriel ou le téléphone. Certains Réseaux BIBLIO offrent des formations ou du soutien directement aux usagers des bibliothèques membres. Du côté des bibliothèques autonomes, des efforts pourraient être entrepris en ce qui concerne la disponibilité de guides ou des FAQ (sur Internet ou au format papier). Alors que plusieurs Réseaux BIBLIO proposent des tutoriels vidéos, ils sont quasi inexistants chez les bibliothèques autonomes, peut-être par manque de temps ou de moyens. Il serait intéressant d’envisager la création de tutoriels vidéo « génériques » pour les principales ressources offertes.

Freins à la diffusion du livre et des ressources numériques

Les bibliothèques autonomes et les Réseaux BIBLIO s’accordent à dire que le frein principal à l’utilisation des livres et ressources numériques est le manque de compétences technologiques des usagers, associé à la complexité du processus d’emprunt du livre numérique.

1 On entend par matérialisation de l’offre numérique tout moyen rendant visible le numérique dans l’espace

physique (présentations de livres numériques, pastilles « Aussi disponible en numérique » sur les livres imprimés, signet dans les rayonnages, etc.).

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D’après les répondants, les usagers préfèrent l’imprimé au numérique et sont encore nombreux à ignorer l’existence d’une offre numérique (plus prégnant chez les Réseaux BIBLIO). Ce dernier constat peut être relié au manque de communication des bibliothèques autonomes et des bibliothèques membres des Réseaux BIBLIO sur le sujet.

Mesures prioritaires : valorisation, formation et accessibilité

Les priorités ciblées par les participants font écho aux constats précédents. L’accent est mis sur la valorisation de l’offre numérique et la médiation avec mises en commun des meilleures pratiques. L’autre priorité est le renforcement des compétences du personnel en ce qui à trait au numérique. Rendre l’emprunt du livre numérique accessible directement à partir du catalogue de la bibliothèque est considéré comme tout à fait prioritaire par plus de 40 % des bibliothèques autonomes. Les Réseaux BIBLIO la désignent comme la mesure dont ils pourraient le plus bénéficier car elle permettrait de faciliter l’appropriation de ces ressources par le personnel des bibliothèques membres, souvent peu à l’aise avec les technologies. Une mesure pour l’amélioration du soutien aux livres numériques serait également bienvenue.

Les ressources de BAnQ

La majorité des bibliothèques autonomes utilisent régulièrement l’offre numérique de BAnQ et les répondants, y compris les Réseaux BIBLIO, se disent intéressés par des séances d’information.

Littératie numérique

La majorité des bibliothèques autonomes offrent des actions d’accompagnement visant le développement de compétences numériques de leurs usagers, parfois grâce à des partenariats. Les bibliothèques n’offrant pas de livres numériques proposent des actions plus « traditionnelles » (initiation à l’informatique, recherche d’information, etc.) que les bibliothèques qui en offrent. Ces dernières mettent l’accent sur l’initiation à la tablette, ce qui est un bon départ pour la valorisation des ressources numériques les plus couramment offertes (livres numériques, revues) qui se prêtent bien à une consultation sur appareil mobile. Un bon nombre de bibliothèques interrogées n’offrent aucun atelier de ce type (30 % environ). Quant aux Réseaux BIBLIO, ces types d’atelier sont donnés par leurs bibliothèques membres. Les répondants à la consultation sont intéressés par toutes mesures leur apportant du soutien au développement de la littératie numérique de leurs usagers. Pour terminer, les commentaires soulignent entre autres l’importance de faciliter l’accès aux ressources numériques, la complémentarité mais parfois aussi la concurrence des ressources de BAnQ, le manque de compétences technologiques des usagers et des bénévoles dans les petites bibliothèques et l’intérêt de miser sur les partenariats pour le développement de la littératie numérique du public.

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Analyse détaillée des résultats des bibliothèques autonomes

1. Profil et besoins des bibliothèques offrant des livres numériques

Parmi les 111 répondants, 98 indiquent que leur bibliothèque offre des livres numériques. Environ 60 % de ces bibliothèques desservent des territoires de moins de 24 999 habitants. Les trois SIGB les plus utilisés par ces bibliothèques sont Symphony, Portfolio et Regard.

Une offre diversifiée

Parmi les autres types de ressources les plus offerts par ces bibliothèques, on retrouve :

les journaux, articles et périodiques tels que Zinio, Repère ou Eureka.cc (63 %);

les dictionnaires et encyclopédies (56 %);

les ressources en autoformation (46 %). Suivent ensuite les ressources en généalogie qui sont offertes par 36 % des répondants. Les ressources les moins offertes sont les films (19 %) et les livres audionumériques (17 %), ce qui peut s’expliquer par une disponibilité des contenus en français très réduite. Seulement 19 % de ces bibliothèques n’offre aucun autre type de ressources.

Plus de films, de journaux et de livres audionumériques

Les trois types de ressources que les répondants souhaiteraient pouvoir offrir (ou offrir davantage) à leurs usagers sont les films (53 %), les journaux ou revues (51 %) et les livres audionumériques (44 %). Arrive en quatrième position la musique (40 %). Les dictionnaires et les encyclopédies sont les ressources qui obtiennent moins la faveur des répondants (18 %).

Une utilisation jugée généralement insatisfaisante

De manière générale, l’utilisation des ressources numériques ne semble pas atteindre les objectifs que se sont fixés les bibliothèques. Comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous, la majorité des répondants estiment que les ressources atteignent moyennement voire pas du tout les objectifs fixés, sauf pour les livres numériques où les résultats sont plus nuancés.

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Tableau 1 Comparaison entre l'offre numérique proposée par les bibliothèques des répondants, les souhaits énoncés et la satisfaction en terme d'utilisation des ressources numériques

2

Ressources numériques Offertes Souhaitées Atteinte des objectifs fixés en regard de l’utilisation des ressources

Tout à fait Moyennement Pas du tout

Livres numériques 100 % - 29 % 55 % 15 %

Journaux, articles, etc. 63 % 51 % 18 % 42 % 40 %

Dictionnaires et

encyclopédies

56 % 18 % 4 % 38 % 58 %

Autoformation 46 % 37 % 2 % 63 % 34 %

Généalogie 36 % 32 % 24 % 69 % 7 %

Musique 28 % 40 % 8 % 42 % 50 %

Films et vidéos 19 % 53 % 12 % 71 % 18 %

Livres audionumériques 17 % 44 % 7 % 60 % 33 %

Les ressources atteignant le moins les objectifs des répondants sont les dictionnaires ou encyclopédies et la musique. Un constat qui peut s’expliquer par l’évolution des pratiques en ligne (facilité et gratuité de l’accès à des ressources comme Wikipédia, dictionnaires en ligne, musique sur YouTube, etc.). Néanmoins, les dictionnaires et encyclopédies sont la troisième ressource numérique la plus possédée par les bibliothèques autonomes.

Les ressources présentant des utilisations plus à la hauteur des attentes des répondants sont le livre numérique (29 %) et les ressources en généalogie (24 %).

2 Les bibliothèques qui ont choisi l’option « Non concerné » dans la question originelle sur l’utilisation des

ressources numériques n’ont pas été prises en compte dans ce tableau.

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Quant aux journaux, articles et périodiques qui sont le deuxième type de ressources offert et qui sont souhaités par la moitié des bibliothèques interrogées, leurs statistiques d’utilisation ne semblent pas non plus atteindre les objectifs fixés.

Concernant les ressources en autoformation, seulement 2 % des répondants indiquent que l’utilisation est tout à fait à la hauteur de leurs attentes.

Budget alloué aux ressources numériques

Malgré une satisfaction plutôt faible à l’égard de l’utilisation des ressources numériques proposées par les bibliothèques participantes, 27 % d’entre elles estiment que le budget alloué aux ressources numériques reste insuffisant tandis que 49 % l’estiment adéquat.

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Accès aux livres et ressources numériques

Comme le montre le graphique suivant, le moyen le plus utilisé pour faciliter l’accès et la découverte de l’offre numérique est sans conteste le « marketing papier » avec dépliants, affiches ou signets (86 %). Il est suivi par la présence d’un espace dédié aux livres et ressources numériques sur le site internet de la bibliothèque ou de la municipalité (61 %). Ce sont des moyens habituels de promotion dans les bibliothèques qui sont bien intégrés dans les pratiques professionnelles

10%

49%

27%

14%

En regard de l'utilisation de vos ressources numériques, diriez-vous que le budget qui y est alloué est...

Trop importantAdéquatInsuffisantNe se prononce pas

86%

61%

58%

33%

28%

27%

25%

24%

13%

10%

7%

7%

1%

Dépliants, affiches, feuillets ou signets informatifs

Espace dédié aux livres et ressources numériques sur le site…

Notices intégrées au catalogue d'accès public

Matérialisation de l'offre numérique dans la bibliothèque…

Liste de nouveautés ou thématiques sur le site Web ou les…

Information sur les livres et ressources numériques dans …

Mise en valeur par bandeau thématique sur la plateforme…

Liseuses ou tablettes en prêt interne ou externe

Autre (veuillez préciser)

Communication extérieure (points de service, centre des…

Écran interactif en bibliothèque

Tenue de stand dans des événements particuliers (salon du…

Notre bibliothèque n'en propose pas encore

Moyens mis en place pour faciliter l'accès et la découverte de l'offre numérique

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Environ 60 % des répondants intègrent les notices des livres ou ressources numériques au catalogue d’accès public de leur bibliothèque. Cela semble indiquer que l’offre numérique est bien intégrée à la chaîne documentaire au même titre que les autres documents, du moins pour le volet traitement. Cependant, 40 % des bibliothèques n’ont pas encore mis en œuvre cette pratique. Suivent loin derrière la matérialisation de l’offre numérique dans la bibliothèque (33 %) et la promotion des ressources via des outils numériques qui est pratiquée par moins de 30 % des répondants (liste de nouveautés sur les réseaux sociaux ou dans l’infolettre par exemple). Le prêt de liseuses ou de tablettes est proposé par 24 % des répondants. La communication extérieure est très minoritaire, seulement 7 % des répondants indiquent faire de la « promotion hors les murs » de leurs livres et ressources numériques.

Le soutien

L’offre de livres et de ressources numériques est presque toujours accompagnée d’un soutien aux usagers pour l’utilisation de ces ressources. Les trois formes de soutien les plus répandues sont l’aide au comptoir (80 %), le rendez-vous individuel (69 %) et le soutien par téléphone (66 %). L’aide par courriel est pratiquée par près de la moitié des bibliothèques. La proposition de guides ou de FAQ est assez bien répandue que ce soit au format papier ou numérique (intégrés au site Web ou pointant vers des sites comme PRETNUMERIQUE.CA). Plus de la moitié des répondants propose des ateliers d’initiation. Ils sont moins nombreux à proposer des ateliers de dépannage (37 %) pour lesquels il est sans doute plus difficile de mobiliser des ressources (nécessite parfois plusieurs employés avec de solides compétences technologiques). Les tutoriels vidéo sont la forme de soutien la moins répandue (5 %).

Freins identifiés à la diffusion de l’offre numérique

Comme on le voit sur le graphique suivant, les répondants repèrent quatre grands freins à l’utilisation des livres et ressources numériques de leur bibliothèque. Ils estiment que le principal frein provient d’un manque de compétences technologiques des usagers (84 %). Dans un même ordre d’idée, 73 % estiment que l’usager trouve complexe l’emprunt de livres numériques. Pour 76 % des répondants, les usagers préfèrent l’imprimé au numérique et 68 % pensent que l’usager ignore l’existence d’une offre numérique. On note aussi qu’ils sont près de 30 % à indiquer que l’usager n’est pas satisfait par l’offre numérique proposée (peu de titres disponibles; ne trouve pas les titres qu’il souhaiterait consulter).

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Mesures prioritaires

Comme le montre le graphique suivant, toutes les mesures proposées dans la consultation trouvent un écho auprès des répondants.

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On repère trois mesures considérées comme prioritaires3 :

Réaliser plus d'actions de valorisation de l’offre numérique (88 %);

Mettre en commun les meilleures pratiques de diffusion et de communication des ressources numériques (84 %);

Former le personnel à la médiation numérique (82 %).

Suivent les formations au personnel sur le livre numérique (78 %) et sur leurs compétences technologiques (74 %). Même si la mesure « Rendre l’emprunt du livre numérique accessible directement à partir du catalogue de la bibliothèque » n’est pas celle qui recueille globalement le plus d’intérêt4, 44 % des répondants l’estiment tout à fait prioritaire en regard de leur situation. Les réponses sont plus partagées concernant l’offre de l’abonnement à distance qui est considérée comme prioritaire par moins de 50 % des répondants. Les priorités ciblées par les participants semblent faire écho aux constats précédents sur le manque de communication et l’ignorance des usagers de l’existence d’une offre numérique.

Usages et intérêt pour les ressources numériques de BAnQ

La majorité des répondants orientent leurs usagers vers les ressources numériques de BAnQ. Ils sont 32 % à les orienter vers ces ressources plus d’une fois par mois. Seulement 7 % n’orientent jamais leurs usagers vers les ressources numériques de BAnQ. Plus de 80 % des répondants se disent intéressés5 par des séances d’information sur les ressources numériques de BAnQ.

Littératie numérique

Des actions d'accompagnement et de formation visant le développement des compétences numériques des usagers sont offertes par la majorité des bibliothèques proposant une offre numérique. Les actions les plus répandues sont l’initiation à la tablette ou au téléphone intelligent (53 %), l’initiation à l’informatique (42 %), la navigation sur internet (40 %). Elles sont 31 % à n’offrir aucune action pour développer la littératie numérique de leurs usagers. Des commentaires précisent que ces besoins sont comblés soit par des partenariats soit par d’autres organismes sur le territoire.

3 Incluant les réponses « Tout à fait prioritaire » et « Assez prioritaire »

4 En incluant les réponses « Tout à fait prioritaire » et « Assez prioritaire », la mesure obtient 68 % de réponses.

5 Plus précisément, 32 % des répondants se sont montrés « Très intéressé » et 50 % « assez intéressé » par des

séances d’information.

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Les répondants sont intéressés6 par toutes mesures leur apportant du soutien au développement de la littératie numérique de leurs usagers avec un intérêt plus marqué pour :

Webinaire sur les bonnes pratiques de formation aux usagers (91 % d’intérêt)

Ateliers pratiques consacrés au développement de la littératie numérique (90 %)

Mise en ligne de scénarios d'activités avec support de formation (88 %)

Commentaires et suggestions

La plupart des commentaires mettent l’accent sur des points abordés dans la consultation :

coût de certaines ressources trop élevées en regard de leur utilisation;

difficulté à convaincre les élus d’investir davantage;

manque de compétences technologiques des usagers pour exploiter les ressources numériques;

importance des partenariats et appels aux bénévoles (Générations @branchées);

difficulté à satisfaire les besoins des usagers (souffre de la comparaison avec BAnQ);

remise en question de la pertinence « de la bibliothèque physique et d'une offre numérique individuelle pour chaque bibliothèque »;

manque d’informations sur les ressources disponibles. Plusieurs commentaires formulent des suggestions :

faciliter le téléchargement du livre numérique;

offrir la lecture en simultanée;

offrir des outils de marketing en français et en anglais;

avoir accès à des statistiques précises de l’utilisation de la plateforme PRETNUMERIQUE.CA;

mettre en place un bibliobus « numérique » qui proposerait des activités aux usagers;

proposer des webinaires en direct et différé pour les professionnels et les usagers.

6 On entend par « intéressé » le regroupement des personnes « très intéressées » et « assez intéressées »

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2. Profil et besoins des bibliothèques n’offrant pas de livres numériques

Parmi les 111 répondants, ils sont seulement 13 à ne pas proposer de livres numériques dans leur bibliothèque mais 39 % d’entre eux sont en processus d’acquisition de livres numériques. La majorité de ces bibliothèques desservent des territoires de moins de 10 000 habitants. On note cependant deux municipalités desservant entre 25 000 et 50 000 habitants qui n’offrent pas de livres numériques mais qui sont en processus d’intégration (intention de l’offrir prochainement et difficulté à convaincre les élus). Les trois SIGB les plus utilisés par ces bibliothèques sont Symphony, Biblionet et Regard.

Manque de budget et absence de demande

Les raisons principalement évoquées sont le manque de budget et l’absence de demande des usagers. Des commentaires soulignent aussi le manque de personnel, la présence d’autres projets plus prioritaires et l’utilisation des ressources numériques de BAnQ par leurs usagers. La majorité des répondants n’offrent pas d’autres types de ressources numériques (62 %) et la moitié d’entre eux ne souhaite pas en offrir. Quelques bibliothèques offrent des ressources numériques telles que des journaux et des dictionnaires. Plusieurs répondants souhaiteraient néanmoins pouvoir offrir des ressources en autoformation, de la presse ou des livres audionumériques. Seulement deux bibliothèques ne pensent pas intégrer le livre numérique dans leur collection dans les deux prochaines années.

Usages et intérêt pour les ressources numériques de BAnQ

Ces bibliothèques orientent régulièrement les usagers vers les ressources de BAnQ et la majorité des répondants sont intéressés à suivre des séances d’information sur les ressources de BAnQ.

15%

31%

39%

15%

Vous arrive-t-il d'orienter vos usagers vers les ressources numériques de BAnQ?

Plus d'une fois par an

Plus d'une fois par trimestre

Plus d'une fois par mois

Plus d'une fois par semaine

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Littératie numérique

Les accompagnements pour le développement de compétences numériques des usagers offerts dans ces bibliothèques sont principalement de l’initiation à l’informatique, la navigation sur internet et la recherche d’information. Près de 40 % des répondants n’offre aucune action d’accompagnement ou de formation. La quasi-totalité des répondants est particulièrement intéressée par la proposition d’un webinaire sur les bonnes pratiques de formation aux usagers.

Commentaires

Deux personnes ont formulé des commentaires. Ils concernent :

la complémentarité de l’offre numérique de BAnQ avec l’offre de service des bibliothèques (ne perçoit pas le besoin d’investir dans le numérique);

la difficulté d’assister à des formations sur le numérique en région éloignée.

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Analyse détaillée des résultats des Réseaux BIBLIO

Offre numérique

Tous les Réseaux BIBLIO offrent du livre numérique à leurs bibliothèques membres. Les autres types de ressources numériques les plus souvent offertes sont les journaux, articles et périodiques tels que Zinio, Repère ou Eureka.cc et les ressources en généalogie (plus de six répondants sur neuf).

Élargir l’offre

Les neuf répondants souhaiteraient offrir tous les types de ressources numériques existants. La demande se concentre surtout sur l’autoformation (six réponses). Viennent ensuite les films et vidéos, la musique et les livres audionumériques qui récoltent la faveur de cinq Réseaux BIBLIO.

Une utilisation mitigée

L’utilisation des livres et ressources numériques des Réseaux BIBLIO semble être plus satisfaisante que celles des bibliothèques autonomes. Comme le montre le tableau ci-dessous, les statistiques d’utilisation de leurs ressources numériques atteignent moyennement leurs objectifs. Seuls les dictionnaires et encyclopédies n’atteignent pas du tout les objectifs en matière d’utilisation. Tableau 2 Comparaison entre l'offre numérique proposée par les Réseaux BIBLIO, les souhaits énoncés et la satisfaction en terme d'utilisation des ressources numériques

Ressources numériques Offertes Souhaitées Atteinte des objectifs fixés en regard de l’utilisation des ressources

Tout à fait Moyennement Pas du tout

Livres numériques 9 - 4 5 0

Autoformation 3 6 1 2 0

Dictionnaires et

encyclopédies

2 2 0 1 2

Journaux, articles et

périodiques

7 2 2 4 0

Films et vidéos 2 5 1 1 0

Musique 1 5 0 1 0

Ressources en généalogie 6 0 3 4 0

Livres audionumériques 2 5 0 2 0

Comme pour les bibliothèques autonomes, les ressources présentant des utilisations plus à la hauteur des attentes des répondants sont le livre numérique et les ressources en généalogie.

L’offre numérique dans les bibliothèques publiques québécoises 17

Budget alloué aux ressources numériques

Quatre Réseaux BIBLIO sur neuf estiment que le budget alloué aux ressources numériques est insuffisant tandis que trois l’estiment adéquat.

Accès aux livres et ressources numériques

La totalité des Réseaux BIBLIO répondants ont un espace dédié aux livres et ressources numériques sur leur site Web. La communication par internet est particulièrement bien exploitée (liste de nouveautés sur le site web ou les réseaux sociaux, par l’infolettre, etc.). Le « marketing papier » avec dépliants, affiches ou signets est également très utilisé. Par contre, seulement trois Réseaux BIBLIO indiquent que les notices des livres ou ressources numériques sont présentes dans le catalogue d’accès public de leur bibliothèque. Le prêt de liseuses ou de tablettes est proposé par deux Réseaux BIBLIO. Un seul Réseau BIBLIO propose du matériel pour rendre visible l’offre numérique Comme pour les bibliothèques autonomes, la communication extérieure pour les livres et ressources numériques est très minoritaire (un seul Réseau BIBLIO) .

Le soutien

Les réponses des Réseaux BIBLIO montrent un haut niveau de soutien pour l’utilisation des livres et ressources numériques auprès de leurs bibliothèques membres. La majorité propose du soutien par courriel et par téléphone, et présente des guides ou des FAQ soit directement sur leur site soit par le site d’un tiers (PRETNUMERIQUE.CA).

1

3

4

1

En regard de l'utilisation de vos ressources numériques, diriez-vous que le budget qui y est alloué est...

Trop important

Adéquat

Insuffisant

Ne se prononce pas

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Quatre Réseaux BIBLIO proposent des tutoriels vidéo également. Des formations sont aussi dispensées aux bibliothèques membres. À noter que deux Réseaux BIBLIO précisent faire du soutien ou des formations directement aux usagers.

Freins identifiés à la diffusion de l’offre numérique

Les freins repérés par les Réseaux BIBLIO sont les mêmes que ceux identifiés par les bibliothèques autonomes. Huit Réseaux BIBLIO estiment que les principaux freins à l’utilisation des livres et ressources numériques proviennent d’un manque de compétences technologiques des usagers et de la complexité du processus d’emprunt de livres numériques. Sept des Réseaux BIBLIO interrogés pensent que l’usager ignore l’existence d’une offre numérique et plus de la moitié des répondants estiment que les usagers préfèrent l’imprimé au numérique.

Mesures prioritaires

Pour huit des neuf Réseaux BIBLIO, la mesure prioritaire pour assurer une meilleure diffusion des livres et des ressources numériques est d’abord de rendre l’emprunt du livre numérique accessible directement à partir du catalogue. Des commentaires viennent souligner ce point : « tous les moyens pour faciliter l’emprunt sont souhaitables ». Dans le cas des Réseaux BIBLIO, la complexité du processus est un frein important pour les bénévoles des bibliothèques membres qui par conséquent ne se font pas le relais de ces ressources. Les Réseaux BIBLIO cherchent des solutions alternatives pour contourner ces problèmes en proposant par exemple des formations directement auprès des usagers.

9

8

7

7

4

4

3

Liens vers les guides ou FAQ de la plateformePRETNUMERIQUE.CA, OverDrive ou un autre site

Par courriel

Guide ou FAQ présents directement sur le site Webde votre Réseau BIBLIO

Par téléphone

Tutoriel vidéo

Autre (veuillez préciser)

Guide ou FAQ au format papier

Types de soutien offerts par les Réseaux BIBLIO

L’offre numérique dans les bibliothèques publiques québécoises 19

L’autre mesure dont ils pourraient également profiter concerne l’amélioration du soutien aux livres numériques (six Réseaux BIBLIO sur neuf répondants)

Intérêt pour les ressources numériques de BAnQ

La majorité des répondants se disent intéressés par des séances d’information sur les ressources numériques de BAnQ.

Littératie numérique

Les répondants sont intéressés par toutes mesures leur apportant du soutien au développement de la littératie numérique de leurs usagers. On constate un intérêt plus marqué pour la mise en ligne de scénarios d'activités avec support de formation et le webinaire sur les bonnes pratiques de formation aux usagers avec cinq Réseaux BIBLIO se montrant « très intéressés ».

Commentaires et suggestions

Les commentaires et les suggestions rédigés portent sur :

l’importance de faciliter l’accès aux livres et ressources numériques;

la difficulté à former les bénévoles qui sont souvent mal à l'aise avec les technologies;

la mise en place d’ateliers s’adressant directement aux usagers;

la concurrence des ressources numériques de BAnQ avec celles proposées par les municipalités et les Réseaux BIBLIO : confusion chez les élus, les employés des bibliothèques et les usagers;

l’importance de la bibliothèque locale et de ses ressources pour les usagers.

8

6

5

5

5

4

4

4

Rendre l’emprunt du livre numérique accessible directement à partir du catalogue

Améliorer l’organisation du soutien aux livres numériques dans les bibliothèques

Consolider les compétences du personnel au sujet du livrenumérique

Former le personnel à la médiation numérique

Réaliser plus d'actions de valorisation de l’offre numérique

Renforcer les compétences technologiques du personnel

Mettre en commun les meilleures pratiques de diffusion et decommunication des ressources numériques

Offrir l'abonnement à distance aux usagers

Mesures dont les Réseaux BIBLIO pourraient bénéficier