la voie de la dévotion.swami paramananda

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1 La Voie de la Dévotion (LE CHEMIN DU CROYANT) suivi d'un supplément contenant des salutations et des prières sanscrites PAR SWÂMI PARAMANANDA Traduit de l'anglais LAUSANNE PARIS TH. SACK, LIBRAIRE-ÉDITEUR PAUL GEUTHNER, LIBRAIRE 3, rue Centrale 13- rue Jacob 1913 TABLE I. La Dévotion......... 3 II. La Pureté......... 6 III. La Fermeté......... 8 IV. L'Intrépidité........ 11 V. La Soumission........ 14 Salutations sanscrites....... 18 Litanie à la Mère Divine..... 19

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    La Voie de la Dvotion

    (LE CHEMIN DU CROYANT)

    suivi d'un supplment contenant des salutations et des prires sanscrites

    PAR SWMI PARAMANANDA

    Traduit de l'anglais LAUSANNE PARIS TH. SACK, LIBRAIRE-DITEUR PAUL GEUTHNER, LIBRAIRE 3, rue Centrale 13- rue Jacob

    1913

    TABLE I. La Dvotion......... 3 II. La Puret......... 6 III. La Fermet......... 8 IV. L'Intrpidit........ 11 V. La Soumission........ 14 Salutations sanscrites....... 18 Litanie la Mre Divine..... 19

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    OM NAMO BHAGAVATE RAMAKRJSHNAYA

    Salut au

    BNI SRI RAMAKRISHNA

    qui, par sa vie et par son enseignement proclama la tolrance et l'amour

    universels dans toutes les religions.

    NOTE DES TRADUCTEURS En prsentant ce prcieux petit livre aux lecteurs franais, nous n'avons nullement essay de faire de la littrature. Notre tche a t de traduire au plus prs possible les ides du Matre, en nous en tenant trs strictement, presque mot mot, au texte original. Nous avons donc l'espoir sincre que ceux qui liront ces pages y trouveront le vrai message d'amour et de foi qu'elles contiennent, sans se proccuper d'autre chose. PRFACE Ce petit volume est compos principalement d'extraits de lettres crites uniquement pour rpondre un besoin personnel, et sans aucune ide de publication. Mais dans le cur de tout vrai matre spirituel demeure le Matre divin, et quand Sa voix parle, elle parle pour tous et non pour un seul. Ayant la foi que c'est cette voix qui se fait entendre travers ces paroles, celle qui elles ont t adresses dsire se rendre digne du message de dsintressement qu'elles contiennent, en les partageant avec tous ceux qui luttent, peut-tre avec douleur et accablement, le long de la voie de la dvotion. Elles sont donc donnes avec la prire fervente qu'elles puissent procurer l'me de tout dvot sincre la mme aide et la mme consolation qu'elles ont procures celle qui les a entendues pour la premire fois. Celui qui, avec dvotion, m'offre une feuille, une fleur, un fruit, de l'eau, cette offrande d'amour je l'accepte quand elle vient d'un cur pur. Quoi que tu fasses, quoi que tu manges, quoi que tu offres comme oblation, quoi que tu donnes et les austrits que tu t'imposes, tout ceci doit tre une offrande Moi. Ainsi tu seras libr des chanes de l'action qui porte de bons et de mauvais fruits et ton me, toute voue la dvotion et au renoncement, sera affranchie et viendra jusqu' Moi. Je suis le mme pour tous les tres vivants ; je n'ai ni amour ni haine. Mais ceux qui m'adorent avec dvotion, ceux-l sont en Moi et Je suis en eux. Bhagavad Gita.

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    I La Dvotion. Bienheureux sont ceux qui ont la dvotion dans leurs curs. C'est la seule ralit en ce monde ; toute autre chose est fausse. Mne une vie pure et sainte, sois vaillant et sans crainte. Que t'importe si des milliers tombent devant toi; sois ferme et ne te rends jamais. En vrit, quelle belle chose que d'avoir l'amour et la dvotion ! La dvotion seule peut nous rendre heureux. La vraie dvotion a une puissance merveilleuse, Par elle, le dvot peut faire jaillir la divinit mme dune pierre. Elle est une force vivante qui peut ressusciter un cadavre. Bienheureux sont ceux qui ont ce dvouement inn pour le Seigneur. Sri Ramakrishna nous enseigne que le but peut tre facilement atteint par la force de la foi et de la d-votion, mais jamais par la force du raisonnement. C'est la vraie dvotion qui nous donne la vision de Dieu. Nul ne peut l'atteindre par l'intellect seul, ni par les pratiques du Yoga, ni par aucune sorte d'austrits. Tel est le Verbe du Seigneur : on ne peut parvenir Lui que par un amour pur, sincre, sans gosme, un amour unique. Dieu est libre, II n'est soumis aucune loi. Cependant II dit : Je suis li mes dvots. Comme l'a dclar un grand Sauveur : Dieu est amour et l'amour est Dieu . Mais ceci est trs difficile raliser, on ne peut le raliser et le sentir qu'avec un cur pur et sincre ; tant que nous nourrissons le moindre dsir goste, n'esprons pas pouvoir l'atteindre, car il est sacr et Divin. Lorsqu'un pareil amour s'veille en nous, tous les liens terrestres se rompent. Mais il ne faut pas perdre courage parce que la tche est dure. Si dure qu'elle soit, du point de vue du monde, elle doit cependant tre accomplie. Sans cet amour, le cur nest qu'un terrain aride. Il est notre vie, il est la seule ralit en ce monde. Aussi n'est-il nullement difficile atteindre pour un dvot sincre dont le cur est plein d'amour, de l'amour qui s'lance spontanment vers le Seigneur. Aie une foi intense en Lui ; tu seras ainsi libr de toute anxit. Il te bnira et te protgera contre tous les maux. Tiens toujours les yeux fixs sur Lui, et prie avec la simplicit d'un enfant. Ne te laisse troubler par rien. Ne te dcourage jamais et sois toujours joyeux. Ainsi, grce aux bndictions du Seigneur, tu reposeras en paix et dans la batitude.

    Si tu veux devenir un vrai dvot, tu dois tre au-dessus de toute pense, de toute action terrestres. Les choses du monde ne devraient jamais troubler ta paix. Sois pur, sois sans tache, sans gosme, que ton cur soit rempli d'un amour vaste, infini. N'aie jamais la prtention d'tre grand ; considre-toi comme l'humble serviteur du Trs-Haut ; reste debout, prt servir, sans penser au danger. Souviens-toi que, mme si tu es atteint d'une mort violente, prmature, si ta pense repose en Dieu, si ta vie a t sincre, tu seras bni ; tandis que vi-vre au milieu du confort et de la prosprit ne fera que t'loigner de ton Idal, ce qui est la pire maldiction. Veille toujours, ne te laisse jamais entraner par une faiblesse mme momentane. Agis hardiment, sois sans crainte et ne perds jamais patience. Dpends le moins possible des choses extrieures; les expressions extrieures ne peuvent jamais traduire les sentiments du cur. Parle peu. La lumire ne peut tre rvle que par la force du caractre; les paroles, le beau langage sont impuissants. Les grands Voyants s'exprimaient en toute simplicit, mais leurs paroles taient empreintes de lumire, de vie, d'esprance et de courage. Laisse pousser en silence sur ton cur la fleur de la dvotion ; arrose-la avec les larmes d'un amour vrai et sincre. Ne t'inquite pas des rsultats, songe seulement servir de tout ton cur et de toute ton me. Le vrai dvot ne travaille que pour son Idal, pour personne d'autre. S'il mange, s'il boit, s'il dort, s'il se remue, chacun de ses actes devient un acte d'a-doration. Il se rend compte que tout appartient l'Idal, mme son corps ; aussi il le nourrit et le soigne non comme le sien, mais comme tant une partie de lIdal. Si le corps souffre, s'il a faim ou froid, ou qu'il soit nglig, il pense que c'est l'Idal qui souffre, aussi il en prendra soin cause du Bien-Aim. Ou bien il peut considrer son corps comme le temple o trne l'Idal Divin, et chacun de ses actes devient une offrande au Bien-Aim. Il est par consquent toujours en veil afin d'offrir seulement ce qui est pur et digne sur l'autel cach de son cur. Cette pense constante que l'Idal demeure en nous, nous permet de nous affranchir de toute servitude physique.

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    Ainsi la vraie dvotion t'amne un tat d'me o tu vis avec ton Idal pendant tous les instants de ta vie. Rien ne peut exister pour toi hors du Bien-Aim, l'Unique, et lorsque tu vivras en Lui, en Lui seul, toute souffrance disparatra. Ton cur tout entier s'panchera aux pieds du Bien-Aim et tu te perdras en Lui. Cet tat est bienheureux parce qu'il nous conduit au but final : la vraie vision de Dieu. L'amour seul peut nous faire sentir le rapprochement et la prsence de la Divinit. L'amour unit Dieu et l'homme. Lorsqu'un amour entier, unique, s'veille en nous, il monte comme une mare, engloutissant tout : ignorance, mes-quinerie, crainte, doute, gosme. Et que reste-t-il ? l'Idal. L'Idal seul brille dans notre cur. Dans ce moment-l il est facile de renoncer tout ce qui est terrestre, car rien n'a de valeur hors du Bien-Aim. Il est l'Eternel, le Permanent, l'Immuable ; part Lui tout est transitoire, changeant. Il est l'Esprit resplendissant, tout le reste est matire prissable. Cet amour pour l'Idal nous permet de renoncer sans effort aux choses du monde. Le Christ pouvait rsister aux tentations de Satan et renoncer tout pouvoir terrestre cause de son grand amour pour son Pre cleste. Ainsi quand notre cur tout entier est dvou notre Idal, rien en ce monde ne peut nous tenter et le renoncement devient facile. Ceci est l'ide donne par le Christ de prendre le fardeau . Elle si-gnifie rellement que nous devons nous dvouer au Seigneur et que nous ne devons penser qu' Lui. C'est ainsi que nous sommes purifis ; quand nous mditons sur un tre pur, nos impurets sont laves naturellement. Lorsque nous nous rfugions aux pieds du Seigneur ou que nous lui passons notre fardeau, nous L'aimons, tout notre cur s'lance vers Lui et le monde nous devient indiffrent. Alors notre fardeau tombe. C'est l le vrai renoncement et le vrai salut. Lorsque la vraie dvotion pntre dans le cur du dvot, il devient humble et plein d'amour. Le Bien-Aim est Tout-en-tout, lui n'est rien. Il voit son Bien-Aim partout et c'est pour cela qu'il devient le serviteur de tous ; travers toute crature vivante il sert son Idal. Moins qu'un brin d'herbe, mais avec la rsistance d'un arbre, ne cherchant pas l'honneur pour lui-mme, mais donnant l'honneur tous, c'est ainsi qu'une me peut se rendre digne de prendre le nom du Seigneur.

    Un arbre accomplt les lois de la nature ; mme si nous coupons ses branches il continue crotre et nous donner de l'ombre. De mme le vrai dvot adore son Idal, non qu'il dsire obtenir quelque chose de Lui, mais parce qu'il lui est cher, parce qu'il est son Bien-Aim, celui qu'il aime par amour. Aussi longtemps que nous comptons sur une rcompense nous n'aimons pas vritablement, et l'Idal reste loin de nous. C'est seulement lorsque nous commenons aimer par amour que nous pouvons acqurir la vraie dvotion et c'est alors que nous servons tranquillement, silencieusement. Celui qui parle de lui-mme n'est pas un vrai dvot, ni un vrai travailleur. Swmi Viveknanda a dit : Les vrais travailleurs travaillent en silence et meurent en silence. Ceux qui ont vraiment donn leur vie pour l'humanit sont souvent peu connus. L o il n'y a personne pour admirer ton travail, pas mme un seul pour t'encourager, l o tout le monde te hait, l repose une patience infinie, un contentement ternel et l'absence de toute crainte dans le travail. Lorsqu'un grand travail doit tre accompli, l o iI y a des milliers d'hommes pour admirer, l mme un lche, mme un goste serait capable de don-ner sa vie afin de passer pour un vrai hros. Mais celui qui peut faire quelque peu sans que personne ne le sache, celui-l est un vrai hros, son amour pour l'humanit est dsintress. En vrit, celui-l est bni. Choisis l'Idal sous la forme qui te donnera le plus le sentiment d'intimit et d'union. Si tu tches de le servir sous un aspect contraire tes tendances naturelles, la voie de la dvotion devient trs difficile et souvent tu choueras entirement. Te semble-t-il comme un Pre aimant ? Alors fais de lui ton vrai Pre, infiniment plus proche que ton pre terrestre, et compte sur Lui pour te soutenir et te guider. Si le nom de mre t'est encore plus cher, alors tu Le rapprocheras plus encore de toi, car le nom de mre nous donne toujours une inti-mit qu'aucun autre sentiment ne pourrait nous donner. L'on craint souvent son pre ; mais l'enfant peut toujours se rfugier dans les bras de la mre ; il sait que, mme s'il a fait mal, elle ne le punira pas, mais lui pardonnera, l'aimera et le protgera toujours. Peut-tre te sera-t-il plus naturel, comme pour beaucoup dans l'Inde, de considrer ton Idal comme ton petit enfant, comme l'Enfant Krishna, ou l'Enfant Jsus. L'amour pur et sincre qu'une mre ressent pour son enfant nous donne le plus haut sentiment d'lvation et de purification, car il

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    y a une grande profondeur dans l'amour sincre et dsintress d'une mre. Plus profondment nous nous plongeons dans cet ocan d'amour, plus haut nous nous levons dans la sagesse. Entoure ton Divin Enfant d'un vrai amour maternel, alors rien, aucun mal, n'osera jamais s'approcher de toi. Considre-Le comme ton propre enfant. Sois comme Devaki, la mre de Sri Krishna, qui tait indiffrente la gloire et au pouvoir de son fils, mais le considrait toujours comme son petit enfant qui avait besoin de ses soins et de sa protection.

    Lorsque la vraie dvotion se rvle sous l'un ou l'autre de ces aspects, le sentiment d'intimit devient si rel, que l'amour et l'adoration s'lancent tout naturellement du cur vers l'Idal. La vraie dvotion peut aussi exister sans que l'on adore un Dieu personnel sous une forme quelconque. Si tu cherches la Vrit au dedans de toi-mme, avec ferveur et sincrit, tu es aussi un dvot. Donne le nom que tu voudras ton Idal ; l'important est que tu L'aimes. Sers-Le loyalement, avec puret, sans gosme et tu obtiendras la vraie dvotion.

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    II La Puret. La puret est la vraie force, la puret est la vraie sant. Puise ta force cette source. N'oublie jamais ceci, et tu deviendras immortel. La puret te rendra vaillant, la puret te rendra joyeux. Aie de la force. Aie du courage en dpit de tout obstacle. Surmonte toute faiblesse par la force de la puret. Avance hardiment en ayant la vraie foi dans le Seigneur. Il te protgera toujours. Avec la puret, tout ce que tu feras resplendira. Donc il n'y a rien craindre. Ceci est le secret. On l'apprend par la grce du Seigneur. Sa puissance est immense et Ses manifestations se rvleront dans une me pure. Il te conduira toujours sur la bonne voie. Travaille de toutes tes forces et ne cde jamais la faiblesse. En avant ! En avant ! Le chemin se droule devant toi et le but doit tre atteint. Pas de sommeil, pas de repos. Rveille-toi ! Lve-toi ! Ne perds pas courage si parfois le pur miroir de ton esprit se trouble et s'obscurcit. Cet tat ne sera que passager. Aprs une grande tempte vient le calme, aprs l'inquitude vient la paix. L'une doit suivre l'autre; c'est la loi de la nature. Nous ne pouvons raliser le bonheur sans connatre la souffrance. Souvenons-nous toujours que tout ce qui nous arrive dans notre vie a un sens profond qui nous donnera une meilleure comprhension. Il est tout naturel qu'aprs la dpense d'une grande force se produise la raction, la fatigue, la faiblesse. Ces moments-l sont des preuves pour le vrai dvot. Celui qui peut maintenir son quilibre et rester invulnrable dans ces deux tats en conservant sa foi et la puret de ses intentions, celui-l est un caractre parfait. Les autres sont comme des enfants. N'importe qui peut tre heureux quand tout va bien, mas le vrai dvot reste impassible mme quand tout va mal et que tout est contre lui. Reste ferme dans ta puret et dans ta foi, ainsi tu seras sr d'acqurir la force et la voie se droulera devant toi. Un dvot sincre ne se repose jamais; il tche toujours de prouver son dsintressement et d'entrevoir la plus petite lueur de puret, ce qui est la base de tout caractre vrai. En vrit c'est une belle chose que de ne pas avoir d'gosme. Prie de tout ton cur et de toute ton me afin de devenir pur et sans gosme, car c'est le seul moyen d'tre

    libre. Tous les autres moyens mnent la servitude. Le dsintressement et la puret sont insparables. L'un suit l'autre. Par le travail dsintress le cur devient pur, et dans le cur pur il ne reste rien que l'amour. L'amour, l'amour infini, cet amour monte comme une mare et engloutit tout sur son chemin. Rien de terrestre ne trouve de place dans ce cur. Douleur, souffrance, misre, jalousie, haine et tout ce qui est de ce monde ne peut y subsister. C'est ainsi que je comprends l'amour Divin . C'est la seule chose que je puisse comprendre et que je puisse considrer comme religion. Absorbe-toi dans cet amour et oublie toute autre chose. Ne t'inquite pas de ce que disent les autres. Aime Dieu, n'aime que Lui seul. Pour toi le monde extrieur doit disparatre pour toujours. C'est l'heure pour toi de t'enivrer de cet amour. Sri Rmakrishna dit : Tous les hommes s'enivrent, certains pour l'argent, d'autres pour la renomme, la gloire, etc. Toi, enivre-toi de ton Idal. Sois ferme, sois inbranlable dans ta foi et marche en avant, en avant ! Pourquoi craindre ? La crainte ne doit pas avoir de place dans ton cur. Sois sans crainte, sois joyeux, pur et divin. Laisse voir au monde que tu es l'enfant de la Divinit. Souviens-toi qu'une force infinie te soutient. Donc, sois fort, puisque tu sais que rien ne peut t'branler. N'importe ce qui arrive, tu dois toujours rester impassible. Dans un cur pur il n'y a ni inquitude ni tristesse. Que ton visage soit toujours content comme celui d'un petit enfant qui se repose tranquillement sur le sein de sa mre. C'est seulement lorsque le cur est absolument pur que la vraie dvotion peut y pntrer, et tu sais combien la dvotion nous rend dsintresss. Pre-nons comme exemple le dvouement d'une mre pour son enfant. Elle s'oublie elle-mme pour se proccuper entirement du bien-tre de son enfant. Une mre est toujours prte faire face n'importe quels dangers par amour pour son

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    enfant. Elle est toujours dsireuse de le mettre l'abri de tout danger mme aux dpens de son propre bonheur. L'amour de l'Idal est le seul moyen de secouer le joug de l'gosme et de s'oublier soi-mme et son intrt personnel. Cela est la vraie dvotion. Nous devons toujours marcher en avant en ayant l'Idal sublime devant nos yeux. Peu importe si le corps disparat ou reste. Que t'importe ce que di-sent les autres ? Nous devons adorer l'Idal, le Seigneur, le Matre. Adorons-Le avec toute la dvotion de notre cur et nous possderons la paix et le bonheur. Rien d'autre ne peut nous donner la paix, ni la renomme, ni la gloire, ni d'immenses richesses. Nous devons donc Servir notre Idal avec tnacit, sans nous inquiter des rsultats. Cela est la vraie religion. La puret, la force, le courage et la paix de l'esprit, voil ce que donne la religion. La religion est la ralisation, c'est elle seule qui peut former notre caractre. D'appartenir quelque socit ou quelque glise ne peut nous rendre la vie heureuse. Il faut tout envisager dans la lumire de la vrit. Qui craindre ? Dieu est la plus aimante des Mres. Cette Mre pourrait-elle faire du mal Son enfant ? Sois sincre, pratique la puret et la patience. Pour pratiquer la puret tu dois premirement apprendre rprimer les sens ; ensuite que ton esprit reste fix sur l'Idal. Si tu n'as pas d'empire sur toi-mme, des lueurs de la Vrit te parviendront seulement de temps en temps pour disparatre ensuite. Ce n'est qu'en matrisant constamment les sens que tu pourras garder la vision de la Vrit. L'esprit qui cde aux sens perd toute sa Sagesse. Tant qu'il essaye de les satisfaire, il est malheureux et sans repos. Mais du moment qu'il ralise que ce n'est que l'influence du monde ext-rieur qui lui cause toutes ces inquitudes et qu'il trouvera seulement la vraie paix en se rendant matre des sens, alors il se dtournera des choses extrieures et, peu peu, le cur se purifiera.

    Quand le cur devient pur, la vision de notre propre Soi ou celle de l'Idal nous pntre. Notre cur est comme un miroir. Tant que le cur est recouvert de la poussire de l'impuret, il ne peut reflter le vrai Soi qui demeure au dedans de tous les tres vivants. Par consquent la purification du cur est la chose la plus essentielle pour atteindre le domaine spirituel. En vrit la purification du cur est l'essence de toute religion. La propret extrieure sans la propret intrieure ne pourra jamais nous donner la conscience de la puret ; donc n'exagre pas trop les pratiques extrieures. Sache que tu es pur, que tu es propre, que tu touches ou ou non l'eau. Tout devient pur et propre en Son Nom. Rpte avec ferveur et avec une foi sincre le Saint Nom du Seigneur et toutes tes impurets seront laves. Garde toujours ton esprit dans une atmosphre pure, c'est--dire que tes penses soient saintes et cherche la socit d'mes saintes ; alors la puret resplendira sur ton cur. Par-dessus tout renonce toute vanit. Il n'y a rien de plus impur que la vanit. Rien ne recouvre plus vite qu'elle le miroir du cur avec la poussire de l'illusion et de l'gosme. Si tu veux devenir un vrai dvot tu dois renoncer au petit moi qui te mnera toujours l'ignorance et la servitude. Quand tu auras renonc au petit moi , alors le grand Moi brillera en toi et resplendira sur tout l'univers. Renonce l'ide que tu es quelqu'un et que tu agis ou que tu n'agis pas, renonce cette ide goste. Renonce te glorifier en quoi que ce soit, dracine cette ide et tu seras dbarrass de l'gosme. Arrache tous les dsirs gostes et tu atteindras le but. Si tu sers ton Idal sans dsirs gostes, tu travailleras librement ; ce travail est le seul, le vrai travail. Par lui on peut atteindre la perfection. En offrant un tel service dsintress l'Idal, tu affranchiras ton cur de toute servitude et tu possderas la puret.

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    III La Fermet. Tiens-toi ferme dans ta propre foi comme un roc. Veille toujours, sois joyeux, sois fidle ton Idal. Sois courageux, sincre, sans gosme. Ne crains rien, ne regarde pas en arrire, mas marche en avant ! Il n'y a pas de plus grande leon que celle d'apprendre rester ferme et fort dans toutes les conditions de la vie. Ne compte jamais sur l'aide des hommes ; cherche la grce du Seigneur seule ; II te protgera. Implore-Le, dpends de Lui seul. L'aide des hommes est si incertaine. Les hommes sont des amis gostes et ils trahissent: mais Lui est l'Ami Divin, Celui qui aime par amour. Swmi Viveknanda nous dt dans une de ses lettres: Lui, le Seigneur, sait ce qui vaut le mieux. Laisse les ignorants dire des sottises. Nous ne recherchons pas l'aide et ne l'vitons pas, car nous sommes les serviteurs du Trs-Haut. Nous devons tre au-dessus des attentats des hommes borns. En avant ! C'est par des sicles de lutte qu'un caractre se forme. Ne te dcourage pas. Une parole de vrit ne peut jamais tre perdue ; elle peut tre ensevelie pendant des sicles dans les dcombres, mais elle se rvlera tt ou tard. La vrit est indestructible, la vertu est indestructible, la puret est indestructible. Donne-moi un seul homme sincre ; je ne veux pas de vos foules de convertis. Mon fils, sois ferme ! n'attends l'aide de personne. Dieu n'est-Il pas infiniment plus grand que tout secours humain ? Sois saint, aie foi en Dieu, dpends toujours de Lui, tu es ainsi sur la bonne voie ; rien ne peut prvaloir contre toi. Les infortunes et les difficults surviennent parfois pour fortifier notre caractre. Elles sont comme des examens ; nous devons nous prparer les passer. Sache qu'elles sont trs bonnes pour la formation du caractre. Plus nous rencontrons de difficults, plus nous implorons la protection de notre Mre. C'est ainsi qu'une des plus grandes dvotes, la mre des cinq Pndavas, pria le Sei-gneur bni de lui envoyer toujours des peines et des souffrances afin qu'elle ne L'oublit jamais. En gnral, nous oublions le Seigneur quand nous trouvons la vie facile et remplie de jouissances. Aussi est-ce une bndiction quand ce Matre,

    sous forme de souffrance, nous rappelle nos devoirs. Il faut tre vaillant pour faire face tout, afin de servir l'Idal. Rappelle-toi ce que Swm Viveknanda dit dans Mon Matre : Es-tu bien sr de pouvoir rester fidle ton Idal et de continuer travailler mme si le monde entier veut t'craser ? Cette sorte de courage et d'esprit de sacrifice est ncessaire. La vrit ne peut jamais tre ralise par les esprits faibles. Notre tche en cette vie doit tre accomplie vaillamment. Ne crains personne. La divinit et la puret sont ton apanage. Aie la foi et lutte toujours. Qu'y a-t-il craindre pour celui qui est dpourvu d'gosme ? L'gosme est la cause de toute souffrance et de toute crainte. Pour celui qui est sans gosme, le pch n'existe pas. Sache ceci et sois affranchi de toute crainte et de tout souci. Le courage intrpide est ce que la religion enseigne et l'on ne peut devenir intrpide que par la puret des penses et des actes. Le pass est mort et disparu, mais le prsent est vivant; par consquent, agis sans gosme dans le moment prsent. La voie de Karma est parfois si difficile, si tortueuse, que mme les hommes sages se trompent souvent. Le dcouragement survient parfois ; mais nous devons tcher de rester ferme et tranquille. Les voies de Dieu sont mystrieuses. Nous devons lutter tant que nous vivons. Quimporte si nous chouons des milliers de fois ; nous devons quand mme nous relever avec un nouveau courage, une nouvelle vigueur. La vie est une lutte ; on doit tre assez vaillant pour faire face tout. Efforons-nous de suivre l'enseignement du Matre: Del force, de la force ! Pas de larmes de dfaillance. Lve-toi et secoue toute faiblesse. L'me est immortelle; il n'y a pas de pch pour l'me. Qui craindre ? Sois courageux et marche en avant. Tu es libre, tu es immortel. Que nul ne te dise que tu es faible, mauvais, coupable de pch. Tu ne l'es pas : tu es pur, tu es parfait.

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    Voici un trs beau chant : O mon esprit ! o peut tre la crainte quand j'ai pris refuge Ses pieds ? II est le Tout-Puissant et sa grce est infinie. Que peuvent les ennemis contre moi en m'insultant et me torturant? Je ne puis que mourir, mais je mourrai en chantant Sa victoire. J'ai entendu ces paroles de suprme esprance que, mme si je meurs je vivrai toujours avec Lui dans mon bonheur ternel. Telle est Sa promesse. Je Le placerai (mon Idal) dans la demeure solitaire de mon cur. C'est lui qui est le Seigneur de mon cur et de mon me et je partagerai la vie avec Lui dans une batitude et un bonheur divins. Donc, plus de crainte aprs avoir pris refuge Ses pieds, mais bonheur et flicit. Il est heureux, en vrit, bienheureux, celui qui a la dvotion. Le Seigneur dit : Je puis donner le salut trs facilement, mais je ne donne point Bha-kli (dvotion). En donnant Bhakt, je deviens li mes dvots. Il est extrmement difficile d'obtenir la vraie dvotion. Celui qui la possde et qui peut travailler tranquillement, fermement, indiffrent la louange et au blme, celui-l est bienheureux. Dans la vie de chacun il peut surgir des moments de lassitude et de lutte, lorsque tout parat triste et difficile. Mais sache qu'il ne fut jamais form de vrai caractre sans qu'il passt par ces phases : Soyons donc courageux et patients. Ce monde n'est point un beau jardin fleuri ainsi que le pensent les gens niais. Il est rempli d'pines et nous devons y marcher trs prudemment. Veiller n'est pas seulement bon, c'est absolument ncessaire pour le progrs spirituel. Tu sais que les voleurs n'entreront pas dans ta chambre quand tu es veill. Tche donc de toujours tre en veil et sur tes gardes, alors tu ne perdras jamais ton prcieux trsor. Aie surtout une foi inbranlable en toi-mme et en ton Idal. Rejette toute faiblesse, sors au grand jour de la vrit et tout changera d'aspect. Souviens-toi de ceci : Nous ne devons ni suivre la bonne voie ni l'abandonner par gard pour autrui, mais nous devons la suivre pour elle-mme et lui rester fidle pendant toute notre vie. Prions le Seigneur qu'il nous donne la force et la lumire afin que nous puissions toujours Le servir en suivant la bonne voie. Qu'importe si nous mourons en chemin; nous ne devons jamais, jamais abandonner la voie par faiblesse. Sache qu'il y a des hauts et des bas dans l'esprit

    comme il y en a dans le corps. Mais ne perdons pas courage cause de cela ; restons fermes sans jamais flchir. Te souviens-tu de la parabole de ces deux hommes, raconte par Sri Rmakrshna ? L'un tait laboureur de naissance, l'autre tisserand. Ce dernier, gagnant peu dans son mtier, se fit laboureur dans l'espoir de gagner davantage ; mais quand la pluie ne tomba pas pendant un ou deux ans, il se dcouragea et revint son ancien mtier. Mais le laboureur, qui n'avait jamais connu autre chose que le mtier de laboureur, mme quand la pluie ne tomba pas pendant douze ans, continua labourer ses terres patiemment, la charrue en main. De mme il existe deux classes de dvots : Le premier possde l'amour Divin inn et ne sait rien d'autre, tandis que le second ne fait qu'essayer de l'atteindre. Le premier ne renonce pas sa d-votion pour le Seigneur, mme s'il rencontre des centaines de difficults, et si par la lutte d'une vie entire il n'arrive pas encore Le raliser ; tandis que le second adore le Seigneur dans un but goste ; et quand ses dsirs ne sont pas accomplis, il s'carte de la voie de la dvotion. Un esprit ferme est absolument ncessaire ; sans cela, il n'y a pas de progrs possible. Efforce-toi toujours de dpendre aussi peu que possible des choses extrieures de la vie, ainsi tu gagneras de plus en plus la force intrieure. Sois indiffrent aux louanges comme aux reproches ; sois indiffrent ce que les autres disent ou font. Va en avant, marche vaillamment sans tre troubl ni par la louange ni par le blme. Souviens-toi toujours de ce que le Seigneur dit dans la Gta : Uddhared Atmantmnam ntmnam abasdaet . (Si tu veux tre libre, ne te permets aucune dfaillance.) Dans aucune circonstance tu ne dois cdera la moindre dfaillance, la moindre faiblesse. Sois vigilant, sois ferme, sois un vrai hros. Lve-toi et dis hardiment : Je suis fort, je suis pur, je suis

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    saint. Toutes les faiblesses s'vanouiront, toutes les imperfections disparatront, et tu deviendras bienheureux, paisible, bni. N'attends rien du dehors ; tourne toute ta pense en dedans de toi-mme, tu y trouveras le Seigneur. Place ton idal sur l'autel de ton cur et adore-Le nuit et jour. C'est la plus belle chose qu'on puisse faire en cette vie. Il n'y a pas de bonheur rel dans les choses terrestres. Comment pourrait-il s'y trouver puisque rien n'est permanent en ce monde. Le plaisir est passager, la douleur galement ; ils vont et viennent et ne peuvent pas durer longtemps. Supporte-les donc, sachant que ce n'est que pour quelques jours seulement. Il est un vrai hros, celui qui reste impassible dans le plaisir et dans la douleur. Aie patience ; la longue, la patience

    surmontera tout obstacle. Nous devons nous tenir fermes comme de vaillants soldats, forts dans notre foi. Le corps ne dure que peu ; mais l'me reste, le caractre reste. C'est pour cela qu'il faut tout faire pour former le caractre. Tu es pur, tu es libre, la faiblesse ne te sied point. Aie foi en toi-mme. Que ta foi soit si grande que tu puisses te rendre matre de l'atome le plus minuscule de ton tre. Celui qui doute ne peut at-teindre le but. Celui-l qui n'a pas foi en lui-mme est un athe, dit Swmi Viveknanda. Sache qu'il est impossible d'avoir foi au Seigneur sans avoir d'abord foi en soi-mme.

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    IV L'Intrpidit. Rien ne peut t'loigner de la voie si tu te tiens ferme, sans crainte, avec dtermination et avec puret d'intention. Pourquoi renoncer notre vie idale parce que le monde s'y oppose et nous blme ? Non ! nous ne devons pas agir ainsi. Mme si le monde entier est contre nous, nous devons rester impassibles et fidles notre propre Idal. Pour ceci il nous faut la force et la tnacit. Il est facile d'tre un hros quand tout marche bien dans la vie. Mais le vrai hros est celui qui peut rester ferme dans ses propres convictions, mme quand le monde entier agit contre lui. C'est l une des preuves de la vie. Il nous faut beaucoup de choses pour former un caractre parfait. Nous devons traverser le bien et le mal, le bonheur et le malheur, les plaisirs et la douleur. Quand nous ne sommes troubls ni par le bonheur, ni par le malheur, nous avons atteint la perfection. Alors nous ne craignons plus rien du monde extrieur. Qu'y a-t-il en ce monde ? Nous savons que le vrai bonheur ne s'y trouve pas. Comment peut-il s'y trouver puisque le monde est si phmre ? Qu'importe ; si mme nous ne pouvons raliser Dieu en cette vie, nous ne devons cependant ja-mais penser retourner dans ce misrable monde auquel nous avons renonc comme on renonce au poison. Souviens- toi toujours de ceci et tu acquerras une grande force. Celui qui, aprs avoir renonc au monde et aprs l'avoir rejet hors de lui-mme, veut encore goter cette matire malpropre, celui-l n'est qu'un sot, un insens, un tre mprisable, un hont. II y a un bonheur rel vivre d'une vie pure et intgre. D'aucune autre manire on ne peut l'obtenir. Prends courage et aie une patience infinie. La patience vaincra tout. Aie une tnacit prodigieuse et dis hardiment : Je dois mener une vie intgre ! Montre ta force et dis sans crainte au monde : Va-t'en, monde orgueilleux 1 Je ne te veux pas. Je n'ai pas besoin de ton aide. Rvle toute ta force et rpte encore et encore : Je suis fort ! Je suis pur! Je suis intgre ! Tu verras avec quelle rapidit les nuages de l'ignorance se dissiperont et ton cur pur sera possd par la Lumire et l'A-mour divins. Craindre ? Qui faut-il craindre ? Qu'y a-t-il craindre pour nous ? Devons-nous tourner le dos

    l'ennemi ? Non, jamais ! Mourons comme des hros sur le champ de bataille plutt que de mener une vie d'esclavage. II peut lutter hardiment, celui qui a l'pe de la sagesse et le bouclier de la puret. La vie spirituelle, la vie du renoncement est trs difficile pour ceux qui ont le penchant de satisfaire leurs dsirs gostes ; autrement elle nous procure la paix et le vrai bonheur. Il y a une joie relle dans le renoncement. Renonce, renonce et sois libre. Aussi longtemps que nous dpendons de quelqu'un ou de quelque chose nous ne sommes pas libres. La libert vient lorsque nous ne comptons plus sur aucun secours extrieur, quand tout vient du fond de nous-mmes et que nous sommes satisfaits de nous-mmes. Pourquoi t'abandonner la jouissance des sens ? Elle ne te donnera que misres et tnbres. Un instant seulement de jouissance des sens causera peut-tre le malheur de toute une vie. A quoi sert ce bonheur momentan s'il n'aboutit qu' crer del souffrance ? Il vaut mieux ne jamais courir aprs de pareils plaisirs, mme si nous n'obtenons pas la plus petite lueur de spiritualit durant la lutte de toute notre vie. L'empire sur nous-mmes, du moins, nous rendra plus indpendants. Qu'importe si nous ralisons Dieu dans cette vie ou non, il n'y a aucune raison pour que nous vivions comme des esclaves ou que nous vivions dans le monde enchans de plus en plus par la servitude en poursuivant aveuglment nos dsirs gostes. Plus nous essayons de les satisfaire, plus ils deviennent forts ; comme la flamme devient plus ardente quand nous versons de l'huile sur le feu. Nous savons que le monde est plein de souf-france ; pourquoi serions-nous de nouveau tents par tout cela ? Non, rien ne doit nous dterminer y revenir. Voil la tnacit que nous devons avoir. Le renoncement signifie s'abandonner soi-mme entirement sans jamais se reprendre. La force est ncessaire, la fermet est ncessaire. Devant la force tout se soumet. Mme les Dvas (anges) craignent celui qui a un caractre pur et dsintress. La force du caractre est trs grande. Sois vaillant ! Marche en avant et ne crains personne. Apprends dire que tu es sincre, que

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    tu es pur, que tu es fort ; et tu seras libr de toute crainte. La crainte vient de l'gosme. Sois donc sans aucun gosme. Prends courage ! Prends courage ! Prends courage ! La Vrit ne peut jamais tre atteinte par les tres faibles. Prends l'essence de tout ce que tu as entendu, de tout ce que tu as tudi et vu, et tche de le raliser dans ta vie. Mme si le monde entier se met contre toi, ne manque jamais de servir ton Idal. II est prfrable de mourir dans la bataille plutt que de vivre d'une vie de dfaite. Nous devons combattre hardiment toute notre vie contre nos ennemis. Nous n'avons pas d'ennemis en dehors de nous-mmes. Nos passions et nos dsirs sont nos vrais ennemis. Surmonte-les et tu seras libre. Aie la fois la force et la patience. A quoi sert une vie qui ne peut pas lutter pour la Vrit ! Sois vaillant, sois sans crainte et regarde tout travers la puret. La vie est une lutte constante; ici-bas nous ne devons pas compter sur le repos. Marche en avant. Ne cde aucune dfaillance ou aucune faiblesse. La souffrance est salutaire ; la souffrance est un grand matre. Souviens-toi toujours de ce que dit le Seigneur dans la Git : Ce qui est comme du poison au commencement et comme du nectar la fin, ce bonheur a pour qualit la bont, tant n du plus pur savoir de l'me. Mais le plaisir qui nous vient du contact des sens et des choses extrieures et qui au commencement est agrable pour devenir comme du poison la fin, ce plaisir vient de la passion. Nous devons employer le pouvoir du discernement et distinguer le bien du mal. C'est trs facile d'tre entran par ses dsirs ; mas le vrai hros est celui qui peut les vaincre avec le pouvoir du discernement. La faiblesse est la mort. Mon exprience personnelle m'a enseign que la force seule est la religion, la force est la vrit. Tout ce qui nous rend faible est pch. Nous devons viter cela de toutes nos forces. En commettant des erreurs nous apprenons. Mais une fois que nous avons appris, nous devons travailler avec dtermination et ne jamais nous permettre aucune faiblesse. C'est la plus grande de toutes les uvres. C'est le meilleur de tous les Yogas. Comment pouvons-nous acqurir le repos avant d'avoir vaincu tous nos dsirs mesquins et d'tre devenus matres de nous-mmes? Devons-nous obir aux sens ? Non ; nous ne le devons pas. Si les ignorants obissent leurs sens, laissons-les faire, afin qu'ils acquirent l'exprience du monde. Mais nous ne devons jamais obir nos sens. Nous devons les soumettre notre volont. Quand nous deviendrons matres de nous-mmes, il n'y

    aura plus de servitude pour nous, plus de crainte, mais la paix et la batitude. Maintenant plus de paroles, plus de lectures, plus de thories ; le moment est venu d'tre et de devenir. En avant! En avant 1 Laisse le monde s'occuper de ses propres intrts, mais toi marche en avant avec fermet, sans mme le regarder. Nous n'avons pas le droit de nous inquiter de quoi que ce soit. Les choses se rgleront d'elles-mmes. Nous n'avons que le droit de travailler et non celui de rcolter. Travailler veut dire former son propre caractre. Essayons d'agir ainsi et de ne pas dpenser nos nergies en bavardages Les grands matres n'enseignaient pas seulement par leurs paroles mais aussi par la force de leur caractre. Si nous pouvons former de tels caractres, c'est alors seulement que nous aurons le droit de faire du bien aux autres. Sache qu'un mendiant ne peut aider un autre mendiant. Aie d'a-bord quelque chose donner et ainsi tu pourras aider les autres. Sois sans crainte, sans inquitude et travaille avec fermet. Le Seigneur prend soin de Ses enfants. A nous d'agir et de mourir . Fais ce qui est bien, fais ce qui est fortifiant, fais ce qui est purifiant, fais tout ce qui pourra t'lever, et meurs tranquillement. Il est inutile de faire de grands discours. Peut-tre le monde ne te reconnatra-t-il pas; peut-tre le monde ne te donnera-t-il aucun crdit. Qu'importe ? Ton caractre te rendra heureux et te remplira de batitude. Le Matre seul connat Ses intentions. Si nous avons confiance en Lui, II nous donnera la force de nous tenir fermes contre toute preuve. Le bien, le mal, le bonheur, l'infortune, l'loge et le blme n'exerceront aucune influence sur nous. II doit nous tre indiffrent qu'il nous envoie soit au ciel soit en enfer. Celui qui est libre, celui qui est matre de lui-mme restera le mme en enfer. Nous ne devons donc pas nous abandonner l'inquitude mme si l'preuve survient, mais nous devons prier, prier avec une grande ferveur. Ceci est notre droit. Nous ne pouvons que mener une vie dsintresse, une vie pure et prendre le Nom du Seigneur. Nous n'avons pas droit aux rsultats. Le monde est une chose et Dieu en est une autre. Nous ne devons pas juger la voie du Seigneur d'aprs le point de vue du monde. Nous savons trs bien que ce monde n'a jamais rendu justice aux grands hommes, aux sauveurs. Quelques-uns seulement les ont apprcis, ils taient de ceux qui avaient renonc au monde et ce monde les avait maudits. Le monde et Dieu ne peuvent pas aller

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    la main dans la main. C'est impossible. Si nous voulons adorer le Seigneur nous devons fuir le bien-tre en ce monde, les loges, la renomme et la gloire. Sache que ces choses sont du poison pour une me qui s'efforce d'acqurir la ralisation spirituelle. Enfant, si tu veux tre libr de la servitude, renonce toutes les penses de ce monde. Comme on frmit la vue d'une coupe de poison et l'on se rjouit de boire du nectar, ainsi considre que tout ce qui appartient aux sens est du poison et que tu dois le fuir ; mais sache que le chemin qui mne la Divinit est le pardon, la simplicit, le contentement, la bont et la vracit ; prends-les comme du nectar. La vie du Sannyasin (renoncement) est une vie trs rigoureuse. La vue mme d'un homme mondain est nuisible pour celui qui pratique le renoncement. Nous pourrions croire que nous sommes assez forts pour vaincre les vibrations du monde; mais aprs quelque temps, peu peu, le monde entre dans notre organisme mme sans que nous le sa-chions et gte toute notre vie. Nos sens sont comme des voleurs, essayant toujours de surprendre nos moments de faiblesse. Ainsi sois toujours en veil dans le domaine spirituel, et tu n'auras plus craindre les voleurs. Ils ne peuvent pas voler quand tu es veill. Aussi longtemps que le souffle de la vie reste dans notre corps, notre vie tout entire doit tre une lutte pour servir notre Idal avec un amour pur et dsintress. Q'importe ce que disent les autres ! Une force infinie nous soutient. Nous sommes les enfants de la Mre Divine et l repose notre force. Nous devons vivre courageusement, travailler courageusement et mourir courageusement. La crainte est faiblesse, la crainte est pch. Nous ne devons rien avoir faire avec cela.

    Rejette tout ce qui est impur de ton organisme et dis : Je suis pur, je suis libre ! Pas de pch, pas de mort et pas de crainte pour moi. Shivoham ! Shivoham ! Je suis un enfant de Dieu, je suis immortel. Il n'y a pas de diffrence entre un pre immortel et un enfant immortel. Les deux ne font qu'un. La force, la force, la force est ncessaire. Aucun tre faible ne peut atteindre la libert. Ainsi sois fort et rejette toute faiblesse. Dis jour et nuit, pense jour et nuit : Je suis pur, je suis libre, je suis rempli de batitude . Puisse celui qui est le Seigneur Eternel de l'univers, puisse celui qui apparat sous diffrentes formes pour le bien de l'humanit, nous donner la force, la fermet, la puret et l'intrpidit, afin que nous puissions vivre en Lui et en Lui seul ! Peut-tre ne comprenons-nous pas toujours ce que le Matre dsire de nous. Mas nous savons que nous sommes Ses enfants et nous pouvons tre srs qu'il nous guidera et qu'il nous protgera. C'est tout ce qui nous est ncessaire. Qu'importe si le monde entier se met contre nous ; nous devons tre des soldats, de courageux et de fidles soldats. La voie de Karma est tortueuse ; mais une grande uvre n'a jamais t accomplie sans le sacrifice suprme. Eveille-toi, lve-toi! dtourne-toi du monde extrieur ; entre profondment, toujours plus profondment en toi-mme. Tu y trouveras la paix relle et le repos. Sache que la paix ne peut tre trouve qu'en dedans de soi-mme et nulle part ailleurs. Nous ne trouverons la paix dans aucun endroit si nous ne sommes pas paisibles au-dedans de nous-mmes. Tche donc de trouver la paix au-dedans de toi-mme ; ainsi tu seras libre et ton calme ne sera jamais troubl par des agitations extrieures. Ne crains rien. Aie foi en toi-mme. En avant! Meurs comme un hros en combattant pour la vrit. C'est ainsi que la paix viendra dans ton me.

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    V La Soumission. Le vrai dvot est toujours conscient de la puissance qui opre par lui-mme. Autrement il n'est rien ; il ne veut rien tre en dehors de cette puissance Divine. Il sait que la Mre accomplit son uvre et qu'il n'a le droit d'exiger ni loges ni blme. Aussi longtemps que nous ne L'oublions pas, tout va bien. La vanit nous La fait oublier, elle est notre pire ennemie. Nous devons donc lutter et tuer cet ennemi. Prions afin d'tre capables de rendre un petit service Ses enfants et de rester toujours de fidles instruments entre Ses mains. Sans quoi cette vie n'a aucune valeur. Nous n'avons que le droit de mener une vie pure et sincre et de servir Ses enfants de toute notre force. Parfois la tche nous parat trs dure et sans issue. Mais rien ne peut durer en ce monde ; les nuages se dissipent et la vie redevient pleine d'espoir. Donc nous devons tre fermes comme un roc en toute circonstance de la vie. Laisse aller les choses ,' mais toi, tu dois tre immuable. Sois intrpide et regarde la vrit en face. Si tu as un Idal, donne ta vie pour Le raliser. Nous devons sacrifier notre vie pour notre Idal. C'est la seule manire d'adorer l'Idal. Ni la faiblesse, ni l'hypocrisie, mais seuls l'amour sincre et la force nous permet-tront de L'adorer sincrement. Marche en avant sans regarder en arrire, sans t'inquiter de ce qui arrive aux autres. Des milliers d'hommes semblables moi peuvent mourir en ce moment ; mais ce vaste monde ne s'en ressentira mme pas. La vrit est immortelle, et elle resplendira toujours. Adore la vrit et meurs pour elle. Souviens-toi toujours que cette vie prsente est le rsultat des penses et des actes du pass ; donc l'avenir sera le rsultat du prsent, c'est dire que notre avenir dpend entirement de nous. Le pass sera effac par la vie prsente. Nous n'avons aucun droit de nous approprier pour notre propre satisfaction ou pour notre propre bonheur ce qui a t offert l'Idal aux pieds du Matre. Celui qui a consacr toute sa vie, corps et me, au service du Matre ne doit pas avoir de volont personnelle ; il doit sacrifier sa propre volont au commandement du Matre. Voil le vrai sacrifice de soi-mme. Autrement, si nous pouvons satisfaire nos propres dsirs en servant le Matre, nous le servons ; mais du moment que ce service vient l'encontre de notre gosme, nous ne le servons plus. Ceci n'est

    pas la soumission, au contraire, c'est de l'gosme lche. Afin de pouvoir vaincre cette faiblesse indigne il faut savoir employer la puissance du discernement et tre hardi et dtermin. La voie du renoncement est trs dure. L'entire soumission aux pieds du Matre est une chose trs difficile accomplir ; mais sans elle, le dveloppement spirituel est impossible. Le disciple devrait tre toujours prt se mettre de-vant la bouche du canon ou dans les griffes du tigre au commandement du Matre, sans lui demander pourquoi. Ceci est la vraie dvotion. Aussi est-il ncessaire de ne plus avoir d'attache-ment pour les choses terrestres. L'esprit doit tre affranchi de toute luxure et de toute convoitise. Celui qui, dj ici-bas, avant de se sparer de son corps, peut rsister la force de la luxure et de l'emportement, est en vrit un homme vigilant, un homme heureux . Tche de raliser ceci et tu seras aussitt libre. Brise toute vanit et dis : Je suis moins qu'un brin d'herbe . Alors tu verras disparatre toutes tes impurets et tu deviendras divin, et tu auras le droit de prendre le nom bni du Seigneur. La vanit se met entre nous et le Seigneur, notre vrai Moi . Il faut donc la dtruire et dire : Pas moi, mais Toi . Rvle ta vraie force et dtruis toute faiblesse. Sache qu' Atman (le vrai moi) ne peut jamais tre ralis par un tre faible. Il faut donc vaincre toute faiblesse. Les hommes profitent de nos moments de faiblesse. Nous devons savoir conserver notre dignit, surtout quand nous nous trouvons au milieu d'tres matriels. Nous devons nous dfendre afin de nous protger contre les mchants ; mais nous ne devons jamais faire du mal qui que ce soit. Quand nous faisons du mal, nous nous abaissons au niveau des malfaiteurs que nous combattons et, en ralit, nous nous faisons du tort nous-mmes. Afin de pouvoir rester fidles nos principes, nous devons parfois tmoigner d'un esprit de rsistance, mais nous ne devons jamais tre anims du dsir de nuire personne. Reste ferme comme un roc dans ta foi et dans ta dvotion et laisse la Mre Divine te tenir par la main. Quand c'est nous qui La tenons par la main, il y a toujours du danger de La lcher ; mais quand c'est Elle qui nous tient par la main, toute crainte de tomber disparat. Ainsi, nous devons nous affranchir de tout danger, en nous confiant

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    toujours en Sa volont Divine. Ne permets qu' Elle seule d'occuper ton cur pur. Ne sois abattu ni par des penses folles, ni par la crainte, ni par l'inquitude. Sache que rien ne Lui est impossible; aie une foi intense et sois libre. Laisse Sa volont s'accomplir en toutes choses, alors tout russira. Nous ne devons point demander le comment et le pourquoi , mais nous devons La suivre avec patience et tranquillit. Si la souffrance survient, accepte-la comme une bndiction de la Mre, car Elle sait quelle est la meilleure faon de former notre caractre. Souviens-toi surtout que l'attachement aux biens de ce monde et la saintet sont deux choses entirement diffrentes. Si l'une va vers le nord, l'autre va vers le sud. Ne t'attends donc pas ce que le monde te rende justice. Soyons intrpides, fermes et courageux dans chacune de nos actions. Quand les peines et les souffrances surviennent, dis : Trs bien, venez ! Tiens-toi debout comme un hros et elles s'enfuiront aussitt loin de toi ; c'est le seul moyen de les vaincre. Sois intrpide ! Sois intrpide et sans crainte ; un seul mot de vaillance nous donne de la force ; tche donc de maintenir ton esprit toujours vaillant et joyeux. Etre toujours joyeux, heureux et fort par amour pour ton Idal, est une uvre dsintresse et belle. En travaillant ainsi avec dsintressement, tu acquerras chaque jour de plus en plus la puret et la force ; mais ceci ne peut s'accomplir qu'en pensant constamment l'Idal et en priant avec ferveur. La Mre ne manquera pas d'exaucer les prires qui partent d'un cur dsintress. Elle te protgera toujours, Elle te donnera la force, Elle te guidera. Te rendra-t-Elle malheureux si tu t'efforces de La suivre toujours de tout ton cur et de toute ton me ? Certainement non ! Elle est un ocan de misricorde et ne peut rendre Ses enfants malheureux. Point de crainte ; si les souffrances surviennent, Son cur sera toujours prt les partager avec toi. Pourquoi, demandes-tu, nos prires restent-elles si souvent sans rponse ? Nous ne pouvons pas le savoir ; nous ne sommes que des enfants. Nous ne devons pas vouloir trop savoir. Elle le sait, la Divine Mre le sait. Ce monde est le Sien, Elle aura soin de Ses enfants. Nous devrions toujours retenir cette pense : Je ne suis qu'un enfant, un simple enfant, je suis le serviteur de tous Ses enfants . Il y a du bonheur servir Ses enfants sans gosme ; tchons donc toujours de

    les servir. Mais l aussi nous rencontrons des difficults, par la simple raison que nous ne comprenons pas ce que signifie le vrai service. Par notre ignorance, nous faisons du tort ceux que nous dsirons servir; ainsi nous commettons des fautes et nous sommes la cause du malheur d'autrui. La vie est trs dure sans le pouvoir de la comprhension. Nanmoins, essayons de dpendre d'Elle entirement. Bien que les nuages obscurcissent tout autour de nous, nous devons rester patients et fermes. Marchons en avant sans flchir, sans rien craindre. Qu'importent les rsultats. Sache que le bien produira toujours le bien ; il ne peut en tre autrement. Peut-tre que cela ne paratra pas extrieurement ; mais c'est la seule vraie et dsi-rable voie suivre. Sa volont. Nous sommes tous guids par Elle, par Sa volont Divine. Dpendons entirement d'Elle et disons sincrement : Que Ta volont soit faite. Nous le savons, cependant un lger sentiment de crainte pntre parfois notre esprit. Mais nous devons le secouer. Nous devons vivre vaillamment ici-bas ; si notre caractre est affermi par la puret, nous pouvons faire face toutes les difficults, tous les dangers. Qui craindre ? Nous sommes les enfants de la Mre Divine ; notre Mre rgne sur l'Univers, le monde entier nous appartient. Aie cette sorte de foi vivifiante. Rvle la vie, la force, la puret, l'amour dsintress que tu possdes en toi-mme ; ils sont ton apanage. Lve-toi, lve-toi courageusement ; il n'y a pas de mort pour toi. Rejette loin de toi toutes les impurets, les vieilles superstitions. Elles ne t'appartiennent pas, elles ne t'ont jamais appartenu. Sache que tu es libre, libre de toute servitude. Les sentiments mesquins de jalousie, de haine, de colre, d'envie, de renomme, de gloire, sont tous des superstitions. Que dois-tu en faire ? Noie-les tous sans piti dans l'ocan de la sagesse. Fais-le rapidement et ralise que tu es libre. Libre! Partout o tu vas, tu es libre. Plus d'esclavage, plus de crainte ! Laisse jaser les sots ; plains-les,, car ils n'en savent pas davantage. En avant, en avant! ne regarde jamais en arrire pour voir ce qui se passe derrire toi. Laisse-les jaser, Laisse-les faire tout ce qu'ils veulent; ne dus rien, mais continue ton chemin silencieusement, sans chanceler.

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    Mre, tout est ta volont ; Tu es la personnification de toute volont. Tu accompliras ton uvre, Mre! Les hommes disent: J'agis,j'agis! Tu peux capturer un lphant dans un trou boueux, Tu peux faire franchir une montagne un boiteux, Tu peux lever un homme jusqu' tre le chef: des Devas, Aussi peux-tu le jeter dans le plus profond abaissement. Tu es la force qui agt, nous sommes les instruments, Ainsi que Tu nous guides, nous agissons, Ainsi que Tu nous fais parler, nous parlons. O Mre ! tout est fait selon Ta volont. Pas moi, pas moi. Ceci est la vraie sagesse. On devient libre aprs avoir ralis cela. La vanit est ruineuse, elle est le pire ennemi de la race humaine. Tue-la, tue-la jamais et le soleil de la sagesse resplendira. Rflchis : Qui suis-je ? Pourquoi se quereller ? Pourquoi se disputer avec qui que ce soit ? Je suis un enfant de Dieu ; je suis libre des loges, du blme, du chagrin, des misres, du plaisir et de la douleur. Ceci est la libert. Seuls les sots veulent tre considrs comme tant grands et recherchent les louanges des autres. S'ils ne les obtiennent pas, ils sont malheureux et dus. Folie ! Es-tu sensible une telle folie ? C'est un jeu stupide qui ne dure que cinq minutes. Quelle est la ralit en ce monde ? Nous devons savoir employer le pouvoir du discernement. Inutile de vivre comme des esclaves. Pourquoi nous laisserions-nous guider par nos sens et par nos dsirs ? Au contraire, nous devons les combattre, et les vaincre. Nous avons normment de travail devant nous ; le travail est dur, mais il doit tre accompli. Il doit tre accompli avant que nous puissions tre libres. Si nous le ngligeons ou que la crainte nous empche de l'accomplir, il nous faudra d'autant plus de vies et cela causera plus de souffrances. Par les b-ndictions du Seigneur le chemin reste ouvert. Marche avec fermet, joyeusement et sans crainte. C'est une tche trs dure de porter un fardeau, encore plus dure pour celui qui le soulve. Com-ment peut-on s'acquitter de sa dette ? Uniquement en menant une vie pure et sincre selon Ses enseignements. C'est le seul moyen, c'est le seul moyen. Le secours et le service matriels ne sont rien. Rejette donc toute paresse et marche en avant. Sache que tu n'es pas le corps, que tu n'es pas la matire, mais que tu es l'Esprit, que tu es l'me pure, divine, sainte et sans tache. Maintiens ce grand idal toujours prsent ton esprit et rien n'osera jamais troubler ta paix. La Mre te protgera toujours. Sans sa grce, personne ne peut accomplir une bonne uvre. Ne l'oublions jamais, alors nous serons toujours en

    scurit. L'homme est en danger lorsqu'il oublie sa Mre et court aprs les plaisirs du monde, les croyant importants et rels. C'est par Sa grce que nous recevons la lumire, et le dtachement des plaisirs de ce monde. Chantons Sa gloire Divine aussi longtemps que nous vivons, que nous soyons dans le bonheur ou dans l'infortune. Soyons absorbs dans Ses penses, enivrons-nous de Son amour Divin. Aussitt le monde disparatra de ton esprit tout naturellement. Quelle valeur ont les loges et les reproches des hommes ? avec l'amour, la haine, la jalousie et toutes les mesquineries du monde ? Oublions tout et adorons-La, Elle seule, avec toute la dvotion et l'amour de notre cur. La Mre rpandra autour de nous les bndictions et la paix. Nous sommes Ses enfants aimants ; Elle ne manquera jamais de nous prodiguer Ses soins maternels. Les vagues vont et viennent, les vagues du plaisir comme celles de la douleur ; elles sont salutaires notre dveloppement spirituel. Reste ferme. Laisse les choses aller et venir; mais toi, tiens-toi ferme comme un roc, aie toujours foi en toi-mme et en ton Idal. C'est par la foi et par la soumission que nous pouvons raliser la vrit ; mais jamais par les arguments inutiles ni par le pouvoir de l'intellect. Les amis et les ennemis humains ne sont rien. La Mre est tout, la Mre est tout dans tout. Chaque instant doit tre consacre L'adorer; en dehors d'Elle tout est faux; le bien comme le mal, tout est illusion, Maya, ignorance. La Vrit est Une et c'est Elle la base de tout l'univers. Sans Sa volont rien ne peut s'accomplir. Elle est notre Mre, la Mre de tous. Quand notre Mre est prs de nous, aucun mal ne peut nous toucher. Aie la foi, la force et le courage. Sache que la Mre peut rendre toute chose possible. Aucun mal ne peut atteindre celui qui cherche un refuge Ses pieds Divins. Il devient un enfant sans crainte. Prie la Mre, rfugie-toi Ses pieds sincrement, et la crainte, les inquitudes, toute faiblesse cesseront d'exister. Dis : Ja Ma Anandamai !

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    Mre Bienheureuse, victoire Toi ! Rpte ceci avec force et tout mal disparatra. Elle seule dtruit le mal ; Elle est toujours la Protectrice de Ses petits enfants innocents, qui ne connaissent que leur Mre. En dehors d'Elle, de quoi parle-rions-nous en ce monde ? Tout est inutile et irrel, except la gloire de la Mre Divine ; Elle est la source de notre existence, la source de la paix et de la batitude ternelles. Reposons toujours en paix sur Son sein. La Mre sait mieux que personne prendre soin de son enfant. Tant qu'il repose entre Ses bras, il n'a rien craindre. Elle est tout en tout, Elle est unique souveraine. Qui pouvons-nous adorer si ce n'est Elle ? Soyons indiffrents tout le reste ; que toute autre pense s'loigne de notre esprit. O le mal existera-t-il alors ? O sera la crainte, le souci ou l'inquitude capables de nous troubler lorsque notre cur entier est occup par Elle? Souviens-toi du beau chant qui dit que celui qui connat la Suprme, la Bienheureuse Mre est bni ici-bas. Les crmonies et les rites lui sont indiffrents ; il ne fait point de plerinage afin de se purifier; il n'entend mme pas un mot except le nom de la Bienheureuse Mre ; il n'a foi qu'en la volont de la Mre divine. Ainsi celui qui a trouv tout aux pieds de la Mre, oublie le monde facilement et sans effort; lui seul atteindra l'autre rive du Samsara , l'attachement aux biens de ce monde. Il ne peut y avoir de crainte pour lui. II n'coute ni les loges ni le blme du monde ; il s'enivre sans fin en buvant le nectar au nom de la Mre. La Mre est le but final. Elle est le seul lieu de repos et de paix. Prie-La, prie-La et ne pense qu' Elle seule. Elle est ta vraie protection, Elle est la source de tout bonheur, de toute batitude. Plongeons profondment dans l'ocan de son amour Divin et enivrons-nous de cet amour. Ce monde disparatra aussitt de notre esprit. Tout ce qui est indigne d'elle sera oubli au mme instant.

    Jai Ma Anandamai ! Mre Bienheureuse, victoire Toi! Toute crainte disparatra ; en Sa prsence tout sera plein de batitude. Prie-La comme un petit enfant et Elle te protgera ; nous sommes tous Ses enfants. Pourquoi craindre? La Mre prendra soin de nous. Notre devoir est de ne jamais L'oublier au milieu du tumulte de ce misrable monde. Que puis-je te dire except que nous devons toujours, et dans toutes les circonstances, adorer la Mre divine ; c'est tout ce qu'on doit faire en cette vie. II n'existe pas de devoir plus lev ni plus grand. Prie-La : 0 Mre ! A tes pieds, donne-moi l'amour sincre ! Je ne dsire rien d'autre. Eloigne toute autre chose de moi, Tes pieds donne-moi seulement l'amour pur. Prie jour et nuit et pleure pour obi enir la pure dvotion et le pur amour. Ceci est la vraie adoration. Sois absorb dans cette grande adoration. Alors le monde s'vanouira pour toi et tu vivras toujours dans la paix et la batitude. Souviens-toi que tout se fait par Sa volont, Elle peut tout ce qu'Elle veut. Elle peut rendre l'impossible possible. Qui connat Sa gloire? Qui sait chanter Sa gloire ? A nous de renoncer toute vanit et de dire : Nham ! Nham ! Tuhu, Tuhu ! Pas moi, Mre, pas moi, Tu es Tout Donne-moi seulement l'amour vrai Tes pieds afin que je ne T'oublie jamais. O Mre ! ton nom est si doux ; donne-moi l'amour intense et la foi en Ton nom. Mre, Mre 1 prends-moi dans tes bras ! Je ne veux pas rester ici-bas, ce n'est pas ma demeure. C'est Toi qui es ma demeure, mon refuge; laisse-moi venir Toi ! Ton uvre doit tre accomplie laisse-moi l'accomplir sincrement et fidlement, avec dsintressement, avec puret. Que ta volont soit fate. Donne-nous la force, donne-nous la lumire. Puissions-nous dire en toute vrit : que Ta volont soit faite. Mre, donne-nous Ta paix et Tes bndictions.

  • 18

    Salutations Sanscrites. Twameva mata cha pit twameva, twameva bandhus cha sakh twameva, twameva vidy, dravinam twameva, twameva sarvam mamadevadeva. (Tu es ma Mre, tu es mon Pre, tu es mon Ami, tu es mon Compagnon, tu es mon Savoir, tu es ma Richesse, tu es mon Tout, tu es mon unique Seigneur.)

    Mukum karoti bchlam, pangum langhayat girim, yatkrip tam aham bande, Paramnanda mdhabam. (Par ta grce le muet devient loquent, le boiteux franchit la montagne, je m'incline devant ce Seigneur suprmement bienheureux.)

    Ajnna timirndhasya jnnnnjana salkay tchakshurunmiltam yena tasma sr gurab namah, (Celui qui donne la lumire une crature aveugle par l'obscurit de l'ignorance, et lui ouvre les yeux de l'me, nous nous inclinons devant ce Guru, le matre spirituel.)

    Ntyam, sudham, nirbhsam, nirkram, nranjanam, ntyabodham, chidnandam, Gurum Brahm namm y aham. (Eternel, Pur, sans Limite, sans Forme, sans Tache, Omniscient, Bienheureux, nous nous inclinons devant le Dieu Suprme sous la forme du Gourou.)

    Nytyo nitynm chetanaschetannm Ekobahnm yo bidadhti kmn. (Il est l'Eternel parmi les ternels, la Conscience parmi les tres conscients Lui qui, bien qu'Unique, comble les dsirs d'un grand nombre de crateurs.)

    S'arangata dnrta paritrna paryane sarvasyrthare dev nryan namostute. (Mre, protge ceux qui, accabls par les misres d'ici-bas, cherchent un refuge Tes pieds; Tu es le destructeur de tout mal, je m'incline devant Toi.)

    Sahanv abatu sahnau bhunaktu saha bryam Karabbahai tejasvinm abdhitam astu ma bidvishbahai, Aum ! Sntih, Snth, Sntih ! (Qu'il nous protge contre tous les maux, que le Matre ainsi que le disciple puissent jouir ensemble des bndictions du Seigneur. Que tout ce que nous tudions soit bien tudi et fortifiant. Puissions-nous ne jamais nous har les uns les autres ! Om ! Paix, Paix, Paix !)

    Asato ma sad gamaya tamaso ma jyotir gamaya mrityor ma amritam gamaya. (O Lumire de l'univers ! conduis-nous de l'irrel au rel, conduis-nous des tnbres la lumire, conduis-nous de la mort l'immortalit !)

  • 19

    Litanie la Mre Divine. La Mre tant la plus sacre de toutes nos relations humaines, ainsi, aux Indes, la Divine Maternit est considre comme la plus haute manifestation du Dieu Personnel. Aucun amour n'est aussi tendre et vigilant, aussi endurant et plein de pardon que l'amour d'une mre, aussi quand Dieu devient notre Mre, nous avons un refuge sr dans toutes les conditions de la vie. Ralisant ceci, les Indous prfrent adorer l'Etre Suprme sous la forme de Mre et c'est Ses pieds qu'ils panchent leur dvotion dans les hymnes de louange et de supplication les plus loquentes et les plus touchantes. Ils la voient et ils s'inclinent devant Elle sous toutes les formes. Le bien ainsi que le mal sont des manifestations de Sa gloire. Elle n'est absente nulle part. Sa puissance Divine est rpandue dans tout l'univers de mme que l'influence de la mre terrestre rgne dans son foyer. Quel que soit l'aspect, bon ou mauvais, sous lequel Elle nous apparat, Elle doit tre toujours adore comme Mre aimante. Ce sentiment est expos d'une manire frappante dans la litanie suivante, prise du Sanscrit. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant comme conscience d'tre, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme de l'intelligence, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme de sommeil, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme de faim, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme d'ombre, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme de puissance, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme de soif, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme de pardon, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme de peur, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme de paix, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme de foi, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Diviue qui demeure en tout tre vivant sous la forme de beaut, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme de toutes les tendances, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme de mmoire, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme de bont,

  • 20

    Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme de contentement, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme de mre, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme d'erreurs, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. La Mre Divine qui demeure en tout tre vivant sous la forme du Tout-Pntrant, Nous nous inclinons devant cette Mre toujours, toujours, toujours. Celui qui s'abrite Tes pieds, ne rencontrera jamais aucun danger, Mais deviendra l'abri d'autres mes.

    LaNOTE DES TRADUCTEURSPRFACE