la reussite des touts petits a l'ecole

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  • 7/22/2019 La Reussite Des Touts Petits a l'Ecole

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    Collection coleDocument daccompagnement des programmes

    Pour une scolarisation

    russie des tout-petits

    Ministre de la Jeunesse, de lducation nationale et de la Recherche

    Direction de lenseignement scolaire

    Centre national de documentation pdagogique

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    CNDP, juillet 2003

    ISBN : 2-240-01298-6ISSN : 1629-5692

    Ce document a t labor et produit grce la collaboration des personnes dont les noms suivent :

    Thrse BOISDON prsidente, jusquen juin 2001, de lAssociation gnraledes institutrices et des instituteurs des coles maternelles (AGIEM)

    Viviane BOUYSSE chef du bureau des coles (DESCO A1) la direction de lEnseignement scolaire

    Michel FAYOL professeur de psychologie, directeur du laboratoiredtude des apprentissages et du dveloppement(LEAD) luniversit Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand

    Agns FLORIN directrice du laboratoire de psychologie luniversit de NantesAnne-Marie GIOUX inspectrice dacadmie, inspectrice pdagogique

    rgionale de lacadmie de BordeauxGinette GRANDCOIN-JOLY directrice lcole lmentaire dapplication Michel-Ange de Paris

    Jean HBRARD inspecteur gnral de lducation nationaleFlorence JANSSENS conseillre pdagogique adjointe linspecteur de

    lducation nationale de la circonscription de Mantes-la-JolieFranoise LAGARDE adjointe au chef du bureau des coles (DESCO A1)

    la direction de lEnseignement scolaire

    Catherine LE CUNFF matre de confrences lInstitut universitairede formation des matres au centre de Vannes

    Frdrique LEFVRE conseillre pdagogique adjointe linspecteur delducation nationale de la 21e circonscription de Paris

    Jacqueline MASSONNET inspectrice de lducation nationale Clichy

    Il a t revu pour mise en conformit avec les programmes du 25 janvier 2002 par :

    Viviane BOUYSSE chef du bureau des coles (DESCO A1) la direction de lEnseignement scolaire

    Agns FLORIN directrice du laboratoire de psychologie luniversit de Nantes

    Jean HBRARD inspecteur gnral de lducation nationaleve LELEU-GALLAND inspectrice de lducation nationale SenlisFranoise LAGARDE adjointe au chef du bureau des coles (DESCO A1)

    la direction de lEnseignement scolaireGisle MACCARIO charge dtudes, bureau des coles (DESCO A1)

    la direction de lenseignement scolaire

    Suivi ditorial : Christianne Berthet

    Secrtariat ddition : Claire Raynal

    Maquette de couverture : Catherine Villoutreix

    Mise en pages :Atelier Michel Ganne

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    Introduction ......................................................................................................................................................... 5

    Les besoins ducatifs du trs jeune enfant .................................................................................................... 7

    Les besoins physiologiques ...................................................................................................................... 7

    La sant du tout-petit ................................................................................................................................ 8

    Le dveloppement physique et moteur ................................................................................................... 9

    La comprhension des situations ............................................................................................................. 9

    La communication et le langage ............................................................................................................... 10

    Laffectivit et les relations sociales .......................................................................................................... 11

    Les difficults dadaptation ...................................................................................................................... 12

    Prparer la premire rentre avec les familles ................................................................................................ 13

    La famille, premier ducateur de lenfant ................................................................................................. 13

    Lcole par rapport dautres modes daccueil ....................................................................................... 14

    Linscription du tout-petit lcole maternelle ......................................................................................... 15

    La rentre ................................................................................................................................................... 16

    Une cole respectueuse des besoins ducatifs du tout-petit .................................................................... 20Accueillir des tout-petits, dans quelles conditions ? ............................................................................... 20

    La distribution des sections dans lcole ................................................................................................. 21

    La journe du tout-petit ............................................................................................................................ 22

    Activits et apprentissages ............................................................................................................................... 27

    Une action ducative pense dans la dure et structure au quotidien ................................................. 27

    Cinq domaines dactivits pour structurer les apprentissages ................................................................. 28

    Le langage au cur des apprentissages ...................................................................................... 28

    Vivre ensemble ................................................................................................................ ............ 31

    Agir et sexprimer avec son corps ............................................................................................... 33Dcouvrir le monde ..................................................................................................................... 34

    La sensibilit, limagination et la cration ..................................................................................... 36

    Lvaluation des activits des tout-petits ........................................................................................................ 38

    Lvaluation des outils pour mieux connatre ........................................................................................ 38

    Limplication progressive des lves ........................................................................................................ 38

    Linformation des familles .......................................................................................................................... 39

    Sommaire

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    Introduction

    Nombre de familles ont aujourdhui fait le choix de la scolarisation pour leurs trsjeunes enfants. Lcole maternelle accueille ces tout petits lves avec la chaleur, labienveillance et les savoir-faire qui la caractrisent, mais ce public si particulier luiimpose aussi damnager des pratiques prouves avec les plus grands, voiredinventer de nouvelles manires de faire.Il lui faut la fois crer des conditions scurisantes qui favorisent les explorations dontles trs jeunes enfants sont friands, accueillir leurs essais de communication, parfois

    encore dpourvus de mots, avec toute lattention qui les incite persvrer, favoriserla dcouverte et la connaissance des autres, offrir des activits qui veillent leurssens, provoquent motions et tonnement. Elle doit donner tous les moyens debien vivre leur petite enfance en les encourageant grandir, cest--dire conqurirdes savoirs et des pouvoirs nouveaux. deux ans, on est encore tout petit; trois ans, on est dj beaucoup plus grand etplus prt devenir un petit colier. Lcole maternelle a beaucoup de savoir-fairepour organiser lexprience scolaire faite alors dobservations plus prcises etdexprimentations plus intentionnelles, de discussions et dune rflexion plusnourries, de traces dessines, crites, mmorises.Elle doit prciser ses pratiques avec les plus jeunes; ladaptation russie avec les tout-petits est souvent, pour une quipe pdagogique, loccasion de renouveler sa vision

    des finalits globales de lcole maternelle et de retrouver ce qui en a toujours fait laspcificit: une ducation exigeante et structure, adapte le plus justement possible chacun des lves.Elle doit considrer avec une particulire attention ses relations avec les parents,souvent trs sensibles ce moment de sparation davec leur enfant encore unbb pour eux. Il ne serait pas bon daccepter que la prise en charge de plus en plusprcoce (et pour des journes de plus en plus longues) des enfants puisse contribuer tenir les familles distance de leurs responsabilits ducatives. Il appartient certaine-ment lcole maternelle, loccasion de la rflexion quelle portera sur laccueil destrs jeunes enfants, de construire des modalits neuves pour une coducation vritable.Enfin, avec les lus et les partenaires locaux, elle doit rechercher des conditionsdaccueil la mesure des besoins spcifiques des tout-petits, car il ne peut sagir descolariser tout prix et dans nimporte quelle condition.

    Ce document apporte des lments de comprhension des trs jeunes enfants et deslments de rponse aux questions des matresses et des matres toujours soucieux demieux faire.Il constitue un outil de travail qui prcise ce que peuvent tre, pour de trs jeunesenfants, les activits proposes dans les divers domaines dtermins par lesprogrammes de 2002; ce nest pas un texte rglementaire supplmentaire. Les quipesde formateurs sauront le complter et lenrichir des exemples que lexprience localeleur a permis de construire ou dobserver.Enseigner des tout-petits lcole maternelle, cest dj faire classe, mme si lamatire des changes peut sembler encore peu scolaire. Cest peut-tre pour cela queles repres manquent pour organiser lespace, la journe, les situations favorables auxpremiers apprentissages avec des trs jeunes enfants. Centre sur les enfants, lcole

    maternelle a toujours su innover ; elle saura encore le faire, pour le plus grandbnfice de ses lves les plus jeunes.

    Introduction 5

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    Les besoins ducatifsdu trs jeune enfant

    deux ans, les enfants ne sont plus des bbs: ilsont dj des comptences nombreuses, une person-nalit qui commence saffirmer, un rpertoirevari de comportements susceptibles dagir sur lespersonnes et les objets qui les entourent. Ils vo-luent trs vite et, en quelques semaines, peuvent

    avoir modifi de nombreux aspects de leursconduites. Pour autant, cela ne signifie pas quilspuissent tous accepter facilement la vie dcolier.Ladaptation des tout-petits (quils aient juste deuxans ou un peu plus) dpend de la qualit de laccueilqui leur est fait, mais aussi de la prise en comptede leurs besoins. Or, entre deux enfants de cet ge,les diffrences sont souvent trs importantes.Certains sont mieux prpars que dautres auxcontraintes dune scolarisation. La singularit deleur personnalit, la diversit de leurs capacits, deleurs expriences et de leurs savoirs, les relations

    quils ont dj noues avec leur entourage jouent unrle dcisif dans cette adaptation. Les besoins dutrs jeune enfant sont la fois physiologiques,psychologiques, affectifs et sociaux.

    Les besoins physiologiquesPour tre capable de frquenter lcole maternelledans de bonnes conditions, lenfant doit tre enbonne sant. Une certaine fragilit physique met lesjeunes enfants la merci des maladies infectieuses,des accidents ou des intoxications. Toutefois, lcole

    maternelle reste ouverte sous certaines conditionsaux enfants atteints de handicaps ou de maladieschroniques, dans le cadre des dispositifs dintgra-tion ou daccueil prvus, pour les premiers par la cir-culaire du 30 avril 20021, pour les seconds par lacirculaire du 22 juillet 19932.

    La propret

    La matrise des sphincters reste une conditionimportante de laccs lcole maternelle. Il importedexpliquer aux familles que tout forage, qui trans-formerait ce contrle en un enjeu pour la scolarisa-

    tion, se fait en gnral au dtriment de lenfant etpeut engendrer des troubles durables. Mme avecdes enfants propres, quelques accidents mineursrestent toujours possibles chez les tout-petits, maisaussi chez les plus grands. Lcole peut y remdiersans culpabiliser lenfant, avec des vtements derechange.Par ailleurs, il est souhaitable que le tout-petit ait disposition, dans la classe, des mouchoirs jetables.

    Le repos

    Un tout-petit a besoin de nombreuses heures desommeil (plus de douze heures quotidiennes). Lasieste doit lui tre propose en dbut daprs-midi:il dormira le temps qui lui est ncessaire, sans quecela porte prjudice au sommeil de la nuit, contrai-rement ce que croient certains parents. Un enfantfatigu au cours de la journe doit aussi pouvoir sereposer, quelle que soit lheure. Cela suppose quelcole qui reoit des enfants de deux ans soit quipe cet effet.

    Lalimentation

    Les tout-petits ont des besoins caloriques et vitami-niques levs, dans la mesure o ils ont moins derserves que des enfants plus gs ou des adultes. Enplus du djeuner pris la cantine ou en dehors delcole, des collations dittiquement quilibres leursont ncessaires au cours de la journe, en milieu

    Les besoins ducatifs du trs jeune enfant 7

    1. BOENn 19 du 9 mai 2002)2. BOENn 27 du 29 juillet 1993

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    Pour une scolarisation russie des tout-petits8

    de matine notamment3. Leur organisation (en par-ticulier pour lapprovisionnement en aliments mieuxappropris quun paquet de biscuits) suppose unediscussion avec la commune et une dcision duconseil dcole. Laspect pdagogique de cette colla-tion est essentiel. Il convient de viser en prioritlhygine alimentaire et les conduites de table, enparticulier lorsque lquipe des matres ne peut jouerson rle ducatif pendant le repas de midi. On nedoit pas oublier non plus que les enfants ont besoinde boire frquemment dans la journe et que desgobelets jetables devraient pouvoir tre mis leurdisposition, le robinet du lavabo ntant pas lemoyen le plus hyginique pour satisfaire ce besoin.

    La sant du tout-petitLe tout-petit ne prsente pas de problmes de sant

    spcifiques. Le fait quil ne puisse expliquer aismentses symptmes en cas de maladie ou de troubles sur-venus lcole ne doit pas inquiter les enseignants.Quelques rgles de bon sens suffisent le plus souvent trouver lattitude qui convient.

    Les problmes les plus courantsLe plus frquent des problmes est celui qui peutsurvenir loccasion dun accs brutal de fivre. Ilest utile que lcole dispose dun thermomtremdical auriculaire pour vrifier la ralit dun tat

    fbrile apparent et faire appel si ncessaire auxparents ou, en leur absence, au mdecin. Des ant-cdents de convulsions en cas de forte fivre sontnormalement signals par le mdecin sur le certifi-cat mdical dinscription. Il convient toutefois devrifier auprs de la famille que ce signalement napas t oubli et de prvoir avec elle, si cest le cas,la conduite tenir en cas daccs de fivre. Si celui-ci est associ des vomissements, des troublesde la conscience ou une ruption cutane, un avismdical doit tre sollicit dans les meilleurs dlais.Les vomissements sont aussi des phnomnes cou-rants chez les jeunes enfants et ne sont pas toujours

    bnins. Ils doivent tre immdiatement signals un mdecin sils font suite un incident ayant puprovoquer un traumatisme crnien, sils sont asso-cis des douleurs abdominales et sils sont bilieux(jaunes et verts), sils se reproduisent ou sontaccompagns de fivre ou dapathie.

    La dtresse respiratoire constitue le troisime typede difficult qui peut contraindre un enseignantcharg de tout-petits une raction rapide. Elle peuttre accompagne de fivre et, dans ce cas, lesconduites tenir sont celles qui ont t signalesci-dessus propos des tats fbriles. Lorsque len-fant manifeste sa difficult respirer par des siffle-ments, on peut tre en face dune crise dasthme. Ilimporte dabord de lidentifier. Il sagit dune gnerespiratoire sifflante lexpiration (quand lenfantsouffle). Elle est souvent associe des quintes detoux sche qui augmentent lorsque lenfant sagite.Si le jeune colier est dj sujet ce type de patho-logie, le mdecin devra lavoir signal sur son certi-ficat mdical dinscription et le directeur de lcoledevra exiger, dans ce cas, un projet daccueil indi-vidualis (circulaire du 22 juillet 1993) prvoyantles gestes susceptibles de soulager rapidement len-fant en attendant que ses parents puissent venir le

    reprendre. Si la crise apparat pour la premire fois lcole, les parents doivent tre immdiatementprvenus et un avis mdical sollicit.

    Les accidentsLinhalation dun corps tranger peut produire unedtresse respiratoire aux consquences particulire-ment graves. La lgislation en matire de protectiondu consommateur a introduit des rgles strictesquant aux jouets ou objets didactiques susceptiblesdtre utiliss avec de trs jeunes enfants. Les aliments

    durs et de petite taille (cacahutes, certains bonbons,etc.) peuvent avoir les mmes effets et doivent donctre prohibs lorsquils peuvent tre inhals. Le faitque les enfants de deux ans soient scolariss avecdes enfants plus grands (et qui chappent donc auxrestrictions prvues) ne doit en rien exonrer lesmatres du respect de ces rgles et diminuer leur vigi-lance. En cas daccident, et si lenfant manifeste dessignes de cyanose (lvres et visage violets), il convientdappliquer la manuvre de Hemlich sans attendre.Il est utile que lun des adultes prsents dans lcolesoit form ce geste de premiers secours4. En cas dechute et en labsence de plaie ou de traumatisme

    visibles (qui doivent dclencher immdiatement lap-pel aux parents et/ou un mdecin), il est importantde surveiller que lenfant nait pas une perte deconscience (mme brve), des vomissements ou destroubles du comportement qui pourraient tre lesigne dun traumatisme crnien. Toute suspicion doit

    3. Tous les enfants nont pas les mmes besoins (certains ont djeun, quelquefois mme trs tt, dautres nont pas pris depetit-djeuner). Il importe donc de traiter ici, avec discernement, chacun des cas particuliers.4. Voir la brochure rcemment publie par les deux ministres concerns pour amliorer la formation des enseignants et deslves aux gestes de premiers secours : Apprendre porter secours, Paris, ministre de la Jeunesse, de lducation

    nationale et de la Recherche, ministre de la Sant, de la Famille et des Personnes handicapes, direction gnrale de la Sant,2003, version actualise, paratre 1er trimestre anne scolaire 2003-2004.

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    Les besoins ducatifs du trs jeune enfant 9

    conduire prendre les mesures qui simposent (appelaux parents et/ou au mdecin).Le Samu (Service daide mdicale urgente) peut treappel gratuitement depuis nimporte quel postetlphonique en faisant le 15. Un mdecin rgulateurrpond chaque appel et donne les premiersconseils, mme lorsquune intervention nest pasncessaire. Chaque adulte prsent dans lcole doittre prt dialoguer rapidement et efficacement avecce service. Ds trois ans, lenfant doit tre familiarisavec la procdure dappel et de renseignement dumdecin, mais aussi apprendre quappeler le 15 nestpas un jeu5.Rappelons galement que plusieurs vaccinations obli-gatoires doivent avoir t effectues au cours desdix-huit premiers mois. Le Conseil dtat a toujoursconfirm le caractre contraignant de cette obligation.Il appartient lcole de vrifier que, sauf contre-indi-cation mdicalement explicite, elles ont bien eu lieu

    et, dans le cas contraire, dengager les parents fairecette dmarche avant toute scolarisation.

    Le dveloppementphysique et moteur

    Alors que dans les deux premires annes, lenfantgrandit de 20 cm par an environ, sa vitesse de crois-sance ralentit lge de la scolarisation avant unenouvelle acclration qui se manifestera ladoles-

    cence. Le poids suit la mme volution. La morpho-logie se modifie avec, notamment, un allongement dutronc et surtout des membres. Lquilibre dans lamarche samliore, mais marcher cloche-pied, parexemple, peut rester encore difficile jusqu cinq ousix ans. Monter correctement un escalier nest sou-vent possible que vers deux ans et demi, et le des-cendre, seulement vers trois ans et demi. Il importedonc dtre raisonnable dans les volutions que lonattend des plus jeunes en salle de motricit.

    Les mouvements

    La prcision et la vitesse des mouvements augmentent,en particulier dans la prhension, et les acquisitionsnouvelles se refltent dans les gestes quotidiens: man-ger seul, shabiller, se moucher, attacher ses chaussures,descendre les escaliers ou grimper une chelle, joueravec une balle, apprendre se dplacer sur un objetqui roule (porteur, tricycle, vlo). Ces nouvelles possi-bilits sont pour une large part dtermines par lamaturation, cependant elles ont aussi besoin, pourapparatre, de stimulations et dencouragements, et

    lcole a un rle important jouer en la matire.Limitation des postures du partenaire, souventobserve en crche et en cole maternelle, constitueun moyen pour entrer en contact. Ainsi, le rpertoiredes gestes, des mimiques, des attitudes senrichitconsidrablement et permet lenfant de modifier sesrapports avec son entourage, en exprimant mieux sesbesoins, ses impressions, voire leur ambigut(exprimer en mme temps la fuite et lagression, parexemple). Les besoins de mouvement des tout-petitssont importants: sauter, courir, grimper, pdaler surun tricycle, pousser ou traner de gros objets, sebalancer, lancer une balle ou shooter dans un ballon,manipuler de leau et du sable, etc. Lespace dispo-nible et lquipement des classes, des salles de jeu etdes cours de rcration doivent rpondre cesbesoins. La manipulation fine se dveloppe galementde manire importante au cours de la troisime anne,pourvu quelle soit stimule: construire une tour de

    quelques blocs, tenir un crayon avec les doigts etgribouiller sur une page, plier des feuilles de papier,utiliser des ciseaux, un marteau ou une scie, etc., sontdes activits qui anticipent souvent les capacits destout-petits, mais qui restent ncessaires leurdveloppement.

    La latralisationLa prdominance de la gauche ou de la droite, djobservable dans les premires annes, commence se prciser: les dominances de la main, du pied, de

    lil stablissent sans tre dailleurs toujours dumme ct. Il est des cas o lenseignant devra obser-ver rgulirement le comportement de lenfant poursavoir, avant le travail graphique notamment, quelct est spontanment privilgi.

    La comprhensiondes situations

    Vers deux ans, les enfants commencent utiliser dessymboles, cest--dire des images, des mots, des

    traces sur une page, pour reprsenter les objets ou lesvnements. Cest aussi le dbut de limitation diff-re. Lenfant peut se reprsenter mentalement un v-nement absent et reproduire les gestes ou lesmimiques dune autre personne. Les tout-petits sontbeaucoup moins gocentriques quon ne la cru pen-dant longtemps: ils peuvent prendre conscience dupoint de vue des autres, comprendre que les autrespersonnes voient, exprimentent ou ressentent leschoses de manire diffrente, sans pour autant les

    5. Les standards du Samu enregistrent chaque mercredi une recrudescence de fausses alertes dues des appels denfants.

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    Pour une scolarisation russie des tout-petits10

    comprendre exactement. En revanche, ils confondentencore apparence et ralit et ont des difficults comprendre quun objet peut changer daspect touten restant le mme. Ils peuvent aussi effectuer desclassifications sur du matriel familier; ils sont sen-sibles aux variations de quantit quils peroivent trstt sans tre pour autant capables de les exprimer.Toutefois, ils sont encore trop jeunes pour appliquerou comprendre des rgles gnrales : une notionacquise dans un certain contexte ne sera pas transf-rable une situation proche (semblable mais nonidentique). Pour se manifester, ses capacits cogni-tives ncessitent souvent quun adulte fournisse autout-petit des indices particuliers et limine les possi-bilits de distraction. La structuration du temps restelie celle de lespace : lenfant se construit des sriestemporelles dans lesquelles lavant et laprs sont lis des dplacements dans lespace. Il devient gale-ment capable de comprendre les liens causals entre

    ses actions ou les objets. Il peut se percevoir lui-mmecomme cause et comme objet et il a besoin de savoirce qui va lui arriver et comment il peut agir sur lesobjets et sur les vnements: la rgularit de lorga-nisation des journes (ce qui nimplique pas la mono-tonie), les explications fournies sur ce qui va sepasser, les repres spatiaux et temporels laident comprendre le caractre prvisible de certains vne-ments. Les tout-petits sont curieux de tout, sinter-rogent sur le pourquoi des choses et ont besoindapprendre et de comprendre. Cet apptit doit treabondamment nourri.

    La communicationet le langage

    Cest essentiellement vers ladulte que le trs jeuneenfant se tourne pour communiquer, moins quedes expriences pralables dans des groupes den-fants laient dj bien prpar des changes avecles autres lves de la classe. La confiance en ladultequi rpond ses demandes et lencourage auxchanges avec les autres, lassurance aussi de pou-

    voir revenir vers celui-ci en cas de problme et dtre

    cout aident le tout-petit accepter dautresinterlocuteurs en dehors de sa famille.

    De nouveaux repres construireLes jeunes enfants communiquent tout autant avecleur corps, leurs mimiques quavec la parole, encoretrs balbutiante pour nombre dentre eux. En outre,lentre lcole implique des changements impor-tants dans leur systme de communication. Dans lecercle familial restreint, les personnes qui soccu-pent de lenfant comprennent ce quil exprime etlui-mme les comprend aisment. lcole, il nenva pas toujours de mme et un ajustement rci-proque est faire. Lenfant doit apprendre expri-mer autrement ce qui tait compris par des adultesfamiliers et qui ne lest plus dans ce nouveau cadre.Ceci peut demander plusieurs semaines, voireplusieurs mois pour certains enfants.

    Les tout-petits ont besoin dtre accepts commeinterlocuteurs et compris dans leurs expressions nonverbales et leurs approximations langagires.Amener lenfant utiliser un langage comprhen-sible par tous sera dautant plus facile que ladultenaura pas demble des exigences trop leves quantaux verbalisations. Savoir quon est cout et quau-trui souhaite connatre ce quon pense est une condi-tion ncessaire pour dvelopper des modesdexpression plus labors. Les deux ans ont besoinquon leur parle et quon traduise en paroles cequi se passe, ce quils exprimentent et ce quils

    prouvent. Ce langage daction constitue un premiercadre pour aider le tout-petit dvelopper samatrise du langage.Lenfant doit apprendre tre attentif ce que ditladulte lorsque celui-ci sadresse lui, mais aussilorsquil parle tout le monde. Sil peut suivre cer-taines consignes simples sans indice visuel, on nedoit pas oublier quune grande partie du langagecompris par le trs jeune enfant est du langageen contexte, dans lequel la comprhension estfacilite par de multiples indices: mimiques, gestes,rptitions dactions. Dans certains cas, faire commeles autres peut laisser penser ladulte quon a

    compris une consigne alors quil nen est rien.

    change de paroles. La marionnette dans la classe

    La marionnette de la classe est un mdiateur entre la matresse qui lanime et le groupe classe. Elle estmeneur de jeu, complice, scurisante, premier objet de possession collective. Elle peut galement jouer unrle dans les apprentissages grce aux interactions langagires quelle permet dtablir et de dvelopper.

    Que choisir? Tout est possible, de la marotte lanimal en peluche, ainsi que toutes les pou-pes chiffon achetes ou fabriques, qui peuvent en outre adapter leur costumeaux saisons. Il importe que les enfants ladoptent, quils puissent la toucher

    quand ils le dsirent, quelle fasse corps avec eux.

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    Les besoins ducatifs du trs jeune enfant 11

    Des carts importants et varisDurant cette priode, en ce qui concerne le langage

    produit, les carts entre enfants peuvent tre consi-drables. deux ans, le vocabulaire peut compter,selon les enfants, de 50 200 mots. Certains parlentencore par mots isols, alors que dautres produisentdj de petites phrases, sans que ceci prjuge de leurscapacits dexpression verbale ultrieures. Dans lesmois suivants, on considre que les enfants appren-nent en moyenne plus dun mot nouveau par jour.Il ne faut pas oublier par ailleurs que de nombreuxlves nont pas le franais pour langue maternelle etvivent dans des milieux familiaux qui ont des compor-tements langagiers varis lgard des enfants. Laccsau langage dans une situation de plurilinguisme nest

    pas en soi un handicap ou une difficult, particulire-ment lorsque les interlocuteurs de chacune des languessont bien identifis et adoptent des attitudes clairesen sadressant lenfant. cet gard, les enseignantsde lcole reprsentent le ple franais de la situa-tion de plurilinguisme et doivent sy tenir.Les situations dans lesquelles une des deux langues estsocialement dvalorise par rapport lautre sont trssouvent pnalisantes pour lenfant (on utilise souventle terme de diglossie pour caractriser cette situa-tion). Lcole doit alors jouer un rle quilibrant etmontrer que, si le franais est la langue quelle utilise,

    cela ne signifie pas que parler une autre langue dansle milieu familial soit un signe de relgation culturelle.

    Avec les tout-petits, il nest pas ncessaire de mettreen place un enseignement de type franais langue

    seconde. Les situations de communication lies lavie quotidienne de la classe sont le plus souvent trsefficaces, condition quelles se droulent dans uncontexte o le plurilinguisme nest pas dprci et quelenfant soit souvent sollicit. Les modes de commu-nication entre adultes et enfants peuvent tre trsvaris selon la culture et les habitudes de vie desfamilles. Lattitude qui consiste valoriser la paroledes enfants et soutenir les interactions nest pas par-tout ni toujours partage. Lcole doit sen souvenir etadopter une attitude trs diffrencie vis--vis dechaque lve en fonction du contexte spcifique quiest le sien.

    Il est important de reprer, ds deux ou trois ans,les difficults de comprhension du langage, car ellessont, cet ge, davantage prdictives de problmesultrieurs que les difficults de production.

    Laffectivitet les relations sociales

    Lpreuve de la sparation deux ans, la plupart des enfants peuvent accepter

    dtre spars de leurs parents en sachant que ces situa-tions sont momentanes. Cela est dautant plus facile

    Quand et comment Dans les moments collectifs : En relation individuelle :intervient-elle? elle apporte des comptines, elle accompagne le petit apeur dans

    des histoires ; la dcouverte de son nouvel espace de on la trouve installe une activit vie, facilite lendormissementnouvelle pour capter lattention ; la sieste ; elle a des problmes rsoudre pour cest la marionnette que la matresse

    faire natre un projet et le conduire rassure ou console permettantjusqu sa fin ; lenfant inquiet de surmonter son elle fait des farces, apporte des cadeaux angoisse;pour stimuler la curiosit, favoriser elle fait des clins, dialogue avecla communication ; lenfant timide ; comme les enfants, elle fait des sottises elle part le soir dans une famille,qui vont permettre de prendre de tissant ainsi un lien maison/cole.la distance par rapport aux actes,par le langage; elle ramne le calme, car elle esttrs coute.

    Son rle Chez les petits qui expriment leurs sentiments par le geste, elle est source

    dans le langage dimprgnation verbale par son discours; elle favorise le dialogue avec les enfants qui lui rpondent plus volontiers quladulte; elle suscite la communication entre petits groupes qui se relatent ses faitset gestes; elle permet de multiplier les situations daction, entranant une traductionlangagire adapte.

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    Pour une scolarisation russie des tout-petits12

    quils ont dj lexprience davoir t accueillis pardautres adultes dans dautres lieux que le domicile fami-lial: famille largie, assistante maternelle, crche ouhalte-garderie, etc. Lattachement scurisant leur mreleur permet dtablir plus facilement des relations avecdautres personnes, adultes et enfants, tandis quun atta-chement excessif ou ambivalent peut gner la cration

    de nouveaux liens. Le nounours favori que lon garde lcole, le tissu serr dans sa main quon ne quitte paspeuvent constituer les lments scurisants des premiressemaines dcole, le lien ncessaire pour passer dunmonde lautre. Une fois le monde de lcole accept,ces objets ne seront plus ncessaires. Leur usage dispa-ratra progressivement. Il va de soi que cet abandon nestque la consquence dune bonne intgration dans lcoleet ne saurait, en aucun cas, tre obtenu par la contrainte.

    Laffirmation progressive

    de lautonomieLa troisime anne est souvent celle o lon commence affirmer son autonomie et vouloir faire toutseul. Lenfant a alors besoin de rgles explicites respecter et de marges de libert qui lui permettentdes premires prises de responsabilit, sa mesure.Partager du matriel ou un espace quon sest appro-pri est une exprience difficile pour un tout-petit,mais elle laide aussi construire son identit, prendre en compte les dsirs des autres, se diff-rencier et sopposer. tre souple et strict la fois,sans multiplier les contraintes inutiles, nest pas tou-

    jours facile avec les trs jeunes enfants.Les tout-petits ont besoin de tisser des liens amicauxavec dautres enfants ds la premire anne de lcolematernelle. Limitation rciproque, lchange et le par-tage dobjets sont les premiers moyens de commu-nication. Si les coups et les agressions existent et fontpartie de la panoplie relationnelle que se constituentles tout-petits, les manifestations daffection, les effortspour consoler sont aussi un aspect important des rela-tions entre jeunes enfants. Progressivement, ils seconstruisent comme membres dun petit groupe, ils ontbesoin de partager des secrets et, aussi, quelques grosmots. Lespace de lcole devient alors lespace priv delenfant, celui dans lequel les parents nentrent pas,comme en tmoignent les comptes rendus succincts deleur journe dcole la question rituellement pose, lesoir, par les familles: Alors quas-tu fait aujourdhui?

    Les difficults dadaptationMalgr la qualit de laccueil propos par lcole, ilpeut arriver quun enfant manifeste des difficultsdadaptation, voire des signes de souffrance. Il estfrquent que quelques pleurs accompagnent ou sui-

    vent la sparation davec la famille lors des pre-miers jours dcole. Tant que lenfant demeure faci-lement consolable et participe aux activitsproposes avec quelques encouragements, ceci nedoit pas inquiter. Outre la raction des change-ments dhabitudes et des pertes de repres, cespleurs sont aussi la manifestation de lattachement

    de lenfant ses parents.

    Des signes dalerte

    En revanche, dautres indices doivent alerter lesenseignants et rendent ncessaire un dialogue avecles parents, afin dexaminer nouveau la dcision descolarisation qui, peut-tre, a t prise prmatur-ment. Parmi ces signes de souffrance, il convientdtre particulirement attentif lorsque lenfantpleure ou sisole continment. Les pleurs attirentdavantage lattention, mais lisolement ou la pros-

    tration prolonge sont tout autant des signes inqui-tants. De mme, le refus systmatique des activitsproposes doit provoquer une observation pluspousse du comportement du tout-petit. Il peut arri-ver quun enfant refuse une activit quil ne connatpas ou ne comprend pas. On peut lui en faire accep-ter une autre, quitte proposer nouveau la pre-mire, quelque temps plus tard, avec davantage desuccs. Cest le refus de toute activit qui doit inqui-ter lenseignant, en particulier lorsque lenfant nar-rive pas se dtacher de ladulte.

    Des indices prendre en compteLe refus de la sieste ou de la nourriture ne sont pasen tant que tels des signes de souffrance. La sieste nedoit pas tre impose: un enfant fatigu sendormirasil se sent en confiance. Sil ny parvient pas, ilimporte den informer les parents pour quils en tien-nent compte dans la dure de sommeil journalierdont lenfant a besoin. Le refus rpt du repas lacantine ou dune collation peut avoir plusieursformes quil importe de reprer: refus de salimenterseul ou refus dune nourriture diffrente de celle laquelle lenfant est habitu. L aussi, il convient

    dinformer les parents afin quils prennent les dis-positions ncessaires pour offrir lenfant des com-plments alimentaires ou quils trouvent une autreforme dorganisation pour les djeuners.Plus que tel ou tel refus isol, qui peut disparatreprogressivement au bout de quelques jours, lorsquelenfant aura gagn en confiance, cest lattitude glo-bale de refus de lcole qui doit tre comprise commesigne de souffrance. Une discussion avec les parentsdoit permettre de trouver dautres solutionsdaccueil ou de prise en charge, dans lintrt delenfant et sans le dvaloriser aux yeux de sa famille.

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    Prparer la premire rentre avec les familles 13

    Prparer la premire rentreavec les familles

    La famille, premierducateur de lenfant

    Lvolution de la famille

    La prsence dun enfant impose aux adultes qui ontchoisi de lui donner la vie et/ou de lduquer des res-ponsabilits importantes que la loi encadre avec deplus en plus de prcision. Ces responsabilits sontdevenues lun des principaux fondements de la viefamiliale et, souvent, son premier horizon. La rduc-tion de la taille des familles a fait de lenfant lobjetdun investissement symbolique trs fort: son du-cation, lanticipation de son avenir dfinissent sou-vent le projet familial. La fragilit des couples, lesrecompositions familiales accroissent limportancedu rle de lenfant dans le maintien de solidarits

    familiales. Pour que ces enfants aient toutes leschances dtre aussi des personnes, il est essentielde prendre en compte cet ancrage des tout-petitsdans leurs familles (quelle que soit leur structure)et den accepter les effets ducatifs comme lescontraintes, voire les difficults. Si lcole maternelledoit intervenir dans cette prise en charge, elle nepeut le faire que sur la base dune coducation claireet explicite.

    Lcoute rciproqueLcole et les familles doivent scouter, apprendre

    se connatre et communiquer pour mieux duquerlenfant qui grandit, dans le respect de sa personne.La scolarisation dun tout-petit est toujours unmoment difficile pour les parents, particulirementsi cest la premire fois quils sont confronts cetvnement. Ils vont devoir accepter que dautresadultes transmettent celui ou celle qui, pour eux,reste un bb, des habitudes, des savoir-faire, desconnaissances, mais aussi des valeurs qui ne sont pasobligatoirement celles privilgies par lducationfamiliale quils viennent peine de construire. Cepartage des objectifs et des responsabilits ne va pas

    de soi. Lcole maternelle peut et doit accompagnertous les parents qui lui confient leurs enfants

    pour leur permettre de devenir des parentsdlves, cest--dire les partenaires privilgisdune premire exprience dducation en milieuscolaire.

    Des relations rguliresLes occasions de construire durablement ces rela-tions privilgies sont nombreuses. Certaines sontrcurrentes et concernent les familles de tous leslves de lcole. Par le fonctionnement rgulier etrigoureux du conseil dcole (lections, prparationdes runions, qualit des dbats, informations don-nes aux familles) se constitue une communautducative riche et ouverte. Les journes portesouvertes, les runions dinformation sur le fonc-tionnement de lcole et sur son projet, les ftes, lesexpositions, les sorties ducatives et les dplace-

    ments rguliers permettent des rencontres formelleset informelles qui jouent un rle important dansla constitution dun climat serein et confiant. Leschanges quotidiens dinformations, quils soientoraux (lors de larrive ou du dpart) ou crits(par des affichages clairs et agrables, par descarnets de liaison, etc.), contribuent crer un rseaude communication dense qui rassure les parents.Des dispositifs didactiques plus subtils, comme lescahiers de vie (voir le document 1, p. 18), don-nent ces relations cole-famille une intensit et unechaleur dautant plus importantes quils font de len-fant, lui-mme, le meneur de jeu de ces changes.

    Ces propositions de dialogue bnficient toutes lesfamilles et donc celles qui confient lcole de trsjeunes enfants. Il en est de plus spcifiques quiconcernent prioritairement les nouveaux parentsdlves et, donc, les parents des tout-petits.Linscription est lun de ces moments privilgis. Ledirecteur ou la directrice doivent y consacrer toutle temps ncessaire et ne pas se contenter duneapproche seulement administrative de ce momentcharg de symboles. Un accueil collectif des nou-veaux parents peut tre organis la fin de lannescolaire qui prcde la premire rentre. Cest loc-

    casion de prsenter lcole, ses objectifs, son projet,son fonctionnement quotidien et ses initiatives

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    spcifiques, mais aussi ses exigences (en particulierquant la rgularit de la frquentation et la ponc-tualit). La rentre est galement une excellenteoccasion pour un accueil plus spcifique des familles(et des enfants) qui frquentent lcole pour la pre-mire fois. On peut associer des lves plus gs laccueil de leurs petits camarades et des parents deces derniers. Il importe que toutes ces occasionssoient mises profit pour expliciter le rle de lcoledans la coducation du tout-petit et laide que lafamille peut apporter pour que cette nouvelle tapede lexistence de lenfant soit une pleine russite. Cesont aussi des moments pendant lesquels les parentspeuvent souhaiter parler de leur enfant, exprimerleurs craintes ou leurs incomprhensions quant cequi se passe dans lcole. Entendre ce quils disentet leur permettre de le dire en pleine confiance est legage de la qualit des relations qui vont se nouer lorsde ces premires semaines. Il ne faut pas oublier

    quelles devront, sauf dmnagement en cours descolarit, tre entretenues pendant trois ou quatreannes successives.

    Lcole par rapport dautres modes daccueil

    Lcole maternelle nest pas la premire accueillirde jeunes enfants hors du milieu familial. La crcheest, dans certains cas, le premier contact de lenfantet de sa famille avec une institution ducative. Dans

    dautres cas, ce sont des assistantes maternelles(crches familiales ou nourrices indpendantes) qui

    ont pris en charge le bb, quelquefois ds ses pre-miers mois. Il peut arriver que le passage de la crche lcole se joue entre deux et trois ans, pour lenfantet sa famille, puisque les deux institutions peuvent,lune et lautre, accueillir lenfant pendant cettepriode de sa vie. Les relations entre lassistantematernelle et lcole se posent en dautres termespuisque, frquemment, celle-ci prend en charge len-fant en dehors de lcole jusqu ce quil soit plusautonome. Lorganisation de ces transitions dlicatesne peut donc tre rgle de manire uniforme pourtous les enfants. Elle ne doit pas pour autant trenglige.Il peut tre plus facile dinstaurer des relationsdinstitution institution condition, bien sr, deles encadrer par des conventions spcifiques. Celapeut tre le cas entre crche et cole maternelle. Ilnest pas rare que les relations soient suffisam-ment suivies pour que les bbs puissent dcou-

    vrir la ralit de lcole alors quils sont encore encrche ; linverse, lenseignant qui accueille lestout-petits peut aller rencontrer, dans la crche,ses futurs lves. Lorsque la crche et lcole mater-nelle se trouvent proximit ou dans le mmebtiment, les changes sont facilits. Les plus petitsde lcole peuvent, par exemple, retourner lacrche pour participer des jeux ou des momentsconviviaux dont ils gardent encore le souvenir. Ilsretrouvent ainsi, pendant quelques heures, unesituation plus maternante. Les plus grands de ceuxqui sont encore en crche viennent, leur tour,

    dcouvrir des activits de lcole. Les premiers et lesseconds rencontrent cette occasion dautres lieux,dautres adultes, dautres groupes de pairs etdautres formes dactivits.Dans certains cas, particulirement dans les rseauxdducation prioritaires, des liens encore plus troitsse sont tablis. Ainsi, une institutrice a pu effectuerquelques heures de son service dans la crche dusecteur pour travailler avec lducatrice de jeunesenfants. Ailleurs, une ducatrice de jeunes enfants apu venir dans la classe des tout-petits avec songroupe denfants et travailler avec linstitutrice dansune structure dun type nouveau (classe-passerelle)

    qui rassemble les cultures professionnelles des deuxinstitutions et permet aux familles de mieux assu-mer le passage de lune lautre. Dans une autreexprience, la municipalit a permis une articula-tion entre la crche familiale et lcole maternelle:les tout-petits sont scolariss pendant une demi-journe, ils retrouvent leur nourrice pour le repas etpour lautre demi-journe. De nombreuses exp-riences sont ainsi en cours de ralisation.Lcole est une solution intressante pour les tout-petits. Elle nest ni la seule, ni toujours lameilleure possible. Lintrt de lenfant, son qui-

    libre et sa sant doivent rester, dans tous les cas,prioritaires.

    Pour une scolarisation russie des tout-petits14

    Les cahiers de vie

    Les cahiers de vie permettent de mettre lenfant en situation de lecteur; de collectionner diffrents types dcrits; de provoquer des situations de langage moti-vantes;

    de dvelopper les changes et la communi-cation.

    Cest un cahier passerelleIl voyage entre lcole et la famille. Venant de la maison: lenfant colle des photos,des dessins, des crits familiers, etc. Il est encou-rag produire des textes qui seront crits dans lecahier par un adulte (parents, frres, surs)puis, plus tard, en autonomie. Venant de lcole: lenfant colle des comptines,des recettes, des rcits et autres traces des activi-ts pratiques et des vnements exceptionnels qui

    constituent la vie et la mmoire de la classe.

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    Prparer la premire rentre avec les familles 15

    Linscription du tout-petit lcole maternelle

    Cest un moment symbolique fort. Il est essentiel demaintenir un niveau dinformation de qualit en liai-son avec les partenaires de lcole: services munici-paux, services de la protection maternelle etinfantile, crche, pdiatres, etc.

    De la mairie lcoleLes familles vont inscrire leur enfant dans les mairiesqui dcident de lendroit o celui-ci sera scolaris. Lasectorisation a t tablie par le maire frquem-ment la suite dune concertation avec linspecteurdacadmie, directeur des services dpartementauxde lducation nationale, dans lintrt des enfantset de leurs familles. Lcole se doit de respecter et de

    faire respecter ces dcisions.Linscription dans les services municipaux prcdeladmission dans lcole qui, en gnral, est enregis-tre par le directeur ds le dernier trimestre de lannescolaire en cours. Cette procdure permet daccueillirla famille et lenfant dans lcole et dentamer ledialogue autour duquel se construira la coducationncessaire au tout-petit1. La circulaire n 91-124 du6 juin 1991 modifie portant directives gnralespour ltablissement du rglement type dpartemen-tal des coles maternelles et lmentaires dfinitles conditions de cette admission. Ces conditions

    concernent ltat de sant de lenfant2

    , son ge3

    , soninscription pralable par le maire de la commune4.La circulaire 2002-063 du 20 mars 2002 rappellequaucune discrimination ne peut tre faite pourladmission lcole maternelle denfants trangersdont les parents demandent la scolarisation5).Le jour de ladmission, la famille doit donc fournir lcole:

    un certificat mdical constatant que ltat de santet la maturation physiologique de lenfant sontcompatibles avec la vie collective en milieu scolaire, un document de sant attestant que lenfant a subiles vaccinations obligatoires pour son ge ou confir-mant une contre-indication, le certificat dinscription dlivr par la mairie.

    Laccueil de la familleet de lenfant par lcole

    Une fiche daccueil peut aider le directeur ou ladirectrice sassurer quaucun aspect important nat nglig (voir le document 2, p. 19). Elle permetde conduire plus facilement la discussion avec lesparents (ou lenfant); il ne faudrait pas cependantque la fiche daccueil se transforme en guidedinterrogatoire ou que lchange soit peru comme

    tel. Il est important, pour les parents que la relationavec lcole apparaisse immdiatement comme unlien contractuel qui engage les partenaires dans unprojet commun et non comme une simple offre deservice. Mme si la scolarisation lcole maternellene comporte aucun caractre dobligation, la famillequi confie son enfant lcole sengage respecter lerglement intrieur qui prvoit, en particulier, que laponctualit et lassiduit de tous sont ncessaires aubon droulement des activits. Toutefois, avec lestout-petits, il est possible denvisager des solutionsplus adaptes qui, dans certains cas, assouplissent

    ces contraintes mais, en aucun cas, lcole ne peuttre utilise comme une halte-garderie.Parce quil est des enfants qui ne peuvent frquenterlcole maternelle toute la journe pour des raisonsdiverses ou parce que la famille nest pas prte,chaque situation peut tre tudie et faire lobjet dun contrat spcifique susceptible dvoluer. Parexemple, dans les premires semaines de la rentre, ilsera envisageable daccueillir lenfant quelque temps,

    1. Voir infra, p. 13-14.2. Les enfants dont ltat de sant et de maturation physiologique constat par le mdecin de famille est compatible avecla vie collective en milieu scolaire peuvent tre admis lcole maternelle, en classe ou en section maternelle. (circulairen 91-124 du 6 juin 1991 modifie).3. Rappelons, ici, que lenfant peut tre admis dans la limite des places disponibles, sil a deux ans rvolus au jour de la ren-tre scolaire (dcret n 90-788 du 6 septembre 1990). Il a cependant t admis par la circulaire n 91-124 du 6 juin 1991 queles enfants qui atteindront cet ge avant la fin de lanne civile pourront tre inscrits et admis au jour de leur anniversaire,toujours dans la limite des places disponibles.4. Cette inscription doit tre imprativement prononce par le maire qui dsigne lcole que lenfant frquentera, en appli-cation de larrt de primtre scolaire quil a lui-mme pris. Le directeur dcole ne peut, en aucun cas, se substituer aumaire.5. Aucune discrimination ne peut tre faite pour ladmission dans les classes maternelles denfants trangers, conform-ment aux principes gnraux du droit. La circulaire 2002-063 du 20 mars 2002 relative aux Modalits dinscription et

    de scolarisation des lves de mationalit trangres des premiers et second degrs (BOENspcial n 10 du 25 avril 2002),a donn toutes prcisions utiles ce sujet (circulaire n 91-124 du 6 juin 1991 modifie).

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    laprs-midi seulement, sil savre tre un dormeur dumatin, le matin seulement si lenfant a encore besoinde longues siestes. Dans ces cas, il est important quilvienne bien tous les jours et que la famille acceptecette contrainte dassiduit. Il est utile dexpliquer auxparents que lenfant a besoin de cette rgularit pourse sentir bien dans ce nouveau milieu de vie et pourconstruire son histoire avec ses camarades au sein delcole. Dailleurs, dans la plupart des cas, le tout-petitdisposant dun horaire ainsi amnag sintgre trsvite dans lcole, rgule ses rythmes de vie et demandede lui-mme aller lcole toute la journe.

    Une runion des nouveaux parentsavant la rentre

    Une runion des nouveaux parents dans lcole esttoujours ncessaire. Elle pourra dbuter par une

    visite des btiments et une prsentation auxfamilles de tous les enseignants, des ATSEM6 ouautres personnels de lcole. Le rglement int-rieur sera distribu et comment. Le projet dcolesera explicit (certaines coles ont prvu un docu-ment le rsumant de faon succincte et simple). Dscette premire prise de contact, il convient dexpli-quer aux parents rassembls le rle quil leurappartient de tenir, en qualit dlu ou dlecteur,au sein du conseil dcole. Des conseils judicieuxsur lattitude avoir le jour de la rentre ne sontpas inutiles : accompagner eux-mmes leur enfant,

    matriser leur anxit mme si lenfant pleure, lelaisser venir avec un objet familier que lcoleacceptera, tre lheure pour les entres et pour lessorties, rencontrer les enseignants chaque fois quilsle jugent ncessaire. Il leur sera donn rendez-vouspour la runion de rentre dont on leur signaleraimmdiatement limportance, en leur rappelantqu cette occasion leur seront prciss le fonction-nement de lcole et de ses instances, les pro-grammes en vigueur, la programmation desactivits de chaque section, les projets de cycles, lesdispositifs dvaluation, etc.

    La rentreLa premire rentre du tout-petit est un momentdcisif. Sa russite est souvent le gage dune annescolaire russie. Son chec peut tre le point dedpart dun refus de scolarisation durable.Lorganisation de la rentre est variable dune cole lautre.

    Un accueil rflchi

    Lorsque lquipe ducative a fait le choix de sectionshomognes de deux ans, on renforce le plus sou-vent tous les dispositifs qui permettent de structu-rer rapidement le groupe classe autour des adultesqui en ont la charge. On tend alors isoler les tout-petits des plus grands qui pourraient les perturber:heure et lieu daccueil spcifiques, rentre dcaledune demi-journe ou dune journe, organisationdactivits trs maternantes pour viter les pleurs etlangoisse devant la situation nouvelle.Si, en revanche, le choix a t fait de scolariser lestout-petits dans des classes htrognes (enfants sco-lariss pour la premire fois mlangs avec desenfants ayant dj vcu une anne ou plus danslcole), la rentre est plutt conue comme uneintgration plus large, non seulement dans la classe,mais aussi dans lcole. Il convient alors de donner

    trs rapidement au tout-petit les points de repres(adultes, autres enfants, espace, temps) dont il nesaurait se passer. Dans ce cas, la rentre peut trechelonne sur plusieurs jours de manire nac-cueillir que quelques enfants la fois dans chaquesection.Quels que soient les choix effectus, il est essentielque le tout-petit ait eu, ds les premiers instants oil entre dans lcole, la possibilit de construire avecle ou les adultes de rfrence une relation suffisam-ment forte et explicite pour quil se sente en scurit.Cela passe par lchange des prnoms, par la mise en

    place de rituels simples de contact et dappel, parllaboration de dispositifs de recours ladultelorsque des besoins surviennent (besoins physio-logiques, mais aussi besoins affectifs) ou lorsquelinquitude voire langoisse se font jour. Cela peutaussi passer par des objets mdiateurs (petitsjouets, livres, etc.) que lenfant va avoir le droit desapproprier quelques minutes et qui sont l pourlattendre, sa disposition.Ce nest que progressivement que lenfant va pouvoirsappuyer sur sa capacit dexploration du mondepour se donner des repres moins centrs sur ladulteet pour construire ses relations avec la petite socit

    dans laquelle il est entr ainsi quavec les espacesproches ou lointains dans lesquels il volue et lesrythmes de vie qui y prvalent. Cette stratgie doitavoir t particulirement labore dans le projet du-catif de lcole. En fait, le tout-petit doit dabord appri-voiser lespace dans lequel il est plong et les objets quilentourent partir de ses propres comptences, de seshabitudes et de ses savoir-faire. Les situations de jeuindividuel avec lquipement ludique de la classe

    Pour une scolarisation russie des tout-petits16

    6. ATSEM: agent territorial spcialis des coles maternelles.

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    Prparer la premire rentre avec les familles 17

    constituent des passerelles naturelles vers des activi-ts qui deviendront trs progressivement plus collec-tives et plus structures. La parole du matre joue unrle dcisif pendant ces premiers jours. Cest en par-lant cette situation nouvelle que lenseignant luidonne du sens et, surtout, offre chaque enfant desinstruments puissants pour apprivoiser les lieux, lesobjets et les personnes qui y sont rassembls.

    Un accueil convivialLorganisation dune fte de rentre peut, en impli-quant les familles, conduire nouer des relationsneuves entre adultes dj familiariss avec lefonctionnement de lcole et adultes un peu anxieuxde dcouvrir une institution nouvelle. Pour le tout-petit, la tonalit de la rentre est ainsi donne : joiede vivre avec dautres enfants, joie de dcouvrirdes activits nouvelles (se rassembler, sisoler, agir,

    se reposer, parler, couter, jouer, regarder, sauter,danser, peindre, dcouper, dessiner, manipuler, grim-per, traner, se traner, faire de lquilibre, etc.).Enfin, il nest pas inutile de penser un vne-ment qui donne lcole une visibilit dans le

    quartier, le bourg ou le village. Les premiers joursdcole sont des moments dlicats pour les tout-petits. Il est souhaitable dimaginer des situationspeu contraignantes mais fortement attractives,toujours trs simples et ncessitant peu deconsignes.

    Un dialogue continuRfrent stable pour les parents comme pour les par-tenaires de lcole (PMI, RASED, mdecin scolaire,assistantes sociales, ASE, voire police et justice7), ledirecteur dcole renforce la coordination tablieentre les enseignants et toutes ces personnes de faon ce que les difficults des enfants qui ne sadaptentpas la vie collective soient rapidement prises enconsidration. Il est toujours possible damliorer lesrelations avec les familles qui nentrent pas aismentdans les coles. Parmi les diverses stratgies suscep-

    tibles de faciliter ces changes, un lieu daccueil bienidentifi et prserv est ncessaire. Rappelons quetoute demande de rendez-vous manant des parentsdoit tre prise en compte et honore dans desconditions qui facilitent le dialogue.

    7. PMI: protection maternelle et infantile; RASED: rseaux daides spcialises aux lves en difficult; ASE: aide sociale lenfance.

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    Pour une scolarisation russie des tout-petits18

    cole maternelle Marcel-Pagnol

    Ce cahier est le cahier de vie de votre enfant.

    Il est un moyen de communication entre lcole et la maison. Il va vous permettre, tout au longde lanne, de suivre ce qui se passe lcole et dy participer.

    Prenez en soin et rapportez-le ds que possible lorsquil vous est confi.

    Vous y trouverez :

    Des informations gnrales: vacances scolaires, samedis sans classe, fte lcole, passage duphotographe

    Un emploi du temps.

    Des pages mmoire avec les posies, les comptines, les jeux de doigts, les rondes, les chants.

    Le menu de la collation pour chaque jour de la semaine.

    Les anniversaires des copains et des copines de la classe.

    Les activits faites par votre enfant.

    Et tout ce que vous ou votre enfant voudrez bien ajouter venant de la maison sera le bienvenu(photos, cartes postales, petit mot crit par la famille, ordonnance du mdecin, etc.).

    Chaque vendredi, votre enfant rentrera de lcole avec son cahier, pensez le rapporter le lundimatin pour nous permettre de poursuivre le travail commenc.

    Merci de votre aideLa matresse

    Document 1 Le cahier de vie

    Exemple de document pouvant tre coll sur la premire page du cahier de vie de lenfant, expliquant ses

    objectifs.

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    Prparer la premire rentre avec les familles 19

    Anne scolaire : .................................................................................................................................................................................

    cole: ....................................................................................................................................................................................................

    Nom de lenfant : .............................................................................................................................................................................

    Prnom: ...............................................................................................................................................................................................

    Date et lieu de naissance: ............................................................................................................................................................

    Parents (responsables lgaux): ..................................................................................................................................................

    Adresse et contacts tlphoniques: .........................................................................................................................................

    ...................................................................................................................................................................................................................

    Personnes avertir en cas durgence: ....................................................................................................................................

    Lenfant

    A-t-il des problmes mdicaux (allergies, etc.)? ...........................................................................................................

    Quelle est sa place dans la fratrie? .......................................................................................................................................

    Quelle est la composition de la famille? ..........................................................................................................................

    Quel est le lieu de vie de lenfant? .......................................................................................................................................

    A-t-il eu une exprience de la vie collective? .................................................................................................................

    Comment la-t-il vcue? ...............................................................................................................................................................

    A-t-il encore quelques accidents de propret? ...............................................................................................................

    Quelles langues parle-t-on lenfant la maison? .....................................................................................................

    Se fait-il facilement comprendre dans sa famille? .......................................................................................................

    Les attentes de la famille vis--vis de lcole maternelle

    Quattend la famille de lcole? ............................................................................................................................................

    Pourquoi cette inscription maintenant? ...........................................................................................................................

    La journe de lenfant lcole:

    Restera-t-il la cantine? ..........................................................................................................................................................

    Restera-t-il la garderie du matin ou du soir? .............................................................................................................

    Restera-t-il au centre de loisirs? ...........................................................................................................................................

    Qui laccompagnera? ................................................................................................................................................................

    Qui viendra le chercher? ..........................................................................................................................................................

    Dort-il dans la journe? ...........................................................................................................................................................

    Quand? ............................................................................................................................................................................................

    Mange-t-il facilement le matin avant de venir lcole? ..........................................................................................

    Document 2 Fiche daccueil

    Exemple de fiche pour la conduite de la discussion avec les parents, de prfrence, en prsence de lenfant

    et avec sa participation active.

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    Une cole respectueuse des besoins ducatifs du tout-petit 21

    La distributiondes sections dans lcole

    Lorganisation de la vie des tout-petits dans lcolematernelle dpend dabord de la manire dont on apens le partage des effectifs entre les diffrentes sec-tions. Plusieurs solutions ont t exprimentes.Les plus frquemment rencontres obissent lunou lautre des schmas ci-dessous: une rpartition par ge permettant la constitutionde classes homognes ; un regroupement de tous les enfants scolarisspour la premire fois (quils aient deux ans ou troisans) dans la mme section ; une rpartition en trois sections (petite section,moyenne section, grande section) regroupant lesenfants de deux ans et de trois ans dans la mmeclasse ;

    un regroupement des enfants de deux ans, trois ans etquatre ans dans des sections htrognes, laissant seulsles enfants de cinq ans dans des sections homognes ; une intgration des tout-petits en tutorat dans lesclasses de grands.

    Des organisations diffrentes :avantages et inconvnients

    Chaque solution comporte des avantages et desinconvnients (voir le tableau ci-dessous). De plus,chacune dentre elles peut tre plus ou moins bienadapte la taille de lcole, au nombre dATSEMdisponibles, la prsence de matres temps partieldans lcole, aux choix didactiques prvalant dans leprojet dcole, au savoir-faire de lquipe ducative ouaux spcificits des enfants scolariss. Dune maniregnrale, la contradiction qui doit tre rsolue est cellequi oppose, dun ct le souci daugmenter le nombreet la qualit des sollicitations (en particulier verbales)en mlangeant des tout-petits et des plus grands, delautre la volont de prserver pour les tout-petits unaccueil plus maternant appuy sur de faibles effec-tifs et sur la proximit de ladulte. On pourrait recon-natre l deux grands modes dorganisation de la vie

    familiale: celui de la famille nombreuse dans laquelleles grands frres et les grandes surs jouent un rleducatif dterminant lgard des plus petits et celuide la famille restreinte o ladulte reste le premier etsouvent le seul ducateur.

    Organisation Avantages Inconvnients

    Classes de deux ans Possibilit davoir des effectifs plus Moins de stimulation surtouthomognes faibles (en accord avec les autres en ce qui concerne le langage ;

    enseignants) ; surprotection des enfants ;

    meilleur rapport nombre dadultes/ risque de rserver ce poste nombre denfants (ATSEM prioritaire) ; un enseignant charg dautres organisation matrielle et spatiale responsabilits (direction).bien adapte aux enfants de cet ge(dans la classe et dans la cour) ; articulations souples sieste/activits,rcrations/activits.

    Sections htrognes Plus de stimulations langagires, Organisation moins spcifiquede deux quatre ans cognitives, motrices, etc. ; aux tout-petits ;et classes maternelles socialisation mieux assure ; dans certaines coles,multiges en zone moins denfants nayant jamais obligation de rester plusieursrurale t scolariss ; annes avec le mme enseignant ;

    soins matriels et soins dhygine moins tentation de centrer leslongs assurer ; activits sur les plus gs et de organisation pdagogique prenant en laisser les plus jeunes sinsrercompte les besoins de chaque classe dge comme ils le peuvent.en mme temps que la continuit du cycle.

    Intgration des Beaucoup de stimulations ; Problmes dquipementstout-petits dans plus de disponibilit pour lenseignant matriels ;des classes de grands du fait de lautonomie des plus grands ; danger de lasser les plus

    tutorat des plus petits grands ;par les plus grands. difficult sadresser en mme

    temps et de la mme manireaux enfants dges contrasts(niveaux de langage).

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    Quel que soit le choix effectu, il importe de le rendrecohrent, cest--dire de linscrire dans le projetdcole de manire explicite en accentuant sadynamique. Il convient aussi de prvoir les correc-tions ncessaires pour que, dans la solution adopte,le tout-petit ne soit ni perdu face la multiplicit dessollicitations, ni enferm dans un cocon tropprotecteur.Dans certaines coles, on a pu combiner ces diff-rents types dorganisation avec des systmesdchanges de services ou de dcloisonnements plusambitieux. Ainsi, dans une cole de ZEP, les enfantssont regroups de deux quatre ans en sectionshtrognes parallles comprenant chacune,approximativement, un tiers denfants de deux ans,un tiers denfants de trois ans et un tiers denfants dequatre ans. Les enfants de cinq ans sont dans desgrandes sections homognes. Cela nimplique pasque les enfants restent pendant trois ans avec les

    mmes enseignants, car ces derniers peuvent passerdune classe lautre. En revanche, la petite commu-naut des lves peut construire une vie collectiveriche puisque, chaque anne, la classe conserve unnoyau stable dlves et quun tiers seulement serenouvelle. Laccueil des tout-petits, bien conduit, estfacilit par les habitudes de vie dj installes chez lesplus grands. La structure classe fonctionne le matin.La sieste est intgre au temps dinterruption desclasses entre 11h 30 et 13h 30 (la plupart des enfantsmangent au restaurant scolaire). Laprs-midi, lcolese restructure en ateliers dcloisonns, chaque ensei-

    gnant tant responsable dune activit quil mnependant une ou deux semaines avec le mme groupehtrogne dlves. La rotation dun atelier lautreest fortement encadre par des contraintes permet-tant de sassurer quaucun domaine dactivits nestnglig et par un dispositif dvaluation rigoureux.Les enfants de grande section gardent une relativeautonomie par rapport ce dispositif.

    Une organisation respectueusedes besoins des tout-petits

    Bien dautres manires de combiner la rpartitiondes lves et les dcloisonnements ou changes deservice sont videmment possibles. Dans tous les casde figure, il convient de ne pas oublier que les tout-petits ont droit, sur la totalit du temps scolaire, une pdagogie adapte leur ge et leurs possibi-lits. Un autre point important de lorganisation dessections dans lcole relve de lorganisation mat-rielle des classes de petits (quelles soient homognesou htrognes). L encore, de nombreuses solutionssont exprimentes dans les coles. Le systme le plusclassique consiste spcialiser une classe (homo-

    gne ou htrogne) de manire ce quelle demeureune cellule autonome dactivits, entirement

    quipe en fonction de la prsence des enfants dedeux ans et dirige par une enseignante aide duneATSEM temps plein. Il importe que cette classepuisse comporter sa salle de repos proximit, sondgagement sur lextrieur (jardin, cour ou partie decour spcifique) et des toilettes adaptes ces lvestrs jeunes.Dans le cas o il y a des sections parallles compor-tant chacune des enfants trs jeunes (quelles soienthomognes ou htrognes), on peut aussi envisagerde structurer lespace de manire disposer de deuxsalles de classe contigus, compltes dune salle derepos et dune salle polyvalente occupe temps par-tiel. Sur cet ensemble travaillent deux enseignanteset au moins une ATSEM, mais chaque classe disposedun quipement spcifique. Par exemple: peinture, graphisme, puzzles, encastrements,bibliothque, activits manuelles, coin repos dans lapremire ;

    coin poupes, cuisine, dguisements, garage,constructions, jeux deau, coin regroupement dansla seconde ; la salle polyvalente peut tre utilise comme sallede motricit libre, pourvue de jeux de construc-tion et de jeux moteurs ; le dortoir reste rserv au repos.Les deux sections peuvent ainsi occuper le lieuquip dont les enfants ont besoin et se dplacerdans un espace plus large et plus complexe. Il estncessaire dans ce cas de veiller ce que les petitsconservent un espace de rfrence bien eux.

    La journe du tout-petitLes rythmes de vie du tout-petit sont videmmentmoins complexes que ceux des plus grands. Le faitquils vivent dans la mme communaut ducativeque leurs ans ninterdit pas de rflchir sur le typedorganisation de la journe qui leur convient lemieux. Le droulement de la journe doit resterlisible pour lenfant et faire immdiatement sens. Uneffort tout particulier dexplicitation des diffrentsmoments qui la composent est ncessaire. Les rituels

    de transition, de dbut de sance, de fin de sancesont scurisants et ducatifs. Ils doivent tre penssdans cette perspective et voluer tout au long delanne pour ne pas se transformer en activitsabsurdes et rigidifies (voir tableau p. 23).

    Laccueil au quotidienLaccueil matinal reste un moment dlicat. Il faitrevivre lenfant le sentiment de rupture qui a carac-tris sa rencontre avec lcole. Plus encore que dansles autres sections, il est fondamental que les enfants

    de deux ans soient accueillis dans leur classe pluttque dans la cour ou dans un prau. Cela suppose

    Pour une scolarisation russie des tout-petits22

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    Une cole respectueuse des besoins ducatifs du tout-petit 23

    Proposition demploi du temps

    8h 20 Accueil chelonn dans la classe : conversation familire, changes avec le matre,la famille, jeu libre ( partir toutefois dateliers prpars par lenseignant),moment de calme (voire de rverie) pour sortir du sommeil

    8h 45 Regroupement : langage partir des diffrentes formes dappel, autour dune

    marionnette, comptines, jeux de doigts

    9 h 00 Activits physiques en salle de jeu.

    9h 45 Au sortir de la salle de jeu, passage aux toilettes pour se laver les mains

    9h55 Collation.

    10h05 Rcration.

    10h20 Ateliers ; regroupement pralable pour prsentation et choix des ateliers :atelier dirig (graphisme, approche des quantits, des formes et des grandeurs,)et ateliers autonomes (dessin, jeux libres, peinture,)

    11h00 Regroupement : lecture dun album, dune histoire

    11h30 Accueil des familles.

    13h20 Installation pour la sieste des enfants qui ne mangent pas la cantine.Accueil chelonn (moment important pour faire acqurir aux enfants les rglesde la vie en groupe : respect des autres, calme, silence, etc.)Rveil lui aussi chelonn (mmes exigences) : mise en place dans la classe dacti-vits en petits groupes (langage) ou de jeux calmes (individuels ou en petitsgroupes) jusqu 14 h 30.

    14h30 Regroupement : coute musicale, jeux vocaux, jeux de discrimination auditive,crations sonores, rythme

    15h00 Rcration.

    15 h20 Activits en ateliers (dirigs et plus autonomes).Exemples dateliers : exploration du monde de la matire : dcouvertede diffrentes matires (bois, terre, sable, papier, tissu, etc.), des diverses ralitsdune mme substance (leau), ...Exploration du monde des objets : montage, dmontage, jeux de construction, etc.

    16h00 Regroupement : lecture dun conte, dun album (plus tard dans lanne mise enplace de lecture-feuilleton quotidienne) ou projection dun film, dune cassettevido

    16 h 30 Accueil des familles.

    que, ds louverture des portes, des activitsdaccueil soient disponibles dans la classe2.Dans la section des tout-petits ou dans la classecomportant un nombre significatif de tout-petits, ilest utile que deux adultes soient prsents (enseignantet ATSEM) de manire ce que les changes entrelenseignant et les parents, difficiles refuser mmesils sont limits par un dispositif de rgulation, ne

    diminuent pas la qualit de ce moment pour lesenfants. La gestion des objets transitionnels faitpartie de laccueil. Cela suppose une stratgie trsindividualise et beaucoup de doigt.Laccueil est aussi un moment de langage, en fait levrai moment des rituels langagiers qui, avec les tout-petits, plus encore quavec les autres lves, ne peu-vent se limiter lappel des prsents et la mto du

    M

    a

    tin

    Aprs-m

    idi

    2. Il faut donc les avoir prpares avant louverture des portes.

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    jour. Se saluer, se demander des nouvelles, sintres-ser un objet apport de la maison, un vtementplus particulier, etc. sont des occasions de construireune relation langagire simple mais riche. Faire delaccueil un rendez-vous rgulier permet de com-mencer la matine par un moment ducatif fort etefficace.Les activits doivent tre installes de manire ncessiter le moins possible de consignes collectivesmais aussi le moins dintervention des adultes. Cesderniers doivent tre suffisamment libres pour pas-ser un moment avec chaque enfant et, propos desjeux bauchs, entamer un dialogue, interagirdlicatement. Certaines coles intgrent quelquesparents volontaires ce moment trs spcifique. Ilsse glissent dans telle ou telle activit et prtent leurvoix ces premiers changes du matin.Laccueil quotidien des tout-petits est souvent carac-tris par un chelonnement plus long des arrives

    que dans les autres sections. Il nest pas rare, dans descoles ouvrant 8h15, de voir des parents amenerleur enfant jusqu 9 heures ou 9h 15, voire 9h 30,prtextant quil a eu du mal se rveiller. Une dis-cussion chaleureuse mais ferme avec les familles peutrduire progressivement ces retards. Il reste vrai quecertains enfants sont des dormeurs du matin. Ilnest donc pas inutile de prvoir un coin rverie,pour les tout-petits qui ne sont pas prts 8h30 ou9 heures entrer vritablement dans les contraintesde la vie collective et des activits scolaires. Ils peu-vent trouver l le moyen de sisoler encore un peu et

    mme de somnoler jusqu ce quils soient vritable-ment prts sengager dans la journe scolaire.Certains enfants arrivent avant 8 h dans les locauxscolaires, accueillis par les animateurs municipauxqui ont recevoir les recommandations des parentspresss de rejoindre leur lieu de travail. Les enfantssont gards, au mieux, dans des locaux de lcolerservs aux centres de loisirs; au pire, ils sont misen attente dans le rfectoire ou le hall de lcole etoccups de petits jeux. La qualit humaine de cetaccueil, autant que les conditions matrielles danslesquelles il a lieu, gagnent faire lobjet duneconcertation entre lcole et la municipalit respon-

    sable des animateurs du centre. Ce sont ces enfantsqui arrivent les premiers dans la classe ds 8h 20. Unchange entre les animateurs et les enseignants estncessaire pour favoriser cette premire transitiondune longue journe qui commence. Grce cesinformations, un dtail de la nuit prcdente, len-seignant peut plus facilement jeter avec lenfant unpont entre la vie de la maison et celle qui va avoirlieu dans lcole.

    Le rythme des activits

    Les activits du matin doivent tre dautant plusrythmes que les enfants sont plus jeunes. Les acti-vits de grand groupe et les ateliers ne doivent pastre les seuls lments qui nourrissent lalternancedes temps successifs de la matine. Les sances doi-vent rester brves et tre entrecoupes de temps derepos, de jeu libre, de moments o la sollicitation deladulte devient moins forte. Il convient aussi que desactivits bruyantes soient suivies de sances pluscalmes, voire silencieuses. Le tout-petit doit dabordjouer, cest--dire prouver le pouvoir des comp-tences quil a dj acquises sur les objets qui len-tourent. Il exprimente le monde de manirecontinue, sa manire. Ladulte doit savoir respec-ter ce besoin essentiel son dveloppement etaccompagner discrtement lenfant dans ces actions.Ainsi peuvent cohabiter, au cours de la matine ou

    de laprs-midi, des lieux dactivits parfaitementorchestrs par la matresse avec des coins de jeuxlibres auxquels chaque enfant peut accder lors-quil le souhaite, sous la surveillance discrte delATSEM. Dune manire gnrale, il nest pas bondimposer des activits aux tout-petits. En revanche,en installant devant eux de multiples dispositifsdidactiques porteurs de sens, on peut observer leursractions, puis petit petit, attirer un un les enfantsdans le projet en dialoguant avec eux.On a pris lhabitude dinsrer, au milieu des activi-ts du matin, un moment de collation. Cest un

    moment ducatif important3

    qui ne peut tre laiss la diligence de la seule ATSEM. Le choix des ali-ments, leur prparation, leur distribution, lamanire de les consommer, le rangement du mat-riel ncessaire, les prcautions dhygine, etc., sontautant doccasions dapprentissages, souvent plusprgnants que la confection dun puzzle ou lem-botage de cubes. L encore, les rituels sont essen-tiels. Ils sont verbaux aussi bien que moteurs. Lapolitesse et les civilits de la table en font partie. Ilest essentiel que la collation ne se substitue pas aupetit djeuner familial, mme et surtout dans lescoles scolarisant des enfants de milieux en grande

    difficult conomique4. Ces questions, lorsquellesse posent, doivent tre discutes avec lassistantesociale ou lors de la consultation de PMI afin dla-borer en commun une stratgie dinformation etdaide de ces familles plutt quun contournementpar des dispositifs de substitution. Ainsi, la collationpeut intervenir dans la matine, mais elle doit sesituer suffisamment loin du repas de midi (deuxheures au moins) pour ne pas perturber celui-ci.

    Pour une scolarisation russie des tout-petits24

    3. En particulier si les enseignants sont absents du restaurant scolaire au moment du djeuner.

    4. Toutefois, on veillera ce quaucun enfant ne commence sa journe scolaire le ventre vide. Des liquides (eau, lait, jus defruit) pourraient tre laisss dans la classe la disposition de ceux qui en ont besoin.

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    Des rcrations adaptes

    La rcration du matin, comme celle de laprs-midi,doit tre dispose de manire rythmer la demi-journeet non contribuer isoler un court moment pdago-gique dune accumulation de dplacements (toilettes,collation) pralables lheure des mamans. Il estvrai que, lhiver, lhabillage et le dshabillage des tout-petits ne sont pas une mince affaire. Lorganisation delquipe ducative doit permettre de librer lesATSEM pour que, ce moment, elles soient toutesauprs des enfants non encore autonomes. Chaquefois que cela est possible, il parat judicieux dorga-niser une rcration spciale pour les tout-petits (lieuspcifique, moment spcifique).Faut-il rappeler que la rcration est un moment du-catif comme les autres? Elle doit donc tre encadrepar lenseignante de la classe concerne et pas seule-ment surveille. Il convient, en particulier avec les

    tout-petits, de distinguer activits dextrieur etrcration. De nombreuses sances de travail peuventtre menes lextrieur les jours de beau temps. Cestpour les tout-petits un gage important de bonne sant.Les moments de rcration, en revanche, lorsque leslocaux le permettent, peuvent tre accords lademande et jouer comme un lment de rgulationdu rythme des activits, quelles se droulent elles-mmes en extrieur ou en intrieur5.

    Des moments sensibles :

    djeuner et siesteMme si les enseignants de lcole maternelle ne sontpas directement impliqus dans le contrle du djeu-ner pris lcole, ce moment est si important pourles tout-petits quil ne peut tre laiss hors du champde rflexion qui a prsid la mise en place du pro-jet ducatif les concernant. Le djeuner des tout-petits devrait comporter un menu spcial et tredcal par rapport celui des autres classes pourmieux sadapter au rythme des plus jeunes. Il estimportant quils apprennent goter tout, maisvidemment sans tre forcs si lon ne souhaite pas

    au contraire susciter des rejets tenaces. Lenseignantest un lment de rfrence, tout du moins au dbutde lanne, il rassure les enfants. Le personnel den-cadrement de la cantine est en gnral stable, etapprend connatre les enfants. On peut envisageravec lui comment aider du mieux possible les tout-

    petits. Il est utile de prvoir dans ce cas un momentde formation spcifique avec un mdecin de santscolaire ou, ventuellement, un nutritionniste.Tous les enfants ne mangent pas la cantine, il fauttudier au cas par cas la situation de ceux qui vontmanger chez eux. Certains dentre eux peuvent avoirbesoin, au moins provisoirement, de ne pas revenir lcole laprs-midi. Ils peuvent tre repris soit parles parents, soit par une assistante maternelle quileur permettra de mener une vie plus calme dans unmilieu plus intime. Ils peuvent aussi bnficier, horsde lcole, dun moment de sieste plus confortable etplus long. Sils se rveillent assez tt, on peut imagi-ner quils reviennent lcole (lheure en est dter-mine avec la matresse). Tout est modulable dans lecourant de lanne, au fur et mesure que lenfantgrandit, et que son rythme de vie change.La sieste organise dans lcole, pour les enfants quiont djeun la cantine, doit tre situe le plus prs

    possible du repas. En effet, pendant la digestion,lessentiel de lactivit physiologique du tout jeuneenfant est dtourn vers cette fonction essentielle sasant et il serait absurde, au mme moment, de lepousser des jeux anims ou des courses dans lacour de rcration. Les enfants doivent avoir unendormissement calme, dont le rituel est parfaite-ment tabli. L aussi, la matresse et lATSEM sontles lments de rfrence. Les enfants sont dshabills(on ne dort pas avec sa robe ou son pantalon), leursvtements sont regroups (dans une corbeille parexemple). Quand ils se rveillent, ils shabillent avec

    laide de lATSEM et de la matresse. Cest lun desmoments privilgis pour raconter une histoire, lireun album avec le petit groupe des premiers rveills.La surveillance de la sieste peut tre assure par uneATSEM librant ainsi lenseignant, soit pour des acti-vits dcloisonnes avec dautres classes si tous seslves dorment, soit pour des ateliers ou des activitsen petits groupes si une partie de ses lves ne dortpas. Dans certains cas, lenseignant ne peut se dpar-tir de la surveillance de la sieste. Il peut, toutefois,organiser celle-ci de manire soccuper la fois deceux qui ne dorment pas (pour des activits silen-cieuses et calmes) et de surveiller ceux qui dorment.

    Des aprs-midi organissLes rveils chelonns permettent un nouvel accueildans la classe, en gnral trs calme. Les activitsde laprs-midi sont souvent obres, dans les sec-

    5. Dans ce cas, la section des tout-petits (ou des petits) dispose dun espace relativement autonome dans lcole (classeouvrant sur un jardin privatif dun ct, sur une salle de repos de lautre, toilettes indpendantes, etc.) et structure sonemploi du temps de manire souple en tenant compte de ltat de vigilance des enfants. Ds lors, lopposition intrieur-plein air nest plus synonyme de la distinction activit-rcration. Des moments de repos actifs (rcrations) qui

    peuvent tre pris lintrieur ou lextrieur alternent avec des moments de travail (eux-mmes situs en plein air oudans la classe) et des moments de sommeil ou de somnolence en salle de repos.

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    Activits et apprentissages 27

    Activits et apprentissagesLes programmes et instructions pour lcole pri-maire de 20021 prcisent les objectifs de lcolematernelle et les grands domaines dactivits quidoivent tre explors tout au long des trois ouquatre ans que dure la scolarit. Il nest propos niprogrammation des actions didactiques ni progres-sion des app