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TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES François Dupuis, vice-président et économiste en chef Mathieu D’Anjou, économiste principal Jimmy Jean, économiste principal Hendrix Vachon, économiste senior Desjardins, Études économiques : 514-281-2336 ou 1 866-866-7000, poste 5552336 [email protected] desjardins.com/economie NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement des caisses Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement des caisses Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marchés. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement des caisses Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement des caisses Desjardins. Copyright © 2017, Mouvement des caisses Desjardins. Tous droits réservés. TABLE DES MATIÈRES Éditorial ............................................................. 1 Énergie .............................................................. 2 Métaux de base ................................................. 4 Métaux précieux ................................................ 6 Autres matières premières ................................. 7 Tableaux ............................................................ 8 De façon générale, la performance des matières premières est demeurée décevante au cours des derniers mois. Les principaux indices de prix des matières premières affichent ainsi toujours un léger recul par rapport à leur niveau du commencement de l’année (graphique 1). Malgré l’annonce de la part de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) que plusieurs pays producteurs continueront de limiter leur production jusqu’à la fin du premier trimestre de 2018, les cours pétroliers peinent à se maintenir au-dessus de 50 $ US le baril. Même les prix des métaux industriels, qui avaient bien fait en début d’année, ont quelque peu reculé depuis la fin du premier trimestre. Les nombreuses craintes géopolitiques liées, entre autres, aux élections en Europe, aux difficultés de l’administration Trump et à une remontée des inquiétudes concernant la situation en Chine semblent limiter l’enthousiasme des investisseurs envers les matières premières. Les statistiques économiques continuent toutefois de signaler une amélioration encourageante de l’environnement économique mondial. Les indices de confiance et d’activité demeurent à des niveaux élevés dans la plupart des économies, et le rebond du commerce mondial est un signe supplémentaire d’une croissance plus vigoureuse (graphique 2). Les perspectives demeurent donc généralement favorables pour la demande et l’évolution futures des prix des matières premières. François Dupuis, vice-président et économiste en chef Mathieu D’Anjou, CFA, économiste principal La période de consolidation se prolonge ÉTUDES ÉCONOMIQUES | 5 JUIN 2017 GRAPHIQUE 1 Les prix des matières premières ont quelque peu diminué depuis le commencement de 2017 CRB : Commodity Research Bureau Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques Indice 140 160 180 200 220 240 70 75 80 85 90 95 100 105 110 2015 2016 2017 Bloomberg Commodity Index (gauche) Reuters/Jefferies CRB (droite) Indice GRAPHIQUE 2 L’accélération du commerce mondial est un autre signe d’une activité plus vigoureuse Sources : CPB - Netherlands Bureau for Economic Policy Analysis et Desjardins, Études économiques Volume de commerce mondial – moyenne mobile trois mois Variation trimestrielle annualisée en % -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 12 14 2014 2015 2016 2017 GAGNANT DU TITRE DU MEILLEUR PRÉVISIONNISTE - CANADA #1 BEST OVERALL FORECASTER - CANADA

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Page 1: La période de consolidation se prolongeÉTUDES ÉCONOMIQUES | 5 JUIN 2017 GRAPHIQUE 1 Les prix des matières premières ont quelque peu diminué depuis le commencement de 2017 CRB

TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

François Dupuis, vice-président et économiste en chef Mathieu D’Anjou, économiste principal • Jimmy Jean, économiste principal • Hendrix Vachon, économiste senior

Desjardins, Études économiques : 514-281-2336 ou 1 866-866-7000, poste 5552336 • [email protected] • desjardins.com/economie

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement des caisses Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement des caisses Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marchés. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement des caisses Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement des caisses Desjardins. Copyright © 2017, Mouvement des caisses Desjardins. Tous droits réservés.

TABLE DES MATIÈRESÉditorial ............................................................. 1Énergie .............................................................. 2

Métaux de base ................................................. 4Métaux précieux ................................................ 6

Autres matières premières ................................. 7Tableaux ............................................................ 8

De façon générale, la performance des matières premières est demeurée décevante au cours des derniers mois. Les principaux indices de prix des matières premières affichent ainsi toujours un léger recul par rapport à leur niveau du commencement de l’année (graphique 1). Malgré l’annonce de la part de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) que plusieurs pays producteurs continueront de limiter leur production jusqu’à la fin du premier trimestre de 2018, les cours pétroliers peinent à se maintenir au-dessus de 50 $ US le baril. Même les prix des métaux industriels, qui avaient bien fait en début d’année, ont quelque peu reculé depuis la fin du premier trimestre. Les nombreuses craintes géopolitiques liées, entre autres, aux élections en Europe, aux difficultés de l’administration Trump et à une remontée des inquiétudes concernant la situation en Chine semblent limiter l’enthousiasme des investisseurs envers les matières premières.

Les statistiques économiques continuent toutefois de signaler une amélioration encourageante de l’environnement économique mondial. Les indices de confiance et d’activité demeurent à des niveaux élevés dans la plupart des économies, et le rebond du commerce mondial est un signe supplémentaire d’une croissance plus vigoureuse (graphique 2). Les perspectives demeurent donc généralement favorables pour la demande et l’évolution futures des prix des matières premières.

François Dupuis, vice-président et économiste en chef

Mathieu D’Anjou, CFA, économiste principal

La période de consolidation se prolonge

ÉTUDES ÉCONOMIQUES | 5 JUIN 2017

GRAPHIQUE 1 Les prix des matières premières ont quelque peu diminué depuis le commencement de 2017

CRB : Commodity Research Bureau Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

Indice

140

160

180

200

220

240

70

75

80

85

90

95

100

105

110

2015 2016 2017

Bloomberg Commodity Index (gauche)Reuters/Jefferies CRB (droite)

Indice

GRAPHIQUE 2 L’accélération du commerce mondial est un autre signe d’une activité plus vigoureuse

Sources : CPB - Netherlands Bureau for Economic Policy Analysis et Desjardins, Études économiques

Volume de commerce mondial – moyenne mobile trois mois

Variation trimestrielle annualisée en %

-8-6-4-202468

101214

2014 2015 2016 2017

GAGNANT DU TITRE DU MEILLEURPRÉVISIONNISTE - CANADA

#1 BEST OVERALLFORECASTER - CANADA

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ÉTUDES ÉCONOMIQUES

2JUIN 2017 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

PÉTROLE

Les cours pétroliers ont été volatils ces derniers mois, sans toutefois afficher une tendance claire. Une remontée du prix du West Texas Intermediate (WTI) aux environs de 53 $ US le baril à la mi-avril a fait place à un nouveau recul qui l’a amené à 45 $ au début mai alors que plusieurs investisseurs semblaient avoir jeté la serviette sur une appréciation durable des cours pétroliers. Les signes clairs que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) était prête à prolonger ses efforts pour rééquilibrer le marché ont par la suite fait remonter le prix du WTI aux environs de 52 $ US. La confirmation que l’OPEP et d’autres pays producteurs continueraient de limiter leur production jusqu’en mars 2018 a toutefois été accueillie par une nouvelle chute des cours pétroliers en dessous du seuil de 50 $ US le baril (graphique 3).

Le plus récent recul des prix du pétrole semble un cas classique du phénomène buy the rumour, sell the news. Des doutes sur la stratégie de sortie de l’OPEP nuisent aussi aux cours pétroliers. Le prolongement pour neuf mois supplémentaires de l’entente entre l’OPEP et d’autres pays producteurs est toutefois clairement un développement positif pour les cours pétroliers. Cela a fait disparaître le principal risque d’une chute prochaine du pétrole vers les 40 $ le baril. Dans un contexte où les stocks de brut demeurent élevés (graphique 4) et où tout indique que la production américaine poursuivra sa remontée au cours des

prochains mois, une poussée de la production des pays de l’OPEP en seconde moitié de 2017 aurait été néfaste pour les cours pétroliers (graphique 5 à la page 3).

Selon les estimations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la remontée de la production américaine, combinée à une demande mondiale légèrement plus faible que prévu, a maintenu le marché mondial du pétrole en légère situation de surplus au premier trimestre de 2017 (graphique 6 à la page 3). Ce quasi-équilibre devrait maintenant faire place à un déficit de plus en plus clair au cours des prochains trimestres. L’objectif de l’OPEP de ramener les stocks mondiaux près de leur moyenne des cinq dernières années, soit à environ 60 jours de consommation, d’ici quelques trimestres paraît ambitieux, mais pas impossible. Chose certaine, une baisse plus claire des stocks mondiaux devrait bientôt devenir plus apparente, entre autres du côté américain où les facteurs saisonniers favoriseront aussi une diminution des stocks.

Au-delà des stratégies de l’OPEP, des questions sérieuses se posent sur l’approvisionnement de pétrole à moyen terme. L’AIE a révélé récemment que les découvertes de nouvelles réserves de pétrole conventionnel avaient chuté à un creux historique de seulement 2,4 milliards de barils en 2016. De plus, les projets approuvés d’exploitation de réserves conventionnelles ont chuté de 30 % pour descendre à un creux de plus de 70 ans. L’AIE

ÉnergieLes efforts de l’OPEP devraient avoir bientôt des effets plus évidents

PRÉVISIONSNous continuons de prévoir que les cours pétroliers augmenteront légèrement au cours des prochains mois pour revenir aux environs de 55 $ US le baril. Les efforts de plusieurs pays producteurs pour limiter leur production et faire redescendre les stocks mondiaux de brut devraient contribuer à cette remontée. Le prix du gaz naturel devrait demeurer assez près des niveaux actuels au cours des prochains trimestres alors que tout indique que le marché américain demeurera très bien approvisionné.

GRAPHIQUE 3 Le prix du WTI peine à se maintenir au-dessus de 50 $ US le baril

WTI : West Texas Intermediate; WCS : Western Canada Select Sources : Datastream, Bloomberg et Desjardins, Études économiques

Prix du pétrole

$ US/baril

0

20

40

60

80

100

120

140

2013 2014 2015 2016 2017

WTI Brent WCS

GRAPHIQUE 4 Les stocks mondiaux de pétrole demeurent très élevés

OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques Sources : Agence internationale de l’énergie et Desjardins, Études économiques

Stocks commerciaux dans les pays de l’OCDE

En milliards de barils

56

58

60

62

64

66

68

2,5

2,6

2,7

2,8

2,9

3,0

3,1

2014 2015 2016 2017

Niveau (gauche)En jours de consommation (droite)

En jours

Page 3: La période de consolidation se prolongeÉTUDES ÉCONOMIQUES | 5 JUIN 2017 GRAPHIQUE 1 Les prix des matières premières ont quelque peu diminué depuis le commencement de 2017 CRB

3JUIN 2017 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

ÉTUDES ÉCONOMIQUES

prévient que ces tendances baissières pourraient se poursuivre cette année. Alors que le pétrole conventionnel compte encore pour plus de 80 % de l’offre mondiale, on peut se demander si le niveau actuel des prix et la poussée de l’offre de pétrole non conventionnel seront suffisants pour répondre à l’accroissement de la demande.

ESSENCE

Contrairement aux cours pétroliers, les prix de l’essence ont légèrement augmenté au cours des derniers mois pour s’établir aux environs de 2,40 $ US le gallon aux États-Unis (graphique 8). Au Canada aussi les prix de l’essence ont généralement augmenté depuis le commencement de 2017 pour s’approcher de 1,20 $ CAN le litre. Cette évolution contrastée des prix de l’essence et du brut est frustrante pour les automobilistes. Elle n’est toutefois pas totalement surprenante alors que les marges des raffineurs sont souvent supportées par des facteurs saisonniers, dont la fermeture temporaire de plusieurs raffineries et le passage à l’essence d’été, durant la période allant de février à mai. On peut toutefois espérer que les marges des raffineurs prendront maintenant une tendance baissière, ce qui devrait apporter un certain répit aux prix de l’essence.

GAZ NATUREL

Après un automne et un hiver très volatils, le prix du gaz naturel s’est récemment stabilisé aux environs de 3,00 $ US/MMBTU (Million British Thermal Unit) aux États-Unis. La température hivernale douce s’est traduite par une demande chauffage très basse (graphique 9), ce qui a été une des explications de la faible progression du PIB américain au cours du premier trimestre de 2017. Par conséquent, les stocks de gaz naturel demeurent élevés, mais tout de même significativement inférieurs aux niveaux extrêmes enregistrés l’an dernier. Même si le prix du gaz naturel demeure relativement bas, la relance rapide des activités de forage dans le secteur de l’énergie laisse entrevoir que la baisse de la production américaine de gaz enregistrée l’an dernier fera place à une progression en 2017 et en 2018.

GRAPHIQUE 8 La température plus chaude a fait reculer les dépenses des ménages américains en énergie durant l’hiver

Sources : Bureau of Economic Analysis et Desjardins, Études économiques

Consommation réelle des services – électricité et gaz

Variation trimestrielle annualisée en %

-40

-30

-20

-10

0

10

20

30

40

50

2013 2014 2015 2016 2017

GRAPHIQUE 7 Le prix de l’essence paraît actuellement un peu élevé par rapport à celui du pétrole

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/baril

1,50

2,00

2,50

3,00

3,50

4,00

20

40

60

80

100

120

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Prix du pétrole brut (gauche)

Prix de l'essence aux États-Unis (droite)

$ US/gallon

GRAPHIQUE 6 Une situation de déficit devrait devenir de plus en plus apparente sur le marché mondial du pétrole

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

86889092949698100

-1,5-1,0-0,50,00,51,01,52,0

2012 2013 2014 2015 2016 2017

Surplus ou déficit (gauche) Consommation mondiale (droite)Production mondiale (droite)

Millions de barils/jour Millions de barils/jour

Prévisions

GRAPHIQUE 5 L’OPEP continuera de laisser la place aux producteurs américains

OPEP : Organisation des pays exportateurs de pétrole; * Excluant l’Indonésie, mais incluant l’Irak. Sources : Bloomberg, Energy Information administration et Desjardins, Études économiques

Millions de barils/jour

3,5

4,5

5,5

6,5

7,5

8,5

9,5

10,5

11,5

27

28

29

30

31

32

33

34

2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018

OPEP* (gauche) États-Unis (droite)

Millions de barils/jour

Production de pétrole brut

Prévisions

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ÉTUDES ÉCONOMIQUES

4JUIN 2017 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

La forte remontée des prix des métaux industriels à la fin de 2016 et au premier trimestre de 2017 a fait place à une légère rechute au cours des deux derniers mois. L’indice LME (London Metal Exchange) des prix des métaux industriels est ainsi passé d’environ 2 900 à la fin du mois de mars à 2 750 à la fin mai (graphique 9). Une certaine période de consolidation était toutefois anticipée, et l’indice LME affiche encore une progression de plus de 20 % au cours de la dernière année. Alors que les statistiques économiques continuent de signaler un rebond de l’investissement et de la production industrielle au niveau mondial (graphique 10), le récent recul des prix des métaux industriels semble surtout s’appuyer sur deux facteurs. En premier lieu, les inquiétudes sur la stabilité du secteur financier chinois ont augmenté alors que l’agence Moody’s a abaissé la cote de crédit de ce pays et que les autorités chinoises multiplient leurs interventions sur les marchés. Les signes d’une offre excédentaire de certains métaux, en particulier le fer et le nickel, ont aussi contribué au sentiment plus négatif envers les métaux industriels.

ALUMINIUM

Après un excellent début d’année, le prix de l’aluminium a généralement consolidé ses gains depuis le commencement du deuxième trimestre. Le prix de ce métal se démarque

ainsi toujours avec une hausse de plus de 10 % depuis le commencement de 2017 (graphique 11). L’amélioration des perspectives économiques mondiales demeure encourageante pour la demande d’aluminium, et les stocks de ce métal recensés par le LME ont continué de reculer. Les prix élevés de l’aluminium s’appuient aussi sur l’intention du gouvernement chinois de limiter la production de ce métal et de reformer ce secteur pour réduire ses impacts environnementaux. Dans ce contexte, le prix de l’aluminium pourrait rester relativement élevé au cours des prochains mois.

CUIVRE

Après être passé à quelques reprises au-dessus de 6 000 $ US la tonne (graphique 12), le prix du cuivre a quelque peu diminué pour revenir aux environ 5 600 $ US à la fin du mois de mai. Le prix du cuivre affiche toujours une légère progression par rapport à son niveau de la fin de 2016, mais une hausse plus marquée aurait pu être attendue étant donné les signaux positifs du côté de l’économie mondiale et l’offre limitée du cuivre. Les doutes sur la demande chinoise, le plus important consommateur de métal, sont le principal frein à l’appréciation du cuivre. Malgré un recul de 2 % de la production minière, l’International Copper Study Group estime ainsi que le marché mondial du cuivre a été en situation de surplus au cours des deux premiers mois de 2017.

Métaux de baseRetour de certaines craintes concernant la Chine

PRÉVISIONSUne période de consolidation des prix des métaux était anticipée et elle pourrait se poursuivre au cours des prochains mois. À moins d’une poussée des inquiétudes concernant la Chine, le risque d’une correction marquée des prix nous semble toutefois faible étant donné le contexte économique mondial favorable. Nous continuons de penser que le cuivre possède le plus important potentiel d’appréciation à moyen terme étant donné le potentiel limité d’augmentation de l’offre de ce métal.

GRAPHIQUE 10 La croissance de la production industrielle mondiale s’est significativement accélérée au cours de la dernière année

Sources : CPB - Netherlands Bureau for Economic Policy Analysis et Desjardins, Études économiques

Volume de la production industrielle mondiale

Variation annuelle en %

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

3,5

4,0

2012 2013 2014 2015 2016 2017

GRAPHIQUE 9 La forte remontée des prix des métaux industriels a fait place à une légère baisse

LMEX : indice des prix des métaux de base du London Metal Exchange Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

Indice

2 000

2 200

2 400

2 600

2 800

3 000

3 200

3 400

3 600

2013 2014 2015 2016 2017

LMEX Moyenne 200 jours

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5JUIN 2017 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

ÉTUDES ÉCONOMIQUES

Ceci s’explique essentiellement par une baisse marquée de la demande apparente chinoise alors que les importations de cuivre de ce pays ont fortement diminué. Puisque les variations des importations chinoises de métaux reflètent souvent davantage des raisons financières et que l’économie chinoise ne montre pas de signes d’importants ralentissements, les perspectives nous semblent toujours assez favorables pour les prix du cuivre.

NICKEL

Les derniers mois ont été très difficiles pour le nickel. Après avoir atteint 11 000 $ US la tonne à la mi-février, le prix du nickel a repris une tendance baissière qui l’a amené aux environs de 9 000 $ US à la fin du mois de mai (graphique 13). La remontée des prix du nickel en 2016 s’appuyait principalement sur les efforts des gouvernements de l’Indonésie et des Philippines pour limiter la production et les exportations de ce métal. Les investisseurs craignent maintenant une remontée de l’offre de la part de ces deux pays. Les stocks mondiaux de nickel élevés et, comme dans le cas du cuivre, une baisse des importations chinoises nuisent aussi au prix de ce métal.

ZINC

La période de consolidation du prix du zinc se poursuit alors que le prix de ce métal a terminé le mois de mai aux environs de 2 600 $ US la tonne (graphique 14). Après une forte baisse l’an dernier, la production minière de zinc devrait augmenter de 6,7 % cette année selon les dernières prévisions de l’International Lead and Zinc Study Group. Malgré cela, la demande de zinc devrait demeurer supérieure à l’offre, ce qui laisse entrevoir que la tendance baissière des stocks pourrait se poursuivre.

GRAPHIQUE 14 Prix et stocks de zinc

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/tonne

300

500

700

900

1 100

1 300

1 250

1 500

1 750

2 000

2 250

2 500

2 750

3 000

2013 2014 2015 2016 2017

Prix (gauche) Stocks (droite)

En milliers de tonnes

GRAPHIQUE 13 Prix et stocks de nickel

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/tonne

100

200

300

400

500

7 000

10 000

13 000

16 000

19 000

22 000

2013 2014 2015 2016 2017

Prix (gauche) Stocks (droite)

En milliers de tonnes

GRAPHIQUE 12 Prix et stocks de cuivre

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/tonne

100

200

300

400

500

600

700

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

2013 2014 2015 2016 2017

Prix (gauche) Stocks (droite)

En milliers de tonnes

GRAPHIQUE 11 Prix et stocks d’aluminium

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/tonne

1 000

1 750

2 500

3 250

4 000

4 750

5 500

1 400

1 500

1 600

1 700

1 800

1 900

2 000

2 100

2 200

2013 2014 2015 2016 2017

Prix (gauche) Stocks (droite)

En milliers de tonnes

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ÉTUDES ÉCONOMIQUES

6JUIN 2017 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

PLATINE ET PALLADIUM

Le prix du platine a enregistré une croissance plus limitée que celle des autres métaux précieux au cours du premier trimestre et il est même descendu en dessous de 900 $ US l’once au début du mois de mai. Les dernières semaines ont toutefois été plus favorables pour ce métal et le prix du platine est remonté aux environs de 960 $ US l’once récemment, en hausse de plus de 7 % depuis le commencement de l’année. Les fondamentaux demeurent assez favorables pour le platine alors que son prix inférieur à l’or stimule la demande pour la fabrication de bijoux. Après une poussée spectaculaire au premier trimestre, le prix du palladium a légèrement diminué.

OR ET ARGENT

Le prix de l’or est généralement demeuré aux environs de 1 250 $ US l’once depuis le commencement du deuxième trimestre de 2017. Les fluctuations récentes des prix du métal jaune ont surtout reflété les quelques sautes d’humeurs des investisseurs, liées entre autres aux problèmes de l’administration Trump et aux questions géopolitiques. Les données du World Gold Council montrent que la demande mondiale d’or affichait un recul de 18 % au cours des trois premiers mois de 2017 par rapport à celle particulièrement forte du premier trimestre de 2016 (graphique 15). Alors que la demande pour les bijoux est demeurée relativement limitée, malgré des signes d’amélioration en Inde après une année 2016 difficile, le prix élevé de l’or continue de s’appuyer sur une demande robuste de la part des investisseurs. Cette demande financière bénéficie du maintien de taux obligataires très faibles partout sur la planète, particulièrement en Europe où l’expérience des taux négatifs se poursuit. Alors que les dirigeants de la Réserve fédérale signalent clairement leur intention de poursuivre leur resserrement monétaire et même de commencer bientôt à réduire leur détention d’obligations, nous anticipons une augmentation significative des taux obligataires et du dollar américain au cours des prochains trimestres, ce qui risque de désavantager l’or. Après un excellent début d’année, le prix de l’argent a légèrement reculé au cours des derniers mois (graphique 16).

Métaux précieuxL’or paraît vulnérable à une remontée des taux d’intérêt

PRÉVISIONSAlors qu’une remontée des taux obligataires américains paraît de plus en plus inévitable et que nous anticipons aussi une appréciation du dollar américain, la seconde moitié de 2017 s’annonce moins favorable pour les prix des métaux précieux. Dans ce contexte, nous maintenons une cible de 1 100 $ US l’once pour le prix de l’or à la fin de 2017.

GRAPHIQUE 16 Prix de l’or et de l’argent

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/once

10

15

20

25

30

35

1 000

1 200

1 400

1 600

1 800

2013 2014 2015 2016 2017

Or (gauche) Argent (droite)

$ US/once

GRAPHIQUE 15 La demande mondiale d’or a été beaucoup moins forte au premier trimestre de 2017 qu’à la même période en 2016

Sources : World Gold Council et Desjardins, Études économiques

En tonnes d’or

-30

-20

-10

0

10

20

30

800

900

1 000

1 100

1 200

1 300

1 400

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Niveau (gauche) Variation annuelle (droite)

En %

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7JUIN 2017 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

ÉTUDES ÉCONOMIQUES

PRODUITS FORESTIERS

Le conflit sur le bois d’œuvre entre le Canada et les États‑Unis risque de continuer de dominer l’actualité concernant les produits forestiers au cours des prochains mois. Le département du Commerce américain a décrété le 24 avril 2017 des droits compensateurs préliminaires sur les exportations de bois canadien de l’ordre de 19,88 %. D’autres droits préliminaires, antidumping ceux-là, devraient s’ajouter à compter du 23 juin, et une décision finale sur le montant des droits est attendue à l’automne. Le prix de référence du bois d’œuvre américain avait déjà fortement augmenté en prévision de l’annonce d’avril pour atteindre temporairement 437 $ US/mpp (milliers de pieds-planche), un sommet depuis 2013, avant de redescendre récemment aux environs de 405 $ US/mpp (graphique 17). Malgré cette modération, le prix du bois d’œuvre affichait à la fin mai une progression de 13 % depuis le commencement de 2017. Cela représente un coût significatif pour les consommateurs américains de bois, en particulier dans le secteur immobilier. Alors que les espoirs d’une entente rapide pour régler spécifiquement la question du bois d’œuvre paraissent faibles, il faudra voir si cette question sera incluse dans la renégociation à venir de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Il faudra aussi surveiller l’effet du conflit sur la production et les exportations canadiennes de bois.

DENRÉES AGRICOLES

Les prix des trois principales céréales ont peu bougé au cours des deux derniers mois. Les prix du blé et du maïs affichent ainsi de légères hausses depuis le commencement de 2017 alors que le prix du soya a plutôt reculé de près de 10 % pour redescendre aux environs de 9 $ US le boisseau (graphique 18). Cette sous‑performance du soya reflète en partie les décisions des agriculteurs américains de produire davantage de cette céréale. Les premières prévisions du département américain de l’Agriculture concernant les prochaines récoltes laissent entrevoir que les stocks mondiaux de blé et de soya devraient demeurer près des niveaux actuels. Les perspectives paraissent plus favorables pour le prix du maïs alors qu’une baisse significative de la production américaine risque d’entraîner un recul marqué des stocks de cette céréale (graphique 19). Ces prévisions seront toutefois fortement affectées par les conditions climatiques au cours des prochains mois et par leur effet sur les récoltes. Jusqu’à maintenant, un printemps un peu trop pluvieux dans certaines régions laisse entrevoir des conditions un peu moins favorables par rapport à l’an dernier.

Autres matières premièresLe conflit sur le bois d’œuvre a fait bondir les prix

GRAPHIQUE 19 La baisse des stocks de maïs pourrait soutenir le prix de cette céréale

Sources : U.S. Department of Agriculture et Desjardins, Études économiques

Stocks mondiaux de céréales

En jours de consommation

40

60

80

100

120

140

1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016

Blé Maïs Soya

Prévisions

GRAPHIQUE 17 Prix des produits forestiers

mpp : milliers de pieds-planche Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/mpp

875

900

925

950

975

1 000

1 025

1 050

1 075

1 100

275

300

325

350

375

400

425

450

2013 2014 2015 2016 2017

Bois d’œuvre (gauche) Pâte à papier (droite)

$ US/tonne

GRAPHIQUE 18 Prix des céréales

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

$ US/boisseau $ US/boisseau

8

10

12

14

16

2

3

4

5

6

7

8

9

2013 2014 2015 2016 2017

Blé (gauche)Maïs (gauche)Soya (droite)

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ÉTUDES ÉCONOMIQUES

8JUIN 2017 | TENDANCES DES MATIÈRES PREMIÈRES

PRIX SPOT

2 juin -1 mois -3 mois -6 mois -12 mois Haut Moyenne Bas

IndicesReuter-CRB (CCI ) 403,6 -1,6 -5,2 -4,5 -3,0 436,9 421,1 403,3Reuters/Jefferies CRB 178,0 -1,3 -5,7 -7,2 -5,4 195,8 187,1 177,0Bloomberg Commodity Index 82,3 -1,8 -5,4 -5,4 -5,1 89,9 85,8 82,0Banque du Canada 410,2 1,6 0,9 9,7 7,9 415,5 385,9 350,1

ÉnergiePétrole Brent ($ US/baril) 49,9 -2,5 -10,1 -8,0 0,1 57,1 51,1 42,1Pétrole WTI ($ US/baril) 47,7 0,1 -9,4 -7,8 -3,0 54,5 48,8 39,5Essence ($ US/gallon) 2,41 -0,2 4,0 11,7 2,9 2,45 2,29 2,15Gaz naturel ($ US/MMBTU ) 2,83 -9,0 9,3 -17,0 23,0 3,76 2,95 2,03

Métaux de baseLMEX 2 746 -2,2 -4,2 -0,9 22,9 2 926 2 613 2 234Aluminium ($ US/tonne) 1 929 0,4 1,4 12,5 26,3 1 962 1 749 1 528Cuivre ($ US/tonne) 5 640 -2,3 -4,7 -2,0 22,2 6 104 5 302 4 496Nickel ($ US/tonne) 8 874 -6,2 -17,3 -22,2 5,3 11 590 10 126 8 429Zinc ($ US/tonne) 2 515 -5,1 -9,3 -5,1 27,0 2 935 2 489 1 972

Métaux précieuxOr ($ US/once) 1 278 1,9 2,9 8,8 5,6 1 369 1 259 1 127Argent ($ US/once) 17,2 1,4 -6,2 5,1 7,6 20,7 17,9 15,7Platine ($ US/once) 932 0,9 -6,9 1,5 -3,4 1 182 991 897Palladium ($ US/once) 837 2,2 8,1 12,7 55,6 837 711 531

Autres matières premièresBois d'œuvre ($ US/mpp) 402 -7,6 -2,0 13,2 12,6 437 373 344Pâte ($ US/tonne) 1 080 0,0 4,9 9,1 10,2 1 080 1 012 980Blé ($ US/boisseau) 4,39 1,4 0,7 13,7 -10,0 5,25 4,14 3,44Maïs ($ US/boisseau) 3,50 1,2 -1,4 8,7 -12,1 4,18 3,37 2,88Soya ($ US/boisseau) 8,96 -3,3 -10,1 -10,6 -19,8 11,57 9,86 8,85

CRB : Commodity Research Bureau ; CCI : Continuous Commodity Index ; WTI : West Texas Intermediate ; MMBTU : Million British Thermal Unit ;LMEX : London Metal Exchange Index ; mpp : milliers de pieds-plancheNOTE : Tableau en date de la fermeture de la journée précédente.

TABLEAU 1Matières premières

VARIATION (%) DERNIÈRES 52 SEMAINES

2015 2016 2017p 2018p

Cible : 52 Cible : 57(fourchette : 48 à 55) (fourchette : 45 à 65)

Cible : 3,10 Cible : 3,50(fourchette : 2,80 à 3,30) (fourchette : 2,75 à 4,10)

Cible : 1 190 Cible : 1 050(fourchette : 1 150 à 1 275) (fourchette : 950 à 1 200)

Cible : 2 825 Cible : 3 200(fourchette : 2 600 à 3 000) (fourchette : 2 600 à 3 600)

Indice LMEX – métaux de base 2 550 2 377

p : prévisions; WTI : West Texas Intermediate ; MMBTU : Million British Thermal Unit ; LMEX : London Metal Exchange IndexSources : Datastream et Desjardins, Études économiques

Gaz naturel Henry Hub($ US/MMBTU )

2,61 2,49

Or ($ US/once) 1 160 1 249

TABLEAU 2Prix des matières premières : historique et prévisions

MOYENNES ANNUELLES

Pétrole WTI ($ US/baril) 49 43