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La Mue e de Chahd Djavann

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La Muettede Chahd� � � � Djavann

Résumé- 1 -

Les personnages- 2 -

L’auteure, Chahdortt Djavann- 3 -

Pourquoi La Muette ?- 4 + 5 -

L’adaptation au théâtre- 6 -

La Cie A’Corps Imparfait- 7 -

L’équipe artistique- 8 -

� � � CM, , Mde Chahdortt Djavann

L’auteure reçoit un jour une lettre mystérieuse signée d’une journaliste iranienne, accompagnée d’un journal intime, tombé des mains d’un gardien de prison : Fatemeh, 15 ans, écrit depuis sa cellule, en attendant l’heure de sa pendaison. Elle rapporte dans un récit lumineux l’histoire terrible de sa famille, ainsi que son parcours tragique. Son père, « rude mais tendre », sa mère,  « assez stupide », son oncle, « beau et ténébreux » et bien sûr, sa tante, la muette, « fascinante ». Enfin, le mollah, représentant du pouvoir, celui qui fait le beau temps et surtout la pluie...

Dans ce pays où l’amour libre est un crime, la passion amoureuse qui naîtra entre l’oncle et la muette va bouleverser l’ordre établi des choses. La muette paiera son acte d’amour : elle sera condamnée à mort. Son frère, le père de Fatemeh, lui achètera une mort plus douce en vendant la vie de sa fille ; il en mourra de chagrin. Et c’est cette même Fatemeh, qui choisira de mourir plutôt que de subir une vie imposée.

Ainsi, au travers d’un quotidien familial, se noue en filigrane une histoire d’amour passionnel qui se heurte à l’obscurantisme et à l’arbitraire. Une histoire d’amour qui pourrait être simple, mais dont le destin tragique en fait un témoignage poignant sur l’aveuglement humain : comment une poignée d’hommes parvient à dresser ses semblables au point d’accepter des règles de vie injustes et barbares ?

Ce texte fictionnel, basé sur des faits réels, est une tragédie contemporaine car aucun des protagonistes n’aura de prise sur sa vie; ils acceptent leur destin, mais ne cessent jamais de se battre, et donc de croire qu’un autre avenir est possible. Ce sont des combattants de la vie qui nous questionnent sur notre propre liberté et surtout, sur sa fragilité et la nécessité toujours vivace de la protéger. L’écriture est simple, directe, il y a urgence à dire.

Ce roman percutant et extrêmement touchant, met en lumière des personnages magnifiques, emportés dans un tragique destin parce qu’ils sont privés de pouvoir (d’agir librement) sur leur propre vie.On sort de ce récit bouleversé, ému et en colère; et pourtant, jamais on ne désespère de l’être humain.

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FATEMEH : La narratrice. Elle a quinze ans au moment où l’on découvre le récit. C’est à travers son regard de jeune fille que nous rencontrons sa famille, son pays, l’obscurantisme qui y règne et la renonciation d’une partie de son peuple. Mais nous entendons également ses désirs, ses rêves, son appétit de vie…comme n’importe quelle jeune fille dans nos societés occidentales… Presque…

LE PERE : C’est un homme travailleur et taiseux; pas le genre à ne parler pour ne rien dire. Alors quand il raconte, sa fille est suspendue à ses lèvres, et nous avec. Il se bat au quotidien pour apporter un peu plus de légèreté à sa famille, pour protéger et nourrir les rêves de ses enfants, de sa soeur La Muette. Il traine en lui la culpabilité du silence dans lequel elle a choisi de d’emmurer ; il ne pourra supporter, en plus, d’avoir condamné sa fille malgré lui.

LA MERE : Elle est la seule religieuse pratiquante de la famille. Elle est également prisonnière des on-dits et ne peut organiser sa vie autrement qu’en s’inquiétant constamment de ce “penseront les autres”. Ce n’est pas un être mauvais, mais elle ne remet jamais rien en question. C’est par elle que la tragédie arrive. C’est justement parce qu’elle applique ce qu’on lui dicte sans jamais prendre de recul qu’elle condamnera sa famille.

L’ONCLE : Le frère de la mère de Fatemeh “beau et ténébreux”. Il est libre, ne souffre pas ni les contraintes ni les règles que sa société veut lui imposer. Un anarchiste doux et prévenant, pour qui la Femme est son égale. Il est aussi et surtout la figure de l’Amour et de la sensualité ; celui dans les bras duquel la Muette se perdra…

LA MUETTE : Elle est belle, fragile, excessive. En s’amputant de la parole, elle s’est créée un monde, son monde, où elle est devenue plus libre que les autres. Elle fume, ne se couvre pas et laisse sa sensualié s’exprimer. Elle est la toute première victime de la tragédie ; coupable d’avoir aimé et d’avoir été aimée.

LE MOLLAH : Le représentant du pouvoir. Il sera celui qui déclenche la tragédie; celui avec qui rien n’est possible sauf d’appliquer la loi.

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Née en 1967, à Téhéran, elle fuit le régime iranien après une condamnation à mort et arrive en France en 1993, sans connaître un seul mot de français. Ses premières années françaises sont faites de petits boulots, de galère financière et d’apprentissage de la langue en autoditacte. Combattante, elle ne lâche rien et finit par intégrer l’université où elle soutient un doctorat sur “la création littéraire dans la langue de l’autre”. Elle ne finira pas sa thèse, préférant alors se consacrer à l’écriture de romans et d’essais, non pas dans sa langue maternelle, mais en français. Aujourd’hui, elle écrit régulièrement dans différents organes de Presse, et questionne régulièrement l’engagement des démocraties occidentales face aux atteintes des libertés de la femme musulmane.En 2003, elle reçoit le prix de la laïcité.En 2004, elle est faite chevalier des Arts et des Lettres.Chahdortt Djavann est une auteure engagée, en ce sens que l’ensemble de ses écrits, romans ou essais, interrogent la notion d’identité et les limites intellectuelles d’appartenance à une nation “Je ne suis ni iranienne, ni française ; je suis une femme et écrivain, mon appartenance identitaire s’arrête là”.

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“Cette histoire, je l’avais en tête depuis plus de deux ans. Je passe à l’acte d’écriture lorsqu’une histoire s’impose vraiment, que je ne peux pas faire autrement. Je dormais avec cette histoire, je me réveillais avec elle, je ne vivais plus, je me suis enfermée pour le rédiger. J’ai écrit le livre en trois semaines…Bien sûr, l’histoire est une fiction mais il se trouve que l’un de mes prénoms, le premier, est Fatemeh. Moi aussi, j’ai été condamnée à mort en Iran, j’y ai échappé. Et la troisième ressemblance : j’écrivais déjà à 15 ans. Le reste est fiction… Une fiction basée sur des faits divers, pas une fiction invente juste pour le plaisir de créer une situation tragique. En Iran, il y a des pendaisons de fillettes de 14, 15 ans… il y en a même eu une de 12 ans…Je n’ai pas voulu des monstres et des gens bien. Alors, ce ne pouvait pas être un livre de 300 pages. Moi, quand je lis, je préfère rester sur ma faim que sauter des pages. Alors, oui, j’ai voulu une histoire courte dans laquelle je pouvais créer de vrais personnages.”

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Ce qui frappe dans ce bref roman c’est l’architecture du vrai, du réel ; il nous vient de loin mais nous concerne tous car il questionne la condition humaine et nous renvoie à notre propre liberté et sa fragile édification.Le récit se déroule dans un contexte où l’obscurantisme est profond mais les personnages, déterminés, brillent par leur intelligence et leur générosité. Parce que rien ni personne ne peut tuer le désir de vivre libre. Parce que l’oubli nous gagne trop vite et que ce texte nous rappelle à quel point la liberté est fragile, la liberté d’expression, la liberté d’aimer, la liberté d’Être.Parce qu’il s’agit de personnages qui se privent de leurs sens, voire de leur vie, pour préserver leur intégrité ; nous userons de nos sens et de nos corps, par le biais du théâtre, pour exprimer leur détresse et leur beauté.Parce que ce texte est tout sauf manichéen dans un monde où l’on veut nous faire croire qu’il y a des bons d’un côté et des méchants de l’autre.

« J’écris pour que quelqu’un se souvienne de la muette et de moi, parce que mourir comme ça, sans rien, m’effrayait. Peut-être qu’un jour quelqu’un lira ce cahier. Peut-être qu’un jour quelqu’un me comprendra. Je ne demande pas à être approuvée, seulement comprise. » - extrait de La Muette

Un parcours littéraire vers plus d’égalité Homme - Femme

Dans un pays où naître femme est, en soi, synonyme d’infériorité et de soumission à l’Homme, « La Muette » insiste sur la nécessité, ici vitale, de briser les codes ancestraux de la domination du masculin sur le féminin. C’est Ensemble, que nous pouvons avancer vers plus de tolérance, de démocratie ; c’est Ensemble que nous pouvons déclencher des bouleversements, des renversements politiques afin de lutter contre l’obscurantisme et l’arbitraire.Nos sociétés européennes ont, aujourd’hui, une certaine « avance » quant au rapport Homme - Femme, par rapport à d’autres, qui sont avant tout régi par des lois religieuses. Mais n’oublions pas qu’il y a encore quelques mois, le droit à l’avortement , et donc le droit de la femme à jouir de son corps comme elle le souhaite, était re-questionné au sein du gouvernement espagnol.En Irlande, en Pologne, au Luxembourg ce même droit est restrictif et ne s’applique que suite à des agressions faites aux femmes ou pour raisons médicales. A Malte, l’IVG est totalement interdite et passible de prison...

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En France, il aura fallu promulguer des lois sur la Parité ; il aura fallu passer par l’autorité gouvernementale pour assurer aux femmes un traitement d’équité avec les hommes. La dernière date du 04/08/2014 et vise à combattre les inégalités Homme - Femme dans les sphères privée, professionnelle et publique. Fatemeh, le personnage principal du roman, est également le prénom d’une des figures fortes du mouvement Bahaï en Iran, qui se prononça en faveur de l’émancipation des femmes. Ce mouvement, né au milieu du 18e siècle, fit avancer la société iranienne vers plus d’égalité de traitement entre les Hommes et les Femmes.

Le rapport à l’Islam

Parce que la question des religions est un sujet sensible, il nous semble nécessaire de clarifier quelques points.L’Iran est une grande nation, dont le destin est aujourd’hui amputé (Tahar Ben Jelloun, préface italienne de La Muette). Comme nous venons de le dire, la femme iranienne a longtemps jouit d’une liberté qui n’avait rien à envier aux sociétés occidentales ; mais celle-ci a été radicalement amputée depuis la révolution de 1979. Ce recul des libertés fondamentales est un écho percutant sur la nécessité de rester vigilant quant à la préservation de nos acquis.« La Muette » n’est pas un pamphlet anti-islam ; c’est un roman qui s’appuie sur certaines vérités politiques et sociales afin de dénoncer des comportements arbitraires et mettre en exergue la beauté et le tragique de l’histoire d’amour de la muette. Ce récit soulève la question du danger que représente l’obscurantisme religieux ; dans certains pays cela peut conduire à des condamnations à mort, dans d’autres cela entraine des manifestations violentes contre des spectacles soulevant la question de la religion.Une fois encore, surlignons bien que « La Muette » critique l’obscurantisme religieux et les décisions arbitraires qui en découlent. C’est l’histoire d’amour, la « pétillance » des personnages, la réflexion sur la nécessité de lutter pour plus d’égalité entre les Hommes et les Femmes qui nous ont donné envie de faire entendre ce texte ; le rapport à la religion est un des éléments de la narration, ce n’est pas le sujet principal.

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Nous entrerons directement au coeur de l’histoire, sans évoquer comment ce témoignage est parvenu jusqu’à l’auteure.Nous garderons la chronologie du roman, avec l’alternance des souvenirs et le présent de la narratrice.

Sur scène, deux espaces :- La cellule d’où Fatemeh écrit. Le gardien y sera présent puisque c’est grâce à lui que cette histoire existe. Son rôle est primordial. Il offre la possibilité à notre héroïne de s’exprimer en lui fournissant papier et stylo, la soulage de sa douleur avec de l’opium, l’accompagne jusqu’à la mort, et enfin, transmet son cahier. - L’espace où le récit prend vie.L’auteure s’engage dans cette histoire en se concentrant sur des personnages d’un quartier pauvre et ne les lâche pas. C’est par eux que nous touchons au cœur de l’humanité, en partageant leur quotidien. Chacun d’eux sera donc incarné. Chacun aura son corps, sa démarche, sa manière de dire ; ils installent la tragédie ; devant tour à tour, chef d’orchestre et victime. Et c’est bien là que se noue la Tragédie : car c’est en voulant agir dignement, honnêtement, amoureusement qu’ils se condamnent eux-mêmes ; devenant ainsi leur propre bourreau.

Interprétation : Un Homme et une FemmeParce que ce texte nous parle de l’injuste différence de valeur donnée à chaque genre, et pour annihiler cette dichotomie entre féminin et masculin, tous les personnages seront interprétés par l’une ou l’autre, sans distinction de genre. Seuls les moments dans la cellule respecteront le sexe des personnages.La narratrice a tout juste quinze ans, son récit porte la franchise et la fraîcheur de l’enfance. Nous nous attacherons à conserver ce ton direct.Les protagonistes porteront le récit et entreront dans la peau des personnages à la manière d’une enfant qui joue à être. Car comme nous l’avons évoqué précédemment, bien que cette histoire ait un dénouement tragique, tout ce qui existe avant est plein de vie, de folie douce ; il est question d’amour, d’apprentissage de la vie, de conflits familiaux ; il est bien question de vie ! Ainsi, nous passerons du récit à l’incarnation tout au long de la pièce.

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Nous avons créé et pensé cette compagnie tel un laboratoire. Une sorte de boite proteiforme à l’intérieur de laquelle se retrouveraient des artistes, des passionnés, des curieux… Elle est un point de rencontre pour que se croisent des univers, des textes, différentes pratiques artistiques. Elle est avant tout un lieu de partage, d’échanges, de frictions, de coups de gueule... Elle est une compagnie artistique à taille humaine.

Le tout premier projet créé par � j� o2n ’ � � P n 2u -, ’ � se nomme Les Ephémères. Les 12, 13, 14 Décembre 2014, nous avons proposé un parcours artistique itinerant, en invitant le public dans des lieux privés, et publics (les Zygomatiques et la Clinique Ambroise Paré). Les Ephémères #0, proposaient des expositions, des lectures, des spectacles, dont un dédié au jeune public. Nous avons souhaité cet évènement intimiste, afin de favoriser les rencontres entre artistes et public, mais aussi afin de créer des ponts entre différentes formes artistiques. D’autres Ephémères se sont déroulées depuis.

� j� o2n ’ � � P n 2u -, ’ souhaite ainsi developper ces lectures-spectacles en s’invitant chez les gens, en investissant des lieux publics…Nous accompagnons également une photographe, Sarah Bouillaud, et un plasticien, Yohan Kerambrun.

� j� o2n ’ � � P n 2u -, ’ est une compagnie ouverte aux propositions, aux tentatives. Nous aimons tatonner, mettre les mains dans le cambouis, farfouiller… Parce que ces temps derniers sont sombres, parce que la violence gratuite, le racisme se banalisent… parce que l’individualisme gagne toujours un peu plus de terrain, � j� o2n ’ � � P n 2u -, ’ revendique une mixité culturelle et ne lâche rien !

Nous avons envie de dire, de vous lire, de vous raconter, d’échanger... mais aussi de dénoncer, de râler, d’interpeller... de dire merde à certaines idées, à certains comportements.Nous n’avons plus envie de nous taire, juste d’échanger, juste tenter de vous parler....autrement...

Nous sommes � j� o2n ’ � � P n 2u -, ’ .

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CONTACT� -M� � j� o2n ’ � � P n 2u -, ’

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