la montagne o

16
montagne Le mensuel d’information de l’Association nationale des élus de la montagne Pour la www.anem.org n°228 - juin 2012 - 5,50 l Bilan plutôt satisfaisant pour la saison de ski 2011-2012 l Les engagements du nouveau président de la République en faveur de la montagne Coup d’accélération pour l’accès au haut débit en zone de montagne LES CLASSES DE DÉCOUVERTE À LA RECHERCHE D’UNE SECONDE JEUNESSE DOSSIER

Upload: others

Post on 21-Jun-2022

3 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: la montagne o

montagneLe mensuel d’information de l’Association nationale des élus de la montagneP

ou

rla

www.anem.org n°228 - juin 2012 -5,50 €

l Bilan plutôt satisfaisant pour la saison de ski 2011-2012

l Les engagementsdu nouveauprésident de la Républiqueen faveur de la montagne

➤ Coup d’accélération pour l’accèsau haut débit en zone de montagne

➤ ➤

LES CLASSESDE DÉCOUVERTEÀ LA RECHERCHED’UNE SECONDEJEUNESSE

DOSSIER

Page 2: la montagne o

2 PLM 228 juin 2012 3

PLMRetrouvez sur le site

www.anem.orgdans la rubrique archives,les numéros précédentsdepuis février 2003

(sauf les trois derniers),ainsi que des informations

complémentairessignalées dans la revue

par ce symbole :

228N U M É R O

7: DOSSIERMobilisation pour lesclasses de découverte

Les classes de découverte réclament une nouvelle impulsion l Questions à Gilles Balesta : «Nous devons anticiper nos difficultés économiques»l Ce que demande l’ANEM l La SNCF montrée du doigt l Tribune libre àGuy Chaumereuil: « La montagne aime-t-elle les jeunes? » l Claude Comet:« L’urgence, c’est maintenant ».

PAGE 6 :L’ACTU

DESMASSIFS

Pour la montagne est éditépar l’Association nationaledes élus de la montagne

7, rue de Bourgogne75007 Paris

Tél. : 0145221513Fax : 0145221526

Directeur de la publication,directeur de la rédaction

Pierre BretelRédaction

Hervé BenoitAudrey Legardeur

Olivier RiffardJean-Marie Safra

Conception graphiqueet réalisation

Patrick Maître (GMES)Communication

Olivier LamoureuxDessins

DomImpression

L’Artésienne, 20, rue Tholozé75018 Paris

N° de commission paritaire0114G84199ISSN

0296-7987Abonnement

50 € / 11 numéros.Ce numéro a été tiré à 6 250 exemplaires.

Dépôt légal : juin 2012

3 : ACTUALITÉl Les engagements du nouveauprésident de la République en faveur de la montagnel Quelques-unes des priorités de l’ANEM

: TOURISMEl Précisions sur les procédures de classement des hébergementstouristiquesl Bilan plutôt satisfaisantpour la saison de ski 2011-2012

: AGRICULTUREl Une nouvelle circulaire pour lamodernisation des bâtiments d’élevage

: EUROPEl Le Comité des Régions juge trop timorée la future politique agricole de l’Union européenne

: NUMÉRIQUEl Coup d’accélération pour l’accèsau haut débit en zone de montagnel Serge Pilicer : «Pour 95 % des élusruraux l’accès au très haut débit estla priorité à moyen terme.»

: VIE DE L’ANEMl L’ANEM entendue sur les signes de qualité des produits de montagnel L’élu du mois : Max Raspail

A LA UNE : Depuis plusieurs années, les parents

d’élèves et le monde éducatif s’alarment de la réduction

du nombre de classes de découverte. Fin avril, à Grenoble,

un colloque organisé par l’ANEM et l’Association nationale

des maires des stations de montagne a inventorié les

causes de cette baisse. De nombreux spécialistes sont

venus apporter leurs témoignages et ont avancé des solu-

tions pour inverser la tendance.

15

13

14

Mon espoir pour un véritable engagement

Photo : Benuch/Fotolia.com

12

11

« Le candidat François Hollande a répondu de façon claire à l’in-

terpellation de l’ANEM. Le nouveau gouvernement va donc

devoir aujourd’hui concrétiser les promesses du président élu.

A nous, Association nationale des élus de la montagne, après les

élections législatives, d’être vigilants et actifs afin que les attentes des

montagnards soient entendues : services publics (école, hôpital,

gendarmerie) ; nouveau réexamen de la réforme territo-

riale avec mise en place d’une meilleure péréqua-

tion ; code de la montagne enfin remis à

l’ordre du jour ; installation, sous la

présidence du Premier ministre, d’un Conseil national de la montagne

doté de véritables pouvoirs de décision, etc. La liste est longue mais

notre volonté intacte.

D’ores et déjà, des demandes d’audience ministérielle ont été faites. Je

suis sûre que nous serons – nous les montagnards – en capacité de nous

faire entendre, tout particulièrement par celle qui a en charge la mon-

tagne, la ministre de l’Egalité des territoires.

Il est en effet de notre devoir de rappeler qu’il ne saurait y avoir d’amé-

nagement du territoire réussi sans traitement harmonieux et équilibré de

tous les territoires, dans le respect de leur diversité.»

Chantal Robin-Rodrigo, secrétaire générale de l’ANEM, députée des Hautes-PyrénéesDR

EDITO

Page 3: la montagne o

3 PLM 228 juin 2012 3

TOURISMEACTUALITÉ

Les engagements du nouveau président de la République en faveur de la montagne

DR

Au mois de mars, Vincent Descœur et Chantal Robin-Rodrigo,président et secrétaire générale de l’ANEM, ont interrogé lescandidats à l’élection présidentielle sur les thèmes qui préoc-cupent les élus de la montagne. François Hollande, le nouveauprésident de la République, a placé sa réponse sous l’angle deson attachement à la cause de la montagne : « une valeuressentielle, une richesse majeure de notre territoire et mêmeune chance, tant sur le plan patrimonial qu’économique, et àce titre, elle mérite une attention particulière », a-t-il témoigné.

Monsieur le Président,Madame la Secrétaire générale,

Je pense que la diversité territoriale fait notrerichesse. C’est la raison pour laquelle j’ai pro-posé un nouveau pas en avant vers plus dedécentralisation, une territorialisation de l’ac-tion publique qui libérera la créativité des ter-ritoires, en permettant notamment auxRégions d’adapter les lois de la Républiqueaux spécificités locales.Je ne crois pas au traitement uniforme. Il fautau contraire savoir tenir compte des caracté-ristiques propres de chaque territoire : géo-graphiques, économiques, sociales et cultu-relles. C’est parce que la montagne présentedes spécificités particulières, des atouts, maisaussi des handicaps, qu’il est nécessaire depenser à elle à chaque fois que le Parlementlégifère. L’Association nationale des élus de lamontagne concourt à cet objectif depuis sacréation. Elle devra continuer à le faire, et jeveillerai à ce que la concertation redeviennesérieuse, fréquente et de qualité.Les défis économiques et écologiques aux-quels sont confrontés les territoires de mon-tagne méritent une attention particulière. J’aiannoncé la création d’un ministère de l’Ega-lité territoriale qui aura vocation à se préoc-cuper de tous les territoires en situation dedéfi particulier.Dans la République, je souhaite que tous lescitoyens et tous les enfants soient égaux, etce ministère aura pour objectif d’impulsertoutes les politiques susceptibles de résoudreles inégalités.J’ai annoncé le maintien du niveau des dota-

tions versées par l’Etat aux collectivitéslocales, en même temps que le renforcementde la péréquation au profit des collectivitésles plus démunies. Je pense, comme vous,que la faible densité peut être considérée sou-vent comme un facteur de charges supplé-mentaires. Toutefois, je ne souhaite pas entrerdans une logique de stigmatisation: certainsterritoires de montagne en déclin économiquecôtoient souvent des territoires plus riches etje souhaite que des dispositifs de péréquationhorizontale soient mis en place par le Parle-ment pour éviter de trop grandes disparitésau sein d’une même Région.Je crois fermement que c’est localement queles meilleures solutions de développementsont imaginées: les richesses naturelles etpatrimoniales, comme la biodiversité, devrontnous pousser à innover dans la recherche, lecommerce et l’exportation de nos savoir-faire.Le nouvel acte de la décentralisation aura cetobjectif : libérer l’imagination et l’action descollectivités.La Région. Dans mon esprit, la Région doitêtre en première ligne pour la préparation del’avenir de l’espace régional, des entrepriseset des salariés. A elle le développement éco-nomique et l’aménagement du territoire, afind’en exploiter tout le potentiel. Il est facile demesurer les incroyables ressources dont dis-posent les zones de montagne de notre paysgrâce à leur patrimoine culturel, sportif etenvironnemental qui attire les touristes dumonde entier. Les Régions le savent déjà. Ellesinvestissent autant que possible dans lestransports et elles ont fait la preuve, avec leconcours des départements, de leur efficacité

pour améliorer l’accessibilité de certains lieuxisolés. Demain, la Région sera aussi partie pre-nante des politiques de l’emploi, de l’orienta-tion et de la formation, comme pour les sai-sonniers que l’on sait nombreux durant lespériodes d’affluence touristique. De nouvellescompétences lui seront reconnues en matièred’investissement dans l’enseignement supé-rieur et la recherche. Elle aura donc un intérêtmajeur à s’appuyer sur les richesses locales etla mobilisation de tous les acteurs pour déve-lopper les entreprises et l’emploi. Je comptebeaucoup sur ce nouveau souffle et une actionéconomique régionale modernisée.Evidemment, au niveau national, les modali-tés techniques d’une adaptation de la loi du9 janvier 1985, la création du code de la mon-tagne prévu depuis 2006, comme toutes lesmesures nouvelles susceptibles de présenterune réponse aux problèmes rencontrés par lesterritoires de montagne, seront mises àl’agenda. La grande concertation préalable à la rédaction du projet de « loi sur lesterritoires de la République, responsabilité et confiance » sera tout à fait adaptée à cet objectif. Il reviendra aux partenaires de définir leurs attentes, puis au Parlement dedécider des détails de cette actualisation ➤

François Hollande :«La montagne mérite une attention particulière»

Page 4: la montagne o

4 PLM 228 juin 2012 3

➤�compatibles avec les finances de l’Etat etdes collectivités et les règles européennes.La décentralisation. Vous l’aurez compris, lenouvel acte de la décentralisation a vocation àrépondre au mieux aux enjeux spécifiques desterritoires. Pour y parvenir, il sera nécessaire derétablir le lien et la confiance entre l’Etat et lescollectivités. Pour cela je souhaite créer un hautconseil des territoires (HCT). Ce sera une ins-tance pérenne de dialogue permanent au seinde laquelle seront représentées les associationsd’élus. Je compte beaucoup sur cette instancede dialogue pour restaurer des relations apai-sées entre l’Etat et les collectivités territoriales.Dans les différentes hypothèses qui ont été ima-ginées pour la composition de ce haut conseildes territoires, il est prévu que, sous une formerestant à définir, les associations spécifiquespuissent être entendues et associées aux tra-vaux. Les instances de concertation existantesauront aussi vocation à travailler dans le mêmesens. Pour nos territoires demain, je veux sup-primer les doublons et faire en sorte de nejamais sacrifier les dispositifs qui ont fait lapreuve de leur efficacité en termes de proposi-tions et de coordination de l’action publique.S’agissant des programmes européens, jetiens d’abord à rappeler que l’enjeu primor-dial pour l’Europe est de retrouver le cheminde la croissance, et donc d’infléchir la poli-tique menée jusqu’à maintenant au niveaudes Vingt-Sept. La tâche est loin d’être facile.Mais je m’y emploierai avec force car j’ai laconviction que ce n’est pas au moyen de laseule rigueur que nous retrouverons lesmarges de créativité et d’innovation néces-saires à la relance de nos économies.

Au niveau national j’ai proposé de confier lagestion des enveloppes des fonds européensaux Régions, qui devront aussi s’assurer dubon emploi des fonds. Il leur reviendra doncd’animer cette nouvelle mission, de sorte queles territoires se saisissent des opportunités quereprésentent ces sommes. En cette période dedisette budgétaire, je ne doute pas qu’ils s’or-ganisent au mieux pour les valoriser.Les services publics. En matière de servicespublics, j’ai annoncé la fin de la révisiongénérale des politiques publiques (RGPP), etla restauration d’une approche pragmatiqueprenant en compte l’attente des citoyens.Je connais la fracture territoriale qui frappenotre pays. La tendance est à l’accroissementdes inégalités. Dans de nombreux endroits ladétresse des habitants est réelle. C’est pour-quoi je plaide pour une approche fine, quilaisse une large part à la concertation locale.Pour lutter contre les déserts médicaux parexemple, il faut qu’il y ait dans chaque terri-toire un réseau de pôles de santé de proxi-mité. Ce besoin se fait particulièrement res-sentir dans les zones montagneuses où lespopulations se trouvent parfois très éloignéesd’un centre de soins. Cela vaut évidemmentpour les services d’éducation, pour la posteou pour la sécurité. Mais pour cela, je sou-haite que nous fassions collectivement preuved’un peu de créativité en matière d’organisa-tion: il n’est pas exclu que certains services seregroupent pour partager des locaux ouencore que deux centres de santé soient orga-nisés différemment d’un territoire à l’autre,selon les besoins des patients. Cela passerapar un assouplissement des normes tout en

visant le maintien de la qualité en matière deservices au public. Pour y parvenir, je propo-serai aux collectivités de signer ensemble descontrats de couverture du territoire en servicespublics et au public qui reposeront sur lamutualisation des moyens. Ce qui coûte cherdans nos territoires, ce sont les redondancesdans les financements et les subventions, lesprocédures interminables, les services qui sedoublonnent entre l’Etat et les collectivités, etparfois entre elles. Nous instaurerons un gui-chet unique d’instruction pour chaque poli-tique. L’objectif est que nos concitoyens sa -chent qui fait quoi dans la République, ce quipermettra de garantir une meilleure justiceentre les contribuables et entre les territoires.La couverture numérique. Les modalités dela couverture numérique intégrale du terri-toire en très haut débit en dix ans sont évi-demment à l’étude. Cela pourra se faire parle concours de l’Etat, des collectivités et desopérateurs. Je souhaite que la fibre soitdéployée dans des lieux stratégiques, commeles services publics, les zones d’activités éco-nomiques et les points hauts à partir desquelsle haut débit mobile peut prendre le relais etcouvrir tout l’espace. La solution satellitairereprésente pour certains territoires de mon-tagne la seule solution à moyen terme. Lefonds national d’aménagement numériquesera ouvert aux collectivités concernées parla montagne pour l’accès à ces technologies,à condition qu’elles se regroupent pour for-mer des ensembles dans lesquels la demandetraitée sera suffisamment volumineuse.Le développement économique. Les Régionsauront des missions très claires en matière de

Les engagements du nouveau président de la République en faveur de la montagne

ACTUALITÉ

«Les territoires demontagne sont un atoutpour la France et jesouhaite qu’ils prennentune part très active dans le redressement de notre pays.»

MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE

Page 5: la montagne o

3 PLM 228 juin 2012 5

développement économique, et des directivespour considérer la montagne comme un atoutéconomique et écologique. Elles seront encou-ragées à favoriser la mise en valeur des res-sources naturelles et soutenir l’agriculture, laforêt, le tourisme et l’industrie, dans le res pectdes principes du Grenelle. La question du tou-risme est cruciale pour notre économie et la consolidation du tourisme d’hiver et d’été,m’apparaît indispensable. Toutefois, en matièrede tourisme, on sait que toutes les collecti vi tésœuvrent à leur niveau et je suis favorable à dessolutions spécifiques à la montagne, dont lesterritoires pourraient se saisir en fonction deleurs besoins: des dispositifs pour rénover l’im-mobilier de loisir ou pour favoriser le logementdes saisonniers. Je serai aussi favorable à ceque de tels dispositifs soient imaginés dans ledomaine énergétique – soutien aux filièresémergentes – ainsi que dans les transports.Les départements. Je n’oublie pas les départe-ments qui verront leurs responsabilités renfor-cées en matière de solidarités sociales et terri-toriales. Le chantier du vieillissement et de ladépendance est colossal et dans les territoiresde montagne, l’adaptation des services auxcontraintes est une nécessité absolue. Pourcela, il faudra faire preuve d’anticipation. Jesouhaite d’ailleurs que des associations commel’ANEM contribuent à ce que les services del’Etat et le gouvernement prennent la mesuredes réalités quotidiennes vécues par nos conci-toyens et par les agents dont la mission est demettre en œuvre le service public.Pour les services de transport que sont l’aé-rien et le ferroviaire, nous savons que si l’at-tractivité de la montagne existe, elle détermine

l’attractivité économique des lignes de des-sertes aériennes et ferroviaires et les opéra-teurs font en sorte de développer les services.La question est posée de la création de nou-velles infrastructures routières et ferroviaireset du maintien des dessertes économiquementdéficitaires. Dans l’immédiat, programmer de nouvellesinfrastructures reviendrait à signer un chèqueen bois. Ce n’est pas ma conception de l’en-gagement politique. J’ai choisi de présentersoixante engagements pour la France, dont jesais qu’ils sont réalisables en cinq ans. Enmatière ferroviaire par exemple, le défi desprochaines années sera d’assurer la réalisationdes projets déjà lancés et le maintien des des-sertes régionales et interrégionales existantes.Le défi est colossal.L’équité territoriale. En conclusion, alors quela droite a traité le territoire à coups de pro-messes et d’appels à projet, je souhaite revenirà une logique plus respectueuse du travail desélus locaux et des agents. Je veux plus d’équitéterritoriale pour parvenir à l’égalité deschances. A ce jeu de la mise en concurrence, ily a eu de nombreux perdants. C’est à coup sûrprivilégier les collectivités les mieux préparées,souvent les plus importantes, au détriment decelles qui ont moins de personnels, moins d’ar-gent, moins d’entregent. Les territoires demontagne sont un atout pour la France et jesouhaite qu’ils prennent une part très activedans le redressement de notre pays.En espérant avoir répondu à vos interroga-tions, je vous prie de croire, Monsieur le Pré-sident, Madame la Secrétaire générale, enl’expression de mes sentiments les meilleurs.

QUELQUES-UNESDES PRIORITÉS DE L’ANEMl La nécessité d’une politique nationale de la montagne, conformément aux déclarations des représentants de l’Etat faites en janvier 2012devant le Conseil national de la montagne (CNM).l La désignation d’un ministère à vocationtransversale pour coordonner et relancer unevéritable politique de la montagne ainsi que pouractualiser la loi du 9 janvier 1985.l L’adaptation des dispositions générales de la réforme territoriale à la spécificité montagne,conformément à l’article 8 de la loi de 1985. l Le renforcement des pouvoirs et des moyens des institutions (CNM, comités de massif…) et laprise en considération de l’avis de ces instancesreprésentatives.l La publication du code de la montagne, enapplication de l’article 79 de la loi du 5 janvier 2006.l La désignation par l’ANEM des représentants descollectivités de montagne dans les instances dédiées.l La prise en compte des spécificités territoriales par l’Union européenne en application de l’article 174du traité de Lisbonne.l La mise en place d’un sous-programme montagne au sein de la déclinaison nationale du fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), afin d’identifier une politiquemontagne déclinée à l’échelle des massifs.l Le maintien du niveau des dotations versées par l’Etat aux collectivités locales.l Le renforcement de la péréquation au profit des collectivités les plus démunies.l La reconnaissance du territoire comme facteur de charge dans un contexte de faible densitédémographique.l L’aménagement du territoire, désenclavement et égalité d’accès aux infrastructures de transport.l L’anticipation de l’impact et l’adaptation au changement climatique en montagne.l Le soutien aux filières énergétiques durables.

Page 6: la montagne o

MASSIF CENTRAL : LE COMITÉ DE MASSIF S’INTÉRESSE À LA VALORISATIONTERRITORIALE DES SAVOIR-FAIRELa commission permanente du comité de massif du Massifcentral s’est réunie le 11 mai à la mairie de Bretenoux,dans le Lot, en présence de son président, René Souchon,également président du conseil régional d’Auvergne, et de Martin Malvy, président du conseil régional de Midi-Pyrénées. Le thème de travail de cette rencontre portait sur «Compétences et territoires», avec l’assistance du géographe Philippe Estèbe et de Hervé Danton, l’animateur de la Mecanic Vallée(1). Le point a pu être fait sur les divers projets financés à travers le Massif central, grâce au programme qui lie les différentes Régions. Les débats ont porté sur la valorisation des ressources du massif tant au niveau des potentiels naturels que des services sociaux et environnementaux.Plus d’info: www.gip-massif-central.org

(1) Système productif local (SPL) regroupant 136 acteurs du secteur de lamécanique de précision de l’Aveyron, de la Corrèze et du Lot.

6 PLM 228 juin 2012 3

TOURISME

Le syndicat mixte des Monts d’Or, gestion-naire de la station de ski de Métabief, dansle Doubs, soutenu techniquement et finan-cièrement par le conseil général, proposedepuis le début du mois de juin la locationde « e-Tricks ». Ce sont des deux-roues éco-logiques adaptés aux terrains pentus, quiressemblent à des VTT mais qui s’appa-rentent plus en réalité à des cyclomoteurs.L’« e-Tricks » a une autonomie de 40 km etse recharge sur des bornes électriques ousolaires installées sur les circuits. Sur leplat, ce véhicule homologué sur des voies

ouvertes à la circulation peut rouler jusqu’à40 km/h et est destiné à un public d’aven-turiers à la recherche de sensations forteset de communion avec la nature. Le syndi-cat mixte espère ainsi redonner vie à l’acti-vité des deux-roues sur la station et pluslargement développer le tourisme endehors de la période hivernale.Une première en France pour Métabief, sta-tion de moyenne montagne, qui pourraitdonner des idées à d’autres qui souhaitentdévelopper de nouvelles activités.Plus d’info: www.tourisme-metabief.com

JURA : Des «e-Tricks» pour visiter la montagne autrement

MASSIFS

VOSGES : LE LOUP DES VOSGES ÉLIGIBLE AUX TIRS DE RETRAITDepuis la parution au Journal officiel, le 10 mai,de l’arrêté fixant la liste des départements où les tirs de retrait peuvent être appliqués, lesdépartements de la Haute-Saône, du Haut-Rhin etdes Vosges figurent désormais dans la liste desdouze départements français où sont autorisés les tirs de prélèvement de loups. L’Office nationalde la chasse avait préalablement confirmél’existence de deux foyers de loups « de un àplusieurs animaux » dans les Vosges. Par ailleurs,les attaques ont repris dans le massif, en sedéportant vers la plaine et Neufchâteau, de Grandà Lamarche. Un ou plusieurs loups ont attaquédes troupeaux et une quarantaine de brebis ont

été tuées depuis Pâques.La préfecture des Vosgesn’a pas encore prisd’arrêté d’autorisation detir, souhaitant aupréalable privilégier laconcertation.Contact : ONCFSBulgnéville (88), tél. : 03 29 08 30 30

ALPES : PREMIÈRES RENCONTRES INTERNATIONALES DE LA CUISINE DE MONTAGNE L’Académie du goût et des traditions culinaires de Savoie et Interlud, organisateur d’événements, ontinauguré, les 26 et 27 mai, les premières rencontres internationales de la cuisine de montagne à Moûtiers

(Savoie). L’objectif de cet événement était de faire partager lestraditions montagnardes autour de la cuisine, du patrimoine et du folklore et de mettre en avant les produits du terroir.Plusieurs délégations italiennes, savoyardes et suisses se sontretrouvées, emmenées chacune par un chef cuisinier accompagnéde ses élèves, de producteurs de fromages, charcuteries et vins,ainsi que d’un groupe folklorique. Au menu pour le grand public : des ateliers de cuisine et de pâtisserie, des ateliers dégustation, des conférences, un marché artisanal, des spectacles de groupesfolkloriques, un concert à la cathédrale et un repas de gala.Cette première édition était parrainée par Guy Martin, chef durestaurant Le Grand Véfour, à Paris, et l’ensemble des opérationsétait coordonné par le duo des Meilleurs ouvriers de France (MOF)de Moûtiers, Alain Berne et Jean-François Fayolle, épaulés par lesélèves des lycées hôteliers et les différentes associationsmoûtiéraines.Plus d’info: http://www.facebook.com/LesRencontresInternationalesDeCuisineDeMontagne

PYRÉNÉES : UN NOUVEAU PORTAILPOUR LA RANDONNÉEConvaincus que « la randonnée est un secteurporteur dans les Pyrénées et qu’il y a un potentiel à développer », trois amis originaires de trois départements du massif (Benoît Templier des Pyrénées-Atlantiques, Thierry Dassy des Hautes-Pyrénées et Stéphane Murcia des Pyrénées-Orientales) ont mis au point un nouveau portaild’information permettant d’aborder et de s’informersur tous les types de randonnées praticables à travers le massif : pédestre, vélo, VTT, équestre, en ville, rando-pêche… et même plongée sous-marine! Leur blog d’information sur la randonnéedans les Pyrénées, d’est en ouest et sur les deux versants, est associé à celui d’une librairie et doté d’un lien qui renvoie sur un site de matérielde randonnée. Ils souhaitent à terme aboutir à la création d’un site à part entière (EscapadePyrénées) qui proposera des séjours. S’agissant d’un blog, l’originalité de la démarche est d’être participative. Les personnes qui mettrontdes articles sur balade-rando seront rétribuées via des réductions sur les produits de la librairie et du fournisseur de matériel. Le blog doit ainsi progressivement s’enrichir de conseils et detémoignages et comprendre une section vidéo.Plus d’info: www.balade-rando-pyrenees.com

CORSE : VINGT-CINQ CHAUDIÈRES BOIS POUR LA CORSEAfin de relancer la filière bois-énergie dans l’île, la collectivitéterritoriale de Corse (CTC), en collaboration avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et EDF, compte installer vingt-cinq chaudières à bois destinéesà alimenter des collectivités. Il s’agit de chaudières de nouvelle génération utilisant des granulés de bois, avecchargement automatique et épuration des fumées. Pour répondre aux enjeux énergétiques et environnementauxdu secteur du bâtiment (à l’origine de 42 % des émissions de gaz à effet de serre), la CTC avait décidé en 2010 de lancerun appel à projets régional pour la construction et larénovation de bâtiments énergétiquement performants. Suiteà ce bilan positif, l’ADEME, la CTC, l’Office du développementagricole et rural de la Corse (ODARC) et EDF ont souhaitélancer un appel à candidatures intitulé «Vingt-cinq chaudièresbois». Cet appel s’adresse prioritairement aux collectivitéslocales et à l’ensemble des maîtres d’ouvrages publics etprivés, à l’exception des particuliers, et concerne l’installationde chaudières automatiques à bois et les équipements de mobilisation et de stockage de bois.Plus d’info: http://www.corse-energia.fr

SMIX/Q

UENTINCH

EVIAT

DR

Page 7: la montagne o

PLM 228 juin 2012 7

MOBILISATION POUR LES CLASSES DE DÉCOUVERTED

OS

SIE

R

«Relancer les classes de découverte, une voie pour accueillir des jeunes en montagne»: le titre du colloque organisé le jeudi 26 avril à Grenoble parl’ANEM et l’Association nationale des maires des stations de montagne(ANMSM) avait été minutieusement choisi. A partir de leurs propres expé-riences et de leurs réflexions, les intervenants et les participants ont pu explo-rer le chemin qu’il reste à parcourir pour donner une seconde jeunesse auxclasses de découverte et un réel dynamisme à la politique de séduction de lamontagne envers les 15-25 ans. Aucune solution miracle n’était attendue maisl’objectif qui était de dégager de nouvelles impulsions a été largement atteint.Le colloque a été introduit par François Brottes, député de l’Isère et ancienprésident de l’Association, qui a rappelé l’action constante de l’ANEM en faveurdes jeunes. Gilbert Blanc-Tailleur, président de l’ANMSM et maire de Saint-Bon-Courchevel, a, pour sa part, témoigné des bienfaits des classes de découverteet des classes de neige qui, selon lui, doivent rester des moments privilégiésde rencontre et d’apprentissage dans un environnement nouveau, un momentexceptionnel du temps scolaire.

REPÈRES

L’ÉTAT DES LIEUXIl semble que la première classe dedécouverte, en fait une classe de neige,ait eu lieu en 1953 en Savoie pourtrente-deux élèves. Toutefois, pour le centre de ressources etd’information des voyages scolaires ouextrascolaires (Keezam), la premièreclasse de neige a été « inventée » en1950 par Mlle Muller de Schongor,institutrice du cours privé Victor-Hugo àParis. Elle aurait eu lieu du 9 au 30 mars1950, au chalet « Les Bambinos », une maison de convalescence située àPraz-sur-Arly, en Haute-Savoie.A partir de 1957, les séjours se sontdiversifiés avec l’apparition des classesde mer et des classes vertes.Plus tard, les destinations, les contenuset les appellations fluctueront encore:« classe noire » (à dominantespéléologie), « classe vendanges »,« classe de ville », d’« éducation à l’environnement », etc.En 1982, Alain Savary, le ministre de l’Education nationale de l’époque,fait passer les classes de découverte de 51000 élèves en 1967, à 350000 en 1982.Les classes de découverte ont troisobjectifs :l éveiller l’intérêt et la curiosité avec le goût d’observer et d’interroger,l aborder l’environnement dans sa globalité pour en comprendre la diversité,l acquérir davantage d’autonomie, vivre des échanges et des relations de confiance mutuelle.Aujourd’hui, les classes de découvertesouffrent de trois difficultés: les contraintes économiques, lesquestions de sécurité et la complexitédes démarches administratives.

Page 8: la montagne o

8 PLM 228 juin 2012 3

DOSSIER Mobilisation pour les classes de découverte

Les classes de découverteréclament une nouvelle impulsionDepuis quelques années, le nombre de classesde découverte se réduit comme peau de cha-grin : transports trop chers, difficultés écono-miques des maisons d’accueil, démarchesadministratives décourageantes, problèmes desécurité, manque d’incitation des personnelséducatifs… Le colloque grenoblois a servi delaboratoire d’idées.

Dans son discours introductif, le député del’Isère, François Brottes, qui représentait leprésident de l’ANEM, Vincent Descœur, aouvert les débats en rappelant que l’Associa-tion des élus de la montagne a identifié,depuis de nombreuses années, « les jeunescomme une composante essentielle de la viede nos territoires ». Après avoir souligné à quel point la présence

de l’école vivante dans unecommune, ou à proximité,représente « une perspec-tive d’avenir et la garantied’une population jeunecontribuant au dévelop- pe ment de l’économielocale », l’ancien présidentde l’ANEM s’est déclarépréoccupé par la diminu-

tion, année après année, du nombre declasses de découverte qui prend, en effet, desdimensions inquiétantes. Or, « les élus de lamontagne, a-t-il insisté, sont particulièrementconvaincus que la relance du tourisme enmontagne passe notamment par la remise àl’honneur des classes de découverte du patri-moine, incluant la pratique du ski des jeunesscolarisés ». François Brottes a également rappelé que lesclasses de découverte constituent desmoments forts de l’action éducative à l’écoledans la mesure où « elles ont pour objectif defaire vivre aux élèves des expériences diffé-rentes de celles vécues dans le cadre de la

«Les difficultés des classes de découverte ont aussides répercussions économiques sur le futur du tourisme local, puisqu’on ne donne pas l’occasion à ces futurs adultes de connaître et d’aimer de nouveaux territoires qu’ils auraient eu envie de revisiter plusieurs années plus tard.»Yvon Bonnot, président de l’Association nationale des élus du littoral,maire de Perros-Guirec (Côtes-d’Armor), ancien député.

conception traditionnelle de l’acquisition etde la transmission des savoirs à l’école ». A son tour, Jean-Karl Deschamps, secrétairenational de la Ligue de l’enseignement,chargé des vacances, du tourisme et desséjours éducatifs, a posé la finalité des classesde découverte en termes d’objectif éducatif :

« L’école du XXIe siècle doit prendre en comptela nécessité de placer les enfants dans uncontexte qui leur permet de devenir plusgrands en découvrant de nouveaux horizonset le quotidien de leurs habitants », a-t-ilexposé devant un auditoire d’enseignants, deparents d’élèves, d’élus et de professionnelsde la montagne. Au quotidien, plusieurs obstacles majeursviennent pourtant doucher l’enthousiasmegénéral: d’une part, des démarches adminis-tratives de plus en plus contraignantes, etd’autre part, le manque de mobilisation despouvoirs publics, et enfin des réalités écono-miques décourageantes. « On n’a pas voca-tion à gagner de l’argent mais on n’a pas nonplus la possibilité d’en perdre », a résuméJean-Karl Deschamps. Si, dans l’ensemble, lesenseignants demeurent ouverts à l’organisa-tion de classes de découverte, ces multiples

Jean-Karl Deschamps :«On n’a pas vocation à gagner de l’argent

mais on n’a pas non plus la possibilité

d’en perdre.»

François Brottes :«Les jeunes sont unecomposante essentielle de la vie de nos territoires.»

DR

VASILY/F

OTOLIA.COM

Page 9: la montagne o

3 PLM 228 juin 2012 9

PLM: Les difficultés des classes de découvertevous semblent-elles surmontables?Gilles Balesta: Nous ne voulons pas incarner la misère du monde mais nos problèmes sontréels. Ciblons, par exemple, les bâtiments: ils ont été mis aux normes mais au détrimentd’investissements qui se révèlent de plus enplus indispensables à leur fonctionnement.Ainsi, si nous ne nous montrons pas capablesde régler le problème de la consommationénergétique, nous courons à la catastrophe. De même, l’accueil des handicapés mériteréflexion. Il est évidemment indispensable,mais la réglementation voudrait que chacun denos établissements soit équipé d’un ascenseuret cette disposition met beaucoup de petits

centres en danger de mort. Sur ces deux points, nous devons donc commencer par anticiper les contraintes économiques et rationaliser les mesures de sécurité.PLM: A vous entendre, les classes dedécouverte connaîtront un nouvel âge d’or à ce prix. Mais est-ce aussi simple?G. B.: Notre volonté d’anticipation doit évidemment s’accompagner d’une volontépolitique à tous les niveaux de décision. Il est prioritairement indispensable que leséducateurs deviennent de véritables partenairesde l’Education nationale et, sur le planéconomique, que nous puissions bénéficier de la même considération que n’importe quel secteur professionnel méritant.

PLM: Quels conseils donneriez-vous justement aux enseignants?G. B.: De ne pas avoir peur. S’ils ont une envie d’intégrer dans leur programmepédagogique une découverteenvironnementale, le vivre ensemble, ou la première expérience de vie collective, ils trouveront sur des lieux d’accueil bien choisis des personnes qui peuvent lesaider à supporter cette charge. C’est auxadministrations, à l’inspection académique en particulier, d’accepter et d’encourager ce partage des rôles. Les instituteurs auraientalors la responsabilité des heures scolaires, tandis que le centre prendrait le relais pour la période extrascolaire.

DR

VINC

ENTNG

UYEN/A

FP

QUESTIONS À GILLES BALESTA,vice-président et ancien président de l’Association des centres de vacances pour enfants

« Nous devons anticiper nos difficultés économiques »

CE QUE DEMANDE L’ANEMLes élus de la montagne sont convaincus que la relance du tourisme en montagne passe notam-ment par la remise à l’honneur des classes de découverte du patrimoine, incluant la pratiquedu ski des jeunes scolarisés. L’ANEM plaide en faveur de la promotion de ce type d’activitépédagogique. Elle insiste sur plusieurs axes fondamentaux des classes de découverte. Moments forts de l’action éducative à l’école, elles ont pour objectif de faire vivre aux élèvesdes expériences différentes de celles vécues dans le cadre de la conception traditionnelle de l’ac-quisition et de la transmission des savoirs à l’école. L’Association remarque encore que cesséjours scolaires favorisent le dépaysement, l’approche de milieux nouveaux tels que la mon-tagne.Avec le thème de l’éducation à l’environnement, les lois Grenelle ont remis au goût du jour lesclasses de découverte qui n’étaient plus soutenues, notamment par le jeu des règles d’encadre-ment des sorties scolaires, souligne encore l’ANEM. L’Association estime donc souhaitable que lebudget de l’enseignement scolaire en tienne compte et affiche désormais cet objectif, en rappe-lant que le milieu naturel montagnard s’y prête tout naturellement.

freins font qu’ils y sont moins incités qu’audébut des années 1980 quand le ministre del’Education nationale, Alain Savary, avait pro-grammé leur développement (voir repèrespage 7). Ne pas cloîtrer les élèves entre quatre mursde béton, les libérer d’une certaine anxiété,créer des relations différentes entre eux: lesatouts des classes de découverte restentcependant tellement nombreux qu’il seraitdestructeur de ne pas tout faire pour leur don-ner un nouvel oxygène. Lors du colloque deGrenoble, leurs raisons d’être, leurs bienfaitset ce qu’il est possible d’envisager pour les

optimiser, ont été minu-tieusement passés enrevue. Ainsi, le présidentde la Fédération desconseils de parentsd’élèves (FCPE), Jean-Jacques Hazan, a relevéque les parents sont trèsdemandeurs de cesdéparts qui permettent àleurs enfants de découvrirle monde et de compenserles inégalités sociales etculturelles. Bernard Julliard, ancien

conseiller général de la Savoie, a, lui, réclamédavantage de cohérence administrative afinde favoriser les démarches du monde éduca-tif. Dans ce contexte, l’idée que les classes dedécouverte ne doivent pas être rayées d’untrait de plume des lignes budgétaires ne pou-vait que recueillir tous les suffrages. A l’arri-vée, un fil rouge: chaque enfant doit avoir ledroit d’aller voir d’autres endroits que sonlieu de vie. Et une conviction renforcée: tousles acteurs concernés n’ont pas d’autre choixque de se relever les manches pour donnerun nouvel élan aux classes de découverte.

François Brottes :«Les jeunes sont unecomposante essentielle de la vie de nos territoires.»

Jean-Jacques Hazan :«Les parents sont

très demandeurs deces départs qui

permettent à leursenfants de découvrir

le monde et decompenser les

inégalités sociales etculturelles.»

LA SNCF MONTRÉE DU DOIGTTransports trop chers, trajets compliqués, longues attentes dans les gares, la SNCF ne feraitrien pour favoriser les départs en classes dedécouverte. Son chargé de clientèle, Pascal Niel, a eu beau énumérer les avantages qui peuventleur être consentis (jusqu’à 75 % de réduction surcertains trains), sa démonstration est facilementdémontée par plusieurs intervenants. « Pourobtenir des billets à ce prix, il faut se lever tôt »,ironise le président de la FCPE, Jean-Jacques Hazan. « Il faut retenir ses places au moins six mois àl’avance », dénonce Bernard Julliard, ancienconseiller général de Savoie, professeur d’histoire-géographie. « Les trains sont toujours complets »,hausse les épaules un autre. « Je n’arrive pas à comprendre, renchérit quelqu’un, pourquoi un transport en autocar coûte moins cher qu’un transport en train. » Devant cette volée de bois vert, Pascal Niel a promis de faire son possible pour trouver des solutions.

Page 10: la montagne o

10 PLM 228 juin 2012 3

DR

Ancien directeur de la station France Bleu Pays de Savoie, ancienspécialiste montagnepour France Inter et France Info,pendant deux ans

directeur général de la Fédération française des clubs alpins, le président de la Grande Traversée des Alpes dénonce la sanctuarisation de la montagne.Guy Chaumereuil entrevoit néanmoins depuis deux ou trois ans une prise de conscience qui pourrait aboutir à ce que le monde de la montagne se réunisseautour d’un projet qui prendrait en considération les attentes des jeunes.

« On se demande souvent si les jeunes aiment lamontagne mais, en ce qui me concerne, je poserais laquestion autrement : “Est-ce que la montagne aime lesjeunes?“ La montagne reste en haut. Elle ne va paschercher les jeunes où ils sont : en ville, dans lesuniversités, les lycées, les collèges, dans les bars, dansles quartiers étudiants, etc. Ensuite, qu’est-ce que l’onoffre à ces jeunes? L’hiver, des navettes existent pour des raisons économiques, mais, l’été, il n’y en aplus. Ensuite, quand les jeunes arrivent en montagne, l’hébergement touristique classique esttrop cher pour eux. En outre, l’image que lesprofessionnels de la montagne continuent de donner aux15-25 ans est totalement discriminante, c’est un ordre moral : la montagne, c’est l’effort ; lamontagne, ce sont des valeurs à respecter ; la

montagne, c’est une nature à préserver. Je ne nie pastout cela mais on leur présente une montagne négativequi serait d’abord une montagne d’apprentissage et d’éducation. Or, ces valeurs, beaucoup de jeunes lesportent déjà. Ils recherchent des endroits naturels etbeaux mais leur premier désir est de se retrouver entreeux, de pouvoir échapper à la pression du bas. En montagne, ils veulent qu’on leur fiche la paix,simplement vivre entre eux, paisiblement. Ils ne veulentpas forcément prendre un piolet. Ils veulent prendre un chemin qui n’est pas trop difficile, aller jusqu’à unlac, pouvoir y bivouaquer et refaire le monde entre eux. Je préconise une montagne no stress, une montagnepaisible, une montagne fraternelle, une montagne où les jeunes seront accueillis de la même manière que les autres clients, une montagne de fête. »

« La montagne aime-t-elle les jeunes? »

DOSSIER Mobilisation pour les classes de découverte

Claude Comet : «L’urgence, c’est maintenant»La montagne n’est pas qu’un irremplaçable ter-rain de découverte pour les enfants, elle peutoffrir aux jeunes de 15 à 25 ans un granddomaine d’épanouissement grâce à desséjours qui permettent de s’adonner à de nom-breuses activités. Reste à leur donner envie devenir. C’est ce défi que les acteurs de la mon-tagne doivent relever.

Claude Comet a évoqué avec force et convic-tion la réflexion récemment initiée par leconseil régional de Rhône-Alpes «Montagne:prospective 2040 ». « Notre objectif, a insistéla conseillère déléguée au tourisme et à lamontagne, est de fabriquer les citoyens dedemain mais nous n’y arriverons pas si nous

ne prenons pas le dossier à bras-le-corps. Ilfaut que nous déterminions d’urgence com-ment avancer, qui fait quoi, qui s’occupe dequoi, jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. »Penser, en 2012, la montagne à l’horizon2040, c’est cela. A Grenoble, cette volonté de changer de cap aété mise en évidence. Avec des précurseursqui ont raconté leurs expériences, lesquelles

sont parfois avant-gardistes. Yves Exbrayat,directeur de la maison de la montagne de Gre-noble, a disséqué l’opération de la ville « 1000jeunes à la montagne » destinée à populariserla montagne auprès de la population junior.Luc Leyre, président du groupe de tourisme etloisirs Altiplano, a détaillé l’initiative « Lignedirecte » entre les villes et la montagne. EtBruno Cherblanc, directeur des Portes duSoleil, a présenté, avec enthousiasme, le festi-val « Rock The Pistes » qui permet d’attirer denouvelles clientèles de jeunes en altitude.En 2010, un livre blanc (http://www.assises-delalpinisme2011.fr), dans lequel Guy Chau-mereuil, président de la Grande Traversée, apris une part prépondérante, avançait déjàplusieurs solutions. Il y a urgence. Ce qu’AlainPilaud, adjoint au maire de Grenoble, a concluen ces termes: « Nous devons être très volon-taristes, aussi bien pour les classes de décou-verte que pour la présence des jeunes en mon-tagne et si nous parvenons à inverser latendance, nous serons tous gagnants. »Sinon, a menacé Claude Comet, c’est lemythe de Sisyphe, le fils d’Eole, condamné àhisser perpétuellement un rocher sur unemontagne et lorsqu’il en apercevait le som-met, la grosse pierre, à chaque fois, roulaitjusqu’en bas. Pour la déléguée au tourisme età la montagne au conseil régional Rhône-Alpes, c’est la montagne française qui tom-bera de haut si une vraie politique d’avenirn’est pas rapidement mise en place.

Claude Comet est conseillère en

charge de lamontagne

et du tourisme de la RégionRhône-Alpes.

Alain Pilaud :«Nous devons être très volontaristes,aussi bien pour les classes de découverte que pour la présencedes jeunes en montagne.»

TRIBUNE LIBRE À GUY CHAUMEREUIL,président de la Grande Traversée des Alpes

DR

DR

Page 11: la montagne o

3 PLM 228 juin 2012 11

TOURISME

Si les chiffres ne sont pascomplètement connus à cejour, le niveau de fréquenta-tion a été globalement satis-faisant, avec une augmenta-tion d’environ 2 % durant lasaison écoulée, avec près de55 millions de journéesskieurs, mais sans atteindre lerecord de 2008-2009 (59 mil-lions de journées skieurs),selon Domaines skiables deFrance (DSF).Les situations sont toutefoisassez différentes selon lesmassifs. Les professionnelspyrénéens annoncent globale-ment une « bonne » saison,tout comme ceux du Jura etd’une partie des Vosges et desHautes-Alpes et, « excellente »

pour les professionnels desAlpes du Nord, notammentde Savoie et de Haute-Savoie,massifs qui représentent prèsde 80 % de l’offre nationale.En revanche, pour certainespetites stations des Alpes duSud, du Massif central, voiredes Vosges, la saison sembleen retrait par rapport à l’an-née précédente. Ces stationsdevraient bénéficier du fondsde mutualisation Nivalliance,qui peut compenser jusqu’à12 % de la perte de chiffred’affaires.Des informations plus détail-lées dans l’Observatoire natio-nal des stations de montagnesont publiées par Ski Franceet Atout France.

Hébergement : précisions sur les procédures de classementUn décret et trois arrêtés publiés au Journalofficiel du 8 mai 2012 sont venus préciser lesnormes et les procédures de classement deshébergements touristiques marchands et desmeublés de tourisme.

Un premier arrêté supprime l’homo-logation des éléments du dossier dedemande de classement par arrêté duministre chargé du Tourisme.Un deuxième arrêté simplifie la ter-minologie relative aux organismes decontrôle des meublés de tourisme. Unorganisme évaluateur qui ne bénéfi-cie plus du niveau de certificationdevra en informer Atout France etnon plus le représentant de l’Etatdans le département.Il supprime également l’indicationdes informations devant figurer sur laliste des meublés de tourisme, et fixeun modèle de décision de classementde ceux-ci.Enfin, un dernier arrêté portant lui aussi surles meublés de tourisme, impose aux orga-nismes chargés de réaliser la visite de classe-ment, de rendre Atout France destinataire del’attestation de conformité au cahier descharges de la procédure d’inspection et deséventuelles conventions de délégation depouvoir de contrôle.A défaut d’une telle transmission, l’organismene pourra ni effectuer les visites de contrôle

des meublés, ni prononcer le classement. Enoutre, l’arrêté simplifie la terminologie rela-tive aux organismes de contrôle.

Vous pouvez retrouver ces décrets surle site de l’ANEM: www.anem.org

Atout France remplacedésormais le préfet dans laprocédure de classement.

Bilan plutôt satisfaisant pourla saison de ski 2011-2012La saison hivernale vient de s’achever, le temps pour PLM defaire un premier bilan plutôt satisfaisant de la période qui s’estécoulée.

Le décret rappelle qu’à compter du 1er juin legroupement d’intérêt économique AtoutFrance devient responsable, en lieu et placedu préfet de département, de la procédure etdes décisions de classement des héberge-ments touristiques marchands (à l’exceptiondes meublés de tourisme). Le texte prévoitégalement une procédure dématérialisée etconfie à Atout France, à la place du ministèrechargé du Tourisme, le soin d’homologuer leformat du dossier de de mande de classement.Le classement devient en outre accessible àtout hôtel, quel que soit le nombre de cham-bres (contre six chambres actuellement).En ce qui concerne les meublés de tourisme,le décret prévoit que la transmission de lademande de classement se fasse par toutmoyen, et que le classement soit prononcépar les organismes chargés des visites de clas-sement. Le décret précise aussi les modalitésde déclaration en mairie.

TOMDA

VISON/FO

TOLIA.COM

GORILLA/FO

TOLIA.COM

Page 12: la montagne o

3 PLM 228 juin 2012 1212 PLM 228 juin 2012 3

AGRICULTURE

LE MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIEAUTORISE L’ABATTAGE DE ONZE LOUPS EN FRANCEEN 2012Deux arrêtés parus au Journal officiel du 10 mai spécifient, pour la saisond’estive 2012-2013, les modalités duprotocole de retrait du loup. Le premierdétermine la liste des départementsdans lesquels les tirs de prélèvementpeuvent être autorisés par le préfet,

dans le respect de certaines conditionspréalables (répétition des attaques et fragilisation de l’économie des exploitants éleveurs). Le deuxièmearrêté fixe à onze le nombre maximumde loups (mâles ou femelles, jeunes ou adultes) dont la destruction estautorisée. Toutefois, l’article 2 du texteprécise que, dès que huit loups aurontété abattus (soit par tir officiel, soit par braconnage), les tirs de prélèvementseront suspendus et seuls les tirs de défense seront autorisés. En d’autrestermes, les trois derniers loups à abattrepourraient l’être « accidentellement »par les bergers autorisés à pratiquer des tirs de défense.

LES ASSISES NATIONALES DE LA BIODIVERSITÉ DE RETOUR EN SEPTEMBREC’est au palais du Littoral de Grande-Synthe (Nord) que se tiendra, du 26 au28 septembre, la deuxième édition des Assises nationales de la biodiversité.Il s’agit d’un rendez-vous important pourl’ensemble des acteurs engagés dans

la mutualisation de solutions en faveur de la préservation de notre écosystème.Grande-Synthe, qui s’est imposéecomme la ville «la plus nature» deFrance, a choisi de joindre son expertise à celle des 2000 adhérents de l’association Les Eco Maires. Cet événement marque une nouvelleétape de la stratégie, engagée depuis plusieurs années par lesdifférents partenaires présents lors decet événement, pour répondre auxnombreuses attentes des collectivitésdans le domaine stratégique de la gestion des espaces naturels et lapréservation de la biodiversité auxéchelons territoriaux.En trois jours, douze tables rondes,quatre ateliers, deux grands formats etdeux séances plénières permettront aux élus, aux spécialistes et auxreprésentants des secteurs privés,publics et associatifs, de partager leurexpertise dans le but de rassembler leséléments de connaissance autour dethèmes centraux susceptibles de nourrirles changements attendus.Contact : [email protected]

LA RÉINTRODUCTION DE L’OURS, UNE MANIPULATION?

Ingénieur écologue de formation etmédiateur de justice, David Chétritprocède ici à une remise en perspectivesur plus d’une vingtaine d’années de lapolitique de réintroduction de l’ours.Il mène l’enquête pour montrer aulecteur que « cette controverse ne doitsa longévité qu’à l’accumulation et àl’entretien opportun d’approximations,de préjugés, de contre-vérités,d’incertitudes et d’interprétations ».Dédié aux bergers « d’hier et dedemain », l’ouvrage démystifie lesargumentaires des pour et des contre,sans pour autant les renvoyer dos à dos,mais pour qu’onaccorde une prioritélégitime à l’expressiondes acteurs locaux.La Réintroduction de l’ours, l’histoired’une mystification, éd. Privat, 270 pages,18 euros.

Une nouvelle circulaire pour la modernisation desbâtiments d’élevageUne circulaire du 11 avril 2012 du ministère del’Agriculture contient les dernières instructionset précisions sur l’application du plan de moder-nisation des bâtiments d’élevage (PMBE) pourles filières bovine, ovine et caprine, et l’aide à lamécanisation en zone de montagne pour 2012.La circulaire introduit en particulier deux nou-veautés appréciables. La première ouvre unepossibilité supplémentaire de dérogation à larègle de périodicité des cinq ans pour pouvoirdéposer une nouvelle demande d’aide. Celarépond notamment à une des critiques les plusfréquentes concernant ce mécanisme d’aide. Laseconde nouveauté est l’éligibilité des fosses àlisier au poste « autres constructions », dans lecadre du plan « particules de l’air », permettantainsi d’aider à la construction d’un plus grandnombre de ces fosses.Enfin, la circulaire apporte également desréponses et des précisions aux questions le pluscouramment formulées par les services décon-centrés au Bureau de l’installation et de lamodernisation.

ENVI

RONN

EMEN

T

MINISTÈRE

DEL’AG

RICULTUR

E

Page 13: la montagne o

3 PLM 228 juin 2012 12

EUROPE

Au cours de la présentation du texte, le pré-sident Souchon a insisté sur la nécessitéd’une réforme en profondeur de la PAC, enrappelant que « l’agriculture européennedevra relever des défis majeurs dans lesannées à venir: la sécurité alimentaire, la pro-tection de l’environnement, le changementclimatique, la préservation du milieu rural etle niveau de vie des agriculteurs ». Dans cetteperspective, le rapporteur a critiqué les pro-positions de la Commission qui ne sont pas,selon lui, à la hauteur des défis auxquelsl’agriculture européenne sera prochainementconfrontée. Ainsi, l’avis du Comité pointe une

SEMAINE DES RÉGIONS EUROPÉENNES DE L’INNOVATION 2012Organisée en étroitecollaboration avec la Commissioneuropéenne, la WIRE 2012 (Week ofInnovative Regions in Europe) ou Semaine des Régions européennes de l’innovation 2012,se déroulera à Cracovie, en Pologne, les 4 et 5 juin. Ce forum annuel réunissant les principaux acteurs du développementrégional, fondé sur la connaissance etl’innovation, mettra l’accent sur les problèmesque soulève la mise en œuvre effective de l’Union de l’innovation à l’échelon régionalpour la période 2014-2020. L’objectif de la conférence WIRE 2012 est de présenter lesprincipaux obstacles et les défis à releverconcernant le développement de l’innovationdans les Régions et d’élaborer desrecommandations à destination des décideursrégionaux dans ce domaine.Plus d’info: www.wire2012.eu

« MONT-BLANC VERSANTDURABLE » REVIENTIntitulée « Il sera une fois », la deuxièmeédition de Mont-Blanc Versant Durable a eu lieu à Chamonix du 31 mai au 2 juin. Cette rencontre annuelle interdisciplinaire, si elle s’adresse avant tout aux professionnels(acteurs du tourisme, décideurs, chercheurs et experts, scientifiques,responsables associatifs…), cherche à mêler les publics afin de favoriser l’échange de bonnes pratiques, et s’ouvre aussi au plusgrand nombre, avec des soirées débats, des animations, des films et des spectaclesgrand public. Cette rencontre a été organiséedans le cadre du projet Vallée EcotouristiqueExemplaire financé par l’Europe, l’Etat et la Région Rhône-Alpes. Parmi les diverses animations proposées:la projection de films sur le tourisme de montagne, la visite de la chaufferie bois de Vallorcine (Haute-Savoie) ou la découverte de la ferme d’alpage de Payot,le point phare duprogramme étant laprésentation du plan climat-énergie territorial dela Vallée de Chamonix.Celle-ci intervenait au terme de deux journéesde conférences portant sur des thèmes aussi divers que les relations entrehabitants et résidentssecondaires, les moyens de se démarquer, les raconteurs d’histoire ou le palmarès des stations.Plus d’info:http://www.montblancversantdurable.fr/

Le Comité des Régions juge trop timorée la future politique agricole de l’Union européenneLe Comité des Régions a adopté le 5 mai, à unelarge majorité, le projet d’avis sur l’avenir de lapolitique agricole commune (PAC), dont le pré-sident de la Région Auvergne, René Souchon,était le rapporteur.

répartition des aides trop inégale entre lesexploitants agricoles, ainsi que des mesuresde verdissement (aides soumises à une éco-conditionnalité) trop générales et peu adap-tées, au regard de l’ampleur des changementsà réaliser en matière environnementale. Le Comité des Régions a également souhaitédéfendre le maintien du couplage des aidesagricoles à la production dans quelques situa-tions particulières, et notamment pour cer-taines productions ou certaines Régions fra-giles. Enfin, les membres du Comité desRégions désirent que les règlements de la pro-chaine PAC entretiennent plus de liens avecd’autres politiques sectorielles de l’Union,telles que l’énergie, la lutte contre le change-ment climatique ou encore la pêche.Plus d’info: http://cor.europa.eu/fr/news/pr/Pages/comite-des-regions-propose-PAC-plus-juste-ambitieuse.aspx

René Souchon : «L’agriculture européenne devra relever desdéfis majeurs dans les années et décennies à venir : la sécurité alimentaire, la protection de l’environnement, le changement climatique, la préservation du milieu rural et le niveau de vie des agriculteurs.»

DR

Page 14: la montagne o

NUMÉRIQUE

3 PLM 228 juin 2012 14

Programme, renseignements et inscription / www.ruralitic.org

L’Université d’été du Numérique et des Territoires

En 2012, RURALITIC vous fait découvrir comment le numérique crée de la richesse et de l’emploi local.

750 participants (dont 600 élus locaux)

7 conférences stratégiques

20 ateliers pratiques

30 exposants technologiques

A l’heure où un véritable Territorial Business Act basé sur les TIC se dessine,

mettons nos énergies en réseaux

/ C e n t r e d e s C o n g r è s d ’ A u r i l l a cÉDITION7ème

’Université d’été LL’Université d’été

’Université d’été

Numérique du ’Université d’été

Numérique

ÉDITIO

R EBE MTE PS1 2 & 1 3

et de l’richessede la le numérique crée comment RURALITICEn 2012,

erritoiresTTerritoireset des e d e s C o n g r è s d ’ A u r i l l a cC e n t r/ 2 0 1 2R E

. emploi local et de l’le numérique crée

vous fait découvrir RURALITIC

erritoiresNumérique Numérique

erritoirese d e s C o n g r è s d ’ A u r i l l a c

e où un véritable T l’heurAA l’heur

mettons nos énergies en réseaux

mettons nos énergies en réseauxAct basé sur les TIC se dessine,erritorial Business e où un véritable Te où un véritable Territorial Business

Act basé sur les TIC se dessine,

mettons nos énergies en réseaux

développement régional (FEDER)opéen de avec le fonds eur

s’engage dans le Massif central ope opéenne, l’Eurl’Union eur

ojet co-financé par pr

Partenair

mettons nos énergies en réseaux

es officielsPartenaires fondateursPartenair

es industrielsPartenair

mettons nos énergies en réseaux

es officiels

es industriels

mettons nos énergies en réseaux

Mair

Organisé par

es Ruraux de FranceMair

Le service haut débit Tooway™, disponible à partir du satellite de nouvelle générationKA-SAT, permet aux foyers situés à l’écart desréseaux terrestres, en zone blanche, d’accé-der à Internet dans des conditions de coût etde qualité de connexion équivalentes à cellesd’une ligne ADSL. Baptisée Campus Tooway KA-SAT, cette cam-

Coup d’accélération pour l’accèsau haut débit en zone de montagneL’opérateur Eutelsat a lancé le 25 avril une vasteopération de formation auprès de 1000 anten-nistes pour les aider à répondre aux besoins,en termes d’appui technique, des utilisateurs du service haut débit Tooway™ de réceptiond’Internet par satellite.

pagne de formation couvrira l’ensemble desRégions du territoire national jusqu’au30 juin. Cette formation répond à une largedemande exprimée par les professionnels del’antenne qui aspirent à élargir leurs activitésen apportant à leur clientèle, pour l’Internet,un service de qualité identique à celui qu’ilsfournissent pour la télévision. Jean-François Frémaux, directeur du déve-loppement marchés et produits au départe-ment multimédia d’Eutelsat l’affirme : « Eutel-sat a la volonté de favoriser l’accès de tous auhaut débit. Grâce au savoir-faire acquis lorsde cette formation, les antennistes labellisésseront parfaitement en mesure d’apporter auxparticuliers et aux entreprises une prestationfiable, adaptée aux spécificités de l’équipe-ment KA-SAT. » Cette opération s’inscrit dans la continuité duprogramme de démonstration gratuite menéfin 2011 par Eutelsat en partenariat avecl’ANEM et l’Assemblée des départements deFrance (ADF). Pour les participants, particu-

Les antennistes labellisés serontparfaitement en mesured’apporter une prestation fiable aux particuliers et aux entreprises. .ROMAN KOROTAEV/FOTOLIA.COM

Page 15: la montagne o

L’ÉLU DU MOIS

3 PLM 228 juin 2012 14

LES

DATE

S

VIE DE L’ANEM

Premier tour des élections législatives

10juin

PRODUITS DE MONTAGNE

MAX RASPAIL : SENTINELLEDU TERRITOIREAgriculteur de métier, éluconseillermunicipal en 1983,puis adjoint en1989, Max Raspailest depuis 1995maire de Blauvac,une commune duVaucluse de 436 habitants étagée entre224 et 831 mètres d’altitude.Il est également impliqué, en tant que membre de son bureau, dans lestravaux du syndicat mixte chargéd’élaborer le schéma de cohérenceterritoriale (SCOT) du Mont Ventoux.Egalement conseiller général du cantonde Mormoiron depuis 2004, date àlaquelle Max Raspail transmetl’exploitation familiale à son fils, il est le président de la commissionaménagement du territoire, agriculture et alimentation de l’assembléedépartementale. A ce titre, il a défendu il y a quelque temps l’attribution auxexploitants agricoles par le départementd’aides à l’acquisition de matérielsd’occasion, au moment où la Régionsupprimait les siennes. Il veille aussi auxinvestissements du conseil général en matière de voirie et de réseaux avecle souci constant d’un apport de confortet de sécurité aux populations locales et d’attractivité pour le territoire.

L’ANEM a reçu le 10 mai un des chercheurs chargésde l’étude sur les pratiques et les aspects légaux del’usage du terme « Montagne » sur les produits agri-coles et alimentaires, engagée pour le compte de laCommission européenne par l’Institut pour lesétudes technologiques de prospective (IPTS)implanté à Séville en Espagne. Cette étude, qui cou-vre onze Etats européens (France, Italie, Espagne,Portugal, Grande-Bretagne, Autriche, Suisse, Rou-manie, Norvège, Slovénie et Slovaquie), recense lespratiques d’étiquetage des produits mentionnant ladénomination «Montagne ». Ensuite elle analyseraces usages et réalisera une typologie, notamment ence qui concerne les abus, puis étudiera les différentsdispositifs légaux qui prévoient directement ou indi-rectement d’utiliser le terme «Montagne » et de leprotéger, ainsi que les éventuelles décisions de jus-tice concernant ce sujet.L’échange informel auquel a donné lieu cette visitea permis de rappeler l’engagement dans la durée desélus de la montagne sur ce dossier et de faire valoirleur attachement à l’objectif d’une réglementationeuropéenne sur l’usage du mot « Montagne » enmatière d’étiquetage. Ils considèrent qu’il doit se tra-duire par une véritable valeur ajoutée pour les pro-ducteurs de montagne, facilement accessible poureux, valorisante pour l’identité des produits, et sedémarquant, sans ambiguïté pour le consommateur,des certifications de qualité.

L’ANEM entendue sur les signes de qualité

DR

Second tour des élections législatives

17juinJournée mondiale de l’environnement

5juin

Coup d’accélération pour l’accèsau haut débit en zone de montagne

liers, très petites entreprises ou établisse-ments publics situés dans douze départe-ments – dont neuf de montagne – de Francemétropolitaine, cette démonstration avait étél’occasion de valider sur le terrain la réalitédes performances du service Tooway™.

Cette opération s’inscrit dans la continuité du programme de démonstration gratuite mené fin 2011 par Eutelsat enpartenariat avec l’ANEM et ADF.

Serge Pilicer, président de Ruralitic :

« POUR 95 % DES ÉLUS RURAUXL’ACCÈS AU TRÈS HAUT DÉBIT EST LA PRIORITÉ À MOYEN TERME »

PLM: Vous préparez la 7e éditionde Ruralitic, toujours à Aurillac, aucœur de la ruralité de moyennemontagne. Quel bilan faites-vousde ces sept années?Serge Pilicer: Il y a six ans, les élusruraux manquaient d’informationsur le numérique et étaient dans l’expectative: quel bénéfice pour le territoire ? quel coût pour la collectivité? L’an dernier, dans

le cadre d’une étude que nous avons conduite, 95 % des élus ruraux ont affirmé que l’arrivée du très haut débit (THD) était leur objectif prioritaire à moyen terme. Fin 2011, le président et la secrétaire générale de l’ANEM ont chacundéposé une proposition de loi rédigée dans les mêmestermes, organisant un déploiement équilibré et coordonné du très haut débit, démontrant ainsi l’engagement des élus de la montagne dans ce combat.PLM: Quel sera le programme de Ruralitic 2012?S. P.: cette année, Ruralitic a pour objectif de mettre lesénergies en réseau pour créer de la richesse et de l’emploilocal (téléactivité, renforcement des lieux de médiationnumérique, intermodalité des transports, implication dumonde agricole dans le développement numérique). La ruralité est une aspiration forte des Français et lenumérique constitue un générateur d’activités facilementlocalisables à la campagne. Au-delà de l’information, Ruralitic 2012 maintient son effort pour mobiliser tous les acteurs, publics et privés, autour du chantier fondamentaldu numérique territorial, qui déterminera les conditions d’un avenir rural, évidemment digital!

28e CONGRÈS : RÉSERVEZ LA DATE !BASTELICA (CORSE DU SUD)LES JEUDI 25 ET VENDREDI 26 OCTOBRE

Plus d’infosur www.anem.org

DR

DR

VELVET

Page 16: la montagne o

TOOWAY™,LE HAUT DÉBIT PARTOUT EN MONTAGNE

Une nouvelle ère s’ouvre pour l’Internet haut débitdes zones rurales grâce à KA-SAT, le satellite révolutionnaireconçu exclusivement pour l’Internet.

www.eutelsat.fr – www.tooway.fr

créd

its p

hoto

s : G

etty

Imag

es /

iSto

ck

Le plus puissant satellite en Europe aujourd’hui, KA-SAT propulse Tooway™ à des vitesses allant jusqu’à 10 Mégabits en réception et 4 Mégabits en émission. Sur 100% du territoire national, et donc 100% des zones rurales, Tooway™ sur KA-SAT est la solution la plus simple et la plus économique pour mettre fin à l’isolement numérique de plus de 200 000 foyers en France.

Les utilisateurs Tooway™ bénéficient de toutes les possibilités du triple play : accès Inter-net haut débit, téléphone et télévision par la même parabole. Les professionnels (PME, artisans, exploitations agricoles) disposent d’offres adaptées leur permettant de se connecter jusqu'à 50 Mégabits.

Grâce à Tooway™ les collectivités peuvent étendre très rapidement leurs réseaux de télécommunications sans aucune limitation géographique ni dépenses en infrastruc-tures.

Ligne directe collectivités : tel. 01 5398 4546Courriel : [email protected]