la montagne o - anem

16
Pas de nouveaux ours dans les Pyrénées La loi de modernisation propose une nouvelle donne aux filières agricoles montagne Le mensuel d’information de l’Association nationale des élus de la montagne Pour la www.anem.org n°208 - septembre 2010 - 5,50 Les élus dressent un bilan en demi-teinte des 25 ans de la loi montagne FINANCES PUBLIQUES LA VALSE DES RAPPORTS DOSSIER KAENA / FOTOLIA.COM

Upload: others

Post on 17-Jun-2022

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: la montagne o - ANEM

� Pas denouveauxoursdans lesPyrénées

� La loide modernisationpropose unenouvelle donne auxfilières agricoles

montagneLe mensuel d’information de l’Association nationale des élus de la montagneP

ou

rla

www.anem.org n°208 -septembre 2010 -5,50 €

� Les élusdressent un bilanen demi-teinte des 25 ans de laloi montagne

FFIINNAANNCCEESS PPUUBBLLIIQQUUEESS

LLAA VVAALLSSEEDDEESS RRAAPPPPOORRTTSS

DOSSIER

KAEN

A/

FOTO

LIA.

COM

Page 2: la montagne o - ANEM

PUBLICITÉ �

DES� INFORMATIONS� UTILES� POUR� LE� PASSAGE� A�LA� TELE� TOUT� NUMERIQUE�

���

• Pour� connaître� la� couverture� TNT� d’une� zone� géographique��Le� site� www.tousaunumerique.fr� :�Le� module� de� test� de� la� couverture� TNT� du� CSA,� accessible� depuis� ce� site,�permet� de� savoir� immédiatement� si� une� zone� est� déjà� couverte� en� TNT� et�si� elle� le� sera� après� le� passage� au� tout� numérique.�Il� suffit� de� saisir� une� adresse� pour� obtenir� sa� couverture� TNT� actuelle,� avec�les� chaînes� disponibles,� ainsi� que� la� couverture� potentielle� post-passage.��Le� 0970� 818� 818� :�Les� télé- conseillers� du� centre� d’appels� Tous� au� numérique� délivrent� des�informations� pratiques� pour� passer� au� tout� numérique.�Ils� peuvent� notamment� vérifier� si� une� adresse� est� couverte� ou� non� en� TNT�et� indiquer� les� modes� de� réception� du� numérique� adaptés� en� fonction� de�cette� couverture.���

• Les� aides� disponibles��Les� foyers� recevant� actuellement,� par� une� antenne� râteau,� dans� leur�résidence� principale,� 6� chaînes� analogiques� ou� moins� peuvent� bénéficier�d’une� aide� financière.��

- s’ils� résident� dans� une� zone� couverte� en� TNT� :�l’aide� à� l’équipement� de� 25€� maximum� pour� l’acquisition� d’un� matériel� de�réception� numérique� et/ou� l’aide� à� l’antenne� de� 120€� s’il� est� nécessaire�d’adapter,� de� réorienter� ou� remplacer� l’antenne� râteau.� Ces� deux� aides� sont�attribuées� sous� conditions� de� ressources.� Le� dossier� de� demande� d’aide�composé� d’un� formulaire� et� des� pièces� justificatives� doit� être� renvoyé� au�plus� tard� 6� mois� après� le� passage� au� tout� numérique� de� la� région.��

- s’ils� résident� dans� une� zone� non� couverte� en� TNT� :�l’aide� à� la� réception� de� 250� €� maximum� pour� l’installation� d’un� mode� de�réception� alternatif� à� l’antenne� râteau� (parabole,� câble,� ADSL).� Cette� aide� est�versée� sans� condition� de� ressources.� Le� dossier� de� demande� d’aide� doit�être� retourné� au� plus� tard� 6� mois� après� le� passage.�

���� �

Page 3: la montagne o - ANEM

4 : ACTUALITÉPierre Jarlier et la contribution des collectivités au Plan BâtimentGrenelle � Le massif d’Uchons’apprête à rejoindre le Morvan

5 : ENVIRONNEMENTPas de nouveaux ours dans les Pyrénées � La stratégienationale de développement durable redéfinie jusqu’en 2013

: AGRICULTURENouvelle donne � L’agriculture de montagne confortée en régions

: 25 ANS DE LA LOI MONTAGNEDes principes plus que jamais fondés � Un bilan en demi-teinte� Pour un Conseil national de la montagne renforcé

: SERVICES PUBLICSContrats santé-solidarité entreparenthèses � Missions élargies pour l’Observatoire de la démographiedes professions de santé

: VIE DE L’ANEM26e congrès : la montagne sur tous les fronts � Le futur plan dessubmersions � Dernières réunionsdépartementales 2010 � L’élue du mois: Annie David

PLMRetrouvez sur le site

www.anem.orgdans la rubrique archives,les numéros précédentsdepuis février 2003

(sauf les trois derniers),ainsi que des informations

complémentairessignalées dans la revue

par ce symbole

A LA UNE : L’état des finances, question centrale de la rentrée

Les rapports sur les finances publiques et leurs perspectives semultiplient. D’autres dossiers, majeurs pour la montagne, figu-rent également au programme de cette rentrée, notamment lamise en œuvre des lois Grenelle ou la loi de modernisation del’agriculture et de la pêche… sans oublier la poursuite du débatsur la réforme des collectivités locales.

Photo : KZENON / FOTOLIA.COM208N U M É R O

7: DOSSIERFinances publiques :la valse des rapports

La loi de finances pour 2010 a supprimé la taxe professionnelle. Avec la dis-parition de l’une des principales ressources fiscales des collectivités locales,c’est toute la fiscalité locale qui est remodelée. Ces changements en profon-deur ont été analysés par plusieurs instances de réflexion. Face à cettemyriade de rapports, l’ANEM a souhaité mettre en exergue les idées fortesdes différents rapports.

L’ACTUDES

MASSIFSEST ENPAGE 6

Pour la montagne est éditépar l’Association nationaledes élus de la montagne,

7, rue de Bourgogne,75007 Paris.

Tél. : 0145221513Fax : 0145221526

Directeur de la publication,directeur de la rédaction

Pierre BretelRédaction

Hervé BenoitAurore DrucbertOlivier Riffard

Conception graphiqueet réalisation

Patrick Maître (GMES)Chargé de communication

Olivier LamoureuxDessinsDom

ImpressionL’Artésienne, 20, rue Tholozé,

75018 Paris.N° de commission paritaire

0114G84199ISSN

0296-7987Abonnement

50 € /11 numéros.Ce numéro a été tiré à 7 600 exemplaires.

Dépôt légal : septembre 2010

GUILLA

UMERO

BINE

T/

FOTO

LIA.

COM

12

11

Une nouvelle ambition pour notre agriculture«Nous pouvons souscrire aux objectifs de la loi de modernisation del’agriculture et de la pêche adoptée mi-juillet par le Parlement. Cette loi

fait de l’enjeu alimentaire une priorité de l’agriculture en inscrivant dans

le code rural une politique globale de l’alimentation. Elle a pour objec-

tif de sécuriser le revenu des agriculteurs en instituant un dis-

positif de contractualisation qui doit permettre d’apporter

plus de visibilité sur les volumes et les prix. Elle renforce

le rôle des interprofessions agricoles et des organisations

de producteurs.

Nous devrons veiller à ce que l’agriculture de montagne

et ses filières y trouvent leur compte, la sécurisation du

revenu des producteurs et la garantie de prix différenciés

pour les productions de qualité étant des conditions indis-

pensables au maintien d’une agriculture vivante et dynamique sur nos

territoires. Les dispositions introduites par les élus de la montagne visant

à développer des circuits courts et à encourager la proximité géogra-

phique entre producteurs et transformateurs devraient y contribuer.

Avec cette loi, dont il conviendra de s’assurer qu’elle sera traduite dans

les faits, la France affirme sa volonté de défendre son modèle agricole,

tout en reconnaissant sa diversité, dans la perspective de la réforme de

la politique agricole commune de 2013. Nous devrons convaincre nos

partenaires européens de la nécessité de réguler les marchés, de remet-

tre au goût du jour la préférence communautaire et de maintenir une

politique de compensation des handicaps naturels, vitale pour l’agricul-

ture de montagne. Nous nous y emploierons avec détermination avec

nos collègues de l’Association européenne des élus de la montagne.»

14

15

EDITODR

Vincent Descœur, secrétaire général de l’ANEM, député du Cantal

Page 4: la montagne o - ANEM

Onze communes de Saône-et-Loires’apprêtent à rejoindre la zone demontagne du Morvan. Une démar -che engagée depuis bientôt six ans,à laquelle l’ANEM est venue appor-ter son appui.

Les onze communes candidates auclassement, regroupées au sein de lacommunauté de communes ArrouxMesvrin (qui en comprend qua-torze), bénéficient toutes depuis1979 du classement en zone de pié-mont. La demande de classementmontagne, activement soutenue parles organisations agricoles, vised’abord une majoration des indem-nités com pensatoires de handicapnaturel (ICHN) des 133 agriculteursde ce territoire, et dont le montantest globalement le double de cellesperçues en zone de piémont. Cechangement est d’autant plus perti-nent que la notion de piémont pour-rait disparaître dans la prochainerévision communautaire de la régle-mentation des zones agricoles défa-vorisées (voir «PLM» n° 203 demars 2010).Le territoire concerné s’étale sur plusde 21000 hectares et correspond aumassif d’Uchon, d’une altitude cer -tes moyenne mais constitué, d’unepart, d’une série de points hauts ali-gnés selon un axe nord-sud avec despentes particulièrement abruptes,souvent boisées, et d’autre part, deprairies vallonnées s’étageant entre350 et 600 mètres d’altitude.

L’étude réalisée par la Directiondépartementale des territoires, pro-duite en début d’année, a été trans-mise en mai au ministre de l’Ali-mentation, de l’Agriculture et de laPêche, avec un avis « sans réserve »de la part du préfet, en même tempsqu’étaient saisis les services duCemagref pour effectuer les calculsdéfinitifs. Ce n’est que sur cette base(attendue à la rentrée) que lademande deviendra officielle etpourra être transmise à la Commis-sion européenne à Bruxelles. L’ar-rêté ministériel de classement nepourra en effet être signé qu’aprèsson approbation.Au nombre des personnalités poli-tiques qui ont appuyé cettedémarche (députés européens etnationaux, présidents des conseilsrégional et départemental) figureHenri Nayrou, président de l’ANEM,qui a rencontré en juillet ChristianGillot et Thomas Thévenoud, lesdeux vice-présidents du conseilgénéral (le premier étant le prési-dent de la communauté de com-munes) qui pilotent le dossier. L’ANEM participera le 9 septembre àBroye à une rencontre départemen-tale organisée entre les communescandidates et celles qui sont déjàclassées montagne.

4 PLM 208 septembre 2010 3

ACTUALITÉ

Les travaux du groupe de travail ont abouti à vingt-huit proposi-tions pour favoriser la mise en œuvre du grand chantier de rénova-tion thermique des bâtiments des collectivités. Elles s’appuient enmajeure partie sur leurs missions de gestionnaires et d’animatrices.Parmi les propositions présentées on trouve la réalisation de dia -gnostics énergétiques pour optimiser les investissements, l’adop-

tion d’une approche globale des coûts d’investisse-ment de fonctionnement et de maintenance (ce quisuppose une modification du code des marchéspublics), l’incitation à la rénovation énergétique avecl’appui de prêts bonifiés, de l’écoconditionnalité desaides ou encore de la création d’un fonds dédié. Lerapport préconise également le développement d’une

« décentralisation contractuelle » qui favorisera les partenariatsEtat/collectivités et les initiatives locales, particulièrement inter-communales, et la sensibilisation du grand public, via la généra-lisation des espaces Info Energie notamment, et la mise en placed’opérations programmées d’amélioration de l’habitat consacréesà la maîtrise de l’énergie.Nombre de ces mesures présentent l’avantage d’être directementopérationnelles car elles font appel à des partenariats déjà exis-tants ou faciles à mettre en place entre principaux acteurs de laperformance énergétique des bâtiments des collectivités, associa-tions nationales d’élus, Agence de l’environnement et de la maî-trise de l’énergie (ADEME). D’autres exigeront des financementsou bien des évolutions législatives. Le rapport devait être remis auministre de l’Ecologie à la rentrée.

Pierre Jarlier présentele rapport sur la contributiondes collectivitésau Plan Bâtiment GrenelleLe 22 juillet, Pierre Jarlier, sénateur du Cantal et ancien présidentde l’ANEM, a présenté au bureau du comité stratégique du PlanBâtiment Grenelle les conclusions du chantier Collectivités, qu’il apiloté durant un an.

28 propositions,pour beaucoupdirectement

opérationnelles.

LES 11ES RENCONTRES NATIONALES DES SAISONNIERSEN NOVEMBRE À CHAMBÉRY

C’est au cinéma Curial, le 17 novembre, et au centre de congrès Le Manège, le 18 novembre, juste avant le Festivalinternational des métiers de montagne, que se tiendront à Chambéry les Rencontresnationales annuelles des travailleurssaisonniers et pluriactifs.Les débats des deux journées de cette 11e édition se focaliseront sur les«Observatoires de la saisonnalité», ce quidevrait permettre de recenser et d’évaluerles expériences conduites en ce domaine parles diverses maisons des saisonniers et

pluriactifs, et d’identifier ainsi les éventuelsobstacles et besoins à satisfaire pour qu’ellespuissent devenir les acteurs d’un systèmed’information et d’observation pleinementperformant dès 2011. Les vingt-cinq ans dela loi montagne, au regard du statut dessaisonniers et pluriactifs, seront égalementévoqués par deux des pères fondateurs de la loi du 9 janvier 1985, Louis Besson etRobert de Caumont.Renseignements: ADECOHD,tél. : 04 92 25 54 [email protected]

Le massif d’Uchons’apprête à rejoindre le Morvan

DR

Une demande qui vise l’augmentationdu montant de l’ICHN des agriculteurs.

Le massif d’Uchon est réputé

pour ses Rochers du Carnaval,

formation granitique classée depuis 1941.

PNR

MOR

VAN

Pierre Jarlier (à gauche) et Philippe Pelletier, président de l’Agence nationalepour l’amélioration de l’habitat (ANAH), lors de la présentation du rapport devantle comité stratégique du Plan Bâtiment Grenelle.

Page 5: la montagne o - ANEM

3 PLM 208 septembre 2010 5

ENVIRONNEMENT

Prenant en principe la suite du plan ours arrivéà expiration, le nouveau projet de préservationet de valorisation de la biodiversité pyré-néenne, présenté aux membres du comité demassif par la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, seveut une stratégie globale en faveur d’un déve-loppement durable de l’aire du massif. Elle neréduit plus les enjeux de la biodiversité pyré-néenne au seul ours brun mais l’élargit à unensemble d’au moins six espèces soit mena-cées (comme l’ours), soit emblématiques de la

région, telles que le lézard oule desman des Pyrénées (sortede musaraigne).Ce changement stratégique estune façon pudique de mettreun terme à la politique de« réintroduction massive etsystématique » pratiquée jus -qu’ici. Sur ce point, la secré-

taire d’Etat s’est exprimée très clairement enaffirmant qu’«il y a eu trop de crispations, tropde problèmes, de heurts lorsqu’on a imposé ce

REPÈRES

Depuis 2004, la France s’est dotée d’une stratégienationale pour labiodiversité qui visait àenrayer le déclin de la biodiversité à l’horizon2010, et remplir sesengagementsinternationaux (conventionsur la diversité biologiquesignée à Rio en juin 1992notamment). Composée d’une dizainede plans sectoriels(agriculture, infrastructures

de transports, forêt, outre-mer, recherche,urbanisme, tourisme…),cette stratégie est en coursde révision grâce à uncomité installé le 9 juillet.Elle s’inscrit désormaisdans le cadre de lastratégie nationale dedéveloppement durable ettient compte desengagements du Grenellede l’environnement (trameverte et bleue parexemple).

LA SAUVEGARDE DE LA BIODIVERSITÉINTÈGRE LA STRATÉGIE NATIONALE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Pas de nouveaux ours dans les PyrénéesLa secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno,a présenté le 26 juillet à Toulouse un nouveauprojet pour la biodiversité des Pyrénées à l’oc-casion d’une rencontre avec les membres ducomité du massif. Lors de cette réunion, elle aannoncé la fin de la politique de réintroductionde l’ours.

plan aux Pyrénéens», ce qui est «néfaste àl’écologie», et que l’écologie devait «se faireavec les populations locales».La population d’ours sera donc maintenue àson niveau actuel, soit une vingtaine d’ani-maux, en misant sur le fait qu’elle puisse sedévelopper naturellement. De nouveauxlâchers ponctuels n’interviendront que pourremplacer tout animal tué par accident.L’effet paradoxal de l’application de cette nou-velle approche, basée sur l’interruption deslâchers, devrait ainsi se traduire par la pro-chaine réintroduction d’une femelle (une ourseespagnole) pour remplacer l’ours slovène dis-paru l’an dernier lors d’un accident de voiture.

A la mi-août, dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, le nombre d’attaques deloups enregistréesdépassait du double cellesde l’an dernier à la même époque. Soit 97pour 310 brebis tuéescette année, contre 43 pour 219 l’an dernier.L’Ubaye et le haut et lemoyen Verdon, entre Allos

et Saint-André, ont été lessecteurs les plus touchés.Des attaques ont étéégalement signalées dansle massif des Monges, en amont du village deSelonnet. Une réunion aété organisée par le sous-préfet de Barcelonnettepour envisager d’accorderaux éleveurs le droit de procéder à des tirs de défense.

LES ATTAQUES DE LOUPS EN FORTE HAUSSE

La nouvelle SNDD couvre les années 2010 à2013 et contribuera à la poursuite des objectifsdéfinis par le gouvernement en matière de bio-diversité, dans le cadre du Grenelle de l’envi-ronnement.Elle fixe ainsi un certain nombre d’orientations,chacune se rattachant à l’un des engagementsissus du Grenelle de l’environnement, telles que« Rendre accessible au plus grand nombre lesproduits et services plus durables », « Soutenirl’économie verte et l’innovation des entre-prises », « Développer la formation du grandpublic au développement durable », « Former

Chantal Jouanno :«L’écologie doit

se faire avecles populations

locales.»

LA STRATÉGIE NATIONALE DE DÉVELOPPEMENTDURABLE REDÉFINIE JUSQU’EN 2013Le Comité interministériel pour le développe-ment durable a adopté le 27 juillet la nouvellestratégie nationale de développement durable(SNDD). Ce cadre s’inscrit dans la droite lignede l’adoption des lois relatives au Grenelle del’environnement, dont il constitue l’une des pre-mières applications.

les décideurs publics et privés aux enjeux dudéveloppement durable », « Renforcer l’inter-modalité et développer des alternatives autransport routier et aérien », ou encore« Réduire les pressions sur les écosystèmes etles ressources naturelles ».Pour chaque orientation sont signalées despistes de mesures qui constituent un pro-gramme ambitieux. Beaucoup d’entre ellesinduisent des moyens financiers qui pourraientne pas être au rendez-vous. D’où cet appel àl’appropriation collective de la SNDD par leministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Déve-loppement durable et de la Mer, Jean-LouisBorloo: « Il appartient à chacun, acteur public,économique et associatif, de se l’approprier afinde construire collectivement les voies d’uneéconomie plus verte et plus équitable, seuleréponse positive aux crises auxquelles notresociété doit faire face pour préparer l’avenir. »Consulter l’intégralité du document surwww.anem.org

Page 6: la montagne o - ANEM

6 PLM 207 juillet-août 2010 3

TOURISME

Une chaudière de 2 800 kW produit 85 %de l’énergie nécessaire au chauffage et à l’eau

chaude de La Plagne Centre.

A l’occasion d’un petit-déjeuner débat sur latrame verte et bleue, organisé le 18 juin à Tou-louse par la Direction régionale de l’environne-ment, de l’aménagement et du logement de laRégion Midi-Pyrénées, la présentation de l’expé-rience engagée depuis 2006 par le réseau desdouze parcs du Massif central, regroupés en l’as-sociation Inter-Parcs Massif central (IPAMAC), apermis de montrer au public une réalisationconcrète déjà bien avancée.Si l’achèvement de la trame est annoncé pour lafin de l’année (elle est actuellement au stade del’identification des corridors écologiques), il afallu, pour en arriver là, surmonter un grandnombre d’obstacles, essentiellement méthodolo-giques. Outre l’enjeu de l’échelle d’une cartogra-

phie au 1/100000e et de ne recourir qu’aux infor-mations disponibles gratuitement, il fallait iden-tifier une batterie de critères fiables et opération-nels : indices de naturalité, d’hétérogénéité, dedensité des cours d’eau, de richesse et d’origina-lité géologique, de rareté.Ce n’est que début 2009 que les quatre phasesd’élaboration de la trame ont pu s’engager: iden-tification de sous-trames, localisation des obsta-cles fragmentant les espaces naturels (réseauxroutiers, réseaux hydriques, urbanisation…), déli-mitation des réservoirs de biodiversité, avantd’établir les fameux corridors qui assurent lacontinuité et la cohérence globale de l’ensemble.Informations:www.trame-ecologique-massif-central.com

MASSIF CENTRAL : Une première trame verte et bleue

MASSIFS

ALPES: JOYEUX ANNIVERSAIREAU PAYS DE SAVOIECela fait cent cinquante ans que lesSavoyards ont affirmé par plébiscite leurdésir d’être français. Par conséquent, les départements de la Savoie et de laHaute-Savoie se sont mobilisés pour fêterdignement ce moment important, quimarqua l’identité savoyarde. De nombreusesmanifestations culturelles, artistiques et festives sont organisées tout au long decette année pour mettre en exerguel’histoire et la richesse du patrimoine desdeux départements savoyards.Un site Internet très complet répertorie tous les événements organisés à l’occasionde ce 150e anniversaire, ainsi que lesdifférents projets assurant la mise valeur du territoire. Il recense également de nombreuses références bibliographiqueset des liens vers d’autres sites retraçantl’histoire des Savoie.Informations: www.150ans-paysdesavoie.fr

VOSGES : DU THÉÂTRE EN PLEINE FORÊT DE MONTAGNE CORSE : NOMBRE RECORD DE TOURISTES EN JUILLETSelon l’Observatoire régional des transports de la Corse (ORTC), lenombre de passagers à destination ou au départ de la Corse a atteintun nouveau record en juillet avec une progression, par rapport à2009, de plus de 5 % personnes (plus de 1,4 million) transportéespar air ou par mer. Le transport aérien, avec le développement des compagnies à bas coûts, a augmenté de 8 %, soit près de deuxfois plus que le transport maritime. De mai à juillet inclus, la Corse,dont la population est de 300000 habitants, a ainsi dû traiterquelque trois millions de passagers. Dans le secteur maritime, c’estla compagnie privée aux navires battant pavillon italien, CorsicaFerries, qui a obtenu le meilleur résultat, progressant de 10 % en dépit d’un tassement des liaisons avec l’Italie et de l’arrivée d’unnouveau concurrent entre Toulon et Bastia, la compagnie privéeitalienne Moby Line. Les deux compagnies françaises délégataires de service public, la Société nationale Corse Méditerranée et laCompagnie méridionale de navigation, ont reculé respectivement de7 et 8 %, notamment en raison de grèves sur le port de Marseille. Un grand débat sur l’organisation du trafic maritime sera organisé à l’automne à l’Assemblée de Corse pour tenter de réformer lesystème d’attribution des aides publiques aux compagnies.Informations: ORTC, tél. : 04 95 51 79 47

PYRÉNÉES : LA RENAISSANCEDE L’OBSERVATOIRE DU PIC DU MIDIL’observatoire du Pic du Midi (Hautes-Pyrénées), naguère promis à la destruction,connaît un renouveau grâce au succès de son ouverture aux touristes. L’œil rivé surla voûte céleste, une vingtaine de personnes découvrent chaque nuit les astresdepuis les terrasses de l’observatoire, à 2877 mètres d’altitude, près de Bagnères-de-Bigorre. Dans la journée, les passionnés de la montagne se pressent sur le sitepour admirer le panorama de la chaîne des Pyrénées sur 300 km, de la Catalogneau Pays basque. Voué à la destruction dans les années 1990, faute de moyens,l’observatoire de Midi-Pyrénées (OMP) a été épargné in extremis grâce aulancement d’une activité touristique qui progresse d’année en année. Ouvert aupublic en 2000, après des travaux se montant à près de 40 millions d’euros, l’OMPa accueilli en 2009 plus de 100000 visiteurs. La billetterie, qui couvre 90 % desdépenses, permet la poursuite de recherches scientifiques de haut niveau. Outreles visites de jour, le site offre depuis 2006 la possibilité de passer une nuit surplace pour profiter d’une vue imprenable sur le cosmos et s’initier à l’astronomie,aux côtés de professionnels qui continuent à traquer les secrets de l’espace. L’hôtel le plus haut d’Europe, qui ne peut accueillir plus de dix-neuf personnes,affiche un taux de remplissage de 97 % l’été et de 71 % sur l’ensemble de l’année.Informations: www.picdumidi.com – tél. : 0825 00 28 77

JURA : LES LAMASÀ LA CONQUÊTE DU MASSIFDepuis quelques années, surfant sur la vague desnouveaux animaux de compagnie (NAC), le lamasemble vouloir se tailler une place dans l’identité dumassif, entre le lynx et la vache montbéliarde. A la foissocial et apte à divers travaux, tels que le port de bât,le défrichage, voire la garde de troupeaux, ce camélidé,aguerri au froid, passionne les particuliers qui lesaccueillent dans leur jardin. Plusieurs structures se sontd’ailleurs créées pour organiser des activités autour deslamas, dont cinq se partagent le « marché » dans ledépartement du Jura. Les amoureux des lamas rivalisentd’inventivité pour les faire découvrir au grand public :zoothérapie, randonnées sur plusieurs jours, baladesd’une demi-journée, visites dans les fermespédagogiques, concours, pique-niques au milieu desanimaux… Les lamas sont ainsi devenus les stars dessorties scolaires et des activités insolites en famille.Toutefois, il semble que les tarifs trop modiquesdemandés pour pratiquer ces activités ne permettentpas aux responsables d’en vivre, et les effectifsd’animaux n’autorisent pas encore de parler d’élevage.Informations: http://les-lamas-du-suran.over-blog.com

Le théâtre de Bussang (Vosges) a en commun avec l’opéra de Santa Fe aux Etats-Unis (Nouveau-Mexique) de disposer d’un fond de scène ouvrant directement sur la nature. La magie qui s’en dégage a ainsi contribué au succès de l’adaptation de Peau d’âne, proposée tout l’été en alternance avec une opérette «barge»,

extravagante et réjouissante. Construit en 1895 entièrementen bois, à la lisière de la forêt, le théâtre du Peuple deBussang est le résultat de l’utopie de l’homme de théâtre,écrivain et poète, Maurice Pottecher, qui souhaitait proposerà la population des spectacles écrits par lui, accessibles auplus grand nombre et compréhensibles par tous.Cent quinze ans après sa construction, ce théâtre de 850 places, dirigé depuis 2005 par Pierre Guillois, fonctionnetoujours et propose chaque été deux créations. Il est également un lieu de formation aux métiers de lascène puisque chaque production associe amateurs etprofessionnels, dans un rapport de deux pour un.N’étant pas chauffé, le lieu vit principalement l’été, mis àpart un seul spectacle hivernal. Les productions estivalespartent en tournée le reste de l’année, soit dans les écoleset établissements sociaux des communes avoisinantes, soitdans ceux des communes qui en ont été partenaires (Liège,Alès, Mulhouse)… ou celles qui en font la demande.Informations: www.theatredupeuple.comPI

ERRE

GUILLO

IS

La trame représentera les continuités écologiques par grandsmilieux (ici prairie, forêt, rivière) reliant des «cœurs de nature»,

zones où la biodiversité est la plus riche.

Page 7: la montagne o - ANEM

3 PLM 207 juillet-août 2010 7

DOSSIER

GUILLAUME ROBINET / FOTOLIA.COM

La valse des rapportsFinances publiques

L’ensemble de ces rapports, ainsiqu’une note plus exhaustive, sont disponiblessur www.anem.org

La loi de finances pour 2010 a supprimé la

taxe professionnelle. Avec la disparition de

l’une des principales ressources fiscales des

collectivités locales, c’est toute la fiscalité

locale qui est remodelée. Ces changements

en profondeur ont été analysés par plusieurs

groupes de réflexion qui ont rendu les rap-

ports suivants:

� « La Maîtrise des dépenses locales », de

Gilles Carrez et Michel Thénault.

� « La Fiscalité locale », du Conseil des pré-

lèvements obligatoires (CPO).

� L’évaluation des effets de la suppression de

la taxe professionnelle sur la fiscalité des col-

lectivités locales et sur les entreprises, de

Bruno Durieux et Patrick Subremon, de

Jacques Mézard et Rémy Pointereau, ainsi que

de Marc Laffineur et Charles Guené.

Face à cette myriade de rapports, l’ANEM a

souhaité mettre en exergue leurs idées fortes.

� La maîtrise des dépenses locales passerait par un gel en valeur des dotations de l’Etat versées aux collectivités territoriales.

� La refonte de la fiscalité locale devra s’accompagner d’un renforcement de la péréquation entre collectivités de même niveau.

� Contre toute attente, les rapporteurs dressent un bilan très favorable de la réforme menant à la suppression de la taxe professionnelle.

Page 8: la montagne o - ANEM

8 PLM 207 juillet-août 2010 3

OLIV

IERTU

FFE/

FOTO

LIA.

COM

Gilles Carrez, député du Val-de-Marne,rapporteurgénéral de la Commission des finances de l’Assemblée nationale

DOSSIER Finances publiques

La maîtrise des dépenses localesL’accroissement du déficit public, qui atteint 117 milliards, soit 7,5 % du produit intérieur brut(PIB) en 2009, a entraîné la constitution d’un groupe de travail sur la maîtrise des dépenseslocales, codirigé par Gilles Carrez et Michel Thénault. Le rapport, rendu le 20 mai 2010, passe enrevue les causes de l’évolution des dépenses ainsi que les besoins de financement des collecti-vités locales. Sont ensuite avancées des pistes d’ajustement des dépenses, qui représentent envi-ron 20 % de la totalité des dépenses publiques.

Rapport dirigé par Gilles Carrez et Michel Thénault

La principale préconisation de ce rapport estle gel des dotations de l’Etat versées aux col-lectivités locales. En contrepartie de cette dis-position, loin de faire l’unanimité, le groupe detravail propose:� l’exclusion de ce gel du fonds de compensa-tion pour la TVA (FCTVA), car ce n’est pas unedotation mais le remboursement par l’Etat dela TVA acquittée par les collectivités locales quiinvestissent;� la prise en charge par les collectivités del’alourdissement des dégrèvements d’impôtsconsécutifs à une hausse de taux qu’ellesauraient votée;� le renforcement de la péréquation qui, selonles économistes Guy Gilbert et Alain Guen-

guant, favoriserait la maîtrise globale desdépenses. Davantage de péréquation assureraitune meilleure adéquation des recettes auxcharges, en limitant le recours à l’empruntpour les collectivités les moins bien dotées, eten modérant les dépenses des collectivités lesmieux dotées.Le rapport propose également d’autres outilspour accompagner les collectivités locales dansla rationalisation de leurs dépenses, tels que lerenforcement du rôle de la Conférence natio-nale des exécutifs (CNE), des instruments decomparaisons et d’étalonnage des dépenses,ou encore la mise en place d’un moratoire pourstopper l’inflation législative génératrice dedépenses supplémentaires.

� Depuis vingt-cinq ans, les dépenses descollectivités locales ont évolué à un rythmeplus élevé que le produit intérieur brut. Les transferts de compétences ne contribuentà cette hausse qu’à hauteur de 60 %.

� Le niveau d’endettement des collectivitésreste toutefois limité. Il représente seulement11 % de la dette publique globale.

� Les collectivités locales recourent à l’emprunt exclusivement pour financer lapart des dépenses d’investissement qu’ellesne peuvent autofinancer.

LE GEL DES DOTATIONS EN VALEURPOUR TOUTES LES COLLECTIVITÉS

DR

Page 9: la montagne o - ANEM

3 PLM 207 juillet-août 2010 9

Le Conseil des prélèvements obligatoires(CPO) met en évidence la complexité et les iné-galités entre les contribuables et entre les terri-toires que génère parfois notre système fiscallocal. Des améliorations sont nécessaires etpourraient se matérialiser par la mise en œuvredes mesures suivantes:� La revalorisation générale des bases d’impo-sition de la taxe d’habitation (TH) et de la taxefoncière pourrait être envisagée tous les cinqans, sur la base de la valeur vénale des biensconstatée lors des mutations.� Il est également proposé de créer une assiettemixte pour la TH, qui intégrerait une part durevenu des contribuables. Dès lors, le nombrede contribuables resterait inchangé. Ce qui,d’après les rapporteurs, assurerait l’acceptabi-lité de la mesure sans alourdir le recouvrementde l’impôt.� Les mécanismes de péréquation devraientêtre renforcés pour une plus grande équité.Le CPO souligne le manque d’efficacité desmécanismes de péréquation qui ne corrigentque la moitié des disparités constatées entre lescollectivités.Le Conseil recommande donc l’augmentationsignificative de la part des dotations péréqua-trices au sein de la dotation globale de fonc-

L’ANALYSE SPÉCIFIQUEDE LA SITUATIONDES DÉPARTEMENTS

DES PRÉCONISATIONSMISES EN ŒUVRELors de la conférence sur les déficits du 20 mai dernier, le président de la République s’est appuyé surles propositions du rapport Carrez-Thénault pourannoncer le gel en valeur des dotations de l’Etat versées aux collectivités locales, ainsi que la mise en place d’un moratoire sur l’ensemble des normes s’appliquant aux collectivités. D’autre part, le fonds de compensation pour la TVA(FCTVA) devrait se soustraire à l’actuelle norme de stabilisation en volume des flux financiers de l’Etatvers les collectivités locales, pour évoluer librement tout au long du budget triennal 2011-2013.

La fiscalité localeRapport du Conseil des prélèvements obligatoires du 6 mai 2010

Le Conseil des prélèvements obligatoires(CPO), qui a succédé en 2005 au Conseil desimpôts, est un organe associé à la Cour descomptes. Il fait le parallèle entre la progres-sion des dépenses des collectivités territo-riales et celle des prélèvements fiscaux,conséquence de l’obligation pour les collecti-vités de présenter des budgets en équilibre.Les rapporteurs estiment nécessaire de réfor-mer la fiscalité locale pour simplifier le sys-tème, réduire les écarts de richesse entre les collectivités et renforcer la péréquationentre ces dernières. Ainsi, le Conseil suggèred’accentuer la prise encompte des capacitéscontributives des contri-buables locaux et derenforcer les mécanis -mes de péréquation déjàexistants, afin d’assurerune plus grande équitéentre les collectivitéslocales.

� Les collectivités locales assurent plus de 70 % de l’investissement public.

� Le produit de la fiscalité locale s’élève à 102,5 milliards d’euros en 2008(soit 55 % des ressources des collectivités).

� Le système fiscal français est complexe et générateur d’inégalités, il existe aujourd’hui plus d’une cinquantaine de prélèvements locaux.

LE PASSAGE OBLIGÉ DE LA RÉFORMEtionnement (DGF), tout en réduisant le nom-bre de collectivités bénéficiaires. Ce rapport préconise également de renforcerles mécanismes de péréquation de la cotisationsur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).Parallèlement, pourrait être approuvé chaqueannée par le Parlement « un objectif de réduc-tion des inégalités entre collectivités », sur labase d’un indicateur, tel que celui mis en placepour les Länder allemands (un niveau derecette par habitant égal à 95 % du niveaunational est garanti).Dans le rapport, sont également exposés lesscénarios examinés mais non retenus par legroupe de travail, tels que notamment la sup-pression de la TH, la spécialisation de l’impôtou encore le recours plus important à desimpôts partagés : TVA ou contribution socialegénéralisée (CSG).

Faisant écho au rapport dirigé par Pierre Jamet,directeur général des services du départementdu Rhône, relatif aux finances des dépar te-ments (voir «PLM» n° 203 de mars 2010 etn° 206 de juin 2010), le groupe de travail traiteces collectivités de manière distincte, du fait de la croissance non maîtrisée des dépensessociales obligatoires dont elles ont la charge et qui grèvent parfois dangereusement leurbudget.Plusieurs pistes de réflexions sont avancées parles rapporteurs comme:� une collaboration plus étroite entre l’Etat etles départements afin d’améliorer la gestiondes dépenses sociales;� le renforcement de la péréquation pouvantse matérialiser par la constitution d’un fondsde péréquation des droits de mutation à titreonéreux (DMTO);� la mise en place d’une procédure contrac-tuelle de suivi des départements confrontés àde sérieuses difficultés.Les conclusions du groupe de travail sont sansappel. Il semble indispensable de maîtriser lesdépenses des collectivités locales mais celanécessite un dialogue renforcé entre l’Etat etles collectivités, ainsi qu’une vigilance particu-lière sur la mise en place de nouvelles poli-tiques nationales pouvant accroître lesdépenses locales.

Fiscalité locale

Ressourcespropres defonctionnement

Emprunt

Concoursde l’Etatet dotations

25%

9,50%10%

55,50%

STRUCTURE DES RECETTES DES COLLECTIVITÉS LOCALES EN 2008

Page 10: la montagne o - ANEM

10 PLM 207 juillet-août 2010 3

Les simulationssemblent optimis - tes quant à l’évo-lution des ressour -ces fisca les descollectivités quibénéfi cieraient deres sources dynamiques (+3.5 % en moyennepar an des nouvelles bases fiscales).Par conséquent, seules des modifications mar-ginales de la loi votée en décembre 2009 sontrecommandées, dont la substance est réperto-riée dans le tableau ci-dessous. Elles portentessentiellement sur le nécessaire renforcementde la péréquation.

DOSSIER Finances publiques

Les trois rapports qui concluent de façonconvergente à un bilan globalement positif de lasuppression de la taxe professionnelle ont étéremis entre février et juin de cette année.� Le rapport supervisé par Bruno Durieux (Ins-pection générales des finances) et PatrickSubremon (Inspection générale de l’adminis-tration), remis au gouvernement le 27 mai, meten évidence les conséquences de la réforme dela TP sur l’autonomie financière et fiscale descollectivités territoriales, ainsi que l’évolutiondes prélèvements locauxsur les entreprises et lesménages.� Le rapport d’informa-tion de Jacques Mézard(sénateur du Cantal) etRémy Pointereau (séna-teur du Cher), rédigé aunom de la Délégationaux collectivités territo-

* Fonds départemental de péréquation de la taxe professionnelle. ** Fonds de solidarité de la Région Ile-de-France.

Les experts plutôt favorablesà la réforme de la taxe professionnelle

riales, a été déposé au Sénat le 23 février 2010.� Le rapport parlementaire sur les consé-quences de la suppression de la TP, supervisépar Marc Laffineur (député du Maine-et-Loire),et Charles Guené (sénateur de la Haute-Marne), a été remis au gouvernement le30 juin 2010.Les conclusions des différents rapporteursdressent un bilan bienveillant de l’applicationde l’article 2 de la loi de finances pour 2010.Les protagonistes s’accordent sur le fait queladite réforme allège les charges des entre-prises de près de 5 milliards d’euros, sans queles ressources des collectivités locales n’ensoient affectées.

Depuis la réforme menant à la suppression dela taxe professionnelle («PLM» n° 202 defévrier 2010), trois missions d’expertise ont étéconfiées soit à des inspecteurs généraux del’administration centrale, soit à des parlemen-taires, pour en mesurer les effets. Les diffé-rents rapporteurs dressent dans leurs conclu-sions un bilan bienveillant de l’application del’article 2 de la loi de finances pour 2010.

DES CRITÈRES DE BONNEGESTION TRÈS CONTESTÉSLe président de la République a annoncé, le 20 mai, son intention demoduler l’attribution des dotations aux collectivités selon des critères de« bonne gestion ». Les députés Marc Laffineur et Charles Guené ontrepris l’idée dans leur rapport etpréconisé qu’une mission, « notammentcomposée d’élus locaux » en définisseles critères. Considérant, comme unemajorité d’élus, que cette mesure remeten cause l’autonomie financière des collectivités, le groupe de travail deGilles Carrez et Michel Thénault l’avaitrejetée en en détaillant les effets pervers.

5 milliardsd’économie pourles entreprisessans affecter

les ressources descollectivités

LES PRINCIPALES MESURES PRO

POSÉES

Rapport Durieux - Subremon Rapport Mézard - Pointereau Rapport Laffineur - Guené

Intégration des critères de ressources et de charges.Recherche du niveau optimal de péréquation pour corriger un maximum d’inégalités, sans pénaliser les territoires dynamiques.

Intégration de critères de «bonne gestion» définis par une mission composée d’élus locaux.

Prise en compte de la totalité des richesses fiscales(ménages et entreprises).

Recherche du niveau optimal de péréquation qui corrigerait un maximum d’inégalités sans pénaliser les territoires dynamiques.

Indexation de la dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle (TP) concomitante à celle des autres dotations de l’Etat.

Consolidation de la richesse des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et descommunes membres.

Instaurer une territorialisation de la dotation globale de fonctionnement (DGF) au niveau intercommunal plutôt que communal.

Attribuer l’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER) au seul bloc communal et rehausser son tarif à 6€/kW (au lieu de 2,91€).

Reversement unique aux groupements qui géreraient la répartition entre communes membres.

Globalisation des dotations de péréquation pour une meilleure lisibilité et une responsabilisation des élus.

Renforcer le lien fiscal entre les territoires et les entreprises industrielles les plus contraignantes pour l’environnement.

Mise en place d’un double mécanisme de péréquationnational et régional (comme l’actuel FDPTP* et le FSRIF**).

Remplacement du potentiel fiscal par un indicateur intégrant de nouveaux critères (revenu global deshabitants ou population).

Organiser la péréquation sur la base d’un double fondsnational et régional.

Création d’un dispositif de péréquation spécifique pour l’outre-mer.

Réaliser un lissage des écarts de dotations verséesselon le régime fiscal des EPCI et harmonisation de ces régimes.

Versement du même montant de FDPTP et de FSRIF en 2011 qu’en 2010.

DREE

F/

FOTO

LIA.

COM

Page 11: la montagne o - ANEM

3 PLM 207 juillet-août 2010 11

AURE

MAR

/ FO

TOLIA.

COM

AGRICULTURE

La loi de modernisation agricole est le qua-trième texte législatif agricole voté en l’espacede dix ans. Elle devrait notamment mettre enplace des outils garantissant aux agriculteursun niveau de revenu décent. Un résultat condi-tionné à de nombreux textes d’application. S’agissant de la contractualisation, celle-cipourrait devenir obligatoire pour l’ensembled’un même secteur de production, soit à l’oc-

casion de l’extension de l’ac-cord interprofessionnel de labranche, soit par l’adoptiond’un décret en Conseil d’Etat.La loi définit certains élémentsfixes de ce type de contrat telsque leur durée, allant de un àcinq ans (ce que ne précisaitpas le projet de loi initial). Ellefait aussi l’obligation aux

Deux aspects fondamentaux d’organisation éco-nomique devraient connaître des évolutionsnotables, avec l’entrée en vigueur de la loi demodernisation de l’agriculture et de la pêche(1).Ils portent respectivement sur l’organisationcontractuelle entre les producteurs et leurs ache-teurs, et sur la couverture des aléas agricoles.

acheteurs de faire parvenir préalablement auxproducteurs une proposition écrite. Ces contrats étant ensuite tacitement recon-ductibles (sauf stipulation contraire), on peutse demander si cela ne contribuera pas, côtéacheteurs, à la stagnation des prix du fait de leur non-révision, dans l’hypothèse d’uneabsence de mécanisme d’indexation. La bonne exécution des contrats sera soumiseà la surveillance des administrations de l’agri-culture d’une part, et de la répression desfraudes d’autre part. Les manquements pour-ront leur être signalés, et une fois constatés, ilsferont l’objet de notification à leurs auteursd’une amende administrative (contre laquelleun recours gracieux sera possible). Une cetainerégulation publique se trouve affirmée là oùinitialement seul le rapport contractuel devaitprimer.S’agissant de la couverture des aléas agricoles,le nouveau fonds national de gestion desrisques en agriculture, auquel cotiseront lesagriculteurs via leurs contrats d’assurance,comportera trois sections. L’une sera consacréeà l’indemnisation des pertes d’exploitationliées aux maladies animales ou végétales, ladeuxième portera sur les aides au développe-ment de l’assurance des exploitations, et la

Mettre en placedes outils

garantissant auxagriculteurs un

niveau de revenudécent.

Une nouvelle donne

L’AGRICULTURE DE MONTAGNECONFORTÉE EN RÉGIONSLa loi de modernisation de l’agriculture et de la pêchedéfinit une politique publique de l’alimentation qui vient enrichir une politique agricole durable oùl’agriculture de montagne devrait trouver toute sa place.La politique agricole de l’Etat sera déclinée en régions au travers des plans régionaux de l’agriculturedurable. L’agriculture de montagne y trouvera un écho particulier sous deux aspects. Tout d’abord parce que ces plans régionaux comprendront d’office un volet spécifique à l’agriculture de montagne. L’Etat y annoncera notamment ce qu’il a l’intention de contractualiser dans les conventions interrégionalesde massif. Les commissions permanentes des comités de massif ont été habilitées à donner leur avis sur ces divers aspects. Par ailleurs, la qualité desproductions de montagne devrait être encouragée grâceà l’action annoncée au titre de la nouvelle politiquepublique de l’alimentation soutenant la proximité desacteurs d’une même filière de fabrication. Cela renforcela crédibilité de la certification montagne, en vue de son hypothétique pratique à l’échelle européenne.

LA PRIMAUTÉ DES ÉLEVEURSSUR LES PRÉDATEURS ENFIN RECONNUEL’article 41 de la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche est venu ajouter un huitième objectif àla politique en faveur de l’agriculture, du pastoralisme et de la forêt de montagne telle que la définit l’article L. 113-1 du code rural et de la pêche maritime. En précisant que cette politique vise à « assurer lapérennité des exploitations agricoles et le maintien dupastoralisme, en particulier en protégeant les troupeauxdes attaques du loup et de l’ours dans les territoiresexposés à ce risque», l’enjeu du maintien d’une activité d’élevage viable en montagne prend clairementl’ascendant sur la préservation des grands prédateursque sont les loups et les ours, visés expressément et considérés comme des risques. Dont acte…

troisième concernera l’indemni-sation des calamités agricoles.Redéfinies à cette occasioncomme « les dommages résultantde risques autres que ceux consi-dérés comme assurables dans lesconditions prévues au troisièmealinéa, d’importance exception-nelle dus à des variations anor-males d’intensité d’un agent naturel clima-tique », lesdites calamités sont exclusivementclimatiques, et ne comprendront pas des fléauxtels que les invasions de campagnols (voir«PLM» n° 207 de juillet-août), évoquées avecinsistance à plusieurs reprises durant le débat.Le ministre de l’Alimentation, de l’Agricultureet de la Pêche s’est néanmoins engagé à man-dater une étude exhaustive de ce phénomène,afin de mieux en cerner les enjeux techniqueset financiers.Par ailleurs, a été créé un nouveau Comiténational de gestion des risques en agriculturequi pourrait être amené à émettre des proposi-tions sur cette question.

(1) Loi n° 2010-874 de modernisation de l’agriculture et de la pêche du 27 juillet 2010 (Journal officiel du 28 juillet 2010). Consultez le texte intégral de la loi sur www.anem.org

Un fonds nationalde gestion desrisques pourcouvrir les aléasagricoles.

DREE

F/

FOTO

LIA.

COM

Page 12: la montagne o - ANEM

12 PLM 207 juillet-août 2010 3

La loi montagne

doit prospérertoujours

et encore.

25 ANS DE LOI MONTAGNE

Dans le cadre de l’évaluation de la loi montagne annoncée lors du Conseil national de la montagne (CNM) du 3 novembre 2009,l’ANEM a été auditionnée, le mardi 29 juin, par trois des cinq inspecteurs généraux chargés de cette mission. A cette entrevue par-ticipaient le président, Henri Nayrou, le secrétaire général, Vincent Descœur, Chantal Robin-Rodrigo, députée des Hautes-Pyrénées,Robert de Caumont, président de l’Association pour le développement économique de la Haute-Durance (ADECOHD) et rapporteuren 1985 de la loi montagne à l’Assemblée, Jacques Blanc, sénateur de la Lozère et président du groupe montagne du Sénat, qui avecJean-Paul Amoudry, sénateur de Haute-Savoie (excusé), avaient en 2002 conduit la mission sénatoriale sur la politique de la mon-tagne, ainsi que le délégué général, Pierre Bretel. Tous ont uni leurs voix pour faire un bilan, certes appréciable, mais qui confirmele besoin toujours crucial d’un traitement différencié de la montagne.

En dépit de leur diversité, les territoires demontagne ont des caractéristiques communesqui induisent des handicaps et des atouts par-ticuliers. Pour les combattre ou les valoriser,des actions ciblées s’imposent. Elles sont d’au-tant plus légitimes que le maintien d’une mon-tagne vivante est d’intérêt national. Ceci implique tout d’abord un « droit à la dif-férence », car nombre de mesures appliquéessur l’ensemble du territoire national ne sontpas adaptées à la montagne, et réciproquement

Des principes plus que jamais fondésTémoin du discours de Vallouise (1) (Hautes-Alpes) du 23 août 1977 et rapporteur à l’Assemblée nationale de la loi montagne en 1984, Robert de Caumont, président de l’ADECOHD, a rappelé avec flamme que les prin-cipes qui sous-tendaient la loi montagne sontnon seulement puissants et originaux, maisqu’ils conservent aujourd’hui tout leur intérêt.

les actions que nécessite la montagne n’ontgénéralement pas de pertinence ailleurs. Un « droit à l’expérimentation » ensuite est es-sen tiel (largement reconnu pour l’ensemble duterritoire) permettant l’adaptation des règlespour apprécier pleinement la pertinence de cer-taines innovations et leur donner ultérieure-ment une force juridique. Puis la recherched’une compatibilité et d’une synergie entredéve loppement et protection serait utile, à tra-vers une définition nouvelle de ces valeurs,souvent opposées lorsque chacune est présen-tée comme exclusive de l’autre (aménageurs« ravageurs » et écologistes « intégristes » se va -lorisant mutuellement…). Devraient s’imposer la volonté des responsa-

bles montagnards de re prendre la maîtrise du développement de leur territoire, grâce à la décentralisation, dont le corollaire estl’intercommunalité (que l’ANEM a toujourspromue), et la mise en place de ni veaux dedélibération pertinents (le «massif ») pour l’éla-boration de diagnostics, de projets et parconséquent d’une planification interrégionale.Il convient enfin de rappeler, que si la loi dude 1985 est principalement destinée à la mon-tagne, une bonne part de ses dispositions estd’application nationale. Cette particularité, quipourrait apparaître comme une contradiction,illustre au contraire le fait que, dans certainsdomaines, la concentration des problèmes enzone de montagne a légitimé des expérimen-tations profitables à l’ensemble national.

Le maintien d’une montagne vivante est à l’évidence un enjeu

d’intérêt national.

ANK

/ FO

TOLIA.

COM

(1) Dans ce discours fondateur, le président Valéry Giscardd’Estaing, accompagné de son secrétaire d’Etat à l’Agriculure,Jacques Blanc, se prononçait en faveur d’une montagne«vivante, active et protégée».

L'audition du 29 juin a permis aux élus de s'exprimer sur les différents aspects de la politique montagne d'aujourd'hui

en pointant succès ou insuffisances de la loi de 1985.

Page 13: la montagne o - ANEM

3 PLM 207 juillet-août 2010 13

La loi de 1985 est garante de certains acquisau profit de la montagne. Elle confère à ces ter-ritoires une reconnaissance juridique sur la -quelle se fonde une politique publique prati-quant la solidarité nationale envers eux etconforte des mesures d’aide publique à desti-nation des agriculteurs de montagne, en contre-partie d’aménités reconnues d’utilitépublique. Elle a aussi permis, à par-tir du milieu des années 90, le déve-loppement d’une dynamique ascen-dante des massifs, avec la signaturede conventions interrégionales demassif. Elle a même conduit le légis-lateur à créer un code de la montagne, dont laréalisation est en jachère. Cependant, au regardde l’actuelle situation socio-économi que, lesrésultats sont mitigés et très divers d’un mas-sif à l’autre ou d’une vallée à l’autre.Un des aspects importants du diagnostic est leretour d’un solde positif de l’évolution démo-graphique en montagne. La montagne consti-tue sans doute, avec le périurbain, une des des-tinations principales du retour au rural. Encorefaut-il nuancer ce constat en fonction des mas-sifs, certains territoires continuant à pâtir detrès faibles densités de population. Qu’il s’agisse d’innovation, de tourisme, deproductions de qualité — produits alimen-taires d’appellation d’origine protégée (AOP)ou de technologies de précision—, les atoutsdistinctifs de la montagne subsistent et lui don-

Un bilan en demi-teinteEn plus de vingt-cinq ans, les apports de la loi montagne sont manifestes, même si lecontexte, tant sur le plan législatif que socio-économique, a beaucoup évolué.

nent apparemment une image de prospéritéqui tient souvent le rôle de l’arbre qui cache laforêt. Par exemple, le dynamisme des stationsocculte fréquemment les difficultés dans la viequotidienne des travailleurs saisonniers. Par ailleurs, il y a consensus sur le fait que lesagriculteurs assurent à un moindre coût unegestion efficace de l’espace montagnard, touten y perpétuant une activité économique. L’agri-culture reste donc le socle insubstituablede l’économie montagnarde. Cependant, latendance globale à la réduction des effectifs

agricoles se poursuit, fragilisant àmoyen terme la base même de lapolitique de la montagne. Enfin, d’importantes mutations de lasociété ont profondément changé lecontexte dans lequel évolue le mon -de montagnard : retrait territorial

progressif d’entreprises nationales exerçant desmissions de service public telles que La Posteou la SNCF, du fait de l’évolution de leur sta-tut et/ou de leur organisation, révision géné-rale des politiques publi ques (RGPP), appari-tion de la politique des zones de revitalisationrurale (ZRR), mutation de l’économie, notam-ment dans le secteur tertiaire, faisant du télé-travail et de la pluriactivité des réalités plusrépandues et mieux comprises… La création du conseiller territorial devraitmodifier la représentation des spécificités terri-toriales au sein des collectivités, qu’il s’agissedes intercommunalités, des conseils générauxou des conseils régionaux. Ces évolutions expli-quent que plusieurs textes de lois ont complétéou modifié la loi initiale de 1985 et qu’une nou-velle actualisation du texte ne serait pas de trop.

REPÈ

RES

UN TEXTE MODIFIÉ À DE MULTIPLES REPRISESDe nombreux textes législatifs sont venus compléter, améliorer ou réviser la loi montagne du 9 janvier 1985. Parmi ceux-ci, on distingue notamment les lois:

� n° 95-101 du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l’environnement� n° 99-574 du 9 juillet 1999 d’orientation agricole� n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbain� n° 2001-602 du 9 juillet 2001 d’orientation sur la forêt� n° 2003-590 du 2 juillet 2003 urbanisme et habitat� n° 2005-157 du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux.� n° 2006-11 du 5 janvier 2006 d’orientation agricole

Bien que la loi prévoie que le CNM doit se réu-nir au moins une fois par an (1), depuis l’origineses réunions sont espacées de deux à trois ans,certaines sans contenu réel, simplement susci-tées par le renouvellement de quelques mem-bres… Avec constance, les élus réclament lerespect du rythme annuel voulu par le législa-teur. Il semble que la fréquence prévue serarespectée cette année. Pour éviter que cette annualité se distende ànouveau, les modalités de convocation etd’établissement des ordres du jour pourraientêtre révisées afin de confier au président de lacommission permanente une autorité accrueen la matière, en dépassant la pratique actuellede concertation informelle (par exemple, droitde convocation du président de la commissionpermanente dès lors qu’il disposede travaux conclusifs à soumettreà l’approbation du CNM plénier,possibilité de représentation duPremier ministre en cas d’empê-chement).Par ailleurs, à l’instar d’autresconseils nationaux, le CNM pour-rait renforcer sa fonction consulta-tive en étant obligatoirement saisipour avis de certaines questions. La loi le pré-voit déjà pour ce qui est de l’informationannuelle relative aux dépenses du fonds natio-nal pour l’aménagement et le développementdu territoire (FNADT), mais il conviendraitd’en obtenir l’application, d’en étendre lalogique et de donner un support formel à cesavis pour que le public puisse les consulter. L’approche nouvelle des travaux de la com-mission permanente permettrait d’envisager lacomposition de groupes de travail thématiquespermanents, comme cela se pratique par exem-ple au sein du Conseil national de la consom-mation (CNC), qui se réunit quatre fois par an.

(1) L’article 6 de la loi montagne dispose en effet que le CNM« est informé, chaque année, des programmes d’investisse-ment de l’Etat dans chacun des massifs de montagne », ce quilaisse entendre une réunion annuelle minimum. L’article 4du décret n° 85-994 du 20 septembre 1985 pose explicitementcette règle: « Le Conseil national de la montagne se réunit aumoins une fois par an sur convocation de son président).

POUR UN CONSEILNATIONALDE LA MONTAGNERENFORCÉUn des apports notables de la loi montagne est la création d’institutions spécifiques aumonde montagnard chargées d’accompagnerl’application de la loi, et plus globalement lapolitique de la montagne. Le Conseil nationalde la montagne (CNM) est la plus embléma-tique d’entre elles. Mais, selon l’ANEM, ellemérite d’être renforcée.

L’agriculture restele socle

de l’économiemontagnarde.

Les élusréclament lerespect durythme annuelvoulu parle législateur.

ANEM

Page 14: la montagne o - ANEM

14 PLM 207 juillet-août 2010 3

SERVICES PUBLICS

Les contrats solidarité-santé stipulaient que lesmédecins des zones surdotées auraient obliga-tion, à compter de 2012, d’assister leurs col-lègues des zones sous-dotées. A défaut d’unetelle assistance, ils auraient été astreints au ver-sement d’une contribution de solidarité pouvantaller jusqu’au montant du plafond de la Sécuritésociale, destinée à financer des mesures d’inci-tation à l’installation dans leszones sous-dotées.L’organisation de l’aide entreles médecins des zones sur-dotées et ceux des secteurssous-dotés s’est vite révéléecomplexe à mettre en œuvre.Traduire ce type de dispositifsur mesure dans un décretd’application s’est avéré unexercice impossible. De plus, les syndicatsmédicaux, hostiles à la contribution forfaitaire,ont fait valoir qu’une telle mesure cadrait malavec la volonté affichée par le gouvernementde revaloriser la médecine générale.Ce message semble avoir été entendu au plushaut niveau de l’Etat, car lors de la présenta-tion des mesures du dernier comité intermi-nistériel d’aménagement et de développementdes territoires par le Premier ministre, ce sontdes dispositions incitatives qui ont été exclusi-vement évoquées.

Un des temps forts du 26e congrès de l’ANEM à Pontarlier sera consacré à l’adaptation des servicespublics à la montagne.Cette table ronde,programmée le 21 octobreentre 16h30 et 18heures,abordera la questionfondamentale de l’accès àdes soins de qualité et deproximité dans les zonesde montagne. Plus d’un anaprès l’entrée en vigueurde la loi HPST du 12 juillet2009, cet atelier sera

l’occasion de présenter lanouvelle architecture de lagouvernance hospitalière,avec notamment lacréation des agencesrégionales de santé (ARS).Les élus de la montagnene manqueront pas desouligner la nécessité delutter contre les désertsmédicaux et contre lafermeture des petitshôpitaux pour des raisonsuniquement comptables,au nom du principe d’égalaccès aux soins.

Missions élargies pour l’Observatoirede la démographie des professions de santé

Contrats santé-solidarité entre parenthèsesRoselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santéet des Sports, a annoncé le 25 juin dernier lamise entre parenthèses du dispositif descontrats santé-solidarité, instauré par l’article 43de la loi du 21 juillet 2009 portant réforme del’hôpital et relative aux patients, à la santé etaux territoires (HPST).

Un décret du 13 juillet(1) redéfinit les missionsde l’Observatoire national de la démographiedes professions de santé, dans un contexte oùla question de la lutte contre les déserts sani-taires est de plus en plus au cœur des préoc-cupations des citoyens. Cette instance a désormais pour mission deproposer aux ministres de la Santé et desSports, et de l’Enseignement supérieur et de laRecherche, à partir des propositions des comi-tés régionaux, le nombre et la répartition deseffectifs de professionnels de santé à former,par profession et par spécialité, et par région.C’est le directeur général de l’agence régionalede santé qui présidera le comité territorial,composé du président du conseil régional, des

doyens des facultés de médecine, du présidentde chaque conseil régional de l’Ordre, de repré-sentants de l’hospitalisation publique et privée,d’un représentant des médecins en formation,du président de chaque union régionale desprofessionnels de santé et d’un représentantdes associations de patients agréées.Les missions du comité territorial portent sur lacollecte et l’analyse des données, la réalisationde diagnostics régionaux et les propositionsd’effectifs dans les filières de formation. Chaquecomité présente tous les ans la situation régio-nale de l’offre et de l’accès aux soins à la Confé-rence régionale de la santé et de l’autonomie.

(1) Décret n° 2010-804 du 13 juillet 2010,JO du 16 juillet 2010, page 39.

RENDEZ-VOUS À PONTARLIER LE 21 OCTOBRE POUR DÉBATTREDE L’ACCÈS AUX SOINS

Les syndicatsmédicaux

et le conseil de l’Ordre hostiles

à la réforme.

Le rapport sur la médecine libérale, remis auchef de l’Etat par le président du Conseil natio-nal de l’ordre des médecins, va dans le mêmesens en proposant de supprimer le contratsanté-solidarité, jugé peu opérationnel, demême que l’obligation pour les médecins libé-raux de déclarer leurs congés, dans le cadre dela continuité des soins. Cet ajournement ressemble donc à un enterre-ment, même si l’article 43 de la loi HPST nedoit toutefois pas être abrogé. Le maintien decette mesure virtuelle est un argument de poidspour les pouvoirs publics lorsque la ministreprésentera le contenu du contrat entre l’agencerégionale de santé (ARS) et les médecins, basésur le volontariat, avec des contreparties pourles praticiens.

CHLO

ROPH

YLLE

/ FO

TOLIA.

COM

Page 15: la montagne o - ANEM

3 PLM 207 juillet-août 2010 15

Membre du comitédirecteur depuisoctobre 2008, Annie David,acheteuse eninformatique deprofession, estentrée en politiqueavec déterminationen 2001, à l’âge de 38 ans, se faisant élire la même annéeconseillère municipale de Villard-Bonnot (7300 habitants) et sénatrice de l’Isère,devenant ainsi la benjamine de la HauteAssemblée. Membre de la commission desaffaires européennes(1) du Sénat, et vice-présidente de la commission des affairessociales, elle accorde une attention touteparticulière à la dimension sociale desdossiers, considérant que celle-ci est enmontagne encore plus sensible etstratégique que dans les autres territoires.C’est ainsi qu’on la retrouve très investieaussi bien dans les conflits sociaux de sacirconscription (elle a été très présentedans les négociations sur les réductionsd’effectifs de l’entreprise Carterpilar), quelors des débats législatifs au niveaunational, tels que ceux sur l’évolution dustatut public de La Poste, la réforme deshôpitaux encore celle des collectivitéslocales. Elle est notamment l’auteured’une proposition de loi visant à interdireles licenciements boursiers.

(1) Anciennement Délégation pour l’Unioneuropéenne, elle a un rôle d’information et decontrôle sur les activités européennes mais n’est pas une des six commissions permanentes quiexaminent les lois avant leur passage en séance.

C’est dans le théâtre Bernard-Blier de Pontarlier que se tiendront

les débats du 26e congrès.

Réforme des collectivités, loi de modernisation de l’agricul-ture, Grenelle 2… sujets majeurs sur lesquels l’ANEM a sufaire entendre la voix de la montagne, alors même que lebilan des vingt-cinq ans de la loi montagne est en coursd’achèvement.Une des questions essentielles du débat sur la réforme descollectivités territoriales a porté sur la création du conseillerterritorial. Autres questions soulevées: le refus du seuil mini-

mal pour créer une intercommunalité, la repré-sentation des territoires de montagne, lesdomaines de compétence des différents niveauxde collectivité après la suppression de la clausegénérale, les financements croisés et la part d’au-tofinancement…Dans un contexte de crise économique et finan-cière internationale, l’agriculture de montagne adû, une nouvelle fois, défendre sa spécificité. Lebilan de santé de la PAC et les principes arrêtéspar la loi de modernisation de l’agriculture et dela pêche constituent des points d’appui non négli-geables qu’il convient désormais de valoriser.

L’entrée en vigueur des lois Grenelle 1 et 2 va se traduire parla mise en œuvre de la trame verte et bleue, qui modifiesubstantiellement notre approche du territoire dans de nom-breux domaines, notamment celui de l’urbanisme.Parmi les autres textes importants, la loi du 9 février 2010relative à l’entreprise publique La Poste et aux activités pos-tales, portant obligation pourLa Poste de maintenir 17000points de contacts sur l’en-semble du territoire; ainsi quela loi Pintat du 17 décembre2009, qui a notamment créé lefonds d’équité territoriale sanscondition de ressources, pourpalier la fracture numérique.

AGEN

DAVIE DE L’ANEM

26e CONGRÈS

La montagnesur tous les fronts

EN BREF

La montagneest plus que

jamais appeléeà se mobilisersur tous lesfronts pour

maîtriser sondestin.

Commission montagneet zones défavorisées

au siège de la FNSEA à Paris

1erseptembre

Etats généraux de l’eauà Megève

jusqu’au 23 septembre

22 septembre

La montagne dans le futurplan des submersionsLe 14 septembre se tiendra au ministère del’Ecologie, de l’Energie, du Développementdurable et de la Mer, une réunion de concerta-tion avec des représentants des élus locaux etdu monde socio-économique au sujet du pro-jet de plan national des submersions marineset des crues rapides. Ce plan, qui fait suite à la tempête Xynthia, veut insuffler une dyna-mique en faveur des 8000 km de digues flu-viales et des 1000 km de diguesmarines, au travers notammentd’une meilleure maîtrise de l’urba-nisme, de l’efficacité de leur obser-vation et de leur entretien. Cette concertation sera l’occasionde rappeler la spécificité monta-gnarde, notamment la nécessité deconcilier aggravation des risques desubmersion par les phénomènesgravitaires, et de disposer par ailleurs d’espacesviables et sécurisés pour l’urbanisation.Un comité de pilotage pluripartite chargé dusuivi du plan sera également mis en place àl’issue de cette concertation. Des premièresopérations de renforcement d’ouvrages pour-ront ainsi être sélectionnées d’ici fin 2010.

Dernières réunionsdépartementales 2010C’est avec les départements de Saône-et-Loire,le 9 septembre (dans une configuration par ti-culière – voir p.4, «Le massif d’Uchon s’ap-prête à rejoin dre le Morvan»), puis avec ceuxdu Vaucluse et de l’Hérault, le 10 septembre,que s’achèvera le cycle de réunions départe-mentales 2010. Ce sont des rencontres privilé-giées et indispensables entre les représentantsde l’Association et ses adhérents. Une nouvelle série de réunions sera entaméeaprès le 26e congrès et l’installation du nou-veau comité directeur, à partir du printemps2011. Cette année encore, elles ont permis deconfirmer les thèmes qui vous mobilisent etvous préoccupent, une nouvelle inquiétude surla réforme des collectivités venant s’ajouter àcelle du retrait des services publics.

� Bureau de l’ANEM� Concertation interrégionale sur le plan

national d’adaptation au changement climatique à Lyon

29septembre

ANNIE DAVID : L’EMPLOI AU CŒUR DE SON ACTION

L’ÉLUE DU MOIS

DR

Rappeler laspécificitémontagnardeface auxrisquesd’inondation.

3es Rencontres des populationsdes montagnes du mondeà Oloron-Sainte-Mariejusqu’au 3 octobre

25 septembre

VILL

EDE

PONT

ARLIER

Le 26e congrès de l’Association, qui se déroule cette année àPontarlier (Doubs), aura pour thème «La montagne sur tous lesfronts pour maîtriser son destin». Un intitulé on ne peut plusjustifié au terme d’une année riche en dossiers d’actualité signi-ficatifs pour la montagne.

Page 16: la montagne o - ANEM

16 PLM 207 juillet-août 2010 3L’énergie est notre avenir, économisons-la !

De l’imagination. Des solutions.

C.G

.P. P

RIM

AG

AZ

- SA

au

capi

tal d

e 42

441

872

-

542

084

454

RCS

PARI

S - C

rédi

t ph

otos

JB

THIE

LE -

Rem

erci

emen

ts à

M. L

e M

aire

de

CON

DA

T, M

. Jea

n M

AG

E.

Chez Primagaz, vous profitez de solutions innovantes et de conseils personnalisés pour optimiser le budget énergie de votre commune, tout en préservant l’environnement. Un Conseiller Énergie et des solutions gaz, compatibles avec des énergies renouvelables, c’est plus d’efficacité pour vos administrés et votre commune.

*

PG255-AP MAIRE BTOB 210x280.indd 1 7/07/10 11:45:10