la métemphycose de theophile, ou le transport de son ombre en divers corps
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XVII siecleTRANSCRIPT
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La Mtemphycose("sic") de Thophile, ou
le transport de sonombre en divers corps
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La Mtemphycose ("sic") de Thophile, ou le transport de son ombre en divers corps. 1626.
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L A
METEMPHYCOSE
deTheophile,
OV LE TRANSPORT DE
SON OMBRE EN DIVERS CORPS.
M. DG. XXVI.
-
3A ij
*La Metcriphiccfe de
Thophile, o le tras- 1
port deTon Ombre
eri diucrsGor
ps.
.en ditjers Corps.,.
i
! i~nn~.9 l"
L efloic iour&defia 1 Au-
rore auoit quitt la cou-
che de so vieil ialouxT-
,on3tefpandans des lar-
mes sur la terre, en tefmignagedu regrec qu'elle aUoirad estre tro-
pee par fonittopuifTance,' & par ses
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4froid eurs : Et les fleurs & les her-
be s des iardins & des prez est oientcoi uertes, d\ne (i-euraufli blan-
che que la ne ge, comme Megeie&: fe< furies prinrent la resolution
de retourner ai'x*Enfers, conten-
tes ce la vengeance quelles auoiet
prinse, deeluy quileconfioit tat
en la vanir de sa lagefle:mais l'om-bre de Thcophile ne voulut pasIl urs faire compagnie, ce n'etf pasfans raison ( ce dit il) que les Ames
font amoureuses des corps, car les
p utieso-.t del'inclination le reu"
i1r Iv tir rotai, & J ^ymant n'attire
Iloi-ir le ferauec tant d'effort, les
) er es ne Raccrochent point auxiiiu,*ailles &la vigne n enlafle pointIci O nieiux si ellroittement, les
Berges n'embraHent point celles
quiLaymen^auec tant de passion.
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TA rj
que les mes se lient aux corps anee
affedtion, que ce mariage cil Jiifi -cile reCoud rc, qu'elle violence
faut il faire pour rompre Icsiiaiias,
qui les garrottent,qu'lis con>Ti5tvte ouffre la nature) lors que faut
faire vn diuorceeternel , & vne fc-
paration des parties si bien vu es.
Combien a eilc de reflenumensencelle mort, com bien de larmes ref-
pand elle pour lesotiurages quelle
produit,lors qu'eue les refont r,son
regret ell aulh grand qu'il efl fe-
, et cc.. 31.1fli violent, qu'il cil necef*ta i t'e. Et fans doubte, n'efloic quela morteft vn principe d'vne aurre
vic,&que la corruption ell leche-
tnin pour aller a la gerie ratio .^eilo
prendroit les armes pour nous d-
fendre de la rigueur du dessin ,sen d re * du dc f rin ,
-
6mortalit, helas : qu'vn tombeat
eil rnfl:c,qu'vno lame, de cuiure ci-
zelec d'epitaphos est froide , que
Japp^rcildes Funerailles cft affreux
queia couleur noire que l'on por-te par ceremonic offfe mes yc-ux.!
elic fait plus d'effort dans mon x-
me, que la mort mefrne., auili n'est
elle plsfi agreable^que celle que les
amans portent, comme le fimbole
de leurs pallions oc que celle queles Bergers changent & entremes-
lent ielon leurs aduaneures,:que les
bouquer ou les rameaux d'vu Cy-
prs pailiiTant me defplaifent^aufinefont Js pas si beaux ny si ordo-
rants que lesguirldes faites de ro-
fwS, de pafleuelours & d'oeillets*
que ces oraisons funebres, qui
flattent si doucement la vanit
tnennuyenc : Iaymerois mieux
-
*fonfFrirviuant la rigoureuse cenfu-
re du Pere Garance des hyppo-conares, que de gouster mort les
tadrs douceurs de ces louages, im-
perceptibles l'ombre & la cen-
dre5les nrcstriphauxjcs ft^tues i& Iesco,lofl* e s.)d d* iecs ,a la mmoi-re de ccuy ,qui vole comme vn a-
tome dans le Royaume de la nuirjne m agrent point, Vn bucher,vne bierre, & vne vrne, (ont capa-blesde troubler monefprit: helas
quel a vie cil belle, que le monde
cil-beau-,que les faifonsqui s'entre-
fuiuent d'vn ordre si regl font a-
greables : qu1! y a de eontentemet
veoirvn arbre reueftu de fleurs &
dfeilles au printemps, que la ri-el-ri p s , qac la ri-
gueur de l'hyuer auoit despouills
qu'il^f^glainra voir vne
dcui-
le ^mUrei^ grauec) dans son fcf-
-
1cotcc, croistre a mesure que le tro
groflit & considerer de lourcji
lour, le changement que !a nature
f aux fruits.& aux herbes, qu'ilY a de dclices ameturer les ombres
du Soleil, & d'en "ecogno stre l
Jiuelflt lelon les climats & flon
les faisons, Puisque doncquc les a-
mes ont tt d'inclination te reu-
n r leurs ccrps J refbluons
KOU chercher Je nostre,pour re
uure. dr pourmourir en cor es vnptoisjt ;rdt point tant hors de pro-
fo..de descendre deux fois aux en-
fes&dc pafferlefleuuc d' Acheio:Hercule a fait ce voyage encore
qu'il n'ayt point subi la rigueur du
dessin, nee visite son Pere An-
chife, soubs la conduitte de la Sy-t!!e encore qu'il fut envie.
Apres que l'ombre de Tho-*' - ~tphile
-
9B.
phile, cur prins la reiblucion der chercher son corps, cjui cftoienfeucli , il s'en alla au lieu biidloit son tombeau /tirais il le ren-
contra des ja trop duanc>< l
corruption & a la pufiture ,
tFop ellongndela vie , qu-'il luy
vouloit donner,
ha? tes
miferable^defpouiilsdu dcfliti & .du Xorr
ce dit il) en
sospirant, la^horreui*-de veoirlestnalheureufesrefigues'
de mon corps, cjtfjd a priuatioiihalte la diftrion, ce n'tft ptiSje que i'ay laisse,
cet ceil n'est pluscapable devoir n'y de rceuoir la
vertu vihrellc, (on r,al Il n, eftf
trop (ombre, & trop cliahg,c estebouche n'a plus son Corail, ny Ion
vermeinon) & ne retient pas mef-
me sa figure ce bra n'elt plusnrueux n'y ptiiflant pour auoir
-
10
ti
moupement.. car le froid de la
mort la rtop cllgourdi, ses jam bes
font trop alterez pour fuppoater
le btiment ,le cur qui cft le
principe& la source de la vie ,
n~ n : ptus capa b le de teceuoir len, e fl, - p luscapable
de receuoir le
eiV quila perdu, car il commance
aic;fmdreylefangqui est glac,
os( hang* en ferre : en fin la vie ne
peut feioi idre vne mort si eslon-
gn ofp premier estre, le m'en
iray donc chercher vn corps estra-
ger, parmy
les hommes, ou parmyr
les animaux^ jjnaisil fault qu'il y
^t^ropprtipn &rapppttentre la
rrme ^Upiapicre, il n'importe,3 r!ier?fxay par violence
ce qui de-
ifrojc ellre par nature, ie contrain-
dra les corps l'obeissance, com-
me s-ilzmgftpient propres'& na-
ticis^queficq feiour m'ennuye,
-
Il
B ij
le me mettray entre les fubfaiics*
de l'air, ou des eauesJ ttoftie friyle Lucain , tantost iapparoiftayaux (u pet fhticux, tantoil ie 'rert-
dray vne maison inhabite par le.'bruit que i'y feray,& par les inque-tudes, que ie donneray
-ceux
Que la crainte affbibhc , ie ferayi'hoste dvn Palais. ) ou d'vnetour
ruin lia peur des femmes &dcseu fan s le me tranfportray aufi
1-legereme ne que la pensee, en tbS
lescoins du monde,prury v.oirc,& i 11 fuhtmtetout ce qui se pafl~ si Il fubtifite
de l'air m'o& ense , KtmmePayes
eaues,& me mefleray auec Ici po f-fons3ie prndray paifrrcouli'.dasl'Ocan arrofans les fleurs qui fe- -ront sur h riue3& si le cours con-
tinuel nae fatigue, ic me repose-1raydans les-veinesdVn chesne ses
-
nracines feront mes heueux> son
rronc fera mon corps, son elcorc
fera ma peau , ses nuds feront
nies os, sa vegeratiue (era mon
ame 8c ma vie , & la feiue mon
lng, que fii'a.pprehendc les inco- -
irioditez deThyuer & si le desire
'cHre cnvn estr:r,infenfib!e&(em^blable a la mort i'habiteray dans la
duret des rochers & des cauer.ncs.
n'ayant ny vie ny mouuernent
ie n'auay que la feullc voix de l'E-
cho qui repetera plustost les plainstes des trangers, que les mienes
propres: si l'infenubilit des ro- ,
cher m nnuye ,ie les a bandon-
Heray& prendray le,. corps des oi-
feaux, &ievoleray J'arbre en ar-
b, en la faison du printemps: tX;
tanteft ie feray vnRoignol han-r
tapt rcprinfesjemal-beurariiue
-
Il
Philoftiel ,tantdftic prendry
corps d'vfte hyrondclle & rac -om -
teny Ittiaduantures de Tercc.f:n
finiinV&fbie t en route la natta-
4 ie ne Preincla fi~l1r & erc dontiene prcincla figur & 16
corps.Ce pendant Mc~ere arriiid
aux enfers auec ses furies *tjicomte au Pere Coton ce qti) eifccnt
airiuau Pre Garaflc , c'est vrd
chose eftrarge ) luy dit e le, que1, s hoiniies tont f'l dcf'rei;, Iczles hommes (ont si defreilefc :
qu'ils-ne veulent point le rduire
la raison, ny rteongnoiitre Ici
puifiances fupeneurrs s 11 y a vrt
dentre vois, quia cft si of & si
hardy de publier entre lts morte 's
que ie ne puis troubler la fagtlfc;
que la Philosophie Stoicquea r-du l'cfprcuue de tous les accidcng
& que mes furis rcleunt de cito
-
is
R ii
prudence,qu'il establit en Vttd::-'
gre si (minent qu'il n'y a q> e eCiel
qui la puifl dellruire auc. vn
grand effort & ne^nmoins, : luyay said re(Ten ir les efFcts. dc ma
grandeur, il court maintenanr co -
me vn furieux aprs [on ombre,
croyant pourfulure Theophile;M 's encore que sa fureur reimoi-
cn non pouuojr aux ruorrels,n mmoms Li Soriet rEquuoc-
c n r &:di r i que c'est la gr ndfc Set oiufe fcice qu'le t'roubk & quen e sur es lent de l'imagination &o-d* inujntiondes Pote,plustostr-dz la vc rit, mais ie iurs par mes
ierpen. & par mes flamber, ux de
e, l' fpOIX cv de uffre, que si l'emends
(es reproches, que i'afFoIteraytoute 13 Socierde peur que lles ne
face plus d equiuocques, oy d'> -
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14.
nigmes sur lesTheatres,&affin quel'onentende laverit de leur folie,
puilque leur cft si couuerte
arnficieufe.
CommeMegere eucainfi triom-
phdefon entiemy,-l'Ombre de
"1 heophile princ refolurion de
prendre vn corps d'air pour paf--
ier fubtilemen^entous les cabi-
netz fjeretz & pour penetrer mef-
me, dans les pfespar conjectu-
res & par ce moyen il dcf-ouunc
toutes les amours toutes lesex- 'jtrauigances,defrdres de^reigle-mens, intricques fo-rfanteries,Co-
cuages Maqu^rehges forcilegesdel Ccur , en prenant diucrs
corps & diuerfes figures il a peuveoir toutes les chofcs les plus fe-cretes & les crimes les plus cacbczcomme vous entenderez _,_parlaMetem phycofe fuiuante.