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LA FOI DEVANT LA SCIENCE Simples Raisonnements d'un Laïque

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Nihil obstat : P. BRICON,

Censor.

Imprimatur : Sagii, die XVIII Martii 1936.

CH. LECONTE, V. g.

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J I P

LA FOI DEVANT LA SCIENCE

Simples Raisonnements d'un Laïque

AVIGNON MAISON AUBANEL PÈRE, ÉDITEUR

7, Place Saint-Pierre, 7 1936

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AVANT-PROPOS

Ce ne sont pas seulement les savants, les théo- logiens et les philosophes qui sont intéressés à la question de savoir si Dieu existe, si la Reli- gion est nécessaire et logique et si la Science s'oppose et ces affirmations ; ce sont les gens sim- plement instruits qui voudraient aussi connaître la solution de ces importantes questions.

Malheureusement, il faut avoir des loisirs et une instruction générale assez étendue pour étudier et comprendre toutes les explications désirables sur ces grands problèmes, toujours d'actualité.

Déjà, en 1926, l'académicien Robert de Flers, avait ouvert une enquête auprès des membres de l'Académie des Sciences pour savoir ce qu'en pensaient ces représentants les plus qualifiés des Sciences exactes. Leur réponse, quasi unanime, fut qu'il n'y a aucune incompatibilité entre la Science et la Foi, et, beaucoup d'entre eux tin- rent à affirmer leurs convictions religieuses. Mais cette consultation, si précieuse qu'elle soit, ne pouvait apporter que de brèves appréciations

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qui ne tiraient leur importance, assurément énorme, que de l'éminente personnalité de leurs auteurs.

Cependant il faut expliquer cette opinion favo- rable à la Religion et lever toutes les objections soulevées contre elle.

Nous avons pensé, qu'à la fin d'une carrière active et laborieuse pendant laquelle nous avons eu l'avantage de pouvoir nous initier à la plu- part des sciences, nous ne saurions mieux faire que les situer vis-à-vis des problèmes de l'au-delà, et, chercher à démêler, par la Raison seule, si la Science s'oppose réellement à la croyance en Dieu et à la pratique de la Religion.

Dès les premiers siècles de l'Eglise, les défen- seurs de la Foi eurent à convertir les infidèles et à lutter contre les hérésies : ce fut l'œuvre des Pères de l'Eglise; plus tard, ce fut Erasme contre Luther; Bossuet, Clarcke et Leibnitz contre l'athéisme et le panthéisme représentés par Bayle et Spinoza; Bergier, Belzunce et Christophe de Beaumont contre le déisme, importé d'Angleterre par Voltaire.

Enfin, après la Révolution qui avait cru la détruire, la Religion fut défendue par Chateau- briand et J. de Maistre, qui remportèrent d'écla- tants succès dans l'apologétique chrétienne.

Mais, les méthodes anciennes ne suffisent plus devant les transformistes, les panthéistes, les

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positivistes et les matérialistes qui déclarent la Religion fondée sur l'ignorance, et, par un mou- vement philosophique intense, se sont proposé d'expliquer l'origine du monde et même celle de la matière vivante en dehors de la Divinité.

Aujourd'hui, une méthode nouvelle a été adop- tée par les savants catholiques modernes, qui consiste à étudier impartialement, par rapport à la Religion, et en suivant leurs procédés eux- mêmes, les différentes sciences de l'humanité, telles que l'astronomie, la paléontologie, la géo- logie, les sciences naturelles, la physique, la chimie, l'histoire, etc....

Cette méthode, rigoureusement scientifique, approuvée et encouragée par les papes, fait abstraction de toute idée dogmatique et s'appuie sur la Raison, sans parti pris, pour démontrer clairement qu'aucune opposition ne peut être élevée entre la SCIENCE et la FOI.

Nous nous efforcerons d'exposer clairement et simplement les arguments apportés par l'apolo- gétique moderne afin de faire crouler la muraille que l'on a essayé d'élever entre croyants et incroyants, entre la Science et la Divinité, entre la SCIENCE et la RELIGION.

JIP.

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PLAN DE L'OUVRAGE

Dans le Premier Livre, nous étudierons la Foi devant la Science en général, c'est-à-dire devant les sciences des Univers : Astronomie, Géologie, Paléonto- logie, Archéologie, Philologie et l'étude du Monde vivant. Dans la seconde partie de ce premier Livre, nous ver- rons la Science devant l'Ancien Testament. Il s'agira de prouver que les données de la Science ne sont pas en opposition avec l'A. T. ; nous donnerons aussi les preu- ves d'antiquité et de véracité de la Bible.

La Science devant le Nouveau Testament formera le Livre deuxième. C'est l'histoire du Christianisme, reli- gion du Christ, avec ses mystères et ses miracles.

Dans le Livre troisième, nous montrerons la Foi devant l'Histoire. Nous ferons un exposé rapide de l'Histoire de l'Eglise, du monde et des savants chrétiens à travers les siècles jusqu'à nos jours.

Le Quatrième Livre étudie la Foi devant les Philoso- phes. L'Eglise pendant dix-huit cents ans, a été le seul soutien de la Science. Mais, dès le dix-huitième siècle, on essaie de lui en ravir le monopole, et même on oppose peu à peu la Science et la Foi. Ce fut l'œuvre des nom- breux systèmes philosophiques que nous étudierons dans ce Livre. Parmi les doctrines philosophiques, il en est deux qui eurent une importance énorme sur les idées matérialistes : le Positivisme et le Rationalisme. Nous

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avons cru nécessaire de leur consacrer la deuxième et la troisième partie du Livre quatrième.

Il ne s'agissait pas seulement de montrer la non- opposition entre la Science et la Foi, mais encore, de prouver la nécessité de la croyance en l'au-delà et de la pratique de la Religion. Les preuves à donner nous ont obligé à des controverses et à des longueurs inévitables. Nous nous en excusons, mais il fallait atteindre le but, car, bien des esprits sont tourmentés d'un désir intense de solutionner les problèmes de l'au-delà.

Nous terminons notre travail par la Foi devant les Croyants, qui fera l'objet du Livre cinquième. Il com- prendra le résumé de l'enquête de Robert de Flers auprès des membres de l'Académie des Sciences, une liste de savants chrétiens qui se sont illustrés dans les Sciences exactes et dans les Sciences naturelles, et quel- ques savants catholiques modernes et contemporains.

Chacune des divisions de cet ouvrage aurait exigé plu- sieurs volumes, la difficulté était de condenser, en un seul, tant de questions délicates et ardues.

Il sera facile, à ceux qui s'intéressent aux grands pro- blèmes de notre destinée, de trouver le temps de lire notre modeste travail.

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LIVRE PREMIER La Foi devant l'Univers

L'UNIVERS ET L'ANCIEN TESTAMENT

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PREMIÈRE PARTIE

L'Univers et la foi

CHAPITRE I

Les Univers. — Le Monde inorganique

La science de l'Univers date des temps primitifs, et quatre mille ans avant Jésus-Christ, les Egyptiens et les Chaldéens connaissaient les éclipses de lune et leur périodicité, les mouvements de la lune et du soleil. Cette science primitive, mélangée d'erreurs, s'est enrichie beaucoup plus tard par les travaux de Képler, Copernic, Galilée, Newton et de Laplace.

Aristarque de Samos aurait été, d'après Antoniadi, le précurseur de Copernic deux mille ans auparavant.

L'astronomie actuelle est une science extrêmement précise, appuyée sur la géométrie, la mécanique et la physique, dont les progrès sorrt de jour en jour plus remarquables.

Nous nous contenterons de résumer très succinc- tement la science actuelle de l'univers.

Le système stellaire renferme notre système solaire, qui comprend le soleil et ses planètes : la

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Terre, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Ura- nus, Neptune et Pluton, et, de plus, douze mille asté- roïdes environ.

Chaque planète a des satellites : la lune est le satellite de la Terre.

Le soleil se meut dans l'espace à la vitesse de 20 kilomètres à la seconde; la Terre tourne autour du soleil en 365 jours et sur elle-même en 24 heures.

A côté de notre soleil, il existe une infinité d'étoi- les, véritables soleils, dont six mille sont visibles à l'œil nu.

Le nombre des étoiles n'est pas indéfini, on évalue leur nombre à environ six milliards. Cet univers stellaire aurait la forme d'un disque aplati ou galaxie, d'une épaisseur de vingt mille: années- lumière, et un diamètre d'environ trois cent mille années-lumière.

La voie lactée est due à une multitude d'étoiles formant dans le ciel une bande lumineuse.

En dehors de cet univers stellaire, d'autres galaxies ou univers-îles analogues viendraient s'ajouter à notre propre univers : c'est l'hypothèse de Herschel confirmée par les puissants télescopes américains.

Les nébuleuses sont des amas d'étoiles indistinctes et obscures.

Les étoiles naissent, vivent et meurent; la couleur des étoiles varie selon leur âge et leur température : de rouge elles passent au jaune, comme notre soleil, puis progressivement au bleu; les étoiles bleues sont les plus chaudes; leur vie est faite de lumière et de feu; leur durée est de milliards de milliers d'années.

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La vie humaine, celle de l'humanité, ne sont qu 'un éclair en comparaison des lentes et mystérieuses évo- lutions des mondes.

L'âge de la terre serait, d'après les calculs actuels, d'environ deux millions d'années; le soleil durerait déjà depuis des milliards d'années.

P o u r expliquer cette durée énorme des étoiles, et celle des univers, on admet aujourd'hui la transfor- mation de la matière en énergie rayonnante et l'hy- pothèse d'une régénération inverse de l'énergie lumi- neuse donnant naissance à la matière. (Esclangon).

Devant de tels problèmes, le plus simple est de faire acte d'humilité, d'avouer notre ignorance et notre faiblesse, d'accepter ce que la Science nous apprend. Mais, rien de tout cela ne nous permet de douter de l'existence d'un Créateur, car le bel ordre de l'univers ne saurait être attribué au hasard.

On a cherché à expliquer la formation du monde. L'hypothèse de Laplace montre à l'origine une

immense masse de matière portée à une très haute température, extrêmement dilatée et animée de plu- sieurs mouvements, dont le principal est un mouve- ment général de rotation de l'ensemble autour d'un certain axe. Sous l'action de la force centrifuge, des anneaux se détachent successivement de cette masse; ces anneaux se brisent et forment de petites masses qui, par l'effet de leur attraction mutuelle, tendent à prendre une forme à peu près sphérique; les sphères ainsi engendrées se trouvent, dès leur nais- sanoe et par l'effet de leur séparation brusquée, ani- mées d'un double mouvement, l'un de rotation sur

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elles-mêmes, l'autre de translation le long d'une orbite qui enveloppe la masse centrale de la nébu- leuse. En se refroidissant graduellement, ces masses se condensent, une partie de leur matière se préci- pite à l'état liquide; plus tard, une croûte solide se forme, séparant une portion interne en ignition d'une enveloppe extérieure à l'état de gaz et de vapeurs. Dans cette dernière portion, une partie de la vapeur d'eau finit par prendre l'état liquide et couvre les parties de la croûte solide les plus rapprochées du centre, le reste de la vapeur d'eau, mêlée avec d'au- tres gaz, forme l'atmosphère. Une série de mouve- ments produits par le jeu des forces internes et externes modifie, tantôt lentement, tantôt subitement, la forme de la croûte solide et déplace ainsi les continents et les mers; celles-ci déposent des cou- ches successives de sédiments dont la formation, interrompue et troublée par les oscillations de la croûte solide, finit par recouvrir une grande partie de cette croûte. Ainsi se trouvent constitués le sol terrestre et le fond des océans.

Les différents fragments détachés de la nébuleuse centrale passent tous par ces périodes diverses. Pen- dant ce temps, la nébuleuse centrale elle-même se condense et se transforme en un foyer de lumière et de chaleur très vive d'une plus faible étendue que celle de la masse primitive et cette étendue continue à aller en décroissant.

C'est ainsi que se sont formés la Terre, les Pla- nètes et le Soleil; la lune et les autres satellites des planètes ont été constitués de manière analogue.

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On peut enfin supposer que les autres étoiles fixes, ou du moins la plupart d'entre elles, sont des soleils entourés de planètes, systèmes formés de la même manière que le nôtre par la condensation de vastes nébuleuses.

Voilà ce que la Science nous apprend de la consti- tution des Univers. C'est vainement que l'on cher- cherait ici une contradiction entre cette donnée scien- tifique et le dogme catholique. La Bible nous dit que Dieu a débrouillé le chaos, séparé les eaux atmosphériques des eaux inférieures, disposé les astres dans le firmament. Elle nous parle de la cause première des phénomènes; et la Science, de l' ordre et des lois suivant lesquels ils se sont accomplis. La Science trouve, au début de sori hypothèse, une nébuleuse déjà réelle, composée de corps chimiques distincts, animée de mouvements divers, une force

mystérieuse de gravitation qui pousse les atomes l'un vers l'autre, elle s'en sert pour expliquer le monde, mais elle n'a jamais pu prétendre en expliquer l'ori- gine.

Elle ne contredit en rien ceux qui, appuyés sur la raison et la Foi, disent que cette matière est créée par un Etre infini, que ces mouvements ont été pro- duits à l'origine par l'impulsion d'une cause, que ces déterminations primordiales diverses résultent du choix d'une puissance libre, que ces lois mystérieu- ses, qui ont transformé le chaos en un monde où resplendissent la lumière, l'ordre et la beauté, ont été posées par une Sagesse infinie. (D'après l'abbé de Broglie).

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Les rationalistes ont osé supposer, sans preuves réellement scientifiques, que la nébuleuse primitive, la distribution de sa matière, ses mouvements et les lois de ces mouvements procèdent d'une fatalité primordiale et sortent, on ne sait pourquoi ni com- ment, soit du néant, soit d'un premier principe vague, d'un devenir quelconque.

A l'hypothèse sérieuse de Laplace, scientifique et vérifiable, ils ont annexé une hypothèse purement arbitraire; ils ont prétendu que la production de la nébuleuse, de ses mouvements et de ses lois, prove- naient d'une aveugle fatalité. Ce n'est plus la science mais l'imagination, le rêve, la passion d'un partisan ou d'un sophiste!...

La conclusion qui s'impose, c'est que nous devons reconnaître, dans l'étude des Univers, une parfaite concordance de la Science avec les enseignements de la Foi.

Nous allons voir qu'on ne peut arriver à des conclusions contraires dans l' étude de la Terre.

Tout le monde est d'accord pour affirmer, avec le savant Pfaff, que la Terre a précédé d'un nombre considérable de siècles l'apparition de l'homme, et la Géologie nous apprend également que les premiers êtres vivants ont apparu sur le globe de nombreux siècles avant l'homme. Comment concilier ces résul- tats avec la Bible qui dit que Dieu créa le monde en six jours? C'est que le mot « yôm » employé par la Genèse dans le texte primitif est un mot hébreu qui signifie également époque, et, c'est une erreur de traduction qui lui a donné la signification jour.

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En admettant le véritable mot convenable : époque, la création, d'après la Bible, devient acceptable et juste. Une durée indéterminée et très longue entre les différentes parties de la création rend l'accord possible et rationnel de la Géologie avec la Foi. Ce système de concordance est accepté par l'Eglise; elle constate avec la Géologie que le monde vivant n'apparaît sur la terre que longtemps après le monde inorganique : ce qui est également concordant. On ne saurait exiger, dans ces questions, un concordisme rigoureux.

Le premier terrain apparu est formé de roches amorphes, cristallines ou métamorphiques qui se montrent à nu sur plusieurs points de l'Europe et de l'Amérique, c'est celui que l'on nomme terrain primi- tif ou azoïque. Il offre, dans le monde entier, une constante composition et l'épaisseur de cette couche est d'environ quinze mille mètres, d'après Zittel.

Dans ce terrain primitif, il n'apparaît aucun être

vivant.

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CHAPITRE II

Le Monde vivant

Le monde vivant apparaît sur la terre avec les ter- rains sédimentaires. Des multitudes de fossiles se montrent dans le terrain primaire, ce sont les Trilo- bites, les Céphalopodes et les Brachiopodes; dans le terrain secondaire ou mésozoïque, on trouve des Ammonites, des prêles, des formations coraliennes et quelques reptiles. Le terrain tertiaire ou néozoïque comprend trois étages : l'éocène, le miocène et le pliocène. Dans l'éocène, apparaissent les oiseaux marcheurs, les marsupiaux, des pachydermes, et, la flore se compose d'algues, de fougères, de quelques genres de palmiers, de laurinés et de quercinés. Dans le miocène, les mammifères paraissent avoir atteint leur plus haut degré de développement et l'on y rencontre des proboscidiens et quelques singes; le règne végétal devient très riche et les graminées déterminent le règne des herbivores avec les élans et les cerfs. La note caractéristique de la faune du plio- cène est donnée par l'existence des grands probos- cidiens, des rhinocéros, des hippopotames, du cheval,

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du singe; la flore prend un développement complet avec la plupart de nos arbres actuels. On n'a pu recueillir une preuve irréfutable de l'existence de l'homme dans cette phase de l'histoire du globe ter- restre .

Nous arrivons enfin à l'époque quaternaire, qui est caractérisée, dit le célèbre géologiste A. de Lap- parent, par l'apparition de l'homme, et, depuis que ce grand fait s'est produit, la géographie terrestre paraît n'avoir subi que des changements insigni- fiants. Quelques auteurs ont prétendu apercevoir l'homme dans le terrain tertiaire, mais, d'après Boyd Darkins, à quelque point de vue que l'on se place. l'homme ne peut apparaître que comme le couronne- ment du monde organique. Or, à cette époque, ses développements sont encore beaucoup trop incom- plets pour que la présence de l'homme ne soit pas considérée comme un véritable anachronisme, et, cela est suffisant aux yeux de de Lapparent pour per- mettre de rejeter un fait aussi mal établi que celui de Thenay.

Moïse nous apprend que ce fut au sixième yôm ou à la sixième époque que Dieu créa les animaux et enfin l'homme. Cette dernière création correspond à l'âge tertiaire ou quaternaire : ce qui est concordant.

Les matérialistes ont pensé bien des fois trouver l'origine de la matière vivante : les uns ont soutenu qu'un germe de vie serait venue d'une planète en décomposition catastrophique et ayant contenu des germes vivants; quelques-uns de ces germes seraient

tombés sur la terre et s'y seraient développés dans

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des conditions peut-être semblables, peut-être diffé- rentes, en produisant peu à peu et à travers des transformations successives le monde vivant actuel.

D'autres imaginent que la condition indispensable à la vie est l'état colloïdal, que la matière vivante serait le résultat de particules métalliques en état de division extrême, en mouvement brownien, agis- sant comme excitateurs sur les albumines et protéi- des associés aux hydrates de carbone; la première réalisation serait les êtres microscopiques ou micro- bes incolores ou colorés en vert par la chlorophylle.

Au temps du délire transformiste, on a classé un être fantôme que les transformistes ont baptisé Bathybius ou être vivant des profondeurs, et qu'ils ont longtemps considéré comme le point de départ de toute vie. Ce n'était qu'une informe gelée sans noyaux que l'on a reconnu depuis n'être que du sul- fate de chaux colloïdal, ramené des profondeurs des mers à la surface par la drague !

Quelle confusion ! Il y a enfin l'hypothèse transformiste : le monde

vivant, plantes et animaux, sortirait tout entier sui- vant une évolution causée par les lois même de la nature vivante, d'un premier germe très simple venu d'on ne sait où, et même de la matière inorganique.

Il est impossible d'admettre pareille hypothèse qui dépasse l'imagination, même celle des auteurs du transformisme. Lamarck, Darwin et Geoffroy de Saint-Hilaire, ne niaient pas le Créateur.

La théorie du Transformisme contient une part de vérité acquise : c'est la série des types organi-

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ques et leur apparition successive aux différents âges géologiques; on doit reconnaître également un certain enchaînement entre les types, plan progres- sif dont les différents types seraient la réalisation.

Il suffit aux évolutionnistes, pour rester catholi- ques, de respecter deux dogmes essentiels : la créa- tion primitive de l'Univers et une nouvelle inter- vention du Créateur pour faire naître la matière vivante et donner à l'homme une âme douée de rai- son et appelée à l'immortalité. La doctrine catholi- que permet de croire à l'évolution causée et dirigée par la Providence; elle ne rejette que l'absurdité de l'évolutionnisme sans Dieu.

Mais, la Providence étant écartée, le hasard seul gouverne la succession des milieux, le rapproche- ment des êtres de différents sexes, les accidents héréditaires. Lé hasard tient la place du Directeur, c'est lui qui doit faire passer l'être organique d'un protoplasma informe à la perfection des plantes, des animaux et de l'homme. Pour croire à un pareil miracle, il faut avoir plus de foi à la doctrine de Darwin que l'Eglise n'en exige pour ses enseigne- ments !

Au lieu d'admettre l'intervention du hasard, il faut reconnaître la nécessité d'une intelligence, d'une pensée directrice. « La pensée, dit M. L. de Launay, de l'Académie des Sciences, ne saurait être, dans aucune hypothèse, une conséquence fatale du hasard auquel on a tenté d'attribuer toute la matérialité de l'Univers. » (Revue des Deux-Mondes, 1935).

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Une cause intelligente et divine peut donc seule expliquer l'origine première de la vie sur le globe; n'est-il pas certain qu'aucun germe vivant n'a pu exister sur notre planète au début et pendant de longs siècles, puisque la température atteignait plus de trois mille degrés? C'est pourquoi Hœckel s'est vu contraint, en dépit de sa science et malgré elle, d'admettre l'hypothèse de la génération spontanée. Erreur nouvelle et plus grossière encore, car les expériences de Pasteur ont prouvé qu'aucun être vivant ne peut apparaître sans qu'il soit sorti d'un germe préexistant.

Il y a une dernière hypothèse à laquelle on a eu recours, c'est un apport de germes venus des espaces planétaires, mais alors il faudrait admettre quand même l'existence d'un créateur de ces ger- mes.

« La joie des transformistes fut grande lorsque leur fut signalé un animal fossile, nommé Hipparion, dont on a trouvé, dans le monde entier, des amas considérables, qui portait un pied périssodactyle ou en sabot de cheval. Aussi, a-t-on voulu en faire le véritable ancêtre du cheval, et un argument écrasant contre la Foi. Mais la fièvre évolutionniste s'est cal- mée à mesure qu'on amoncelait davantage de notions contraires et, par conséquent, de difficultés. Autant il est facile de se construire, pour son usage per- sonnel, une théorie magnifique avec une série volon- tairement bornée d'êtres vivants ou fossiles, autant il est malaisé, sinon impossible, de le faire en tenant

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compte de tous les faits. Le monde vivant est plein d'exceptions déconcertantes : celui qui sait beau- coup incline vers la prudente sagesse et vers le doute. » (Coutiére, Le Monde vivant).

Bien d'autres tentatives ont été faites pour trou- ver l'origine de la matière vivante en dehors de la Divinité.

Une Science, nouvelle encore, la Génétique, ou science de la reproduction, explique l'ovulation ou formation de l'œuf par fusion des chromazones du gamète mâle et du gamète femelle. (Expériences de Von Beneden de 1883).

Les détails de ces phénomènes sont aujourd'hui parfaitement connus et sont toujours les mêmes pour chaque espèce. Un plastide quelconque est une masse protoplasmique qui tend à dédoubler son noyau par cariokinèse pour former un tissu nouveau, sembla- ble à lui-même. . Seuls, les plastides-gamètes, mâle et femelle, pro- duisent des tissus nouveaux aboutissant aux orga- nes et aux fonctions. L'accouplement des chroma- zones de ces plastides-gamètes est géométrique et fatal, leur division toujours la même, leur regroupe- ment après fusion également et les phénomènes d'hé- rédité semblent obéir à une loi, dite loi de Morgan.

Cette loi donne les caractères de l'hérédité comme la résultante d'une division et d'un partage arith- métique constant, suivant un hasard de distribution comprenant par moitié les caractères des deux gamè- tes mâle et femelle, et par quart de la moitié du reste.

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Toute cette science nouvelle se complique encore dans les cas de parthénogénèse ou reproduction par œuf non fécondé, comme chez les rotifères et les abeilles, où la fécondation serait obtenue par l'effet d'un excitant ou catalyseur, métal ou aliment ou autre chose, remplaçant la gamète mâle.

Ces phénomènes constatés par la Science et l'ob- servation microscopique représentent un travail humain admirable, cependant on n'explique nulle- ment le pourquoi de ces phénomènes, mais seule- ment leur nature et les transformations de la matière vivante.

L'origine de la vie reste toujours un mystère impénétrable, si l'on ne veut pas admettre l'exis- tence d'un Créateur.

Nous pouvons conclure que la prétendue contra- diction entre la Science et la Foi est absolument imaginaire dans le cas de l'origine de la matière vivante. S'il existe une contradiction, c'est entre la Science et l'athéisme qu'on a voulu marier avec elle.

Il nous est donc permis d'admirer Dieu désormais dans toutes les merveilles de la création sans être accusé d'obscurantisme : les plantes aux parfums les plus suaves et les fleurs les plus éclatantes, les rep- tiles et les poissons aux couleurs vives et changean- tes, les batraciens et les insectes aux étonnantes métamorphoses, et les oiseaux chanteurs dont quel- ques-uns sont revêtus d'un plumage plus riche que les plus beaux vêtements créés par l'homme. Quand

on pense à la variété des créatures, à leur perfec-

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tion, à la complexité de leur structure, on ne peut raisonnablement nier l'existence du Créateur.

Voltaire répondait à ceux qui lui offraient un brevet d'athéisme :

L'univers m'embarrasse et je ne puis songer Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger.

« Tout a été créé par Dieu, dit-il encore, il nous est donné d'arranger, d'unir, de désunir, de nombrer, de peser, de mesurer; mais faire, quel mot! Il n'y a que l'Etre nécessaire, l'Etre existant éternellement par lui-même, qui fasse. Avouons donc qu'il est un Etre suprême, nécessaire, incompréhensible qui nous a faits. » (Voltaire, tome LVIII, page 153, Edition de Kehl).

Un savant contemporain, M. Boutaric, confirme en des termes plus vagues l'appréciation de Voltaire :

« Jusqu'au jour où l'on sera parvenu à créer de toutes pièces, à partir d'éléments inorganiques, un être vivant, fut-il le plus simple de tous, nous devons scientifiquement considérer la vie comme un de ces irrationnels dont parle Meyerson, devant lesquels la Science s'arrête et confesse son impuissance! (1933).

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CHAPITRE III

Origine de l'Homme

Nous avons vu que le dernier stade de la création fut celui de l'homme, créé, d'après la Genèse, le sixième jour ou yôm ou époque.

Dieu se recueille pour créer l'homme à son image et à sa ressemblance, libre, doué d'une âme spiri- tuelle et impérissable. C'est un article de foi de la religion catholique.

Il s'agit ici de l'homme total; le corps de l'homme et son âme, partie essentielle de cette créature. Il n'y a eu d'homme véritable qu'au moment de la création de l'âme, et la création de l'homme complet doit être attribuée à Dieu, quel que soit l'espace compris entre la création du corps et celle de l'âme, selon que l'on suppose une création en une ou deux phases. Quoi qu'il en soit, il est possible à un catholique de croire que la création du corps de l'homme est antérieure à celle de son âme. Cette affirmation nécessite quelques explications. En face des données de la paléontologie, de la préhistoire, de l'anthropologie, de l'anatomie et de l'histoire natu- relle, il semblera inimaginable au savant, surtout au

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savant partisan de l'Evolution, d'admettre que Dieu, en créant l'homme, comme le dit la Genèse, ait fait apparaître soudainement cette forme vivante sans attaches en arrière. Il demandera qu'on lui explique la similitude de structure qui rapproche l'homme des formes inférieures, les indices embryologiques qui militent dans le même sens, les anomalies elles- mêmes qui rappellent, chez l'homme, des particula- rités normales d'êtres inférieurs. La réponse est pré- cise et inattaquable. Créature de Dieu comme tout le reste des êtres vivants par son corps, l'homme, qui ne vit pas seulement comme les autres êtres vivants, qui ne sent pas seulement comme les bêtes, est un être pensant et cette partie de lui-même qui pense est esprit substantiellement. En conséquence, le premier qui a pensé, au cours de l'histoire du monde, a été nécessairement créé spécialement, et, s'il existait antérieurement comme vivant, il a été très positivement recréé dans son existence d'homme total, quel que soit l'espace compris entre la forma- tion du premier corps de l'homme et la création de l'homme complet corps et âme. Il y a, en effet, une différence totale entre l'être pensant et les autres précédemment créés. Ce nouvel être ne peut être dû au hasard et le philosophe, avec Louis de Launay, ne peut expliquer cette nouvelle formation autre- ment que par un acte spécial du Créateur. (D'après Sertillanges, Dieu ou Rien).

L'Eglise permet d'admettre que Dieu a formé le corps de l'homme en perfectionnant le corps d'un animal préexistant et en lui insufflant l'âme.

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Il est évident, d'autre part, que si l'on rejette l'hy- pothèse évolutionniste, rien ne s'oppose à l'affirma- tion d'une soudaine apparition de l'homme complet sur la terre par la volonté expresse et par un seul acte du Créateur.

Ce qu'il y a de certain, c'est que la science actuelle ne permet plus de soutenir que l'homme descend du singe, car elle assigne nos origines physiques, loin de la ligne simiesque, sur la tige des Primates.

La conséquence des raisonnements qui précèdent nous oblige à admettre la création de l'homme par Dieu comme celle de toutes les créatures, et nous sommes obligés de croire qu'il s'est occupé spéciale- ment et à part de celle de l'homme total, corps et âme, dans la personne d'Adam. Entre l'époque où cet homme total n'existait pas et celle où il appa- raît à la Science, il existe un intervalle dans lequel se place le récit biblique de la Genèse.

Quel est l'âge de la création de l'homme? Il est admis aujourd'hui qu'il n'y a pas d'âge biblique et la Science ne peut elle-même le situer avec exac- titude.

Les chiffres donnés par les savants sont très varia- bles. D après Knabenbauer, Bellynck et Schlegg, on ne peut faire état des tableaux des générations bibli- ques certainement incomplets et aux chiffres plus ou moins altérés. L'âge de l'homme est fixé à six mille ans par la chronologie des Septantes. Le savant Bailly a démontré avec évidence que les chronologies des Chaldéens, des Indiens, des Egyptiens, des Chi- nois et des Perses cadrent avec celles de l'Ecriture

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sainte. La science actuelle fixe l'âge de l'homme à quelques centaines de milliers d'années. Pierre Ter- mier, géologue éminent, membre de l'Académie des Sciences, admet trente-cinq à cinquante mille années d'âge.

Quelle que soit l'antiquité de l'origine de l'homme, l'homme primitif est resté le même que l'homme actuel, et cela semble s'opposer aux thèses évolu- tionnistes exagérées. Le fait que les espèces vivan- tes, autres que l'homme, n'ont que peu varié depuis les temps les plus reculés, paraît également apporter un démenti à la théorie du transformisme. Il suffit, pour en donner la preuve, d'interroger la préhistoire et la paléontologie.

Le professeur Virchov, en 1877, déclare à la société allemande de Munich : « Quand on examine l'homme quaternaire fossile qui doit dater de nos premiers ancêtres, nous trouvons un homme comme nous. » Les anciens Troglodites, les habitants des Palaphyttes, hommes trouvés dans la terre, les hom- mes de la tourbe de l'époque quaternaire nous apparaissent comme l'homme normal actuel. Les crâ- nes Cro-Magnon et de Néanderthal, qui appartiennent à une époque fabuleusement antique, sont également l'exact type humain actuel. « Je pourrais vous citer, disait Vogt, en 1867, au Congrès international de Paris, un de mes amis, le docteur Emmayer, méde- cin aliéniste allemand, dont le crâne est véritable- ment du type de Néanderthal. » Quant au crâne de Solutré et aux objets trouvés dans son sépulcre qui viennent d'un homme quaternaire, rien, dans son

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physique, ne le rapproche des Simiens, rien de la brute, dans ses us et coutumes, ne le différencie des hommes normaux. (Arselin). Kerviller, ingénieur chargé de la construction des nouveaux ports de Saint-Na.azire, découvrit, à neuf mètres de profon- deur au-dessous du niveau de la mer, des crânes humains que le docteur Broca et quelques autres anthropologistes attribuèrent à l'âge néolithique. A. côté de ces restes se trouvaient des hâches et ancres de pierre, des instruments en corne, des vases gros- siers, deux épées et un poignard de bronze, des ossements de divers mammifères et une gigantesque corne de bœuf primitif. L'âge de ces crânes remon- terait à quinze ou seize cents ans avant Jésus-Christ.

La Paléontologie nous apprend que les espèces n'ont guère varié depuis les temps les plus reculés, malgré des documents réunis en nombre fabuleux. Il est difficile, d'après Poussin, de concilier avec le transformisme cette étonnante immunité d'un type générique. Barrande, qui fait autorité en la matière, après avoir étudié pendant trente ans les couches fossiles de Prague, assure que, parmi les 350 espèces trouvées en Bohême, pas une ne peut être considérée avoir subi des variations suffisantes pour former des espèces nouvelles, distinctes et permanentes. Les trilobites de Silurie n'offrent que des signes

imperceptibles de transformation. Huxley dit qu'il n'a pas trouvé dans le plus ancien poisson, le Ptéraspis ludensis, une infériorité avec les actuels Ganoïdes et les autres Silures. Williamson affirme, au sujet des plantes fossiles, qu'en l'espace de quarante ans,

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il n'a jamais trouvé de fougères, dans les couches de houille, qui n'aient pas conservé leurs caractères essentiels. (Revue Scientifique, 1876, page 296).

Tout cela prouve que, depuis les premières mani- festations de la vie sur le globe, malgré la variété des prototypes, tant du règne végétal que du règne animal, tous les types sont conservés avec la même perfection que les types actuels. On peut conclure que l'homme primitif apparaît avec les mêmes carac- tères que celui d'aujourd'hui, que les végétaux et les animaux n'ont guère changé non plus depuis les temps préhistoriques. Donc, le transformisme ne sem- ble pas avoir pu donner de types nouveaux, à for- tiori un homme d'un animal.

Les temps préhistoirques sont-ils antérieurs à la création de l'homme complet de la Genèse? à la civilisation de l'Orient : Egypte, Chaldée, Chine? Nul ne le peut affirmer. Le principal désaccord est l'ob- jection chronologique, mais les années sont différen- tes : les années juives, syriaques, turques et égyp- tiennes, les olympiades ne sont pas de même durée. Les Babyloniens de la Chaldée disaient qu'ils comp- taient quatre cent soixante treize mille années d'ob- servations célestes. « Votre compte est juste, riposte Voltaire, vos années étaient d'un jour solaire. »

Les variations sont aussi grandes pour les périodes, ères ou époques : la période Victorienne est de cinq cent trente deux ans; la période Julienne est de sept mille neuf cent quatre-vingts ans.

Variables aussi sont les ères chrétienne et olym-

piade, l'hégire des Turcs, l'Yezdegerdie des Persans.

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Donc, les calculs erronés, les divergences chronolo- giques ne permettent pas d'opposer l'âge de la Terre aux données de l'Ancien Testament.

Les sciences et les religions sont apparues sur la terre depuis les temps les plus reculés et l'on a vu les outils apparaître à l'âge néolithique, indiquant une intelligence chez l'homme primitif. Celui-ci était-il un sauvage total ou avait-il perdu la civilisa- tion du premier homme? La question n'est pas tran- chée et nous avons vu, à propos de l'origine de l'homme, comment il est permis de concevoir la créa- tion de l'homme total.

Quoi qu'il en soit, il est un fait absolument certain, c'est que les notions religieuses remontent plus haut dans l'humanité que n'importe quelle histoire. Il est même curieux de remarquer que la religion semble avoir précédé, chez certains peuples, toute notion sociale. C'est ainsi que A. de Quatrefages a observé qu'une peuplade des îles Andaman, les Mincopies, possédait des doctrines religieuses que bien des peu- ples anciens et modernes pourraient lui envier, tandis que ses habitants étaient incapables de rallumer le feu qu'on a laissé éteindre. (Histoire de la Religion chez les primitifs).

Avec l'apparition des religions, se développèrent les autres sciences : astronomie, mathématiques, physi- que, etc., si bien que l'ensemble des connaissances humaines formait déjà quatre cent mille volumes, trois cent cinquante ans avant Jésus-Christ, réunis dans la fameuse bibliothèque d'Alexandrie.

Celle-ci, fondée par Alexandre le Grand, roi de

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AVIGNON. — MAISON AUBANEL PÈRE

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