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LA DEMARCHE D’UNE RECHERCHE EN SCIENCES HUMAINES DEPELTEAU FRANCOIS ________________________________________________________________ Introduction générale Le sujet de ce manuel est la méthodologie des sciences humaines (SH). La définition du terme science: « C’est une connaissance et le scientifique celui qui sait. La science instruit, le scientifique est un connaisseur ou quelqu’un qui veut connaître ». Il existe des sciences naturelles dont l’objet est naturel et des sciences humaines dont l’objet est d’étudier l’étude de l’être humain. Les sciences servent à comprendre notre univers naturel et humain. La science est donc un mode de compréhension et d’explication de notre univers. Attention, ce n’est pas le seul. La méthodologie désigne un ensemble de règles, étapes et procédures auxquelles on a recours dans une science pour choisir l’objet étudié. Elle est donc indispensable. I. le scientisme et la méthode miraculeuse Un scientiste est celui qui croit que la connaissance scientifique permet de résoudre tous les problèmes philosophique ou autres grâce à sa méthode miraculeuse, la science est en quelque sorte une formule magique. Elle mène droit à la vérité. II. Auguste Comte Fondateur du positivisme, c’est-à-dire que les croyances optimistes et triomphante du scientisme dérivent de ce courant épistémologique. Selon lui, il a 3 étapes qui correspondent à 3 modes de connaissance de l’univers: Etat théologique (les phénomènes sont le résultat de l’action d’agents surnaturels) Etat métaphysique (agents surnaturels remplacés par forces abstraites) Etat positif (s’appuie sur le positivisme) La science positiviste correspond à l’avènement de la science moderne où l’Homme cherche à découvrir par l’usage bien combiné du raisonnement et de l’observation les lois effectives qui gouvernent les phénomènes étudiés. Les SH doivent se fonder sur le principe épistémologique de la science “positive”. Le positivisme véhicule donc un modèle de la science qui dérive des sciences naturelles. Il est particulièrement fort dans le domaine de la psychologie. Le positivisme est un courant de pensée du XIXe. Le coeur du néo-positivisme est le cercle de Vienne. Son but est d’homogénéiser la méthodologie des différentes sciences en s’inspirant des principes épistémologiques des sciences pures. Ces épistémologues veulent donc défini la méthode scientifique. Donc, pour les scientistes et les néo-positivistes, la science possède UNE méthode qui mène à la vérité. Mais en réalité, il existe plusieurs démarches et méthodes scientifiques qui ne sont pas 1/21

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LA DEMARCHE D’UNE RECHERCHE EN SCIENCES HUMAINESDEPELTEAU FRANCOIS

________________________________________________________________

Introduction générale

Le sujet de ce manuel est la méthodologie des sciences humaines (SH).

La définition du terme science:

« C’est une connaissance et le scientifique celui qui sait. La science instruit, le scientifique est un connaisseur ou quelqu’un qui veut connaître ».

Il existe des sciences naturelles dont l’objet est naturel et des sciences humaines dont l’objet est d’étudier l’étude de l’être humain. Les sciences servent à comprendre notre univers naturel et humain. La science est donc un mode de compréhension et d’explication de notre univers. Attention, ce n’est pas le seul.

La méthodologie désigne un ensemble de règles, étapes et procédures auxquelles on a recours dans une science pour choisir l’objet étudié. Elle est donc indispensable.

I. le scientisme et la méthode miraculeuse

Un scientiste est celui qui croit que la connaissance scientifique permet de résoudre tous les problèmes philosophique ou autres grâce à sa méthode miraculeuse, la science est en quelque sorte une formule magique. Elle mène droit à la vérité.

II. Auguste Comte

Fondateur du positivisme, c’est-à-dire que les croyances optimistes et triomphante du scientisme dérivent de ce courant épistémologique. Selon lui, il a 3 étapes qui correspondent à 3 modes de connaissance de l’univers:

• Etat théologique (les phénomènes sont le résultat de l’action d’agents surnaturels)• Etat métaphysique (agents surnaturels remplacés par forces abstraites)• Etat positif (s’appuie sur le positivisme)

La science positiviste correspond à l’avènement de la science moderne où l’Homme cherche à découvrir par l’usage bien combiné du raisonnement et de l’observation les lois effectives qui gouvernent les phénomènes étudiés.

Les SH doivent se fonder sur le principe épistémologique de la science “positive”. Le positivisme véhicule donc un modèle de la science qui dérive des sciences naturelles. Il est particulièrement fort dans le domaine de la psychologie.

Le positivisme est un courant de pensée du XIXe. Le coeur du néo-positivisme est le cercle de Vienne. Son but est d’homogénéiser la méthodologie des différentes sciences en s’inspirant des principes épistémologiques des sciences pures. Ces épistémologues veulent donc défini la méthode scientifique. Donc, pour les scientistes et les néo-positivistes, la science possède UNE méthode qui mène à la vérité.

Mais en réalité, il existe plusieurs démarches et méthodes scientifiques qui ne sont pas

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reconnues par tous. Ce sont donc des sujets de débats. Il faut lors d’une recherche, faire des choix philosophiques et épistémologiques qui déterminent la démarche scientifique.

L’épistémologie est l’étude de l’étude de la réalité ou la connaissance de la connaissance ou la philosophie des sciences.

III. Le paradoxe des sciences humaines.

Le chercheur doit être conscient de la diversité des fondements épistémologiques des démarches et des méthodes scientifiques. Il n’y a pas de structure organisée, c’est-à-dire un ensemble de principes épistémologiques, méthodologiques et théoriques homogènes qui fassent clairement consensus. Certains choisissent de l’ignorer. D’autres renient la scientificité des SH. Ce jugement négatif renvoie à l’absence de paradigme en SH.

La notion de paradigme est :• selon Kuhn: les découvertes scientifiques universellement reconnues qui, pour un

temps fournissent à une communauté de chercheurs des problèmes types et des solutions

• selon Gauthier: C’est un ensemble de règles implicites ou explicites orientant la recherche scientifique, pour un certains temps, en fournissant sur la base de connaissance universellement connues, des façons de poser les problèmes, d’effectuer les recherches et de trouver les solutions

En SH, il n’y a pas de consensus théorique et méthodologique entre les membres de la communauté scientifique. Il existe des courants ou écoles de pensée, donc des quasi-paradigmes, c’est-à-dire des consensus théoriques et méthodologiques au sein de groupes de chercheurs. Il y a des méthodes quantitatives et qualitatives, des démarches hypothético-déductives (HD) et inductives, mais ces principes et méthodes ne sont pas admis par tous les chercheurs. Ici la démarche HD sera développée. (cf.schéma démarche HD)

C’est un idéal-type de démarche qui est proposé. L’idéal-type est une construction utopique que l’on obtient en accentuant par la pensée des éléments déterminés de la réalité.

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Chapitre 1

1.1 Grand objectif de la science moderne: la recherche de la vérité

Les sciences humaines sont les filles des sciences naturelles. Elles sont influencées par ses grands principes. Pour bien comprendre la méthode des SH, il faut comprendre les grands principes des sciences naturelles, c’est-à-dire de la science moderne. Cette dernière se développe à la renaissance avec l’essor des sciences naturelles. Elle se fonde sur 6 principes:

a). L’autorité générale. La science moderne réfute les vérités des autorités spécifiques. L’autorité générale renvoie à la communauté des chercheurs. Les vérités qui découlent de cette autorité sont le fait de discussions libres, égales et rationnelles entre ces chercheurs. Ces derniers cherchent à convaincre les autres de la justesse de leurs énoncés grâce à la rationalité de ses arguments et des preuves scientifiques.

b). L’objectivité: la science moderne ne défend qu’une cause: la défense de la vérité. Pour ce faire, un chercheur doit faire preuve d’objectivité, c’est-à-dire qu’il doit modifier ou détruire ses vérités si la réalité les dément, mais aussi que ses valeurs , préjugés et croyances etc..., ne doivent pas déformer ses observations du réel. La définition des vérités scientifiques est des lois découvertes grâce à des expériences empiriques si elle découle de l’expérience.

Il y a 2 types d’expérience: • Le premier selon les empiristes anglais; l’expérience permet à l’humain de connaître la

réalité grâce à ces 5 sens. Ce premier type d’expérience correspond à la démarche inductive. Notre esprit se remplit d’impressions qui émanent des contacts entre nos sens et des objets réels. Ces impressions deviennent des idées (ou concepts) qui représentent ces objets réels. Ces idées sont les fondements de notre connaissance empirique de la réalité. Donc, la connaissance se base sur l’observation de la réalité et cette observation est possible grâce à nos 5 sens

• La seconde est selon les usages de la méthode expérimentale; l’expérience renvoie à une manipulation et une observation de la réalité afin de vérifier des hypothèses. Ce 2e type d’expérience renvoie à la démarche HD. Les recherches scientifiques ne portent que sur des phénomènes accessibles à nos sens ou sur des indicateurs empiriques d’un phénomène inaccessible à nos sens. Les phénomènes métaphysiques ne relèvent pas des compétences de la science moderne, qui est empirique. En somme, les vérités scientifiques sont empiriques. Elles ne dérivent pas de l’imagination des chercheurs

c). Pour saisir la forme des vérités scientifiques, il faut comprendre que la science moderne est déterministe même si le déterminisme est contesté. Le déterminisme est une conception de l’univers. Chaque phénomène de cet univers est la cause d’un effet et l’effet d’une cause. Les vérités scientifiques sont donc des rapports de causalité. Le chercheur tente de comprendre l’univers en découvrant des liens de causalité. A cause de ses principes épistémologiques empiriques ou déterministes, la science moderne ne traite que des causes accessibles à nos sens. Les causes métaphysiques ne la concernent pas. Le déterminisme nous amène donc à concevoir un univers qui fonctionne comme une machine. Tout est bien réglé et chaque objet d’étude est totalement dénué d’autonomie. Son comportement est toujours déterminé. Le déterminisme favorise l’objectivité des vérités scientifique en fondant au niveau de la logique la reproduction des expériences. Ainsi chacun peut répéter les expériences d’autrui afin de vérifier leur validité et l’objectivité de ses résultats

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d). Les vérités de la science moderne sont des lois car:• La science moderne cherche à expliquer l’univers pour mieux le contrôler• Le contrôle que permet la science moderne se fonde sur la prédiction du

comportement et la recherche des causes des phénomènes; “savoir, c’est prévoir et prévoir, c’est pouvoir”.

• Elles mettent à jour des rapports de causalité récurrents et invariables, les lois scientifiques sont des généralisations qui permettent de prévoir le comportement des objets d’études, donc de les contrôler.

Fortement impressionnés par le succès des sciences modernes qui découvrait des lois, les SH partirent elles aussi, à la recherche de lois sociales, historiques, etc. Une forte domination des mathématiques se fait sentir, car selon certains, elles rendent compte de la régularité de la nature automate des déterministes. Plusieurs disent que pou être une science, il faut avoir recours aux maths.

1.2 Les grandes démarches scientifiques

Il y a trois grandes démarches scientifiques• l’induction • la déduction• la démarche hypothético-déductive (HD)

La démarche inductive amène le chercheur qui l’utilise à élaborer des énoncés généraux se fondant sur plusieurs expériences particulières, rigoureuses et systématiques. Après avoir observé plusieurs phénomènes similaires, le chercheur élabore des énoncés généraux. Ce sont des hypothèses, des théories puis des lois scientifiques. En SH, la démarche inductive est souvent utilisée de nos jours (cf. schéma la démarche inductive)

La démarche déductive se veut aussi scientifique que la démarche inductive. Le père fondateur de cette démarche n’est autre que René Descartes, qui véhicule 3 thèses importantes:

• il possède la méthode qui mène à la vérité• la véritable connaissance ne peut se fonder sur les sens• la certitude vient de la déduction de notre raison

La déduction débute avec l’intuition qui renvoie à des connaissances certaines. L’intuition est le concept que l’intelligence pure et attentive forme avec tant de facilité et de distinction qu’il ne reste absolument aucun doute sur ce que nous comprenons. A partir des intuitions, il faut déduire d’autres affirmations qui en sont les conséquences. Une déduction est une démarche par laquelle nous entendons toute conclusion nécessaire tirée d’autres choses connues avec certitude (cf. p.62) La démarche déductive est souvent négligée ou dénigrée, pourtant elle est souvent utilisée.

La démarche hypothético-déductive est la démarche classique de la science moderne. Elle découle de la méthode expérimentale et est applicable en sciences humaines dans toutes les disciplines et avec plusieurs méthodes de recherches. (cf. p.63). Les grandes étapes sont:

• le chercheur pose une question de recherche• il procède à des déductions et/ou inductions selon les prémisses et connaissances

empiriques du sujet et celle qu’il possède

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• il adopte ou construit une théorie et hypothèse de recherche• il procède à des tests empiriques dont le but est de vérifier ou infirmer la/les

hypothèses de recherche. La suite dépend des résultats de la recherche (cf. p.65)

Ce choix de démarche dépend de motifs essentiellement épistémologiques. Les démarches inductives et hypothético-déductives sont les plus utilisées, mais on ne peut négliger l’importance de la démarche déductive. Le chercheur doit toujours être en mesure de justifier le choix de sa démarche. Cette justification se fonde sur des principes épistémologiques.

1.3 Les apports et limites du falsificationnisme

Certains principes épistémologiques de la science moderne sont contestés. Nous aborderons quelques critiques des falsificationnistes. Le maître à penser de cette pensée est Karl Popper.

Voici 2 critiques importantes du falsificationnisme • problème de l’induction• impossibilité de vérification

Le problème de l’induction: Popper rejette la démarche inductive car elle ne peut garantir la véracité de ces énoncés généraux. Un énoncé futur peut toujours contredire un énoncé général issu d’expériences passées. Selon Popper, la science ne pourra jamais être certaines de ces découvertes. Les positivistes, qui sont leurs opposés, rétorquent que les vérités scientifiques sont probables. Plus un nombre élevé d’expériences confirment l’énoncé général, plus la probabilité de la véracité de cet énoncé est élevée. Selon Popper, la loi des probabilités est aussi soumise au problème de l’induction. Il est important de retenir que la vérification des hypothèses ou lois par l’expérience s’avère logiquement impossible.

La démarche scientifique ne peut vérifier une hypothèse, mais elle peut nous rapprocher de la vérité en falsifiant les nouvelles hypothèses. Popper prône une démarche qui s’appuie sur un rationalisme critique. En fait, c’est une démarche HD dont le but est de nous rapprocher de la vérité en falsifiant des conjectures théoriques grâce à des tests empiriques.

4 conséquences du falsificationnisme:• l’expérience ne mène pas à la découverte de la vérité• une expérience ne peut que corroborer ou réfuter un énoncé général qui n’est rien de

plus qu’une supposition ou une conjecture théorique.• la science ne mène pas à la vérité, elle ne peut que s’en rapprocher en démontrant ce

qui est faux• la bonne démarche est hypothético-déductive

Malgré tout, Popper a exagéré la falsification dans la démarche scientifique et ce au détriment de la corroboration des conjectures de la science. Cependant, le falisificationnisme s’avère être une mise en garde sage et pertinente, car elle respecte les limites de nos expériences. En somme, la quête du savoir est une croisade contre la fausseté faite par des chercheurs réalistes et modestes.

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1.4 Quelques particularités des sciences humaines

Même si les sciences humaines sont influencées par les sciences naturelles, elles sont distinctes. Pour faire des sciences humaines avec conscience, il faut connaître les fondements de cette distinction.

Il y a 4 caractéristiques :• la complexité des phénomènes humains. Contrairement à ce que l’on pourrait croire,

les recher-ches en SH sont généralement plus compliquée qu’en science naturelle. Pour étudier un phénomène humain, il faut tenir compte de plusieurs facteurs propres aux SH. Une telle recherche doit intégrer une approche multi-dimensionnelle, c’est-à-dire qu’elle doit tenir compte des multiples dimensions d’un phénomène humain. Il faut se méfier des simplifications à outrance et être conscient que toute recherche est une simplification de la réalité.

• Le sujet et l’objet sont de même nature. Leur identité de nature rend l’objectivité plus difficile à réaliser. Selon Weber, il est tout de même possible d’être objectif, il faut juste respecter le principe de neutralité axiologique, c’est-à-dire que le chercheur se contente de faire des jugements de fait et évite les jugements de valeurs.

• l’existence de lois n'est pas évidente. On peut douter de leur existence car l’objet d’étude des SH est libre. Il peut donc se libérer des prétendues lois qui sont souvent des habitudes, normes coutumes etc. Les sciences peuvent difficilement avoir pour résultat de démontrer l’assujettissement des humains à des lois sociales etc car le but ultime de la science moderne est de permettre à l’humain de se servir des lois naturelles afin de contrôler, dominer, voir ou modifier la nature. Grâce aux SH, nous tentons de mieux nous comprendre pour contrôler, dominer ou modifier nos actions. Elles servent donc notre liberté et non notre assujettissement à des lois qui nous gouvernent. Il convient d’être prudent en utilisant les expressions “lois”.

• La liberté des humains suppose qu'il adapte leur comportement en fonction d’une finalité, contrairement aux objets d’études dans les sciences naturelles. Il faut donc ajouter une dimension hérméneutique à notre recherche. La notion d’hérméneutique signifie méthode de connaissance fondée sur l’interprétation des signes sensibles ou manifestations des éléments d’une culture. Adopter une approche hérméneutique signifie qu'on cherche autant à comprendre qu'à expliquer le phénomène étudié. La compréhension se démarque de l’explication car elle ne cherche pas seulement les causes des phénomènes, elle tente de trouver les finalités produites par l’objet d’étude. En somme, les SH sont plus hérméneutique que les SN.

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Chapitre 2

Une recherche commence toujours par une étape interrogative et exploratoire. Ces 2 étapes se font en même temps. (cf. p.99). 3 taches sont nécessaires durant la 1e étape de la démarche scientifique.

• choisir le sujet de sa recherche • prendre connaissance de son sujet grâce à une exploration• formuler par écrit une question de départ

2.1 L’exploration et choix d’un sujet de recherche

Le choix du sujet dépend de 5 facteurs:• le vécu et les goûts personnels. Il est normal que le choix d’un sujet de recherche soit

subjectif.• certains sujets sont plus stratégiques que d’autres; ils augmentent les chances d’obtenir

du financement, d’être publié. Ce phénomène s’explique par la prépondérance de quasi-paradigme en SH.

• certains sujets sont plus utiles que d’autres; l’utilité dépend du contexte social, économique etc.

• l’état du développement de la science est important. On en prend connaissance de plusieurs manière: la revue de la documentation scientifique, c est à dire des livres ou revues spécialisées, par des colloques. Les trucs pour des lectures efficaces sont prendre des notes et annoter le texte selon une thématique précise. La second manière est des entretiens exploratoires. Ils se font avec des spécialistes, et sont utiles surtout en début de recherche. Ils peuvent servir de complément aux notes et lectures.

• les recherches exploratoires sont des contacts empiriques préliminaires avec la réalité, qui est étudiée d’une manière systématique dans les autres étapes. En règle générale, on utilise les méthodes de l’entrevue semi-dirigée ou les observations participantes ou non.

Il y a 6 taches à accomplir sont:• préciser le sujet• choisir un mode d’observation• élaborer un guide d’entrevue ou d’observation• choisir les individus interviewés ou observés, prendre des notes durant l’interview ou

l’observation• faire la synthèse des notes

2.2 La formulation de la question de départ

L’importance d’écrire une question de départ dès le début de la recherche, est que ça permet de bien clarifier et préciser le sujet de la recherche. La question de recherche est un fil conducteur de la recherche car elle précise et délimite le sujet de la recherche donc accroît l’efficacité des étapes ultérieures. Les 3 qualités d’une bonne question de départ sont qu’elle:

• soit claire, précise et concise• faisable, c’est-à-dire tiennent compte des ressources dont disposent le chercheur• mener à une recherche pertinente, c’est-à-dire qu'elle ne doit pas être moralisatrice.

Une question moralisatrice n’a un sens qu’en de fonction des valeurs du répondants.

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Une question de départ se fonde sur une volonté de savoir et non sur des convictions. Elle ne peut être purement philosophique. Elle ne porte pas sur le sens des choses. Le jugement de valeur joue un rôle en SH, qui est très important que ce soit avant ou après la recherche. Cependant le chercheur ne doit pas porter de jugement de valeur. il doit se contenter de juger de fait. Elle doit éviter les pseudo-concepts, mais doit se baser sur des phénomènes expérimentaux. L expérience peut porter sur des phénomènes sont l existence est possible ou latente.

Pour formuler une bonne question de départ il faut:• faire preuve de patiente et persévérance• faire lire et relire la question part des autres personnes, et un spécialiste

L’exploration influence autant la formulation de la question de départ que l’inverse. Ces 2 étapes ne sont jamais distinctes et étanches.

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Chapitre 3

3.1 Adoption, modification ou construction d’un cadre théorique

L objectif général de l étape des conjectures est d élaborer une réponse hypothétique, théorique et provisoire de la question de départ, ce qui se fait en 2 étapes:

• adopter, modifier ou construire une théorie• formuler une hypothèse

Une théorie est un filet pour capturer le monde, un ensemble d énoncés généraux décrivant la réalité étudiée. Ce sont des systèmes de concepts construits par la raison et il en existe plusieurs différentes. Elles organisent notre perception empirique de la réalité. Une observation empirique sans aucune théorie pour déterminer le regard qui sera porté sur la réalité. Le choix des meilleures théories est un enjeu important, car c est de notre perception de la réalité dont il est question.

De manière générale, le choix d’une théorie dépend du principe de pertinence et des motifs stratégiques. Il peut se faire en 3 opérations: l’inventaire des théories, l’examen critique des théories et le choix d’une d’entre elles, sa modification ou la construction d’une nouvelle théorie. L’objectif de l’inventaire des théories est de répertorier les différentes approches d’un sujet. Pour construire, voire modifier une théorie, il faut de l’expérience de la connaissance, de l’intuition et de l’imagination. L’expérience et la connaissance sont les fruits du travail et de la persévérance. L’intuition découlent elle aussi du travail, mais dérive également due la chance, du hasard. Elle exige du travail de l’imagination et une capacité de recul face à son sujet d’étude. L’utilité des théories ne va pas de soi, il faut bien réfléchir pour bien utiliser une théorie.

3.2 Retour sur la question de départ

Le choix ou la construction d’une théorie entraîne un retour à la question de départ car la théorie est une réponse provisoire à la question.

3.3 La formulation d une hypothèse

Le choix ou la construction d’une théorie entraîne aussi la formulation d’une hypothèse. ( cf. p161). Une hypothèse est une réponse provisoire à la question qui découle de la théorie dans la démarche HD. Il y a plusieurs sortes d’hypothèses: univariées, bivariées et multivariées. Une variable est une composante d’une hypothèse qui varie (cf. p.165).

Pour qu'une hypothèse soit acceptable, elle doit remplir 6 critères:• prédire une relation entre variables• être une réponse provisoire à la question de départ• être simple ou complexe et décrire un lien de causalité• contenir des variables dépendantes et indépendantes• être déduites ou dériver d une théorie• pouvoir être soumise à des tests empiriques et être falsifiable.

Il faut élaborer une hypothèse selon une théorie choisie, modifiée ou construite.

3.4 L’opérationnalisation du cadre théorique

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L’objectif de l’opérationnalisation du cadre théorique est de préparer les conjectures aux tests empiriques qui les corroboreront ou les réfuteront. Les opérations pour opérationnaliser un cadre sont:

• s’assurer que l’hypothèse est falsifiable en identifiant des falsifications visuelles • en s’assurant de la généralité de l’hypothèse (cf. p.173)• construire des concepts opérationnels.

Un concept est un mot ou ensemble de mots désignant un ensemble de phénomènes. Il définit d’une manière théorique et générale les phénomènes particuliers qui seront observés dans les tests empiriques. En science, nous construisons des concepts pour spécifier et délimiter ce qui sera empiriquement observable. Il y a 3 opérations inhérentes à la construction des concepts:

• la construction des concepts et l’exploration • les concepts sont liés à la théorie• les conditions à respecter sont les usages de la langue, le développement des

connaissances scientifiques et produire des concepts de phénomènes réels ou possibles.

Les dimensions sont des composantes des concepts, elles définissent des caractéristiques des concepts qu'on veut observer (ex.p.183). Un concept est généralement lié à une théorie et il se compose de dimensions. Définir un concept, c’est préciser les dimensions qui le caractérisent. Les dimensions des concepts complexes sont plus difficiles à spécifier; elles exigent une grande connaissance des concepts définis, les dimensions des concepts peuvent aussi être complexes. Il faudra donc définir leurs composantes. Ce sont des sous-parties des dimensions. Elles servent à faciliter l’observation des dimensions plus complexe (cf. p.188).

Les indicateurs sont des signes empiriques des dimensions ou des composantes. Les indices sont des indicateurs chiffrés; ce sont des mesures quantitatives.

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Chapitre 4

4.1 La fonction des tests empiriques

Les tests empiriques sont les ancres en science. Ils n’épuisent pas la question du jugement porté sur les conjectures théoriques. D’autres facteurs subjectifs jouent également un rôle important dans la pratique. Ce sont des procédés fort utiles pour convaincre les membres d une communauté scientifique.

4.2 Les grandes étapes d’un test empirique

Un chercheur doit répondre à 3 questions pour organiser un test empirique: observer quoi qui et comment?

4.3 Répondre à la question observer quoi?

Le chercheur observe les indicateurs ou indices contenus dans son cadre d’analyse

4.4 Répondre la question observer qui?

Nous rappelons qu'il est préférable de formuler des hypothèses générales. On ne peut donc pas observer tous les phénomènes désignés par une hypothèse générale. Il faut donc recourir à une technique d’échantillonnage, qui déterminera qui sera observé lors des tests empiriques. La population mère correspond à l’ensemble de tous les individus qui ont des caractéristiques précises en relation avec les objectifs de l’étude. L’échantillon est un sous-ensemble d’éléments d’une population donnée et une technique d’échantillonnage est un sous-ensemble d’une population en vue de constituer un échantillon.

Cependant l’échantillon a toujours une marge de manoeuvre. Idéalement, il faudrait qu’elle soit le plus mince possible. Il y a 2 grandes techniques d’échantillonnage: probabilistes et non-probabliste.

A). Les techniques probabilistes sont caractérisées par: • chaque unité de l’échantillon a une chance égale d’être choisie• on peut estimer la marge d’erreur

On peut choisir entre 5 sortes d’échantillons probabilistes :• hasard simple; on a besoin d’une base de la population pour recourir à cette technique • hasard stratifié; un échantillon de hasard stratifié peut être proportionnel par rapport à

la population mère• en grappes• systématique probabiliste• à plusieurs degrés

B). les techniques non-probabilistes sont caractérisées par:• le choix des unités ne relève pas du hasard• on ne peut connaître le degré de représentation

5 techniques sont à choix :

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• accidentel; la représentativité très douteuse• par quotas• typique; cette technique sont la pertinence est liée au choix raisonné du chercheur est

très utilisée en méthode qualitative• boule de neige• volontaire (cf. p. 230)

La taille d’un échantillon renvoie un nombre d’unités qu'il contient. La détermination de la taille est différente selon que la recherche est probabiliste ou non. Elle est aussi liée au degré de précision et de confiance recherchée pour des échantillons probabilistes. Les échantillons exemplaires sont liés certains types de recherche. Dans ce cas, le critère de la saturation est sans foute le plus important pour déterminer la taille de l’échantillon

4.5 Répondre à la question observer comment?

Choisir un mode d’investigation, c’est décider comment observer la réalité étudiée en recueillant des données. Il existe plusieurs méthodes d’observation de la réalité ainsi que plusieurs façons de la présenter. Ces différentes présentations dépendent de choix épistémologiques et pédagogiques.

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Chapitre 5 (cf. p. 245-246)

5.1 Les démarches, méthodes et techniques

Une démarche scientifique est un moyen pour accéder à la connaissance scientifique. Elle se fonde sur certains principes épistémologiques. Il existe 3 démarches: inductives, hypothético-déductive et rationaliste. La méthode de recherche est une mise en forme particulière d une démarche. Une méthode est donc liée à une démarche particulière. (cf. p.249). Une technique serait un simple outil de collecte de données n’ayant pas la profondeur épistémologique d’une méthode

5.2 La méthode expérimentale

C’est la fille de la psychologie. Cette méthode a le prestige de la science positive. Son but est de cerner des liens de causalité en manipulant des variables indépendantes. Une définition possible de la méthode expérimentale: elle utilise une méthode spécifique consistant à tester une hypothèse, le chercheur modifie un aspect précis de la situation puis constate les variations que cette modification entraîne sur la conduite observée.

L’identification des variables dépendantes et indépendantes est donc indispensable. De plus, il faut neutraliser les facteurs extérieurs et choisir une mesure. Il faut éliminer les facteurs extérieurs afin d’isoler une seule cause lors du test empirique.

2 moyens pour effectuer cette neutralisation :• isoler la variable indépendante dans un laboratoire• comparer les résultats du groupe d’expérimentation avec ceux d’un groupe de

référence.Il faut que ces 2 groupes soient semblables. Il y a trois techniques pour s’en assurer: contrôle de précision, contrôle statistique, utiliser une technique d échantillonnage probabiliste. On doit mesurer avec objectivité l’influence de la variable indépendante sur la variable dépendante.

Il faut toujours se poser des questions pour organiser une expérience (cf. p.261). Il y a 5 taches à accomplir pour une expérimentation :

• déterminer les variables• choisir un instrument de mesure• rassembler le matériel requis• constituer les groupes expérimentaux et de contrôle• choisir le genre de manipulation et de vérification (cf. p.262)

Il y a 4 types de méthode expérimentale• expérimentation avant-après• le contrôle est fait après• expérimentation post facto• simulation (cf.p.264)

Le prestige de la méthode expérimentale vient du fait qu’on utilise en science pure. Son avantage, elle permet d’isoler une variable indépendante des facteurs extérieurs. Ses désavantages: le laboratoire est artificiel et réducteur de la complexité du réel, elle ne porte pas sur des petits groupes, elle ne produit pas nécessairement des certitudes.

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L’expérimentation en milieu est la manipulation des variables indépendantes dans des groupes naturels. Cette méthode demande des chercheurs expérimentés; ces limites obligent couvent à utiliser d’autres méthodes.

5.3 La méthode historique

Elle sert d abord et avant tout aux historiens, mais elle peut être utilisée dans les SH. La méthode historique porte sur des objets d’étude passés dont l observation est indirecte et cette grâce aux traces qu’ils ont laissées. Elle se veut objective même si elle dépend de source subjective (cf. p.276).

La première étape renvoie à la question de départ. La méthode historique peut porter sur différents types de sujets. Il est important de bien préciser les limites chronologiques et le lieu d’étude. Le choix d’un sujet est lié aux documents que peut amasser le chercheur. Le travail préparatoire correspond à l’exploration dans notre démarche scientifique. Il sert à acquérir des connaissances sur le sujet de la recherche. Il y a 3 sous-étapes: Les lectures préparatoires, l’acquisition de connaissance auxiliaires pertinentes, l’élaboration d’un questionnaire qui orientera l’analyse de documents. Cette dernière se fait grâce à une critique interne et externe. La critique externe assure l’authenticité des documents en répondant à certaines questions précises. Elle se divise en 3 tâches qui sont la critique de la provenance, qui vise à assurer la provenance des documents, la critique de restitution nettoyer et raccommoder les copies et traduction, un classement critique des documents qui permettent de distinguer les sources primaires et secondaires.

La critique interne est une analyse du contenu des documents. Elle se compose d’une critique d’interprétation qui cherche le sens du document grâce à des fiches qui sont classées par thèmes ou questions et une critique des faits particuliers qui vise à déterminer la sincérité et l’exactitude du contenu de documents en répondant à certaines questions. Les opérations synthétiques ont pour but d’en arriver à des énoncés généraux. Il faut souvent combler les manques et silences des documents. Cet objectif est atteint en remplissant 3 taches: 1) le groupement des faits historiques vaut pour une démarche inductive. Il consiste à grouper ces faits

Dans une démarche inductive, les faits sont classés selon l’analyse de documents (cf. p.289)Dans une démarche hypothético-déductive, les faits sont regroupés d’après l’hypothèse de la recherche, selon qu’ils la corroborent ou réfutent (cf. p.290). 2) les raisonnements constructifs ont pour fonction de combler les vides ou silences des documents analysés. Ils sont utiles dans les 2 types de démarche. 3) la construction d’énoncés généraux se fait dans une démarche inductive grâce à l’analyse des documents des raisonnements constructifs etc et termine la recherche, dans une démarche hypothético-déductive elle sert plutôt à orienter des recherches ultérieurs.

5.4 L’analyse de contenu

Elle vient d’une vieille volonté d’interpréter des messages avec objectivité. L’origine des premières analyses de contenu scientifique est historique. Il faut avoir une neutralité axiologique. Une analyse de contenu est une méthode de classification dans diverses catégories des éléments du document analysé pour en faire ressortir les différentes caractéristiques en vue d’en mieux comprendre le sens exact et précis. Elle peut porter sur

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différentes sortes de message et jouit d une grande porté.

Ses principales caractéristiques sont:• elle pore sur différents types de messages• elle est une observation indirecte• ses données sont quantitatives ou qualitatives• elle peut porter sur le contenu manifeste ou latent• elle porte sur des messages de groupes ou d individu• elle permet d étudier le changement

L’analyse se compose de 5 étapes (cf. p.301) :• le chercheur rassemble ses documents choisis selon le sujet et son hypothèse de

recherche. Les documents choisis doivent être accessibles, il faut constituer un échantillon de documents qui doivent être préparer de façon a ce qu' on puisse les analyser, classés de préférences en les numérotant

• faire des lectures préliminaires pour prendre connaissance du contenu des documents• le choix et la définition des codes, c’est-à-dire un symbole appliqué à un groupe de

mois permettant d’identifier, rassembler et classer les différentes informations obtenues. Cela peut aussi désigner une unité de sens. 6 critères doivent être respecté lors du choix des codes: l’exhaustivité, la clarté, l’objectivité, la pertinence, l’homogénéité, la numérotation.

• le processus de codage a pour objectif de préciser et classer les énoncés du message. Son utilité est de retrouver rapidement tous les énoncés singuliers codés

• l’objectif de l’analyse de contenu dans une démarche hypothético-déductive est de corroborer ou réfuter l’hypothèse en analysant des documents. Elle peut être quantitative ou qualitative.

Il y a 5 avantages à faire une analyse de contenu:• elle couvre plusieurs phénomènes• permet des comparaisons entre phénomènes et étude du changement• permet d étudier des phénomènes en profondeur• permet au chercheur d interpréter le message avec une certaine liberté• offre a priori une certaine liberté aux enquêtes.

Les 3 désavantages sont:• exige beaucoup de temps• technique d analyse indirecte. Elle porte sur des perceptions de la réalité et non sur la

réalité • Il y a un risque de biais lors de l interprétation des données.

5.5 L’entrevue

L’entrevue est un mode d’investigation basé sur une communication verbale et un but précis. Sa finalité, dans une démarche hypothético-déductive, est de corroborer ou réfuter une hypothèse grâce à des échanges verbaux entre enquêteur et enquêté. Dans une démarche inductive, elle mène à l’élaboration d énoncés généraux. (cf. p.317 et 318)

Il y a 5 types d’entrevues, qui sont classés selon le degré de liberté des interlocuteurs et la profondeur des informations:

• l’entrevue clinique laisse une grande liberté à ses interlocuteurs et donne des

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informations profondes. Elle n’est pas très pertinente dans une recherche• l’entrevue en profondeur a pour objectif de diagnostiquer et étudier la motivation. La

liberté est grande mais limitée par quelques thèmes centraux. Elle analyse le contenu manifeste et latent. Rarement pertinente lors d’une recherche à l’exception du récit de vie

• l‘entrevue centrée laisse une grande liberté à l’enquêteur et l’enquêté, elle sera utile pour une démarche hypothético-déductive. Les données sont soumises a une analyse de contenu

• l’entrevue à questions ouvertes limite la liberté de l’enquêteur tout en laissant une grande marge à l’enquêter

• l’entrevue à questions fermées est utilisée pour des analyses quantitatives de données. La liberté est très faible et les informations peu profonde. Les questions et réponses sont standardisées. (cf.p.319)

Le choix du type d’entrevue se fait en fonction du degré de liberté souhaité. Une entrevue efficace récolte des données pertinentes qui dépendent de leurs rapports avec l’hypothèse. Quelques précautions sont à prendre pour s’assurer la pertinence:

• avoir une liste de questions pertinentes, liées au cadre théorique opérationnalisé• poser des questions claires• être bien préparé• être à l’aise, faire attention à son apparence• choisir un lieu adéquat• faire preuve de compréhension et d’empathie• assurer l’anonymat lorsque c’est nécessaire

L’enquêteur doit être sympathique, objectif et intéressé

Les avantages de l’entrevue sont que ce n’est pas cher, c’est un mode d’investigation souple et facile à utiliser, utile pour des analyses qualitatives, elle peut servir plusieurs finalités. Cependant, elle se fonde sur des postulats douteux tels que les enquêtes ont conscients des phénomènes étudiés, disent la vérité et ses réponses peuvent être influencées par l’enquêteur.

5.6 L observation

C est un mode d’investigation direct et se fait en milieu naturel. L’observation est une sélection, provocation, enregistrement et codage de l’ensemble des comportements et environnement qui s’appliquent aux organismes in situ et qui conviennent des objectifs empiriques. Les précurseurs de cette méthode sont Malinowski et Mead. L’observateur est un témoin. L’observation scientifique se veut rigoureuse et objective.

3 critères servent à distinguer les différents types d observation:• position du chercheur• type de démarche scientifique• situation du chercheur

Dans l’observation participante, le chercheur participe au phénomène social qu'il étudie. L’observateur est pris dans le réseau des relations interindividuelles. Dans l’observation non participante, le chercheur ne se mêlent pas de la vie du groupe étudié. Selon certains, l’observation est nécessairement participante. Dans une démarche inductive, il s’agit plutôt d’une enquête d’exploration. C’est un mode d’investigation servant à produire des théories

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ancrées dans la réalité. Dans une démarche HD. L’observation centrée autour de quelques thèmes.

Les avantages d’une enquête dissimulée sont: • le chercheur ne modifie pas le comportement des personnes observées• Il peut parfois mieux comprendre les personnes observées en s’impliquant pleinement

à leurs activitésLes désavantages sont:

• des problèmes structurelles, car il peut difficilement enregistrer ou filmer les conversations

• problèmes affectifs• problèmes éthiques

Cependant, c’est au chercheur à qui revient le choix de la méthode la plus judicieuse pour son enquête.

L’observation se divise en plusieurs étapes:• L’élaboration d’une grille d’observation; le chercheur l’élabore pour orienter son

observation. • Choisir un phénomène à observer; ce choix est lié à la question de départ. Il y a

quelques critères théoriques et pratiques guidant dans le choix d’un échantillon: la situation choisie doit être exemplaire et faire preuve d étanchéité. De plus les cas retenus doivent être récurrents, accessibles et ne pas être trop influencé par la présence du chercheur.

• Choisir un type d’observation; selon les besoins de la recherche, les principes éthiques et épistémologiques du chercheur

• L’entrée sur le terrain; il faut s’intégrer et se faire accepter en contactant des personnes clés et en présentant la recherche.

• Recueillir des données; la récolte peut se faire selon une démarche inductive ou HD.

Dans une démarche inductive, l’observateur est un explorateur qui va du particulier au général. L’observation se fait selon une grille d ‘observation. 9 dimensions sont à aborder:

• l espace• les objets• les gestes • les activités• les événements• le temps• les acteurs• les objectifs• les sensations

Le chercheur va des faits bruts à la théorie, il cherche des structures. Il peut choisir entre 2 types de notes :

• les notes descriptives, qui rendent compte des observations descriptives• les notes analytiques, qui rendent compte du cheminement théorique du chercheur

Cette observation se termine par une saturation des données. L’analyse de ces dernières se fait de manière progressive, en même temps que la collecte de données.

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L’observation HD est déterminée par le cadre théorique opérationnalisé. La prise de note est essentiellement descriptive et centrée sur les concepts de l’hypothèse. Elle se compose de 7 étapes:

• le guide d’observation• le choix de cas exemplaire• le choix d’un type d’observation• l’observation centrée et la prise de notes• le journal de bord et les phénomènes non prévus• préparation des notes pour leur analyse• l’analyse des données

L’objectif de l’analyse des données d’une observation faite est de corroborer ou réfuter l’hypothèse de recherche grâce à une observation directe de la réalité.

5.7 L analyse de statistiques

Procéder à une analyse statistique, c’est se servir des données statistiques produits par d’autres pour soumettre des conjectures théoriques à des tests empiriques. C’est un mode d’investigation indirect. Cette analyse se compose de 5 étapes

• préciser les données statistiques requises pour la recherche• rassembler les données statistiques requises• comprendre les données récoltées en prenant connaissance de leurs fondements et de

leurs définitions. Il faut bien comprendre les chiffres utilisés• manipuler les données pour corroborer ou réfuter l’hypothèse, faire preuve de

prudence, de rigueur et d’objectivité. Expliquer les procédés statistiques utilisés afin de permettre aux autres de les comparer et de les vérifier

• analyser les données statistiques récoltées afin de corroborer ou réfuter l’hypothèse

5.8 Précisions concernant l’analyse de données

Chaque analyse des données soulève des problèmes particuliers.

Les méthodes d’échelle servent à quantifier du qualitatif. Il y a 4 méthodes principales:• l’échelle nominale. C’est un processus simple de codification quantitative, il s’agit

d’attribuer un chiffre à une donnée qualitative. Les catégories de cette échelle doivent être exhaustives et mutuellement exclusives

• l’échelle ordinale. L’attribution d’un nombre à une catégorie de phénomènes est arbitraire. Les catégories sont ordonnées selon une gradation de la variable ou de la caractéristique choisie. Il faut retenir que les valeurs choisies sont arbitraires.

• l’échelle à intervalles. Elle est semblable à une échelle ordinale, sauf que l’écart entre les nombres est de grandeur égale et une unité connue

• l’échelle de Likert. L’intervalle entre les mesures ne renvoie à aucune unité de mesure connue car elle est produite par le chercheur et elle doit être constante.

En général, les analyses qualitatives sont moins rigoureuses que les analyses quantitatives. La saturation et la validation ont pour but de les objectiver. La saturation détermine la taille des échantillons lorsqu’on utilise une méthode qualitative. Elle est atteinte quant l’investigation de la réalité n’apporte plus rien de nouveau. La validation permet de vérifier les résultats d’une recherche qualitative, en les faisant valider par les enquêtés. Elle ajoute du poids au

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résultat.

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Chapitre 6

Une recherche se termine toujours par la communication des résultats.

6.1 Les motifs de communication

Il y a 3 motifs de communication des résultats :• Les paradigmes: en science humaine, il n’existe pas de véritable paradigme. C’est un

champ de bataille où s’affrontent des quasi-paradigmes. Pour avoir une chance de succès, il faut convaincre les autres savants en publiant les quasi-paradigmes utilisés, en s’appuyant sur des arguments rationnels et des démonstrations empiriques.

• Elle permet l’intersubjectivité qui elle même permet une certaine forme d’objectivité. Chaque chercheur peut juger de la validité des travaux

• Parfois ce sont les intérêts personnels qui poussent à la communication. La compétition est vive en SH car le pouvoir et l’argent sont des biens rare. Plus on publie plus on a des chances de percer dans les sciences humaines.

6.2 Les modes de communication

Il existe 2 grandes modes de communication:• Les communications écrites peuvent être sous deux formes: les livres ou un article.• Les communications orales ont lieu sous la forme de colloques ou de cours

universitaires.

6.3 Le contenu d une communication idéaltypique

Selon certains, la production d’une communication est une technique selon d’autres un art. Il y a 4 règles à suivre pour mieux convaincre:

• produire des définitions précises. De bonnes définitions des concepts facilitent la communication et favorise la crédibilité.

• Il faut séduire le lecteur. Certains sujets sont plus séducteurs que d’autres, ce qui peut nuire à l’intérêt porté par le lecteur. On peut séduire le lecteur en sachant s’adresser et éviter les infantilisations, en écrivant bien

• choisir la simplification en évitant d’être trop simpliste• être logique et cohérent.

Les trois parties d’une communication écrites idéal-typique sont: • introduction qui comprend une présentation du sujet, une présentation de l’orientation

théorique et de l’intérêt de la recherche une présentation de la démarche et de la méthodologie, une présentation des principales parties

• le développement qui comprend: un compte-rendu critique de la revue de documentation. une explication de la théorie choisie ou construite, une présentation de l’analyse des données

• la conclusion qui est une synthèse et non une réponse. Elle peut aussi contenir des nouvelles connaissances produites par la recherche

Pour bien écrire, il n y a qu’une solution, la pratique, utiliser des mots dont on maîtrisé le sens et faire des phrases courtes.

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Les différences entre la communication écrite et orale sont • le temps et l’esprit de synthèse • des stratégies particulières pour maintenir l’intérêt de l’auditeur.

Il est fortement conseiller d’envoyer un rapport de recherche aux enquêtés. Cela permettra de mieux valider le travail et sera comme une marque de reconnaissance.

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