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L’ESSENTIEL SUR La centrale  d'achats publics  Création et  fonctionnement Nathalie Vinci

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L’essentieL sur

CS 40215 - 38516 VOIRON Cedex - Tél. : 04 76 65 87 17 - Fax : 04 76 05 01 63www.territorial.fr [ISBN :                               ]Illustration couverture : © Elena R - Fotolia.com

L’essentieL sur

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La centrale d'achats publics  

Création et fonctionnement

La pratique, dans les collectivités, s'appuie essentiellement sur les modes traditionnels de groupement de commandes prévus par le Code des marchés publics. Or, depuis quelques années, se développe la création de centrales d'achat sous différentes formes, souvent dans des domaines bien ciblés, et dont l'objectif est de grouper les commandes d'un ensemble de membres. Ces structures, en dehors des économies d'échelle qui sont la qualité généralement prêtée au phénomène de la mutualisation, présentent également l'avantage de mettre en commun un savoir-faire et d'instaurer une entraide entre les différents membres de la structure. Le présent ouvrage répertorie les différentes formes possibles de centrales publiques d'achat, les modalités de création et les règles gouvernant leur fonctionnement.

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La centrale d'achats publics  Création et fonctionnement

Nathalie Vinci est directrice adjointe des affaires juridiques de la Métropole Nice Côte d'Azur. Créée au 31 décembre 2011, issue de la loi de réforme des collectivités territoriales n° 2010-1563 du 16 décembre 2010, celle-ci est la première du genre en France. Nathalie Vinci y est chargée des contrats publics, des contentieux y afférents, de leur passation et de leur suivi, dans des domaines aussi variés que les transports, parcs de

stationnement, exploitation de réseaux d'eau et, plus innovant, l'autopartage de véhicules électriques. La direction étant mutualisée avec la ville de Nice, elle exerce également ses fonctions au sein de la ville centre. Elle est aussi chargée d'enseignement à l'EDHEC de Nice, où elle dispense à des étudiants venant des secteurs public et privé des cours en e-learning portant sur les différentes formes de contrats publics, leur mode de passation, leur contrôle et les finances publiques. Elle est, en outre, l'auteur de différents ouvrages pour Territorial Éditions et de plusieurs articles pour les Cahiers juridiques et la Lettre du cadre territorial.

978-2-8186-0812-8

Nathalie Vinci    

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La centrale d'achats publics

Création et fonctionnement

Nathalie ViNciDirectrice adjointe des affaires juridiques

de la Métropole Nice Côte d'Azur

Groupe TerritorialCS 40215 - 38516 Voiron Cedex - Tél. : 04 76 65 87 17 - Fax : 04 76 05 01 63

Retrouvez tous nos ouvrages sur http://www.territorial-editions.fr

collection « L’Essentiel sur » - Réf. : BK 295 - Mai 2015

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Ce pictogramme mérite une explication. Son objet est d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’auteur de l’écrit, particulièrement dans le domaine de l’édition tech-nique, le développement massif du photocopillage.

Nous rappelons donc que toute reproduction, partielle ou totale, de la présente publication est interdite sans autorisation du Centre français d’exploi-tation du droit de copie (CFC, 20 rue des Grands-Augustins, 75006 Paris).

Avertissement de l’éditeur :La lecture de cet ouvrage ne peut en aucun cas dispenser le lecteur

de recourir à un professionnel du droit.

ISBN version numérique :ISBN : © Groupe Territorial, Voiron

978-2-8186-0812-8978-2-8186-0813-5

Imprimé par Les Deux-Ponts, à Bresson (38) - Juin 2015Dépôt légal à parution

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Sommaire

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Introduction ............................................................................................................................................. p. 5

Partie 1 La centrale d’achat : un outil moins traditionnel de mutualisation

I • Centrales existantes ou institutionnalisées ..........................................p. 11

A - L’Ugap ........................................................................................................................................................p. 11

B - D’autres formes dans des domaines bien ciblés ..............................................................p. 13

1. Une centrale d’achat dédiée au transport public .................................................................p. 13

2. Approlys ..................................................................................................................................................p. 14

3. Syndicat intercommunal des collectivités territoriales informatisées des Alpes-Maritimes (Sictiam) ......................................................................................................p. 15

II • Création d’une centrale d’achat .......................................................................p. 16

A - Forme associative : procédure de création ........................................................................p. 17

B - Forme institutionnelle : procédure de création ................................................................p. 20

1. Groupement d’intérêt public (GIP) .............................................................................................p. 20

2. Syndicat mixte ouvert à la carte (SMO) ...................................................................................p. 24

III • Fonctionnement d’une centrale d’achat ..............................................p. 27

A - Règle de recours à une centrale d’achat ..............................................................................p. 27

B - Le régime des centrales d’achat.................................................................................................p. 30

1. L’application des règles de concurrence ..................................................................................p. 30

2. Le fonctionnement des centrales d’achat ................................................................................p. 30

Partie 2 Administration et fonctionnement d’une centrale d’achat

I • Modalités propres à une association ............................................................p. 34

A - Objet et composition .......................................................................................................................p. 34

1. L’objet ......................................................................................................................................................p. 34

2. Les membres .........................................................................................................................................p. 34

B - Fonctionnement ..................................................................................................................................p. 35

1. Dispositions financières ....................................................................................................................p. 35

2. La gouvernance ...................................................................................................................................p. 35

3. Le personnel ........................................................................................................................................p. 38

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II • Modalités propres à une structure de coopération territoriale .....................................................................................................................................p. 39

A - Groupement d’intérêt public ........................................................................................................p. 39

1. Objet et composition ........................................................................................................................p. 39

2. Fonctionnement ..................................................................................................................................p. 39

B - Syndicat mixte ouvert .......................................................................................................................p. 43

1. Objet et composition ........................................................................................................................p. 43

2. Fonctionnement ..................................................................................................................................p. 44

III • Modèles d’actes.....................................................................................................................p. 47

A - Les statuts ................................................................................................................................................p. 47

B - Adhésion et recours à une centrale d’achat ......................................................................p. 78

1. Adhésion .................................................................................................................................................p. 78

2. Recours ....................................................................................................................................................p. 82

C - Contrats ...................................................................................................................................................p. 83

Bibliographie

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« Certains voient les choses comme elles sont et se disent pourquoi. D’autres voient les choses comme elles pourraient être

et se disent pourquoi pas. » Marc Twain

IntroductionÉtrangement, la notion même de centrale publique d’achat n’est apparue que dans le Code des marchés publics de 2004. Un antécédent existait déjà, pour autant, au travers de l’Union des groupements d’achats publics (Ugap), créée en 1968 et dont le statut a été rénové en 1985. En effet, l’article 1er du décret du 30 juillet 1985 prévoyait que l’Ugap avait pour objet d’acheter et céder des produits ou services aux personnes publiques et aux organismes de statut privé assurant une mission de service public. L’article 9 du code, dans sa version 2001, prévoyait pour l’État et les col-lectivités territoriales, la possibilité de demander à l’Union d’effectuer leurs achats de fournitures et de services, et précisait qu’elle était soumise, sous réserve des dispositions qui lui sont propres, au code dont il s’agissait. Le caractère, ainsi, précurseur des missions attribuées à l’Ugap par le décret du 30 juillet 1985 a été confirmé, d’abord par le décret n° 2004-15 du 7 janvier 2004 portant Code des marchés publics, notamment son article 9 qui reconnaît à l’Ugap l’appellation de centrale d’achat, ensuite au niveau communautaire par les directives n° 2004-18 Secteurs classiques et n° 2004-17 Secteurs spéciaux du 31 mars 2004, lesquelles contiennent une définition communautaire de la notion de centrale d’achat. Les centrales d’achat sont définies au plan national comme « une personne publique ou un organisme de droit privé remplissant les conditions fixées au c) de l’article 9 de la loi n° 91-3 du 3 janvier 1991, à savoir qu’il faut que l’activité de l’organisme centrale d’achat soit financée majoritairement et de manière permanente par l’État, les collectivités territoriales ou des sociétés et des EPIC de l’État ; que la gestion de cette structure soit contrôlée par l’une de ces personnes morales ; et, enfin, que la centrale comporte un organe d’administration, de direction ou de surveillance composé majoritairement de membres désignés par l’une de ces personnes morales ».

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Au plan communautaire, il apparaît que d’après l’article 1er point 10 de la directive Secteurs classiques et l’article 1er point 8 de la directive Secteurs spéciaux, « une centrale d’achat est un pouvoir adjudicateur qui acquiert des fournitures et/ou des services destinés à des pouvoirs adjudicateurs, ou passe des marchés publics ou conclut des accords-cadres de travaux, de fournitures ou de services destinés à des pouvoirs adjudicateurs ». Il est à noter que, bien avant les directives de 2004, de nombreuses législa-tions internes avaient déjà reconnu l’existence des centrales d’achat. Nous pouvons retrouver ainsi dans certains pays européens, la « Concessionaria Servizi Informativi Pubblici » (Consip) en Italie, le Bureau fédéral d’achats en Belgique, de la Hansel Ltd en Finlande, ou encore des organismes com-parables en Autriche, au Danemark, en Suède. La centrale d’achats publics ne doit pas se confondre avec une centrale d’achats privés et avec une centrale de référence. En effet, à l’inverse d’un organisme privé, la centrale publique d’achat ne peut être qu’un pouvoir adjudicateur, ce qui, en droit interne, se traduit par le recours obligatoire à une personne publique, voire à l’un de ses mandataires dans le cadre de la maîtrise d’ouvrage. Par ailleurs, il existe une différence fondamentale entre une centrale d’achat au sens du Code des marchés, qui exerce sa mission dans le cadre de celui-ci, et d’autres organismes revendiquant la même dénomination ou des dénominations voisines, du type centrales de référencement, lesquelles sont des personnes morales de droit privé qui fournissent des personnes publiques ou privées mais qui ne sont pas soumises au Code des marchés. La technique des centrales d’achat peut, en revanche, se rapprocher à la technique des groupements de commandes en ce que toutes deux reposent sur l’externalisation de la coordination de la commande publique. Toutefois, alors que les groupements de commandes sont formés entre collectivités ou personnes publiques ou privées distinctes sur le fondement d’une convention conclue entre ces organismes, la centrale d’achat implique qu’un tiers des organismes adjudicateurs soit chargé de la passation des marchés. À l’usage, il apparaît que le groupement de commandes présente des inconvénients tenant à la lourdeur administrative pour, en définitive, ne couvrir qu’une surface économique plus que réduite. À l’inverse, de par la

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massification des besoins, l’intérêt économique de la centrale d’achat est bien plus probant. En définitive, il aurait été surprenant, tant ce mode de fonctionnement est avantageux, que les collectivités se privent plus longtemps d’un recours à cette autre forme de mutualisation. La pratique, dans les collectivités, s’appuie essentiellement sur les modes traditionnels de groupement de commandes prévus par le Code des marchés publics, ou encore cela en est également une forme, à mon sens, de maîtrise d’ouvrage unique prévue par la loi relative à la maîtrise d’ouvrage publique (MOP). Or, depuis quelques années, a tendance à se développer la création de centrales d’achat sous différentes formes, souvent dans des domaines bien ciblés, et dont l’objectif est de regrouper les commandes d’un ensemble de membres. Ces struc-tures, en dehors des économies d’échelle qui sont la qualité généralement prêtée au phénomène de la mutualisation, présentent également l’avantage de mettre en commun un savoir-faire et d’instaurer une entraide entre les différents membres de la structure. Le présent ouvrage va tenter de répertorier les différentes formes possibles de centrales publiques d’achat, les modalités de création et les règles gou-vernant leur fonctionnement.

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Partie 1 : La centrale d’achat : un outil moins traditionnel de mutualisation

Il résulte de l’article 9 du Code des marchés publics qu’une centrale d’achat a quatre fonctions : - acquérir des fournitures ou des services en vue de les céder à des personnes

publiques ou des personnes privées ;- signer et notifier des marchés publics de travaux, de fournitures ou de

services dont plusieurs des personnes publiques ou privées prennent en charge l’exécution ;

- conclure des conventions fixant le prix des prestations à réaliser et des marchés types définissant les prescriptions administratives et techniques à respecter, les personnes publiques ou privées mentionnées ci-avant passant ensuite les marchés aux conditions prévues par les conventions de prix et les marchés types ;

- mettre en œuvre pour le compte des personnes membres les procédures de passation de leurs marchés et veiller à la bonne exécution de ceux-ci.

En pratique, cela se traduit par deux montages contractuels spécifiques : le contrat d’achat et revente, d’une part, et l’intermédiation contractuelle, d’autre part. Dans le premier mécanisme, les fournitures ou les services transitent par la centrale d’achat qui cède ce qu’elle a préalablement elle-même acquis. La centrale d’achat peut, dans cette optique, soit acheter avant, soit après la demande adressée par l’acheteur public. Dans le second, la centrale d’achat servira d’intermédiaire et se verra transférer la charge de l’organisation des procédures de publicité et de mise en concurrence à la centrale. Dans ce cas-là, la centrale ne devient pas propriétaire des fournitures ou destinataire des services, contrairement au mécanisme précédent. L’intérêt pour une collectivité de recourir à une centrale d’achat réside dans le fait que, conformément à l’article 32 du Code des marchés publics (lequel a son pendant dans l’ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005), les personnes publiques qui ont recours à une centrale d’achat sont considé-rées comme ayant respecté leurs obligations en matière de publicité et de mise en concurrence pour autant que la centrale d’achat applique, pour la totalité de ses achats, les dispositions du code ou de la loi n° 91-3 du 3 janvier 1991 relative à la transparence et à la régularité des procédures de marchés et soumettant la passation de certains contrats à des règles de publicité et de mise en concurrence.

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Il en résulte qu’une commande passée à une centrale d’achat reconnue exonère complètement la collectivité des règles de mise en concurrence à partir du 1er euro et sans limitation de montant. Les formalités relatives au recours à une centrale d’achat sont détaillées au chapitre III de la partie 1 du présent ouvrage.

I • Centrales existantes ou institutionnaliséesDe nombreux organismes sont apparus ces dernières années afin d’exercer une activité de centrale d’achat à l’instar de ce que l’on peut observer dans l’achat privé (ex. : grandes enseignes de la distribution). Ce mouvement qui affecte tous les pays, notamment européens, devrait se renforcer dans les prochaines années. En fonction de leur profil d’activité, les centrales d’achat peuvent être classées en deux grandes catégories :- les centrales d’achat généralistes : ces dernières proposent une offre de

produits et de services très large, et s’adressent à l’ensemble des orga-nismes soumis à la réglementation des marchés publics (État, collectivités territoriales, hôpitaux, autres pouvoirs adjudicateurs et entités adjudica-trices) – ex. : l’Ugap – ;

- les centrales d’achat spécialisées : celles-ci sont spécialisées pour répondre aux besoins soit d’un type de pouvoir adjudicateur (ex. : la centrale d’achat du GIP RESAH pour les établissements intervenant dans le sec-teur sanitaire, social ou médico-social), soit d’un secteur d’activité (ex. : la centrale d’achat d’Agir pour le transport public), soit de leurs seuls adhérents (ex. : la centrale d’achat du GCS UniHA).

Quatre exemples de centrales publiques d’achat seront traités ci-après, pour permettre d’observer les différentes structures et spécialités mises en œuvre sur le territoire national.

A - L’Ugap

L’Ugap est un établissement public industriel et commercial (EPIC) créé en 1985 et placé sous la double tutelle du ministre des Finances et des Comptes publics, d’une part, et du ministre chargé de l’Éducation natio-nale, d’autre part.

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Elle est aujourd’hui la seule centrale publique d’achat « généraliste » fran-çaise et constitue un acteur spécifique de l’achat public, dont le rôle et les modalités d’intervention sont définis par le Code des marchés publics et l’ordonnance du 6 juin 2005, ces deux textes ayant transposé les disposi-tions des directives communautaires. Le recours à la centrale publique d’achat, elle-même soumise au Code des marchés publics pour toutes ses procédures, dispense ses clients de toute mise en concurrence et publicité préalables. Cela étant, toute personne publique peut choisir de conduire sa propre procédure. L’Ugap opère principalement au profit de l’État et de ses opérateurs, des collectivités locales et du secteur hospitalier et, plus accessoirement, au profit des personnes privées assurant une mission de service public. Depuis la modification de ses dispositions statutaires, intervenue au mois de décembre 2008, elle peut aussi désormais servir les entreprises privées titulaires de contrats de « partenariat public-privé » (PPP). Pratiquement, la centrale d’achat acquiert des fournitures et des services destinés à des pouvoirs adjudicateurs. Cette fonction d’achat et revente com-prend l’enregistrement des commandes et l’émission des factures vis-à-vis des clients, d’une part, la gestion des marchés (mise à jour des références, révision des prix…), la passation des commandes aux titulaires de ses marchés, le paiement de leurs factures et le traitement des éventuels litiges, d’autre part. Elle est, par ailleurs, en mesure de mettre à disposition de ses clients des cadres contractuels (marchés ou accords-cadres), qu’ils signent et dont ils assurent eux-mêmes l’exécution. L’Ugap constitue donc une solution d’optimisation des coûts internes des titulaires de ses marchés et de ses clients, en contribuant à réduire les coûts des procédures, avant notification, et les coûts de déploiement et de gestion, après notification. L’Ugap est d’ailleurs active en matière de dématérialisation des flux d’infor-mations avec les titulaires des marchés (bons de commande, accusés de réception, factures) et de commande en ligne (fournitures de bureau, papier, consommables informatiques, produits pétroliers…) ou de paiement par carte d’achat.

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L’Ugap est un EPIC doté d’un agent comptable. Elle est régie par le décret n° 85-801 du 30 juillet 1985 modifié. En sa qualité d’établissement public, elle est soumise à la contrainte d’équilibre de ses comptes, mais elle n’a pas pour vocation la recherche de résultats bénéficiaires optimisés. En application de la loi relative à la démocratisation du secteur public, son conseil d’administration se compose de :- 1/3 de représentants de l’État ;- 1/3 de représentants des collectivités locales et de personnalités qualifiés ;- 1/3 de représentants salariés. Le président du conseil d’administration est nommé par décret en Conseil des ministres. Il assure la direction générale et est assisté d’un conseil de direction réunissant les directeurs du pôle opérationnel, du pôle fonctionnel, le directeur financier et comptable, et le directeur juridique. L’Ugap est par ailleurs soumise au contrôle économique et financier de l’État.

B - D’autres formes dans des domaines bien ciblés

1. Une centrale d’achat dédiée au transport public

Statuts de la centrale d’achat dédiée au transport public (CATP) : www.agir-transport.org/

La centrale d’achat du transport public (CATP) a été instituée en sep-tembre 2011, à l’initiative d’élus et d’agents de collectivités territoriales, pour permettre aux acheteurs publics spécialisés dans le transport public d’effectuer des achats performants. Sur le plan juridique, la forme de cette centrale est une association loi 1901 soumise à l’ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005, et notamment aux articles 5 et 15. La CATP a pour mission de passer des marchés pour le compte de collec-tivités locales ou encore de coordonner des groupements de commandes pour la fourniture de biens ou de services (les Abribus et poteaux d’arrêt, les logiciels d’information voyageurs, le carburant, les pneumatiques, etc.) ayant tous un lien avec le transport public.

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Cette centrale d’achat permet aux collectivités territoriales et aux entre-prises de transport indépendantes d’acheter au meilleur prix en allégeant les formalités administratives. L’adhésion y est gratuite.

2. Approlys

Statuts d’Approlys : www.approlys.fr/

Cette centrale d’achat a été créée en 2014, à l’initiative des Départements du Loiret, du Loir-et-Cher et de l’Eure-et-Loir, sous la forme d’un grou-pement d’intérêt public, afin de mutualiser la passation de leurs marchés publics et accords-cadres. Cette création s’inscrit dans un projet de mutualisation et affirme la volonté commune des collectivités concernées de :- dégager des économies durables sans défavoriser l’économie locale ;- atteindre un objectif de performance d’achat, notamment par la définition

de familles d’achat ;- maintenir la qualité des achats malgré des budgets contraints ;- proposer un service nouveau aux collectivités du territoire. Suivant les statuts ci-joints en annexe, les trois départements proposent la réunion d’acteurs publics (communes, établissements publics de coopéra-tion intercommunale, établissements publics locaux et autres collectivités), parapublics, ouverte également à des partenaires privés, afin de mettre en œuvre un dispositif de mutualisation de l’achat. L’ambition partagée au travers de cette structure est de permettre :- à ces membres, de bénéficier de prix avantageux ; - de décharger ces derniers de la passation des procédures de marchés et

accords-cadres ; - de gagner du temps, de sécuriser les achats et réduire les coûts directs

et indirects des achats publics. Les statuts prennent la peine, toutefois, d’indiquer que chacun des membres de la centrale d’achat « restera libre – pour la passation de chacun de ses marchés et accords-cadres, appels à projets et autres procédures

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de mise en concurrence particulières – de recourir ou non à la centrale d’achat ». Au-delà des trois collectivités fondatrices, d’autres acteurs publics et para-publics ont adhéré au cours de l’année 2014, à cette centrale d’achat.

3. Syndicat intercommunal des collectivités territoriales informatisées des Alpes-Maritimes (Sictiam)

Statuts du syndicat intercommunal des collectivités territoriales des Alpes-Maritimes (Sictiam) : www.sictiam.fr/

Plusieurs collectivités territoriales, toutes catégories confondues, des éta-blissements publics de coopération intercommunale, également toutes catégories confondues, des établissements publics industriels et commer-ciaux de toutes spécialités se sont « associés » au sein d’un syndicat mixte à la carte, le Sictiam. Ce syndicat, qui, au demeurant, et contrairement à son nom, ne se limite pas au seul département des Alpes-Maritimes mais s’étend aussi aux dépar-tements voisins allant de la Savoie au département des Bouches-du-Rhône, en passant par la Corse-du-Sud, a pour mission d’assurer la coordination et l’exploitation des moyens informatiques des collectivités territoriales membres afin de fournir à la population, aux élus et aux responsables communaux, les informations les plus justes, les plus complètes et les plus rapides au coût le plus réduit possible. Les statuts ci-joints en annexe précisent la spécialité qui est celle de la cen-trale d’achat en indiquant que sa mission couvre l’ensemble des domaines du système d’information, y compris les activités de développement d’infrastructures et réseaux, accompagné d’actions de promotion des usages, incluant le conseil, l’assistance à maîtrise d’ouvrage, voire la maî-trise d’ouvrage déléguée de projets spécifiques, et, enfin, la promotion des usages en matière de technologies de l’information et de la communication. Sa mission s’étend, par ailleurs, aussi à l’aménagement numérique du ter-ritoire, avec notamment l’établissement et l’exploitation d’infrastructures et réseaux de télécommunications dans les conditions prévues par le Code général des collectivités territoriales (CGCT).

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Les statuts précisent également que le syndicat exerce, pour le compte des collectivités territoriales et établissements publics membres, les fonctions et missions supports et compétences suivantes :- supervision, maintenance et sécurité du système d’information ; gestion

d’infrastructures informatiques ;- prise en charge de services externalisés : support, infogérance, centre

de services ;- fourniture et déploiement de solutions de gestion métiers, mises à dispo-

sition en mode hébergé ;- élaboration de plans de formation ;- centrales d’achat ;- études et projets ;- technologies de l’Internet et services en ligne ;- plates-formes de dématérialisation et outils connexes ;- aménagement numérique du territoire des Alpes-Maritimes, au sens de

l’article L.1425-1 du Code général des collectivités territoriales, compre-nant la conception, la construction, l’exploitation et la commercialisation d’infrastructures, de réseaux et de services locaux de communications électroniques et activités connexes, la stratégie publique d’intervention définie par le schéma directeur départemental d’aménagement numé-rique des Alpes-Maritimes (SDDAN 06) ayant conclu à la nécessité d’un portage unique de la politique d’aménagement numérique.

Les fonctions de centrale d’achat ne sont qu’une des options proposées dans le « catalogue » de ce syndicat à la carte.

II • Création d’une centrale d’achatNe seront traitées ici que les centrales publiques d’achat constituées sous la forme d’une association, d’un groupement d’intérêt public et de syndicat mixte à la carte, les autres formes de type société publique locale ou société d’économie mixte locale, ou encore d’établissement public industriel et commercial présentant plus d’inconvénients que d’avantages.

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A - Forme associative : procédure de création

L’article 1er titre I de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association indique :

Article 1er titre I de la loi du 1er juillet 1901 « L’association est la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d’une façon permanente, leurs connaissances ou leur

activité dans un but autre que de partager des bénéfices. Elle est régie, quant à sa validité, par les principes généraux du droit applicables aux contrats et obligations. »

L’article 2 de la même loi précise, par ailleurs :

Article 2 de la loi du 1er juillet 1901 « Les associations de personnes pourront se former librement sans autori-sation ni déclaration préalable, mais elles ne jouiront de la capacité juri-

dique que si elles se sont conformées aux dispositions de l’article 5. »

L’article 5 modifié par l’ordonnance n° 2005-856 du 28 juillet 2005 (article 4) auquel il est renvoyé dispose :

Article 5 modifié par l’ordonnance n° 2005-856 du 28 juillet 2005 « Toute association qui voudra obtenir la capacité juridique prévue par

l’article 6 devra être rendue publique par les soins de ses fondateurs. La déclaration préalable en sera faite à la préfecture du département ou à la sous-préfecture de l’arrondissement où l’association aura son siège social. Elle fera connaître le titre et l’objet de l’association, le siège de ses établissements et les noms, professions et domi-ciles et nationalités de ceux qui, à un titre quelconque, sont chargés de son adminis-tration. Un exemplaire des statuts est joint à la déclaration. Il sera donné récépissé de celle-ci dans le délai de cinq jours. Lorsque l’association aura son siège social à l’étran-ger, la déclaration préalable prévue à l’alinéa précédent sera faite à la préfecture du département où est situé le siège de son principal établissement. L’association n’est rendue publique que par une insertion au Journal officiel, sur production de ce récé-pissé. Les associations sont tenues de faire connaître, dans les trois mois, tous les changements survenus dans leur administration, ainsi que toutes les modifications apportées à leurs statuts. Ces modifications et changements ne sont opposables aux tiers qu’à partir du jour où ils auront été déclarés. Les modifications et changements seront en outre consignés sur un registre spécial qui devra être présenté aux autorités administratives ou judiciaires chaque fois qu’elles en feront la demande. »

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Il est à noter que pour créer une association loi 1901, le nombre minimum légal de membres est fixé à deux. S’agissant d’une association avec pour mission de centrale d’achat, cette dernière devra faire l’objet d’une décla-ration en préfecture de sorte d’acquérir la personnalité morale et pouvoir justifier de la qualité de pouvoir adjudicateur aux sens du Code des marchés publics et de l’ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005. Il ne peut y avoir d’opposition à la déclaration que si l’objet de l’association est illicite, à savoir, conformément à l’article 3, si elle est fondée « sur une cause ou en vue d’un objet illicite, contraire aux lois, aux bonnes mœurs, ou qui aurait pour but de porter atteinte à l’intégrité du territoire national et à la forme républicaine du gouvernement ».

Procédure de création d’une association > Élaboration des statuts La rédaction des statuts d’une association loi 1901 est à la libre initiative des parties prenantes. Seuls trois éléments doivent absolument y figurer :- le nom de l’association ;- son objet (c’est-à-dire les buts qu’elle poursuit) ;- son adresse. > La déclaration de l’association La déclaration sur papier libre doit se faire dans la préfecture du département ou la sous-préfecture de l’arrondissement de son siège social. Elle comprend cinq éléments indispensables :- le nom de l’association ;- l’objet de l’association ;- l’adresse du siège social, qui peut se limiter à une boîte postale ;- l’adresse des locaux, autres que le siège, dont dispose l’association ;- le nom, la profession, le domicile et la nationalité de celles et ceux qui sont

chargés de l’administration de votre association.

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Partie 1 : La centrale d’achat : un outil moins traditionnel de mutualisation

Pour déclarer l’association deux formulaires :- Cerfa n° 13973*03 : « Création d’une association » : ce formulaire permet

de déclarer les informations nécessaires à la création de l’association et de procéder à leur insertion obligatoire au Journal officiel des associations et des fondations d’entreprise (JOAFE) ;

- Cerfa n° 13971*03 : « Déclaration de la liste des personnes chargées de l’administration d’une association » : ce formulaire permet de déclarer la liste des personnes en charge de l’administration de l’association. L’article 5 de la loi du 1er juillet 1901 et l’article 2 de son décret d’application imposent la déclaration des éléments suivants : le nom, la profession, le domicile et la nationalité de celles et ceux qui sont chargés de l’administration de votre association.

Doit y être joint un exemplaire de vos statuts associatifs. La déclaration comme les statuts doivent être signés et paraphés par au moins deux personnes chargées de l’administration de l’association.

NB La préfecture doit fournir, dans un délai de cinq jours à compter du dépôt, un récépissé d’enregistrement de la

déclaration de votre association. Si toutes les pièces sont présentes, la préfecture ne peut en aucun cas refuser de vous délivrer le récépissé. Elle ne peut notamment pas vous demander de modifier vos statuts. Si elle constate une irrégularité (http://vosdroits.service-public.fr/associations/F33.xhtml), elle doit d’abord vous enregistrer avant de demander ensuite une dissolution de l’association auprès d’un tribunal.

> L’insertion au Journal officiel La création de l’association doit faire l’objet d’une publicité par une insertion au Journal officiel. Cette démarche est accomplie par les services préfectoraux dans un délai d’un mois après la création de l’association. Ils doivent, ayant reçu la déclaration, se charger de transmettre la demande de publication d’un extrait de la déclaration aux Journaux officiels. Un exemplaire du JO est ensuite envoyé à l’association. Ce document atteste que la formalité a bien été accomplie et, par voie de conséquence, l’acquisition par l’association de la personnalité juridique.