karibu 149 français

17
BURUNDI: VERS UN DIALOGUE FRANC CONGO: éGALITé HOMME-FEMME Bureau de dépôt Gent X - P602401 1 e trimestre 2013 KARIBU janvier, février, mars 2013 N° 149 België/Belgique P.B./P.P. 9099 GENT X BC 10999 Formation de cadres africains FONCABA Rue du Progrès 333/03 B-1030 Bruxelles (Belgique) - Tél: 02/2010383 Fax: 02/2051739 e-mail: [email protected] www.kba-foncaba.be

Upload: kba-foncaba

Post on 10-Mar-2016

227 views

Category:

Documents


5 download

DESCRIPTION

 

TRANSCRIPT

Page 1: Karibu 149 français

1FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

Burundi: vers un dialogue franc

Congo: égalité homme-femmeBureau de dépôt Gent X - P602401 1e trimestre 2013

Karibu

janvier, février, mars 2013

n° 149België/Belgique

P.B./P.P.9099 GENT X

BC 10999

Formation de cadres africains

FonCABA

rue du Progrès 333/03 B-1030 Bruxelles (Belgique) - tél: 02/2010383 fax: 02/2051739 e-mail: [email protected] www.kba-foncaba.be

Page 2: Karibu 149 français

2 3FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

Comme chaque année, le 8 mars ce fut la Journée inter-nationale de la femme qui est célébrée par des groupes de femmes dans le monde entier et également à l’ONu. Elle puise ses racines dans la lutte menée par les femmes depuis des siècles pour participer à la société sur un pied d’égalité avec les hommes.

au Congo, l’égalité entre les hommes et les femmes est inscrite dans la Constitution, mais la réalité est dif-férente. Dans la vie de tous les jours une discrimina-tion est apparente. Dans ce Karibu vous trouverez des témoignages de Kananga.

Pour la FONCaba, investir dans la promotion de la femme en afrique, est une prio-rité. il s’agit de donner aux femmes la possibilité de réaliser leurs rêves, en restant elles-mêmes et de les aider à construire ensemble l’avenir.. La FONCaba est per-suadée qu’investir dans la femme, c’est investir dans l’humanité entière.C’est pourquoi elle appuie des organisations locales qui travaillent pour l’émergence de leaders féminins. Elle œuvre pour consolider des mécanismes permettant aux hommes et aux femmes d’avoir des relations sur un pied d’égalité. il est important que les femmes soient responsables et qu’elles participent pleinement à la gestion intégrale de leurs communautés et de la société En afrique, les femmes sont géné-ralement dynamiques et très motivées, mais elles n’ont pas toujours confiance en soi.

Chers amis et sympathisants, nous comptons sur votre appui pour que la FONCaba puisse continuer à investir dans la formation des femmes afin qu’elles cultivent l’es-time de soi et restent dignes d’être femmes et d’être mères.

Nous vous remercions de tout cœur et vous souhaitons une bonne fête de Pâques.

M-bernadette ZubatseDirectrice

contenu editorial

3 ÉdiToriAL

4 Burundi : un diALoguE FrAnC

De passage à bruxelles, Mgr. Ntahondereye, Evêque de Muyinga, informe que malgré les points de déception, comme la corruption, la population garde confiance au pouvoir actuel. il est nécessaire qu’un dialogue franc s’instaure entre les différentes tendances politiques pour consolider la démocratie dans le pays.

10 Burundi : LE MArCHE dE BuJuMBurA BrÛLE

Le 27 janvier 2013, un gigantesque incendie a emporté le marché central de bujumbura. De lourds dégâts ont surtout touché les petits commer- çants.

15 Congo : L’EgALiTE EnTrE L’HoMME ET LA FEMME

Le professeur albertine Tshibilondi précise le concept « genre ».

20 un LEg Pour LA FonCABA Votre engagement pour l’afrique continue après vous

22 Congo : L’EgALiTE EnTrE L’HoMME ET LA FEMME dAnS LA ViE QuoTidiEnnE Le CbMT (Centre bamamu Tabulukayi), partenaire de la FONCaba à Kananga, a interrogé quelques personnes sur les conditions de vie des femmes.

30 Congo : JournEE inTErnATionALE dE LA FEMME

Page 3: Karibu 149 français

5FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 20134 FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

naires au développement du burundi qui s’est tenue à Genève du 29 et 30 octobre 2012, il y a certainement des avancées dans la lutte contre la corruption. Des restitutions de fonds détournés ou de biens mal acquis ont été déjà gagnées, mais parmi les présumés détourneurs,

les « gros poissons », comme on dit, semblent jusque maintenant y échapper, ce qui fait dire à certains qu’on somme les moins puissants de restituer pour couvrir les plus puissants. il y a donc encore un long chemin à faire. Les efforts de rétor-sion doivent continuer et s’intensifier car il ne convient pas du tout de se résigner et de fermer les yeux sur les cas actuels de corruption et de détournement. Mais l’on ne pourra arrêter et juguler le fléau qu’en investissant des efforts sur le plan éthique et moral en luttant notamment contre la mentalité en amont, par le biais

“On ne pourra juguler la corrup-

tion qu’en investissant sur le plan éthique et moral

FONCABA : N’y-t-il pas des points de déception ?

Mgr. ntahondereye : Ceux-ci ne manquent certainement pas même si je ne puis affirmer que la conscience que j’en ai soit aussi celle qu’en a la popula-tion en général. Je pense notamment à la corruption qui désormais semble n’épargner plus aucun niveau de l’exécutif et du judiciaire, de la colline jusqu’aux hautes instances de ces deux pouvoirs. Encore que même le législatif semble s’y complaire. aujourd’hui, la rue et les média se plaignent que la plupart des services de l’Etat sont monnayés et, malheureu-sement, les faits ne semblent pas les démentir de beaucoup. Cette situation est d’autant plus inquiétante que la population semble s’y faire et s’y habituer, excusant même ceux qui corrompent sous le pré-texte qu’ils ne sauraient survivre autre-ment. Cet esprit malsain effleure même nos communautés ecclésiales de base ; heureusement que ceux qui en sont victimes réagissent et en dénoncent les cas auprès des responsables paroissiaux ou diocésains.

FONCABA : Pourtant le Président de votre pays a proclamé la tolérance zéro en matière de lutte contre la cor-ruption.

Mgr. ntahondereye : La ferme volonté a été exprimée en des termes on ne peut plus clairs, mais sa traduction dans les faits a encore un long chemin à parcourir. Pas mal d’efforts ont été déjà fournis surtout au niveau de la deuxième vice-pré-sidence de la république et je crois qu’il faut honnêtement les reconnaître tout en demandant qu’ils soient renforcés et étendus à tous les échelons. a en juger de par le bilan que cette instance a rendu public peu avant la Conférence des parte-

FONCABA : Comment appréciez-vous la situation actuelle au Burundi ?

Mgr. ntahondereye : a travers mes contacts avec les paroisses de mon dio-cèse, avec les associations et les com-munautés de base, je constate que la grande majorité de la population se réjouit du fait que les forces de l’ordre qui, dans le passé, l’avaient tant terrorisée, ont été réformées. Elle se retrouve aussi bien

dans l’armée que dans la police car elle y voit des ressortissants de toutes les composantes ethniques de la société. Et c’est principalement pour cette raison qu’elle a confiance dans le pouvoir actuel.

de passage à Bruxelles le 11 février 2013, Mgr Joachim ntahondereye, Evêque de Muyinga, partenaire de la FonCABA, a rencontré Luc Bonte, président de l’association, et Marie Bernadette Zubatse, directrice. il a fait un tour d’horizon sur la situation actuelle au Burundi.

BurundiuN DiaLOGuE FraNC

des maisons luxueuses sautent aux yeux

mgr. ntahondereye en conversation avec m-Bernadette Zubatse

Page 4: Karibu 149 français

6 7FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

“Il est nécessaire d’avoir un dialogue

franc et inclusif au sein de la classe politique

Mgr. ntahondereye : On attendait la mise en place de la Commission Vérité et réconciliation avant la fin de l’année dernière mais celle-ci n’a pas eu lieu. Elle est annoncée de nouveau pour cette année ; nous espérons que parole sera tenue cette fois. Mais entre temps deux divergences de vue sur la question de la justice pénale réclament encore d’être conciliées. En effet, pendant que la par-tie gouvernementale estime que, pour ne pas porter préjudice à la cause de la réconciliation, il convient de laisser de côté toute enquête ou poursuite judiciaire relative aux délits commis pendant la pé-riode prise en compte par la Commission, la Communauté internationale, l’opposi-tion et la société civile en général sou-tiennent plutôt que les deux s’imposent. il me semble, quant à moi, que la vérité sur les maux du passé doit avoir pour objectif de lutter contre l’impunité et de convertir leurs auteurs et nous tous au bien commun. La question n’est pas tant de punir que de mettre les coupables à

au stade où en sont les choses, prenant acte de la détermination déclarée de tous les partis politiques à participer aux pro-chaines élections, je crois que ce qui est important c’est de travailler pour que la loi électorale soit révisée et amendée des lacunes qui risqueraient de compromettre la sérénité des concurrents, la liberté des électeurs et la transparence du cours électoral. a cet effet, il est nécessaire d’avoir un débat inclusif qui donne la pa-role à toute la classe politique. On ne peut que saluer avec espoir l’initiative annoncée par Mr. ananga-Onyanga, représentant spécial de Secrétaire Général des Nations unies au burundi. Je veux dire l’initiative de réunir prochainement le gouvernement et les partis politiques y compris tous ceux de l’opposition, en vue de promouvoir la dynamique nécessaire mais aujourd’hui inexistante d’un dialogue franc et inclusif au sein de la classe politique

FONCABA : Qu’en est-il de la justice transitionnelle ?

Dans l’état actuel des choses au sein de la classe politique de notre pays, l’opposition parlementaire est tellement faible qu’elle ne peut pas contribuer à un vrai débat contradictoire. il n’est pas étonnant que le parlement prenne des décisions qui ne rencontrent les intérêts de l’opposition. Tenant compte du déséquilibre de fait que connait le débat parlementaire, l’opposi-tion extra-parlementaire regroupée dans l’alliance démocratique pour le change-ment au burundi, aDC-ikibiri, réclame d’être consultée. il en a été ainsi, par exemple, eu égard à la mise en place de la nouvelle Commission Electorale Nationale indépendante (CENi) récemment accom-plie et, aujourd’hui encore, la même oppo-sition déplore de n’avoir pas été consul-tée. Par ailleurs, force est de reconnaître qu’elle est elle-même fragilisée à la fois par le fait que sa légitimité est contestée par le pouvoir issu des élections de 2010 et par l’exil des leaders de certains de ses partis membres.

d’une saine éducation éthique et civique dans les institutions scolaires et dans les différents milieux professionnels.

FONCABA : Que constatez-vous sur le plan politique ?

Mgr. ntahondereye : il est appréciable que soit désormais allégé le poids de l’in-justice qui, de manière inavouée, a pesé durant des décennies sur la majorité de la population en la privant de l’exercice effectif de ses droits civiques pourtant formellement reconnus. Mais l’on doit veiller à ce que nulle autre partie de cette même population, si petite soit-elle, ne subisse de tort pareil aujourd’hui.

Eu égard aux élections de 2015, il est heureux d’entendre tous les partis poli-tiques se déclarer décidés d’y participer sans pour autant omettre de déplorer les menaces qu’ils lisent dans la situation politique actuelle du pays. Pour peu que je comprenne le jeu de la démocratie, je crois qu’il est important de ne pas déser-ter le terrain mais d’y être présent pour faire entendre sa voix, à moins bien sûr que sa propre vie ne soit sérieusement en danger.

le nombre de centres de santé a augmenté

les partis politiques doivent être présents sur terrain pour faire entendre leur voix

Page 5: Karibu 149 français

8 9FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

que, même à présent, presque toutes nos écoles connaissent un excédent du nombre d’élèves qu’elles sont capables d’accueillir. Si elle dépendait de moi, la solution serait d’engager plus d’ensei-gnants et de rehausser leurs salaires.

FONCABA : Le Burundi est un pays agricole. Quelles sont les perspec-tives ?

Mgr. ntahondereye : L’exigüité des terres et l’appauvrissement des sols s’avèrent aujourd’hui plus que jamais un grand problème, après que la grande majorité des réfugiés soit revenue au pays. Ce dernier ne peut plus continuer à compter à 95% sur la seule agriculture pour sa survie et son essor économique. Certes, il est nécessaire de développer celle-ci en diversifiant les cultures par régions et en intensifiant la production quitte à stimuler les échanges et dyna-miser le marché intérieur. Mais il faut aussi que le pays s’engage résolument sur la voie de la transformation des pro-duits agricoles en vue d’en prolonger la conservation et s’ingénie même à élargir le champ de son industrialisation.

FONCABA : Merci Monseigneur pour cet entretien.

ses démembrements, des Commissions Justice et Paix et de toute organisation d’inspiration chrétienne telle que le Centre ubuntu.

FONCABA : Que constatez-vous sur le plan social?

Mgr. ntahondereye : Permettez-moi de répondre en vrac, en m’arrêtant seule-ment à ce qui me vient spontanément à l’esprit. Sur le plan de la santé, nous constatons une nette amélioration. Deux hôpitaux de district ont été construits par province ces dernières années, le nombre de centres de santé a augmenté, ainsi que le nombre de médecins. Mal-heureusement, une fois affectés, ceux-ci ne trouvent pas suffisamment de maté-riel d’équipement sur place. Par voie de conséquence, la qualité de leur service en pâtit. il y a donc encore tout un chemin à parcourir. En ce qui concerne l’enseignement, beau-coup d’écoles ont été construites mais le nombre d’enseignants ne suit pas le même taux d’accroissement, faute de moyens financiers pour les rémunérer et suite aux quotas imposés par la banque Mondiale. Cela a comme conséquence la surpopulation des salles de classes et la baisse du niveau des connaissances et de formation des élèves. au niveau de l’enseignement de base, une réforme est déjà décidée et devrait commencer en septembre prochain. Elle consistera en ceci : l’école primaire qui durait 6 ans durera maintenant 9 ans. Trois ans seront donc ajoutés à l’ensei-gnement de base, pour ainsi l’étendre jusqu’à l’âge où les jeunes peuvent ap-prendre un métier et s’intégrer ensuite dans la vie professionnelle. Du point de vue des infrastructures et de la logistique, la réforme signifie qu’il faudra encore da-vantage de salles de classe, d’autant plus

seulement elle est appelée à grandir en taille pour être dûment représentative de toutes les composantes démographiques et culturelles du pays, mais elle doit aussi ajuster et approfondir le sens qu’elle a de sa mission et soigner conséquem-ment sa manière effective de travailler. aujourd’hui, le paysage socioprofessionnel du burundi est parsemé de nombreuses associations et organisations. Pourtant, peu d’entre elles ont conscience de consti-tuer la société civile de ce pays et jouent un rôle actif. Et ceci est particulièrement vrai des associations ou organisations nées et actives en dehors de bujumbura, la capitale. J’en viens maintenant à l’objet de la question posée. Dès lors qu’elle est animée et représentée par des organi-sations dont peut-être les membres les plus influents proviennent des rangs de l’ex-parti unique ou des mouvements qui lui étaient intégrés, il n’est pas évident

qu’elle soit d’emblée libre de relents par-tisans dans ses prises de position. Face à cela, à mon avis, la solution n’est pas de commanditer la création d’organisa-tions d’obédience du gouvernement ou du parti au pouvoir. il faut plutôt encourager et soutenir au sein des associations et organisations en place ou naissantes, des programmes de sensibilisation et d’éducation au sens du bien commun et à celui du devoir de s’engager à le recher-cher et à le défendre. a cet effet, l’Eglise a aussi un rôle important à jouer, par le biais notamment de CariTaS en tous

contribution pour un meilleur avenir du pays. C’est dans cette perspective que les aveux libres et volontaires des coupables devraient donner lieu à l’exemption de ces derniers des poursuites judiciaires moyen-nant toutefois une réparation appropriée..

FONCABA : Qu’en est-il de la réforme fiscale dont on entend parler ?

Mgr. ntahondereye : La création de l’Office burundais des recettes à gestion autonome constitue certainement une réforme profonde du système fiscal de notre pays. a en juger par les bilans que ce dernier rend périodiquement publics mais aussi par l’appréciation que le Gou-vernement fait de son travail, l’Office fonctionne bien. Mais les problèmes dus à des bavures humaines et à la corruption ne manquent pas.

FONCABA : On entend dire que la Soci-été civile se comporte parfois en parti d’opposition.

Mgr. ntahondereye : Tout comme la dé-mocratie elle-même, la Société civile est encore très jeune dans notre pays. Non

la formation agropastorale dans la ferme-école d’agaKura, partenaire de la foncaBa

“Peu d’organi-sations ont

conscience de consti-tuer la société civile de ce pays

Page 6: Karibu 149 français

11FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 201310 FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

des assurances à ces commerçants sinis-trés; surtout que la plupart reconnaissent qu’ils conservaient leur argent dans ce marché central.

a l’instant actuel, il est difficile d’avoir une idée exacte des dégâts matériels et financiers. Et l’impact de cet incendie au niveau macroéconomique ne sera pas moindre.

PourQuoi ConSErVEr L’ArgEnT FrAiS Au MArCHÉ?L’incendie est survenu au mauvais mo-ment pour tout le monde et particulière-ment pour la majorité des commerçants qui avaient mal compris la dernière loi numéro 1/02 du 24 janvier 2013 rela-tive aux impôts sur les revenus, fixant entre autres l’impôt sur les intérêts sur les dépôts épargnés qui (les intérêts) s’élèveraient à plus de 1 800 000 Fbu par an: au lieu de comprendre que ce sont les impôts sur les intérêts, ils ont dû comprendre que ce sont les impôts sur leurs dépôts, et certains d’entre eux se sont précipités pour retirer leur argent et le garder dans leurs caisses situées dans leurs échoppes au marché central. une seconde raison possible est que cer-tains commerçants voulaient cacher à

blessés et ne confirme aucun mort. Néan-moins, des sources proches de la Société de gestion du Marché Central (SOGEMaC) parlent d’un commerçant sénégalais et d’un enfant qui se seraient jetés dans la flamme dans l’espoir de sauver leur argent et leurs articles de commerce. Des rumeurs difficiles à vérifier parlent d’une autre femme qui se serait jetée dans les flammes pour tenter de sauver 50 millions de Francs burundais (25.000 euro) qu’elle cachés dans sa caisse au marché.

En ce qui est des dégâts matériels, le feu a tout consumé. Même les clous ou les casseroles n’ont pas résisté à sa féro-cité. Les places réservées aux fruits et légumes sont carbonisées. Dans tout le marché, une seule -échoppe a miraculeu-sement survécu. Tous les articles qu’elle contient sont restés intacts.

En clair, l’incendie replonge dans la misère beaucoup de personnes opérant dans plusieurs filières liées aux activités du marché central. ainsi, les commerçants - parmi ceux-ci un nombre importants d’ouest-africains - sont les plus visibles, mais il y a aussi des sous-traitants de ces commerçants, les porteurs, les cui-siniers qui vendaient la nourriture, les balayeurs, les mamans vendeuses de nourriture préparée, de fruits et légumes aux environs du marché, les employés des propriétaires des échoppes du marché, les hommes et femmes de ménage, les chauffeurs de bus et les rabatteurs.

Ce cas-ci illustre les conséquences sur le plan individuel. Sinon ces conséquences s’observent aussi sur le plan humain, économique, social, financier. Sur plan financier par exemple, ces conséquences vont du secteur des micro-finances aux banques, des banques aux assurances,

aussitôt que l’information s’est propagée via les sms, les téléphones et les bouches à oreilles, le réflexe était le même tant de la part des opérateurs du marché que des simples consommateurs, habitants de bujumbura et même des badauds: aller voir de ses propres yeux comment le feu consume le marché central de bujumbura.

Selon iwacu burundi, des témoignages sur place font plutôt état d’un feu qui aurait commencé dans la partie centrale du marché, “là où on repasse les habits venus des tailleurs”, précise un commer-çant à un correspondant d’iwacu burundi

qui affirme que “la fumée s’élevait du mar-ché dès avant 6h du matin.” La plupart des personnes contactées à bujumbura pensent que le sinistre est d’origine cri-minel. une commission d’enquête insti-tuée après le sinistre et présidée par le procureur général de la république a déjà opéré plusieurs arrestations. Malgré ces arrestations, le flou persiste : le procu-reur général de la république affirme que la commission est toujours en quête des causes réelles de l’incendie.

dE LourdS dÉgâTSLe journal online iwacu burundi cite le porte-parole de la police qui parle de 68

dimanche 27 janvier 2013, un gigantesque incendie a emporté le marché central de Bujumbura. La FonCABA a collecté des informations sur ce drame auprès du journal online iwacu Burundi et auprès des connaissances sur place à Bujumbura.

Burundibujumbura se réveille avec son marché en feu

les fruits et légumes sont carbonisés

Page 7: Karibu 149 français

12 13FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

En fin de compte, la culture bancaire n’est pas encore encrée dans la mentalité burundaise : sur ceci, l’autorité publique a encore du travail à faire en matière de sensibilisation de la population, surtout que beaucoup de personnes pratiquant le commerce ignorent complètement certaines pratiques économiques, com-merciales et bancaires.

MonTÉE En FLèCHE dES Prix dES dEnrÉES ALiMEnTAirES… Le stock des haricots, du riz, de la farine de manioc, du maïs et d’autres denrées

l’Office burundais des recettes (Obr) l’évolution de leurs activités via les dé-pôts bancaires pour éviter l’augmentation des taxes. aussi, il n’est pas exclu que d’autres commerçants ayant des crédits bancaires cachaient l’argent pour que les banques créditrices n’exigent pas l’aug-mentation du remboursement régulier. Et seuls 10% des commerçants ayant un étal au marché central de bujumbura étaient assurés selon Monsieur Tatien Sibomana, secrétaire exécutif permanent de l’association des assureurs du burundi (assur) cité par iwacu burundi.

Le feu est survenu vers 7h du matin en provenance du coté ouest de ce marché, dit quartier Sénégalais. bien que les commerçants présents au début de l’incendie aient prévenu les responsables de la sécurité du marché, il semble que ces derniers ne sont pas intervenus à temps pour prendre les mesures urgentes adéquates. En 30 minutes, le feu a pris une allure terrible qu’il a été, par après, difficile voir impossible à éteindre. avec ses flammes ravageuses, il a envahi tout le marché en un peu de temps.

unE oCCASion dE PiLLErPendant ce temps, ceux qui occupaient certains quartiers du marché jusque là non en-core attaqués essayaient de faire sortir leurs marchandises en vain puisque les bandits ont profité de ce chaos pour envahir le marché et voler tout ce qu’ils trouvaient sur leur passage. En effet, ayant entendu que le marché est en flamme, comme l’attestait un gros nuage de fumée qui couvrait le centre ville de bujumbura, certaines personnes des quartiers avoisinant ce marché se bousculaient dans les rues pour aller piller. Certains éléments de la police n’auraient pas assuré suffisamment la sécurité des biens. Ce qui est très désolant, c’est la lenteur des services d’intervention et le manque d’engins anti-incendie de la police et de la protection civile pour éteindre ce feu à temps. Même les engins qui sont venus tardivement étaient malheureusement en panne. il a fallu l’intervention des engins anti-incendie de l’aéroport international de bujumbura. Certains pensent qu’elle serait due à un simple accident causé par un court circuit, d’autres disent que ce marché aurait été incendié intentionnellement.

un TÉMoignAgE dE SouTiEnNéanmoins, les autorités du pays, en l’occurrence les deux Vice-Présidents de la répu-

blique, le Président de l’assemblée Nationale, le Président du Sénat ainsi que quelques ministres, après avoir été informés, se sont rendus tout de suite sur les lieux pour se rendre compte de la gravité de l’incendie. Le 1er Vice Président a précisé qu’il allait mettre en place un comité de gestion de cette catastrophe. C’est ainsi que sur demande du Gouvernement du burundi, le Gouvernement rwandais a enfin envoyé un hélicoptère anti incendie pour essayer d’éteindre ce feu dévastateur devenu incontrôlé. Malheureu-sement, c’était trop tard puisque 99% du marché étaient en cendres. Les services de secours comme la Croix rouge, les agents des services aéronautiques ainsi que la police, évacuaient les personnes blessées et traumatisées vers les hôpitaux de la capitale de bujumbura. Pour maîtriser la sécurité dans la capitale, les militaires bien équipés se sont dépêchés pour sécuriser les infrastructures stratégiques comme les banques et appuyer la police pour contrôler les grands axes qui mènent vers la ville. Jusque là, il n’y a pas de morts enregistrés au cours de l’incendie. Le chef de l’Etat, qui était en mission de travail à addis-abeba, a tout de suite interrompu ses activités et s’est dépêché sur bujumbura. il s’est rendu, immédiatement après sa descente de l’avion, au marché en cendres pour constater l’ampleur de l’horreur de la catastrophe.et pour donner un message de compassion et de soutien aux marchands.

TirEr unE LEçonComme leçons, la catastrophe du 27 janvier 2013 vient de prouver en suffisance la faiblesse de nos services pompiers. En plus du manque de formation technique per-tinente en la matière, ils n’ont pas du matériel moderne bien fonctionnel. C’est une leçon pour le gouvernement qui doit perfectionner ces services et les doter du matériel adéquat dont les avions anti incendie. Les marchés doivent en outre être aménagés de façon à faciliter l’intervention dans de telles situations puisqu’il n’en était pas le cas à ce marché central de bujumbura. il est nécessaire aussi que tous les commerçants apprennent à protéger leurs biens en les faisant assurer et en conservant leur argent quotidiennement dans les banques au lieu de se contenter de thésauriser dans leurs caisses aux marchés.

Frédéric NjebarikaNuye, parteNaire de la FONcaba à bu-jumbura, a reNcONtré eN ce jOur tragique des geNs sur place qui lui ONt dONNé des iNFOrmatiONs de première maiN.

Page 8: Karibu 149 français

14 15FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

Les femmes comme les hommes congo-lais ont toujours joué et jouent encore aujourd’hui, un rôle important dans la reconstruction du pays. actrices du développement socio-économique de la république, les Congolaises connaissent encore de nos jours plusieurs discrimina-tions qui freinent leur pleine participation à la gestion des affaires publiques. Quels

sont les freins à l’égalité entre l’homme et la femme (ou l’égalité de genre) en répu-blique Démocratique du Congo ? Quels sont les obstacles au renforcement des capacités des femmes congolaises dans le but d’arriver à cette égalité de genre? avant de répondre à ces questions, pré-cisons d’abord quelques concepts afin d’éviter certaines confusions.

CongoEgalité entre hommes et femmes

Souvenons-nous qu’en septembre 2000, 191 pays ont signé la déclaration du Millénaire de l’onu pour réduire la pauvreté pour 2015. Cette déclara-tion contenait huit objectifs, nommés « les objectifs du Millénaire pour le développement (oMd). Qu’en est-il au Congo du troisième objectif qui prône « l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes » ? Albertine Tshibi-londi, philosophe, professeure d’universités, spécialiste en la matière, et directrice du Centre d’Etudes Africaines et de recherches interculturelles (CEAF&ri) nous parle de l’égalité de l’homme et de la femme (ou l’égalité de genre) dans la société congolaise. dans ce numéro du KAriBu, elle précise d’abord quelques concepts et souligne l’importance d’un budget consacré à la recherche, la formation et la sensibilisation dans le domaine du genre. dans le prochain numéro, elle nous parlera des freins à l’égalité de genre. Car la femme et l’homme sont égaux en dignité et en droits.

Le troisième objectif millénaire porte sur l’égalité de la dignité de la femme et de l’homme. Les hommes et les femmes ont les mêmes droits. Cela est fixé dans les traités internationaux des droits. Mais, cela ne semble pas suffisant pour combattre la discrimination et le mépris des femmes. Donner aux femmes un pouvoir égal d’intervention dans les décisions qui influent sur leur vie, de la famille aux instances les plus élevées du gouvernement, c’est leur donner la clef de leur autonomie.

importées de la sous-région est parti en fumée. Selon un expert burundais des finances, plus de 70% des denrées ali-mentaires utilisées par les citadins de bujumbura ont été emportés par cet incendie.

Les jours qui ont suivi le sinistre ont vu une très forte affluence des consomma-teurs vers les marchés périphériques de bujumbura, à Kamenge, Ngarara, Musaga, Kinindo, Kibenga, Jabe et à buyenzi pour s’y approvisionner en den-rées alimentaires, craignant une pénurie en la matière. Le sinistre et la peur de son impact sur l’approvisionnement ont alimenté la flambée des prix: en moins d’une semaine, le prix du petit pois est passé de 1.500 francs bu à 2.000. Celui du haricot est passé de 1.500 à 1.800 Francs bu et le riz est passé de 1500 à 1800.

un SiTE Pour un nouVEAu MArCHÉ TEMPorAirE En construisant en toute hâte un nouveau marché sur les terrains d’un Complexe Textile de bujumbura (COTEbu) au Quar-tier industriel afin d’y reloger temporai-rement les activités du marché central

en attendant de trouver une meilleure solution, le gouvernement a pris une mesure salutaire. Le burundi étant un pays à rumeurs, certains commerçants y voient une manœuvre pour les exproprier de leurs place.

“Le marché de Nyakabiga a brulé, d’autres marchés comme ceux de l’intérieur du pays avaient brulé mais on n’a pas déplacé les commerçants, qu’est-ce qu’il y a ici en ville pour qu’on nous déplace vers COTEbu? Nous avons peur, ils veulent voler nos places”, criait une dame com-merçante citée par burundi-Eco.Mais étant donné que beaucoup de commerçants, sans aucune assurance, auront probablement des difficultés à reconstituer leurs capitaux, le gouver-nement va devoir aller plus loin soit en facilitant l’accès aux crédits des commer-çants sinistrés avec des intérêts limités ou carrément en assurant l’approvision-nement en important les denrées et les produits nécessiteux pour les mettre à disposition des consommateurs.

dES MESurES Pour PrÉVEnir LES riSQuES ET LES CATAS-TroPHES Pour L’AVEnirLe 28 Janvier 2013, soit un jour après l’incendie, il y a eu réunion des hauts cadres du Ministère de la Sécurité Pu-blique et les membres de la Plateforme Nationale de Prévention des risques et Gestion des Catastrophes pour réfléchir aux mesures appropriées en pareille si-tuation, notamment en équipement, en mesures et procédures de sécurité et en renforcement des capacités. beaucoup de mesures qui montrent que l’incen-die avait pris tout le monde au dépourvu presque sur tous les plans.

Ericq Bayard Rwantango, collaborateur en gestion de projets

Page 9: Karibu 149 français

16 17FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

d’être du sexe masculin ou du sexe fémi-nin, c’est immuable. Le sexe ne change pas. Mais le genre évolue et change. Les fonctions ou les rôles que l’individu assure dans sa société dépendent de la manière dont chaque société conçoit ce que c’est un homme ou ce que c’est une femme. Ce qui varie suivant le temps et l’espace ou le milieu dans lequel on vit. C’est dire que le genre évolue et change. a partir de ce concept, on a pu développer d’autres théories, des outils d’analyse et des approches notamment dans les questions de développement.

LE ConCEPT d’ÉgALiTÉ« Etre égal ne signifie pas être identique ». L’égalité dont il est question concerne

LE « gEnrE » Le genre est un concept qui tente de s’imposer dans les analyses et les actions relatives au développement. il représente l’aboutissement des ré-flexions et recherches des féministes anglo-saxonnes, et le sens du terme, difficile à traduire en français, s’est peu à peu imposé chez les francophones. Le genre (traduction de l’anglais gen-der) est donc un concept politique et mobilisateur en vue de l’égalité entre les femmes et les hommes. Ce terme apparaît pour la première fois en 1972 chez les anglo-Saxons, mais il fut diffusé dans les années 80. Le genre concerne donc les rapports entre les femmes et les hommes dans une société. Le genre n’est donc pas synonyme des femmes. C’est une erreur de ramener le concept genre à la femme. Si l’on parle souvent des femmes dans l’analyse liée au genre, c’est parce que leur situation mérite une amélioration à cause de multiples discri-minations qu’elles subissent au niveau social, culturel, politique, économique, voire religieux.

rELATion HoMME ET FEMMEL’homme seul ne constitue pas le genre, la femme seule ne constitue pas le genre. Le genre renvoie à la relation entre homme et femme, en s’adressant au rôle masculin et féminin tel qu’il s’est socialement construit. Le concept genre est pertinent dans la mesure où il nous permet de faire la différence entre l’iden-tité biologique (le sexe) et l’identité socio-culturelle (genre) de l’être humain. Le fait

Prof.albertine tshibilondi

“Le genre ren-voie à la rela-

tion entre homme et femme

tité (ou la ressemblance) est un concept ontologique.

On l’aura remarqué, l’analyse de genre ne s’improvise pas. Elle exige une for-mation et une méthodologie rigoureuse pour déconstruire les rapports inégaux entre l’homme et la femme dans la so-ciété congolaise.

inVESTir dAnS unE ForMA-Tion ET unE MÉTHodoLogiE AdAPTÉES Au ConTExTEil est donc important d’investir dans la formation et l’initiation au genre pour acquérir une méthodologie adaptée à

l’égale répartition des tâches, rôles et responsabilités dans la société. L’égalité des droits fondamentaux des humains. il s’agit également de l’équité au sens d’une juste redistribution des respon-sabilités, rôles et un accès équitable à toutes les ressources. Tandis que l’iden-

LE CEnTrE BAMAMu TABuLuKAyi (CBMT), un PArTEnAirE dE LA FonCABA à KAnAngA (rdC), EngAgÉ Pour LA ProMoTion

dE LA FEMME.

Le CbMT veut contribuer à l’émergence d’une société où la femme joue pleine-ment son rôle et trouve son compte pour l’épanouissement de tous. il veut aider les femmes à s’associer pour lutter contre la faim et la pauvreté par la sécurité alimentaire et les activités génératrices de revenu. il veut également aider les femmes à participer à la gestion démocratique de la société.Le CbMT est une institution de référence, bénéficiant d’une reconnaissance des autorités de Kananga. Elle est connue par la population dans tous les quartiers de la ville où elle mobilise des mamans pour des actions de promotion et de respect de la femme. Les femmes se regroupent en organisations féminines (OF). Leurs leaders et animatrices sont formées par le Centre avec l’appui de la FONCaba. Celles-ci vulgarisent dans les familles des quartiers, des techniques agricoles et des technologies appropriées apprises. Les femmes ainsi formées les appliquent en groupe et individuellement en vue d’augmenter la production agricole ou bien les revenus familiaux. Elles assurent ainsi quotidiennement, une alimentation suffisante à leur famille. un nouveau projet du CbMT avec les OF s’annonce, à savoir la transformation des produits agricoles : farine de maïs et de manioc, fabrication de biscuits et de jus de fruits.

APPEL A donS : nous vous demandons d’appuyer ce projet en utilisant le bulletin de

virement que vous trouvez dans ce KAriBu. un TouT grAnd MErCi.

“Il s’agit de l’égale répartition des

tâches, rôles et res-ponsabilités dans la société

Page 10: Karibu 149 français

19

X

FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 201318 FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

budgétiser et financer l’égalité de genrePour arriver à cet objectif, il ne suffit pas seulement d’avoir une volonté politique pour corriger les disparités et inégali-tés entre les femmes et les hommes, mais il faut des moyens suffisants. il ne suffit pas d’être d’accord pour améliorer les conditions de vie des filles et des femmes, ni de prôner que toutes les filles aillent à l’école. Le problème se trouve au niveau des responsabilités poli-tiques, notamment du budget de l’Etat congolais destiné à l’égalité de genre. il faut soutenir une budgétisation sensible au genre en allouant des moyens finan-ciers conséquents pour la recherche dans ce domaine.

Dans la récession liée à la crise actuelle, le genre reçoit une allocation budgétaire la plus faible. D’où l’importance de rester vigilant et de poursuivre la sensibilisation et le plaidoyer auprès des politiques, et notamment des parlementaires pour la prise en compte de la dimension de genre dans le processus de budgétisa-

chaque contexte. Pour être pertinente, la démarche genre doit être fondée sur des résultats collectés sur le terrain afin d’éviter des a priori et des conclu-sions hâtives. Le principe est de sor-tir de ce cliché où il faut absolument mettre en opposition homme/femme. Le genre, ce n’est pas la femme seule, ni l’homme seul. Le genre, c’est l’homme et la femme et leurs relations dans la société. La démarche genre ne vise pas à renverser les rôles, mais à rétablir l’équilibre. L’approche genre permet de mettre fin aux rapports d’inégalité.

a cause des différences dans les rôles sociaux, les hommes et les femmes ont des besoins pratiques et des besoins stratégiques différents. Ces derniers permettent la transformation du statut de l’individu, femme ou homme. une étude basée sur le genre, dans tous les domaines de la société congolaise, permet de voir comment se présente la situation des hommes et des femmes de façon globale, leurs besoins pratiques et stratégiques, et les freins à leur égalité.

des femmes en formation

recherches pour réaliser des collectes de données sexo-spécifiques. Cela nécessite de disposer des indicateurs construits en fonction des réalités lo-cales ainsi que de collecter des infor-mations qui mettent en évidence les réalités spécifiques des femmes et des hommes à travers toute l’étendue de la rD Congo. Sur base des données disponibles, nous examinerons dans un deuxième temps, les freins et les défis pour l’égalité entre les femmes et les hommes en rD Congo.

Albertine Tshibilondi, Bruxelles, 18 fé-vrier 2013

référence : albertine Tshibilondi Ngoyi, Enjeux de l’éducation de la femme en afrique. Cas des femmes congolaises du Kasaï, Paris, L’Harmat-tan, 2005. Site : www.ceafri.org

tion. Le budget alloué à l’égalité entre les sexes par la rD Congo reste négli-geable et souvent difficile à quantifier par manque de données ventilées sur le sexe.

APPuyEr dES rECHErCHES Sur L’ÉgALiTÉ dE gEnrEil est important des constituer une base des données sexo-spécifiques dans les différents domaines pour mesurer l’im-pact des politiques de l’égalité entre femmes et hommes dans les différents secteurs en rD Congo. D’où les cher-cheur-e-s doivent poursuivre ce projet dans le département “genre et déve-loppement’’.

appuyer par des subventions les cher-cheurs, les universités, les centres de

l’alphabétisation de femmes

“Il est important d’investir dans la

formation au genre

Page 11: Karibu 149 français

20 21FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

bijschrift

La FONCaba est ravie de recevoir une do-nation ou un legs pour ses projets d’afrique. Comme dernières volontés, la plupart des personnes font un testament. C’est une oc-casion de traduire leurs pensées pour leur famille, mais également d’offrir une partie de leurs avoirs sous forme de legs ou de donation à une asbl qui travaille dans un pays en voie de développement.

La FONCaba est une asbl habilitée à re-cevoir des legs et des donations qu’elle utilise pour ses projets de formation en afrique. il suffit d’insérer dans le document la formule suivante : « Je lègue à l’asbl FONCaba à 1030 bruxelles, la somme de …………….,…….. euro ou …………………… (biens meubles et)………………(immeubles) à l’adresse…………………pour la formation de cadres africains ».

LE LEgS En duoLe legs en duo est une donation par testament de biens meubles et/ou im-meubles à une ou plusieurs personnes et en même temps à une asbl reconnue comme la FONCaba. Cette technique prévoit qu’en l’occurrence la FONCaba peut prendre en charge les droits de succession de la personne qui reçoit la donation. Si celle-ci est destinée à un parent lointain ou à un ami, celui-ci devra payer normalement beaucoup de droits de succession (jusque 65%). La FONCaba comme asbl ne paiera que 7% (8,8% en Flandres et 12,5% en région bruxelloise).

3 CondiTionS:• vous devez rédiger un testament.• vous léguez une partie de vos biens à une ou plusieurs personnes• vous léguez la partie restante à une institution agréée (comme la FONCaba) qui aura à sa charge le paiement de la totalité des droits de succession.

un legs pour la FonCABAVotre engagement pour l’afrique continue après vous

Le legs en duoaussi bien vos héritiers que la

FONCaba y gagnent

grâCE à LA TECHniQuE du LEgS En duo, VouS LAiSSErEZ AuTAnT (Si-non PLuS) à VoTrE AMi ou à VoTrE nièCE, TouT En SouTEnAnT LES ProJETS dE LA FonCABA.

Tout le monde y gagne!

Comme le droit de suc-cession est une matière assez compliquée, il est recommandé de consulter un notaire qui fera un petit calcul et vous donnera un avis correspondant à vos souhaits.Pour des informations complémentaires à la FONCaba. Contact :M-bernadette Zubatse, DirectriceTél.: 02 2010383 ou [email protected]

Page 12: Karibu 149 français

23FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 201322 FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

CongoL’EGaLiTE DE GENrE DaNS La ViE QuOTiENNE

DaNS La FaMiLLEDans votre famille, est-ce que l’égalité entre le mari et la femme, et entre les filles et garçons, est respectée?

dans son engagement pour la promotion et « l’empowerment » des femmes, notre partenaire CBMT (Centre Bamamu Tabulukayi) a fait une analyse de l’égalité de genre à Kananga (Kasayi occidentale), telle qu’elle est inscrite dans la Constitution congolaise. Le CBMT a interrogé quelques personnes: Mbuyamba Ellostaro, 28 ans, étudiant ; Kanku ilunga, 16 ans, élève ; Muamba Clément, 48 ans, sentinelle ; Muyinga irène, 28 ans, ménagère ; Mbelu Julie, 53 ans, ménagère.

mbuyamba ellesta-ro, 28 ans, étudiant

muyinga irène, 28 ans, ménagère

muamba clément, 48 ans, veilleur

Kanku ilunga, 16 ans, élève

• Après la mort de mon grand père, mes oncles paternels considèrent que les tantes ne sont pas parmi les héritiers.

• Ma grand-mère n’a bénéficié de rien après son divorce avec mon grand père. Celui –ci s’est accaparé des parcelles et des biens qu’ils avaient acquis en-semble.

Mbuyamba

• Je suis orpheline de père. Quand notre père est décédé, ma mère était dépouillée de tout ce que mon père avait comme biens.

Kanku

• Moi je peux engager des dépenses même sans l’accord de ma femme. Mais je ne peux pas supporter que ma femme vende des biens de la maison.

• Les biens matériels de la famille appartiennent à la famille mais moi j’en suis responsable. C’est moi qui décide sur les biens matériels et financiers. Je peux informer la femme après, mais je ne suis pas obligé, parce que je n’ai pas ce devoir là. Muamba

En ce qui concerne les décisions concernant les biens de la famille (biens matériels et moyens financiers), est-ce que mari et la femme ont les mê-mes droits ? et disposent-ils de manière égale des biens matériels et finan-ciers?

• Mon mari m’a abandonnée avec les enfants depuis plus de 5 ans. Il menace toujours de venir me chasser de sa parcelle. il dit que la parcelle lui appar-tient et que je dois la lui laisser.

• Les décisions sur le mariage de mes filles sont prises sans m’associer. Mbelu

• En tant que femme mariée, je n’ai pas la liberté de faire quelque chose sans l’accord de mon mari. Mais lui peut le faire sans demander mon avis.

• Les travaux ménagers ne sont pas exécutés par mon mari.

• Parfois, je ne suis pas associée à la prise de décision en famille.

Muyinga

• Si les deux conjoints travaillent tous les deux, à leur retour à la maison, c’est la femme seule qui se met au travail et le mari la presse même pour qu’elle soit rapide. il y a des hommes qui ne veulent même pas porter leurs propres enfants quand ils reviennent des activités avec leur femme, alors qu’elles portent déjà de lourdes charges.

• Mon grand frère a étudié dans des conditions normales. Mais moi, à cause d’un manque de moyens, je suis en retard de scolarisation.

Kanku

• Les femmes de certains de mes oncles ne peuvent faire que ce qui est accepté par leurs maris. Si elles font d’autres choses, elles sont victimes de violences physiques et/ou psychologiques.

• S’il y a un problème en famille et qu’une tante donne des conseils, certains oncles disent que ce sont les idées d’une femme et qu’il ne faut pas en tenir compte.

• L’homme peut aller se promener comme il veut et revenir à la maison quand il veut. La femme par contre est obligée d’informer son mari avant et de ne le faire que si le mari donne son aval. au cas contraire, à son retour ce sont des bagarres ou des injures. Et si la femme réciproque, la famille lui demande de payer des amendes comme réparation.

Mbuyamba

Page 13: Karibu 149 français

24 25FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

l’alphabétisation de jeunes filles

dès l’enfance, les jeunes filles sont déjà des “petites mamans”

DaNS La COMMuNauTéDans votre communauté, dans votre quartier, dans votre village, est-ce que l’égalité entre l’homme et la femme, et entre les garçons et les filles, est respectée?

• J’ai un voisin où la femme part au marché le matin et rentre le soir. Son mari fait tous les soit disant « travaux des femmes » : laver les enfants, faire la vaisselle, torchonner, préparer la nourriture. Mais les autres disent que ce monsieur est envoûté par sa femme. Ce qui est plus grave, parmi ceux qui disent ça, il y a aussi les femmes.

Mbelu

• La situation a timidement changé. Maintenant, il y a des cas pour lesquels j’ai l’habitude de consul-ter ma femme pour qu’on trouve ensemble une solution. Comme mes filles vont à l’école, parfois leurs frères peuvent aider leur mère quand elle fait des travaux ménagers.

Muamba

• Nous v o y ons beaucoup de filles fréquenter les uni-versités.

Nkanku

• Pour moi et mon mari, il n’y a pas d’amélioration. Parce que mon mari me considère comme une personne d’ailleurs. Parfois je suis victime d’injures et de menaces, bien que je sois aban-donnée.

Mbelu

• Les filles sont toujours considérées com-me des « partantes » ,qui vont quitter la famille pour aller chez leurs maris, et les femmes mariées sont des « venantes », des personnes sans droit au chapitre.

Mbuyamba

Dans votre famille avez-vous constaté une amélioration sur le plan de l’égalité dans les relations entre l’homme et la femme et entre les garçons et les filles ? Est-ce qu’aujourd’hui, c’est mieux qu’avant ?

• Les filles font la cuisine, la vais-selle et la lessive, elle balaient la parcelle, lavent les enfants et pui-sent de l’eau. Les garçons, eux, coupent les herbes et nourrissent les chèvres. ils ont plus de temps pour jouer.

Mbuyamba

• Je ne peux pas aller puiser de l’eau ni préparer la nourriture.

• Quand nous revenons de l’école, mes petites sœurs doivent se met-tre au travail. Moi, je peux me dis-traire et revenir à la maison seule-ment pour manger.

Mbuyumba

• Chez nous mon frère ne peut pas préparer la nourriture parce que garçon et c’est normal.

• Moi je ne peux pas sortir et rentrer tard. Mais mon frère peut le faire. Si moi je le fais, je suis punie. Kanku

• Mes tantes fabriquaient des briques adobes, un travail des hommes dans les habitudes du milieu

Mbuyumba

• Moi je n’ai pas réussi à étudier parce que fille, mais aujourd’hui, mes filles et mes garçons sont tous à l’école. Je fais un effort pour prendre en charge leur scolarisation sans distinction. J’ai même des filles universitaires.

Mbelu

• Aussi bien mes fils que mes filles puisent de l’eau à la source.

Muyinga

Est-ce que les filles et les enfants garçons de la famille peuvent faire la même chose, ont-ils les mêmes tâches à la maison?

Page 14: Karibu 149 français

26 27FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

fabriquer et vendre du savon: à qui va la recette?

la femme vendeuse au marché

il y a une légère amélioration dans certains domaines :• En éducation, en milieu urbain où nous nous trouvons, la majorité des parents

ont compris l’importance de la scolarisation des filles.• En économie, les femmes font des activités informelles pour la survie de leurs

familles, mais les dépenses doivent être autorisées par les maris.• Certains hommes aident leurs femmes aux « travaux des femmes ». Mais

ils sont victimes de critiques par des femmes et des hommes de leurs quar-tiers qui pensent que leurs femmes les ont envoûtés.

Mbuyamba

Constatez-vous dans votre communauté, dans votre quartier, dans votre village, une amélioration sur le plan de l’égalité homme-femme et de l’égalité garçons-filles ? Est-ce qu’aujourd’hui, c’est mieux qu’avant ?

• Dans notre quartier, j’ai vu une fille de moins de 15 ans qui voulait étudier mais ses parents l’ont obligée de se marier.

• La majorité des femmes qui perdent leur mari sont dépouillées de tous les biens de leur mari par leurs beaux frères. Pour celles qui sont chassées par leur mari, même si elles ont contribué à l’achat des biens, elles n’amènent rien chez elles.

Muyinga

• Lors de la campagne électorale, nous avons vu des femmes dire aux autres qui étaient candidates que leur place est à la cuisine.

• Notre quartier est péri-urbain, la majo-rité des filles ne vont pas à l’école. Elles entrent précocement en mariage (à 13, 14 ou 15 ans). Elles sont maltraitées par leurs maris et parfois chassées ou abandonnées avec les enfants à leur triste sort.

• Les femmes sont surchargées. Le même jour, une femme va au champ et quand elle revient du champ, elle transporte de lourdes charges avec parfois avec un bébé sur le dos. Quand elle arrive à la maison, elle va soit au marché, soit chercher de l’eau et va préparer la nourriture pour sa famille.

Muamba

• Si les parents manquent de moyens, les garçons continuent à aller en classe, mais les filles restent à la maison, en attendant la venue d’un mari. Elles aident entretemps les parents pour mobiliser des moyens pour payer les études de leurs frères.

• Au niveau scolaire, on ne trouve que des filles dans la section coupe et cou-ture. Les hommes couturiers n’ont pas de titre scolaire en cette matière.

• Même si la femme est malade, son mari ne peut pas faire la cuisine.• Les filles et les femmes se réveillent très tôt pour aller puiser de l’eau pen-

dant que les garçons et les hommes restent au lit.• Certains hommes prennent l’argent de leurs femmes pour aller chez d’autres

femmes.• Quand une femme perd son mari, on lui impose certaines choses. On lui in-

terdit de dormir tant que le cadavre n’est pas enterré. Parfois on la taxe de sorcière qui a causé la mort de son mari. au contraire, quand un homme perd sa femme il n’est pas soumis à beaucoup de cérémonies.

• Le nombre de femmes qui ont des postes de direction est bien inférieur à celui des hommes. Lors des élections, beaucoup de femmes n’ont pas voulu élire leurs consœurs parce que pour elles, la politique est un domaine réservé aux hommes.

Mbuyamba

Page 15: Karibu 149 français

28 29FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

Quand la femme va-t-elle se faire entendre?

Qui va puiser de l’eau?

• Faire le plaidoyer pour l’élaboration des mesures d’application de l’article 14 de la constitution qui prône la parité et la lutte contre les violences faites aux femmes.

• Renforcer le pouvoir économique des femmes par des appuis en intrants et en micro crédit.

• Encourager la scolarisation des filles.• Faire le plaidoyer pour la révision des

coutumes rétrogrades Mbuyamba

D’après vous, que faut-il faire, pour renforcer les femmes ? Quel-les actions faut-il entreprendre, Quelles sont les priorités ?

- Que faire ?

• Développer les compétences des en-fants sans tenir compte des sexes.

• Laisser aux femmes qui exercent des activités le pouvoir de gestion de leur production.

• Donner des responsabilités et un pouvoir aux hommes et aux femmes selon leurs compétences.

Mbuyamba

• Renforcer les capacités écono-miques des femmes.

Mbelu

• Sensibiliser les femmes sur leurs droits.• Sensibiliser les hommes et les femmes sur le respect de la personne humaine.• Sensibiliser les leaders religieux sur ce qu’il faut faire pour que les femmes

et les filles soient considérées comme des personnes au même titre que les hommes et les garçons.

• Doter les femmes des moyens financiers pour leurs travaux.• Aider les femmes à avoir leurs biens propres afin qu’elles ne se retrouvent

pas les mains vides au décès de leur mari ou lorsqu’elles sont chassées. Muyinga

• Conscientiser la population et par-ticulièrement les femmes.

• Revoir certaines coutumes.• Vulgariser les textes juridiques sur

les droits humains. Muamba

• Que les hommes acceptent que les femmes sont des êtres humains avec des droits définis dans les textes juridiques.

• Que les femmes et les filles n’affichent pas un complexe d’infériorité • Que les parents pères et mères éduquent les enfants de la même façon sans

discrimination. Mbuyamba

Que faudrait-il changer pour améliorer l’égalité entre les hommes et les femmes, et entre les garçons et les filles ?

- Changer les comportements

• Il y a une légère amélioration dans les relations entre filles et garçons. Nous sommes en train de faire un effort pour que les filles ne soient pas considé-rées comme des personnes qui vont partir dans d’autres familles.

• Dans notre quartier, je vois des filles qui étudient et parfois des garçons qui puisent de l’eau avec des bidons à la source comme leurs sœurs. Mais leur nombre est encore limité.

Muyinga

Page 16: Karibu 149 français

30 31FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013FONCABA I KARIBU 149 I jANvIeR, FévRIeR, mARs 2013

A KinSHASAL’union des femmes de Kinshasa (ufekin) déplore l’impunité des auteurs des violences sexuelles à l’égard de la femme et des jeunes filles en république démocratique du Congo (rDC), alors que le pays est signataire de plusieurs conventions internationales visant la protection de la femme. C’est ce qu’a déclaré, vendredi 8 mars à Kinshasa ,la présidente de cette ONG, Hélène Sita Dombe, à l’occasion de la célébration de la journée internatio-nale de la femme.« L’Ufekin est scandalisée par l’impunité qui protège les auteurs de ces actes ignobles considérés comme des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre. Des milliers de femmes et d’enfants sont jetés en errance à la recherche d’un point d’ancrage. Ils fuient des exactions des milices et des troupes armées qui ont transformé le corps des femmes en champ de bataille et le viol en arme de guerre », a affirmé Hélène Sita Dombe. Selon elle, ces violences faites sur les femmes et les jeunes filles «brisent la chaîne de la vie et détruisent fondamentalement le tissu social». « L’Ufekin remarque que cette banalisation du viol entraîne une propagation du fléau qui, tel qu’un cancer, métastasé, atteint désormais tous les centres urbains à travers le pays ».Radio Okapi, Kinshasa

A KAnAngALe vendredi 8 mars 2013, dans le temple de l’église protestante à la commune de la Ndesha, une campagne de sensibilisation sur la journée internationale de la femme a été tenue sous l’animation de Madame Emérance Nsonga, Secrétaire Exécutive du Centre bamamu Tabulukayi. La séance a connu la participation de 158 femmes. Madame Nsonga a parlé des violences faites aux femmes et aux filles. Elle a insisté sur les effets néfastes de la guerre à l’Est du pays et des conflits coutumiers et fonciers dans la province du Kasaï Occidental. Elle a souligné le rôle important des femmes dans la consolidation de la paix en rDC. Ensuite elle a présenté les instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux de protection des droits des femmes. Elle a défini enfin toutes les formes de violence dont les femmes sont victimes.

Congo8 mars - Journée internationale de la femme

La FONCaba appuie des organisations de femmes, telle que le Centre bamamu Tabulukayi à Kananga, qui sont engagées pour la promotion et le renforcement des femmes et des organisations des droits humains qui forment et accom-pagnent les femmes dans la défense de leurs droits.

Voulez-vous nous aider à soutenir les actions de ces partenaires ? Nous vous en remercions sincèrement d’avance. Utilisez le bulletin de virement que vous trouvez dans ce KARIBU. Votre don fera la différence.

APPEL A DONS

La FONCaba est une ONG de solida-rité internationale, reconnue comme telle par les autorités belges, spé-cialisée dans le renforcement de la société civile en afrique. Par des formations, les partenaires locaux et leurs groupes de base reçoivent la possibilité d’augmenter leurs compétences et de restituer leurs connaissances de manière efficace à d’autres. La FONCaba collabore directement et sur base de récipro-cité avec des organisations africai-nes locales.

Les projets:• sont adaptés à la spécificité

culturelle de la population locale• stimulent la culture démocra-

tique• créent l’autopromotion• renforcent l’empowerment de la

femme• prennent soin du système éco-

logique• ne sont pas imposés mais nais-

sent au sein de la population locale

La FONCaba investit dans la forma-tion de partenaires locaux autour de 5 thèmes : l’agriculture familiale et la sécurité alimentaire, la démo-cratie et les droits de l’homme, la prévention de conflits et la construc-tion de la paix, l’éducation des jeu-nes et l’empowerment des femmes.La FONCaba développe une relation de partenariat honnête, ouverte et profonde, sur un pied d’égalité et basée sur le dialogue.La FONCaba choisit aussi une ap-proche intégrale de l’homme et de sa communauté : les aspects éco-nomique, social, politique, culturel et spirituel s’y retrouvent.

La FONCaba participe à l’éducation au développement concernant la problématique Nord-Sud et sensi-bilise les intéressés, les organisa-tions sociales et les sympathisants autour de l’importance de renforcer de manière durable les individus et les groupes au Sud sur base d’un dialogue honnête.La FONCaba participe activement aux campagnes du mouvement Nord-Sud, 11.1111 et le CNCD, comme l’action sur les objectifs mil-lénaires, donne des avis (principale-ment sur l’afrique Centrale) et attire l’attention sur les thèmes dans la revue Karibu et via le site web.

LA F

on

CA

BA

AC

Tio

nS d

An

S L

E S

ud

LES P

ro

JETS

AC

Tio

nS d

An

S L

E n

or

d

Et Vous? La FONCaba est soutenue par des dons pour une partie de son travail de formation avec des organisations partenaires en afrique. C’est pourquoi la FONCaba vous remercie 1000 x !FiNTrO : bE 94 1430 6786 22 14(Pour les dons de 40 euros ou plus, vous recevez une attestation fiscale)

Tout sur la FonCABA sur www.kba-foncaba.be

Page 17: Karibu 149 français

les articles n’expriment pas nécessairement l’opinion de la foncaBa.cette revue est imprimée sur papier recyclé.dit tijdschrift verschijnt ook in het nederlands

la foncaBa est une ong reconnue par les autorités, spécialisée dans le renforcement des capacités de la société civile en afrique. en optant pour la collaboration directe avec des partenaires locaux, les projets obtiennent des résultats durables et un grand ancrage dans la commu-nauté locale. la foncaBa donne des outils pour que les africains puissent prendre leur propre processus de développement en mains.

191 pays ont signé un accord pour réduire la pauvreté vers 2015.Aidez-nous de rappeler aux politiciens leur promesse et à relever le défi. La pauvreté doit disparaître de notre planète!

Karibu est la revue de l’asbl foncaBa et paraît quatre fois par an.

Abonnement: la revue est envoyée gratuitement à tous les intéressés

rédaction: m-Bernadette Zubatseluc Bonteericq Bayard rwantangodries fransenJean lefèbvre

Adresse:rue du Progrès 333/03B-1030 Bruxellestél. : 02 201 03 83fax : 02 205 17 39e-mail : [email protected]

Editeur responsable: m-Bernadette Zubatse(rue du Progrès 333/03 – 1030 Bruxelles)

Photos: foncaBa, cBmt, Burundi-eco, haringanji (ndongozi)

Layout et impression: de riemaecker Printing bvbawww.deriemaecker.be

ObjectiFs du milleNaire