journée échanges des siao dihal compil ppt sept 2014.pdf
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Ce document reprend les présentations diaporamas de la Journée nationale d’échanges des SIAO du mercredi 17 septembre 2014TRANSCRIPT
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Journe nationale dchanges des SIAO 17 septembre 2014
Ce document reprend les prsentations diaporamas de la Journe nationale dchanges des
SIAO du mercredi 17 septembre 2014 1. Dihal Droul de la journe 2. DGCS - Prsentation dispositions Alur 3. SIAO 44 Prsentation du SIAO 44 4. Adalea SIAO 22 Participation des usagers et SIAO 5. DRJSCS Midi-Pyrnes Evolution de la gouvernance et animation rgionale des SIAO 6. Cisame Coop Tableau de bord partag SIAO Midi-Pyrnes 7. SIAO 54 SIAO en tablissements pnitentiaires 8. SIAO 38 PALHDI Partenariats SIAO / collectivits locales en Isre 9. Esperer 95 Enqute auprs des usagers de veille sociale en Val dOise
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Journe nationale dchanges
Les Services intgrs de laccueil et de lorientation (SIAO)
Journe nationale dchanges Les Services intgrs de laccueil et de lorientation (SIAO)
mercredi 17 juillet 2014
ASIEM
6, rue Albert de Lapparent 75007 PARIS
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Ouverture et propos introductifs
Marie-Franoise LAVIEVILLEAdjointe au Dlgu interministriel pour lhbergement et laccs au logement des personnes sans-abri ou mal loges (Dihal)
Sabine FOURCADEDirectrice gnrale de la cohsion sociale (Dgcs)
Hlne SAINTE-MARIEDirectrice de projets Droit au logement et lhbergement la Direction de lhabitat,de lurbanisme et des paysages (Dgaln / Dhup)
Journe nationale dchanges Les Services intgrs de laccueil et de lorientation (SIAO)
mercredi 17 juillet 2014
ASIEM
6, rue Albert de Lapparent 75007 PARIS
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Prsentation de la loi ALUR
Sylvain TURGISAdjoint la sous-directrice de linclusion sociale, de linsertion et de la lutte contre la pauvret la Direction gnrale de la cohsion sociale (Dgcs)
Journe nationale dchanges Les Services intgrs de laccueil et de lorientation (SIAO)
mercredi 17 juillet 2014
ASIEM
6, rue Albert de Lapparent 75007 PARIS
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Journe nationale dchanges Les Services intgrs de laccueil et de lorientation (SIAO)
mercredi 17 juillet 2014
ASIEM
6, rue Albert de Lapparent 75007 PARIS
La mise en uvre du SIAO uniqueric MOUREZDirecteur adjoint du CCAS de Lons-le-Saunier et directeur du SIAO Jura
Sylvie GUILLIERCoordonnatrice du SIAO Jura
Patrick HATCHIKIANChef de service politiques sociales du logement DDCS de Loire-Atlantique
Natacha FOUILLETCoordinatrice du ple urgence du SIAO 44
Abilio BRAZILDirecteur gnral dInterlogement 93 et du SIAO de Seine-saint-Denis
Marie REYChef du service hbergement et accs au logement lUTHL 93
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volution de la gouvernance des SIAO
La participation des personnes accueillies et accompagnes
Bernard FABREGUETTESPrsident du SIAO de lHrault
Valrie BOCQUEHOResponsable du ple Accueil coute et Veille sociale, SIAO des Ctes dArmor (22)
Journe nationale dchanges Les Services intgrs de laccueil et de lorientation (SIAO)
mercredi 17 juillet 2014
ASIEM
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volution de la gouvernance des SIAO
Lanimation rgionale des SIAO
Sylvie TAVIERCharge de lanimation rgionale du Club des SIAO, DRJSCS de Midi-Pyrnes
Lonard DELBOSCSIAO de Haute-Garonne
Romain BRYSIAO du Tarn-et-Garonne
Journe nationale dchanges Les Services intgrs de laccueil et de lorientation (SIAO)
mercredi 17 juillet 2014
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Les partenariats ncessaires la ralisation des missions du SIAO
Lexemple dun partenariat avec les acteurs de lAide sociale lenfance (ASE)
Jean-Michel HITTER Prsident du SIAO du Bas-Rhin
Journe nationale dchanges Les Services intgrs de laccueil et de lorientation (SIAO)
mercredi 17 juillet 2014
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Les partenariats ncessaires la ralisation des missions du SIAO
Lexemple dun partenariat avec les services pnitentiaires dinsertion et de probation (SPIP)
Valrie RAVENEYCoordonnatrice du SIAO de Meurthe-et-Moselle
Gwenalle BERNARDINTravailleur social de lantenne avance du SIAO de Meurthe-et-Moselle
Journe nationale dchanges Les Services intgrs de laccueil et de lorientation (SIAO)
mercredi 17 juillet 2014
ASIEM
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Les partenariats ncessaires la ralisation des missions du SIAO
Lexemple dun partenariat avec les collectivits locales
Sylvie ANDRIVOTConseillre technique de service social, ple hbergement et logement social, DDCS de lIsre
Journe nationale dchanges Les Services intgrs de laccueil et de lorientation (SIAO)
mercredi 17 juillet 2014
ASIEM
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Les partenariats ncessaires la ralisation des missions du SIAO
Lexemple dun partenariat avec les bailleurs
Pierre CARLIPrsident du SIAO des Hauts-de-Seine (92)
Philippe LEMAIREDirecteur gnral du SIAO des Hauts-de-Seine (92)
Herv LERSERVOISIERDirecteur du dveloppement social par lhabitat, groupe logement franais
Serge CHEVETAdministrateur du SIAO des Hauts-de-Seine (92)
Journe nationale dchanges Les Services intgrs de laccueil et de lorientation (SIAO)
mercredi 17 juillet 2014
ASIEM
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Journe nationale dchanges Les Services intgrs de laccueil et de lorientation (SIAO)
mercredi 17 juillet 2014
ASIEM
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Conclusion et clture de la journe
Marie-Franoise LAVIEVILLEAdjointe au Dlgu interministriel pour lhbergement et laccs au logement des personnes sans-abri ou mal loges (Dihal)
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Mars 2014
lattention des
usagers et des quipes
Enqute auprs des usagers des dispositifs de Veille Sociale du Val dOise
Recueil de la parole des personnes accueillies
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PRAMBULE
Afin de renforcer la participation des personnes prises en charge dans les dispositifs de Veille
Sociale du Val dOise, le Ple SIAO Urgence/115 a ralis cette enqute auprs des usagers
avec la volont de sinscrire dans la continuit de la Loi ALUR, mais aussi des travaux engags
dans le cadre des Coordinations des Acteurs de lUrgence Sociale (CLAUS).
Dans le prolongement de la Loi 2002-2, qui a marqu une avance importante sur ce sujet, la
Loi ALUR tend et prcise ce principe :
Les personnes prises en charge ou ayant t prises en charge par le dispositif daccueil,
dhbergement et daccompagnement vers linsertion et le logement participent sa
dfinition, son suivi et son valuation.
Les instances de concertation permettant dassurer cette participation ainsi que leurs
modalits dorganisation sont prcises par dcret.
La convention [qui rgit les relations entre ltat et le SIAO] fixe les modalits de
participation la gouvernance du service intgr daccueil et dorientation des personnes
prises en charge [] .
Ce travail constitue une premire tape, et nous remercions le service Hbergement
Logement de la DDCS qui a soutenu ce projet et a permis de mener bien cette mission. Nous
adressons galement nos remerciements lensemble des quipes et responsables qui ont
accept daccueillir nos enquteurs .
Il sagit dune premie re tentative dans le de partement. Initialement, notre volonte
me thodologique e tait dassocier un groupe de stagiaires de l cole Pratique de Service Social
de Cergy pour interviewer, puis analyser les questionnaires. Lide e e tant de permettre a des
futurs professionnels de mener une e tude, daller a la rencontre dun public et de dispositifs
plus me connus. Dans un second temps, la retranscription aurait fait lobjet dun de bat au sein
de l cole entre e tudiants, professionnels du secteur social et intervenants de services de
l tat. Malgre tout linte re t de lPSS, cette me thodologie na pu e tre applique e cette anne e en
raison dun calendrier trop court. nsemble, nous espe rons mettre ce partenariat en place a
lavenir, tant ce projet peut contribuer a une meilleure connaissance du secteur de laccueil et
de lhe bergement.
n matire doutils, cette premire exprience nous a permis dvaluer le questionnaire au
travers des dispositifs et nous devrons en amliorer la trame qui a montr ses limites. Le
travail dextraction et croisement des donnes a t ralis par le charg de mission de Veille
Sociale du Ple.
Pour la restitution, la professionnelle embauche pour cette mission de deux mois, assistante
sociale de formation, est reste attentive retranscrire les propos des personnes rencontres
et les formuler tout en essayant de garder distance et objectivit. Son investissement et son
immersion travers les journes passes avec ces personnes dans les accueils de jour, les
centres dhbergement, les chambres dhtel, les soires tardives en maraude et lAccueil de
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Nuit, laissent cependant filtrer des bribes dinterprtations qui dmontrent linvitable
subjectivit du traitement et son fort engagement !
Pour parachever ce travail, nous laisserons la parole aux professionnels lors dune table ronde
lAssemble gnrale de lAssociation ESPERER 95 du 27 Juin 2014, afin quils puissent
apporter leur clairage et analyse sur cette enqute. quipes ducatives, sociologue pourront
commenter les lments voqus et une troupe de thtre-forum interprtera la parole des
usagers travers des citations tires des entretiens.
Un grand merci aux personnes qui ont bien voulu rpondre nos questions. Nous esprons
que leurs rflexions et aspirations seront entendues et prises en compte dans lamlioration
et ladaptation des dispositifs de Veille Sociale du dpartement. En ce qui concerne le Ple
SIAO Urgence/115, nous nous engageons tudier en quipe les possibles axes
damlioration qui sont notre porte.
Valrie PELISSON-CORLIEU Directrice du Ple SIAO Urgence et 115 du Val dOise
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Table des matires
INTRODUCTION ...................................................................................................................................... 7
I. LE 115, UNE RPONSE PONCTUELLE A UNE PROBLMATIQUE QUI SENRACINE ........................... 10
A) DE LURGENCE A LINSERTION, A LA FRONTIRE DUN PARADOXE .................................................... 10
B) UNE PLATEFORME DCOUTE ET DORIENTATION .............................................................................. 11
C) LES RSIGNS DU 115 .......................................................................................................................... 12
D) LES LIMITES DUNE ACTION EFFICIENTE .............................................................................................. 12
E) POUR UN MEILLEUR FONCTIONNEMENT DU 115 ............................................................................... 13
II. LES STRUCTURES DACCUEIL, UNE RPONSE INDIVIDUALISE DANS UNE DYNAMIQUE COLLECTIVE
14
A) UNE FRQUENTATION SINSCRIVANT DANS LA DURE....................................................................... 14
B) UN ESPACE INVESTI : UN PETIT CHEZ-SOI ...................................................................................... 16
C) UN CADRE DACCUEIL ADAPT AUX BESOINS ..................................................................................... 17
D) LACCUEIL DE NUIT DES CASCADES : UN MAILLON UNIQUE ............................................................... 18
E) UN ACCOMPAGNEMENT SPCIFIQUE : DES AXES DE TRAVAIL ADAPTS ........................................... 19
III. LES STRUCTURES DHBERGEMENT : UN PAS DU LOGEMENT ? ................................................ 21
A) RPARTITION DES HEBERGS : DES PROFILS VARIS ........................................................................... 21
B) QUEL REGARD PORTENT-ILS SUR L HBERGEMENT ? ........................................................................ 21
C) PROPOSITIONS DES HBERGS ............................................................................................................ 23
IV. LES MARAUDES, INVITES PHMRES DE LA VIE DANS LA RUE .................................................. 24
A) LA RECONNAISSANCE DES USAGERS ................................................................................................... 24
B) DES INTERVENTIONS INSCRITES DANS LENVIRONNEMENT ............................................................... 25
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6
V. LE SIAO, VERS UNE SIMPLIFICATION DU PARCOURS DINSERTION .............................................. 26
A) LE SOUCI DQUIT DANS UNE RPONSE GENERALISE ..................................................................... 26
B) LPUISEMENT ADMINISTRATIF DES SDF ............................................................................................ 27
C) LINSERTION, AVEC UN SOUPON DEXCLUSION ................................................................................ 28
VI. LHOMMAGE AUX OUBLIS DE LA MODERNIT ............................................................................ 29
A) TMOIGNAGES DE NICOLAS ET RAY .................................................................................................... 29
B) LA RUE, REFLET DUNE SOCIT TOUJOURS PLUS INGALITAIRE........................................................ 30
SYNTHSE ............................................................................................................................................ 31
CONCLUSION ....................................................................................................................................... 33
ANNEXES ............................................................................................................................................. 35
ANNEXE n1 - Questionnaire pass auprs des usagers ............................................................................. 36
ANNEXE n2 - Rsultats chiffrs de lenqute ............................................................................................ 42
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7
INTRODUCTION
Depuis quelques annes, lactivit du 115 est en constante explosion, reflet de la conjoncture fragilise de
notre socit qui peine rpondre efficacement cette prcarit pouvant mener lexclusion. La cration
des SIAO dbut 2011 a permis une meilleure visibilit sur lensemble de loffre, et place au cur de sa
logique un principe dquit entre les personnes.
Certes le nombre de places dhbergement a t revu la hausse, il nen demeure pas moins que le
nombre de personnes en difficult ne cesse daugmenter, crant un gouffre entre loffre et la demande. La
prcarit porte de nos jours tous les visages, allant du retrait en difficult financire au travailleur en mal
demploi, du jeune en rupture familiale limmigr dsorient, du sortant de prison la mre de famille en
situation de sparation
Le 115 et les dispositifs de Veille Sociale semblent faire office de pansement de fortune face des
situations aussi diverses que complexes, pansement trop phmre pour permettre une vritable
cicatrisation, ou pour que lhmorragie puisse se rsorber compltement.
Cest dans le but dobtenir le point de vue des personnes concernes sur ces problmatiques qua t
pense cette enqute, ralise dans des accueils de jour et de nuit, des htels, des centres dhbergement
hivernaux, lors de maraudes et dappels au 115. Elle a pour objectif de mettre en avant la parole de
lusager (dans lesprit de la loi ALUR qui conforte la participation des usagers dans les instances), de
recueillir leurs impressions et mieux cerner leurs opinions, comprendre leur quotidien et couter leurs
propositions, voil tout lintrt de ce questionnaire. Ce dernier a dailleurs t trs bien accueilli par les
personnes sollicites, mme si certains restaient sceptiques quant aux retombes concrtes sur leur
situation.
Lenqute sest mise en place dbut mars 2014, juste avant la fin de la trve hivernale, auprs dune
quinzaine de structures et associations du Val dOise. La rpartition des questionnaires passs se prsente
comme suit :
Accueils de jour :
Secours Catholique - Maison
Renaudin (Pontoise)
Maison de la Solidarit (Gonesse)
Esperer 95 Halte de jour de lOasis
(Cergy)
Aurore Accueil de jour de Bezons
La Croix Rouge Accueil de jour
dEzanville
APUI - Espace Rencontre Solidarit
(Beaumont-sur-Oise)
Accueil de nuit :
Esperer 95 Les Cascades (Cergy)
Centres dhbergement hivernaux :
ALJEVO (Pontoise, Beaumont)
ADOMA (St-Ouen-lAumne, Garges-ls-Gonesses)
MDS (Gonesse et Goussainville)
Accueil de jour52%
Centre d'hbergement
17%
1158%
Accueil de nuit8%
Htel 1157%
Epicerie sociale4%
Maraude4%
Terrains daccueil pour la passation des questionnaires
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8
Avec le soutien du service Hbergement Logement de la DDCS, nous avons pu mandater une personne pour
mener les questionnaires tout le mois de mars. Ponctuellement, lensemble de lquipe SIAO / 115 a t
galement mobilise pour la ralisation de cette enqute, afin de rencontrer les professionnels et les
usagers. En moyenne, nous sommes passs 4 fois sur les Accueils de Jour, 2 fois sur lAccueil de Nuit, et
entre 1 et 2 fois sur les centres dhbergement hivernaux. Au total, ce sont 203 personnes qui ont bien
voulu rpondre lenqute.
Les multiples visites sur ces diffrents sites nous ont permis de nous imprgner de lambiance, et
dobserver la manire dont les usagers investissent les lieux. Oscillant entre lambiance familiale de la
petite structure et latmosphre changeante des lieux plus sollicits, laccueil qui nous tait rserv tait
toujours de qualit. cet gard, nous tenons remercier toutes les quipes de leur disponibilit et de leur
soutien dans lexercice de cette mission.
Concernant la composition familiale des personnes enqutes, nous observons sans grande surprise une
forte reprsentation des personnes seules, comme en tmoigne ce schma :
Relevons dsormais ce qui peut constituer des limites lenqute, en ce sens quelle ne sadresse pas :
ceux qui ne font appel aucun service enqut ;
ceux qui sont prsents dans des agglomrations dpourvues de service, ou non pris en compte
par lenqute ;
ceux qui ne parlent ni langlais ni lespagnol ;
ceux qui ont refus de participer lenqute.
Afin de respecter cette volont de traduire le plus fidlement possible la parole de lusager et dtayer
lenqute de donnes plus personnelles, nous avons men des entretiens plus pousss avec deux usagers,
que nous retranscrirons la fin de lanalyse. Nous inclurons galement certains retours de professionnels
rencontrs, ainsi que certaines remarques changes lors des Coordinations des Accueils de Jour/Nuit, afin
de rendre compte de certaines rflexions. Tous ces apports seront source dapprofondissements et de
rflexions, appuys par des citations dauteurs en lien avec le sujet.
La retranscription des questionnaires sest tale sur tout le mois davril. Le rapport abouti est destination
des professionnels comme des usagers.
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9
Il est important de prciser que lanalyse porte sur les ressentis et les observations des usagers,
mesurer et rapprocher lensemble des problmatiques de ce public. Nous reporterons leurs
remarques, souvent sous forme dnumration, allant de la plus rcurrente la moins cite.
Les parties dveloppes, tout au long de cette retranscription, reprennent la trame du questionnaire,
savoir : le 115, les Accueils de Jour/Nuit, puis les Centres dHbergement (regroupant les places hivernales
et lhtel, mais aussi certains tmoignages de personnes sur des places dhbergement prenne), les
maraudes et pour finir le SIAO.
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I. LE 115, UNE RPONSE PONCTUELLE A UNE PROBLMATIQUE QUI SENRACINE
10
I. LE 115, UNE RPONSE PONCTUELLE UNE PROBLMATIQUE QUI SENRACINE
Le 115 assure cinq missions essentielles : coute, valuation, Information, Orientation et Mise labri. Les
professionnels expriment souvent leur avis sur le fonctionnement du 115, relevant une attente trop longue
et des solutions dhbergement trop rares. Du ct des appelants, on peut se demander comment est
peru ce service, et sil se rsume la seule question de lhbergement.
A) DE LURGENCE A LINSERTION, A LA FRONTIRE DUN PARADOXE
Sur les 203 personnes interroges, 44% appellent le 115 rgulirement. On constate galement que prs
de 40% des appelants sollicitent ce service depuis moins de 6 mois.
Parmi ceux qui appellent depuis longtemps, cest--dire plus dun an, on constate que :
- prs de 40% sont dans cette situation depuis plus de 2 ans, 30% depuis plus de 4 ans et 20% depuis
plus de 3 ans ;
- 70% dentre eux ont entre 25 et 49 ans ;
- Ils sont 80% aspirer une place dhbergement ou un logement, pourtant seulement 55% ont
une demande SIAO en cours.
Les donnes du SIAO et du 115 nous indiquent que le nombre de nouveaux appelants augmente, et il
semble que le passage de lurgence linsertion se complique. On remarque aussi que la situation dune
majorit des anciens appelants semble stagner, rendant lurgence durable !
long terme, cet immobilisme des situations cre un engorgement des places, quelles soient provisoires
ou non, ainsi quun enracinement et une aggravation des situations complexes. Lexclusion ntant qu un
pas de la grande exclusion, lorsque le manque de perspective se cristallise entre labandon collectif et le
repli misanthropique.
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I. LE 115, UNE RPONSE PONCTUELLE A UNE PROBLMATIQUE QUI SENRACINE
11
B) UNE PLATEFORME DCOUTE ET DORIENTATION
Concernant laccueil tlphonique du 115, il est jug satisfaisant 75%, avec un lger parti pris pour les
professionnelles dcrites comme plus comprhensives : les femmes sont gentilles, disposes vous
couter . Les usagers notent la gentillesse des coutants, donnant le sentiment que leur demande est bien
prise en compte malgr labsence de rponse positive. Parfois il ne sagit mme que de a, la personne
appelle dans lespoir dentendre une voix chaleureuse, une parole rconfortante et motivante, pouvant
redonner sens cette qute infinie dune place qui, dfaut daboutir, lui donne la sensation dtre
entendu.
On notera galement certaines remarques rcurrentes telles que la saturation du 115 certains moments
de la journe (45% des appels se font entre 9h et 12h, selon le rapport annuel du 115 de 2013), parfois
mme la non-rponse le soir ou le dimanche, ou encore les problmes de comprhension lis la langue
ou la patience dclinante de lcoutant, enfin, la promesse parfois non tenue de lcoutant de rappeler la
personne pour linformer de la rponse donne sa demande.
Au fil des entretiens passs, nous avons pu cerner lignorance et/ou de lincomprhension de beaucoup
dusagers vis--vis des options et des solutions leur porte. Prs de 20% des usagers estiment quils sont
mal orients, et 55% dclarent que linformation donne est partielle ou insuffisante : ils ne donnent pas
assez de renseignements, des alternatives pour l'hygine et l'alimentation . Nanmoins, ils frquentent
pour la plupart un accueil de jour et connaissent dj ainsi les diffrents dispositifs et services existants.
Il est galement constat que 30% des appelants du 115 ne frquentent pas daccueil de jour, souvent par
mconnaissance des solutions autres que celles de lhbergement.
Les remarques les plus rcurrentes corroborent ce sentiment de dpossession de leur propre situation :
La rponse est brve et les personnes sont peu orientes, que ce soit vers les accueils de
jour ou les cascades, les maraudes ou les piceries sociales. Manque dinformation
galement sur le 115 et le SIAO : ils ne donnent pas assez de renseignements, ils ne
proposent rien dautre que lhbergement ;
La personne est renvoye vers lassistante sociale rfrente, la maraude ou lASE (dans
loptique dun hbergement), ces derniers pouvant galement les rediriger vers le 115
(effet de ping pong ) ;
Mauvaise comprhension due la langue ou aux problmes pour se faire entendre.
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I. LE 115, UNE RPONSE PONCTUELLE A UNE PROBLMATIQUE QUI SENRACINE
12
Bien sr, ces propos sont relativiss par des apprciations plus enthousiastes, relevant la qualit dcoute
de certains, qui prennent le temps de comprendre la situation et y trouver des solutions, quelles soient
alimentaires, pratiques, mdicales, sociales, ou lies lhygine : je suis bien accueilli et on me dit de
persister ; ils expliquent bien lorsque jai besoin, ils essaient de maider .
C) LES RSIGNS DU 115
Autre donne qui interpelle : 50% des interrogs nappellent plus le 115, et pourtant plus dun quart
dentre eux na pas de solution dhbergement. Plusieurs facteurs expliquent ce dlaissement du 115 :
Le caractre dcourageant du 115
Lusure et la fatigue de toujours devoir rappeler et du temps dattente jug trop
long, estim en moyenne une demi-heure (36% estiment attendre entre 10 et 30
minutes, 26% entre 30 minutes et une heure) ;
Le caractre parfois expditif de la rponse : appel abrg si la rponse est
ngative, sans un conseil ni un mot gentil : personnes peu agrables, cest
dcourageant ;
La raret des rponses positives : ils te laissent esprer, mais nont jamais de
place (le 115 ne dispose pour les personnes isoles que de 7 places la nuit, les
places dhtel sont presque exclusivement rserves aux familles).
Le caractre inadapt du 115
Le refus des propositions de mise labri juges inadaptes : avec la crainte de
perdre un squat difficilement acquis pour une seule place la nuit, refus des
rgles et contraintes des structures ;
Lusure de ceux qui ont frquent beaucoup de structures, lorsque la rptition des
solutions de secours nest plus daucun secours : ils mont balad dune structure
lautre ;
Le rejet/mpris des autres usagers : refus de cette mixit sociale qui donne voir
toutes les dpendances et fragilits psychologiques de chacun.
D) LES LIMITES DUNE ACTION EFFICIENTE
25% des interrogs estiment que les solutions donnes ne sont pas adaptes, certains sesclaffant mme de
la question en rtorquant : mais quelles solutions ?! . La rsignation de lusager peut tre telle quil juge
compltement inutile de continuer solliciter une aide toujours refuse.
Le caractre inadapt des solutions recouvre plusieurs situations :
Pour les personnes isoles, la mise labri propose est de dure trop courte (une nuit) ou
non continue (fermeture en journe). Il y a parfois une confusion entre la mise labri et la
place dhbergement prenne ;
La mise labri propose ne tient pas compte de la sant ou du handicap des personnes ;
Lorientation gographique non choisie, rendant les dmarches ou les dplacements
compliqus (par exemple la dsectorisation mdicale et sociale, difficile notamment pour
les femmes enceintes) ;
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I. LE 115, UNE RPONSE PONCTUELLE A UNE PROBLMATIQUE QUI SENRACINE
13
La promiscuit lhtel qui savre peu pratique avec des enfants ;
La mfiance vis--vis des structures (peur des vols ou de lautre dans les structures,
problmes dhygine) ;
Le manque despace et de libert dans les lieux daccueil (contraintes, rgles).
Malgr ces critiques, un grand nombre de personnes sont reconnaissantes et respectueuses du travail du
115, comprenant la ralit actuelle qui oblige bricoler une aide partielle et alternative. Un mystre
demeure sur les critres dattribution des places, souvent accompagn dun doute sur lquit et la
pertinence des choix qui doivent tre faits. Dautres sestiment chanceux davoir eu une rponse quasi
immdiate leur demande, les mettant labri de linscurit du dehors.
E) POUR UN MEILLEUR FONCTIONNEMENT DU 115
Les ides les plus souvent voques pour amliorer le fonctionnement du 115 sont videmment lies aux
critiques formules auparavant : quil y ait davantage de places, plus dcoutants pour une plus grande
rapidit dans le dcroch, que lon donne plus dinformations utiles (notamment pour les nouveaux
appelants) et que les coutants aient plus de considration, allant mme jusqu proposer lembauche
dusagers : il faut prendre des personnes qui ont vcu a, plus comprhensives . Les personnes
interroges dplorent souvent ce systme qui cre de lattente, de langoisse et de lincertitude, et pour
certains, de linjustice.
Voici les autres propositions cites :
Une meilleure information sur le 115, le SIAO, les dispositifs, et une meilleure orientation tenant
compte de la sant, la distance ;
Une prise en charge spciale des nouveaux appelants afin quils aient les cartes en main et le
soutien ncessaire ;
Fin de la trve hivernale, car la misre nest pas quune question de thermomtre ;
Plus de choix entre les structures et que certaines vitent le mlange de personnalits et
daddictions ;
Davantage de places pour les femmes, les personnes seules et les couples ;
Une meilleure optimisation et rpartition des places : parfois certains lits restent vides , les
places htel restent bloques pour les familles ;
Proposer une permanence tlphonique psychologique pour les plus fragiles.
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II. LES STRUCTURES DACCUEIL, UNE RPONSE INDIVIDUALISE DANS UNE DYNAMIQUE COLLECTIVE
14
II. LES STRUCTURES DACCUEIL, UNE RPONSE INDIVIDUALISE DANS UNE
DYNAMIQUE COLLECTIVE
Les accueils de jour peuvent se penser comme une porte dentre dans le dispositif, en ce sens quils sont
souvent les premiers interlocuteurs. Ils rpondent plusieurs fonctions quil est important de prciser :
Une mise labri en journe (alternative la rue) ;
Une rponse aux besoins de premire ncessit (besoins lmentaires) ;
Une mise disposition de moyens matriels et humains, en soutien aux dmarches administratives
Un maintien du lien social (coute, encouragement) ;
Un espace privilgi dobservation et dvaluation sociale (accueil quotidien et dure
indtermine).
La moiti des personnes interroges dclarent avoir connu laccueil de jour par le bouche--oreille . Pour
les autres, on citera autant le service social que le 115 (respectivement 17% et 15%), ainsi que par le biais
des associations, mairies, centres dhbergement et contrleur judiciaire (regroups sous la mention
autre , 17%).
A) UNE FRQUENTATION SINSCRIVANT DANS LA DURE
Nombre de structures font tat dune augmentation constante du nombre de personnes accueillies, ainsi
quune extension de leurs actions en termes dhoraires (et parfois mme de missions). Ainsi, la Halte de
Jour de lOasis se voit parfois oblige de prioriser ou reporter les accueils, tant linfluence devient
importante, et particulirement au moment des repas.
En premier lieu, observons la frquentation des personnes hberges en Htel : seulement la moiti
frquente un accueil de jour. cette faible frquentation et la difficult souvent voque de cuisiner, on
peut se demander pourquoi elles ne se rendent pas plus dans les accueils de jour. Les travailleurs sociaux
intervenant lHtel avancent plusieurs pistes de comprhension : la mconnaissance des services
proposs, le refus personnel ou familial dtre en contact avec le public de lAccueil de Jour, la distance ou
laccessibilit, le manque dactivits pour les enfants, la prfrence pour les piceries sociales et lhabitude
de cuisiner avec les moyens du bord
En second lieu, notons que prs de 30% des personnes enqutes ne frquentent pas daccueil de jour.
Parmi celles-ci, 30% nont pas de solution dhbergement. Elles ont t interroges via la maraude, lAccueil
de Nuit des Cascades et via la plateforme tlphonique du 115.
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II. LES STRUCTURES DACCUEIL, UNE RPONSE INDIVIDUALISE DANS UNE DYNAMIQUE COLLECTIVE
15
En dernier lieu, concentrons-nous sur les personnes frquentant un accueil de jour : ils reprsentent 70%
des personnes interroges ( relier avec le fait que plus de 50% des questionnaires aient t raliss en
accueil de jour). Un quart dentre eux frquente au moins un autre accueil de jour, rvlant soit
linsuffisance de lun pour combler tous les besoins, soit la mobilit de certains usagers qui se saisissent de
diffrents leviers.
Autre donne analyser : comment sinscrit la frquentation des accueils de jour dans la dure, et que
peut-on en dduire sur la manire dont les lieux sont investis?
Distinguons les personnes accueillies depuis moins de trois mois de celles prsentes depuis plus dun an :
25% des usagers se rendent dans un accueil de jour depuis moins de 3 mois
- Plus de la moiti dentre eux est sans hbergement ;
- Leur frquentation est majoritairement journalire ;
- 24% prcisent quils viennent pour un soutien aux dmarches ;
- 40% dclarent avoir une demande SIAO en cours ;
- Certains prcisent dj venir dans le but de re/voir les connaissances : je viens pour voir
les amis, discuter et passer la journe .
45% des usagers frquentent un accueil de jour depuis plus dun an (dont 75% de personnes
seules)
- La moiti nest pas hberge ;
- 60% ont une frquentation journalire ;
- 40% prcisent quils viennent pour un soutien aux dmarches ;
- 40% ont une demande SIAO en cours.
On observe donc des similitudes entre les nouveaux accueillis et les plus anciens, et si les premiers mois de
frquentation ne sont pas systmatiquement ddis lactivation dune dmarche daccompagnement, ils
peuvent, linverse, engendrer un ancrage dans la structure par le biais des rencontres, inscrivant la
personne dans une forme dhabitude, de repre.
Regardons maintenant quelle est la frquentation de ces personnes, savoir combien sont-ils frquenter
quotidiennement (ou presque) laccueil de jour ?
Prs de 60% des usagers se rendent quasi quotidiennement dans un accueil de jour.
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II. LES STRUCTURES DACCUEIL, UNE RPONSE INDIVIDUALISE DANS UNE DYNAMIQUE COLLECTIVE
16
Si lon croise ce rsultat avec lanciennet dans la structure, on constate encore une prdominance des
nouveaux accueillis (moins de 3 mois) et des plus anciens (plus dun an) :
Il semblerait donc que laccueil de jour ne remplisse pas toujours un rle de levier, mais quil induit
davantage une notion de chez soi .
B) UN ESPACE INVESTI : UN PETIT CHEZ-SOI
Chaque usager investit lespace de lAccueil de Jour de manire trs personnelle, pouvant le considrer
comme un soutien ponctuel et phmre ou comme une rponse quotidienne aux besoins lmentaires.
Les services les plus utiliss sont videmment ceux qui touchent lalimentaire et lhygine, suivis par le
soutien aux dmarches et le service de domiciliation.
cet gard, plusieurs Accueils de Jour (la Halte de Jour dOasis et lAccueil de Jour de Bezons) dplorent de
ne pouvoir proposer un repas tous, provoquant des tensions et pouvant remettre en question
linconditionnalit de laccueil et le bon fonctionnement de la structure, tant pour les usagers que pour les
professionnels.
On voit ensuite que la dtente et le repos ne sont pas les premiers motifs de frquentation.
Et seulement 8% des personnes ont indiqu utiliser lordinateur mis disposition.
Pour ce qui est des autres motifs , on retrouve principalement le besoin de lien social quil sagisse des
amis comme du personnel. Cette ncessit de tisser des relations dans le temps est telle que certains
parlent de sentiment dappartenance une famille , et continuent de rendre visite aux quipes mme
70% des personnes accueillies depuis
moins de 3 mois frquentent
quotidiennement laccueil de jour ;
42% des personnes accueillies depuis 3
12 mois frquentent
quotidiennement laccueil de jour ;
58% des personnes accueillies depuis
plus dun an frquentent
quotidiennement laccueil de jour.
-
II. LES STRUCTURES DACCUEIL, UNE RPONSE INDIVIDUALISE DANS UNE DYNAMIQUE COLLECTIVE
17
une fois leur situation stabilise. Ils voquent un espace chaleureux, convivial et tranquille o se sentir
laise , libre et adulte , o samuser
Laccueil de jour revt donc souvent des allures de chez-soi, cest comme ma maison , o les personnes
crent des liens et r/activent des solidarits. Cependant, certains font le constat dun certain
engourdissement de leurs situations, le groupe pouvant se laisser glisser dans une frquentation
parfois purement pratique (alimentation et hygine), o il sagit surtout ne pas tre seul et/ou dehors. Les
habitudes qui se sont forges au fil du temps au sein du groupe constituent parfois un frein lentrain
personnel, le groupe baignant dans une atmosphre peu dynamisante. Ces personnes renvoient le
sentiment que lambiance et la motivation sont contagieuses , tel un cocon qui emprisonne.
Il est noter galement que lhtrognit des publics peut provoquer des comportements dentraide
comme de rejet.
C) UN CADRE DACCUEIL ADAPT AUX BESOINS
Par cadre daccueil, nous entendons parler des horaires douverture, de laccessibilit, de la propret, du
confort ainsi que de ladaptabilit aux problmes de mobilit.
Les usagers considrent 83% que les Accueils de Jour sont accessibles en transport en commun, le
problme tient surtout la difficult de payer le ticket de transport.
Les horaires douverture sont jugs satisfaisants 88%. Une remarque revient nanmoins de manire
rcurrente : les personnes souhaiteraient une ouverture le week-end, pour lalimentation et lhygine : le
dimanche est long . Beaucoup encouragent des horaires plus tendus, et des repas le soir : on erre dans
le froid . Il est vrai que rien nest propos le dimanche, et quil existe souvent le matin un laps de temps
entre la fermeture du centre dhbergement et louverture de laccueil de jour, et vice versa le soir.
Voici la liste des autres propositions faites :
Plus de repas organiss dans la semaine ;
Que la distribution du courrier sorganise sur plus de jours (par exemple, la MDS de Gonesse ne
propose ce service que 3 jours par semaine, pour plus de 700 domiciliations, do beaucoup
dattente) ;
Que laccueil soit sans interruption pour viter de devoir sortir et rentrer plusieurs fois dans la
journe (exemple : temps de pause du midi, temps de runion).
Vient ensuite la question de la propret et du confort des lieux, jugs majoritairement satisfaisants. On
notera que prs de 30% des usagers estiment que les locaux ne sont pas adapts aux problmes de
mobilit (marches, pentes ou passage des portes), citant principalement la MDS de Gonesse, lAccueil de
Jour de Bezons et la Maison Renaudin de Pontoise.
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II. LES STRUCTURES DACCUEIL, UNE RPONSE INDIVIDUALISE DANS UNE DYNAMIQUE COLLECTIVE
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Voici en bref les autres suggestions des usagers afin damliorer laccueil :
Mise disposition dune tl, dun ordinateur avec rseau, de livres et de jeux ;
Plus despace (pour se reposer, circuler) ;
Plus de moyens pour pouvoir faire plus (activits, sorties) ;
Plus dchange avec les professionnels ;
Une meilleure prise en charge du nouvel accueilli ;
Une coute psychologique la demande ;
Plus de clart et de souplesse dans les rgles ;
De meilleurs repas.
D) LACCUEIL DE NUIT DES CASCADES : UN MAILLON UNIQUE
Ils sont 20% avoir dj frquents lAccueil de Nuit des Cascades (Esprer 95). Le bouche--oreille
fonctionne bien puisquil reprsente 35% des orientations, suivi par le 115 (23%) et la maraude (18%).
Contrairement aux chiffres de lAccueil de Jour, on observe une reprsentation quilibre des personnes en
fonction de leur anciennet, avec une lgre prdominance des personnes accueillies depuis plus dun an
(23%). Ils sont prs de 80% frquenter les Cascades tous les jours ou presque, soit 31 personnes pour une
capacit daccueil de 22 places chaque nuit.
Le premier motif de frquentation est le repos (75%), puis lalimentation (55%) et la douche (33%). Lide
est surtout dtre au chaud, de se reposer quelques heures avant de repartir .
LAccueil de Nuit est jug facile daccs 74%. Les avis sont partags concernant les conditions de laccueil,
savoir que seules les 22 premires personnes bnficieront dune place pour la nuit. Dautant que
limpossibilit de payer les tickets de transport et la localisation isole de la structure compliquent parfois
larrive temps. Beaucoup font tat de la difficult de se reposer rellement et dtre au froid ds 7h du
matin et le soir jusqu 19h (pour certains sans garantie dhbergement) : mme les jours fris il faut se
lever 7h, on ne peut pas se reposer . Certains aimeraient une ouverture le weekend, surtout la journe
du dimanche o aucun service nest disponible pour se laver et se restaurer : le weekend cest long .
70% des personnes accueillies dclarent tre satisfaites de laccueil qui leur est propos, apprciant
lambiance et le contact avec le personnel. Dautres regrettent le manque de rgles, les problmes
daddictions et le manque dhygine de certains rendant la cohabitation difficile : "s'il a fait le choix de
boire, il ne mrite pas d'tre accueilli, il faut laisser la chance d'autres de s'en sortir et de garder leur
dignit".
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II. LES STRUCTURES DACCUEIL, UNE RPONSE INDIVIDUALISE DANS UNE DYNAMIQUE COLLECTIVE
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La propret des locaux est galement remise en question, associe en mme temps la ngligence de
certains usagers. Le risque de contamination a souvent t cit, augmentant la mfiance et le rejet des
personnes entre elles.
De manire gnrale, les usagers des Cascades font tat dun manque dhygine et de confort, relativis
par la scurit de se savoir labri le temps dune nuit. Ils sont 95% approuver louverture dautres
accueils de nuit sur le dpartement : il y a trop de gens qui se voient refuser lentre et restent
dehors ; il faudrait un accueil de nuit par commune .
Parmi les propositions faites, voici les plus rcurrentes :
Plus despace et de chambres ;
Plus de lits, matelas, douches et toilettes ;
Plus de places disponibles ;
Varier les repas ;
Mettre disposition des jeux ;
Une personne qui rgulerait les conflits, un mdiateur.
E) UN ACCOMPAGNEMENT SPCIFIQUE : DES AXES DE TRAVAIL ADAPTS
Les usagers sont pour la plupart reconnaissants de laccueil qui leur est fait et satisfaits des services
proposs : a ne pourrait pas tre mieux . Pour les autres, ils regrettent entre autres :
le manque de clart sur les rgles, variables selon les personnes ;
la disponibilit des travailleurs sociaux : tre mieux cout pour tre mieux orient , un
professionnel qui puisse vraiment aider les gens pour le travail, la formation, quelqu'un qui
encourage ;
le sentiment dtre parfois jug ou infantilis par le personnel : cela ne cre pas un cadre
idal pour se sentir bien .
On voit bien la complexit dun accompagnement individualis dans un fonctionnement collectif. Lide
est donc de sappuyer sur le groupe pour maintenir un lien individualis. La spcificit de
laccompagnement tient aussi la non-contractualisation et la libre adhsion. Cela demande une certaine
disponibilit du personnel afin que lusager, en choisissant ses moments, joue un rle actif dans son
accompagnement.
Ces structures daccueil sont donc des espaces ouverts, o lon peut se poser, o lon reprend contact avec
soi et les autres, cest un endroit o tout le monde doit avoir sa place. On voit alors limportance de tisser
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II. LES STRUCTURES DACCUEIL, UNE RPONSE INDIVIDUALISE DANS UNE DYNAMIQUE COLLECTIVE
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des liens, et dans quelle mesure cette connexion aux autres peut tre le socle dune nouvelle image de soi
et du monde.
Cest dans ce nouveau rseau que lusager peut redonner sens au cours de sa vie, imprgn dun mieux-
tre gnral et dune estime de soi valorise par lquipe et les changes.
La question de la participation des usagers senvisage dans ce cadre, par le biais dun conseil de vie sociale
(avec ou sans dlgu des personnes accueillies), ayant pour but dchanger des observations et des
propositions, dans lide dune meilleure harmonie gnrale (le conseil de vie sociale nest pas obligatoire
pour les Accueils de Jour dans la loi du 2 janvier 2002). videmment cela pose la question du cadre et de la
fonction de lAccueil de Jour, cens tre envisag court ou moyen terme. La Halte de Jour dOasis et
lAccueil de Jour de Bezons organisent dornavant ces runions tous les mois, mais sans dlgu, il sagit
surtout de faire le point et dapaiser les tensions entre les usagers. LEspace Rencontre Solidarit (APUI) fait
des runions via les deux abris de nuit.
Cest dans cette mme proccupation que sinscrivent les actions collectives, sous forme dateliers ou de
sorties, afin de rveiller une solidarit et une entraide entre les usagers. Beaucoup expriment le regret du
manque dactivits proposes, les laissant dans une position dattente et dennui parfois propice
lmergence de conflits : cest eux de nous redonner le got de lenvie . Les activits cites sont le
sport, le cinma ou encore la cuisine en groupe. Les usagers aimeraient galement des animations pour
occuper les enfants, des cours de franais, des ateliers dinsertion professionnelle, des groupes de parole
Certaines structures sappuient dailleurs sur le cadre des accueils de jour pour mettre en place des
interventions autour de problmatiques spcifiques.
Les quipes voquent parfois la difficult dobtenir un rel investissement des usagers lors de ces activits,
il semble y avoir une marge entre la demande et la possibilit concrte de simpliquer.
Pour conclure sur les structures dAccueil de Jour et de Nuit, on peut relever la complexit de ces prises en
charge spcifiques, tirailles entre la volont de pallier de nombreux besoins et la ralit des moyens mis
disposition.
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III. LES STRUCTURES DHBERGEMENT : UN PAS DU LOGEMENT ?
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III. LES STRUCTURES DHBERGEMENT : UN PAS DU LOGEMENT ?
Cette partie donne un aperu de la situation rsidentielle des personnes rencontres, de leur avis sur les
conditions dhbergement, ainsi que leurs attentes. Nous nous pencherons galement sur la question de
laccompagnement social, toujours du point de vue des usagers.
A) RPARTITION DES HBERGS : DES PROFILS VARIS
On compte 45% de personnes non hberges (soit 92 personnes), parmi elles 27% ont complt le dossier
SIAO et 56% nont jamais bnfici dune place dhbergement. Une des pistes avances par Graciela
Robert, responsable de la mission SDF Paris de Mdecins Du Monde, est que La plupart des personnes
refusent daller dans les centres parce que la trs courte dure dhbergement les dstabilise davantage,
augmente leur perte de repres et quelles souffrent du manque dintimit . cela, les personnes voquent
la crainte de perdre un squat difficilement acquis pour une seule nuit.
90% des personnes hberges dans un Centre dHbergement prenne et en abri de nuit, frquentent un
Accueil de Jour, majoritairement pour lalimentation et le soutien aux dmarches. Avant dintgrer une
place dhbergement prenne, les personnes crent des liens et investissent lespace de lAccueil de Jour
au point den garder lhabitude.
Parmi les personnes hberges sur une place hivernale, seulement 57% dclarent avoir une demande SIAO,
ce qui est peu compte tenu du caractre phmre de leur hbergement.
B) QUEL REGARD PORTENT-ILS SUR LHBERGEMENT ?
Regardons dabord laccessibilit des places dhbergement, juge majoritairement bonne 80%. On
notera, comme pour les Accueils de Jour, que la difficult rside surtout au problme du paiement des frais
de transport. Certains prcisent que le lieu est mal desservi, ou trop excentr par rapport aux dmarches
mener.
Prs de 70% des personnes dclarent que le centre dhbergement est ouvert toute la journe, et pour les
centres qui ferment, certains aimeraient une fermeture plus tard le matin, notamment pour celles les plus
fragilises.
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III. LES STRUCTURES DHBERGEMENT : UN PAS DU LOGEMENT ?
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Pour ce qui est des conditions dhbergement, 70% des personnes interroges sont satisfaites. Cela signifie
quil y a 35 personnes clairement insatisfaites (dont 40% en CHU et 30% en Htel).
Situation d'hbergement
CHU* CHU hiver Htel
Comment jugez-vous les conditions dhbergement ?
Nb % Nb % Nb %
Trs satisfaisant 7 35% 10 20% 1 4%
Satisfaisant 9 45% 26 52% 15 56%
Insatisfaisant 3 15% 10 20% 10 37%
Trs insatisfaisant 1 5% 4 8% 1 4%
TOTAL 20 100% 50 100% 27 100% *Dont 9 abris de nuit
Note de lecture : 35% des personnes hberges en CHU (soit 7 personnes) jugent trs
satisfaisantes les conditions dhbergement.
Au sein des hbergements prennes, on apprcie la propret et lautonomie dans la gestion de la chambre.
Parfois la cohabitation est difficile, notamment avec ceux qui refusent de se soigner et qui augmentent le
risque de transmission de maladies .
Dans les hbergements hivernaux, les usagers relvent des problmes dhygine et des locaux exigus,
rendant la cohabitation mixte pnible ( manque dintimit ).
En htel, le problme majeur est li la difficult de cuisiner et de conserver les aliments. De mme, le
manque despace ajoute cette difficult de perdurer avec un ou plusieurs enfants. Certaines femmes
regrettent galement lisolement dont elles souffrent, aussi li aux problmes de langue.
Par ailleurs, il a t demand aux personnes interroges si elles estimaient bnficier dun suivi social dans
le cadre de leur hbergement, ou du moins dun soutien dans leur situation administrative.
Situation d'hbergement
CHU* CHU hiver Htel
Avez-vous bnfici dun accompagnement social ?
Nb % Nb % Nb %
Oui 9 41% 21 36% 21 70%
Non 11 50% 29 49% 6 20%
Non renseign 2 9% 9 15% 3 10%
TOTAL 22 100% 59 100% 30 100% *Dont 9 abris de nuit
Note de lecture : 41% des personnes hberges en CHU (soit 9 personnes) dclarent
avoir bnfici dun accompagnement social dans le cadre de cet hbergement.
53% des personnes dclarent avoir un accompagnement social au sein de la structure dhbergement. Les
autres estiment ne pas bnficier dune prise en charge sociale, dont plus de la moiti est hberge sur une
place hivernale.
Laccompagnement porte majoritairement sur laccs aux droits (33%) et lhbergement (29%), puis
galit sur le logement, la sant et lemploi (11%).
Prs de 30% des personnes suivies ne sont pas satisfaites de laccompagnement qui leur est propos : il
semble manquer de ressources ou de dynamisme ; elle ne maide pas beaucoup .
-
III. LES STRUCTURES DHBERGEMENT : UN PAS DU LOGEMENT ?
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C) PROPOSITIONS DES HBERGS
Les ides pour amliorer lhbergement ne manquent pas, dautant quelles concernent beaucoup de
structures, aux conditions daccueil trs varies. Voici dabord les plus cites :
Plus dhygine (salle de bains, changement des draps) ;
Des rnovations et/ou un meilleur entretien gnral des lieux (fissures, humidit, insectes) ;
De meilleurs quipements, ou davantage (machines laver, douche, cuisine) ;
Une cuisine pour les personnes hberges en htel ;
Un accompagnement social plus soutenu, que cela ne sternise pas ;
Plus despace et de confort (notamment pour les enfants) ;
Une ouverture en journe ( au moins pour ceux qui ont des problmes de sant ) ;
Une sparation homme / femme ;
De meilleurs repas / des ateliers cuisine.
Voyons maintenant les autres remarques, moins rcurrentes :
Plus de centres dhbergement ;
Plus dactivits pour remdier la solitude ;
Des chambres individuelles pour viter les conflits ;
Un gardien de nuit ;
Plus dquit entre les hbergs et les rsidents ;
Moins de contraintes horaires pour recevoir des visites ;
lire un dlgu des SDF, quelqu'un qui soit respect par l'association pour faire remonter les
problmes, pour ceux qui ont peur de parler directement aux responsables .
Revenons sur la problmatique des mres et familles hberges en htel la nuit (non stabilises), lorsque
la particularit de leur situation demande une prise en charge spciale. Pour illustrer, prenons lexemple
dune jeune femme enceinte qui fut hberge en urgence, et dont lisolement total a accentu le manque
daccompagnement : il faut aider et accompagner les jeunes mres isoles, donner plus de conseils et
d'informations pratiques, et donner de quoi faire un trousseau avant l'arrive du bb. Elle estime que
l'htel devrait mettre en place un systme pour orienter les gens, comme donner un guide avec les
informations principales (plan, services de proximit, mairie prfecture) .
Par ailleurs, concernant la prise en charge sociale, lide est que les personnes hberges bnficient dun
accompagnement social plus centralis (limiter les intervenants, dsigner un rfrent), respectueux du
rythme de chacun, dans le but que les hbergements gnrent une dynamique et quil y ait un turn-
over plus important.
-
IV. LES MARAUDES, INVITES PHMRES DE LA VIE DANS LA RUE
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IV. LES MARAUDES, INVITES PHMRES DE LA VIE DANS LA RUE
A) LA RECONNAISSANCE DES USAGERS
Les maraudes sont devenues des aides connues et reconnues par les usagers. Ils sont 76% dclarer en
connatre lexistence, mais seulement la moiti en a dj rencontr une, que ce soit la Croix-Rouge
franaise ou les Restos du Cur.
Dans le cadre de lenqute, nous sommes alls la rencontre de lquipe bnvole des Restos du cur et
des usagers lors dune maraude, traversant principalement la valle de Montmorency. Sur les huit
personnes rencontres, 2 se dclarent sans hbergement, 3 sont hbergs chez un tiers, 1 est en foyer et 1
bnficie dun htel au mois et le dernier dispose dun appartement.
Ils ne sont que deux avoir une demande SIAO en cours, ils sont pourtant 5 aspirer un logement.
On note que parmi les 24% des personnes sollicitant les maraudes pour un autre motif, la demande de mise
labri revient de manire rcurrente.
Les personnes sont trs satisfaites des rencontres avec les maraudes (seulement 6% dinsatisfaction),
relevant leur gentillesse : ils nous sortent de notre mutisme, donnent de bons conseils ; et leur utilit :
heureusement que cela existe, eux sont l pour aider les gens .
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IV. LES MARAUDES, INVITES PHMRES DE LA VIE DANS LA RUE
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B) DES INTERVENTIONS INSCRITES DANS LENVIRONNEMENT
Lquipe des bnvoles prsents a formul le regret de ne plus travailler autant en partenariat avec le 115
que les annes prcdentes. En effet, avant que la direction des Restos du Cur ne limite leur intervention
aux personnes rencontres la rue, lquipe pouvait tre mandate par le 115 pour venir en aide aux
familles hberges en htel.
On voit donc que les quipes des maraudes sont amenes rencontrer des profils trs varis, dans un
espace favorisant le contact autant quelle le limite. La rue est le lieu dexposition de toutes les prcarits
et marginalits, cest galement le lieu central dexpression des rvoltes. Elle porte en elle une culture de
lerrance qui peut transformer la fragilit en urgence, o la violence fait face au silence, o le racisme
ctoie lexclusion.
Lieu de mise en scne permanente, reflet de nos identits multiples et incertaines, la rue nest finalement
que le miroir de ce qui fragilise et tisse tout en mme temps le lieu social daujourdhui, autrement dit ces
entrelacs difficilement scables de peurs collectives et de solidarits sans cesse renouveles. 1
Selon Stphane RULLAC, il serait pertinent de transposer le modle de la prvention spcialise aux
quipes de rue. Ainsi la rue deviendrait un lieu daccompagnement centr sur la demande de lindividu ,
avec de vritables suivis encadrs par une quipe pluridisciplinaire. Ce dispositif serait aussi le socle de
projets ducatifs et sociaux, dans lesquels les personnes retrouveraient une estime de soi.
1 ROULLEAU : Miroir de nos peurs et de nos solidarits (Berger, 2004)
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V. LE SIAO, VERS UNE SIMPLIFICATION DU PARCOURS DINSERTION
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V. LE SIAO, VERS UNE SIMPLIFICATION DU PARCOURS DINSERTION
Depuis 2011, Le SIAO est lun des outils de la mise en place de la politique du Logement dabord. Il sagit
maintenant de poser le logement comme la premire tape dans le processus dinsertion. Nous pouvons
dores et dj nous questionner sur cette proccupation prdominante qui peut parfois masquer un
problme plus tendu, une ralit plus complexe.
A) LE SOUCI DQUIT DANS UNE RPONSE GENERALISE
De par sa position de rgulateur, le SIAO doit coordonner les acteurs locaux afin de fluidifier le parcours
des bnficiaires et harmoniser les valuations sociales et les critres dvaluation, mais galement
dialoguer avec les oprateurs, proposer une orientation prenant en compte les avis de chacun, y compris
celui du bnficiaire.
Nous relevons que pas loin de la moiti des personnes enqutes ignorent ce quest le SIAO, certaines
ralisant mme quelles avaient une demande en cours sans en comprendre pour autant les tenants et les
aboutissants.
Ils sont peu nombreux savoir quun renouvellement de la demande doit tre fait tous les trois mois, un
grand nombre de dossiers sont donc laisss loubli une fois rempli.
La moiti des personnes ont une demande SIAO en cours (96 personnes sur 203). Il est noter que
lanciennet moyenne des demandes oscille entre le rcent (moins de 3 mois ou en projet) et le
dpass (plus dun an, les renouvellements nont pas t faits et/ou les personnes estiment que a ne
donne rien ).
Certains conservent des doutes sur la mise en place de ce systme et aimeraient plus de transparence sur
les critres pour prtendre un logement .
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V. LE SIAO, VERS UNE SIMPLIFICATION DU PARCOURS DINSERTION
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La dernire question abordait la vision de l aprs , savoir ce quils attendent des mois venir :
Prcisons dabord que les Maisons Relais sont largement mconnues du public puisque 80% ignorent leur
existence contre 2% de personnes informes (sur 96 personnes interroges). Toutefois, prs de 18% se
disent intresss par cette forme dhbergement.
Pour ce qui est de la mention autre , elle recouvre plusieurs souhaits :
Un travail ;
Un titre de sjour / une situation rgulire autorisant un travail ;
Une formation / des tudes ;
Une solution dhbergement aprs la priode hivernale ;
Une stabilit : me responsabiliser , me reprendre ;
Un mieux-tre : aller mieux , tre heureux , avoir la tranquillit ;
tre avec leurs enfants ou les rcuprer ;
Trouver un compagnon ;
Parler franais.
B) LPUISEMENT ADMINISTRATIF DES SDF
Le parcours dun SDF est sem de dossiers remplir, de conditions respecter, de rendez-vous honorer,
de demandes formuler et actualiser voil parfois les derniers liens quil conserve avec la socit, un
amas de paperasses ...
La mutation et la complexit des problmatiques mettent en exergue les failles dun systme bas entre
lincertitude et lurgence. Cela accentue lincomprhension des SDF, devenus victimes de leur tiquette.
La confusion se ressent galement dans les prises en charge, en ce sens que parfois plusieurs
professionnels sont en charge de la personne, mais aucune ne fdre lensemble. Cela induit une confusion
des places et des rles de chacun, galement pour lusager qui se voit drober la cohrence mme de son
parcours. Cest une perte de repre supplmentaire, un dcouragement porte de main chaque jour.
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V. LE SIAO, VERS UNE SIMPLIFICATION DU PARCOURS DINSERTION
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Concernant le cadre particulier de lurgence, son effet pervers est, selon Stphane RULLAC, quelle vacue
tout accompagnement social dans la dure, en enfermant ces populations dans la ponctualit de la prise en
charge, l o leur problmatique dominante est frappe du sceau de la chronicit 2.
C) LINSERTION, AVEC UN SOUPON DEXCLUSION
Que signifie insertion , quel sens y donner ?
Linsertion se dfinit comme l action de s'insrer dans (un cadre, un ensemble), d'y trouver sa place en
tant que partie intgrante . Linsertion renvoie lintgration, qui sous-entend la volont du groupe
daccepter lautre et de lui accorder une place. Malheureusement, la nature humaine a souvent tendance
nier lexistence des groupes considrs comme hors-normes .
Selon BERGSON, L o l'insertion du groupe dans la socit est parfaite, il nous suffit, la rigueur, de
remplir nos obligations vis--vis du groupe pour tre quittes envers la socit .3
Quelle place accorde-t-on celui qui est jug marginal ? Cest en 1994 que le Code pnal institua un
changement de statut, passant de dlinquant victime, bien que l on constate que le droit de vivre dans
la rue sest accompagn du droit y mourir 4.
Noublions pas que beaucoup de grands exclus ne sont plus en lien avec les associations, et ces dernires
sont souvent dmunies face des personnes au bord du monde 5, remettant en question la notion
mme dinsertion.
Par ailleurs, ne rpondre quau besoin dhbergement, cest ngliger les besoins dappartenance, de sens
et de lien. Que fait-on galement des problmatiques mdicales, vu labsence dun palier de soin sur le
dpartement et du taxi social hors priode hivernale. Lors des Coordinations, beaucoup de professionnels
estiment que lon gagnerait un meilleur partenariat entre le sanitaire, le social, le mdico-social.
Si lon prend en considration la complexit de la prise en charge, la multitude des modes et des domaines
dintervention et la pnurie criante des offres dhbergement, on a le sentiment dun vritable sac de
nuds : La prise en charge des SDF est un ensemble htroclite de rponses un problme htrogne,
sans vritable principe daction unificateur (site de lINSEE).
2
STEPHANE RULLAC : Critique de lurgence sociale (Edition Vuibert, 2006) 3 BERGSON : Deux sources (Ellipses, 1932)
4 STEPHANE RULLAC : Critique de lurgence sociale (Edition Vuibert, 2006)
5 CLAUS DEXTREL : Documentaire Au bord du monde (2013)
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VI. LHOMMAGE AUX OUBLIES DE LA MODERNIT
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VI. LHOMMAGE AUX OUBLIS DE LA MODERNIT
A) TMOIGNAGES DE NICOLAS ET RAY*
*Les prnoms ont t modifis.
Certaines rencontres avec des usagers ont suscit beaucoup dinterrogations et de rflexions, cest
pourquoi il a t dcid dapprofondir certains points avec deux usagers, Nicolas et Ray. Les thmes
abords avec eux sont plus personnels, afin de mieux comprendre leur parcours, leurs valeurs et leur vision
de la vie et du monde.
Nicolas a 48 ans. Il est n dans les Yvelines, mais se dit corse par sa mre. Il est le dernier dune fratrie de
huit, le pre quitta le domicile quand il eut 7 ans. Il se souvient de lui comme dun enfant joyeux.
Ray est n en 1969 au Congo Kinshasa, il ftera ses 46 ans en France. Arriv depuis le 1er dcembre Paris,
il a fui le Gouvernement de son pays. Il est lavant-dernier dune fratrie de 8, il garde un souvenir mu de
son enfance, o les plus gs montraient le chemin aux plus jeunes. Quand il et 10 ans, il fit un rve
trange o il se retrouvait au milieu des blancs... Je me sentais bien . Il y repensa en foulant le sol
franais.
Nicolas fera deux ans dapprentissage en boulangerie avant de partir pour larme de Strasbourg. Il ny
restera que deux semaines. En 1993, il travaillait pour une grosse enseigne, en tant que responsable des
expditions. Il y rencontra sa femme avec laquelle il aura deux garons, maintenant gs de 18 et 13 ans.
En 2001, les problmes avec sa femme se cristallisent, et il commence frquenter le bar en bas de chez
lui. Il perdit son travail aprs y avoir vol de lalcool, et sa femme le quitta. Il ne voit plus beaucoup ses
enfants depuis la sparation, il pense eux tous les soirs. Il travailla ensuite dans lvnementiel, mais il
semptra une fois de plus dans des combines.
Il est hberg dans un abri de nuit depuis un an et demi, et na plus demploi depuis ce jour. Il na aucune
ressource et se refuse demander le chmage, car il sait o partira cet argent. Il y a 3 mois, il a dcid de se
faire aider par un CSAPA pour sa consommation dalcool.
Aprs des tudes dans lenseignement, Ray fut superviseur dans une cole, puis quand le travail vint
manquer, il changet la monnaie dans la rue. Il sintressa la politique, et un jour il distribua des tracts
pour le Prsident de lUnion pour le Dveloppement et le Progrs Social ( tienne Tshisekedi, qui s'est
auto-proclam prsident de la Rpublique dmocratique du Congo l'issue d'une lection prsidentielle
truffe d'irrgularits ). Son arrestation fut immdiate et inattendue : depuis ma naissance je nai jamais
eu de problmes avec les gens . Il fut libr condition de se tenir tranquille. En mars 2013, il alla accueillir
le retour du prsident laroport, et fut arrt parmi les autres militants. Il restera plus de 5 mois enferm
dans un cachot, les yeux bands. On le condamna 15 ans de prison, mais une personne dautorit
laida quitter le pays. Aprs avoir travers le fleuve qui mne Brazzaville, il rencontra un commerant
qui lui fournit un passeport emprunt et le fit embarquer dans un avion pour 2500 dollars. Emmne-moi
dans un pays de dmocratie fut la seule requte de Ray.
peine arriv, un passant, congolais lui aussi, le mena jusqu la Prfecture, o on lui conseilla de
demander une domiciliation. Il passa de nombreuses nuits dans la gare, avant quun ami lui propose de
lhberger.
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VI. LHOMMAGE AUX OUBLIES DE LA MODERNIT
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Nicolas aime la France au point de ne pouvoir la partager : dabord les franais . Il estime que la France
ne lui a rien donn, et se dit rebelle par rapport ltat : ce nest pas moi qui accepte pas la socit,
cest la socit qui maccepte pas .
Ray aime la France : les franais sont bons . Pour lui un pays de droit est bni : la maison qui reoit
beaucoup de visiteurs est bnie . Il a 4 enfants et une femme au pays, mais il sait quil ne pourra surement
plus y retourner, donc il laisse le pass derrire et reconstruit sa vie en France. Il espre trouver un bon
travail pour pouvoir organiser sa vie . Il respecte les principes et les lois franaises, car cest un pays
dgalit.
Quand je demande Nicolas ce qui lui manque le plus de sa vie davant, il me rpond : mes enfants, ma
maman, mes amis, le sport, le voyage, le contact avec les gens . Il se dit sans ami, il na pas confiance aux
gens. Il rve dune personne qui accompagnerait son chemin, quelquun qui parler. Il aimerait aider les
gens, faire quelque chose dutile.
Parfois Ray se sent seul, mais il garde toujours un esprit positif. Il me dit quil ne pleure que quand il prie et
quand il est malade.
Lalcool, les copains et les messages sur Facebook, voil ce qui le procure le plus de bonheur Nicolas. Il a
peur de la rue.
Pour Ray, le bonheur rside dans le fait dtre en paix : si tu es tout droit devant Dieu, tu as le bonheur ; il
y a toujours deux chemins : la vie ou la mort . Il dit ne pas avoir tellement de regret dans la vie, et reste
confiant quant au bonheur qui lattend. Sa foi rsiste toutes les preuves. Il na aucune peur, pas mme
de la rue, car il sait que Dieu le protge. Il comprend les signes et les rencontres sur sa route : je remercie
lEternel de me guider .
Ray trouve que le monde a chang, et pense que cest nous de montrer aux petits enfants le chemin de
la vrit, comme un aveugle qui a besoin dtre accompagn .
B) LA RUE, REFLET DUNE SOCIT TOUJOURS PLUS INGALITAIRE
Les tmoignages de Nicolas et Ray nous enseignent la singularit et la richesse de chaque parcours.
Labandon et loubli dune socit face un public fragilis, la non-rponse une exclusion presque
banalise, sont des agressions vcues diffremment par les personnes. La misre, quelle soit financire ou
affective, sinscrit dans la vie et lesprit des personnes, dune manire plus ou moins consciente. Il y a la
misre rvolte et amre, la misre philosophe et solidaire, celle qui est subie et honteuse, celle qui est
intgre et dsabuse, elle peut mme devenir philosophe et spirituelle
La prcarit moderne donne lieu des strates de populations trs diverses, qui semblent reproduire les
mmes schmas relationnels que lon observe dans la socit : les dmunis se distinguent entre eux,
certains refusent lassimilation ou la confusion avec l autre , plutt que de dvelopper des stratgies
solidaires et des tats desprit ouverts. On relverait alors plusieurs niveaux de pauvret , la lgitimit
parfois remise en question, selon lorigine ou la situation, le mrite ou encore le courage : Pourquoi lui et
pas moi ? , Ils ne sont mmes pas franais ! .
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SYNTHSE
Constats chiffrs et analyses qualitatives :
Concernant le 115 :
44% des personnes appellent le 115 rgulirement
Le temps moyen dattente est dune demi-heure
42% appellent depuis plus dun an
50% des personnes nappellent plus le 115, un quart dentre eux nont pas dhbergement
75% jugent laccueil tlphonique satisfaisant
20% des appelants estiment quils sont mal orients/informs
La rponse est brve et lappelant est souvent renvoy vers dautres intervenants sociaux
25% des appelants estiment que les solutions donnes ne sont pas adaptes
Caractre dcourageant du 115 : usure de devoir rappeler chaque jour, raret des rponses
positives
Concernant les Accueils de Jour/Nuit :
30% des personnes ne frquentent pas dAccueil de Jour
49% dclarent avoir connu lAccueil de Jour via le bouche--oreille
Un quart des usagers frquentent plusieurs accueils de Jour
57% frquentent quotidiennement un Accueil de Jour
Forte frquentation des familles hberges lhtel par le 115 (notamment en raison des
difficults pour cuisiner)
Difficult pour venir lie au cot des tickets de transport
45% frquentent un Accueil de Jour depuis plus dun an
40% dclarent avoir une demande SIAO en cours
Fort ancrage des personnes accueillies via les rencontres
Un besoin de tisser des liens : un espace investi comme un petit chez-soi
30% estiment que les locaux ne sont pas adapts aux problmes de mobilit
20% ont frquent lAccueil de Nuit
23% des usagers de lAccueil de Nuit le frquentent depuis plus dun an
70% des personnes accueillies lAccueil de Nuit se dclarent satisfaites de laccueil
95% approuvent louverture dautres Accueils de Nuit sur le dpartement
Concernant les structures dhbergement
45% des enquts nont pas dhbergement
56% nont jamais bnfici dune place dhbergement
90% des personnes hberges sur une place prenne frquentent un Accueil de Jour
57% des personnes hberges sur une place hivernale dclarent avoir une demande SIAO
70% sont satisfaits des conditions dhbergement
Les personnes hberges sur des centres dhbergement prennes apprcient la propret et
lautonomie dans la chambre
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Ils souhaitent une ouverture gnralise des centres dhbergement en journe
53% dclarent bnficier dun accompagnement social au sein de la structure
dhbergement
30% ne sont pas satisfaits de laccompagnement social
Concernant les maraudes :
76% des personnes savent ce quest une maraude
50% a dj rencontr une maraude
94% se dclarent satisfaits des rencontres avec les maraudes
Une sollicitation de la maraude dfaut de solution dhbergement
Concernant le SIAO :
45% des personnes ignorent ce quest le SIAO
48% ont une demande SIAO en cours
Le renouvellement tous les 3 mois de la demande SIAO est mconnu des usagers
55% des personnes aspirent un logement
27% esprent une place dhbergement
80% ignorent ce que sont les Maisons Relais (sur 96 personnes) mais 18% se disent
intresses
puisement administratif des personnes et incomprhension face la multitude des
dispositifs dhbergement et de logement
Quant aux propositions des usagers, elles sont multiples et varies, nous relverons les plus cites :
o Plus dcoutants et de places au 115, une rponse comprhensive et adapte aux besoins
(meilleure prise en charge des nouveaux appelants et des personnes seules)
o Proposer une permanence tlphonique psychologique pour les plus fragiles
o Un accompagnement social centralis avec un seul travailleur social rfrent
o Des structures aux horaires tendues, une ouverture le weekend, et surtout le dimanche,
ainsi que la fin du traitement saisonnier (hiver/t) de la prcarit
o Louverture dautres Accueils de Nuit sur le dpartement
o Mieux rpondre aux besoins mdicaux sur le dpartement
o Plus dactivits et de jeux, dateliers collectifs et de repas varis.
o Plus de participation des usagers (Conseil de Vie Sociale)
o Plus dhygine, un meilleur entretien gnral
o Plus despace et dquipement
o Une cuisine pour les personnes hberges en htel
o Plus de clart dans les rgles
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CONCLUSION
Cette enqute a permis de mettre en lumire les ressentis et les attentes des usagers, afin de
constituer un socle de rflexions et de propositions. Nombre de personnes enqutes se sont
interroges sur les rpercussions de ce questionnaire, tirailles entre lespoir crdule et le rflexe
sceptique. Conscients des limites de limpact dune telle tude et de notre marge dintervention,
nous partageons les rserves souleves par les usagers.
Face au manque de places et leur engorgement, face la diversit et la complexit des dispositifs,
face un systme qui cre de langoisse, on comprend la confusion et le sentiment de dpossession
des usagers. On constate que les situations difficiles perdurent et se complexifient, et que lusure des
moyens va de pair avec lusure des usagers.
Les rsultats de ltude mettent en vidence ce phnomne denracinement des situations au sein
des diffrents dispositifs de Veille Sociale : 115, Accueils de Jour et de Nuit, maraudes, centres
dhbergement Des personnes ayant pour la plupart une exprience prolonge du vivre la rue
et qui, malgr tout, sont reconnaissantes du travail effectu par ces quipes, quelles soient
professionnelles ou bnvoles. Reconnaissants, mais non exempts de critiques devant des
insuffisances : temps dattente trop long au 115, raret des propositions de mises labri, locaux
vtustes, accompagnement social parfois lacunaire, manque de perspectives de sorties, lourdeurs
administratives...
Face cela, les Accueils de Jour rvlent leur pertinence, vritables petits chez-soi dans lesquels
la frquentation quotidienne sinscrit dans la dure. Quant lAccueil de nuit, sil se montre imparfait
de par ses conditions daccueil, il nen demeure pas moins que louverture dautres structures de ce
type dans le dpartement est largement souhaite. Enfin, les maraudes gardent ce rle pivot
d aller vers et sont unanimement apprcies et reconnues par les usagers. De par leur mobilit,
elles contribuent galement larticulation des dispositifs.
Les retours mettent ainsi en avant linter-complmentarit des acteurs qui doivent cependant veiller
le rester. Le SIAO et les diffrentes instances de coordination existantes sur le dpartement ont
dailleurs cette vocation.
On a pu noter la prdominance du bouche--oreille dans la transmission des informations, do la
mconnaissance et la confusion de certains usagers. Dans ce contexte, il serait pertinent, en plus
dune meilleure information gnrale de la part des professionnels, de mettre disposition des
usagers un guide contenant des informations crites et cartographies concernant les Accueils de
Jour/Nuit, les structures et les associations (la PASS, les piceries sociales), les services de ltat
(Prfecture, Ple Emploi, 115), les dmarches administratives les plus courantes (domiciliation,
demande dasile, SIAO, protection sociale), les numros durgence Ce document serait accessible
tous et adapt au dpartement. Il pourrait tre dlivr lusager lors de sa domiciliation6.
Ce document met en avant le besoin renforc dquipes de rue pluridisciplinaires, intervenant au
quotidien auprs des personnes en errance. Lintervention soutenue et professionnalise dune
quipe pluridisciplinaire, ancre sur le territoire pourrait constituer le maillon manquant de la Veille
Sociale, notamment vis--vis des grands exclus.
6 Un Guide dinformation et daide aux sans-abri avait dj vu le jour par le pass ; la dernire actualisation
remonte janvier 2008.
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Autre ide pertinente apporte par les personnes enqutes, celle de rnover des immeubles laide
des SDF eux-mmes, encadrs de quelques travailleurs sociaux et de bnvoles du btiment pour
dvelopper loffre dhbergement. Cette action collective est dj mise en uvre par certaines
associations dans dautres dpartements (Fondation Abb Pierre, les Compagnons Btisseurs...). Elle
a lintrt de permettre aux personnes dtre acteur et solidaire dans leur situation, de les impliquer
ensemble dans la construction de lhabitat.
Laccent a galement t mis sur limportance des liens tisss entre les personnes et avec les
quipes. Il est dailleurs surprenant de constater quune des qualits souvent cite par les usagers
lgard des professionnels est quils sont humains , comme si lhumanit tait une vertu en voie
de disparition.
La rue et ses usagers seraient alors le symptme criant des traumatismes infligs par une modernit
productive et aseptisante. La misre ne sauvera pas lhumanit, elle en anantira les dernires
bribes.
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ANNEXES
ANNEXE 1 : Questionnaire pass auprs des usagers
ANNEXE 2 : Rsultats chiffrs de lenqute
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ANNEXE n1
QUESTIONNAIRE AUPRS DES USAGERS DU VAL DOISE
N de questionnaire : _ _ _ _ _ _ _ _ Modalit de passation du questionnaire :
1 Par tlphone 2 En accueil de jour 3 En accueil de nuit 4 lhtel 5 En centre dhbergement 6 Autre : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Enquteur : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Lieu de passage : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Date de passage : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
LE 115 1. Avez-vous dj fait appel au 115 ?
1 Oui 2 Non (Si non, aller directement la partie suivante P2) 2. Depuis combien de temps appelez-vous le 115 ?
1 Moins de 15 jours 2 De 15 jours 30 jours 3 De 1 3 mois 4 De 3 6 mois 5 De 6 12 mois 6 Plus dan 3. Appelez-vous encore le 115 ?
1 Oui, rgulirement 2 Oui, rarement 3 Non Si non, pourquoi ? _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 4. En gnral, combien de temps mettez-vous avant davoir un coutant en ligne ?
1 Moins de 10mn 2Entre 10 et 30mn 3Entre 30mn et 1 heure 4 Plus dune heure _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 5. Comment jugez-vous laccueil tlphonique du 115 ?
1 Trs satisfaisant 2 Satisfaisant 3 Insatisfaisant 4 Trs insatisfaisant _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 6. Lors de votre appel, pensez-vous que votre demande est bien prise en compte ?
1 Oui 2 Non Si non, pourquoi ? _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 7. tes-vous clairement inform et bien orient par lcoutant ?
1 Oui, parfaitement 2 Oui, en partie 3 Non _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 8. Les solutions qui vous sont donnes sont-elles adaptes votre demande ? (Hbergement, prestations)
1 Oui, parfaitement 2 Oui, en partie 3 Non _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
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9. Selon vous, que faudrait-il amliorer dans le fonctionnement du 115 ? (suggrer des pistes) _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
LES ACCUEILS DE JOUR 10. Frquentez-vous un accueil de jour?
1 Oui 2 Non Si non, pourquoi ? _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
(Si non, aller directement la partie suivante P3) 11. Allez-vous dans plusieurs accueils de jour du dpartement ?
1 Oui, souvent 2 Oui, parfois 3 Non _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
12. Depuis combien de temps venez-vous dans un accueil de jour ?
1Moins de 15 jours 2De 15 jours 30 jours 3De 1 3 mois 4De 3 6 mois 5De 6 12 mois 6Plus dan 13. En moyenne, combien de fois par semaine venez-vous dans un accueil de jour ?
1Moins dune fois par semaine 21 fois par semaine 32 3 fois semaine 4Tous les jours ou presque 14. Pour quel(s) motif(s) venez-vous dans un accueil de jour ?
1 Alimentation (djeuner) 2 Douche 3 Laverie 4 Bagagerie 5 Accs un ordinateur 6 Espace dtente 7 Soutien aux dmarches 8 picerie sociale 9Repos 10 Domiciliation 11 Autre motif : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
(Aide financire, Voir des amis, Cassiers) 15. Comment avez-vous connu cet/ces accueil(s) de jour ?
1Service social 2115 3Maraude 4Bouche--oreille 5Autre: _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 16. Laccueil de jour est-il facile daccs ? (en transport en commun)
1Trs accessible 2Assez accessible 3Difficile daccs 4Trs difficile daccs _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 17. Comment jugez-vous les horaires douverture ? (Semaine, Week-end)
1 Trs satisfaisant 2 Satisfaisant 3 Insatisfaisant 4 Trs insatisfaisant _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 18. Globalement, tes-vous satisfait de laccueil qui est propos ?
1 Trs satisfaisant 2 Satisfaisant 3 Insatisfaisant 4 Trs insatisfaisant _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
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19. tes-vous daccord avec les affirmations suivantes : (tout fait daccord, daccord, pas daccord, pas du tout
daccord)
Intituls 1- Tout fait
daccord 2- Daccord 3- Pas daccord
4- Pas du tout daccord
Les locaux sont propres
Les locaux sont confortables
Les locaux sont adapts aux problmes de mobilit
Les services proposs sont satisfaisants
20. Selon vous, que faudrait-il ou que manque-t-il pour amliorer les accueils de jour ? (suggrer des pistes) _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
LACCUEILS DE NUIT DES CASCADES 21. Frquentez-vous laccueil de nuit des Cascades (Cergy)?
1 Oui 2 Non Si non, pourquoi ? _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
(Si non, aller directement la partie suivante P5) 22. Depuis combien de temps venez-vous dans laccueil de nuit ?
1Moins de 15 jours 2De 15 nuits 30 jours 3De 1 3 mois 4De 3 6 mois 5De 6 12 mois 6Plus dan 23. En moyenne, combien de fois par semaine venez-vous dans cet accueil de nuit ?
1Moins dune fois par semaine 21 fois par semaine 32 3 fois semaine 4Toutes les nuits ou presque 24. Pour quel(s) motif(s) venez-vous dans cet accueil de nuit ?
1 Alimentation (djeuner) 2 Douche 3 Accs un ordinateur 4 Espace dtente 5Repos 6 Autre motif : _ _ _ _ _ 25. Comment avez-vous connu cet accueil de nuit ?
1Service social 2115 3Maraude 4Bouche--oreille 5Autre: _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 26. Laccueil de nuit est-il facile daccs ? (en transport en commun)
1Trs accessible 2Assez accessible 3Difficile daccs 4Trs difficile daccs _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 27. Comment jugez-vous les horaires douverture ? (Semaine, Week-end)
1 Trs satisfaisant 2 Satisfaisant 3 Insatisfaisant 4 Trs insatisfaisant _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 28. Globalement, tes-vous satisfa