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ma vache, mon maïs fourrage et moi >>>> PAGES 2/3 NUTRITION : 50 ANS DE PROGRÈS POUR LE MAÏS FOURRAGE ! >>>> PAGES 4/5/6/7 MA VACHE, MON MAÏS FOURRAGE, ET MOI... Ma vache, mon maïs fourrage, et moi… JOURNAL D’INFORMATION SUR LE MAÏS FOURRAGE - ÉDITION COMMUNE AGPM / GNIS / UFS … 50 ANS DE PROGRÈS ! SOMMAIRE Depuis plus de 50 ans, le maïs fourrage bénéficie de l’innovation variétale et a su s’inscrire durable- ment dans les systèmes d’élevage. Souvent passionnés de génétique animale, les éleveurs sont les premiers partenaires des progrès enregistrés par le maïs fourrage. Grâce à leur confiance en cette ressource, le maïs est devenu un pilier de l’alimentation des trou- peaux laitiers et de certains ateliers viande. Cet été 2015 a été marqué par une importante sécheresse et le maïs fourrage n’a été épargné que dans certaines régions : sa production et sa qualité en sont bien évidemment affectées. Et pourtant, comme à chaque sécheresse, le maïs reste un atout pour la ration et assure un minimum de stock fourrager. Il reste la meilleure assurance d’obtenir du fourrage, comme en témoignent les quelques 100 000 ha de maïs semés cette année pour le grain, mais récoltés en fourrage. Ce journal raconte l’histoire de Marc Cadiou, membre du GAEC Cadiou Queguiner Peron dans le Finistère, qui a choisi le maïs fourrage pour en faire « la colonne vertébrale de son système fourrager » : un choix réfléchi et raisonné chaque année avec ses partenaires et ses conseillers. En complément de ce témoignage, des spécialistes de la culture, de la nutrition et de la santé animale, livrent leurs expertises multifacettes sur cette pré- cieuse ressource qu’est le maïs fourrage. Catherine Lamboley, Présidente de la section maïs UFS Daniel Peyraube, Président de l’AGPM Pierre Pagesse, Président de la section maïs GNIS « Le maïs fourrage c’est la colonne vertébrale de notre système, c’est un socle sur lequel repose la performance de notre GAEC. à plus de 10 000 kg, nous recherchons la stabilité et la régularité. » Marc Cadiou GAEC CADIOU - QUEGUINER - PERON Finistère, 180 ha, 65 ha de maïs fourrage, 130 VL, 10 500 kg/VL, 17,1 kg de lait/JDV >>>> RENDEZ-VOUS EN PAGES CENTRALES L’Union Française des Semenciers représente 130 entreprises semencières implantées en France qui créent des variétés végétales, les pro- duisent et les mettent en marché pour l’agriculture, les jardins et les paysages. L’ Association Générale des Producteurs de Maïs fédère les producteurs de tous les maïs (grain, fourrage, semence et doux), assure la défense de leurs intérêts tech- niques et économiques ainsi que leur représentation auprès des instances françaises et européennes. Le Groupement National Interprofessionnel des Semences et plants ras- semble tous les acteurs de la filière semences française : 72 entreprises de sélection, 249 entreprises de pro- duction, 17 800 agriculteurs multiplica- teurs, 23 000 points de vente ainsi que les utilisateurs, agriculteurs et transfor- mateurs.

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ma vache, mon maïs fourrage et moi

>>>> pages 2/3NutritioN : 50 ans de progrès pour le maïs fourrage !

>>>> pages 4/5/6/7ma vache,mon maïs fourrage,et moi...

Ma vache, mon maïs fourrage,et moi…

journal d’information sur le maïs fourrage - édition commune agpm / gnis / ufs

… 50 ans de progrès !

sommaire

Depuis plus de 50 ans, le maïs fourrage bénéficie de l’innovation variétale et a su s’inscrire durable-ment dans les systèmes d’élevage.

Souvent passionnés de génétique animale, les éleveurs sont les premiers partenaires des progrès enregistrés par le maïs fourrage.

Grâce à leur confiance en cette ressource, le maïs est devenu un pilier de l’alimentation des trou-peaux laitiers et de certains ateliers viande.

Cet été 2015 a été marqué par une importante sécheresse et le maïs fourrage n’a été épargné que dans certaines régions : sa production et sa qualité en sont bien évidemment affectées. Et pourtant, comme à chaque sécheresse, le maïs reste un atout pour la ration et assure un minimum de stock fourrager. Il reste la meilleure assurance d’obtenir du fourrage, comme en témoignent les quelques 100 000 ha de maïs semés cette année pour le grain, mais récoltés en fourrage.

Ce journal raconte l’histoire de Marc Cadiou, membre du GAEC Cadiou – Queguiner – Peron dans le Finistère, qui a choisi le maïs fourrage pour en faire « la colonne vertébrale de son système fourrager » : un choix réfléchi et raisonné chaque année avec ses partenaires et ses conseillers.

En complément de ce témoignage, des spécialistes de la culture, de la nutrition et de la santé animale, livrent leurs expertises multifacettes sur cette pré-cieuse ressource qu’est le maïs fourrage.

Catherine Lamboley,Présidente de la section maïs UFS

Daniel Peyraube,Président de l’AGPM

Pierre Pagesse,Président de la section maïs GNIS

« Le maïs fourrage c’est la colonne vertébrale de notre système, c’est un socle sur lequel repose la performance de notre GAEC. à plus de 10 000 kg, nous recherchons la stabilité et la régularité. »

Marc CadiouGAEC CADIOU - QUEGUINER - PERON Finistère, 180 ha, 65 ha de maïs fourrage, 130 VL, 10 500 kg/VL, 17,1 kg de lait/JDV

>>>> rendez-vous en pages centrales

L’Union Française des Semenciers représente 130 entreprises semencières implantées en France qui

créent des variétés végétales, les pro-duisent et les mettent en marché pour l’agriculture, les jardins et les paysages.

L’ Association Générale des Producteurs de Maïs fédère les producteurs de tous les maïs (grain, fourrage, semence et doux), assure la défense de leurs intérêts tech-

niques et économiques ainsi que leur représentation auprès des instances françaises et européennes.

Le Groupement National Interprofessionnel des Semences et plants ras-

semble tous les acteurs de la filière semences française : 72 entreprises de sélection, 249 entreprises de pro-duction, 17 800 agriculteurs multiplica-teurs, 23 000 points de vente ainsi que les utilisateurs, agriculteurs et transfor-mateurs.

ma vache, mon maïs fourrage et moi

journal d’information sur le maïs fourrage - édition commune agpm / gnis / ufs

Maïs fourrage : 50 ans de progrès en nutrition1960L’APPARItION DU MAïS FOURRAGE PLANtE ENtIèRE Les premiers hybrides de maïs français (INRA 200, INRA 258) ont été sélectionnés à la fin des années 1950. Depuis, la sélection a produit des hybrides toujours mieux adaptés aux conditions de culture. En effet, avant l’arrivée des hybrides, les variétés « de Pays » ne pouvaient être cultivées au nord de la Loire. Les gains de précocité ont permis le dévelop-pement des surfaces de maïs vers le Nord et l’Ouest de la France. Puis, à partir des années 1970, l’INRA et les entreprises semencières se sont intéressés au maïs comme un fourrage à récolter en plante entière et à conserver en ensilage pour nourrir les animaux, notamment les bovins.

1986/1998 DES CRItèRES AGRONOMIQUES à LA vALEUR ALIMENtAIREDe 1986 à 2000, le progrès génétique du maïs four-rage a été spectaculaire en productivité et en qua-lités agronomiques (résistance à la verse, tolérance au froid). Cependant, avec une sélection principa-lement axée sur le rendement en grains, la valeur alimentaire a peu progressé pendant cette période. La valeur énergétique était alors très variable (de 0,76 à 0,97 UFL*/kg MS). à partir de 1998, la création de la liste « maïs fourrage » dans le catalogue officiel des variétés, prenant en compte le critère « valeur alimentaire » à l’inscription, a orienté la sélection vers des maïs toujours mieux adaptés aux besoins des bovins lait. Ce critère est une prévision de la valeur énergétique de l’ensilage « sortie silo » en lien avec la production de lait à partir d’une mesure de labora-toire sur un échantillon de maïs « plante verte ».

Aujourd’hui vALEUR ALIMENtAIRE éLEvéE Et StAbLEDepuis, les rendements en tonnes de MS/ha du maïs fourrage ont poursuivi leur progression tout en conser-vant la concentration en UFL (dont le taux est stabi-lisé autour de 0,92-0,95 UFL/kg de MS). Cela a permis d’augmenter le tonnage digestible par hectare de plus de 1% par an. En parallèle, deux critères importants ont été amélio-rés : la digestibilité, qui traduit l’aptitude à la transfor-mation en lait ou viande par l’animal, et l’ingestibilité qui en découle. Ces résultats ont été obtenus par amé-liorations successives de la partie « tiges + feuilles », tout en continuant d’améliorer les caractères agro-nomiques. En cas de sécheresse comme cette année 2015, le maïs fourrage se trouve bien entendu touché en production comme en qualité dans certaines régions, plus ou moins gravement. Mais il reste moins impacté par les aléas que d’autres fourrages.

2025 LE MAïS FOURRAGE ACCOMPAGNE L’ évOLUtION DE LA PRODUCtION LAItIèRESelon les semenciers, les potentiels de progrès géné-tique en maïs fourrage sont énormes. Dans 10 ans, les variétés de maïs fourrage progresseront donc encore notamment pour deux critères essentiels : la qualité alimentaire et la durabilité de la culture. Les sélectionneurs étudient comment améliorer la vitesse d’assimilation de l’amidon et la digestibi-lité des parties vertes du maïs, tout en continuant à travailler sur le potentiel de rendement et sur les caractères agronomiques : résistances aux mala-dies, à la verse,... Les plantes valoriseront égale-ment de mieux en mieux les intrants naturels : eau, engrais organiques, sachant que le maïs est déjà un excellent capteur de nitrates et de gaz carbonique. Ce fourrage énergétique sera donc toujours une valeur sûre pour l’alimentation des ruminants.

Avis d’expert

*UFL : Unité Fourragère Lait (unité utilisée pour déterminer la valeur énergétique d’un fourrage)

La restructuration des exploitations lai-tières n’est pas un processus nouveau et on observe, depuis déjà quelques années, une certaine concentration géographique de l’offre laitière. Pour autant, les possibilités en France sont encore très vastes et je ne crois pas que l’on assiste à une uniformisation des modèles d’exploitations, ni des territoires laitiers, les spécificités de cer-taines zones s’affirmant de plus en plus.La France augmente ses exportations de produits laitiers, ce qui est une opportunité pour le développement de la production. Pour les années à venir, de nombreux producteurs choisiront

une intensification raisonnée de leurs surfaces fourragères. La maîtrise de leurs coûts passera souvent par une spécialisation renforcée, où une partie des travaux des champs sera exter-nalisée, et les intrants optimisés – les évolutions des rendements des variétés jouent un rôle primordial. Outre la sim-plification du travail, le maïs fourrage offre souvent une sécurité d’approvi-sionnement en fourrages. Cette sécu-rité est d’autant plus recherchée que les prix du lait sont volatils. Dans ce contexte, la culture du maïs fourrage a sûrement encore de beaux jours devant elle !

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vincent ChAtELLIER

INRA - LERECO

Avec la suppression des quotas laitiers, devons-nous nous attendre à une modification en profondeur du secteur ?

Le progrès génétique en maïs fourrage est une réalité.

Les progrès génétiques en rendement plante entière, tenue de tige et UFL ont été estimés par ARVALIS Institut-du-végétal à partir des données historiques du réseau de Post-Inscription ARVALIS Institut-du-végétal – UFS entre 1986 et 2011. Les estimations réalisées avec des modèles sta-tistiques, qui tiennent compte de l’effet « année », situent le progrès génétique annuel moyen en rendement à 0,15 tMS/ha en maïs fourrage (période 1993-2011), et ce à précocités comparables. Concernant la digestibilité de la plante entière, la digestibilité des parois (de la tige et des feuilles) a diminué de 5,5 points entre 1960 et 1995, ce qui a conduit à l’époque à une baisse de 2 points de la digestibilité de la matière organique (dMO) de la partie tige + feuilles. Dans le même temps, la proportion de grains dans la plante entière a augmenté et le rendement a progressé de plus de 5 tMS/ha. En revanche, les teneurs en MAT* se sont érodées, en partie à cause de l’augmentation des rendements et des récoltes de plus en plus tardives.

Josiane LORGEOU, Julie PEYRAt, bertrand CARPENtIER.

Sources : ARVALIS Institut-du-végétal, INRA - *MAT : Matières Azotées Totales

bertrand CARPENtIER

Expert Maïs fourrage

ma vache, mon maïs fourrage,

et moi……50 ans de progrès !

Marc CadiouGAEC CADIOU-QUEGUINER-PERON

KERSANQUEN - 29 640 PLOUGONVEN Finistère, 180 ha, 65 ha de maïs fourrage

130 VL, 10 500 kg/VL.

« Le maïs fourrage c’est la colonne vertébrale de notre système fourrager, c’est un socle sur lequel

repose la performance de notre GAEC. à plus de 10 000 kg, on recherche la stabilité

et la régularité. Le maïs est un fourrage complet, pas de yoyo dans le tank à lait.

Au GAEC on doit être tranquille. Avec 400 bêtes, quand on attaque un silo c’est pour 7 mois.

La gestion du stock se fait un an avant, avec le maïs c’est du bonheur…»

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ma vache, mon maïs fourrage et moi

journal d’information sur le maïs fourrage - édition commune agpm / gnis / ufs

50 ans de progrès !ma vache mon maïs fourrage

INFO RAtION bRUtE- Maïs fourrage 33,4 % MS : 35 kg- Betterave fourragère F17 : 12,5 kg- Tourteaux Colza 35 : 3,5 kg- Ensilage RGI, début épiaison 35 % : 7 kg- Paille de blé pour les fibres : 0,60 kg- Minéraux : 0,8 kg

Pro

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GAEC CADIOU-QUEGUINER-PERON

France Contrôle Laitier (moyenne nationale)

1994 2000 2005 2010 2014

6000

7000

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9000

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EN 2015, + DE 10 000 kG DE LAIt/vL/ANEvolution de la production laitière (kg lait/VL/an)du GAEC CADIOU-QUEGUINER-PERON / moyenne nationale de 1994 à 2014 source France Contrôle Laitier

UNE RAtION éQUILIbRéE à 60 % DE MAïS FOURRAGE « Le maïs fourrage, c’est la colonne verté-brale de notre système, c’est un socle sur lequel repose la performance de notre GAEC. A plus de 10 000 kg de lait par vache laitière par an, nous recherchons la stabilité et la régularité. Le maïs est un fourrage complet : avec lui pas de risque de yoyo dans le tank à lait, la production reste fiable et régulière.

Nos vaches consomment 60 kg d’ali-ments bruts par jour, dont 35 kg de maïs fourrage. Nous apprécions ce fourrage pour sa souplesse et sa facilité en nutri-tion qui nous permet de distribuer une ration unique à l’ensemble de notre cheptel de bovins lait et viande. »

LA vALEUR SûRE« Nous constatons bien l’évolution des variétés que nous utilisons depuis près de 25 ans. Les variétés que nous semions avant étaient plus ligneuses et se desséchaient assez vite. Aujourd’hui nos maïs sont plus verts à la récolte avec des taux de matières sèches corrects. Ils sont nette-ment plus digestibles et présentent moins de maladies du feuillage ; en bref les plantes sont plus appétentes. Les chantiers de récolte sont facilités par de bonnes résistances à la verse qui évitent les maïs couchés et la pénibilité de récolte où nous remontions beaucoup de terres et butyriques dans nos silos.La génétique a beaucoup évolué et nous sommes aussi en progrès sur le matériel, avec les ensileuses équipées d’écla-teurs de grains et permettant de la finesse de hachage entre 14 et 18 millimètres. Cette conjonction de progrès nous offre des rations plus digestibles, plus énergétiques et protéinées avec une meilleure appétence. »

Au bout du suivi annuel : la réussiteSur les 12 mois de la dernière campagne laitière, l’élevage a produit 10 223 kg lait par vache à 39 TB et 33 TP, soit une augmentation de 1 000 kg de lait en 3 ans. Ces chiffres satisfaisants sont le résultat d’une collabora-tion étroite avec le GAEC pour le suivi global du troupeau depuis 4 ans. Ce suivi comprend le calcul des rations pour toutes les catégories d’animaux (génisses, vaches en lactation, vaches taries, taurillons), des contrôles réguliers (tamisage des bouses, tamisage de la ration semi-complète, contrôle des cétoses sur les fraîches vêlées, examen des aplombs, de la propreté et du comportement des animaux pour apprécier le confort) et l’interprétation des données du robot. Le fourrage de base est l’ensilage de maïs qui représente 13 kg MS par vache et par jour, soit 60% de la ration totale. Le maïs fourrage constitue une source d’énergie très économique, incontournable dans la ration. Il est complété par 2 kg MS de betterave fourragère pour le sucre. Le reste de la ration est constitué par 2 kg MS d’ensilage d’herbe et des tourteaux de soja et colza. Le robot distribue deux aliments : un correcteur azoté et un aliment de production type 3 litres.

Les clés de la performance du GAEC :Parmi les paramètres qui ont été déterminants dans cette progression en lait, on peut citer : • La mise en place d’une ration vaches taries avec un minéral spécifique • Le travail avec un minéral vache laitière haut de gamme• Le changement du robot qui trait plus rapidement • Un bon protocole de gestion des dermatites digitées avec des pulvérisa-

tions antiseptiques systématiques une fois par mois • Le recul de barre de garrot des logettes qui gênait le relever des vaches • Le contrôle des courants parasites vagabonds • La gestion de la qualité des récoltes, notamment du taux de MS,

du hachage et de la qualité de confection du silos. Nous espérons encore élever le niveau de production avec l’optimisation des rations sur les acides aminés.

Philippe ARZUL

Docteur vétérinaire, Responsable ruminant chez le fournisseur d’aliments et de minéraux du GAEC

Avis d’expert Avis d’expert

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Dans l’Ouest de la France, le maïs fourrage est l’aliment de base des vaches laitières. En constante augmentation depuis la fin des années 1970 dans les rations, il est au-jourd’hui le « plat principal ». Je dis aux éle-veurs qu’en l’absence de pâturage stable et en termes de performance laitière, le maïs fourrage est incontournable : il assure le meilleur rendement énergétique à l’hectare. Associé de plus à du maïs épi ou du maïs grain humide, (auquel on associe d’autres fourrages tels que l’ensilage d’herbe ou la luzerne), la part d’amidon – énergie appor-tée par le maïs - est d’autant mieux valorisée et accroît les performances laitières. La part énergétique apportée par cette plante contribue indéniablement aux per-formances laitières des élevages de l’Ouest : sur les 18 à 22 UFL nécessaires à une vache laitière pour couvrir ses besoins journaliers (production laitière + entretien), 70 à 80% sont couverts par le maïs. C’est aussi un bon moyen de sécuriser son système fourrager car les rendements sont relativement stables d’année en année. Enfin, le progrès génétique des variétés est un véritable allié grâce au potentiel de rendement qui continue toujours d’aug-menter de même que la part d’amidon dans les plantes.

GILLES CROCQ

Expertise cultures et fourrages

CLASEL Mayenne et Sarthe

Réseau France Conseil élevage

GAEC CADIOU - QUEGUINER - PERON Finistère, 180 ha, 65 ha de maïs fourrage, 130 VL, 10 500 kg/VL, 17,1 kg de lait/JDV

MARC CADIOU témoigne :

 

ma vache, mon maïs fourrage et moi

et moi...

3 ateliers de productionProduction lait 1 300 000 litres,

2 robots de traite seconde génération

130 vL Prim’holstein140 génisses

120 taurillons laitiers

«L’évolution de la précocité du maïs

a sécurisé notre stock fourrager»

«Le maïs fourrage : notre première

ressource fourragère»

«Une ration facile et unique pour tous les ateliers de production»

« Le GAEC couvre 180 hectares, sur des sols principa-lement sablo-limoneux, peu profonds et drainants à bon ressuyage. Les terres sont situées au pied des Monts d’Arrée, avec des altitudes variant de 280 à 345 mètres. Avec une pluviométrie de 1100 mm, le climat tempéré est caractérisé par un printemps froid et une très belle arrière-saison de septembre à début octobre.Notre système fourrager, ce sont :- 65 ha de maïs fourrage (12 à 15 tMS/ha),- 3 ha de betteraves,- 80 ha de céréales, dont 55 de blé tendre et 25 d’orge, - 32 ha de pâture pour les génisses, dont les excé-dents sont fauchés,

- 30 ha en dérobé entre céréales et maïs en RGI alternatif associé à un mélange de trèfles blancs assez agressifs. »

« Dans nos critères de choix, nous tenons compte de la précocité (avec des indices compris entre 220 et 240) et de la vigueur au départ principalement ; les variétés qui ressortent plus énergétiques sont aussi dans le lot. Nous suivons les résultats ARVALIS Institut-du-végétal, les essais des services tech-niques locaux dont ceux de nos fournisseurs et nos propres références. Nous conservons toujours un noyau dur de variétés auxquelles nous sommes habitués en introduisant des nouveautés tous les ans que nous testons avant de les intégrer dans notre plan de semis. »

« Au GAEC, on doit être tranquille. Avec 400 bêtes, quand on attaque un silo cela dure 7 mois. La ges-tion du stock se prévoit un an avant : avec le maïs c’est du bonheur.Nous avons toujours un tampon de quelques hec-tares de maïs en plus, au cas où l’année serait défa-vorable, que souvent nous récoltons en grains.Nous ne négligeons pas pour autant l’herbe, avec la pâture pour les génisses et l’ensilage de ray-grass italien alternatif en association avec du trèfle blanc, l’objectif étant d’améliorer la diversité et l’équilibre de la ration.Le maïs est indispensable avec notre niveau d’étable ; c’est aussi une simplicité et une facilité dans la production, le stockage, la mécanisation de la distribution. Cette ration, parfaitement adap-tée aux vaches laitières, est ajustée pour l’engraisse-ment des taurillons.De plus, nous avons gagné en confort de travail. »

GAEC CADIOU - QUEGUINER - PERON : (de gauche à droite) Joël QUEGUINER, Marc CADIOU, Jean-Jacques PERON.

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journal d’information sur le maïs fourrage - édition commune agpm / gnis / ufs

Avec le maïs fourrage progresser et respecterun cadre éco-citoyen.

AGPM 21, chemin de Pau - 64121 MONTARDON | GNIS 44, rue du Louvre - 75001 Paris | UFS 17, rue du Louvre - 75 001 PARIS

LES PROJEtS DU GAEC

« Dégager du temps pour nos familles.Nous envisageons de créer un emploi rapidement afin de dégager du temps pour nos familles, qui souffrent un peu de notre charge de travail, et aussi pour améliorer notre vie sociale. L’organisation du travail est en effet une com-posante essentielle de notre bien-être mais aussi de celui de nos animaux ; en élevage, la sérénité est un facteur de productivité ! »

« Rester performants et s’adapter.Dans le même temps, les filières s’organisent et les usines sont de plus en plus performantes. La demande en qualité évolue rapidement : il faut s’adapter. Il faudra faire les bons choix d’investissements pour rester performants à moyen et long termes. Peut-être devrons-nous abandonner la pro-duction de taurillons et agrandir le troupeau laitier. Nous poursuivrons l’échange et le partage entre nous pour antici-per et passer les prochaines étapes de l’évolution du GAEC. Nous continuerons à occuper nos responsabilités dans la filière laitière et à bien nous informer des évolutions du mar-ché et de la législation. »

« Respecter notre cadre environnemental et les valeurs éco-citoyennes : Maîtriser l’épandage des effluents d’élevage.La mise aux normes de l’exploitation a été bénéfique et nous a permis de maîtriser l’épandage des effluents d’éle-vage. Notre élevage produit 2 500 m3 de lisier, à une teneur en azote total de 4,2 unités/m3. L’épandage est réalisé juste avant les semis de maïs pour éviter le lessivage et la pollu-tion de la nappe. Grâce à ces pratiques, nous avons consi-dérablement réduit nos achats d’engrais limités à un peu de 18/46 pour faciliter le démarrage du maïs. »

Le solaire, une ressource du GAEC

Nous avons investi dans le photovoltaïque avec des panneaux qui couvrent

500 m2 de nos bâtiments. Aujourd’hui avec 75 KW/an,

notre installation produit l’équivalent de trois fois

notre consommation.

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