désherbage du maïs

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Désherbage du maïs Doses modulées et binage au menu Le maïs est très sensible à la concurrence précoce des mauvaises herbes. La nuisibilité pouvant être très forte, un programme à deux passages avec une première intervention avant le stade 3 à 4 feuilles du maïs est généralement nécessaire pour maintenir un état de propreté satisfaisant jusqu’au recouvrement des inter-rangs par la culture. Plusieurs stratégies peuvent être utilisées selon la nature des adventices, l’état du sol et la topographie de la parcelle, la présence ou non de cailloux… On observe de plus en plus des programmes qui associent un désherbage chimique de pré ou de post levée avec un désherbage mécanique. Cette combinaison permet à la fois de réduire fortement les IFT (Indice de Fréquence de Traitement) et apporte également des avantages agronomiques indéniables. A part pour la pré levée où ce n’est pas possible, les modulations de doses avec la gamme des produits de post levée sont également pratiquées avec succès pour contenir le coût des programmes. Le choix et la synergie des mélanges proposés en fonction des adventices, l’application sur mauvaises herbes jeunes avec une hygrométrie suffisante au moyen d’un pulvérisateur bien réglé, restent déterminants pour réussir ces programmes. Le lychnis est une adventice de plus en plus présente, le liseron des haies progresse également. Des solutions concrètes pour les maîtriser sont proposées. Les différentes solutions indiquées dans le dossier s’appuient sur les références acquises dans les réseaux d’essais menés par les chambres d’agriculture de Bretagne et leur partenaire Arvalis Institut du végétal. Louis Le Roux Coordination du dossier Michel Falchier (chambres d'agriculture de Bretagne). Rédaction l Pour les chambres d'agriculture de Bretagne : Louis Le Roux, Michel Falchier, David Bouillé et Pierre Demeuré. Composition : Jeanine Deshoux. Dossier réalisé à partir du dossier Désherbage du maïs paru dans n° 371 du 5 avril 2013

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Page 1: Désherbage du maïs

Désherbage du maïsDoses modulées et binage au menu

Le maïs est très sensible à la concurrence précoce des mauvaises herbes. La nuisibilité pouvant être très forte, un programme à deux passages avec une première intervention avant le stade 3 à 4 feuilles du maïs est généralement nécessaire pour maintenir un état de propreté satisfaisant jusqu’au recouvrement des inter-rangs par la culture.Plusieurs stratégies peuvent être utilisées selon la nature des adventices, l’état du sol et la topographie de la parcelle, la présence ou non de cailloux… On observe de plus en plus des programmes qui associent un désherbage chimique de pré ou de post levée avec un désherbage mécanique. Cette combinaison permet à la fois de réduire fortement les IFT (Indice de Fréquence de Traitement) et apporte également des avantages agronomiques indéniables.A part pour la pré levée où ce n’est pas possible, les modulations de doses avec la gamme des produits de post levée sont également pratiquées avec succès pour contenir le coût des programmes. Le choix et la synergie des mélanges proposés en fonction des adventices, l’application sur mauvaises herbes jeunes avec une hygrométrie suffisante au moyen d’un pulvérisateur bien réglé, restent déterminants pour réussir ces programmes.Le lychnis est une adventice de plus en plus présente, le liseron des haies progresse également. Des solutions concrètes pour les maîtriser sont proposées.Les différentes solutions indiquées dans le dossier s’appuient sur les références acquises dans les réseaux d’essais menés par les chambres d’agriculture de Bretagne et leur partenaire Arvalis Institut du végétal.

Louis Le Roux

Coordination du dossierMichel Falchier (chambres d'agriculture de Bretagne).Rédaction l Pour les chambres d'agriculture de Bretagne : Louis Le Roux, Michel Falchier, David Bouillé et Pierre Demeuré.Composition : Jeanine Deshoux.

Dossier réalisé à partir du dossier Désherbage du maïs paru dans n° 371 du 5 avril 2013

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Page 2: Désherbage du maïs

Les préconisations 2013Dès les premiers stades, le maïs souffre de la concurrence des mauvaises herbes. Le désherbage a pour objectif premier d’éliminer rapidement cette nuisibilité et de maintenir un état de propreté satisfaisant jusqu’au recouvrement des inter-rangs par la culture de maïs. Les adventices pouvant lever au-delà de ce stade ne présentent plus de gêne pour le maïs.

Plusieurs solutions sont possibles pour atteindre les objectifs visés. Nous disposons de solutions de pré levée et de post levée qu’il faudra utiliser à bon escient selon les adventices de la parcelle. La maîtrise des doses de post levée passe par des interventions au stade jeune des mauvaises herbes. Le binage apporte en deuxième passage un plus agronomique et une forte réduction de l’IFT (Indice de Fréqence de Traitement) dans les situations où il est possible.

Prélevée : l'humidité du sol déterminante Si on craint la présence de graminées estivales ou (et) des véroniques un antigraminées de prélevée garantira un premier nettoyage. L’efficacité de la prélevée dépendra de l’état du sol : trop sec ou trop motteux l’efficacité sera faible. Le produit sera positionné au plus près du semis afin de bénéficier de l’humidité résiduelle. En conditions très sèches, au moment du semis, il est pré-férable d’attendre l’arrivée d’une pluie : 10 mm de pluie sont nécessaires à la bonne efficacité de ces produits.L’application de prélevée aux doses préconisées va permettre un certain "ménage" sur les dicots en regroupant et retardant les relevées. Une souplesse d’application est ainsi donnée au deuxième passage, dont le produit sera adapté à la flore.

Pensez à additionner les deux passages pour le calcul de l’IFT.(1) En traitement de prélevée, forte baisse d’efficacité sur sol sec ou trop

motteux. Attention également dans les parcelles à taux de matière organique élevé.

(2) En post levée, préférer les traitements sur mauvaises herbes jeunes (2-4 feuilles) avec hygrométrie > 60%.

1er passagePrélevée(1)

IFT 2e passagePost levée(2)

IFT

Camix 2.5 à 3 lDakota P 4 lIsard 1 l + Prowl 2 lIsard 0,8 l + Lagon 0,8 lAdengo 2 lIsard 1,4 l

0.811

1.381.37

1

Callisto 0,3 à 0,5 lMikado 0,3 à 0.75 lAuxo 0.5 à 0.75 lCallisto 0.3 l + Peak 6 gMikado 0,3 l + Emblem … 0,75

ou binage

0.2 à 0.330.2 à 0.50.3 à 0.5

0.50.45

0

Post levée : un désherbage à vueLes stratégies de post levée doivent impérativement associer deux grandes familles de désherbants :1. Callisto ou le Mikado constituent la base principale sur

laquelle s’appuie le désherbage des principales dicotylé-dones du maïs.

Quelques nouveautés

Les nouveautés correspondent pour l’essentiel à des reformulations ou à des associations de substances déjà bien connues : ces nouveautés n’apportent donc pas de révolution dans les stratégies de désher-bage. Elles permettent éventuellement de gagner quelques décimales dans le calcul de l’IFT.

l ADENGO / KOLOSSLa thiencarbazone est un nouvel inhibiteur des ALS, proche des sulfonylurées. En prélevée (2 l/ha) il est un peu court sur arroche, mercuriale et renouée liseron. En post-levée précoce (1.5 l) il est beaucoup mieux. Ce produit peut re-présenter une bonne alternative aux chloracétamides (Tro-phée, Isard…).Attention toutefois aux mélanges incompatibles avec des produits trop adjuvantés (Equip, Ritmic, Pampa Premium) ou les formulations OD et ne jamais rajouter d’adjuvant.

l ELUMIS / CHORISTEAssociation de mésotrione et de nicosulfuron, ce produit n’est rien de plus que l’association de Callisto et de Mila-gro. (Elumis 1 L = Callisto 0.75 L + Milagro 0.75 L).Attention toutefois ce produit n’est pas compatible avec les bromoxynils en formulation poudre.

l PEAK PLUS / CASPERAssociant du prosulfuron et du dicamba, il apporte un spectre liseron supplémentaire par rapport au Peak. A uti-liser également en association mais plutôt sur le deuxième passage de désherbage, à 100 g avant 6 feuilles du maïs. Possibilité de repasser après 8 feuilles du maïs.

l AUXO / HYDRISIl est constitué de tembotrione associée avec du bromoxy-nil (Emblem). Il s’utilise avec un adjuvant (Actirob, Héliosol, Li 700, Silwett L77…)Sur le plan technique Auxo 0.75 l = Mikado 0.5 l + bromoxy-nil liquide 0.5 l. On peut l’associer avec du Milagro mais surtout pas avec Equip ou Cubix.

l CONQUERANT Tritosulfuron 125 g/kg + Dicamba 600 g/kg (dose homolo-guée = 400 g/ha), conseillé en association à 200 g avant 6 feuilles du maïs. Possibilité de repasser après 8 feuilles si nécessaire.

l MERLIN FLEXX Successeur du Merlin, il contient un nouveau phytoprotec-teur qui lui évite des désagréments de son prédécesseur. Positionné en prélevée ou post précoce il a un spectre es-sentiellement antidicot qui nécessite donc un complément.

La fin de l’acétochlore : TROPHEE - HARNESSDélai de distribution : 28 février 2013 Date limite d’utilisation : 23 juin 2013

2 Dossier DÉSHERBAGE DU MAÏS Chambre d'agriculture de bretagne

Page 3: Désherbage du maïs

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Les préconisations 2013

Pour un passage en Post levée(2 ) (dose / ha) IFT pour 1 passage

Mikado 0,5 à 0,7 l + Milagro 0,5 lCallisto 0,5 l + Milagro 0,5 lMikado 0,5 à 0,7 l + Equip 1 lElumis 0.75 Mikado 0,3 l + Equip 0.6 l + Cadeli 0.3 lMikado 0,3 l + Equip 0.6 l + Peak 6 gElumis 0.4 l + Cadeli 0.3 lElumis 0.4 l + Peak 6 gAuxo 0.5 l + Milagro 0.3 lCallisto 0,3 l + Milagro 0,3 l + Peak 6 gPour lutter contre le liseronMikado 0,3 l + Equip 0.6 l + Banvel 4S 0,2 l (3)Callisto 0,3 l + Milagro 0,3 l + Banvel 4S 0,2 l (3)Elumis 0.4 l + Casper 100 g(3)

0.66 à 0.830.66

0.71 à 0.880.500.630.720.470.570.530.76

0.700.730.60

Pensez à cumuler les deux passages pour le calcul de l’IFT.(2) En post levée, préférer les traitements sur mauvaises herbes jeunes

(2-4 feuilles) avec hygrométrie > 60%(3) Avant 6 feuilles du maïs.

2. En présence de graminées, Milagro ou Pampa ou Equip… sont indispensables, notamment sur pâturin annuel, ray grass, sétaires, panic dichotome. En l’absence de graminées, leur usage pourrait paraître moins essentiel. Cependant, ils apportent un plus significatif sur amaranthes ou crucifères et par effet de synergie permettent de baisser la dose du premier produit.

Le mélange de ces deux produits est déjà préparé dans une spécialité comme Elumis :Elumis 0,7 = Callisto 0,5 + Milagro 0,5 Elumis 0,4 = Callisto 0,3 + Milagro 0,3

Un troisième produit peut être associé à ce couple de base :- soit un bromoxynil (Cadeli, Emblem…) ou du Peak si on sou-

haite renforcer l’efficacité du programme sur des renouées et mercuriales particulièrement,

- soit une hormone (Banvel 4S, Starane 200 ou Gold, Kart …) si on recherche une efficacité particulière sur des vivaces telles que le liseron.

On gardera la dose basse si on rajoute un troisième produit et si on est en bonnes conditions (hygrométrie supérieure à 60 %, stade des mauvaises herbes jeunes, pulvérisateur en bon état…).

Lutte contre le liseron

La principale difficulté de la lutte contre le liseron des haies est qu’il lève tard et qu’on ne peut pas utili-ser les produits efficaces à base d’hormones entre 6 et 8 feuilles du maïs. C’est en effet à ce moment que l’épi se forme : un stress ou une perturbation à ce stade peut avoir des conséquences importantes sur la mise en place des composantes de rendement de la culture.Bien que levant tard, le liseron des haies peut coloniser complètement la culture. Il devient nécessaire de limiter son extension et l’empêcher de monter sur les tiges de maïs. L’association Callisto+Milagro ou les équivalents, avant 6 feuilles ne perturbent pas sérieusement le dévelop-pement du liseron. Le fait de rajouter un produit à base d’hormone avant 6 feuilles et de le rajouter à dose plus faible (maximum un tier de dose)après 8 feuilles apporte une efficacité très correcte. Les produits contenant du dicamba : Banvel 4S, Cambio, Casper, Conquérant et Ca-dence sont supérieurs à ceux à base de fluroxypyr : Sta-rane 200 ou Gold et Kart.En complémentarité d’action, le Banvel 4S est meilleur sur chénopodes et le Starane 200, Kart ou Starane Gold sont meilleurs sur morelles.Un dernier rattrapage au delà de 8 feuilles du maïs peut être utile. Dans ce cas, on utilise les produits spécifiques seuls. Cependant, si la parcelle est vraiment très infestée en liseron des haies, seul le traitement en dirigé avec des pendillards permet d’en venir à bout.

Produit Dose avant 6 feuilles du maïs

Callisto + Milagro + Cambio 0.3 + 0.3 + 1.0

Callisto + Milagro + Banvel 4S 0.3 + 0.3 + 0.2

Callisto + Milagro + Cadence 0.3 + 0.3 + 0.15

Callisto + Milagro + Casper 0.3 + 0.3 + 0.1

Callisto + Milagro + Conquérant 0.3 + 0.3 + 0.15

Callisto + Milagro + Kart/Starane Gold 0.3 + 0.3 + 0.4

Callisto + Milagro + Starane 200 0.3 + 0.3 + 0.4

Véronique de perse.

2e passage de post-levée : une intervention plus cibléeAprès 8-9 feuilles du maïs, les relevées ne peuvent plus concurrencer le maïs. Le premier passage, réalisé sur jeunes adventices, permet une bonne maîtrise de l’ensemble de la flore. En raison des relevées possibles avant le stade 6 feuilles du maïs, un deuxième passage ciblé ou un binage vient en complément. On utilise les mêmes produits que précédem-ment, en choisissant plus particulièrement le ou les produits les plus adaptés à la flore la plus présente. Toutefois, ne pas utiliser les hormones (banvel 4S...) entre les stades 6 et 8 feuilles du maïs.

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Lutte contre le lychnis di oïque

Le terme de lychnis dioïque ou compa-gnon correspond en fait à deux espèces distinctes : le compagnon blanc et le compagnon rouge. A l’origine, ces deux espèces se situaient dans des habitats très distincts, avec une préférence pour les endroits ensoleillés pour le compa-gnon blanc. Ces deux espèces se sont propagées principalement sur les sites influencés par les activités humaines. Ils finissent maintenant par cohabiter sur des sites identiques. La pollinisation croisée est ainsi possible générant un hybride rose. Annuelles ou pérennesLes compagnons sont donc des espèces annuelles, ou pérennes, mais à durée de vie limitée (bisannuelles). La stratégie d’hibernation de cette espèce dépend de la période à laquelle la graine germe. Si la plante n’atteint pas la maturité la première saison en raison d’une levée trop tardive, elle hiberne sous forme de rosette de feuilles et fleurit l’été suivant. Cependant ses organes de réserve se limitent à une simple griffe. Celle-ci ne dispose pas de suffisamment d’énergie pour résister à un labour : elle n’est pas assez puissante pour se retourner et

traverser plus de 10 centimètres de sol.Le développement des techniques sans labour est donc un facteur favorisant du développement de cette adventice. Le déchaumage avec des outils à disque est susceptible de multiplier les plants par fragmentation, mais de manière très limitée, car il ne s’agit pas d’une plante à rhizome.La taille de cette adventice laisse présa-ger une nuisibilité non négligeable, par concurrence vis à vis des nutriments ou de l’eau. Les programmes de désher-bage classiques ne sont pas efficaces sur cette adventice : seules quelques sulfonylurées semblent avoir une effi-cacité significative sur cette adventice.

Résultats d’essai 2012Nous avons donc testé quelques pro-duits sur un essai dans une parcelle présentant une densité de 30 pieds de lychnis par m2 (Quessoy 2012).La référence en terme de lutte contre le lychnis est le tritosufuron (Biathlon) qui s’applique impérativement avec un mouillant (le Dash). Homologué à la dose de 70 grammes/ha, nous l’avons testé à 70, 50 et 30 g, asso-cié à une base de 0.5 ld’Elumis pour

Quasiment absent des parcelles il y a quelques années, le lychnis est une adventice qui se développe de plus en plus dans les cultures de céréales et de maïs. Les hypothèses mises en avant sur son expansion sont de plusieurs ordres : développement des techniques sans labour, mais aussi l’arrêt de l’usage de certaines substances actives, atrazine en particulier.

2- Efficacité du Casp er sur lychnis (Quessoy 2012)1- Efficacité du Biathlon sur lychnis (Quessoy 2012)

note

d'e

ffica

cité

note

d'e

ffica

cité

dose de Casper (g/ha)dose de Biathlon (g/ha)

efficacité satisfaisante efficacité satisfaisante

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JuLIEn COLLIn

une conduite du maïs avec moins de phytoLutte contre le lychnis di oïque

Julien Collin auprès de la bineuse dont il apprécie le débit de chantier et le résultat.

Julien Collin est éleveur laitier en Gaec avec ses parents et son oncle sur la commune de Bédée. Depuis trois ans, il a introduit le désherbage mécanique avec satisfaction dans la conduite de son maïs.

contrôler les autres dicot présentes sur l’essai : mercuriale, chénopodes et renouée liseron principalement. Les applications ont été réalisées au stade 5 feuilles du maïs ou au stade 7 feuilles (figure 1).La note d’efficacité de 7 correspond à une efficacité considérée comme satis-faisante ne justifiant pas de rattrapage.Le Biathlon présente un très bon niveau d’efficacité dès la dose de 35 g./ha, l’augmentation des doses n’apporte rien de plus. Les niveaux d’efficacité sont tout à fait comparables aux deux dates d’application. Un deuxième produit a été testé sur cet essai, le Casper, constitué de prosulfu-ron et de dicamba (Peak + Banvel 4S). Il a été appliqué à sa dose homologuée (300 g) et à demi dose avec ou sans huile. Il est également complété avec 0.5 l d’ Elumis (figure 2).Aux doses les plus fortes, le résultat est satisfaisant. Cependant, dès qu’on baisse la dose, le résultat se dégrade très nettement. Il est très nettement en retrait par rapport au Biathlon.

PerspectivesCet essai nous démontre que des solu-tions pertinentes existent : le tritosul-furon est très efficace et permet des diminutions sensibles de dose. En 2013, nous regarderons de plus près les pos-sibilités de fractionnement en réduction de dose ainsi que l’intérêt d’adjuvants de type sels (sulfate d’ammoniaque).

2- Efficacité du Casp er sur lychnis (Quessoy 2012)

dose de Casper (g/ha)

l Qu’est-ce qui vous a incité à faire évoluer la stratégie de désherbage de votre maïs ?

Julien Collin - "Cela s’est fait progres-sivement. En 2009, nous avons sous-crit une MAE de réduction des herbi-cides puis l’année suivante, nous avons intégré le réseau de fermes Dephy Ecophyto porté par la chambre d’agri-culture 35.Conscient d’avoir un effort à faire pour respecter le cahier des charges de la MAE, nous avons profité des échanges et des démonstrations existants au sein de notre réseau Dephy, ou de celles proposées par le Syndicat mixte de bassin versant du Meu pour intro-duire le désherbage mécanique dans notre itinéraire technique".

l Quel matériel utilisez-vous ?J.C. - "Nous sommes plusieurs de la Cuma locale à nous être engagés en MAE. Aussi le choix du matériel s’est porté vers une houe rotative de 6 m

capable à la fois de décroûter en pré-sence de battance, mais également de désherber à des stades précoces d’adventices.La disponibilité du matériel pour intervenir au moment opportun pou-vait constituer un frein. Le Gaec a donc acheté une bineuse 4 rangs en 2012 et j’ai ainsi pu intervenir malgré des fenêtres météorologiques réduites, avec un résultat final très bon et un débit de chantier qui me convient".

l A titre personnel, qu’en retirez-vous ?J.C. - "Je considère que le maïs est une culture qui se désherbe facilement. Le recours à du mécanique et de fait, une réduction de la quantité de phyto employée, ne peut qu’aller dans le bon sens pour ma santé et plus largement pour mon environnement immédiat".

Propos recueillis par David Bouillé

efficacité satisfaisante

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Aucune mauvaise herbe ne résiste à la bineuse. C’est pourquoi le binage est souvent positionné en rattrapage, à la place du second passage de désher-bage chimique. La fenêtre d’interven-tion est beaucoup plus large que pour le chimique parce que la bineuse peut intervenir beaucoup plus tard en végé-tation. Néanmoins, pour être efficace le passage de bineuse nécessite des conditions de sols suffisamment res-suyés dans une période plutôt séchante.Certains agriculteurs profitent, du fait de posséder une bineuse, pour aller plus loin dans la diminution des phy-tos. Pour certains c’est le désherbage mixte (mécanique en inter rang et chimique sur le rang), pour d’autres, du tout mécanique avec l’utilisation de doigts souples (Kress) pour le dés-herbage du rang. Le binage mixte est

toujours problématique pour la période d’intervention (hygrométrie élevée pour le chimique et conditions sèches pour le mécanique). C’est pourquoi des essais sont menés pour décomposer le travail, désherber chimiquement le rang avec une rampe et biner lorsque les condi-tions le permettent.

Biner à grande vitesse : la solution auto-pilotagePlusieurs types de guidage automatique existent sur le marché, pour gagner du temps et biner au plus près du rang.l Guidage par une trace : une roue mon-

tée sur le semoir va créer un sillon dans l’axe de celui-ci lors du semis. Une roue palpeuse sur la bineuse suit le sillon et commande la correction de la trajectoire dès qu’un léger décalage se produit.

l Guidage par palpeur : des tiges métal-liques viennent prendre appui sur la base de la plante pour garder la bonne direction de la bineuse. Ce type de guidage ne fonctionne que lorsque la plante est suffisamment solide pour supporter les palpeurs. Gros avan-tage: la bineuse peut intervenir dans n’importe quelle parcelle sans pré-paration préalable, dès lors que le nombre de rangs binés et semés est le même.

l Guidage par capteurs optiques : il res-semble à celui par palpeur, sauf que la détection du rang est obtenu par infrarouges. L’intervention sur petit maïs est possible.

l Guidage par caméra : elle repère un rang de culture et va guider la machine par rapport à ce rang. Ce système permet un guidage à vitesse

Le binage en complément du chimique

Le binage pratiqué en 2e passage après une pré levée ou une post levée connaît de plus en plus d'adeptes. Outre la réduction des phytos ce sont aussi les intérêts agronomiques qui sont recherchés comme notamment aérer le sol en brisant la croûte de surface. Les matériels évoluent et nous disposons aujourd'hui de nouveaux moyens pour piloter les machines au plus près du rang.

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élevée, sa précision diminue lorsque la plante s’étoffe. Le coût de l’option est important (plus de 11 000 €).

l Guidage par GPS : ces bineuses pour-raient se développer. La technique avance car la couverture du territoire en balises RTK progresse. Cette der-nière permet d’atteindre une préci-sion de l’ordre 3 cm avec une grande sécurité lorsqu’on dispose du pilotage automatique. Le tracteur reprend alors les traces effectuées lors du semis.

Une cartographie de la parcelle est réalisée au semis et reprise lors du binage.

Ces systèmes peuvent faire partie inté-grante de la bineuse ou être montés sur une interface. Dans ce cas le guidage peut être utilisé sur une machine à par et ne pas être remplacé lors d’un renou-vellement de bineuse.

Des débits de chantiers importantsLe temps de travail est l’argument le plus souvent cité, pourtant une machine

auto pilotée en 6 rangs permet un débit de chantier de 3 à 4 hectares de l’heure. La présence de cailloux et le dévers des parcelles sont aussi des freins au déve-loppement de la technique.

Coût indicatif du matériel : 8 000 à 10 000 € sans guidage et de 15 000 à 20 000 € avec guidage. A privilégier en achat collectif.

Pierre Demeuré

Comment réussir son désherbage avec une bineuse ?

l Utiliser la bineuse au bon moment : sur sol ressuyé et par temps séchant afin de griller rapidement les adventices.l Utiliser une bineuse dont la largeur est identique à celle du semoir.l Intervenir sur des adventices jeunes.l Effectuer un premier passage, pour casser la croûte de battance si nécessaire et détruire les jeunes plantules. Passage

pouvant être effectué dès la levée à condition de protéger les plants (protège- plants). Le rang pourra être désherbé chimiquement soit au semis soit lors du binage (bineuse mixte). La réalisation des deux opérations simultanément est délicate, car les conditions météo favorables pour le binage et le traitement chimique sont à l’opposé.

l Possibilité de limiter le développement des adventices sur le rang en effectuant un buttage lors du dernier passage.

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La bineuse à étoiles est moins répandue dans les exploitations. Ce système permet un buttage ou un débuttage du rang. Cela nécessite des réglages précis.

Bineuse frontale équipée de doigts souples. La présence de doigts souples nécessite d’intervenir très tôt sur des plantules jeunes. Le prix de l’équipement est aujourd’hui très élevé. Sur cette machine le travail est complété par des herses peigne.

La caméra nécessite une bonne prise en main pour mener la bineuse à son optimum. Elle apporte un confort de travail à l’utilisateur.

Le binage peut être réalisé sur un maïs développé, ce qui permet de détruire des adventices qui auraient levé tardivement. A ce stade, l'intervention chimique n'est plus possible.

Page 8: Désherbage du maïs

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La houe rotative, aussi appelée "picoteuse" au Canada, est également employée pour décroûter le sol. En tournant à haute vitesse, les roues projettent les particules du sol et permettent de déraciner les mauvaises herbes en les enterrant et les desséchant en surface. Il existe plusieurs types de houe rotative aux profils de roues, structure, type de matériaux de construction et ressorts divers.La durée de vie des dents dépend du type de sol, du tas-sement et des superficies travaillées. Lorsque les dents sont usées, l’attaque du sol est moins complète et moins efficace. Une houe rotative de 6 mètres nécessite un tracteur de 80 à 100 CV et requiert très peu de réglages :l longueur du troisième point suivant l’effet recherché,l ajuster la tension des ressorts pour une utilisation plus

agressive . Sur certaines machines ces ressorts servent de sécurité,

l ajouter du poids sur le cadre central de l'appareil.Coût indicatif : à partir de 10 000 € pour une houe de 6 m de large avec repliage hydraulique.

La houe rotative est un outil de désherbage non-sélectif qui passe sur et entre les rangs de la culture.

La houe rotative nécessite une vitesse de travail élevée, et procure ainsi un débit de chantier très intéressant. Elle ne provoque pas de dégât sur la culture.

Constituée de panneaux articulés et indépendants munis de dents longues et souples, la herse étrille déracine les jeunes plantules grâce aux vibrations des dents mais affecte peu les adventices bien implantées. Réglages : il est nécessaire de régler la herse en fonction de l’état du sol, du développement de la culture et des adventices. Pour le maïs le passage en aveugle est rapide et ne produit pas de dégât sur la culture, ensuite il faut attendre le stade 5–6 feuilles avant d’intervenir, le maïs étant très fragile jusque là.Les roues supportant le châssis permettent de régler la profondeur de travail. Une manette sur chaque élément de herse modifie le réglage de l’agressivité des dents.Elle trouvera ses limites en terre caillouteuse ou grossière, où elle risque de faire des dégâts sur la culture.Coût indicatif : de 4 500 € pour une herse en 6 m à 15 000 € pour une 15 m.

La herse étrille est un matériel de désherbage mécanique, simple et polyvalent, s’adaptant à un grand nombre de cultures.

La herse étrille peut être appliquée en aveugle quelques jours après le semis du maïs ou plus tard lorsqu’il est bien implanté. Elle permet d’incorporer les graines de ray grass au sol lors d’un semis sous couvert réalisé au moyen d’un semoir disposé à l’avant du tracteur.

Pierre Demeuré

Caractéristiques techniques

l Largeur de travail de 3 à 24 m. l Eléments articulés de 1,5 m de large fixés à une

poutre maîtresse.l 5 à 10 rangées de dents de 6 à 8 mm de diamètre et de

360 à 600 mm de longueur.l Débit de chantier : 2 à 6 ha/h. Vitesse de travail : 5 à 12 km/h.l Besoin de traction : 7 à 12 CV/m de largeur.

Fonctionnement

Pour être efficace, la houe rotative nécessite des vi-tesses de travail élevées : minimum de 10 à 12 km/h, si possible 15 km/h et plus. Une règle, intervenir sur des adventices jeunes : "si vous voyez les mauvaises herbes du siège de votre tracteur, vous êtes trop tard".

La herse étrille La houe rotative

Autres solutions mécaniquesParmi les autres solutions mécaniques utilisables pour désherber le maïs, on dispose également de la herse étrille et de la houe rotative. Moins souple d'utilisation que la bineuse ces matériels peuvent toutefois être intéressants en applications précoces.

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