journal de la fédération du commerce (csn)
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Vol. 27. No 1TRANSCRIPT
NOUVELLE RENTRÉENOUVEAUX DÉFIS
mené leur 8e ronde de négociation
coordonnée. Les gains sont tangibles
pour ces 5 500 travailleuses et tra-
vailleurs, comme vous le constaterez
aux pages 6 et 7.
La rentrée de septembre est arrivée
rapidement. Les comités et les
groupes de travail sont actuellement
mis en place afin de travailler sur les
propositions qui ont été adoptées par
les délégué-es lors du dernier congrès.
Déjà, nous avons à nous affairer aux
préparatifs du prochain conseil fédéral
de 2013, qui sera pour nous une occa-
sion de souligner le 75e anniversaire
de la Fédération du commerce.
Au nom du comité exécutif de la
Fédération du commerce, je vous
souhaite de passer de belles fêtes.
Président
Avec cette nouvelle édition de l’Info-
Commerce, nous désirons revenir sur
les moments forts du 49e Congrès de
la Fédération du commerce, qui s’est
tenu en mai dernier à Trois-Rivières.
Au moment où nous tenions cet
important exercice démocratique
pour la fédération, les manifestations
étudiantes étaient quotidiennes,
partout au Québec, pour dénoncer
la hausse des droits de scolarité et
l’adoption d’une loi spéciale qui bri-
mait nos libertés civiles et menaçait
notre démocratie.
Depuis, les choses ont bien changé.
Le Québec a élu, pour la première
fois, une femme au poste de Premier
ministre. Le gouvernement de Pauline
Marois a promis un réel dialogue avec
les étudiantes et les étudiants. Son
premier geste a été d’abroger la loi
spéciale, un acte que nous saluons.
La période estivale fut assez chargée
pour la fédération. Les syndicats du
secteur de l’hôtellerie ont brillamment
Le 49e Congrès de la Fédération du commerce (CSN) fut riche en débats sur les
orientations de la fédération et source de festivités pour les 326 délégué-es,
personnes salariées et invités-es qui y ont pris part. Le congrès fut également
l’occasion d’élire les militantes et les militants qui siégeront aux différentes
instances de la fédération. Voici, par sous-secteurs, les membres des comités
de liaison pour le prochain mandat.
1A : Pierre Morel et Guylaine Tessier (et un poste vacant)1B : Carolina Caballero (et un poste vacant)1C : Pierre Fortin et René Ouellet1D : Nancy Boucher (et un poste vacant)
2A : Steve Houle, Jean-François Renaud et Daniel Charette2B : Carole Tétrault, Robert Daneau et Jacques Robert
3A : Chantale Vaillancourt et Carmen Bérubé3B : Alain Audet et Linda Morissette
4A : Robin St-Pierre, Michel Paré et Johnny Lagacé4B : (deux postes vacants)4C : (deux postes vacants)
Laurian CampionYves GaudreauSteve Roy
Serge Fournier (président)David Bergeron-Cyr (vice-président)Diane David (secrétaire générale)Michel Valiquette (trésorier)
BULLETIN D’INFORMATIONDE LA FÉDÉRATION DU COMMERCE (CSN)
VOL. 27 NO 1 - DÉCEMBRE 2012
AU MENU DANS CE NUMÉRO· RETOUR SUR LE CONGRÈS
· JOURNÉE SANTÉ-SÉCURITÉ AU TRAVAIL
· NÉGOCIATIONS DANS L'HÔTELLERIE
· PROJETS PILOTES D'ASSURANCE DENTAIRE
· NOUVEAUX SYNDICATS
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UNE SEMAINE SÉRIEUSE ET FESTIVE !49e CONGRÈS DE LA FÉDÉRATION DU COMMERCE (CSN)
Serge Fournier
« Le prochain conseil fédéral de 2013 serapour nous une occasion de souligner le 75e anniversaire de la Fédération du commerce. »
MOT DU PRÉSIDENT
SECTEUR 1 : COMMERCE DE DÉTAIL, DE GROS ET SERVICES DIVERS
COMITÉ EXÉCUTIF DE LA FÉDÉRATION
SECTEUR 2 : AGROALIMENTAIRE
SECTEUR 3 : FINANCES
SECTEUR 4 : TOURISME
COMITÉ DE SURVEILLANCE DES FINANCES DE LA FÉDÉRATION
MERCI AUX MILITANT-ES ET
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3
Lors du congrès, nous avons reçu trois membres du comité exécutif de la CSN, qui ont partagé avec nous différentes orientations prises par la confédération au cours des dernières années. Jacques Létourneau, alors vice-président de la CSN, nous a d’abord entretenu sur deux résolu-tions adoptées par le 63e Congrès de la CSN en mai 2011. En compagnie de François Lamoureux, adjoint au comité exécutif, il a fait le point sur les disparités de traitement dans nos conventions collectives. Bien que l’État ait légiféré sur les clauses dites orphelines, de nombreux éléments de nos contrats de travail demeurent à l’abri de la loi.
C’est le cas, notamment, des dispa- rités de traitement relatives aux régimes de retraite. De plus en plus d’employeurs forcent les syndicats à créer un régime de retraite à deux vitesses : sécuriser les régimes à prestations déterminées pour les plus vieux en confinant les plus jeunes dans un régime à cotisations déterminées. Syndicalement, nous ne pouvons plus ignorer ces dispari-tés ainsi que le climat antisyndical qui en résulte parmi certains jeunes.
Accompagné de François Bélanger et de Julien Laflamme, conseillers syndicaux au Service des relations du travail, M. Létourneau nous a aussi présenté les travaux entrepris
par la CSN quant à l’avenir du secteur manufacturier et industriel. Le diagnostic est inquiétant. Ce secteur a subi une décroissance de 30 % au cours des dix dernières années seulement. La mondialisa-tion néolibérale a durement touché le secteur industriel et manufactu-
rier québécois : transmission de la production vers les pays du Sud, libre-échange, augmentation de la sous-traitance, absence de politiques publiques pour le dé-veloppement industriel alors que la table est mise pour l’exploita-tion des sables bitumineux dans l’Ouest canadien – les raisons sont nombreuses, les impacts catastro-phiques pour l’emploi au Québec.
La CSN considère néanmoins que le Québec ne peut se passer d’un secteur manufacturier fort. Il nous faut définir certaines industries stratégiques et forcer nos gouver-nements à développer une politique nationale pour appuyer leur déve-loppement. D’autant plus qu’avec toute l'attention portée au projet du Plan Nord, il importe de rappeler que l’économie québécoise ne peut reposer seulement sur l’exploitation de nos richesses naturelles, leur transformation doit également être effectuée au Québec.
Dans le plan de travail des trois prochaines années, une résolution issue du dernier congrès de la CSN a été adoptée : celle portant sur l’en-dettement et le surendettement des personnes. Le trésorier de la CSN, Pierre Patry, nous a donc ren-du visite afin d'aborder les enjeux qui y sont reliés. Il y a effectivement lieu de s’inquiéter de la croissance constante du niveau d’endette-ment des ménages partout dans le monde, y compris au Québec.
Enfin, Denise Boucher, vice-prési-dente de la CSN, nous a présenté le Programme pour l’accès à une re-présentation équitable des femmes (PAREF) adopté au conseil confédé-ral en mars 2010. L’implication de la CSN dans la lutte pour l’égalité des femmes et des hommes est indé-niable. Dès les années 1980, la CSN initiait une enquête dans nos rangs afin de déterminer les obstacles à une représentation équitable des femmes au sein de nos propres ins-tances. Le travail doit néanmoins être poursuivi pour maintenir et améliorer la présence des femmes au sein du mouvement syndical.
Une légère hausse des taux d’intérêtmettrait de nombreuses familles dans une condition délicate. Cette situation entraîne un réel problème de santé publique, notamment en raison des troubles psycholo-giques (stress, dépression, etc.) qui en résultent. L’endettement et le surendettement posent de sérieux enjeux syndicaux, notament sur notre capacité à bâtir notre rapport de force. Lorsque 60 % des gens ne peuvent se passer d’une semaine de paye sans faillir à leurs obligations, on comprend mieux certaines réti-cences par rapport à la grève. Pour la CSN, il faut d’abord documenter la question. La confédération a déjà commencé ses représentations politiques, en particulier lors d’une commission parlementaire étudiant un projet de loi sur l’endettement. Il faudra par la suite travailler avec des organismes régionaux pour ou-tiller nos syndicats afin qu’ils puis-sent être en mesure de sensibiliser les membres sur cette question.
S’APPROPRIER LES ORIENTATIONS CONFÉDÉRALES
Les congressistes de la Fédéra-tion du commerce s’avèrent très généreux. C’est 3 500,02 $ très exactement qui ont été amassés pour voir Michel Guilbault se départir de sa désormais célèbre tignasse. Les fonds ont été remis au Camp Vol d’été Leucan–CSN, qui accueille des enfants atteints du cancer avec leur famille. Merci à Michel, aux nombreux barbiers ainsi qu’à tous les contributeurs pour votre grande générosité. Sur la photo, on peut voir Michel Guilbault entouré de Diane David, Jean Lacharité, parrain de la campagne Leucan–CSN, et David Bergeron-Cyr.
UNE TIGNASSEÀ 3 500 $
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PLACE AUX FEMMES
Améliorer la présencedes femmes au sein dumouvement syndical.
L’endettement et le surendettement posent de sérieux enjeux syndicaux, notamment sur notre capacité à bâtir notre rapport de force.
CHANT DES SIRÈNES… À CRÉDIT
L’économie québécoise ne peut reposerseulement sur l’exploitation de nos richessesnaturelles, leur transformation doit égalementêtre effectuée au Québec.
Le Québec ne peut sepasser d’un secteurmanufacturier fort.
QUELS SONT LES DÉBATS QUI ONT SUSCITÉ VOTRE INTÉRÊT ?Manon Rodrigue, STT de la Station Mont-Tremblant
Yves Gaudreau, STT Épiciers Unis Métro Richelieu
« Dans mon atelier, nous avons abordé la question de l’implication des jeunes dans nos syndicats. Je suis fier que les jeunes s’impliquent activement dans mon syndicat. On se force pour les informer et, surtout, pour leur laisser la chance de s’exprimer. Certains jeunes pensent qu’un syndicat, c’est là pour leur voler 25 $ par semaine et c’est tout. Il est important de leur rappeler qu’au-delà de nos luttes pour de meilleurs salaires, les syndicats ont contri-bué à bâtir nos services sociaux, notre régime de santé publique, nos CPE, etc. Le mouvement étudiant nous offre une occasion en or d’impliquer nos jeunes dans l’action syndicale. Ils réalisent aujourd’hui que lorsque 200 000 personnes descendent dans la rue, ça peut faire bouger les choses. »
Johanne Duchesne, SSSP des Caisses Desjardins du Saguenay–Lac-Saint-Jean
Lors du 49e Congrès de la fédération, trois propositions touchaient la santé et la sécurité au travail. L’une d’elles a été adoptée afin de tenir deux journées thématiques sur ce sujet.
D’autres produits de fabrication syndicale FC-CSN sont moins comestibles, mais tout aussi appréciés par la population. Nos membres sont les artisans des services financiers des Caisses Desjardins et de la SSQ. Ils sont les fondements de nos hôtels et de nos centres touristiques. Ils sillonnent le Québec pour livrer les marchandises aux différents commerces, où travaillent également bon nombre de nos membres. Afin de favoriser l’emploi de nos membres et l’essor des entreprises où nous oeuvrons, la Fédération du commerce a pris l’initiative de produire un registre des produits fabriqués par des entreprises syndiquées FC-CSN. Ce registre, que vous pourrez consulter, sera décliné sous forme de bottin très prochainement. Ainsi, l’ensemble des membres de la CSN et leurs proches pourront savoir quoi boire, quoi manger, où magasiner et où placer leur argent en appuyant des membres de la Fédération du commerce.
Les délégué-es du 49e Congrès de la Fédération du commerce ont eu le plaisir de pouvoir déguster une panoplie de produits fabriqués par des entreprises syndiquées FC-CSN : ailes de poulet, pains, soupes, bières, charcuteries, fromages et autres. C’est l’ensemble du Québec, et même plus, qui est nourri par le secteur agroalimentaire de la Fédération du commerce.
« Je dois avouer qu’en tant qu’employée des Caisses Desjardins, je suis directement concernée par les enjeux d’endettement et de surendettement. Je vois des jeunes se faire offrir des marges de crédit de 100 000 $, 125 000 $ alors qu’ils sont encore aux études, sans même être endossés ! Ça va leur prendre 20 ans à rembourser, mais ils auront alors d’autres besoins : une maison, une voiture, des voyages… Les institutions financières sont large-ment responsables de la situation actuelle. Oui, nous avons des barèmes à respecter, mais ces barèmes sont beaucoup trop élevés. Il est grand temps que les institutions financières prennent leurs responsabilités et fassent de l’éducation économique auprès de leurs clients. »
L’objectif de cette proposition était de répéter l'événement que nous avions tenu à l'Hôtel Classique à Québec le 26 octobre 2010. Cette journée, qui s’était déroulée sous le thème « Ma santé, ma sécurité, j'y tiens ! », fut fort appréciée par les participantes et participants. Près de 100 militantes et militants provenant de tous les secteurs de la fédération y avaient participé. Le sondage effectué afin d'évaluer l’appréciation de cet événement fut des plus positifs et confirma notre volonté de reproduire ce type de formation. Toutefois, lors du dernier congrès, en plénière, des représentantes et des re-présentants des syndicats affiliés nous ont demandé de ne pas nous conten-ter de traiter de prévention, mais aussi de toucher l’aspect de la santé et de la sécurité au travail. Nous allons également aborder ce thème lors de la prochaine édition. Le 29 novembre dernier, dans le cadre d'une Journée santé-sécurité au travail, dans la région de Québec, nous avons repris le même format que lors de l'événement précédent, c'est-à-dire une plénière en avant-midi et un choix de deux ateliers sur trois en après-midi.
« J’ai été très interpellée par la présentation sur l’endettement et le surendettement des personnes. Il en va de notre avenir ! À la Station de ski Mont-Tremblant, plusieurs d’entre nous sont travailleurs saisonniers. Cette année, on a connu la pire saison de ski depuis des années. Beaucoup de nos membres n’ont même pas réussi à se qualifier pour l’assurance emploi, mais doivent continuer à payer les hypothèques, les prêts et les cartes de crédit. La question de l’endettement prend un sens bien particulier dans un contexte de précarité d’emploi comme c’est le cas à Mont-Tremblant. Voilà pourquoi il est urgent d’agir sur la question. »
FABRICATION SYNDICALE FC-CSN
La santé et la sécurité au travail doivent faire partie des préoccupations majeures de nos syndicats et la fédération se doit d’outiller ces derniers de façon adéquate. Malgré l'important travail de prévention de nos syndicats, nous avons encore beaucoup à faire afin que nos milieux de travail soient sécuritaires et sans danger pour notre vie et notre santé. Tous les jours, des travailleuses et des travailleurs se blessent et parfois même perdent la vie au travail. Nous tenons ici à souligner le terrible accident de travail survenu à l’abattoir d’Olymel à Vallée-Jonction au mois de mars 2012, où un travailleur membre d’un syndicat affilié à la fédération a tragiquement perdu la vie.
LA JOURNÉESANTÉ-SÉCURITÉ AU TRAVAIL
RÉAGISSEZ À CES ART ICLES : ÉCR IVEZ-NOUS À ANNIE [email protected]
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ENDETTEMENT ET PRÉCARITÉ, UN MÉLANGE DANGEREUX
SUR LE PLANCHER DU CONGRÈS
Cette année, on a connu la pire saison de ski depuis des années. Beaucoup de nos membres n’ont même pas réussi à se qualifier pour l’assurance emploi.
INFORMER ET ÉCOUTER NOS JEUNES
Nous tenons ici à souligner le terribleaccident de travail survenu à l’abattoird’Olymel à Vallée-Jonction, où un travailleurmembre d’un syndicat affilié à la fédération a tragiquement perdu la vie.
Ils réalisent aujourd’hui que lorsque 200 000 personnes descendent dans la rue, ça peut faire bouger les choses.
LES INSTITUTIONS FINANCIÈRES ONT LEURS RESPONSABILITÉS
Je vois des jeunes se faire offrir des marges de crédit de 100 000 $, 125 000 $ alors qu’ils sont encore aux études, sans même être endossés ! Ailes de poulet, pains, soupes, bières,
charcuteries, fromages et autres. C’est l’ensemble du Québec, et même plus, qui est nourri par le secteur agroalimentaire de la Fédération du commerce.
8e RONDE, UN VÉRITABLE SUCCÈSEn octobre 2011, les représentantes
et les représentants des 35 syndicats
s’étaient rencontrés afin de jeter
les bases d’une plateforme de reven-
dications communes devant être
déposées aux différentes tables de
négociation. Rapidement, la pro-
tection des emplois s’est imposée
comme l’enjeu prioritaire pour les
négociations à venir.
Au cours de l’été, 35 syndicats de l’hôtellerie ont célébré en grand les 25 ans de négociation coordonnée dans ce secteur en effectuant d’importantes percées lors d’une 8e ronde de négociation coordonnée. La solidarité et la détermination des 5 500 travailleuses et travailleurs prenant part à cette négociation sont venues à bout de l’entêtement des employeurs.
Au cours des dernières années, les syndicats de l’hôtellerie avaient constaté que les employeurs multi-pliaient les stratégies afin de couper les heures de travail des salarié-es. Lorsqu’un employé à temps plein prenait sa retraite, on le remplaçait par un salarié… à temps partiel ou occasionnel. Aussi, les cadres contournaient de plus en plus les clauses des conventions collectives pour faire le travail normalement réservé aux syndiqué-es. Mais la réelle menace aux emplois résidait dans les divers programmes mis en place par les employeurs pour réduire le travail des préposé-es aux chambres. Une tendance constatée aux États-Unis qui s’installe tranquil-
lement au Québec. L’idée consiste à offrir aux clients des coupons-rabais au resto-bar de l’hôtel s’ils accep-tent un service réduit d’entretien ménager de leur chambre. Certains hôteliers ont ainsi réduit jusqu’à 50 % les heures travaillées par les préposé-es aux chambres, qui voient leurs semaines de travail sérieu-sement amputées, quand ils ne se retrouvent pas sur les listes de l’as-surance emploi. Le comble, c’est que plusieurs établissements (notam-ment le Centre Sheraton à Montréal) présentent cette politique comme un « Plan vert » afin de profiter de la conscience environnementale de leur clientèle pour réduire leurs coûts d’opération et maximiser leurs profits.
À l’intransigeance patronale auxtables de négociation s’est ajouté un mépris rarement vu dans le sec-teur. La direction du Hyatt Regency a ouvert le bal, jetant à la rue ses 300 salarié-es. Le Hyatt fut rapide-ment imité par d’autres hôtels à Montréal, soit le Holiday Inn Select Sinomonde, l’Hôtel Martime et l’Hôtel Espresso qui ont mis leurs salariés lock-out. À plusieurs reprises, les enquêteurs de la Commission des relations du travail ont constaté l’utilisation de nombreux scabs dans ces hôtels. Au moment d’écrire ces lignes, le conflit de travail au Maritime et à l’Espresso persiste encore. Notons également que les salariés de l’Hôtel des Seigneurs de St-Hyacinthe sont en grève afin d’obtenir une entente satisfaisante à la hauteur de celle de leurs collè-gues des autres hôtels.Bien entendu, les employeurs n’en-
tendaient pas concéder si facile-ment le contrôle de leur entreprise. Les messages étaient clairs aux différentes tables de négociation : pas question de donner au syndicat un droit de veto sur les programmes mis en place par les employeurs. Surtout si ceux-ci viennent réduire leurs marges de profit !
NÉGOCIATIONS DANS L'HÔTELLERIE
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La solidarité et la détermination des 5 500 travailleuses et travailleurs prenant part à cette négociation sont venues à bout de l’entêtement des employeurs.
UNE RÉSISTANCE FAROUCHE
À l’intransigeance patronale aux tables denégociation s’est ajouté un mépris rarementvu dans le secteur.
Malgré des ententes de principe
intervenues au mois d’août dernier
au Château-Cartier à Gatineau,
puis à l’Hôtel Quality de Sherbrooke,
aucun hôtelier de la région mon-
tréalaise ou de celle de la Capitale-
Nationale ne semblait prendre au
sérieux les règlements obtenus.
Il a fallu attendre au 4 septembre
pour obtenir un premier règlement
à Montréal : la direction du Mar-
riott Château Champlain fléchissait
enfin, octroyant aux travailleuses
et aux travailleurs de cet hôtel les
conditions de travail demandées.
Par la suite, l’effet boule de neige
recherché s’est encore une fois ma-
térialisé, de nouveaux règlements
tombaient au Delta Centre-ville
et à l’Hôtel Du Fort. À Québec, le
syndicat de l’Hôtel Hilton parvenait
à un premier règlement pour cette
région. Au moment de mettre sous
presse, 23 syndicats avaient obtenu
une entente de principe. Une part
non négligeable des 12 autres syndi-
cats, faisant partie de la deuxième
vague, devraient amorcer leurs
négociations sous peu.
L’ensemble de ces règlements cor-
respond au même schéma. Les nou-
velles conventions collectives, qui
viendront à échéance à l’été 2016,
comportent les mêmes améliora-
tions de conditions de travail. Des
augmentations salariales de 3 % par
année seront accordées au cours
de cette période. Les employeurs
hausseront également leur contri-
bution au régime de retraite de 2 %
du salaire gagné. Des gains impor-
tants ont aussi été obtenus pour
l’ensemble des demandes communes
quant à la protection des emplois.
Les clauses visant à restreindre
le travail des cadres ont ainsi été
renforcées. De plus, les programmes
de service réduit d’entretien ména-
ger des chambres ne pourront avoir
pour effet de diminuer le nombre
d’heures travaillées par les salarié-es.
Enfin, les employeurs auront do-
rénavant l’obligation d’afficher les
postes laissés vacants, et ce, selon
leurs statuts.
Au sujet des trois demandes sur
la protection des emplois, il est
tentant d’affirmer que les syndicats
de l’hôtellerie ont obtenu presque
intégralement… les demandes
contenues dans leur dépôt initial !
Ces remarquables avancées n'au-
raient pu être possibles sans la
contribution de nombreuses mili-
tantes, de nombreux militants et de
salarié-es de la CSN. Tant les per-
sonnes conseillères syndicales de la
Fédération du commerce que celles
des différents services de la confé-
dération (mobilisation, juridique,
communications, syndicalisation,
recherche) ont travaillé d’arrache-
pied, soirs et week-ends, pour faire
de cette 8e ronde de négociation
coordonnée un véritable succès. Les
5 500 membres du secteur furent
au rendez-vous, appuyant leurs
comités de négociation avec toute
la créativité et la combativité dont
ils savent faire preuve lorsque leur
mobilisation devient nécessaire pour
faire entendre raison aux hôteliers.
Néanmoins, la bataille n’est pas
terminée pour plusieurs syndicats,
en particulier pour ceux de l'Hôtel
Maritime et de l'Hôtel des Seigneurs,
toujours en grève. Nous espérons
que l’ensemble des syndicats de la
Fédération du commerce sera au
rendez-vous, au cours des prochaines
semaines, afin de leur apporter tout
le soutien et la solidarité dont nous
sommes capables.
7
Les syndicats de l’hôtellerie ont obtenu presque intégralement les demandes contenues dans leur dépôt initial !DES GAINS SUR TOUTE LA LIGNE
Ces remarquables avancées n'auraient pu être pos-sibles sans la contribution de nombreuses militantes, de nombreux militants et de salarié-es de la CSN.
Des augmentations salariales de 3 % par année seront accordées et les employeurs hausserontégalement leur contribution au régime de retraite de 2 % du salaire gagné.
UNE INITIATIVE RÉUSSIE !
remboursement sont raisonnables, et le personnel d’Azur est disponible pour répondre à nos questions. Pour moi, disons que ça allège beaucoup ma charge syndicale, je n’ai plus à m’occuper de toute cette trésore-rie et pour notre syndicat, c’est un stress de moins : on sait qu’on a les reins beaucoup plus solides pour as-sumer une éventuelle augmentation des réclamations que si l’on était encore seuls à gérer notre régime. »
n’a voulu les assurer. « Nous avons alors décidé de créer notre propre régime d’assurance dentaire au-togéré, explique Guylaine Tessier, présidente du syndicat. Il n’était pas question de perdre la cotisation de l’employeur. Il a donc continué à contribuer en versant directement au syndicat les sommes dédiées à l’assurance dentaire de nos membres. Quand ceux-ci avaient un rendez-vous chez le dentiste, ils m’apportaient leur reçu, et je les remboursais à même le compte syn-dical dédié à l’assurance dentaire. » Un peu inspiré par ce projet d’assu-rance autogéré, le comité exécutif de la Fédération du commerce a proposé, lors du dernier congrès, de mettre en place des projets pilotes pour vérifier la faisabilité de dupli-quer l’expérience de Donnacona à l’échelle de la fédération. C’est donc depuis janvier 2010 que le régime d’assurance dentaire des salarié-es du Métro de Donnacona est géré
Lorsqu’ils ont quitté les TUAC pour se joindre à la CSN, les travailleuses et les travailleurs du Marché Métro de Donnacona ont contacté plusieurs compagnies afin de poursuivre le programme d’assurance dentaire qu’ils avaient avec les TUAC. L’em-ployeur cotisait alors 0,14 $ l’heure travaillée, mais aucune compagnie
par la fédération, en collaboration avec la firme Azur qui agit à titre de gestionnaire du programme. Par la suite, les syndicats du Métro de Cabano et de l’Hôtel des Gouver-neurs Place Dupuis ont adhéré au programme. « Nos membres sont très satisfaits du régime, affirme Guylaine Tessier. Les délais de
Une proposition a été adoptée lors du 49e Congrès afin de rendre ac-cessible ce programme d’assurance dentaire à l’ensemble des syndicats de la fédération. Tous les salarié-es, à temps plein ou à temps partiel, peuvent être couverts par ce régime de soins dentaires. La condition d’admissibilité est d’avoir travaillé 1 000 heures avant d’adhérer au programme. La protection familiale (pour les personnes à charge) n’est cependant offerte qu’aux salariés à temps plein. Le coût est de 0,18 $ par heure travaillée. Pour une per-sonne travaillant à temps plein, le coût annuel est d’environ 350 $. Les remboursements peuvent atteindre un maximum de 1 000 $ par année. Les personnes demeurent assurées pendant les congés parentaux (selon les dispositions de la loi), les congés maladie (max. 6 mois), les mises à pied et les congés sans solde (max. 3 mois) et les conflits de travail(60 jours). Pour plus d’informations, veuillez contacter le trésorier de la fédération, Michel Valiquette au 514 598-2194.
NOUVEAUX SYNDICATSDepuis la dernière parution de l’Info Commerce en décembre 2011, la fédé-ration a accueilli plus de 12 syndicats, soit une section pour 718 membres. Nous tenons à souligner le courage de ces travailleuses et travailleurs qui ont décidé de joindre les rangs de la Fédération du commerce, et ce, malgré les embûches que peut susciter la création d’un syndicat CSN.Dynamisez la vie syndicale
en informant vos membres par un système de :
Bulletin d’information électronique.
Simple, convivial et gratuit !Entièrement sur internet : vous
n’avez qu’à créer une liste d’envoi, intégrer vos textes et images et
envoyer votre infolettre !
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offert par la FC.
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suivies de votre numéro de syn-dicat sont votre nom d’utilisa-
teur et votre mot de passe.
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AGENT-ES DE GRIEFS9, 10 et 11 janvier 2013— Gatineau
6, 7 et 8 février 2013— Saint-Jérôme
20, 21 et 22 février 2013— Montréal et Baie-Comeau
13, 14 et 15 mars 2013— Chicoutimi et Brossard
ACTION SYNDICALEEN PRÉVENTION (ASP)16, 17 et 18 avril 2013— Montréal et Chicoutimi
NÉGOCIATION23, 24 et 25 janvier 2013— Montréal
20, 21 et 22 mars 2013— Québec
25, 26 et 27 mars 2013— Québec
VIOLENCE ET HARCÈLEMENTAU TRAVAIL 31 janvier et 1er février 2013— Québec
6 et 7 février 2013— Chicoutimi
25 et 26 avril 2013— Montréal
ASSURANCES COLLECTIVES 11 et 12 mars 2013— Québec
8 et 9 avril 2013— Québec
EFFICACES est publié par laFédération du commerce (CSN).Tirage : 2 500
Comité de rédaction : Serge FournierAnnie Daneau, Carole Julien
Collaborateurs : David Bergeron-Cyr, Diane David, Michel Valiquette et toutes les militantes, tous les militants et sala-rié-es qui ont fourni l'information de base.
Photographies : Information CSNGraphisme : renzodesign.com/csn
Fédération du commerce (CSN),1601, avenue de LorimierMontréal (Québec) H2K 4M5
Tél. : 514 598-2181Téléc. : 514 598-2304Courriel : [email protected]
FORMATIONSÀ L’AGENDA
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· STT DE MAXI ROUYN-NORANDA – CSN 40 membres· STT LIBRAIRIE CLÉMENT MORIN – CSN 35 membres· STT DE DISTAGRO BOUCHERVILLE – CSN 80 membres· STT DE GLUTINO – CSN 90 membres· SE CAISSE POPULAIRE DE LANAUDIÈRE – CSN · SECTION CAISSE DESJARDINS DE KILDARE 40 membres· STT DE RONA L’ENTREPÔT ANJOU – CSN 250 membres· SE DE MARTIN BROWER – CSN 100 membres· S DU RAFFINAGE DE SUCRE LANTIC – CSN 13 membres· STT DU DÉPARTEMENT QUALITÉ DE SUCRE LANTIC – CSN 15 membres· STT DE LA RÔTISSERIE EXPRESS ST-HUBERT BOISBRIAND – CSN 35 membres· STT DES COUCHE-TARD DES LAURENTIDES – CSN (SECTION BOISBRIAND) 12 membres· STT DES COUCHE-TARD DU COEUR DU QUÉBEC – CSN (SECTION VICTORIAVILLE) 8 membres
« Pour moi, disons que ça allège beaucoup macharge syndicale, je n’ai plus à m’occuper detoute cette trésorerie et pour notre syndicat,c’est un stress de moins. »
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