itinéraires techniques de fleurs comestibles
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Compte rendu d’expérimentation
COMPTE RENDU : CR16MF01-2
CREAT
458 Route de Gattières
06610 LA GAUDE
Tél : 04.93.07.46.93 / 06.71.01.66.55
L’application des méthodes, résultats et conclusions de cette expérimentation aux
conditions de chaque exploitation horticole se fait sous l’entière responsabilité des
entreprises.
Année 2016
Itinéraires techniques de fleurs comestibles
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SOMMAIRE
I. Introduction ................................................................................................................ 3
1. Objectifs de l’essai .................................................................................................. 3
2. Connaissance sur le sujet........................................................................................ 3
II. Matériels et méthodes ................................................................................................ 4
1. Matériel végétal et modalités testées ....................................................................... 4
2. Conditions de l’essai ............................................................................................... 4
3. Conduite et déroulement de l’essai .......................................................................... 4
4. Dispositif expérimental ............................................................................................ 4
5. Traitements des données ........................................................................................ 5
III. Résultats et discussion ............................................................................................ 5
IV. Conclusion .............................................................................................................13
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I. Introduction
1. Objectifs de l’essai
Les consommateurs sont à la recherche de nouvelles saveurs et couleurs dans leurs assiettes. Les restaurateurs ont donc diversifié les produits servis, en faisant appel entre autres aux fleurs comestibles. Cette tendance culinaire prend de l'ampleur depuis ces dernières années. Parallèlement, des producteurs se sont investis dans ce créneau et proposent aujourd'hui une gamme plus ou moins large de fleurs comestibles. Cependant, ce marché reste réservé aux spécialistes, et la recherche de variétés intéressantes (d'un point de vue gustatif et décoratif) est fondamentale. Afin d'offrir aux professionnels des pistes de diversification, le CREAT développe depuis maintenant plusieurs années un programme d’expérimentation portant sur la culture de fleurs, pour leurs propriétés alimentaires.
2. Connaissance sur le sujet
Le marché des fleurs comestibles est un marché de niche. Cette gamme de produits réclame un travail de réflexion permanent, tant sur le plan du choix variétal que sur la mise au point de l’itinéraire cultural, pour être en phase avec la demande. L’innovation et la modernisation de l’outil de production pour ce genre de culture restent modestes. Pourtant, les précédentes expérimentations au CREAT ont montré que les cultures hors sol pouvaient apporter une augmentation de rendement significative.
Les fleurs comestibles sont commercialisées, soit pour une consommation en l’état (fraîches) avec un intérêt gustatif (sauge ananas), soit pour être transformé : cristallisation, glaçage… avec un intérêt décoratif (pensée).
Aujourd’hui, le choix variétal s’opère parmi les variétés horticoles reconnues : capucine, espèces de sauge, pensée…Peu d’organismes de recherche travaillent de nouvelles variétés. Des essais sur la transformation en huiles essentielles sont travaillés, rien n’est étudié sur la comestibilité de ces plantes.
Aucune réglementation phytosanitaire ne régit la production de fleurs comestibles. L’intérêt d’affiner la lutte biologique sur ces cultures reste entier.
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II. Matériels et méthodes
1. Matériel végétal et modalités testées
Plusieurs facteurs sont étudiés :
Le facteur « technique culturale » : o Culture en hors sol (conteneur avec terreau horticole). o Culture en pleine terre.
Le facteur « condition de culture » : o Culture sous serre o Culture en extérieur
Le facteur variétal, o Spilanthes oleracea o Mertensia maritima o Hemerocallis sp.
2. Conditions de l’essai
L’essai se déroule à l’Astredhor Méditerranée CREAT, la station d’expérimentation de la Chambre d’agriculture des Alpes Maritimes :
CREAT 458 Route de Gattières 06610 La Gaude
3. Conduite et déroulement de l’essai Les espèces sont mises en place dans une serre en verre de 500 m². La serre est équipée d’un arrosage de type goutte à goutte, d’un système d’aspersion et de filet de protection anti-lépidoptères disposé aux ouvrants (maille de 2 par 3 mm).
Les potées de 3 litres sont disposées sur des tables de culture en serre froide. On compte 5 pots/m². Le rempotage est fait avec un terreau horticole classique.
L’arrosage est fait au goutte à goutte en ferti-irrigation : Ec 1,2 et Ph de 6,0. Les modalités ‘pleine terre’ sont paillées avec de la coque de riz afin de limiter le développement des adventices. Les modalités ‘extérieures’ sont irriguées grâce à un goutte à goutte et paillée avec de l’écorce de pin.
4. Dispositif expérimental
Observations agronomiques : comportement des plantes, sensibilité face aux ravageurs et maladies.
Productivité : nombre total de fleurs par plant. En période de floraison, les notations se font plusieurs fois par semaine selon son intensité, sinon elles sont hebdomadaires. Durée de floraison : calendrier de récolte.
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5. Traitements des données
Un test statistique non paramétrique de comparaison de moyenne est fait lorsque les données le permettent.
III. Résultats et discussion
1. Cresson de Para (Spilanthes oleracea) Les plantes sont issues de semis. Les graines ont été récupérées l’année dernière. Le semis est réalisé en poquets sur des plaques alvéolées le 10 mars 2016. Le pourcentage de levée est de 100%, le cresson de Para n’est pas exigeant. Les jeunes plants sont ensuite rempotés en godets le 8 avril pour être planté (en pleine terre et en conteneurs de 3 litres) le 12 mai. Après la plantation, les plantes de la modalité pleine terre sont attaquées par des limaces. Un molluscicide est appliqué le 21 mai. Au niveau sanitaire, on remarque une très forte attaque de thrips du feuillage sur la parcelle en pleine terre. Pour le hors sol, la présence de cochenille est noté tout au long de l’année. Les premières récoltes commencent sur la modalité hors-sol, le 11 juin 2016.
La production dans des conteneurs de 3 litres a été plus importante qu’en pleine terre. Elle débute dès mi-juin et dure jusqu'à fin septembre. Un pic de floraison est visible le 6 aout 2016. Sur l’ensemble des récoltes, la moyenne est de 15 fleurs par plante, par semaine. Dans la modalité pleine terre, la production est plus linéaire. Elle commence fin juin et s’étend jusqu’à fin novembre. On compte une moyenne de 6 fleurs par plante (par récolte). Pour vérifier ces différences visuelles, un test statistique non paramétrique de comparaison de moyenne a été effectué sur ces notations de floribondité. Il apparait une différence
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Evolution du nombre moyen de fleurs par plante
pleine terre hors sol
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significative entre la culture en pleine terre et celle en hors sol. (cf. résultat de l’analyse ci-après). Statbox 7.5 - Comparaison de 2 échantillons indépendants Echantillon 1 : N pleine terre Echantillon 2 : N hors sol Test de Kolmogorov-Smirnov : Valeur observée du D de Kolmogorov-Smirnov : 0,336 P-value associée : 46,46E-08 Le test étant unilatéral, la p-value est comparée au seuil de signification Alpha : 0,050 Seuil de signification Alpha : 0,050 Conclusion : Au seuil de signification Alpha : 0,050 on peut rejeter l'hypothèse nulle d'absence de différence entre échantillons. Autrement dit, la différence entre échantillons est significative Test de Mann-Whitney : Remarque : la variance du U de Mann-Whitney a été calculée en tenant compte des ex æquo Valeur observée du U de Mann-Whitney : 6720,500 Espérance du U de Mann-Whitney : 8580,500 Variance du U de Mann-Whitney : 360618,281 Le U de Mann-Whitney est centré réduit et testé par rapport à la loi normale Valeur observée de la statistique centrée réduite z : -3,097 P-value associée : 97,64E-05 Le test étant bilatéral, la p-value est comparée au seuil de signification Alpha/2 : 0,025 Valeur critique de la statistique centrée réduite z : 1,960 Conclusion : Au seuil de signification total Alpha : 0,050 on peut rejeter l'hypothèse nulle d'absence de différence entre échantillons. Autrement dit, la différence entre échantillons est significative
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Photographies illustrant le développement végétatif des Cresson de Para :
1er juin 2016
6 juillet 2016
3 aout 2016
23 aout 2016
Fin de production, 30 septembre 2016
Photos Creat
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2. Mertensia maritima Plusieurs dates de semis ont été testées. La première a eu lieu le 10 mars puis tous les 15 jours (le 24 mars ; le 9 avril et le 23 avril). On obtient un pourcentage de levé qui oscille entre 72% et 92%. Le meilleur taux de réussite est obtenu pour le semis du 24 mars. Les séries de semis étant de petite quantité, les Mertensia maritima sont cultivés uniquement en potées de 3 litres. Deux séries seront observées, la première du 10 mars puis la seconde issue du semis du 9 avril. Les jeunes plants sont rempotés en godets, le 20 avril pour la première série et le 18 mai pour la seconde. Elles sont mises en place en conteneurs de 3 litres les 12 mai et 1er juin. Dix pots par série. La première série commence sa floraison début juillet, et la seconde fin juillet.
Il est intéressant de réaliser plusieurs dates de semis. Comme nous le montre le graphique, cela permet d’obtenir une période de production plus longue, d’environ 1 mois et demi (avec deux dates de semis). Les moyennes de production des deux séries sont proches : 22,9 fleurs par pot pour la première série et 25,7 fleurs pour la seconde.
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Mertensia : comparaison de productions (moyenne pour un plant en 2016)
Première série Deuxième série
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Photographies illustrant le développement végétatif des Mertensia maritima :
1er juin 2016
23 juin 2016
6 juillet 2016
3 aout 2016
Fin de production, 30 septembre 2016
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3. Hémérocalles ‘buttercup palace’
Les hémérocalles ‘buttercup palace’ sont plus productives en extérieur. La floraison dure 1 mois pour les plantes cultivées dehors, sous serre elle est plus courte (10 jours en moins). Deux pics de production sont notés en extérieur, le 20 juin avec 9,9 fleurs en moyenne puis le 27 juin avec 8,6 fleurs par plante. Sous serre, la production n’excède jamais 4 inflorescences par récolte, pic observé le 25 juin.
Cette année a été plus productive qu’en 2015. Les plantes sous serre sont moins florifères avec seulement 2 fleurs en moyenne par plante. Tant dis qu’en extérieur, on atteint presque 4 fleurs.
Pour vérifier ces différences visuelles, un test statistique non paramétrique de comparaison de moyenne a été effectué sur ces notations de floribondité. Il apparait une différence significative entre la culture sous serre et celle en extérieur. (cf. résultat de l’analyse ci-après).
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Suivi de la floraison des H. 'buttercup palace' (2016)
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Comparaison de production H. 'buttercup palace'
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Photos des hémérocalles ‘Buttercup Palace’
Sous serre Extérieur Photo Creat, 23 juin 2016
Statbox 7.5 - Comparaison de 2 échantillons indépendants Echantillon 1 : N EXT Echantillon 2 : N SERRE Test de Kolmogorov-Smirnov / Test bilatéral Valeur observée du D de Kolmogorov-Smirnov : 0,479 P-value associée : 0,015 Le test étant unilatéral, la p-value est comparée au seuil de signification Alpha : 0,050 Seuil de signification Alpha : 0,050 Conclusion : Au seuil de signification Alpha : 0,050 on peut rejeter l'hypothèse nulle d'absence de différence entre échantillons. Autrement dit, la différence entre échantillons est significative Test de Mann-Whitney : Remarque : la variance du U de Mann-Whitney a été calculée en tenant compte des ex æquo Valeur observée du U de Mann-Whitney : 298,500 Espérance du U de Mann-Whitney : 192,000 Variance du U de Mann-Whitney : 1303,262 Le U de Mann-Whitney est centré réduit et testé par rapport à la loi normale Valeur observée de la statistique centrée réduite z : 2,950 P-value associée : 0,002 Le test étant bilatéral, la p-value est comparée au seuil de signification Alpha/2 : 0,025 Valeur critique de la statistique centrée réduite z : 1,960 Conclusion : Au seuil de signification total Alpha : 0,050 on peut rejeter l'hypothèse nulle d'absence de différence entre échantillons. Autrement dit, la différence entre échantillons est significative
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4. Autres variétés d’Hémérocalles
Cette année, suite à une forte attaque de pucerons au printemps, l’ensemble des autres variétés d’hémérocalles de la modalité pleine terre sous serre verre ont été arraché, pour être placé en pot sous serre (dans un autre compartiment). Suite à ce changement, aucune d’entre elles n’ont fleuri. Ainsi, le tableau suivant représente les productions des hémérocalles en extérieur. Comme l’année passée, 16 variétés de différents coloris sont observées.
Semaines Moyenne des récoltes 23 24 25 26 27 28 29
H. tuscawilla blackout 1 ,9
Tchao pantin 4,8 Lenox 1,7
Instant 0 2,5
Mynelle's starfish 1,3 Jazz diva 1,7
Bold encounter 2,6
Plein feu 2,9 Shaman 1,9
Theia 2,8
Pimiento pepper 2,3 Metaphor 3,1
Couvre-feu 1,3
Green Morning Glow 1,3 Dakar 2
Night embers 2,4
Pour l’ensemble des variétés, on constate une production assez courte, de la semaine 24 (mi-juin) à la semaine 28 (mi-juillet). Le calendrier ci-dessus montre l’intensité de floraison durant cette période, le plus foncé correspondant au pic de production. Les deux variétés les plus productrices sont ‘Tchao pantin’ avec une moyenne de 4,8 fleurs récoltées et ‘Métaphor’ avec 3,1 fleurs en moyenne. Les moins intéressantes, avec seulement 1,3 fleurs récoltées en moyenne sont ‘Mynelle’s starfish’, ‘Couvre-feu’ et ‘Green morning glow’.
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Cet histogramme reprend les moyennes de productions en pleine terre dehors. Pour la majorité des variétés, on constate une troisième année moins productive que l’année précédente. Seule pour ‘Bold encounter’ et ‘Night embers’, les données de production sont similaires en 2015 et 2016.
IV. Conclusion
La production de cresson de Para est plus importante dans la modalité hors sol. Avec un semis
au 10 mars, en plaque alvéolées, les premières récoltes se font le 11 juin, soit 3 mois plus
tard. La récolte moyenne est 2 fois plus importante que dans la modalité cultivée en pleine
terre.
Concernant les Mertensia maritima, la réussite des semis est très satisfaisante. En effectuant
2 dates de semis à 17 jours d’intervalle (le 24 mars puis le 9 avril) cela permet d’avoir une
production de fleurs plus prolongée sur fin aout et septembre. Fin octobre, plus aucune fleur
n’apparait dans les potées.
Enfin, pour les hémérocalles, la variété ‘Buttercup palace’ a une floraison nettement plus forte
en extérieur (pleine terre) et qui dure plus longtemps. Au niveau du rendement, on observe 2
fois plus de fleurs dehors. Les bulbes sont moins florifères en troisième année de culture.
Pour les autres variétés, leur floraison est visible uniquement en pleine terre extérieur et avec
les 16 variétés, elle s’étale sur 4 semaines (de mi-juin à mi-juillet).
Pour 2017, des nouveaux semis de Mertensia maritima seront réalisés. De plus, des
comptages de rendements sur des sauges et des agastaches seront mis en place afin
d’obtenir et d’étoffer nos données agronomiques.
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Comparaison des trois dernières années en extérieur
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