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ITINÉRAIRES n°22 Institut Français de la Vigne et du Vin n°22 ITINÉRAIRES Effluents phytosanitaires : s’organiser sur son exploitation pour les gérer et les traiter Effluents phytosanitaires : s’organiser sur son exploitation pour les gérer et les traiter

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n°22

Institut Français de la Vigne et du Vin

n°22

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Effluents phytosanitaires :s’organiser sur son exploitationpour les gérer et les traiter

Effluents phytosanitaires :s’organiser sur son exploitationpour les gérer et les traiter

Page 2: ITINÉRAIRES - cognacqualiteeau.files.wordpress.com

Minimiser ses effluents au champ : un préalable indispensable .............. page 4

Gérer les effluents : différents modes d’organisation ................................... page 7

Gérer intégralement les effluents à la parcelle ............................................... page 8

Gérer les effluents à l’exploitation ....................................................................... page 11

Faire le bon choix parmi les systèmes de traitement reconnus ........ page 11

Dimensionner le dispositif de traitement .................................................... page 16

Gérer collectivement les effluents : configurations possibles ............ page 17

Transporter des effluents : réglementation et conseils pratiques ..... page 18

Questions - Réponses ............................................................................................ page 20

Mémorandum ............................................................................................................. page 22

Pour en savoir plus ................................................................................................... page 23

Sommaire

Avant-proposCette synthèse a été élaborée dans le cadre des travaux conduits par le groupe d’expertsEcopulvi et rédigée par l’IFV et des représentants des Chambres Départementales d’Agriculture,du Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC), de la Direction de la Prévention des Pollutions et des Risques (DPPR/MEEDDM) et de la Sous-Direction de la Qualité et de la Protection des Végétaux (SDQPV/DGAL/MAAP).

T. Coulon, IFV

Institut Français de la Vigne et du Vin

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Introduction3

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Fin 2006, une nouvelle réglementation est venue renforcer l’encadrement de l’utilisation des produitsphytosanitaires en introduisant notamment les notions de « délai de rentrée » dans les parcelles et de « zonenon traitée » en bordure des points d’eau. Cette réglementation annonçait aussi une nouvelle obligation :celle de la gestion des effluents* de pulvérisation.Auparavant, la gestion des effluents phytosanitaires n’était pas réglementée de manière spécifique. Ellerentrait dans le cadre général de la loi sur les déchets (loi 75-633 du 15 juillet 1975, article L541-1) du codede l’environnement : « le producteur d’un déchet est responsable de ce déchet jusqu’à son éliminationcomplète, de manière à ne pas porter atteinte à la santé de l’homme et à l’environnement ».L’arrêté du 12 septembre 2006 a introduit plusieurs dispositions spécifiques à la gestion des effluents* issusdes traitements : fonds de cuve, eaux de lavage de l’intérieur et de l’extérieur des pulvérisateurs et plusgénéralement toutes les eaux contenant des produits phytosanitaires.

Trois modes de gestion des effluentsphytosanitaires ont été officialisés. Ils peuvent êtreutilisés seuls ou de manière combinée :- le rinçage du pulvérisateur à la parcelle(intérieur et extérieur de l’appareil). Les conditionsde mise en œuvre du rinçage de l’appareil auchamp sont précisées en page 10.- la gestion des effluents à l’exploitation (ousur un site collectif) à l’aide d’un dispositifd’épuration agréé par le Ministère de l’Ecologie.Fin 2009, 12 procédés étaient reconnus pour letraitement des effluents en viticulture et 9 enarboriculture. Ils sont listés en pages 16-17.- la gestion des effluents en tant que déchetsdangereux par un centre de traitementspécialisé, pour un coût de 200 à 500 E HT parmètre cube d’effluents dilués.

Concernant l’organisation, plusieurs pistes peuventêtre envisagées pour épurer les effluents :traitement individuel ou collectif, gestion surl’exploitation ou par un prestataire de services.Une réflexion préalable à la mise en œuvre de cesdispositions permettra de choisir la solution la plusadaptée en fonction des conditions d’exploitation :équipements, matériels, localisation de l’exploi-tation, organisation du travail…L’objectif de ce document est de rappeler laréglementation et d’aider les exploitantsagricoles à faire les bons choix pour sonapplication.

NB : Les éléments relatifs à la protection de l’opérateur lorsdes différentes phases de manipulation des produitsphytosanitaires, notamment lors du lavage des pulvérisateursne sont pas abordés dans ce document. Pour en savoir plus, ilconvient de se rapprocher des services de prévention desrisques de la MSA de votre département.

PRINCIPE GÉNÉRAL : Dès que lepulvérisateur revient à l’exploitation, leséventuelles eaux de lavage, de rinçage del’intérieur et de l’extérieur de l’appareildoivent être stockées puis épurées.

Le point sur la réglementation

L’arrêté interministériel du 12 septembre 2006, relatif à la mise sur le marché et à l’utilisationdes produits visés à l’article L.253-1 du code rural, a été publié au Journal Officiel de laRépublique Française du 21 septembre 2006.Le texte intégral est consultable sur le site : www.legifrance.gouv.fr

* Définition des « effluents phytosanitaires » (arrêté du 12 septembre 2006) : les fonds decuves, les bouillies phytosanitaires non utilisables, les eaux de nettoyage du matériel depulvérisation (dont le rinçage intérieur et extérieur), ainsi que les effluents liquides ou solidesayant été en contact avec des produits ou issus de traitements de ces fonds de cuves, bouillies,eaux ou effluents.

Aire collective de lavage de Péronne

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Traitement des effluents

Minimiser les effluents au champ :un préalable indispensable« Le déchet le plus facile à traiter est celui que l’on n’a pas produit » : une évidence qu’il faut prendre encompte dès les premières étapes du traitement. D’abord, en préparant au plus juste le volume de bouillienécessaire pour la surface restant à traiter, pas plus ! Ensuite, en limitant au maximum le volume et laconcentration de l’effluent après l’application. Pour cela, dès la fin du traitement, deux étapes essentiellesdoivent être réalisées successivement et systématiquement : minimiser le volume de bouillie restantdans la cuve, puis diluer ce volume de fond de cuve.

Ces opérations sont essentielles pour au moins deux raisons :• Une raison d’ordre économique : le dimensionnement et le coût de fonctionnement des systèmes detraitement sont indexés sur le volume d’effluents à traiter. Il est donc essentiel de débarrasser le pulvérisateurd’un maximum de résidus avant de rentrer à l’exploitation.• Une raison d’ordre environnemental : pour optimiser le fonctionnement des procédés de traitement etéviter de créer des points de concentration de matières polluantes dans les exploitations, il est primordiald’utiliser ces dispositifs dans des conditions favorisant leur fonctionnement.

1. Limiter le volume de bouillie restant dans le fond de la cuve à la fin du traitement

Un pulvérisateur bien réglé permet de mieux apprécier ce quiest appliqué sur la parcelle

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* Le volume de sécurité est le volume que leviticulteur place en plus dans la cuve au dernierremplissage de façon à diminuer le risque de ne pasavoir assez de bouillie pour finir le traitement de (oudes) dernière(s) parcelle(s) et de devoir retourner surle lieu de remplissage. Ce volume supplémentaire estle résultat du cumul de plusieurs incertitudes : surfacerestant à traiter, volume appliqué par hectare del’appareil, volume de bouillie préparé.

Minimiser le fond de cuve est un point clé à ne pas négliger. Cette opération va permettred’augmenter l’efficacité de l’opération de dilutiondu fond de cuve qui va suivre.

Cela consiste en amont à minimiser le volumede sécurité* embarqué lors du dernierremplissage. Rappelons trois notions importantes :- Un pulvérisateur bien réglé et bien utilisé permetde mieux apprécier ce qui est appliqué sur laparcelle et contribue donc à une meilleureconnaissance de la quantité de bouillie à préparer.- Un compteur de remplissage permet deconnaître précisément le volume d’eau introduitdans la cuve. En effet, la précision des jaugeséquipant les pulvérisateurs et leurs pas derepérage tous les 50 litres ne permettent pastoujours une connaissance suffisamment précisedu volume de bouillie embarqué.- Une vérification à la fin du traitement de ce quireste au fond de la cuve permet de prendreconscience du volume de bouillie excédentaire.

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, IFV

Jauge équipant une cuve de pulvérisateur

Minimiser les effluents depulvérisation présente desavantages à la fois écono-miques et écologiques.

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Institut Français de la Vigne et du Vin

Dans un second temps, il s’agit de pulvériser labouillie phytosanitaire jusqu’au désamorçagecomplet de la pompe à la fin de l’application,c’est-à-dire jusqu’à ce que plus rien ne sorte desbuses. Si la quantité de bouillie préparée a bien étécalculée, il ne doit rester - en fonction de laconception de l’appareil - que peu de bouillie dans lefond de la cuve. Bien entendu, le temps de mise enœuvre de cette opération dépend du volume desécurité embarqué ainsi que de la conception del’appareil : certaines pompes (piston membrane etcentrifuge) tolèrent un fonctionnement jusqu’au seuilde désamorçage final ; pour les autres pompes (àpiston), il convient de s’assurer que l’on pulvérise lemaximum de bouillie sans endommager le matériel.

Le point sur la réglementation

La dilution du fond de cuve est une pratique encadrée réglementairement par l’arrêté du12 septembre 2006.

Si elle est réalisée, le texte (article 6) impose la dilution du fond de cuve par l’ajout d’unvolume d’eau claire, correspondant au minimum à 5 fois le volume de fond de cuve(dilution au 6e par rapport à la concentration initiale), et la re-pulvérisation du fond de cuvedilué sur une des parcelles qui vient d’être traitée. La pulvérisation du fond de cuve dilué estréalisée jusqu’au désamorçage du pulvérisateur, en s’assurant que la dose totale appliquée auterme des différents passages ne dépasse pas la dose autorisée.

Au terme de cette première opération, la règlementation envisage la possibilité :- de réutiliser le fond de cuve pour le prochain traitement, - ou de le vidanger sur la parcelle…… mais si et seulement si, au terme des dilutions successives, le fond de cuve a été diluéau 100e de la concentration initiale de la bouillie de traitement. Cette disposition a pour butde limiter les risques de pollutions ponctuelles liées à la vidange de produits concentrés sur unmême point de la parcelle.

Attention, tant que la concentration du fond de cuve est supérieure au 100e de la concentrationinitiale, le fond de cuve ne doit pas être vidangé. Il doit être pulvérisé sur la culture.Enfin, la vidange du fond de cuve dilué au 100e de la concentration initiale doit se faire dans lesconditions de l’Annexe 1 de l’arrêté, notamment à plus de 50 m de tout point d’eau, de 100 mdes lieux de baignade et hors zones de protection des captages d’eau potable. La pulvérisationdu fond de cuve dilué ainsi que la vidange sont limitées à une fois par an sur une même surface.

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Pulvérisation en face par face représentant la technique la plus précise

2. Réduire la concentration du fond de cuve en le diluant

ASTUCE : Vers la fin du traitement, dans lecas de produits moussants et afin d’éviter degénérer un grand volume non pulvérisable,il est conseillé d’arrêter le systèmed’agitation (hydro-injecteurs) quand cela estpossible (si le système d’agitation estindépendant du retour en cuve).

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Traitement des effluents

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Tableau 1 Calcul théorique du volume total d’eau claire pour une dilution au 100 e de différents volumes de fond de cuve

La première opération consiste à limiter aumaximum le fond de cuve, qui sera ainsi d’autantplus facile à diluer que son volume est limité.Ensuite, une dilution séquentielle permet dediminuer la concentration efficacement, avec unequantité d’eau claire plus faible. L’eau de dilutionprovient soit d’une cuve embarquée, soit d’unpoint d’eau (robinet, borne de remplissage,ressource en eau à la parcelle…).

L’exemple suivant montre que la dilution au 100e

du fond de cuve est irréaliste en pratique dès que ce volume est supérieur à 10 litres, d’oùl’importance de disposer d’un pulvérisateur bienconçu, avec un faible volume de fond de cuve. Cetexemple montre également que l’on ne peutatteindre la dilution au 100e qu’avec une dilutionséquentielle.

Pour illustrer les chiffres du tableau ci-dessus, voiciune comparaison du volume d’eau clairenécessaire pour diluer un volume de fond de cuvede 5 litres au 100e de sa concentration.

Démarche nécessaire pour atteindre la dilution au100e du fond de cuve :n 2 dilutions successives puis pulvérisation sur laparcelle traitée, en utilisant à chaque fois unvolume d’eau claire de 9 fois le volume de fond decuve, soit 5 x 9 x 2 = 90 litres au total.oun 3 dilutions successives puis pulvérisation sur laparcelle traitée, dont la première avec un volumed’eau de 5 fois le volume de fond de cuve(obligatoire pour respecter la dilution au 6e), laseconde 4 fois et la troisième 3 fois, ce quireprésente 60 litres d’eau claire au total.

La dilution en 3 fois est bien sûr plus économe eneau claire, mais aussi plus longue à réaliser.

Comment diluer son fond de cuve au 100e ? En 3 fois, évidemment !

Volume defond de cuve

(litres)

Volume total d’eau claire (en litres)nécessaire pour diviser par 100 la concentration

pratique non réaliste

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Après avoir manipulé les vannes extérieures dupulvérisateur, il est conseillé de se laver les mainsgrâce à une cuve lave-main

Vannes permettant d’actionner manuellement les dispositifs de rinçage de trois pulvérisateurs

En 1 seule dilution En 2 dilutions successives En 3 dilutions successives

1 99 18 ( = 9 + 9 ) 12 ( = 5 + 4 + 3 )

5 495 90 ( = 45 + 45 ) 60 ( = 25 + 20 + 15 )

10 990 180 ( = 90 + 90 ) 120 ( = 50 + 40 + 30 )

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Institut Français de la Vigne et du Vin

Gérer les effluents : différents modes d’organisation

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Aires collectives de remplissage, de lavage et de stockage des effluents

* « Concevoir, organiser son airede remplissage, de lavage et destockage » document téléchar-geable sur les sites internet desstructures ayant rédigé cette bro-chure : www.vignevin.com

Je traite mes effluentssur l’exploitation avecl’un des dispositifsreconnus efficaces par le Ministère del’Ecologie. Les différents dispositifssont présentés en pages 14-15.

Je gère intégralementles effluents à la parcelle aussi appelé« tout au champ »avec lavage intérieur et extérieur.

Ce choix nécessite enparticulier la dilution au 100e du fond decuve et le respect decertaines distances lors du lavage extérieuret de la vidange. Les conditions (matérielet organisation) de miseen œuvre sontprécisées en page 8.

Je reviens à l’exploitation.

Le prestataire emportel’effluent pour le traitersuivant la filière des déchets dangereuxpar un centre detraitement agréé (coût :200 à 500 E HT/m3,incluant la collecte et le transport).

Je fais appel à un prestataire extérieur.

Je vais sur un site collectif : plate-forme de lavage avec stockage et traitement des effluents (voir détails en page 17).

Le prestataire réalisele traitement del’effluent sur placeà partir d’un desdispositifs reconnusefficaces par leMinistère de l’Écologie : (voir pages 14-15).

Je vais sur l’aire delavage * qui doit êtreéquipée d’un systèmede récupération.

Je stocke les effluents.Dans la majorité des cas, un stockagetemporaire des effluentsest nécessaire car les dispositifs ne permettent pas leur traitement au fur et à mesure qu’ils sontproduits.

Volume d’effluents minimisé : après la pulvérisation de la bouillie jusqu’au désamorçage final de la pompe etaprès la dilution de ce fond de cuve optimisé au 6e de sa concentration initiale.

Transport des effluentsphytosanitaires

(voir détails en page 18)

Ces différentes solutions peuvent être combinées

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Traitement des effluents

8Gérer intégralement les effluents à la parcelleLa gestion intégrale des effluents phyto-sanitaires à la parcelle, aussi appelée « tout auchamp » est possible et autorisée. Cependant, ellen’est pas forcément évidente à mettre en œuvre :avant tout, elle demande une organisationspécifique et un matériel bien adapté.En fin de traitement, les résidus à éliminer serépartissent dans les trois compartiments dupulvérisateur : la cuve, le circuit de pulvérisationet l’extérieur de l’appareil. La gestion intégraledes effluents cherche donc à éliminer lemaximum de résidus dans chacun de cescompartiments.

Il s’agit de compléter la dilution du fond de cuvepar différents rinçages et pulvérisations sur laparcelle de manière à ne pas avoir à nettoyer lepulvérisateur (ni l’intérieur, ni l’extérieur) de retourà l’exploitation. Le nettoyage réalisé doit êtresuffisamment efficace pour maintenir lepulvérisateur dans un bon état de fonctionnementet éviter toute source de contamination pour sonutilisateur (ce qui peut être le cas par exemple pourles résidus déposés à l’extérieur). L’opération seréalise au minimum en 30 minutes et demandede la rigueur dans la manipulation des vanneséquipant le pulvérisateur.

1. Le rinçage de l’intérieur du pulvérisateurPour rincer efficacement un pulvérisateur, il fautenlever les résidus qui se sont déposés sur lesparois internes de la cuve. Le rinçage de l’intérieurdu pulvérisateur est la première opération àmener. Il est conseillé de la réaliser le plus tôtpossible après la fin du traitement, avant que lesrésidus ne sèchent. Cela apporte de nombreuxavantages sur la maintenance du pulvérisateur :réduction des bouchages et longévité descomposants. Ce rinçage précoce évitel’incrustation du reliquat de bouillie dans les paroisde la cuve et dans le circuit de pulvérisation etpermet en outre, un gain de temps par rapport àun rinçage ultérieur.Pour rincer efficacement l’intérieur du pulvérisateur,il est préférable de disposer d’un système derinçage approprié : certains constructeurs propo-sent en option des cuves équipées de buses derinçage rotatives. Attention : celles-ci doivent êtrecorrectement placées de façon à accéder à toutesles parties de la cuve sans zones mortes et êtrealimentées par une pression suffisante pour leurbon fonctionnement.

Buses de rinçage permettant de laver les parois internes de la cuve du pulvérisateur

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Figures 1 et 2 Rinçage intérieur du pulvérisateur équipé de buses et d’un réservoir d’eau claire

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Cuve de bouillie

Cuve de rinçage

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Cuve de bouillie

Cuve de rinçage

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Institut Français de la Vigne et du Vin

Pour une opération efficace, il est conseillé deprocéder de la façon suivante. Cet exemple estbasé sur le matériel présenté dans les schémas ci-contre et pour une cuve de rinçage d’une capacitéde 100 litres :- Tourner les vannes 1 et 2 de manière à transférer20 litres d’eau claire de la cuve de rinçage dans lacuve de bouillie par les buses de rinçage.- Remettre la vanne 1 de manière à aspirer ànouveau dans la cuve de bouillie et faire tourner ledispositif 3 minutes en circuit fermé avec le retouren cuve toujours orienté vers les buses de rinçage.Cela laisse le temps aux buses de rinçage dedécrocher les résidus déposés sur les paroisinternes de la cuve.- Pulvériser le fond de cuve à la parcelle.- Renouveler l’opération trois fois au moins.- Le fond de cuve dilué peut ensuite être vidangésur la parcelle par ouverture de la bonde devidange.Au terme de cette opération, 80 litres d’eau claireont été utilisés et il reste encore 20 litres d’eaudans la cuve de rinçage. Ce volume suffira pourfinaliser le rinçage du circuit de pulvérisation.

Exemple de procédure de rinçage interne

2. Le rinçage du circuit de pulvérisationPour que ce rinçage soit efficace, il est préférabled’être équipé d’un dispositif adapté : le shuntpermettant un rinçage spécifique et efficace ducircuit de pulvérisation.Ce dispositif compte parmi les plus intéressantspour réaliser le rinçage intégral à la parcelle. Aprèsavoir nettoyé l’intérieur de la cuve et dilué le fondde cuve, il permet de finaliser le rinçage à laparcelle par un rinçage efficace du circuit depulvérisation en utilisant un volume d’eau clairelimité. Ce rinçage permet de ne plus avoir ànettoyer le circuit à l’exploitation, hormis les filtresdont il faut de toute façon s’occuper de retour àl’exploitation sous peine de bouchage.

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Lors de la procédure de rinçage interne de la cuve, après avoirdécroché les résidus des parois de la cuve, le fond de cuve doitêtre pulvérisé sur la parcelle

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Démontage des filtres avec des gants

Figure 3 Par rapport au dispositif précédent, le shuntcomporte une vanne 3 voies permettant de dirigerle retour en cuve à l’aspiration de la pompe

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Cuve de bouillie

Cuve de rinçage

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Le rinçage du circuit de pulvérisation en utilisant leshunt a été testé par l’IFV sur deux appareils. Avecce système, moins de 20 litres d’eau sontsuffisants pour un rinçage efficace, avec unediminution par 1 000 de la concentration dansle circuit de pulvérisation.Peu de pulvérisateurs sont actuellement équipésde ce shunt. Si votre pulvérisateur n’en disposepas, il sera difficile d’obtenir des résultatssatisfaisants lors de l’opération de rinçage ducircuit de pulvérisation au champ.

ASTUCE : L’eau utilisée pour laver lesfiltres peut, après filtration à l’aided’un tamis très fin, être remise dans lacuve lors du prochain remplissage.

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Traitement des effluents

Kits de lavage au champ coûtant environ 1 500 E HT

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3. Le rinçage de l’extérieur du pulvérisateurLe rinçage intégral à la parcelle nécessiteégalement de rincer l’extérieur du pulvérisateur surplace après le traitement, ce qui implique dedisposer d’une réserve en eau suffisante et d’unnettoyeur haute pression qui permettentd’effectuer efficacement cette opération. Unelogistique spécifique est indispensable : transportde la réserve d’eau (100 à 300 litres sontnécessaires), du nettoyeur haute pression ainsique du groupe permettant de l’alimenter sur laparcelle.Le coût d’une telle installation est d’environ 1 000à 1 200 E HT qui se répartit de la façon suivante :un nettoyeur haute pression (à partir de 200 E HTen eau froide et de 500 E HT en eau chaude), ungroupe électrogène 3 000 W (400 E HT) et uncontenant pour l’eau claire de 200 à 300 litres(150 E HT).

Pour faciliter l’opération et éviter l’incrustation desproduits, il est recommandé de nettoyer l’extérieur,même succinctement après chaque traitement.Pour nettoyer l’extérieur du pulvérisateur auchamp, il faut se positionner sur une parcelle del’exploitation (pas nécessairement celle qui vientd’être traitée), sur une surface située à :– plus de 50 mètres des points d’eau, descaniveaux, des bouches d’égout,– plus de 100 mètres des lieux de baignade et desplages, des zones piscicoles et conchylicoles etdes points de prélèvement d’eau, destinée à laconsommation humaine ou animale.Le rinçage de l’extérieur du pulvérisateur, commel’épandage des fonds de cuve dilués oul’épandage des effluents issus des systèmes detraitement, n’est possible qu’une fois par an surune même surface.

Pour équiper le pulvérisateur, certains artisansproposent le montage d’une pompe àentraînement hydraulique associée à une lance denettoyage pour le rinçage externe. Avec des débitsinférieurs à 10 litres par minute et des pressionsimportantes (supérieures à 100 bars), une cuved’eau claire de 100 litres permet 10 minutes denettoyage à la parcelle. Cette solution nécessite deremplir deux fois la cuve de rinçage dupulvérisateur, une fois pour le rinçage intérieur etune autre fois pour l’extérieur.

Dispositif autonome permettant de laver l’extérieur du pulvérisateur

Essai IFV : étude des eaux de rinçage extérieur du pulvérisateur

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Institut Français de la Vigne et du Vin

Les systèmes de traitement des effluents depulvérisation fonctionnent selon deux grandsprincipes. Il est possible de distinguer les procédésqui concentrent les molécules, soit parcoagulation-filtration ou déshydratation, de ceuxqui visent une dégradation des substances activespar voie physico-chimique ou biologique.

Le pompage direct dans la cuve de stockage parun prestataire agréé pour le transport etl’élimination des déchets dangereux est égalementpossible. Son coût est de 200 à 500 E HT parmètre cube d’effluent liquide (en fonction duvolume à traiter et de la distance au centre detraitement), comprenant la collecte et letraitement. Dans ce cas, vous n’aurez à prévoir surl’exploitation que l’aire de lavage avec un dispositifde stockage.

Gérer les effluents à l’exploitation

Le point sur la réglementation

Les Ministères de l’Ecologie et de l’Agriculture ont établi une liste des dispositifs de traitementefficaces. Parallèlement aux analyses de quantités de matières actives dans les rejets, la validationa également porté sur des tests de toxicité vis-à-vis d’organismes aquatiques indicateurs. Unedizaine de procédés ont été reconnus efficaces et peuvent donc être mis en place dans lesexploitations.Chaque système obtient un agrément pour une ou plusieurs filières : arboriculture, cultureslégumières, grandes cultures, maraîchage, viticulture et zone non agricole. Il peut aussi êtrereconnu pour l’épuration d’un effluent issu d’un traitement post-récolte des fruits et légumes. Fin 2009, 12 procédés avaient été reconnus pour la filière viticole et 9 pour la filière arboricole.

Assurez-vous de choisir un dispositif reconnu pour la (ou les) filière(s) agricole(s) de votreexploitation.Les systèmes validés sont décrits précisément dans leur notice technique respective publiée aubulletin officiel du Ministère de l’Ecologie et consultable à l’adresse suivante :www.ecologie.gouv.fr/IMG/doc/Avis_Traiteffluentsphyto_ann2_0808__ann2.doc

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, IFV

Aire de lavage avec récupération des effluents en vue de leur traitement

Une solution supplémentaire…

Quel que soit le procédé utilisé (hormis pour lePhytobac®), le traitement génère des déchetsultimes dont l’élimination est elle aussiréglementée (voir le tableau en pages 14 et 15) :– des déchets liquides ou effluents épurés ensortie des dispositifs de traitement. Ils pourrontêtre épandus sur une parcelle de l’exploitation enrespectant les conditions de l’Annexe 1 de l’arrêtédu 12 septembre 2006 : épandage limité à unefois par an sur une même surface, à plus de50 mètres des points d’eau et plus de 100 mètresdes lieux de baignade.– des déchets solides ou pâteux. Ils devront êtreéliminés en centre spécialisé en tant que déchetsdangereux. Il s’agit, le cas échéant, de supportsfiltrants (charbons actifs), de membranes, defiltres, ou de concentrés pâteux ou solides issusdes procédés de séparation physique. Unbordereau de suivi des déchets dangereux (BSDD)doit être émis de manière à attester de leur bonneélimination.

Déchets ultimes générés à l’issue des traitements :leur élimination est réglementée

n Faire le bon choix parmi les systèmes de traitement reconnus

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Traitement des effluents

Le coût du traitement des déchets ultimes solides oupâteux varie selon la dangerosité de la matièrepremière, mais avoisine généralement les 2 E HT/kg.Le coût du transport des déchets varie selon lesquantités : de 2,5 E HT/kg pour 30 kg à 0,3 E HT/kgpour 500 kg ou 0,15 E HT/kg pour une tonne, d’oùl’intérêt de stocker et de se regrouper avantl’intervention d’un prestataire.

Vous pouvez également acheminer vous-même vosdéchets sur le site de traitement. Dans ce cas, vousdevrez respecter les obligations liées au transportdes déchets dangereux précisées en page 18.Remarque : Une filière de récupération etd’élimination des déchets ultimes est à l’étude parADIVALOR. Une fois structurée, cette filièrepermettra de simplifier cette phase du traitement.

Coût du traitement des déchets ultimes

Le développement de dispositifs collectifs delavage des pulvérisateurs et de traitement deseffluents permet des économies d’échelleimportantes par rapport à la mise en place desolutions individuelles. La gestion collective au seind’un groupe d’agriculteurs est donc encouragée.De nombreux projets sont en cours de montageau sein de CUMA ou de groupes d’agriculteurs sefédérant autour de ce thème.La gestion collective requiert cependantimpérativement :– un petit nombre d’exploitants motivés avec despratiques homogènes,– une bonne entente,– une vision commune de la gestion des effluents,– une organisation du travail rigoureuse,– la nomination d’un responsable,– le respect de règles strictes car une gestioncollective sur un même site est susceptible degénérer un accroissement des risques environne-mentaux lié à une concentration des effluents surun même lieu.La prestation de services présente l’avantage de lasimplicité car elle ne nécessite pas l’investissementdans un dispositif de traitement. Lors del’intervention d’un prestataire, ce dernier est invité àsigner un contrat de suivi comprenant la prise encharge de la collecte et l’acheminement des déchetsissus du traitement des effluents phytosanitaires versune station d’élimination agréée.

Choix du mode de gestion : individuelle, collective ou en prestation ?

ASTUCE : Le dimensionnement desdispositifs de traitement est fonctiondu volume annuel d’effluent àtraiter. Afin de réaliser undimensionnement optimal dudispositif de traitement, une despossibilités consiste à faire appel àun prestataire pendant les deuxpremières années de fonction-nement. Cette solution permetd’évaluer précisément les volumesd’effluents générés.

Les critères déterminants pour le choix du dispositif de traitement :

– Mode de gestion : individuelle, collective, en prestation sur l’exploitation ou pas,– Volume d’effluents à gérer annuellement,– Coût du dispositif,– Simplicité de mise en œuvre,– Nombre d’interventions et durée du traitement,– Possibilité de circulation du dispositif entre les exploitations,– Intégration paysagère, – Conditions climatiques locales pour les dispositifs fonctionnant par évaporation,– Possibilité de gérer conjointement les effluents phytosanitaires et les effluents de cave,– Encombrement, place disponible pour l’installation du dispositif.

En conclusion, chaque situation doit être réfléchieau cas par cas :• Prestation : simplicité de la démarche,• Traitement collectif : économie d’échelle maisorganisation et rigueur sont indispensables,• Traitement individuel : adapté au besoinparticulier de l’exploitation mais l’entretien et lefonctionnement sont à sa charge.

Page 13: ITINÉRAIRES - cognacqualiteeau.files.wordpress.com

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Institut Français de la Vigne et du Vin

ASTUCE : Dans le cahier d’enregistrementdes traitements (obligatoire dans touteexploitation depuis janvier 2006), vouspouvez simplement ajouter les colonnesnécessaires pour consigner les élémentsrelatifs au traitement des effluents. Celaévitera de noter des informations identiquessur deux cahiers.

Le point sur la réglementation

Lors de la mise en œuvre d’un procédé de traitement des effluents phytosanitaires ou d’unstockage temporaire des effluents en vue de leur traitement, les éléments suivants doivent êtreconsignés sur un registre (Article 9 de l’arrêté du 12 septembre 2006) :

→ Phase 1 : Je reviens avec un effluent.Je note : la date, le nom commercial du ou des produits utilisés (ou le numéro d’autorisation demise sur le marché), la dilution éventuelle et le volume total.

→ Phase 2 : Je traite mes effluents.Je note : la date de l’intervention et la nature du procédé de traitement ou la date du pompageréalisé par une structure agréée.

→ Phase 3 (si nécessaire) : J’épands les déchets issus de l’épuration.Je note : la quantité épandue, la date de l’épandage, la superficie concernée (en m2),l’identification de la parcelle réceptrice.

Aire de lavage d’Avize en Champagne avec sa cuvede récupération des effluents enterrée

Cuve enterrée pour le stockage des effluents phytosanitaires de l’aire collective de Meursault

Lavage extérieur d’un pulvérisateur sur l’aire de la SERFEL

J. Ro

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V

B. B

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Cav

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ture

du

Gar

d

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14

Traitement des effluents

Tableau 2 Les procédés de traitement des effluents phytosanitaires reconnus comme efficaces par le Ministère de l’Ecologie (dernière

Dispositifs de traitement basés sur la concentration des effluents

Le détail des procédés et des dispositifs est disponible sur un document téléchargeable depuis les sites internet des structures

Système Société Mode defonctionnement

Déchets dangereux

à traiteren centrespécialisé

Effluentsépandables

sur parcellesaprès

traitementPri

nci

pe

Dés

ydra

tati

on

Vit

icu

ltu

re

Arb

oric

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Gra

nd

escu

ltu

res

Cult

ure

slé

gum

ière

s

Zon

es n

onag

rico

les

Evapophyt® StaphytEvaporation forcée

(résistance électrique 4 000 W)

Effluentsconcentrés (extrait sec)

et filtresNon X X X X X

Héliosec® Syngenta Agro Déshydratationnaturelle

Bâche et extrait sec Non X X X X X

Osmofilm®Axe

Environnement -BASF Agro

Evaporation sous sache technique(capacité des saches :

250 litres)

Saches et extrait sec Non X X X X X

Filt

rati

on

BF Bulles® VitivistaCoagulation -

floculation - filtrationsur charbons actifs

Boues et filtres Oui X

Phytopur® Michael PaetzoldCoagulation -floculation -

osmose inverse

Boues, membranes

et filtresOui X X X

Sentinel® ALBAEnvironnement

Coagulation -floculation et filtration

sur charbons actifsFiltres et boues Oui X X X

SociétéSystème Mode defonctionnement

Déchets dangereux

à traiter en centre spécialisé

Effluentsépandables

sur parcellesaprès

traitementPri

nci

pe

Bio

lo-

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Bio

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acti

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Vit

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Arb

oric

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Gra

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escu

ltu

res

Cult

ure

slé

gum

ière

s

Zon

es n

onag

rico

les

Phytobac® Bayer Crop Science

Dégradation biologique sur substrat

AucunSubstrat

(après 5 à 8 ans)

X X X X X

Vitimax® Agro-Environnement

Coagulation -floculation puis

épuration dans lastation de traitement

biologique deseffluents de cave(boues activées)

Boues issues de la première phase

de floculation -décantation

Oui X

Bio

logi

qu

e(s

tock

age

aéré

)

Cascade Twin®Vaslin Bücher /

Agro-Environnement

Coagulation floculationpuis introduction dans

bassin d'aération(stockage aéré),

Système mixte poureffluents viti-vinicoles

Boues issues de la première phase

de floculation -décantation

Oui X

Bio

logi

que

en m

ilieu

liqui

de

Aderbio STBR2® AderbioDéveloppement

Dégradation biologique

en milieu liquide parbio-augmentation

Boues tous les 4 ans

(en fonction desanalyses Ecotox)

Oui si seul etnon si associéavec STBR1(dispositif de

traitement deseffluents de cave)

X X

Phot

ocat

alys

e Phytocat® RésolutionOxydation avancée

par voiephotochimique

Boues, filtres etpapiers usagés Oui X X X X

Phytomax® Agro-Environnement

Oxydation avancée par voie

photochimiqueBoues, filtres etpapiers usagés Oui X X

Dispositifs de traitement basés sur la dégradation des effluents

Page 15: ITINÉRAIRES - cognacqualiteeau.files.wordpress.com

mise à jour : fin 2009)

ayant réalisé ce document, dont : www.vignevin.com.

ContactAchat ou

prestation de services

Type de mise en œuvre

Investissement(E HT)

Fonctionnement(E HT) Prestation

Trai

tem

ent

pos

t ré

colt

e

XYves BONNAVE03 21 21 45 11

[email protected]

Achat –Individuelle ou collective

10 000 E (cuve de 250 L) à 12 000 E (cuve de 500 L)

(capacité de traitement : 50 litres traités/jours)

Consommation électrique + remplacement filtres(~300 E/an) + gestion

des déchets (filtres et résidus secs)

Michel LEBORGNE04 66 35 81 94

[email protected]

Achat –Individuelle5 000 E

(de 2 500 à 4 500 litrestraités par an, fonction

des conditions climatiques)

Remplacement bâche (30 E) + gestion des déchets

(extraits secs)

X

Emeric OUDINAxe Environnement

03 89 72 85 [email protected]

www.axe-environnement.eu

Achat –Individuelle4 200 E (pour 2 casiers)

(capacité de déshydratation :1 500 à 2 000 litres/an)

200 E de remplacementdes saches + gestion

des déchets (saches et extraits secs)

(Adivalor)

Gaëlle BERNADOT06 73 98 92 46

[email protected]

Prestation de services ou achat

De 150 à 200 E/m3

incluant ledéplacement

et gestiondes filtres

Individuelle ou collective

17 500 à 23 500 E(9 à 15 m3/jour)

Consommables (70 E/m3) + gestion des déchets

Jean-Sébastien LARONCHE06 14 79 44 34

[email protected]

Prestation de services

Achat possible

480 E(forfait

déplacement)+ 89 E/m3

Individuelle ou collective Sur devis –

XMickaël MESNIER03 85 59 82 30

[email protected]

Achat –Individuelle ou collective

13 500 à 36 000 E(100 à 350 litres/heure)

35 E/m3 minimum + gestion des déchets

ContactAchat ou

prestation de services

Type de mise en œuvre

Investissement(E HT)

Fonctionnement(E HT) Prestation

Trai

tem

ent

pos

t ré

colt

e

www.bayercropscience.frPour plus d'informations, contacter

votre délégué régional BAYER–Individuelle

ou collective

Achat ou auto-constructionavec appuitechnique

3 000 E à 15 000 E Manutention

Carine MEOULE05 56 62 29 39

[email protected]

–Individuelle ou collectiveAchat

Sur devis, selon la quantité d'effluents

(viticoles et vinicoles)

Variable en fonction de la quantité d'effluents

viticoles et vinicoles à traiter

(économies d'échelle)

Carine MEOULE05 56 62 29 39

[email protected]

www.agroenvironnement.com

–CollectiveAchatSur devis,

selon la quantité d'effluents (viticoles et vinicoles

Variable en fonction de la quantité d'effluents

viticoles et vinicoles à traiter

(économies d'échelle)

Yves MARCHAND04 78 40 38 07

[email protected]

–Individuelle ou collective

Achat etprojet deprestation

De 13 000 E (5m3/an) à 36 000 E (37 m3/an)

Investissement moins importantquand couplé avec STBR1

40 à 60 E/m3 (économiesd'échelles : inférieur à 10 E/m3

quand utilisé avec STBR1 ;traitement conjoint avec

effluents de cave)

Hervé COUSIN06 12 09 06 71

[email protected]

–Individuelle ou collective

Achat ouprestation de services

De 16 000 E à 22 000 E(pour 12 à 24 m3/an)

50 E/m3

(destruction des déchetsincluse)

Carine MEOULE05 56 62 29 39

[email protected]

–Individuelle ou collective

Achat ouprestation de services

De 20 000 E(pour 12 m3/an) ~ 60 E/m3

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Institut Français de la Vigne et du Vin

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Traitement des effluents

Tableau 3 Volume moyen des effluents générés par lavage du pulvérisateur au retour d’un traitementphytosanitaire dans une exploitation viticole (24 pulvérisateurs, 36 modalités) (Source : IFV, 2004)

J-L.

Dem

ars,

IFV

Le jet stoppeur permet d’économiser de l’eau et de limiter les quantités d’effluents générés lors des lavages du matériel

Les dispositifs de traitement reconnus sont tous conçus pour traiter des volumes limités d’effluents dans untemps donné. Il est donc essentiel, avant d’arrêter son choix sur un dispositif, de connaître le plusprécisément possible les volumes d’effluents annuels à traiter. Le dimensionnement du dispositif et donc lecoût du traitement vont en dépendre.

1. Estimer les quantités produitesL’effluent à traiter est issu des eaux du :- Lavage interne du pulvérisateur : grâce auxdeux opérations précédentes (minimisation etdilution du fond de cuve), le retour à l’exploitationse fait avec un volume d’effluents minimisé etmoins concentré qui doit toutefois être traité. S’yajouteront les eaux de rinçage interne : cuve,circuit de pulvérisation et filtres.- Lavage externe : il génère également deseffluents contenant du produit.

Le volume total d’effluents générés par uneexploitation peut être très variable. Il dépend eneffet du type de pulvérisateur utilisé (volume defond de cuve, équipement de nettoyage interne,volume de la cuve d’eau claire…), des pratiquesde l’utilisateur (volume de sécurité initial, rinçageou non en plusieurs fois…) mais aussi et surtoutdes équipements de nettoyage utilisés àl’exploitation (par exemple, l’utilisation d’unnettoyeur haute pression permet de diminuerfortement le volume d’effluents produits). Il estdonc essentiel de limiter les volumes d’eau utiliséspour le lavage à l’exploitation.

2. Connaître les périodes et les pics de productionConnaître ou anticiper les pics de production, c’estpouvoir dimensionner son dispositif pour assurerune épuration complète avant le traitementsuivant, ou disposer d’une cuve de stockagepermettant de recueillir les effluents en attendantleur traitement.Les dispositifs agréés fonctionnent différemmentde ce point de vue : actuellement un seul permetun apport continu des effluents dans le système(Héliosec®). Les autres fonctionnent en discontinuet nécessitent un stockage des effluents en amont.

ASTUCE : Nettoyer les filtres ensemble dansun seau et non un par un au jet d’eau permetde réduire la consommation d’eau et de réduirele volume d’effluents à traiter.

Eaux de Eaux deVolume (litres) rinçage intérieur rinçage extérieur

Avec nettoyeur haute pression 50 45

Sans nettoyeur haute pression 100 90

J-L.

Dem

ars,

IFV

Le nettoyeur haute pression permet un lavage efficace avec un moindre volume d’eau

n Dimensionner le dispositif de traitement

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Institut Français de la Vigne et du Vin

Cré

dit p

hoto

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Institut Français de la Vigne et du Vin

La gestion collective des effluents (lavage despulvérisateurs, stockage des effluents et leurtraitement) peut être mise en œuvre entre voisins,au sein d’une Coopérative d’utilisation de matérielagricole (CUMA) ou d’un Groupement d’intérêtéconomique (GIE), par un investissementcommunal ou par une coopérative. Le premierintérêt est environnemental car tous les effluentsde la zone géographique concernée sont traités.Le second intérêt est économique car ladimension collective permet :- de répartir les coûts de fonctionnement surl’ensemble des utilisateurs,- de bénéficier de subventions,- et surtout de réaliser des économies d’échelle,en particulier dans le cas de dispositifs mixtes oùle traitement des effluents phytosanitaires estcouplé au traitement des eaux de lavage desmachines à vendanger et/ou des effluents decaves.

Quatre cas se présentent pour les exploitationsenvisageant une gestion collective des effluents.Ces possibilités peuvent aussi être combinées.

Cas 1 : Seul le traitement est collectifPlusieurs exploitations ayant chacune une aire de lavage avec stockage des effluents phyto-sanitaires s’accordent pour le traitement de leurseffluents. Elles peuvent acheter en commun undispositif reconnu qui fonctionnera au fur et àmesure des besoins des exploitations. Parmi lesdispositifs reconnus, deux (BF Bulles® etPhytopur®) peuvent être déplacés entre lesexploitations.

Cas 2 : Le tout collectif : lavage, stockage ettraitementDes exploitations s’accordent pour la constructiond’une aire collective de lavage et de stockage deseffluents, avec traitement sur place ou en déchetsdangereux par un prestataire.

Cas 3 : Le tout collectif après stockage surcertaines exploitationsDes exploitations partagent une aire collective delavage, de stockage et de traitement des effluentsphytosanitaires. Les exploitations les pluséloignées du site recueillent leurs effluents sur leuraire de lavage particulière, et les transportent unefois par an jusqu’au site de traitement collectif. Lesconditions spécifiques du transport des effluentsphytosanitaires sont détaillées en page 18.

Cas 4 : Un système mixte pour traiter leseffluents de la machine à vendanger et dela caveUne même aire de lavage peut permettre de laverles pulvérisateurs et les machines à vendanger àcondition que chaque effluent soit dirigé vers descuves de stockage bien distinctes. Les effluentsvinicoles d’une cave voisine peuvent être stockéset traités avec les effluents de lavage des machinesà vendanger. A l’heure actuelle, parmi les procédésreconnus pour le traitement des effluentsphytosanitaires, trois systèmes sont conçus pourtraiter par alternance effluents phytosanitaires eteffluents organiques (issus du lavage desmachines à vendanger et des effluents de cavesparticulières ou coopératives). Il s’agit du procédéSTBR2® quand il est couplé au dispositif STBR1®,du Vitimax® et du Cascade Twin®.

CONSEIL : Dans le cadre desinstallations collectives, uneattention particulière doit êtreportée à la conception : choix deséquipements et localisation du site.N’hésitez pas à vous rapprocher desservices décentralisés du Ministèrede l’Ecologie pour des conseils deréalisation ainsi que de la chambred’Agriculture de votre département.

Y. M

ontm

artin

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Agric

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Giro

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Lavage d’un pulvérisateur

n Gérer collectivement les effluents : configurations possibles

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Traitement des effluents

Les modalités liées au transport des effluentsphytosanitaires depuis l’exploitation vers un centrede traitement ou une aire de traitement collectiveont évolué. Les procédures ont été simplifiées maisrestent encore régies par la réglementation dutransport des déchets dangereux.Un exploitant agricole peut être amené à transporterdes effluents phytosanitaires principalement dans lecas d’une gestion collective entre plusieursexploitations. L’utilisation collective d’un procédé detraitement n’implique pas nécessairement detransporter des effluents phytosanitaires. Il convientainsi de préconiser avant tout la circulation duprocédé de traitement entre les exploitations grâceà l’achat du matériel en commun. Si cela n’est paspossible, il est préférable de réaliser une aire delavage collective avec stockage et traitement deseffluents sur le site collectif. Ces deux solutions nenécessitent pas le transport d’effluents phyto-sanitaires.Dans le cas d’un transport d’effluents initialementstockés sur l’exploitation vers une zone collectivede traitement, des obligations doivent êtrerespectées :

• Déclaration de l’activité de transport enpréfecture, sauf en ce qui concerne lesinstallations classées pour l’environnement(ICPE) et sauf si le transport est inférieur à500 litres ou 100 kg en phase solideUn document type permettant de faire ladéclaration est à retirer à la préfecture. Cettedéclaration reste valable pendant 5 ans et lerécépissé de déclaration doit accompagner chaquetransport.• Rédaction d’un bordereau de suivi de déchetsdangereux (BSDD)Avant tout transport d’effluents, le producteur dudéchet doit remplir la première partie d’un BSDD.Le bordereau est ensuite complété par la structurequi prend en charge les effluents. Ce documentvaut titre de transport et donne obligation au centrede traitement d’envoyer copie de la prise en chargesous un mois. L’agriculteur doit tenir un registre afind’y noter toutes les opérations jusqu’à l’éliminationcomplète du déchet et doit conserver les BSDDpendant 5 ans.Le BSDD doit mentionner les éléments suivants :Déchets ONU 3082 « Matière dangereuse du pointde vue de l’environnement, liquides, effluentsphytosanitaires ».

Obligations liées au transport des effluents phytosanitaires

S. C

odis

, IFV

Le point sur la réglementation

Le bordereau de suivi des déchets dangereux (BSDD) est un formulaire CERFA n°12571*01téléchargeable :www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/cerfa12571-01.pdf

La notice explicative pour le remplir est téléchargeable :www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/Notice_BSDD.pdf

• Obligations particulièresSi le transport des effluents s’effectue dans la cuved’un pulvérisateur, aucune disposition particulièren’est requise. C’est donc la solution à privilégier.Si le transport des effluents s’effectue sur uneremorque tirée par un tracteur agricole, il n’y aaucune limite de volume mais les effluents doiventêtre placés dans un récipient agréé pour letransport des matières dangereuses. Vous pouvezutiliser un conteneur polyéthylène haute densité(PEHD) homologué pour le transport des matièresdangereuses de « classe 9 » (tarif : 150 E HTenviron pour un conteneur de 1 m3 classique àarmatures métalliques).

Conteneurpolyéthylène haute densité(PEHD) homologué

n Transporter des effluents : réglementation et conseils pratiques

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Institut Français de la Vigne et du Vin

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dit p

hoto

Pour les autres véhicules de trans-port (camionnettes, véhicules

utilitaires, etc.), les quantitéstransportées doivent être

inférieures ou égalesà 1 000 litres. Les

effluents phyto-sanitaires doi-

vent être trans-portés dans des

conteneurs, bidons oufûts homologués pour le

transport de matières dange-

reuses de « classe 9 » et être solidement arrimés.De plus, la présence d’un extincteur à poudre de2 kg et d’un appareil d’éclairage portatif commeune lampe de poche sont obligatoires dans le véhicule.Tout déchet doit être transporté dans un grandréservoir vrac (GRV) ou bidon homologué, avecdeux étiquettes de dimension 10 cm x 10 cm, l’uneindiquant la classe de dangerosité de la matièretransportée sur l’environnement (ONU 3082, cettemention peut être portée manuellement), l’autre, laclasse de danger (« classe 9 ») indiquant que c’estune matière dangereuse.

Benoît BAZEROLLE, Chambre d’Agriculture de Côte d’OrIsabelle CARLES, Chambre d’Agriculture du VaucluseRenaud CAVALIER, Chambre d’Agriculture du GardChristelle CHEVRIER, Chambre Régionale d’Agriculture du Languedoc-RoussillonSébastien CODIS, Institut Français de la Vigne et du VinThierry COULON, Institut Français de la Vigne et du VinJean-Yves DARMEDRU, Consultant environnementSébastien DEBUISSON, Comité Interprofessionnel du Vin de ChampagneArnaud DESCOTES, Comité Interprofessionnel du Vin de ChampagneJean-Claude FOURNIER, INRA DijonBernard GALY, Station viticole du Bureau National Interprofessionnel de CognacCédric GEORGET, Comité Interprofessionnel du Vin de ChampagneMagali GRINBAUM, Institut Français de la Vigne et du VinPascal GUILBAULT, Chambre d’Agriculture de la GirondeSophie HANNESSE, Chambre d’Agriculture de Côte d’OrStéphane JACQUES, Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la MerMichel LEBORGNE, Syngenta AgroYann MONTMARTIN, Chambre d’Agriculture de la GirondeDelphine OLIVIER, Chambre d’Agriculture de l’AubeAudrey PAGES, Comité de Développement du BeaujolaisClaire PERNET, Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire Adeline POIRSON, Chambre d’Agriculture de l’AubeDominique POUJEAUX, Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la MerPhilippe REULET, Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt AquitaineJoël ROCHARD, Institut Français de la Vigne et du VinBernadette RUELLE, Cemagref - Institut de recherche pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnementVirginie SAINGERY, Chambre d’Agriculture du RhôneEve SIVADE, Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée et CorseEric THYBAUD, Institut National de l’Environnement Industriel et des RisquesLuc TRUCHON, Coopérative du Syndicat Général des Vignerons d’AvizeJean-Christophe TSAKONAS, Chambre d’Agriculture de l’HéraultSophie VANNIER, Chambre d’Agriculture du VaucluseFranziska ZAVAGLI, Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes

Le groupe national Ecopulvi :

Etiquette de « classe 9 »

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Traitement des effluents

n J’ai décidé de réaliser une aire deremplissage/lavage. Ai-je besoin d’unpermis de construire ?Pour toute aire bétonnée de surface supérieure ouégale à 20 m2, il est nécessaire de faire unedemande de permis de construire auprès de lamairie ou de la DDE. En dessous de 20 m2 le permisn’est pas nécessaire mais vous devez effectuer enmairie une déclaration préalable avec un formulairesimplifié et un délai d’instruction plus court.

n Est-ce que je peux bénéficier d’une aidepour ces investissements ?Le Plan Végétal pour l’Environnement (PVE) est undispositif qui aide les agriculteurs à réaliser desinvestissements favorables à la protection del’environnement. Trois zones (A, B et C) y sontidentifiées en fonction des enjeux.Les dispositifs de traitements agréés, l’aména-gement d’une aire de lavage, une cuve de rinçageembarquée sur le pulvérisateur, une potence ouréserve d’eau surélevée… sont subventionnablesgrâce à ce plan. Cette aide s’applique pour laplupart des équipements retenus dans lescommunes situées en zones A et B du PVE.Certains équipements sont également éligibles enzone C. Une majoration peut par ailleurs êtreaccordée aux exploitations en mode biologique etaux jeunes agriculteurs.Pour tout renseignement sur le zonage et les aidesPVE, contacter votre chambre d’Agriculture.

n Est-ce que je peux réaliser moi-mêmemon système de traitement ?En pratique, seul le lit biologique peut être réaliséen auto-construction : il s’agit du seul dispositif dontl’agrément porte sur le principe de fonctionnement.Les autres dispositifs sont agréés sur la based’équipements spécifiques qui seuls sont reconnusefficaces par le Ministère en cas de contrôle.Pour le lit biologique, l’auto-construction permetde diminuer sensiblement le coût total. Toutefois,les solutions intégrées garantissent la validité dusystème et ne mettent pas en cause votreresponsabilité en cas de problème defonctionnement.

n Mon dispositif peut-il être contrôlé ?Oui. Toute structure ayant une mission de police(SRPV, DDAF) peut effectuer un contrôle et vérifierla conformité du dispositif avec les différentspoints de la notice technique.

n Pour respecter les conditions mention-nées dans l’arrêté du 12 septembre 2006,l’épandage des effluents liquides issus dessystèmes de traitement peut-il être fait surtoutes les parcelles de l’exploitation ?Oui, à partir du moment où il s’agit d’une surfaceagricole enherbée éloignée des points d’eau et dene réaliser le rinçage de l’extérieur dupulvérisateur, la vidange du fond de cuve dilué oul’épandage des effluents issus des systèmes detraitement qu’une fois par an sur la même surface.

n Dois-je me protéger lors de la phase detraitement des effluents ?La protection individuelle est indispensable dèslors que vous risquez un contact direct avecl’effluent : brassage du substrat dans le litbiologique ou transvasement manuel de l’effluentdepuis la cuve de stockage vers le dispositif detraitement par exemple.

n Peut-on avoir un seul dispositif detraitement pour plusieurs exploitations ?C’est tout à fait possible. Il suffit de s’entendreentre voisins et d’avoir effectué au préalable unbilan précis des effluents de chaque exploitation(volumes et périodes de production) de façon àchoisir le dispositif le mieux adapté. Vous devrezalors tenir un registre commun des apports etmettre en place une organisation collective pourl’entretien et le fonctionnement du dispositif. Cettesolution peut impliquer de transporter les effluentsvers le site de traitement.

Questions - Réponses

T. C

oulo

n, IF

V

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Institut Français de la Vigne et du Vin

Cré

dit p

hoto

n Quelles structures peuvent mettre enplace un dispositif collectif ?Les Coopérative d’utilisation de matériel agricole(CUMA), les Groupements d’intérêt économique(GIE), les caves coopératives mais aussi lescommunes ou communautés de communespeuvent mettre en place une aire de lavage et detraitement collective. Ce type d’organisationpermet des économies d’échelle importantes enévitant à chacun de s’équiper individuellement.

n Je suis proche de la retraite et sanssuccesseur. Suis-je obligé de mettre en placeun dispositif de collecte et de traitement ?Réglementairement, tout exploitant est dansl’obligation de gérer ses effluents. Dans la mesureoù cet investissement ne pourra pas être amorti, ilest conseillé de tout faire pour minimiser lesvolumes d’effluents grâce au rinçage à la parcelleet de privilégier une solution collective detraitement.

n En agriculture biologique, quelles sont les conditions d’utilisation spécifiques àrespecter pour le lit biologique ?C’est le cuivre qui est l’élément limitant pourl’efficacité des lits biologiques de dégradation deseffluents de traitements phytosanitaires. Letraitement des effluents dans les conditionsprévues par l’arrêté de 2006 (avec dilution del’effluent au champ par le rinçage à la parcelle dupulvérisateur) devrait conduire à un accroissementannuel très limité de la concentration en cuivre

dans le bac (moins de 50 mg/kg), ce qui assureun maintien du potentiel biologique du systèmepour 5 à 10 ans. Même sans dilution du fond de cuve au champ,les concentrations en cuivre resteraientcompatibles avec un bon fonctionnement du bacmais un programme d’épandage deviendraitsouhaitable après quelques années. La microflores’adapte aux concentrations de cuivre dans le bac.Il est conseillé d’éviter d’épandre tout le substratdu bac, de manière à laisser une microfloreadaptée à la présence de cuivre dans le bac. Ainsi,il vaut mieux laisser entre 10 et 20 % du substraten place.*

n L’épandage du substrat du lit biologiquedans les conditions prévues par la noticetechnique du dispositif (10 m3 de substratpar hectare) peut-il conduire à unaccroissement inacceptable de la teneur encuivre dans la parcelle réceptrice ?Dans des circonstances normales (hors gestiondes accidents), l’épandage éventuel de tout oupartie des bacs sur certaines parcelles n’aurait pasd’incidence importante sur la teneur en cuivre desparcelles.En cas d’accident (perte de bouillie), le bacpourrait recevoir les effluents récupérés aux fins deprotection de l’environnement mais la bonnegestion de l’épandage ultérieur est indispensable.*

* extrait du compte-rendu de la réunion Ecopulvi du 10 et11 avril 2008, « Phytobac et agriculture biologique » : J-Y. Darmedru et J-C. Fournier, INRA Dijon.

Aire de lavage de Meursault

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Traitement des effluents

MémorandumFin 2006, une nouvelle réglementation venaitrenforcer l’encadrement de l’utilisation des produitsphytosanitaires (arrêté du 12 septembre 2006) demanière à limiter leurs impacts environnementaux.Cette règlementation introduisait notammentl’obligation de gérer les effluents de pulvérisation. Leprincipe général de cette réglementation est lesuivant : dès que le pulvérisateur revient àl’exploitation, les éventuelles eaux de lavage, derinçage de l’intérieur et de l’extérieur de l’appareildoivent être stockées puis faire l’objet d’une épuration.

Au total, trois modes de gestion des effluentsphytosanitaires ont été officialisés et sontmaintenant encadrés par cette régle-mentation. Ces trois modes peuvent êtreutilisés seuls ou être combinés :

- le rinçage du pulvérisateur à la parcelle : rinçage del’intérieur et de l’extérieur,- la gestion des effluents à l’exploitation (ou sur unsite collectif) en utilisant un dispositif de traitementreconnu efficace par le Ministère de l’Ecologie (fin2009, 12 dispositifs étaient reconnus en viticulture et9 en arboriculture),- la gestion des effluents liquides en tant que déchetsdangereux par un centre de traitement spécialisé.

Partant de l’évidence que le déchet le plus facile àtraiter est celui que l’on n’a pas produit, il s’agit avanttoute chose de limiter la quantité d’effluentsramenée à l’exploitation et donc à traiter. A cette fin,il convient de privilégier la gestion des effluents à laparcelle (réduction des volumes de sécuritéembarqués au dernier remplissage, pulvérisation dela bouillie jusqu’au désamorçage final de la pompe àla fin du traitement, dilution et pulvérisation du fondde cuve dilué). Ces opérations sont essentielles etpermettent de limiter la charge polluante ramenée àl’exploitation, aussi bien en volume qu’enconcentration.

Si cela est possible (matériel adapté, tempsdisponible et organisation spécifique), il estrecommandé de s’orienter vers la gestion intégraledes effluents à la parcelle ou « tout au champ ». Ils’agit de compléter la dilution du fond de cuve pardifférents rinçages sur la parcelle qui permettront dene pas avoir à nettoyer le pulvérisateur (ni l’intérieur,ni l’extérieur) de retour à l’exploitation.

A l’exploitation, il s’agit également de limiter laquantité d’eau utilisée pour le lavage de l’appareil.Cela passe par l’aménagement de l’aire de lavage etl’utilisation de certains dispositifs : jet stoppeur,nettoyeur haute pression à eau chaude...

Une évaluation précise du volume d’effluents généréannuellement permet un dimensionnementoptimum du dispositif de traitement sur lequel lecoût est indexé. S’équiper d’un compteur d’eau esttrès utile pour une évaluation précise de la quantitéd’effluents produite annuellement.

Concernant l’organisation, plusieurs pistes peuventêtre envisagées : gestion individuelle à l’exploitationou collective, intervention d’un prestataire deservices, circulation du dispositif entre exploitations...Autant de possibilités qui nécessitent une réflexionpréalable, de manière à choisir la solution la mieuxadaptée en fonction des contraintes de l’exploitation.

Quand cela est possible, il convient de privilégier lessolutions collectives de gestion des effluentsphytosanitaires. Elles permettent de répartir les coûtsentre exploitations et de réaliser des économiesd’échelle très importantes, en particulier quand lastation traite conjointement les effluentsphytosanitaires et les eaux de lavage des machines àvendanger et/ou les effluents vinicoles.

L’intérêt environnemental des approches collectivesréside dans le fait que tous les effluents de la zonegéographique concernée sont traités. Toutefois, desprécautions doivent être prises lors la phase deconception car cette gestion est susceptible degénérer un accroissement des risques liés à uneconcentration des effluents sur un même lieu.

Concernant le choix du dispositif de traitement, iln’existe pas de solution universelle. Le choix est àraisonner au cas par cas en fonction du volumed’effluents généré, de la situation de l’exploitation,des contraintes d’organisation et du moded’organisation privilégié. Une large partie de cedocument est consacrée à la description desdifférents procédés et propose un aiguillagepermettant de faire le bon choix

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Portes ouvertes sur l’aire de lavage d’Essoyes

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Rédacteurs : Ce document a été réalisé par le groupe national Ecopulvi, d’après un travail d’Isabelle Carles (Chambre d’Agriculture duVaucluse), Sébastien Codis (Institut Français de la Vigne et du Vin) et Sophie Vannier (Chambre d’Agriculture du Vaucluse), en collaboration avecPhilippe Reulet (SDQPV/DGAL) et Stéphane Jacques (DPPR/MEEDDAT) pour la partie réglementaire.

Relecteurs : R. Cavalier (Chambre d’Agriculture du Gard), T. Coulon (Institut Français de la Vigne et du Vin), A-M. Denizot (Institut Françaisde la Vigne et du Vin), C. Moulliet (Institut Français de la Vigne et du Vin), M. Grinbaum (Institut Français de la Vigne et du Vin) et Claire Pernet(Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire).

Janvier 2010Mentions légales : ISSN : 1629-5919

© Institut Français de la Vigne et du Vin. Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L.122-5, d’une part, que « les copies ou reproductions strictement réservées à l’usa-ge privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction même par-tielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droits ou ayant cause, est illicite » (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quel que procédé que ce soit constituerait donc unecontrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Imprimé sur papier recyclé.

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Crédit photo de couverture : J. Basseporte, IFV

Le détail des procédés de traitement et des dispositifs agréés est disponible dans un document téléchargeabledepuis les sites internet des structures ayant réalisé ce document, dont : www.vignevin.com.

« Zoom sur le Phytobac » document téléchargeable depuis les sites internet des structures ayant réalisé ce document, dont : www.vignevin.com.

« Concevoir, organiser son aire de remplissage, de lavage et de stockage » document téléchargeable sur les sites internet des structures ayant rédigé cette brochure, dont : www.vignevin.com.

« Maîtriser les risques liés aux produits phytopharmaceutiques sur le site de l’exploitation : des solutionspratiques » Arvalis Info, octobre 2008, 16 pages, téléchargeable sur le site : www.arvalisinstitutduvegetal.fr

« Tout savoir sur l’aire de lavage », Yann Montmartin, Chambre d’Agriculture de la Gironde, avril 2008, 5 pages,téléchargeable sur le site de MATEVI : www.matevi-france.com.

Pour en savoir plus :

Institut Français de la Vigne et du Vin

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l n° 10 : Bonnes pratiques de manipulation des produits phytosanitaires en viticulture

l n° 13 : Gestion durable des sous-produits etdéchets des exploitations viticoles et des caves

l n° 15 : Machines à vendanger : bonnespratiques de récolte

l n° 16 : Pulvérisation en viticulture durable :choix du matériel et réglages

l n° 17 : Production viticole intégrée, de la conception à l’application

l n° 20 : Effeuillage de la vigne : intérêts pour la qualité du raisin et mécanisation

l n° 21 : Alternatives au désherbage chimiquesous le rang : désherbage mécanique

l Le coût des fournitures en viticulture etœnologie 2010

l Fiche fertilisation n° 8 : Les outils d’aide à la décision

l Catalogue des variétés et des clones de vignecultivés en France

Siège : Domaine de l’Espiguette - 30240 Le Grau du Roi - Tél. : 04 66 80 00 20

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Service des publications : Tél. 03 26 54 00 30 - email : [email protected]