introduction à léconomie 2013-2014 cours de dr soukeyna zaghdene mziou 1introduction à...

Introduction à l’économieIntroduction à l’économie

2013-20142013-2014

Cours de

Dr Soukeyna Zaghdene Mziou

1Introduction à l'économie

• Références bibliographiques• 1) Abdeljaoued I., Bsais A. et Bouzaiane L, « Introduction à

l’économie, CPU », 1999.

• 2) Carlton W. et Jefrey M.P, « Economie industrielle » de Boeck.

• 3) Gillis M., Perkins D H. et Snodgrass D.R, « Economie du développement ».

• 4) Griguiche M, « Politique économique en Tunisie » CPU, Tunis, 2009.

• 5) Mankiw G.N, « Macroéconomie » Nouveaux horizons, dernière édition.

• 6) varian H.A, « Introduction à la microéconomie », Boeck, 2005.

IHEC 2013-2014 Introduction à l'économie 2

Plan du cours1. Introduction à l’économie des affaires : Champs et

méthode.

2. Les concepts de bases

3. L'investissement, l'emploi, la production et la productivité.

4. Le comportement des ménages et les nouvelles pratiques commerciales

5. Les interdépendances économiques (le circuit économique).

6. L'environnement des affaires et la compétitivité


Chapitre I: introduction à l’économie: Champs et méthode

Section I : Définition et champs.

Section II : Méthodologie.

Section III : Les principales écoles de la pensée économique


SECTION I: définition et champs de la Science économique

• L’économie est une discipline vaste tant par les problèmes qu’elle étudie que par les méthodes qu’elle utilise afin de trouver des solutions à ces problèmes.

• Il est certain que plusieurs problèmes analysés par l’économie sont déjà connus par les profanes. Qui n’a pas entendu parler de chômage? de budget de l’Etat, de marché


• Le rôle de l’économiste est d’essayer d’analyser ces problèmes et de les solutionner.

• Pour ce faire, l’économiste dispose d’outils propres à l’économie et d’autres empruntés à des disciplines diverses (mathématique, histoire, sociologie…).


I) Emergence de la science économique :

• Par comparaison à d’autres sciences, nous pouvons dire que l’économie est une science récente.


• En effet, « Traités d’économie politique » écrit par Antoine mont christian en 1616 constitue la naissance de la réflexion économique.

• A partir de cette première constitution, l’analyse économique va se diversifier et s’enrichir.

• Il y a eu différentes appellations: IHEC 2013-2014 Introduction à l'économie 8

I-1 :Terminologie

• Économie politique (A. Smith, D. Ricardo, J.M. Keynes, etc.)

• Économie (dans les manuels)• Sciences économiques (dans les

universités)• Économie pure (L. Walras)

• « Economics » ou l’économique (P.A. Samuelson)


• Ces différences au niveau des appellations sont dues :

• aux différences des méthodes d’analyse utilisées

• ayant des objectifs différents.


• L’objet de l’analyse économique est varié et a connu un déplacement à travers l’histoire parce que

• les relations entre les agents économiques sont compliquées et se développent.


• Lorsque nous étudions le comportement économique d’un être humain, nous analysons son comportement dans sa société.

• L’économie, ce comportement économique, est différent d’une personne à une autre et d’un pays à un autre.


• Nous ne pouvons séparer la sphère économique de la sphère sociale (réelle). Donc le réel économique est un réel économico-social.

• Face à ces différents objets de la discipline économique, il n’est pas possible de donner une définition à caractère universel de la science économique.


I-2: L’économie est une science sociale

• Elle définit et utilise des « lois » : Un phénomène observé et établi tant que la preuve contraire n’existe pas.

• Son objet est social.

• Sa méthode est scientifique (les propositions sont vérifiables)


II: Tentatives de définition de la Science économique :

• Qu’est ce que l’économie ?

• Nous ne pouvons pas donner une définition unique de l’économie.

• En effet plusieurs économistes ont donné, à travers l’histoire, des définitions différentes qu’il est possible de les regrouper en 3 thèmes ou 3 grandes définitions :


• la science économique est soit

• une science de la rareté,

• la science de l’échange marchand et de la formation des prix,

• la science des choix efficaces.


II-1)Science de la rareté (L.Robbins 1947)

L’économie est la science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usages alternatifs


• A mesure que les sociétés se développent, se multiplient et se diversifient, les besoins se multiplient et se diversifient aussi.

• Mais les moyens disponibles pour satisfaire ces besoins sont rares et limités.

• L’être humain doit donc, choisir.


II-2) Science de l’arbitrage et des choix (P.A. Samuelson 1942)

Considère que l’économique a pour mission de produire des réponses aux questions suivantes:


Quels biens faut il produire ? Comment produire ces biens ? Comment répartir le fruit de la production ? Comment répartir son temps entre travail &

loisirs Combien consommer aujourd’hui ? Combien

épargner (consommation future, héritage) ? Que consommer ?


• Le concept de choix est fondamental en économie qui est qualifiée de science des choix rationnels.

• -Pourquoi choisir?

• Un choix est dit optimal ce qui correspond à un choix rationnel si, face à une multitude de besoins et face à la rareté des ressources utilisées , l’agent économique obtient un maximum de résultat.


• -Les critères de choix

• Les critères de choix se placent aussi bien au niveau des priorités qu’au niveau des moyens à mobiliser.


• Les choix peuvent être

• individuels

(Le consommateur qui cherche à maximiser son utilité ou le producteur cherchant à maximiser son profit)

• collectifs

(L’Etat qui maximise le bien être national).


II-3) Science de l’échange marchand et de la formation des prix (L. Walras)

Comment se forment les prix sur les marchés ? Quel est l’effet de la demande : des préférences

des individus, de leurs pouvoirs d’achat ? Quel est l’effet de l’offre : de leurs techniques de

production, de la disponibilité des facteurs de production ?

Les prix de marché permettent ils l’équilibre (offre = demande) ?

Peut on avoir des situations meilleures pour la collectivité (l’optimum) ?

24Introduction à l'économie IHEC 201 3-2014

• Il s’agit d’une série de définitions qui souligne le fait que l’économie est la science de l’échange marchand.

• L’économie a donc pour objet l’étude des fondements de l’échange.


• Tout ce qui satisfait un objet a une utilité et de ce fait a une valeur.

• Selon A Smith et D Ricardo le mot valeur a 2 significations différentes et exprime:

• - l’utilité d’un objet

• - la faculté que cet objet transmet à celui qui le possède d’acheter d’autres biens.


• Dans ce cas la valeur peut être soit:

• - valeur d’usage

• - valeur d’échange.

IHEC Introduction à l'économie 27

• Quel est alors le fondement de la valeur d’échange?

• Nous pouvons retenir ces 2 propositions:

• - la valeur d’un bien est déterminée par son coût de production,

• -le prix du marché oscille autour du prix naturel et du prix moral.


• Cette valeur n’apparait que dans l’échange qui s’effectue librement dans le cadre d’un marché (lieu de rencontre entre offreurs et demandeurs).

• Or qui dit marché dit prix

• puisque sur un marché, l’échange n’est possible que grâce à la formation de prix.


• L’étude de la formation des prix et des différents types de marchés est supposé, ainsi, l’objet fondamental de l’économie


Si nous faisons la synthèse de toutes ces définitions nous leur trouvons une thèse commune, soit :


• L’Economie est l’étude de la manière dont les sociétés utilisent des ressources rares pour produire des marchandises ayant une valeur et pour les répartir entre une multitude d’individus.


Conclusion sur l’objet de l’économie : une science sociale.

Les prix. Les revenus. Les choix. La production.

La consommation. L’investissement. etc.…

33Introduction à l'économie IHEC 2013-2014

• A ce niveau, nous pouvons nous demander comment les différents économistes pourraient-ils espérer répondre aux questions fondamentales et difficiles que pose l’économie ?

• Chaque économiste souhaiterait savoir de façon précise et scientifique la réponse en adoptant la méthodologie de la science économique correspondante.


Section II) Méthodologie en économie

35Introduction à l'économie 2013-2014

Quelle est la démarche en économie pour élaborer :

des lois ?

des propositions théoriques ?

des règles de politique économique ?

Etc.. ?


II-1)Les étapes de la production de connaissance en économie :

L’observation des phénomènes économiques pour formuler les questions pertinentes.

La simplification de la réalité : L’abstraction.

La construction d’une théorie : Élaboration d’hypothèses de travail. Raisonnement sur les causes et les effets. Vérification empirique.


II-2) Exemple : Effets de la mondialisation sur l’économie d’un pays ?

Observation du phénomène : Mondialisation (du point de vue économique) :

Ouverture des économies sur les échanges avec l’extérieur.

C-a-d : Élimination progressive des barrières douanières (tarifaires et non tarifaires).

Questions : Quel est l’effet de la mondialisation sur l’efficacité économique ? Sur la pauvreté ? Etc..


L’abstraction : Représenter de manière simplifiée le phénomène à étudier.

Indicateur de l’insertion dans la mondialisation : Indicateur de l’ouverture de l’économie :

X = (importation + exportations)/production.

Indicateur de l’efficacité économique :

Y = Production/Emploi.

Relation entre X (cause) et Y (effet, conséquence) ?

L’abstraction


La vérification : Comparer l’évolution de X et l’évolution de Y :

Pour un pays donné à différentes dates (analyse chronologique)

Pour une période donnée à différents pays (analyse transversale).

La vérification


Effet de l'ouverture de l'économie sur la productivité

0,0

1,0

2,0

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0,70

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0,78

(Imp + Exp)/Prod.

Pro

d./E

mpl

oi.

L’ouverture


Effet de l'ouverture de l'économie sur la productivité

y = 0,16 x + 0,7

(forme : y = a x + b)

0,0

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(Imp + Exp)/Prod.

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Trend

42Introduction à l'économie2013-2014

• La démarche logique suivie dans l’élaboration d’une théorie économique, fait l’objet de plusieurs réserves méthodologiques qui font contester la validité universelle des conclusions.


• Le premier sujet de reproche à ces démarches est relatif à l’abstraction utilisée dans les théories :

• Peut renfermer d’importantes omissions d’éléments clés de la réalité au niveau des hypothèses.


• Un autre reproche est relatif au fait que les sociétés et les économies évoluent rapidement

• Il s’en suit que ce qui est valable pour une situation donnée peut ne plus l’être pour d’autres contextes.


• Tous ces réserves d’ordre méthodologique,

• loin d’être source de découragement,

• ont favorisé le développement d’une littérature sans cesse enrichie par le renouvellement et l’amélioration des instruments d’analyse utilisés et

• par un essor de la modélisation économique.


• La représentation des principaux courants de la pensée économique sera témoin de quelques uns de ces développements

LB IHEC 2013-2014 Introduction à l'économie 47

Section III : Les principales écoles de la pensée économique

LB IHEC 2013-2014 Introduction à l'économie 48

• La pensée économique s’est développée en deux grandes étapes.

• La première qui a duré jusqu’au début du XX siècle a permis d’élaborer des théories explicatives du fondement de la valeur (la richesse) et des voies de son accumulation.


• C’est donc autour de la problématique centrale de la croissance économique que se sont forgées les différentes contributions de cette étape.


• La période qui a suivi la première guerre mondiale marquée en particulier par la crise de 1919, a été l’occasion d’importantes contributions sur les problèmes de disfonctionnement des économies sur le court et le moyen termes (chômage, inflation…)


• Cette seconde étape de la pensée économique a vu naître et se développer la macroéconomie et la théorie keynésienne.


• A l’heure actuelle, les théories qui ont vu le jour au cours de ces deux étapes font encore l’objet

• de plusieurs nouveaux développements,

• de controverses,

• mais aussi de quelques rapprochements.


• Il faut dire que de telles écoles ont été influencées par le contexte social dans lequel elles ont vu le jour et qu’elles ont eu, dans une certaine mesure, un effet sur l’évolution du cours des choses.


• Il est alors tout à fait naturel que les différentes théories soient soumises à des révisions et des approfondissements continuels.


I) Les premières œuvres fondatrices

• I-1: Aristote (IV siècle av J.C) est le premier penseur à avoir traité de l’économique comme branche de la science de l’homme.

• a développé la notion d’économie de la famille


• I-2 : A la renaissance occidentale (XV - XVI), la naissance du capitalisme commercial a favorisé l’émergence d’une nouvelle conception de l’économie, dénommée économie politique et d’une nouvelle notion: économie de la société et de la nation.


• I-3: Dans le monde musulman,

• en plus du développement de la pensée islamique sur diverses questions économiques (héritages, impôts,..)

• la contribution la plus importante est venue de ibn khaldoun (1332-1406).


• Dans la « mokaddimah », la théorie sur la fiscalité considère que les prélèvements fiscaux ne doivent pas démotiver et décourager les agents de production.

• « Trop d’impôt tue l’impôt »


• Après ces premières œuvres fondatrices,

• des développements plus nombreux de la théorie vont faire jour avec l’émergence du capitalisme

• pour saisir et interpréter son fonctionnement.


II) Les principales écoles

• II-1 Les préclassiques : (1500-1700)– I-1) Les mercantilistes (métal précieux, commerce,

industrie)

• Constituée d’auteurs britanniques et espagnols.

• La richesse d’un pays est constituée du trésor d’or et de métaux précieux détenus par pays.


• Une politique économique

• favorisant les exportations et

• limitant les importations est préconisée.


II-2 : Les physiocrates XVII et XVIII (l’agriculture, « don » de la nature).

• Composée essentiellement d’auteurs Français (Quesnay, médecin de métier est son chef de file).

• Quesnay a fait une analogie entre le fonctionnement d’une économie et la circulation du sang dans le corps humain (tableau économique).


• La terre est désignée dans cette théorie comme la source de toute richesse.

• C’est un don de la nature qui fait que le grain semé dans la terre fournit plusieurs grains. Ces grains vont donc servir à refaire l’opération (reproduction)


• II-3: Les classiques : (1750 -)– A. Smith : considéré comme étant le père de la science

économique moderne (la division des tâches, l’industrie).

– D. Ricardo (la rente différentielle).

• C’est un ensemble de courants de pensées économiques libérales qui a marqué la fin du XVIII et tout XIX.


• Ils ont formulé de manière explicite les premières interprétations du fonctionnement du capitalisme en tant que nouveau système économique

• ( ils ont distingué l’artisan du capitaliste en fonction de leur revenus)


• Les classiques

• défendent la liberté d’entreprendre (le laisser faire) et celle de l’échange extérieur (le laisser passer).

• Estiment que les crises économiques sont passagères et que l’Etat doit s’abstenir d’intervenir.


• L’Etat doit permettre

• aux forces des marchés et

• à la concurrence

• de rétablir l’équilibre.


• II-4: Les néoclassiques : (1800-)– L. Walras (équilibre général sur les marchés)

• La théorie néoclassique se distingue par sa conception de la valeur fondée sur l’utilité.

• C’est une théorie de la valeur subjective selon laquelle

• la valeur d’un bien est en relation avec l’utilité qu’elle procure au consommateur.


• II-4 : Les marxistes : (1850-)– K. Marx (la plus value, l’exploitation de la force de

travail)

• A proposé une nouvelle interprétation de la société capitaliste et de la notion du capitalisme.


• Le capitalisme est un ensemble de relations sociales.

• Les crises économiques sont inévitables dans le capitalisme.

• 2 causes principales aux crises:

• -Baisse tendancielle des taux de profit.

• -Crises de surproduction.


• II-5 : Les Keynésiens : (1920-)– J.M. Keynes (l’équilibre de sous emploi).– Partage avec Marx la conviction du caractère inévitable

des crises de surproduction dans le capitalisme.– Les situations de déséquilibres (crises) ne sont ni

partielles ni momentanée et provisoires– Préconise l’intervention de l’Etat pour relancer

l’économie.


• Toutes les politiques interventionnistes suivies jusqu’au début des années 80 sont considérées comme d’inspiration keynésiennes


• II-6 :Les théories dérivées : (1950-) : Structuralistes, développement, néokeynésiens, monétaristes, anticipations rationnelles, croissance endogène, croissance inclusive, etc.


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