intelligence - ca m'interesse

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1 Sommes-nous assez intelligents pour comprendre notre cerveau? Comprendre notre cerveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 Sommes-nous assez intelligents pour comprendre notre cerveau ? Le développement cérébral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3 Comment se construit le cerveau ? ... et la pensée ? Comment ça marche un réseau de neurones ? Comment stimuler son cerveau sans travailler ? Pour un neurologue, qu’est-ce qu’un cerveau sain ? L’intelligence en question. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 Comment évaluer l’intelligence ? Et si l’intelligence consistait à savoir s’adapter ? Évaluez votre type d’intelligence. Quelle est l’intelligence des surdoués ? Test . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Jouez pour doper votre intelligence ! ILLUSTRATION CATHERINE URSIN Comprendre notre cerveau Peut-on définir l’intelligence ? D ifficilement car elle ne correspond à rien de palpable d’un point de vue scientifique. Pas plus d’aire cérébrale que de gène de l’intelligence. Ni innée, ni acquise, elle n’est pas spécifiquement humaine ni mesurable. Les tests de QI, des questions brèves appelant des réponses brèves, reflètent une aptitude à dominer des sujets scolaires, de la logique et des connaissances mais ni l’une ni l’autre ne sont synonymes d’in- telligence. D’ailleurs les individus ayant un QI élevé utilisent des zones limitées de leur cerveau, mais plus efficacement que la moyenne. Dans notre société vouée à la rentabilité, cette économie de moyens peut sembler résumer l’intelligence pourtant il y a bien d’autres façons de résoudre les problè- mes et d’en découvrir ou d’en imaginer de nouveaux pour acquérir de nouvelles connaissances afin de s’adapter à l’environnement et sup- porter ses modifications. La seule définition de l’intelligence qui fasse l’unanimité ! Agnès Diricq, responsable des hors-série de Ça m’intéresse 2 Quel pourcentage du cerveau utilisons-nous ? Probablement la totalité. L’idée que nous n’en utilisons que 20 % date de la découverte, en 1891, par Santiago Ramón y Cajal, des cellules gliales que l’on croyait 4 fois plus nombreuses que les neurones et sans rôle dans les fonctions cognitives. Elles sont en réalité 9 à 10 fois plus nombreuses et vraisemblablement très utiles. A utrefois, la neurologie avait des dog- mes : l’homme est plus intelligent que la femme ; après l’adolescence le cerveau devient rigide et ses neu- rones disparaissent peu à peu ; seuls les humains savent fabriquer des outils, etc. Des dogmes d’autant plus tenaces que l’on ne savait pas grand-chose de notre encéphale caché dans le crâne. Certes, des esprits plus affûtés que d’autres avaient déduit quelques connaissances de l’observation de leurs congénères. Tel Paul Broca, célèbre neurochirurgien français du XIX e siè- cle, portant un regard sans a priori sur son patient surnommé Tan, en raison de son incapacité à dire autre chose depuis vingt ans alors qu’il pou- vait communiquer par gestes. A sa mort, l’autopsie révéla une lésion d’une zone de son cerveau dans le lobe frontal gauche. Conclusion de Broca : là siège la commande de la parole et cette zone fut baptisée aire de Broca. Une conclusion géniale puisqu’elle faisait, en 1865, le lien entre une fonction cognitive et une zone cérébrale spécifique, mais qui installa l’idée durable et fausse d’une dominance de l’hémisphère gau- che, celui commandant la main habile des droitiers, sur le droit. Avec d’autres patients, mais la même logique, Karl Wernicke, un neurologue allemand localisa, derrière l’oreille gauche, une aire cruciale pour la compréhension du langage, l’aire de Wernicke. Puis, d’autres aires dévolues aux dif- férentes fonctions cérébrales furent identifiées à par tir de lésions. Il en résulta une cartographie de notre encéphale, faite de cases bien rangées, et des théories pour expliquer son fonctionne- ment et ses troubles. Au moins avons-nous eu assez d’intelligence pour inventer le moyen de regarder à l’intérieur sans ouvrir la boîte crânienne. Et y découvrir que plus on cherche à comprendre, plus on est intelligent. Les pathologies cérébrales sont comme une forêt vierge dans laquelle la recherche tente de se frayer un chemin. Et l’imagerie est sa machette. François Clarac, neurobiologiste et directeur de recherche émérite au CNRS Avec l’IRMf, on découvre son étonnante plasticité Fort de ces certitudes, mais ne sachant toujours pas comment il faisait pour penser, l’homme inventa la psycha- nalyse, découvrit la relativité restreinte et partit marcher sur la Lune. Car aussi incroyable que cela paraisse aujourd’hui, en 1969, le cerveau était toujours terra incognita. Plus pour très longtemps. En 1972, l’invention de la première technique d’imagerie cérébrale (le CT scan ou tomographie computérisée) permettait aux rayons X de traverser la boîte crânienne et de voir enfin le cerveau vivant, révélant, par exemple, des anomalies anato- miques chez les schizophrènes. Mais la vraie révolution fut l’avènement, l’année suivante, de l’imagerie par résonance magnétique ou IRM. Une technique sans rayons X, qui utilise les propriétés physiques des tissus au niveau subatomique, en particulier celles de l’eau. Avec l’IRM, on pouvait désormais obtenir des images du cerveau en coupe sans le disséquer, et les transformer, grâce aux progrès de l’in- formatique, en images 3D. Bientôt, l’anatomie globale du cerveau n’aurait plus de secrets. Restait à comprendre son fonctionnement. Cette tâche démesurée débute dans les années 90 avec l’IRM fonctionnelle (IRMf ) qui permet de visualiser, au millimètre près, quel- les zones sont activées lorsque l’on plie un doigt, fait une addition, regarde un film d’hor- reur ou raconte une histoire. On découvre alors que parler nécessite bien plus que des aires de Broca et de Wernicke intactes. Le langage, comme toutes les fonc- tions cognitives, fait appel à des neurones de multiples régions cérébrales souvent éloi- gnées, mais reliées par un inextricable réseau de connexions. Sachant que chacun de nos quelques milliards de neurones peut établir des milliers de connexions, la communication à l’intérieur du crâne équivaut à celle qu’auraient les hommes s’ils possédaient cha- cun 100 000 téléphones portables ! Mais l’ima- gerie a révélé encore plus impensable : la plas- ticité du cerveau. En permanence, à tout âge et même chez des personnes atteintes de maladies neurologiques, ces réseaux de neu- rones se développent et se réorganisent, per- dent, gagnent et renforcent des connexions chaque fois que nous les sollicitons. Mieux encore, lorsqu’une région est lésée, cette plas- ticité lui permet de s’autoréparer ou d’utiliser des neurones d’une autre région pour com- penser un déficit (lire interview p.6). Notre architecture cérébrale varie donc au gré des expériences, des apprentis- sages, des stimuli extérieurs, de nos hormo- nes, etc., changeant d’un jour à l’autre, d’un moment à l’autre, puisqu’il suffit d’utiliser un réseau pour le renforcer et améliorer une fonction cognitive. Et de ne pas l’utiliser pour qu’il disparaisse. Car, malgré toute l’électricité qui y circule, le cerveau s’use si l’on ne s’en sert pas.

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  • 1Sommes-nous assez intellige

    nts

    pour comprendre notre cerveau ?

    Comprendre notre cerveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 Sommes-nous assez intelligentspour comprendre notre cerveau ?

    Le dveloppement crbral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3 Comment se construit le cerveau ?

    ... et la pense ? Comment a marcheun rseau de neurones ?

    Comment stimuler son cerveausans travailler ?

    Pour un neurologue,quest-ce quun cerveau sain ?

    Lintelligence en question . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 Comment valuer lintelligence ? Et si lintelligence consistait savoir sadapter ?

    valuez votre type dintelligence. Quelle est lintelligence des surdous ?

    Test . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11 Jouez pour doper votre intelligence !

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    Comprendre notre cerveau

    Peut-on dfinir lintelligence ?

    Difficilement car elle ne correspond rien de palpable dun point de vue scientifique. Pas plus daire crbrale que de gne de lintelligence. Ni inne, ni acquise, elle nest pas spcifiquement humaine ni mesurable. Les tests de QI, des questions brves appelant des rponses brves, refltent une aptitude dominer des sujets scolaires, de la logique et des connaissances mais ni lune ni lautre ne sont synonymes din-telligence. Dailleurs les individus ayant un QI lev utilisent des zones limites de leur cerveau, mais plus efficacement que la moyenne. Dans notre socit voue la rentabilit, cette conomie de moyens peut sembler rsumer lintelligence pourtant il y a bien dautres faons de rsoudre les probl-mes et den dcouvrir ou den imaginer de nouveaux pour acqurir de nouvelles connaissances afin de sadapter lenvironnement et sup-porter ses modifications. La seule dfinition de lintelligence qui fasse lunanimit !

    Agns Diricq, responsable des hors-srie de a mintresse

    2Quel pourcentage du cerv

    eau utilisons-nous ?

    Probablement la totalit. Lide que nous n

    en uti lisons que 20 %

    date de la dcouverte, en 1891, par Santiago

    Ramn y Cajal, des

    cellules gliales que lon croyait 4 fois plus no

    mbreuses que les

    neurones et sans rle dans les fonctions co

    gni tives. Elles sont en

    ralit 9 10 fois plus nombreuses et vraise

    mblablement trs utiles.

    Autrefois, la neurologie avait des dog-mes : lhomme est plus intelligent que la femme ; aprs ladolescence le cerveau devient rigide et ses neu-rones disparaissent peu peu ; seuls les humains savent fabriquer des outils, etc. Des dogmes dautant plus tenaces que lon ne savait pas grand-chose de notre encphale cach dans le crne. Certes, des esprits plus affts que dautres avaient dduit quelques connaissances de lobservation de leurs

    cong nres. Tel Paul Broca, clbre neurochirurgien franais du XIXe si-cle, portant un regard sans a priori sur son patient surnomm Tan, en raison de son incapacit dire autre chose depuis vingt ans alors quil pou-vait communiquer par gestes. A sa mort, lautopsie rvla une lsion dune zone de son cerveau dans le

    lobe frontal gauche. Conclusion de Broca : l sige la commande de la parole et cette zone fut baptise aire de Broca. Une conclusion gniale puisquelle faisait, en 1865, le lien entre une fonction cognitive et une zone crbrale spcifique, mais qui installa lide durable et fausse dune dominance de lhmisphre gau-che, celui commandant la main habile

    des droitiers, sur le droit. Avec dautres patients, mais la mme logique, Karl Wernicke, un neurologue allemand localisa, derrire loreille gauche, une aire cruciale pour la comprhension du langage, laire de Wernicke. Puis, dautres aires dvolues aux dif-frentes fonctions crbrales furent identifies par tir de lsions. Il en rsulta une car tographie de notre encphale, faite de cases bien ranges, et des thories pour expliquer son fonctionne-ment et ses troubles.

    Au moins avons-nous eu assez dintelligence

    pour inventer le moyen de regarder lintrieu

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    sans ouvrir la bote crnienne.

    Et y dcouvrir que plus on cherche

    comprendre, plus on est intelligent.

    Les pathologies crbrales sont comme une fort vie

    rge dans laquelle la recherche tente de se frayer un c

    hemin. Et

    limagerie est sa machette.

    Franois Clarac, neurobiologiste et directeur de re

    cherche mrite au CNRS

    Avec lIRMf,on dcouvre son tonnante plasticitFort de ces certitudes, mais ne sachant toujours pas comment il faisait pour penser, lhomme inventa la psycha-nalyse, dcouvrit la re lativit restreinte et partit marcher sur la Lune. Car aussi incroyable que cela paraisse aujourdhui, en 1969, le cerveau tait toujours terra incognita. Plus pour trs longtemps. En 1972, linvention de la premire technique dimagerie crbrale (le CT scan ou tomographie comput rise) permettait aux rayons X de traverser la bote crnienne et de voir enfin le cerveau vivant, rvlant, par exemple, des anomalies anato-miques chez les schizo phrnes. Mais la vraie rvolution fut lavnement, lanne suivante, de limagerie par rsonance magntique ou IRM. Une technique sans rayons X, qui utilise les proprits physiques des tissus au niveau subatomique, en particulier celles de leau. Avec lIRM, on pouvait dsormais obtenir des images du cerveau en coupe sans le dissquer, et les transformer, grce aux progrs de lin-formatique, en images 3D. Bientt, lanatomie globale du cerveau naurait plus de secrets. Restait comprendre son fonctionnement.Cette tche dmesure dbute dans les annes 90 avec lIRM fonctionnelle (IRMf) qui permet de visualiser, au mil limtre prs, quel-les zones sont actives lorsque lon plie un doigt, fait une addition, regarde un film dhor-reur ou raconte une histoire. On dcouvre alors que parler ncessite bien plus que des a i r e s d e B r o c a e t d e We r n i c k e intactes. Le langage, comme toutes les fonc-tions cognitives, fait appel des neurones de

    multiples rgions crbrales souvent loi-gnes, mais relies par un inextricable rseau de connexions. Sachant que chacun de nos quelques milliards de neurones peut tablir des milliers de connexions, la communication lintrieur du crne quivaut celle quauraient les hommes sils possdaient cha-cun 100 000 tlphones portables ! Mais lima-gerie a rvl encore plus impensable : la plas-ticit du cerveau. En permanence, tout ge et mme chez des personnes atteintes de maladies neu ro logiques, ces rseaux de neu-rones se dveloppent et se rorganisent, per-dent, gagnent et renforcent des connexions chaque fois que nous les sollicitons. Mieux encore, lorsquune rgion est lse, cette plas-ticit lui permet de sautorparer ou dutiliser des neurones dune autre rgion pour com-penser un dficit (lire interview p.6). Notre a r c h i t e c t u r e c r b r a l e v a r i e donc au gr des expriences, des apprentis-sages, des stimuli extrieurs, de nos hor mo-nes, etc., changeant dun jour lautre, dun moment lau tre, puisquil suffit dutiliser un rseau pour le renforcer et amliorer une fonction cognitive. Et de ne pas lutiliser pour quil dispa raisse. Car, malgr toute llec tricit qui y circule, le cerveau suse si lon ne sen sert pas.

  • 3 LE CORTEX PRFRONTAL Sige de la pense rationnelle, il est impliqu dans le jugement social, la volont, la plani cation, lmotion, le sens de soi et lattention. Il se dveloppe beaucoup entre 10 et 12 ans puis mrit par limination des connexions non utilises, et son volume est fortement rduit vers 20 ans.

    LES NOYAUX GRIS CENTRAUX Leurs connexions se dveloppent paralllement celles du cortex pr-frontal, dveloppement stimul par la pratique des gestes ns (piano) et grands (sport). Ils sont galement impliqus dans le classement des informations par priorit et plus gros chez les lles que chez les garons.

    ...et la pense ? S i certaines fonctions cognitives dpendent plus particulirement de certaines aires, la pense ncessite lactivation coordonne de toutes les rgions du cerveau. Ces rgions sont comme des lettres, nous dit Jay Giedd. Certaines lettres font partie de trs nombreux mots. Elles y sont ncessaires pour quils soient corrects mais inutiles seules.Les comportements simples sont comme des mots. Les plus complexes, comme des phrases ou des paragraphes. De nombreuses lettres (rgions crbrales) sont utilises dans un grand nombre de combinaisons diffrentes (circuits neuronaux).

    Comment se construit

    le cerveau ?Si le programme d

    e fabrication est en partie inscrit dans

    les gnes,

    il dpend aussi de lenvironnement, d

    es stimulations, expriences et appre

    ntissages

    auxquels est soumis le cerveau. Un g

    rand chantier.

    Pour comprendre le dveloppement crbral, imaginez que les neurones soient des arbres et le cerveau une fort qui crot par naissance de nou-veaux arbres et par multiplication des bran-ches et des racines (axones et dendrites). Ainsi stoffent les rseaux existant qui assu-reront les diffrentes fonctions cognitives. Mais comme toute fort bien entretenue, notre cerveau subit lagages et coupes clai-res au cours de son dveloppement. Dans une concurrence effrne ne subsisteront que les arbres et les branches les plus rsis-tants, cest--dire les rseaux les plus utiliss. Mais tout commence pendant la vie ftale par une phase exubrante. A partir du plan inscrit dans les gnes, les cellules prcurseurs de neurones proli frent, migrent jusqu leur localisation dfinitive, se diffrencient et for-ment des prolongements les unes vers les autres. Jamais au cours de la vie notre cer-veau ne comptera autant de neurones quen-tre le 3e et le 6e mois de la grossesse. Ensuite, les cellules inutiles sont limines. Tout ce qui peut, comme lalcoolisme maternel, altrer cette phase de prolifration et dlagage aura des consquences long terme sur la sant mentale. On pense mme aujourdhui que des maladies telles que lautisme et la schi-zophrnie prendraient racine dans un dfaut dlagage, trop ou pas assez. La naissance ninterrompt pas ces processus, et le cerveau du nouveau-n, qui compte dj 100 mil-liards de neurones, va continuer grandir et dvelopper son potentiel, faonn par les stimuli, les expriences et les apprentissages. Ce dveloppement, longtemps thorique, a pu tre observ grce aux travaux du neurobio logiste amricain Jay Giedd. Durant une dizaine dannes, il a soumis intervalles rguliers des enfants de 4 21 ans lIRM, constituant ainsi un album photo de leur dveloppement crbral.

    Entre lge de raison et lge adulte, la matire grise va fondreOn sait ainsi qu partir de 6 ans, ge o le cerveau a dj 95 % de sa taille adulte, com-mence une seconde vague de prolifration, cette fois par foisonnement de larborescence neuronale, cest--dire multiplication des connexions entre les cellules, do un pais-sissement de la matire grise. Elle prend fin

    vers 11 ans chez les filles, 12 chez les garons. Reste ensuite assurer la matura-tion finale de ce formidable potentiel. Elle se fait par la-gage des connexions inem-ployes au rythme annuel de 0,7 % environ, jusqu 21 ans, au moins. Les travaux de Jay Giedd ne sont pour linstant pas alls plus loin. Au final, ladolescence aura fait perdre 15 % de matire grise, mais elle saccompagne dune aug-mentation de la substance blanche se prolongeant jusqu 35 ans. Cette substance est constitue de myline (pro-duite par des cellules gliales), une gaine pro-tectrice entourant les fibres nerveuses et assurant la transmission de linflux. Plus cette gaine est paisse (plus la substance blanche augmente) et plus la transmission va vite. Les adolescents ayant moins de connexions mais plus de myline que les enfants sont donc moins capables dapprendre mais plus rapi-des. La plus grande dcouverte de Jay Giedd est que le dveloppement et llagage ne se font pas partout en mme temps, ni de faon linaire, mais procdent par tapes, rgion par rgion, de larrire vers lavant du crne. Ainsi, les aires crbrales arrivent maturit des ges diffrents, en commenant par les aires sensorimotrices et en terminant par le cortex frontal. A condition de sen servir. Entre 11 et 21 ans, le cerveau traverse donc une priode critique au cours de laquelle neu-rones et connexions utiliss vont survivre et crotre, tandis que les autres vont satrophier et disparatre. Rsultat : un adolescent qui passe son temps vautr devant la tlvision dveloppe surtout les neurones servant rester vautr devant la tlvision. Heureusement, en attendant que son cortex frontal achve son dveloppement, celui de ses parents est arriv maturit et peut laider en stimuler dautres.

    il dpend aussi de lenvironnement, d

    es stimulations, expriences et appre

    ntissages

    perdre 15 % de matire grise, perdre 15 % de matire grise, mais elle saccompagne dune aug-mais elle saccompagne dune aug-mentation de la substance blanche mentation de la substance blanche se prolongeant jusqu 35 ans. Cette se prolongeant jusqu 35 ans. Cette se prolongeant jusqu 35 ans. Cette substance est constitue de myline (pro-substance est constitue de myline (pro-substance est constitue de myline (pro-duite par des cellules gliales), une gaine pro-duite par des cellules gliales), une gaine pro-

    F

    OTO

    LIA

    Le dveloppement crbral

    LE CORPS CALLEUX Ce faisceau de bres nerveuses reliant les deux hmi-sphres participe lapprentissage du langage, la cra-tivit et la rsolution des problmes. Il se dveloppe avant et durant la pubert, puis sa croissance ralentit, do une moins grande capacit apprendre des langues.

    LE CERVELET Il commande la posture, les mouvements et leur coordina-tion et il est impliqu dans des activits relevant dappren-tissages complexes comme les maths et les relations sociales. Son dveloppement, qui se poursuit chezladulte, dpend de la faon dont on lutilise.

    LE CORTEX PARITAL Cest la zone de convergence des informations sen-sorielles, quelle intgre en perceptions coordonnes, permettant, par exemple, dassocier un nom lobjet que lon voit. Sa lsion provoque des distorsions de limage du corps et des relations spatiales.

    LE CORTEX TEMPORAL Il est impliqu dans la perception et larticulation du langage, laudition, la mmoire, la personnalit, lorganisation des informations sensorielles et le comportement sexuel. Sa lsion entrane des troubles de lhumeur et de la personnalit.

    LE CORTEX OCCIPITAL Ce centre de la vision peut provoquer la ccit ou des hallucinations en cas de lsion.

    LAMYGDALE Le centre de la peur est sous-activ chez les adolescents, ce qui les pousse prendre des risques sans que leur cortex frontal leur permette den valuer les consquences.

    Comment a marche

    un rseau de neurones ?

    Comme un rseau routier dont chaque tronon serait un neurone, mais un rseau dot de quelques milliards de tronons et offrant, au total, un million de milliards de bifurcations possibles. Un neu-rone est une cellule destine traiter, trans-porter et communiquer linformation cir-culant dans les rseaux. Le corps de cette cellule contenant son noyau et son matriel gntique forme des prolongements : des dendrites trs nombreux, et prsentant des milliers de ramifications comme autant de voies daccs en provenance dau tres neu-rones, et un axone formant de multiples prolongements comme des voies de dga-gements vers les neurones suivants. Grce cette forme, un neurone tablit 10 000 contacts avec dautres neurones plus ou moins proches. Dans ces rseaux, linfor-mation circule sous forme dinflux nerveux. Une information qui nest pas plus ou moins grande, mais de type tout ou rien : cha-que neurone recevant des milliers dinfor-mations excitatrices et inhibitrices, cest la somme de ces potentiels qui dtermine si ce neurone dclenche ou non son tour un influx nerveux qui sera transmis dautres. Entre le corps cellulaire et laxone, linflux se propage la vitesse de 0,5 100 m/s. Mais pour franchir la zone de contact avec le neu-

    rone suivant, il doit franchir un espace intercel-lulaire. Cette zone sappelle la synapse. Lors-que linflux nerveux arrive au bout de laxone, la terminaison libre dans la synapse une substance chimique particulire (un neuro-transmetteur) que le neurone suivant iden-tifie grce des rcepteurs spcifiques. Un neurotransmetteur (dopamine, srotonine on en connat une soixantaine) est donc une langue commune un rseau de neurones et la traduction chimique du message lec-trique qui circule dans le neurone. Une fois libr dans la synapse, il se fixe aux rcepteurs situs sur la membrane de lautre neurone. Il

    y fonctionne comme une cl dans une serrure ouvrant des canaux ioniques soit directe-ment, soit travers une succession de rac-tions impliquant un second neuromessager. Le signal chimique est donc traduit cette fois en signal lectrique, excitateur ou inhi-biteur selon les canaux ioniques ouverts. Des mdicaments peuvent agir sur la trans-mission au niveau de la synapse : en y retardant la recapture de srotonine, on peut prolonger son effet et ainsi traiter la dpression.

    F

    OTO

    LIA

    4sociales. Son dveloppement, qui se poursuit chez4sociales. Son dveloppement, qui se poursuit chez

  • 5Simplement en cassant la routine qui, parce quelle fait toujours fonctionner les mmes rseaux de neurones, amoindrit, voire fait disparatre les autres. En rsum : ce qui nest pas utilis se perd. Apparemment, assez vite puisque, daprs les calculs du chercheur allemand Sie-gfried Lehrl, au bout de trois semaines de vacances sans rien faire, le QI diminue de 20 %. Et la routine a le mme effet. Selon une tude britannique, ralise la demande de Hewlett-Packard, lutilisation rou tinire de la message-rie lectronique et des SMS diminue les capa-cits dattention du cerveau pour les autres tches. Rsultat : l aussi, le QI baisse. Heureu-sement, avec un peu dentranement, ces dgts sont rversibles. Do lide de gymnas-tique crbrale, ou neurobic, imagine par le neurologue amricain Lawrence Katz. Au programme : pas de rsolution dqua-tions ni dapprentissage par cur de l a n n u a i r e .Juste des exercices simples, des-

    Comment stimuler son

    cerveau sans travailler ?

    tins lancer de nouveaux dfis votre cer-veau : brossez-vous les dents avec la main gau-che si vous tes droitier pour stimuler le cortex moteur droit ; dplacez les objets sur votre bureau ou la vaisselle dans les placards pour exercer votre mmoire ; habillez-vous les yeux ferms pour dvelopper votre sens tactile ou mangez dans le noir et essayez de reconnatre les aliments au toucher, au got et lodeur, etc. Bref, faites appel aux fonctions cognitives que vous laissez habituellement paresser. Dans le cerveau, des aires cognitives sont alloues au trai tement des diffrentes informations sensorielles, mais cest en gnral celle de la vue qui est la plus utilise. En vous passant de cette capacit, vous dvelopperez les autres, ce qui au niveau cellulaire se traduit, aprs quelques semaines dentranement, par une

    rorganisation, une nouvelle rpar-tition de la puissance de travail.

    Chez les non-voyants, ce rqui-librage atteint son paroxysme : ils peuvent reconnatre jusqu 200 mots/min en braille, non pas grce une plus grande sensi bilit mais une plus

    grande acuit du toucher. De plus, les non-voyants entendent mieux, ont une meilleure comprhension de la parole, une oue plus prcise, et leurs capacits de mmori sation sonore sont plus performantes parce quils utilisent des aires de leurs deux hmi sphres alors quun voyant nen sollicite quun. Cette facult que possde le cerveau redistri-buer sa puissance dune zone inutilise une zone utile est due la plasticit neu-ronale. Elle peut tre mise en action tout moment, un peu comme un jeu.

    Limagerie ne suffi t pas. Pour comprendre les pathologiescrbrales, il faut raliser des tudes plus fi nes au niveau cellulaire et molculaire, valider les dcouvertes faites sur des animaux et pousser les recherches en gn tique.

    Pourquoi regarder lenvers ?Parce que cest illogique et donc stimulant pour lattention et la rfl exion. Un coup dil ne suffi t pas comprendre ce que reprsente la photo retourne.Il faut zoomer et dzoomer dune vision globale lanalyse de dtails, ce qui fait aussi appel la mmoire de lem blme des JO et limagination, pour recrerce qui est dans leau.

    Le dveloppement crbral

    6

    Dr Etienne Hirsch Directeur de lun

    it INSERM

    Universit Pierre et Marie Curie 6

    79, Neurologie et

    thrapeutique exprimentale et Vi

    ce-Prsident du conseil

    scientifique de la FRC.

    Pour un neurologue,

    quest-ce quun cerveau sain ?

    Dr Etienne Hirsch : Pour un puriste, il ny a pas de cerveau sain. Tout dpend de quel point de vue on le considre. Le sain, le normal fait rfrence autre chose : le cerveau dun champion dchecs est anormal par rapport la moyenne ; celui dun homme de 70 ans par rap port celui dun homme de 20 ans et celui dun individu bien portant par rapport un cerveau pathologique, etc. De plus, on peut avoir un cerveau apparemment sain, sans signes cliniques, alors quil a dj des neurones malades indiquant une maladie de Parkinson, dAlzheimer, ou la chore de Huntington. A la FRC, nous avons besoin de dons de cerveaux qui ne prsen-tent pas les altrations que lon observe dans les ma ladies neuro-dgnra-tives, pour les comparer des cerveaux pathologi-ques avec les mmes critres dge, dducation, etc.

    M : Comment savoir si un cerveau est sain ?

    Dr E.H. : Par un examen neurologique approfondi du vivant du donneur, ce que lon ne peut lgale-ment demander aux don-neurs. Nous comptons

    donc leur faire remplir un questionnaire qui permet dexclure les cas limites, accidents vasculaires crbraux, troubles psychiatriques, ou ma ladies mtaboliques ayant un retentissement sur le cerveau comme lalcoolisme.

    M : La dpression aussiest un critre dexclusion ?

    Dr E.H. : Oui, car tous les neurones tant inter-connects, une dficience du systme srotonine, comme elle existe dans la dpression, a des re tentissements sur de nombreux autres rseaux de neurones.

    M : Comment peut-on avoir un cerveau apparem-ment sain malgr des lsions neurologiques ?

    Dr E.H. : Il existe un continuum entre sain et pathologique. Au dbut de beaucoup de maladies comme Parkinson ou Alzheimer, on ne voit pas de signes cliniques de la mort des neurones, car la plasticit crbrale compense leur perte. Un peu comme si 40 % des ouvriers dune usine sont absents et que lon demande aux 60 % restants de maintenir la production. Des neurones

    vivants remplacent les morts en produisant davan-tage du neurotransmetteur manquant la dopamine, dans la maladie de Parkin-son , et dautres, qui nen pro duisaient pas, sy mettent, mais ni au bon endroit ni au bon moment ni en quantit voulue. Aussi, aprs des annes de com pensation apparais-sent les premiers signes cliniques.

    M : Sommes-nous aptes comprendre le cerveau et ses pathologies ?

    Dr E.H. : On le compren-dra de mieux en mieux, si lon poursuit la recherche fondamentale dans tous les domaines, mme sur des vers comme Ceno-rhabditis elegans, qui a fait avancer la comprhension des mca nismes de mort cellulaire. Et une recherche pluridisciplinaire comme le permet la FRC.

    M : Pourra-t-on un jour soigner les maladies neurodgnratives ?

    Dr E.H. : Les cellules souches reprsentent une piste prometteuse pour toutes les pathologies, y compris lpilepsie, la maladie de Charcot et la chore de Huntington.

    La capacit du cerveau pour le changement est phn

    omnale. Cest ce quil fait le mieux !

    Jay Giedd, neurobiologiste au National Institute for H

    ealth (Bethesda)

    Doit-on huiler ses neurones aux omga 3 ?

    Cest vital. Car sils ne se nour rissent que de glucose, le cerveau, lui, est compos 60 % de graisses entrant notamment dans la composition des membranes cellu laires. Mais pas nimporte quelles graisses. Certaines, comme les acides gras saturs de la viande, bouchent les vaisseaux. Privilgiez les omga 3, acides gras polyinsaturs comme le DHA, majori-taire dans les huiles de poissons. Une quipe CNRS de Sophia-Antipolis a prouv quils diminuent les symptmes de mala-dies du systme nerveux telles la dpres-sion, lpilepsie et la maniaco- dpression. De plus, ces acides gras diminuent les dgts neuronaux provoqus par les attaques crbrales(2e cause de mortalit) et la formation des plaques amy lodes associes Alzheimer. Mais avant de vous ruer sur des glules, sachez quaucune tude na prouv quelles pouvaient prvenir la dgradation de la mmoire ni la maladie dAlzheimer. Seule une alimentation varie, riche en poissons gras et huile de colza, peut apporter au cerveau la dose ncessaire son bon fonc-tionnement.

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    OTO

    LIA

    KA

    EMM

    ER/G

    ETTY

    D.R

    .

  • 7Comment valuer lintellig

    ence ?

    Malgr le succs des tests de QI, les

    psys cherchent toujours comment va

    luer

    notre intelligence, qui va bien au-del

    de ce que ces tests peuvent mesurer

    .

    lent rien sur sa faon dy parvenir : logique, intuition, mmoire de problmes similaires, etc. A supposer dailleurs quil ny ait quune bonne rponse, car un esprit cratif peut en imaginer plusieurs, tout aussi valables. Exem-ple bien connu des physiciens : comment

    dterminer la hauteur dun immeuble avec un baromtre ? La bonne rponse est quil faut utiliser le baromtre pour mesurer lcart de pression de lair entre le toit et le rez-de-chausse, selon le principe de laltimtre. Mais nest-il pas aussi intelligent de lcher

    le baromtre du toit pour mesurer la vitesse de sa chute, ou de rapporter lombre du baromtre celle de lim-meuble par une rgle de 3, ou encore de poser la question au gardien de limmeuble et de lui offrir le barom-tre ?Lintelligence ne se rsume pas aux capacits logico-mathmatiques, et les

    spcialistes saccordent dire quelle est ce qui permet un individu de rsoudre

    des problmes et den dcouvrir de nou-veaux afin de sadapter aux modifications de son environnement. Ce que le psychologue Jean Piaget a gnialement rsum en affirmant que lintelligence nest pas ce quon sait mais ce quon fait quand on ne sait pas.. Alors, chacun

    Lintelligence en question

    Lorsque, il y a un sicle, Alfred Binet mit au point des questionnaires pour va-luer lge mental des enfants dge scolaire, il nimaginait probablement pas les dbats ni les erreurs qui allaient en dcouler. La premire est dailleurs de lui avoir attribu la paternit des tests de QI alors que la notion de quotient intellectuel a t introduite par le psychologue amricain Lewis Terman en 1916. Un peu avant que le mot test ne soit lanc par son compatriote McKeen Cattell. Et cest encore un Amri-cain, David Weschler, que lon doit les tests de QI si priss en France. Conus dans les annes 50 et sans cesse amliors, ils permet-tent de noter certaines capacits intellec-tuelles (surtout logico-mathmatiques, ver-bales et spatiales) dun individu par rapport aux gens de son ge. Le QI est donc trs rela-tif. Mais ces tests se rvlent utiles pour dia-gnostiquer un retard mental, mesurer lim-pact dun trouble neurologique, aider lorientation scolaire ou au choix dune car-rire (ils ont servi notamment classer les soldats amricains). Cependant, les capacits ainsi values, trs acadmiques et qui font merveille lcole, ne permettent pas de prdire le comportement des individus dans la vraie vie. On peut avoir un QI patant 8 ans et tre en chec scolaire 14, ou mme conserver cette intelligence lge adulte (il faut au moins 130 pour tre admis comme membre de lassociation Mensa) et tre dsempar par un problme relationnel, une fuite deau ou une fin de mois difficile. Des tests raliss avec des tudiants en mdecine, qui lon demandait de simuler des consul-tations, ont montr que les plus dous en matire dintelligence sociale (cordialit, capacit donner des informations au patient et en obtenir de lui, aborder la dimension affective) ne brillaient pas forcment par leurs capacits cognitives (raisonnement, connais-sances, capacit verbale, etc.). A lvidence, les tests de QI ne tiennent pas compte de lin-telligence motionnelle et sociale, et peu du sens pratique. Et ce nest pas leur seule lacune. Sils montrent quun indi-vidu est capable de trouver la rponse un problme, ils ne rv-

    88888 Lintelligence nest pas ce q

    uon sait, mais ce quon fait quand on ne sait pas.

    Jean Piaget

    sa mthode, mme pour ceux que lon qualifie didiots. Cest dailleurs en sintressant des sujets atteints de retard mental ou de lsion cr-brale et des autistes, brillants dans certains domaines, que Howard Gardner, professeur de psychologie cognitive Harvard, a tabli lhypo-thse des 7 formes dintelligence. Il a ainsi distin-gu lintelligence logico-mathmatique, linguis-tique ou verbale, intrapersonnelle, interpersonnelle, visuo-spatiale, musicale, et kinesthsique ou corporelle (lire notre hors-srie n11, Comment va votre cerveau ? ). Puis, il y a ajout lintelligence naturaliste, qui permet dtre en harmonie avec la nature et sensible ses dif-frentes composantes, et enfin lintelligence spi-rituelle, ou aptitude sinterroger sur le sens et lorigine des choses.Malgr le succs retentissant de ses travaux, Gardner est critiqu par nombre de spcia-

    listes : Il se base sur des tudes de cas par-ticuliers , nous dit Maria Pereira-Fradin, chercheuse lInstitut de psychologie (uni-versit Paris V). Il confond le domaine dex-pression du processus mental et la nature de ce processus. La psychologue prfre la thorie beaucoup plus riche de Robert Sternberg qui dfinit trois formes dintelli-gence, non pas selon les domaines o elles sexercent, comme dans la thorie de Gard-ner, mais selon les processus en jeu.

    Quel que soit le problme pos, il peut tre rsolude faon analytique, pratique ou crative

    Lintelligence analytique cor-respond globalement aux apti-tudes scolaires et peut tre va-lue par les tests de QI. Lintelligence pratique capa-cit apprendre partir de ses propres expriences sert rsoudre des problmes de la vie quotidienne, notamment motionnels et sociaux. Enfin, lintelligence crative permet de trier les problmes, de faire face la nouveaut et davoir des ides nouvelles et intres-santes. Analytique, pratique ou crative : quelle est votre faon de rsoudre les problmes ? Il existe des tests pour le savoir mais, conus et valids par Ster-nberg, ils ont t talonns par rapport la population amricaine. Une adaptation notre culture simpose, au moins pour cer-tains. Bien sr, une question demandant de complter une suite de chiffres ou de figures gomtriques na pas besoin dtre traduite. Pas plus que les questions dintelligence cra-tive : inventer une histoire, dessiner sur un thme ou imaginer plusieurs emplois un objet. Mais se pose alors lvaluation des rsultats, car notre notion de la crativit est culturelle, bien diffrente par exemple de celle de lOrient pour qui cette comptence ne correspond pas tant linventivit qu lexpression du moi profond de lindividu

    dans un processus perma-nent de rinterprtation dides traditionnelles. Et le problme de ladaptation ncessaire des tests amricains est

    encore plus grand pour lintelligence pratique. Il

    sagit en effet dvaluer des rponses par rap-port des situations relles, dans un contexte prcis proche de la ralit , explique Maria Pereira-Fradin. Or, une rponse intelligente selon le systme scolaire, la pratique familiale ou les habitudes sociales des Etats-Unis ne lest pas toujours chez nous. Question de culture. Plusieurs chercheurs travers le monde planchent donc pour adapter des tests de Sternberg aux particularits de leur pays. Ce qui suppose de traduire les items des tests, de les adapter au contexte culturel, de vrifier la crdibilit de la situation puis dta-lonner les rsultats par rapport aux perfor-mances de la population locale. Car il ny a pas de bonne rponse, mais des rponses plus intelligentes que dautres. Lesquelles ?

    Christophe Mouchiroud, qui, dans le mme laboratoire que Maria Pereira-Fradin, travaille au rtalonnage des tests de Binet sur la capacit traiter des problmes sociaux, sin-terroge sur le moyen dattribuer des scores aux diffrentes rponses : Faut-il faire appel un expert, un groupe dexperts, prendre la rponse moyenne ? A moins quil nexiste des critres objectifs de bonne rponse ? Les chercheurs en psychologie sont loin davoir termin ce travail de longue haleine. En attendant leurs rsultats, lide que lin-telligence est synonyme de russite scolaire prvaut toujours. Et ouvre la porte aux imposteurs. Rcemment, le magazine Mana-gement a relat lhistoire du directeur de lcole centrale de Lyon qui, en mars 2005, a obtenu son poste en faisant de son diplme de lcole normale dinstituteurs un titre de normalien et en sinventant une agrgation de maths. Cette preuve dintel-ligence crative ne lui a pas vit la dmis-sion . Sans faire comme lui, noubliez pas que si vous tes nul aux tests mais que vous survivez dans le monde actuel, cest proba-blement parce quil ny a pas de tests adap-ts votre forme dintelligence !

  • 9Et si lintelligence con

    sistait savoir sadapter ?

    Ladresse, lquilibre, la lat-ralit, la sensorialit, la motricit, la coordination des mouvements Toutes ces notions utilises en psychomo-tricit sont la base de lintelli-gence des ballerines, mais aussi des bijoutiers, des mcaniciens, des masseurs ou des chirurgiens. La base de cette intelligence rside dans la facult dimitation rpter un mouvement, mais galement observer lautre qui leffectue. Pour amliorer cette capacit, essayez donc de faire avec la main gauche ce que vous faites habituellement avec la droite, pratiquez un sport, exer-cez-vous crire en miroir et livrez-vous des activits de loisirs manuelles laissant libre cours votre crativit.

    CORPORELLESi vous naimez pas le sport,essayez donc le mime Cest lintelligence des scien-tifiques, des comptables, des actuaires, des informa-

    ticiens, des conomistes et des ingnieurs. Il faut distinguer dans le cerveau deux zones : lune sent les quantits et permet de dire quil y a plus de pommes dans un panier que dans lautre sans les compter, lautre lit les nombres et les symboles de faon linguistique. Ces capacits diff-rentes expliquent la raison pour laquelle certaines personnes affectes par un ictus (une forme damnsie caractrise par une perte de mmoire subite, brve et transitoire) ne sont plus capa-bles de soustraire mais restent habiles multiplier, ou le contraire. La soustraction est en effet une opration non verbale,

    LOGICO-MATHEMATIQUESoyez curieux, vous vous amliorerez

    fonde sur lapprciation des quantits, alors que la multiplica-tion est une opration caractre verbal. La partie des mathmati-ques lie la quantit a une ori-gine lointaine : elle fait partie du patrimoine du singe. Elle est la plus facile amliorer.La curiosit est larme la plus redoutable de lintelligence logico-mathmatique : alors, nhsitez pas lexercer ! Nayez pas honte de poser des ques-tions, cherchez savoir comment fonctionnent les choses. Enfin, nutilisez pas la calculatrice tout bout de champ, exercez-vous en calcul mental, vous en avez loc-casion tous les jours depuis le passage leuro.

    Cette capacit saisir ses propres motions et dsirs est lune des intelligences les moins stimules dans notre culture occidentale, et pourtant elle revt une importance cru-ciale : que manger, quel travail choisir, avec qui se marier ? Selon Peter Salovey, psychologue Yale, tre dou de cette forme dintelligence, cest tre capable non seulement danalyser ses propres motions, mais aussi de les rguler (savoir se calmer, se librer dune angoisse). Celui qui en est priv senfermera dans sa tristesse ou son irritabilit. Pour lamliorer, apprenez penser positivement, faire votre auto-critique et en tirer les cons-quences, noter des objectifs, des rsolutions et vous y tenir.

    INTIMEComprendre sesmotions ne suffit pas,il faut les matriser

    valuez-vous Je ne me trompe jamais entre

    droite et gauche. Je suis habile en bricolage

    ou jardinage. Je sais faire des paquets

    cadeaux ou de jolis nuds de cravate du premier coup.

    Japprends trs facilement de nouvelles danses comme la macarena .

    Je suis habile dans la manipula-tion de petits objets.

    Jai un trs bon sens de lquilibre vlo, roller, skis

    Dans une soire, je ne suis pas mal laise lorsque jai un verre dans une main et une assiette dans lautre.

    Je ne me trompe pas en effectuant des gestes devant un miroir.

    Je sais reprer les diffrents ingrdients et pices qui consti-tuent un plat.

    Je peux mimer avec prcision les gestes dautres personnes.

    valuez-vous Je travaille mieux quand mon

    plan de travail est bien organis. Aux checs ou dautres jeux de

    stratgie, je gagne trs souvent. Je peux rester des heures

    tenter de rsoudre un problme ardu.

    Je trouve toujours la faille dans les raisonnements spcieux quavancent mes interlocuteurs.

    Quand un appareil tombe en panne, je sais intuitivement ce qui ne fonctionne pas.

    Je ne peux pas mempcher de demander aux gens de dmon-trer ce quils affirment.

    Dans les polars, je devinetoujours qui est lassassin.

    Quand je lis un magazine, je me jette sur les tests et les quiz.

    Je mets souvent en quations les phnomnes qui mentourent.

    Jutilise souvent des formules comme par consquent , tant donn que , a priori

    valuez-vous Jai des opinions bien arrtes

    sur des questions controverses. Je travaille mieux quand je peux

    le faire mon rythme. Je connais mes limites et je les

    accepte, mme si jessaie de les repousser.

    Je comprends vite et identifie les motions qui massaillent.

    Tant que jai fait de mon mieux, je ne me sens pas coupable si le rsultat nest pas la hauteur.

    Je me fixe des objectifs pour la journe, la semaine ou pour le plus long terme.

    Je suis responsable de mon comportement et en assume totalement les consquences.

    Je rflchis souvent ma vie, mes projets, mes espoirs

    Quand je suis de mauvaise humeur, jen connais toujours la raison.

    Jai confiance en moi et suis plutt entreprenant.

    Lintelligence mathmatique dEinstein est notoire. Pourtant, enfant, il souffrait dune forme dautisme.

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    OTO

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    Lintelligence en question

    valuez votre type dintelligence

    Comme chez tout individu, cest un mlange des trois formes dcrites par Sternberg : ana-lytique, pratique et crative. Mais, chez ces enfants, on constate une variabilit importante entre lintelligence dominante et les autres, le plus souvent avec un fort dsquilibre en dfa-veur de lintelligence sociale et motionnelle. Certains ont un QI lev, une intelligence acad-mique fonde sur des capacits dabstraction, surtout dans le domaine logico-mathmatique et lacquisition de connaissances verbales, alors que dautres prsentent plutt des performan-ces exceptionnelles dans des activits spcifi-ques. Lhypothse de Sternberg, nous expli-que Maria Pereira-Fradin, est que ce nest pas toujours la mme forme dintelligence qui intervient. Selon lge, elle peut tre dabord analytique, puis pratique et crative. Cette asynchronie dans le dveloppement est trs frappante par exemple chez un enfant de 4

    ans qui sait lire et compter alors quil a la maturit affective dun enfant de 4 ans. Leur avance ne garantit pas quils deviendront des adultes gniaux. Dailleurs, les psychologues spcialiss sur ces questions prfrent parler denfant haut poten-tiel intellectuel plutt que de surdou , car il faut encore dvelopper ce potentiel pour quil devienne un talent. Ce qui nest pas toujours facile pour ces enfants qui prsentent souvent des condui-tes motionnelles inhabituelles et peuvent souffrir dinhibition sociale comme dhyperactivit. Si leur anxit et leur perfectionnisme peuvent tre lis leur grande intelligence, il est difficile de dire sil sagit l des causes ou des consquences de leur hypersensibilit. Tout est plus accentu chez eux et, malheureusement, les problmes aussi.

    Quelle est lintelligence des surdous ?

    10

    Pour interprter vos rponses aux auto-valuationsFaites le total du nombre de cases coches aux questions dauto-valuation proposes pour chacune des formes dintelligence. Si vous avez coch 0 ou 1 case dans une (ou plu-sieurs) catgorie(s) particulire(s), vous avez reconnu de bonne foi tre plus faible dans un certain domaine,ce qui est dj une preuve dintelligence, de comprhension de soi. Si vous avez coch quasiment toutes les cases dans une ou deux catgories et avez laiss les autres vierges de toute biffure, vous aviez certainement es-tim (ou dcid ?) avant de remplir le test quels taient vos domaines de prdilection

    Si vous avez coch quelques cases de faon assez quilibre dans tous les domaines, linterprtation est plus dlicate. Peut-tre la partie intrapersonnelle de votre intelligence est-elle moins dveloppe, et le rsultat diffus ne traduit-il que votre difficult vous auto-valuer. Peut-tre, au contraire, vous tes-vous bien valu(e). (Au fait, que dit le test fait pour vous par un de vos proches, en supposant que lintelligence interpersonnelle de celui-ci soit suffisante?); vous prsentez alors un profil tout fait quilibr.

    Vendeurs, mais aussi ensei-gnants, sociologues ou mdiateurs possdent tous cette facult comprendre les intentions et les dsirs dautrui. Cette capacit est lie lintel-ligence intrapersonnelle : recon-natre ses propres motions aide comprendre intuitivement cel-les des autres, ce quon appelle lempathie. Cette forme dintel-ligence a donn lhomme son avantage slectif sur les autres espces. La preuve : le nocor-tex, zone du cerveau qui rgit les interactions sociales, occupe 80 % du cerveau humain, contre seulement 16 % chez un insec-tivore. Pour amliorer cette apti-tude, reprez chez votre interlo-cuteur tous les messages non verbaux mis (position, intona-tion, gestes incontrls), obser-vez et valuez tous les probl-mes de plusieurs points de vue avant dy ragir, ou encore jouez des jeux de rles.

    SOCIALESans elle, vous ne seriez pas un vritable tre humain

    valuez-vous Jai toujours prfr les sports

    dquipe aux sports individuels. Je sais comment viter de heur-

    ter la susceptibilit dautrui. Je vais systmatiquement vers

    les gens diffrents de moi. On me consulte en cas de conflit

    dans la famille ou au travail. Je sais vers qui me tourner

    en cas de problme. Jai plus la pche au sein dun

    groupe que quand je suis seul. Jai toujours envie de sortir pour

    rencontrer des amis. Je travaille mieux quand

    jinteragis avec les autres. Je suis trs attentif aux senti-

    ments des autres. Jorganise souvent des activits

    pour mon entourage.

    FO

    TOLI

    A

  • 11Jouez pour doper votre intelligen

    ce

    Pour certains dentre nous, crire une carte postale est une vritable corve alors quils jonglent avec les horaires de trains et les conversions de monnaies. Et si dautres se rgalent tenir leur journal de voyage, leur cauchemar est peut-tre de faire les comptes ou simplement dtablir un budget pour les vacan-ces. Que vous soyez laise avec les chiffres, comme les premiers, ou

    avec les mots comme les seconds, il est toujours possible de faire mieux avec de lentranement. Dans ces domaines, tout peut tre pr-texte sexercer en samusant, y compris le dictionnaire et le bulletin mto. Ces tests dintelligence qui ressemblent sy mprendre des jeux en sont la dmonstration.

    Etes-vous votre aise avecles chiffresLes rponses aux questions ci-dessous sont simples, aussi est-ce la rapidit qui compte. Vous avez 2 min pour rpondre.

    ou plutt avec les lettreset les mots ?Ces jeux ne servent pas valuer votre vocabulaire, mais la faon dont vous lutilisez. Il ny a pas de limite de temps..

    a. Sachant qu pied, il faut 11 min pour aller de la rue des Bgonias jusqu lavenue du Bac, combien de temps gagne-t-on prendre le bus le dimanche ?b. Combien de temps de trajet supplmentaire faut-il pour aller en semaine de la rue des Bgonias la place des Ftes ?c. Quel est le plus long trajet entre deux arrts ?

    3 Ce tableau prsente les qualits nutritionnelles de 100 g de raisins secs : a. Sachant que 600 grains de raisins secs font 100 g, combien de calories contient un grain ?

    b. Quelle proportion de compo-sants non glucidiques y a-t-il dans 100 g de raisins secs ?c. Sachant que lapport de fibres recommand est de 18 g, quelle proportion de ces besoins couvrent 100 g de raisins secs ?d. Quel pourcentage de graisses satures contient le raisin sec ?

    New York San FranciscoTemprature max. 33 C 22 CTemprature min. 22 C 15 CHumidit de lair 73 % 85 %Vent N-E 8 nuds S-O 8 nudsLever du soleil 05 h 41 06 h 02Coucher du soleil 20 h 23 20 h 29Ciel Nuages pars Nuages pars

    Calories 300 cal.Protides 3 g Glucides 71 gLipides 0,7 g Graisses satures 0 gFibres 6 gSodium 0,02 gAutres 19,28 g

    lundi-vendredi samedi-dimancheRue des Bgonias 8 h 12 8 h 12Avenue du Bac 8 h 19 8 h 16Rue des Tilleuls 8 h 31 8 h 25Place des Ftes 8 h 40 8 h 31

    1 Voici quelques donnes mto releves en t aux Etats-Unis :

    a. Quel est lcart de temprature entre le maximum New York et le minimum San Francisco ?b. O les journes sont-elles les plus longues ?c. Si lhumidit de lair San Francisco est en ralit de 20 % infrieure celle donne dans ce tableau, combien slve-t-elle ?

    2 Voici les horaires matinaux dune ligne de bus : 5 Les mots dcouvrir sont puiss dans le vocabulaire gastronomique. En voici les dfinitions :a. Viande en sauce : _ _ _ _ _ _ b. Plat italien : _ _ _ _ _ _ _ _ c. Omelette espagnole : _ _ _ _ _ _ _ _ d. Sandwich amricain : _ _ _ _ _ _ _ _ _e. Salade coupe en lamelles : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _f. Indien, doux ou brlant : _ _ _ _ _ g. Plat prfr d Henri IV : _ _ _ _ _ - _ _ - _ _ _h. Agneau aux lgumes : _ _ _ _ _ _ _ i. Tranches de viande blanche : _ _ _ _ _ _ _ _j. Charcuterie : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

    6 Cette fois, sans dfinition, compltez ces mots du vocabulaire marin :a. _ _ Q _ _ B _ _ f. B _ U _ E b. P _ _ _ _ R _ _ _ E g. _ _ _ T _ L _ _ c. _ _ _ B _ _ D h. _ H _ R _ d. T _ _ G _ _ E i. _ _ R _ M _ _ e. C _ _ _ T j. A _ _ _ E

    4 Dans ce tableau, dcouvrez 10 mots ayant un rapport avec la fte. Ils peuvent se lire lhorizontale, la verticale ou en diagonale, dans les deux sens. Une mme lettre peut tre utilise dans plusieurs mots.

    A I R E F A C E

    F G I K M O B V

    C U A E D A C I

    O P N P L I S V

    S O I R E E R N

    H U M I O S A O

    E R E T N A H C

    T A R E O D C E

    F

    OTO

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    Test

    Scores Test CD-Rom

    12Tout exercice visant dv

    elopper lintelligence est plus efficace sil est ludique,

    car le plaisir accrot la mmoire et lve les blocages.

    1. a- 18 C. b- A New York, de 15 min. c- 68 %.2. a- 7 min. b- 9 min. c- Avenue du Bac

    Rue des Tilleuls en semaine.3. a- 0,5, soit une demi-calorie. b- 29 %. c- 1/3. d- 0 %.

    Si vous avez plus dune erreur ou mis plus de 2 minutes pour rpondre, vous ne devez pas beaucoup aimer les chiffres. Sans doute utilisez-vous souvent vos doigts ou une calculette. Entranez-vous au calcul mental.Si vous avez rpondu correctement toutes les questions en moins de 2 min, votre score excellent prouve que vous savez jongler avec les chiffres, mme prsents en tableau. Vous devez tre un championde lorganisation.

    Les bienfaits de la convivialit Faire des mots croiss stimule lintelligence verbale et la mmoire, mais croiser les mots en groupe comme au Scrabble dveloppe en plus lintelligence sociale et favorise la communication. Tous les jeux de socit ont cet avantage et les hrones de la srie Desperate housewives, fi dles leur poker hebdomadaire,lont bien compris.

    Solutions4. Horizontalement : Feria ; Cadeau ; Soire ; Chanter. Verticalement :

    Animer ; Nol ; Chars ; Convive ; Noce. En diagonale : Agapes.5. a- Ragot. b- Osso buco. c- Tortilla. d- Hamburger. e- Chiffonnade.

    f- Curry. g- Poule-au-pot. h- Navarin. i- Escalope. j- Mortadelle.6. a- Paquebot. b- Passerelle. c- Tribord. d- Tangage.

    e- Canot. f- Boue ; g- Ecoutille. h- Phare. i- Arrimer. j- Ancre.

    Comptez 1 point par rponse exacte. Jusqu 25 points, vous ntes pas trs laise avec la langue franaise. Manque de vocabulaire ou de fluidit desprit ? Vous devez avoir un peu de mal vous exprimer oralement comme par crit.De 26 30 points, votre aisance linguistique tient peut-tre votre grande pratique des mots croiss, du Scrabble et autres jeux de mots. Cest bien la preuve que lon peut exercer son intelligence tout en samusant.

  • BibliographieDcryptez votre personnalit, Claire Gordon, d. Solar. Plus de 50 tests efficaces pour mieux connatre vos traits et votre type de person-

    nalit, complts de conseils ralistes pour vous panouir et russir votre

    vie personnelle et professionnelle.

    Votre mmoire, bien la connatre, mieux la servir, ouvrage collectif dirig par Bernard Croizile, d. Larousse. Le livre le plus complet sur la

    question avec de trs nombreux tests et exercices de mmoire.

    Mais o est donc ma mmoire ? Dcouvrir et matriser les procds mnmotechniques, Alain Lieury, d. Dunod. Un peu plus savant mais trs

    ludique, un basique crit par un professeur de psychologie cognitive,

    chercheur en psychologie exprimentale.

    Musclez votre mmoire, Marie-Jose Couchaere, Les Guides Manage-ment, esf diteur. Des conseils trs pratiques pour prendre conscience

    de ses habitudes et de ses prdispositions, et trouver les moyens de les

    optimiser, de stimuler sa mmoire et de dvelopper ses capacits de

    ractions. Avec de nombreux tests axs sur lentreprise.

    Jeux mathmatiques et vice versa, G. Dowek, J.-P. Bourguignon, J.-C. Novelli et B. Rittaud, d. Le Pommier/Cit des sciences. A la base

    des clbres nigmes et jeux de hasard que propose ce livre, les maths,

    rendues ludiques par de brillants esprits. Tels les jeux des cavaliers, du

    voyageur de commerce, du do et du do dise, etc.

    Pour le plaisir de se casser (un peu) la tte ! Louis Thpault, d. Dunod. Avec 148 problmes, puzzles, dominos, nigmes et cryptarithmes, ce

    livre dmontre que lon peut samuser avec lalgbre, la gomtrie et la

    logique, mme sans bosse des maths.

    Editeur : Johannes Werle Rdacteur en chef de a MIntresse : Olivier Carpentier

    Responsable de la rdaction des hors-srie : Agns Diricq Directeur Ventes : Bernard Michel

    Produits de marques ditoriaux Prisma Presse : Dominique Fleurmont, Franoise Kerlo, Pierre-Olivier Bonfillon,

    Brice Davin, Marilyn Chauvel Fabrication : Alexandre Zimmowitch

    Conception graphique : Christophe Roger

    Photogravure : AGRAPH, Joinville-le-pont.Impression : Imprint Couron. Dpt lgal : Mars 2007

    Diffusion NMPP - NISSN : 0220-8245.Ce livret ne peut tre vendu sparment du CD-ROM qui laccompagne. Dans le prix de vente (9,95 euros), sont compris dune part le prix du livret seul (4,38 euros TTC) et le prix du CD-Rom seul (5,57 euros TTC).

    Les articles et les textes sont issus du magazine a MIntresse n253, du hors-srie n11 et du hors-srie Extra n13

    La marque a MIntresse est la proprit de Prisma Presse. La rdaction nest pas responsable des textes et des photos publis qui engagent la seule responsabilit de leurs auteurs. Toute reproduction de textes, pho-tos, dessins ou logos publis dans ce livret est rigoureusement interdite sans accord crit de lditeur. Les documents reus ne sont pas rendus et leur envoi implique laccord de leur auteur pour leur libre publication.

    Livret a MIntresse: 2007, Prisma Presse