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INTEGRATION DE LA BIODIVERSITE D'EAU DOUCE DANS LE PROCESSUS DE
DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE :
MOBILISATION DE L'INFORMATION ET SITES DE DEMONSTRATION
Projet de démonstration Bassin du fleuve Gambie
Par
Dr. Fatimata Niang Diop
Septembre 2010
Module de formation
des formateurs
Sur
Le suivi de la
flore et de la
végétation
aquatiques
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INTEGRATION DE LA BIODIVERSITE D'EAU DOUCE DANS LE
PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE :
MOBILISATION DE L'INFORMATION ET SITES DE DEMONSTRATION
Projet de démonstration Bassin du fleuve Gambie
Module de formation des formateurs
Sur
Le suivi de la flore et de la végétation
aquatiques
Wetlands International Afrique
Rue 111, Zone B, Villa No 39B BP 25581 DAKAR-FANN
TEL. : (+221) 33 869 16 81 FAX : (221) 33 825 12 92 EMAIL : [email protected]
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SOMMAIRE Introduction ........................................................................................................................................................................ 4
Cours 1. Introduction au plan de suivi ........................................................................................................................... 11
1.1. Pourquoi un suivi de la flore et de la végétation ............................................................................................... 11
1.2. Rôle des communautés végétales dans le suivi des écosystèmes ........................................................ 12
Cours 2. GENERALITES SUR LES PLANTES AQUATIQUES ............................................................................................... 13
2.1. Ecologie végétale des milieux aquatiques ......................................................................................................... 13
2.2. Morphologie et biologie des plantes aquatiques ............................................................................................... 14
2.3. Structure d’une formation végétale ................................................................................................................... 16
2.3. Principaux types de plantes aquatiques ............................................................................................................. 16
Cours 3. PRINCIPAUX ECOSYSTEMES AQUATIQUES ET SITES D’ETUDE ......................................................................... 18
Cours 4. TERMINOLOGIE ET RECONNAISSANCE DES PLANTES AQUATIQUES ............................................................... 22
4.1. Terminologie ................................................................................................................................................... 22
3.2. Illustrations de quelques plantes aquatiques ............................................................................................. 25
Cours 5. METHODE DE SUIVI DE LA FLORE ET DE LA VEGETATION AQUATIQUES ........................................................ 30
5.1. Phase préparatoire ............................................................................................................................................ 30
5.2. Moyens matériels ............................................................................................................................................... 31
5.3. Méthode de collecte : technique des transects et des relevés phytosociologiques ........................................... 31
5.4. Analyse des données .......................................................................................................................................... 38
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..................................................................................................................................... 45
ANNEXES ........................................................................................................................................................................... 46
Annexe 1. Fiche de relevé .............................................................................................................................................. 46
Annexe 2 : Liste floristique des eaux douces du bassin de la Gambie ........................................................................... 48
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INTRODUCTION
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Intégration de la biodiversité des eaux
douces dans le processus de développement en Afrique : mobilisation de l'information et
site de démonstration», Wetlands International a mis en œuvre un certain nombre
d’activités afin d’assurer une prise en compte effective et une utilisation des données
relatives à la biodiversité dans les prises de décision et la mise en œuvre des actions de
développement au niveau du continent. La première phase consacrée à l’évaluation
régionale du statut de conservation de la biodiversité des eaux douces a montré que les
espèces d’eau douce sont extrêmement menacées. En outre, la gestion des ressources
en eau doit tenir compte des exigences des espèces d’eau douce. Cette approche est au
cœur du concept des débits environnementaux, qui vise à garantir qu’il y ait suffisamment
d’eau pour satisfaire les besoins environnementaux, économiques et sociaux. Après la
première phase, la deuxième phase est axée sur une étude de cas sur le bassin du fleuve
Gambie pour une meilleure prise en compte de la biodiversité dans les projets
d’aménagement. Dans ce cadre, un plan de monitoring en rapport avec le projet de
construction du barrage de Sambagalou a été élaboré et devrait permettre de documenter
les changements qui pourraient se produire dans les habitats. Ceci grâce à un suivi de la
dynamique des espèces et des habitats qui devraient permettre de relever d’éventuelles
modifications négatives et par la suite de prendre les mesures nécessaires. Différents
groupes taxinomiques feront l’objet du suivi. Dans le cadre de ce document, on se
focalisera sur l’élaboration d’une méthode de suivi des plantes aquatiques. Ces dernières
sont généralement étudiées grâce à diverses méthodes. L’étude de la flore et de la
végétation aquatiques se fonde généralement sur les méthodes phytosociologiques
basées sur l’utilisation des transects et des relevés phytosociologiques. La phytosociologie
ou la science des groupements végétaux permet la description et la compréhension de la
végétation, l’organisation dans l’espace et dans le temps, sur les plans quantitatif et
qualitatif des espèces végétales qui la constituent (Rameau, 1987). La phytosociologie
repose sur le postulat que l’espèce végétale et mieux encore l’association végétale sont
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considérées comme les meilleurs intégrateurs de tous les facteurs écologiques
responsables de la répartition de la végétation (Beguin et al., 1979). La végétation est
ainsi considérée comme le reflet des conditions stationnelles (Beguin et al., 1979 ;
Rameau, 1987). L’utilisation des transects permet de décrire la zonation de la végétation.
Les relevés phytosociologiques permettront de collecter des données quantitatives.
L’utilisation de relevés suppose un échantillonnage orienté qui demande quelques
pratiques et précautions élémentaires (Guinochet, 1955).
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BUT ET OBJECTIFS DU MODULE
Ce module est destiné aux agents des
services techniques étatiques, des ONG et
des communautés locales du bassin du fleuve
Gambie pour mettre en œuvre de façon
pratique le plan de suivi préliminaire de la
biodiversité des eaux douces du bassin de la
Gambie. Il propose ainsi une méthodologie
précise et opérationnelle pour assurer un suivi
de l’état et de la dynamique des plantes d’eau
douce. La réalisation d’un tel cours suppose
des choix justifiés qui devront être
éventuellement ajustés sur le terrain.
A terme, ce cours permettra de :
- connaître des notions générales liées á
l’écologie des plantes
- reconnaitre les plantes aquatiques les plus
communes du bassin du fleuve Gambie
- assimiler une méthode d’étude et de suivi de
la flore et de la végétation aquatiques
Photo1 : Atelier Wetlands (Simenti, 2009)
Photo 2 : Fleuve Gambie (Wetlands, 2009)
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CONTENU DU MODULE
Il comporte différents chapitres présentés
sous forme de cours.
Le cours 1 donne une introduction au plan
de suivi.
Le cours 2 présente les généralités sur les
plantes aquatiques.
Le cours 3 donne la définition de certains
termes fréquemment rencontrés dans le
domaine de l’analyse de la flore et de la
végétation aquatiques. Il présente aussi des
illustrations de quelques plantes aquatiques
dans le but de faciliter leur reconnaissance.
Le cours 4 fait une présentation sommaire
de la flore et de la végétation du bassin du
fleuve Gambie et des sites où le suivi doit
être effectué.
Le cours 5 décrit la méthode qui doit être
utilisée pour le suivi de la flore et de la
végétation aquatiques du bassin du fleuve
Gambie. Ce cinquième cours est aussi axé
sur l’analyse des données collectées. Photo 4 : visite du site de Sambagalou (Wetlands, 2009)
Photo 3 : Fleuve Gambie (Wetlands, 2009)
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DEROULEMENT DU COURS
Le déroulement des cours 1, 2 et 3 sera basé sur des explications relatives au plan de
suivi et aux écosystèmes aquatiques en insistant sur la flore et la végétation aquatiques
mais aussi sur les écosystèmes du bassin du fleuve Gambie. Dans le dernier cas,
décrire les grands types de végétation des écosystèmes aquatiques du bassin du fleuve
Gambie et faire une présentation des sites où le suivi doit être effectué en insistant sur
la liste des plantes qui y sont rencontrées. La procédure consiste d’abord à écouter le
point de vue des participants par rapport à certaines questions liées aux chapitres
concernés. Ensuite, le facilitateur fera une synthèse et déroulera sous forme de
diapositives les principaux points des chapitres. A la fin un support du cours doit être
remis aux participants.
9 heures de cours seront nécessaires pour les cours 1, 2 et 3 à raison de trois heures
chacun.
Pour le cours 4 : il s’agit de partager avec les participants quelques notions
couramment rencontrées dans le domaine de l’étude des plantes aquatiques. Ensuite le
facilitateur doit procéder à une visualisation d’images de quelques plantes aquatiques
communes que l’on rencontre dans le bassin du fleuve Gambie. Ce cours 4 sera
déroulé en 3 heures.
Le cours 5 est le cours le plus important, le facilitateur insistera autant que possible sur
les différents points du cours. Il devra procéder à des explications claires, échanger
avec les participants et poser des questions pour vérifier la compréhension des
participants. Ce cours sera déroulé en 12 heures (2hx6 ou 3hx4).
A la fin de la formation et avant la collecte effective des données, il est important
d’organiser une mission de terrain pour tester l’opérationnalité de la méthode et
d’apporter au besoin les ajustements nécessaires.
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BESOINS POUR LA FORMATION
Ressources humaines :
- 1 facilitateur (spécialiste devant assurer la formation)
- Des responsables de la conservation des écosystèmes dans les pays qui
partagent le bassin du fleuve Gambie
Besoins en matériel
- Salle (devant accueillir la formation)
- Support du cours (format power point)
- Copies du cours complet
- Vidéo projecteur
- Un tableau et des écritoires
- Carnets, stylos, crayons, gommes
Ressources financières
- Honoraires facilitateurs
- Perdiem participants
- Autres dépenses liées á l’organisation
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RESULTATS ATTENDUS
Les principaux résultats attendus du développement de ce module concernent la
formation de techniciens et la mise à disposition d’une méthode de suivi de la flore et de
la végétation aquatiques. En effet, les participants à la formation auront une
compréhension beaucoup plus claire de la flore et de la végétation aquatiques. Ils
maitriseront aussi une méthode de suivi de la flore et de la végétation aquatiques qu’ils
pourront partager avec les techniciens qui devront assurer le suivi.
Wetlands International sera doté d’une méthode de suivi de la flore et de la végétation
aquatiques.
Photo 5 : visite du site de Sambagalou (Wetlands, 2009)
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COURS 1. INTRODUCTION AU PLAN DE SUIVI
1.1. POURQUOI UN SUIVI DE LA FLORE ET DE LA VEGETATION
Le bassin du fleuve Gambie est caractérisé par une diversité de ses habitats (estuaire,
marais, marécages, vasières, etc) qui abritent un très grand nombre d’espèces. En
perspectives du barrage de Sambagalou, Wetlands International Afrique appuyé par
l’UICN-Species Survival Commission a élaboré un plan de suivi de la biodiversité des
écosystèmes d'eau douce dans le bassin du fleuve Gambie. Ce suivi permettrait de
documenter les changements qui pourraient se produire avec la mise en place du barrage
qui certainement va entrainer des modifications relatives profondes dans l’écosystème.
Ces modifications peuvent être perçues à travers notamment les communautés végétales
et grâce à une collecte régulière de données sur les espèces et leurs habitats. Dans le cas
des communautés végétales, certaines appelées « espèces clés » sont essentielles au
maintien d’une ou de plusieurs communautés. Une espèce clé peut être ainsi considérée
comme une espèce dont la perte ou la suppression peut entrainer une forte modification
dans l’écosystème. Par exemple pour les espèces végétales, les espèces qui assurent
l’alimentation de certaines espèces animales constituent des espèces clés. L’importance
des espèces clés s’apprécient non pas par l’importance des effectifs de leur population
mais par l’action qu’elles exercent pour le maintien d’une communauté donnée. Leur
disparition entraine des changements majeurs dans le fonctionnement même de
l’écosystème.
En biologie de la conservation, on utilise le terme d’espèces bio-indicateurs qui sont des
espèces dont la présence ou la fluctuation de leur population reflètent des modifications
du milieu ou des communautés des autres espèces. Ces espèces peuvent agir comme
des indicateurs biologiques ou bio-indicateurs et permet de déterminer l’état de
l’écosystème.
L'état des populations des espèces doit être contrôlé sur le terrain à intervalles réguliers
car pouvant révéler d’éventuelles modifications négatives au sein des populations ou dans
leur environnement. Ce qui permettrait de réagir sans délai et de prendre les mesures
nécessaires
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1.2. ROLE DES COMMUNAUTES VEGETALES DANS LE SUIVI DES ECOSYSTEMES
Les plantes aquatiques revêtent une importance vitale pour les hommes et pour les
animaux. Elles jouent également un rôle écologique important à travers les processus
écologiques d’oxygénation et de purification de l’eau et aussi dans le maintien de
l’équilibre de l’écosystème. Un écosystème est une unité dynamique composée entre
autres de diverses espèces qui interagissent entre elles mais aussi entre elles et le milieu.
Ces espèces jouent aussi un rôle très important dans le maintien de l’équilibre des
habitats. Parmi ces espèces, certaines appelées « espèces clés » sont indispensables à la
survie d’une ou de plusieurs autres espèces à travers l’action qu’elles exercent pour le
maintien de ces espèces. Dans le cas des communautés végétales, les espèces qui
assurent par exemple l’alimentation de certaines espèces animales constituent des
espèces clés. D’autres espèces servent d’abris, de nichoir et de lieu de ponte à de
nombreuses espèces animales. Leur disparition entraine des changements majeurs dans
le fonctionnement de l’écosystème.
Par ailleurs, en biologie de la conservation, on utilise le terme d’espèces bio-indicateurs
qui sont des espèces dont la présence ou la fluctuation de leur population reflètent des
modifications du milieu ou des communautés des autres espèces. Par exemple la
prolifération de certaines algues indique l’existence d’une pollution organique.
Photo 6 : Communauté végétale aquatique (ISE, 2009)
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COURS 2. GENERALITES SUR LES PLANTES AQUATIQUES
2.1. ECOLOGIE VEGETALE DES MILIEUX AQUATIQUES
La végétation des milieux aquatiques s’organise en groupements végétaux dans lesquels
cohabitent des espèces qui y trouvent des conditions favorables ; les facteurs écologiques
prépondérants ne sont pas les mêmes pour toutes les espèces réunies, le groupement
végétal résulte en quelque sorte de la juxtaposition de groupes d’espèces liés chacun à la
variation de certaines données écologiques. Des facteurs comme la permanence et la
profondeur de l’eau, ses caractéristiques chimiques (teneur en sels et pH surtout) peuvent
être considérés comme essentiels quant à leur influence sur la végétation ; dans la
mesure où ils résultent eux-mêmes du jeu de nombreux éléments édaphiques,
climatologiques et même biologiques, la différenciation de la végétation intègre de façon
complexe et précise les variations des facteurs essentiels de I‘écologie générale. Voyons
brièvement quelques aspects de la végétation dans divers types de biotopes. Les eaux un
peu saumâtres sont surtout localisées aux lagunes dépendant du littoral, en arrière des
mangroves ; des groupements submergés à Najas ou Potamogeton se trouvent dans les
eaux libres tandis qu’à leur périphérie des prairies à Diplachne ou Paspalum vaginatum
subissent une inondation saisonnière plus ou moins prolongée. Les eaux douces à charge
en sels totaux relativement importante correspondent généralement à des milieux
eutrophes, étant donné leur équilibre chimique. Si la profondeur est suffisante, les
Ceratophyllum forment un groupement flottant ; les Nyrnphaea dessinent une ceinture en
eau moins profonde, elle-même entourée d’une zone à Typha, encore moins profonde ;
divers types de végétation peuvent occuper ces marges faiblement mais constamment (ou
presque) inondées : à Cyperus papyrus ou à Cladium par exemple. Si la variation annuelle
du niveau de l’eau est plus grande, on trouvera des « bourgoutières » (à Echinochloa
stagnina) pouvant passer à des rizières spontanées. La végétation de ces groupements
de faible profondeur peut présenter des variantes flottantes, grâce auxquelles elle tend à
coloniser les eaux plus profondes ; la prairie de Bourgou s’élève avec le niveau de l’ eau,
formant un enchevêtrement lâche de tiges flottantes plus ou moins amarrées au sol ; de
nombreuses espèces de bordure, appartenant à la papyraie ou la typhaie, par exemple,
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allongent des tiges flottantes au-dessus des eaux plus profondes, et étendent leur
groupement aux dépens de la zone à Nymphaea. Dans certains cas, la végétation
flottante de ces marges prend un développement considérable, des lambeaux peuvent se
détacher, se déchirer, tandis que les tiges flottantes entremêlées de racines forment un
feutrage dense, suffisamment cohérent pour que des débris végétaux y demeurent
accrochés, et que des graines puissent y germer : c’est donc un véritable substrat,
constitué par la végétation vivante, qui s’édifie ; les plantes, enracinées sur elles-mêmes
peu au-dessous de la surface, ont réellement une écologie de zone périphérique peu
profonde, mais inondée en permanence. Lorsque les milieux marginaux occupent ainsi
des surfaces considérables, c’est au détriment des groupements végétaux d’eau profonde
dont les espèces sont éliminées dès que la surface n’est plus libre. Pour des raisons
multiples, comme leur action sur la biologie des eaux profondes ou sur la sédimentation,
les milieux de bordure tiennent une place souvent prépondérante dans la dynamique des
biocénoses aquatiques.
Les eaux peu chargées en sels, plus ou moins acides et que l’on peut qualifier
d’oligotrophes, peuvent héberger par exemple des espèces spéciales de Najas, ou de
Nymphaea si la profondeur n’est pas trop grande ; sur les marges à niveau peu variable,
se trouve Pycreus mundtii, qui peut s’étendre sur l’eau en radeaux. Les mares rocheuses,
temporaires ou non, présentent une végétation riche et variée ; citons pour mémoire les
mares fugaces de bowé, à petites Utriculaires et Eriocaulon, les mares à niveau variable
mais permanentes ou presque, à Riz sauvages, les mares de savane, alimentées en
saison sèche par des suintements, riches en Cypéracées. La végétation des eaux
courantes est moins riche peut-être, moins diversifiée que celle des eaux calmes, qu’elles
soient dormantes ou non, permanentes ou non. Seules les Podostémacées se trouvent
dans les cascades, sur les rochers fortement battus ; dans les ruisseaux à courant vif, le
substrat surtout définira la présence (ou la possibilité) soit de Utricularia rigida ou Bolbitis
heudelotii, soit encore de Crinum natans ou Eriocaulon latifolium. Les ruisseaux à Rotala
ou Limnophila par exemple ont un courant plus calme, et l’écoulement du flot est
résolument lent si la surface porte des espèces flottantes telles que Ceratopleris, Pistia,
Azolla.
2.2. MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE DES PLANTES AQUATIQUES
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Dans le cadre de ce travail, nous nous intéressons aux « plantes supérieures » c’est à dire
les Fougères et les plantes à fleurs. Ce sont des organismes chlorophylliens, donc
capables d’assimiler le gaz carbonique et de produire de l’oxygène ; leurs diverses parties
sont différenciées d’une part en organes spécialisés, d’autre part en tissus particuliers
parmi lesquels il faut citer les conducteurs de la sève (vaisseaux entre autres).
Chez les Fougères (figure 1), les feuilles et les racines sont portées par une tige plus ou
moins courte ; elles ne fleurissent pas mais produisent des fructifications (sur des feuilles
ou directement sur la tige) qui contiennent des spores ; après dissémination, celles-ci
donnent naissance à des plantes minuscules, éphémères, qui portent des organes
sexuels microscopiques : après fécondation, ils produisent de jeunes fougères.
Les plantes à fleurs comportent typiquement des racines, des feuilles, des tiges et des
fleurs. Les fleurs sont le siège de la reproduction sexuée de la plante : on y trouve des
étamines qui produisent du pollen (organes mâles), et un pistil qui contient des ovules
(organe femelle). Certaines plantes ont des fleurs bisexuées, chez d’autres les fleurs
mâles et femelles sont distinctes. Le pollen se disperse, et va féconder les organes
femelles : chaque ovule fécondé deviendra une graine, et le pistil un fruit ; les graines
donneront ultérieurement de jeunes plantes.
Figure 1 : Illustrations de quelques fougères
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2.3. STRUCTURE D’UNE FORMATION VEGETALE
Une formation végétale présente une structure qui lui donne sa physionomie particulière.
C’est ainsi que les organes aériens des plantes sont généralement disposés de façon
ordonnée. Cet ordre est la manifestation d’une structure dans l’espace. La structure
verticale ou stratification de la végétation : les feuilles des différentes espèces végétales
sont souvent disposées en plusieurs étages plus ou moins individualisés. Quatre strate de
végétation sont éventuellement distinguées : une strate arborescente, constituée par les
cimes des grands arbres, une strate arbustive plus basse formée par les feuilles des
arbustes, une strate herbacée qui ne s’élève pas á plus de 50 cm au dessus du sol et
enfin une strate muscinale á laquelle participent les bryophytes hauts de quelques
centimètres á peine. Cependant, le nombre de strates varie d’une formation végétale à
l’autre.
2.3. PRINCIPAUX TYPES DE PLANTES AQUATIQUES
Les plantes aquatiques sont des plantes adaptées à la vie dans l’eau. Parmi ces plantes,
on retrouve principalement les plantes microscopiques ou phytoplancton qui s’opposent
aux macrophytes ou plantes de grande taille visibles à l’œil nu. Ces plantes aquatiques se
rencontrent dans les milieux marin et d’eau douce, que ce soit les eaux stagnantes (lac,
étang, mare, marais) ou eaux courantes (fleuve, rivière ruisseau, canaux). Ce cours ne
traitera que des plantes d’eau douce. En fonction des exigences vis-à-vis de l’eau il
convient de distinguer différents types de plantes aquatiques mais la notion de plante
aquatique est difficile à délimiter. On y retrouve tous les intermédiaires allant des plantes
strictement submergées et celles qui subissent quelques brèves semaines d’inondation
saisonnière. Cependant, les plantes aquatiques peuvent être subdivisées en deux grands
groupes : les hydrophytes et les hélophytes (Figure 2). Les hydrophytes sont des plantes
qui ont tout leur appareil végétatif dans l’eau ou à la surface de l’eau. On peut y distinguer
trois groupes :
Les hydrophytes flottants libres: la laitue d’eau (Pistia stratiotes) et la jacinthe d’eau
(Eichhornia crassipes)
Les hydrophytes fixés à feuilles flottants: ce sont des plantes fixées dont les limbes
flottent à la, surface de l’eau. En période de floraison, les fleurs émergent de l’eau
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et sont portées par un pédoncule qui peut atteindre 20 cm de hauteur. Exemple :
Nymphaea lotus.
Les plantes émergées ou hélophytes par contre, ont une partie de leur appareil
végétatif et reproducteur aérien tout en développant un système racinaire dans un
substrat vaseux gorgé d’eau. Exemple Typha australis.
Par ailleurs, il existe des plantes de terre ferme qui sont susceptibles de survivre tant bien
que mal à une submersion temporaire. Ce sont des plantes dites plantes aquatiques
accidentelles ou occasionnelles.
Figure 2 : Principaux types de plantes aquatiques
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COURS 3. PRINCIPAUX ECOSYSTEMES AQUATIQUES ET SITES D’ETUDE
Suivant les trois principaux biefs (gambien, guinéen et sénégalais), on
retrouve dans le bassin du fleuve Gambie un ensemble d’écosystèmes
relativement diversifiés constitués principalement des galeries forestières et
des forêts classées de la Guinée, du complexe Niokolo Koba/Badiar et des
marais d’eau douce et plaines inondables de la Gambie. Ces écosystèmes sont
marqués par la présence de nombreuses espèces végétales.
La partie gambienne du fleuve est située dans le domaine estuarien. La partie supérieure
de cet estuaire est influencée par les marais d’eau douce qui forment ainsi des plaines
d’inondation. Ces plaines d’inondations sont marquées par la présence de galeries
forestières et diverses prairies où se retrouvent des espèces comme Anodelphia
afzeliana, Vetivera nigritana, Eragrostris atrovirens, Panicum sp. avec des peuplements
extensifs de Paspalum, Setaria et Andropogon sur les bords des zones inondables. Dans
ce bief gambien, trois sites ont été identifiés dans les écosystèmes d’eau douce mais il a
été proposé d’intégrer d’autres écosystèmes d’eau saumâtre á salée du fait de l’influence
probable du barrage sur eux. Ainsi les sites qui seront suivis sont :
« Lower-River ecological site » : zone de reproduction de poissons et premier site
Ramsar de la Gambie.
« Central-River region » : Zone de réserve (lamantin)
« Upper-River ecology » : région montagneuse arrosée par l’eau du Fouta Djallon.
“Baobalon wetland Reserve”
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Photo 7 : Fleuve Gambie (UICN, 2005)
Dans le bief guinéen on retrouve le complexe du Niokolo-Badiar, la forêt de Ndama, les
forêts classées de Gambie-Kabela et la forêt de Bakoun, sur le bassin du Bafing. En
Guinée, les sites choisis sont :
Site à Thiéwiré dans la Commune Rurale de Développement (CRD) de Lébékéré ;
Site à Parabanta dans la Commune Rurale de Développement (CRD) de Balaki ;
Site à Kounsi dans la Commune Rurale de Développement (CRD) de Balaki
Site dans le District de Pakaya dans la Commune urbaine de Mali site d’accueil
La portion sénégalaise du bassin est marquée par de vastes zones marécageuses
saisonnièrement inondées par les eaux pluviales et recouvertes par des formations
herbeuses aquatiques ou semi aquatiques. Dans ce bief, les principaux sites á suivre sont
localisés dans le Parc National du Niokolo Koba. Le Parc National du Niokolo Koba est
traversé par le fleuve Gambie du Sud-Est vers le Nord-Ouest et reçoit deux grands
affluents : le Koulountou et le Niokolo Koba. A ces eaux de surface, s’ajoutent de
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nombreux mares et marigots temporaires et pérennes. Les sites sont situés à Bara, au
Gué de Damantan, aux points de confluence Gambie-Niokolo et Gambie-Niériko, aux
mares de Simenti, kountadala, Wouring, Oudassi, banthantity, Padan et dans le site de
Sambagalou.
Figure 3 : Carte du parc National du Niokolo Koba (OMVG, 2005)
Dans ces sites, les principaux types de végétation sont des forêts galeries et des prairies
marécageuses. Les forêts galeries situées le long des cours d’eau sont caractérisées par
une flore relativement diversifiée avec des espèces telles que le Borassus aethiopum et
de nombreuses épiphytes et lianes. Les prairies, situées dans les dépressions
marécageuses et les mares, renferment une diversité de plantes aquatiques et semi
aquatiques. On y rencontre de espèces herbacées semi aquatiques telles que Vetivera
nigritana, Rytachne triaristata, Commelina difusa et Melastromastrum capitatum.
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Les zones marécageuses (étangs et mares) se rencontrent dans le secteur allant de
Simenti à Gouloumbou. Ce sont des zones généralement inondées pendant la saison des
pluies. Elles sont envahies par une végétation aquatique qui forme parfois de vastes
prairies marécageuses. Durant la saison sèche, ces zones humides régressent
progressivement pour former des mares dans les zones les plus basses.
Ces zones abritent une flore relativement diversifiée avec des espèces du genre
Arundinella nepalensis, Eichhornia natans, Eriochrysis brachypogon, Nymphoides indica,
Oryza barthii, Ottelia ulvifolia, Potamogeton nodosus et Vetivera nigritana. D’autres
espèces comme Sacciolepis, Echinochloa, Setaria, Leersia, panicum et Acroceras y sont
également présentes. Dans la mare de Simenti, deux espèces ligneuses semi aquatiques
Mytragina inermis et Mimosa pigra forment des fourrés presque impénétrables avec
Mytragina inermis qui occupent les bords de la mare, Mimosa pigra plus à l’intérieur et
Vetivera nigritana y forment de vastes prairies. Aeschynomene afraspera, Aeschynomene
crassicaulis, Echinochloa colona, heliotropium indicum, Ipomea aquatica, Ludwigia
adcendens, Stylosanthes erecta et Vetivera nigritana se retrouvent également à l’intérieur
de ces mares. Dans la mare de Kountadala, Mimosa pigra forme des peuplements
presque purs et occupe environ 90% de sa superficie de la mare ( ISE, 2009). D’autres
espèces aquatiques notamment Aeschynomene afraspera, Aeschynomene crassicaulis,
heliotropium indicum, Ludwigia adscendens se retrouvent à l’intérieur de la mare.
Photo 8 : Fleuve Gambie (UICN, 2005)
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COURS 4. TERMINOLOGIE ET RECONNAISSANCE DES PLANTES AQUATIQUES
4.1. TERMINOLOGIE
o Hélophytes : Ce sont des plantes qui croissent au bord des eaux, enracinées dans
le fond. Leur base est submergée tandis que les organes assimilateurs sont, du
moins partiellement portés au dessus du plan d’eau. Exemples : le roseau commun
(Phragmites australis), les massettes (Typha sp.)
o Hydrophytes : Ce sont les plantes aquatiques
o Macrophytes : Plantes aquatiques visibles à l’œil nu par opposition au
phytoplancton
o Phytoplancton : il est constitué de végétaux microscopiques flottant dans l’eau.
Exemples : de nombreuses algues
o Flore : la flore d'une région donnée est la liste des espèces de plantes que l'on
trouve dans cette région. Ce catalogue peut différer considérablement d'un lieu
géographique à un autre, soumis pourtant tous les deux aux mêmes conditions de
milieu.
o Végétation : c’est la structure des peuplements végétaux
o Formations végétales : les formations végétales renvoient à la structure des
peuplements végétaux. Elles sont souvent décrites par les pourcentages de
recouvrement des différents types qui les composent (herbacées, ligneux …).
o Les types biologiques qualifient les différentes formes et architectures végétales
en fonction de leur stratégie d'adaptation au milieu où elles vivent. Arbres, arbustes,
buissons, herbes vivaces, herbes annuelles, plantes en rosette, plantes à bulbes ou
à rhizomes, plantes aquatiques constituent différents types biologiques
o Tableau phytosociologique: Le tableau brut contient les relevés tels qu’ils ont été
saisis sur le terrain. Le tableau synthétique regroupe tous les relevés d’un type
déterminé de végétation et ordonnés de manière à souligner les espèces
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caractéristiques de l’association, les espèces différentielles, les espèces
compagnes et les groupes écologiques.
o Les groupements végétaux désignent les combinaisons d'espèces végétales que
l'on trouve en un lieu sans préjuger de leur statut. Il existe schématiquement deux
types d'approches pour décrire les groupements végétaux.
o Les associations végétales : Ce sont des catégories de groupements végétaux
ayant des caractères floristiques et sociologiques communs. La notion d'association
repose sur l'idée que les espèces végétales ne se regroupent pas au hasard, mais
en fonction d'affinités en rapport avec les conditions de milieu. La phytosociologie,
ou sociologie des plantes, est la science du classement des associations (comme
la systématique est celle du classement des espèces).
BRAUN-BLANQUET, 1928 : « L’association végétale est un groupement végétal plus
ou moins stable et en équilibre avec le milieu ambiant, caractérisé par une
composition floristique déterminée dans laquelle certains éléments exclusifs ou à
peu près, les espèces caractéristiques, révèlent par leur présence une écologie
particulière et autonome. » Dans une association, il y a donc des espèces
apatrides, ou compagnes, et des espèces caractéristiques, indicatrices du milieu.
o Les groupes écologiques : Ce sont des groupes d'espèces ayant les mêmes
exigences de milieu. Le suivi de la représentation des espèces d’un ou plusieurs
groupes donnés permet d’avoir des indications sur la modification des conditions
de milieu (ex : augmentation des espèces suite à la fertilisation).
o La dynamique de la végétation : c’est l’étude des changements de la végétation
avec le temps. Elle va de périodes très courtes comme les modifications
saisonnières à des périodes beaucoup plus longues qui remontent dans l’histoire
de la végétation.
o Espèces Caractéristiques : Espèces plus ou moins localisées dans une
association, qui permettent de la caractériser floristiquement, qu’elles y soient
exclusives, régionales ou locales, fréquentes ou non.
o Compagnes : Espèces présentes dans les relevés, mais non liées particulièrement
à une association déterminée.
Module Plantes Page 24
o Recouvrement : Surface de projection verticale de l’appareil aérien du végétal
(couronne, cime), ou de la végétation (canopée) au sol, ou proportion, ou
pourcentage, de cette surface par rapport à la surface totale inventoriée.
o Abondance : le nombre total d’individus de chaque espèce dans l'échantillon total.
o Recouvrement : l'aire occupée par les individus d'une espèce. On l’estime à partir
de la projection sur le sol de la couverture foliaire
o Densité : le nombre d’individus appartenant à une espèce par unité de surface.
o Densité relative : la densité d’une espèce par rapport à la densité de toutes les
espèces.
o Dominance : l'aire occupée (en utilisant le recouvrement) par une espèce dans un
peuplement, par unité de surface.
o Dominance relative : l'aire occupée par une espèce, en utilisant le recouvrement,
par rapport à l'aire occupée par toutes les espèces
o Fréquence : la distribution d’une espèce dans un peuplement, c’est-à-dire le
pourcentage des quadrats dans l'échantillon, où l’on retrouve des individus d'une
espèce.
o Fréquence relative : la distribution d’une espèce par rapport à la distribution de
toutes les espèces dans l'échantillon
o Valeur d’importance (VI) : c’est un indice composé de la densité relative, de la
dominance relative et de la fréquence relative qui situe le rôle structural d’une
espèce dans un peuplement. La valeur d’importance est aussi utilisée pour
comparer les peuplements entre eux, en matière de composition en espèce et de
structure du peuplement.
Valeur d’Importance = densité relative + dominance relative + fréquence
relative
Module Plantes Page 25
3.2. ILLUSTRATIONS DE QUELQUES PLANTES AQUATIQUES
Les plantes doivent être correctement identifiées selon leur espèce. Lorsque vous êtes sur
le terrain, ayez toujours en main un manuel pour l’identification des plantes et la liste
préliminaire des espèces de la zone d’étude. Pour faciliter cette identification sur le terrain,
quelques illustrations sont faites ici pour présenter les espèces qui sont fréquemment
rencontrées. Même les experts les plus chevronnés font des erreurs d'identification. Si
vous avez quelque doute que ce soit, prélevez un spécimen pour qu’il soit identifié plus
tard.
Famille : Araceae
Genre : Pistia
Espèce : stratiotes
Description : Herbe en rosette flottant librement à la surface et assez semblable à une salade.
Des racines finement ramifiées plongent dans l’eau. Feuilles vert amande, poilues, sessiles,
largement ovales. Inflorescence minuscule
Ecologie : Eaux calmes permanentes ou non, milieux eutrophes. La plante peut entièrement
couvrir des étendues d’eau et devenir ainsi nuisible.
hé l f ill
Photo 9 : Pistia straiotes
Module Plantes Page 26
Famille : Nympheaceae
Genre : Nymphaea
Espèce : lotus
Description : Herbe à souche charnue
enracinée ; feuilles en rosette à limbe
flottant ; fleurs blanches portées par un long
pédicelle. Le fruit murit sous l’eau et contient
de nombreuses graines.
Famille :Typhaceae
Genre : Typha
Espèce : domingensis
Description : Herbes robustes à longues feuilles
linéaires, épaisse dressées, Epis bruns ; fleurs
petites densément serrées.
Ecologie : Eaux permanentes moyennement
profondes parfois légèrement saumâtres :
mares. Lacs, grandes étendues d’eau. La plante
peut participer aux radeaux flottants herbeux
sur les eaux profondes.
Photo 10 : Nymphaea lotus
Photo 11 : Vue d’une mare couverte de nénuphars
Photo 12 : Typha australis (ISE, 2008)
Module Plantes Page 27
Famille :Pontederiaceae
Genre : Eichhornia
Espèce : crassipes
Nom commun : Jacinthe d’eau
Description : herbe en rosette flottant, librement à la surface de l’eau : des racines finement ramifiées rose mauve, plongent dans l’eau. Feuilles à pétioles renflés et limbes ovales, coriaces. Fleurs larges de 2 à 3 cm.
Ecologie : Espèce américaine qui tend à se naturaliser dans certaines régions d’Afrique. Elle se répand dans les pays tropicaux où elle est souvent nuisible. Elle forme des populations flottantes très denses. Elle est parfois cultivée comme plante ornementale.
Photo 13 : Vue d’une mare couverte de nénuphars entourée de Typha australis
Module Plantes Page 28
Famille : Ceratophyllaceae
Genre : Ceratophyllum
Espèce : demersum
Description : herbes cassantes rameuses, submergées sans racines, flottant librement. Feuilles verticellées, fourchues, denticulées au sommet. Fruit épineux long de 5 mm environ, contenant une seule graine,
Habitat : Eaux calmes, profondes, permanentes. La plante ne supporte pas l’exondation.
Famille : Potamogetonaceae
Genre : Potamogeton
Espèce : sp
Description : Tiges feuillées, submergées, parfois
très longues, souples. Feuilles submergées
membraneuses, translucides.
Habitat : Eaux profondes permanentes, lacs,
ruisseaux calmes.
Famille : Poaceae
Genre : Vetivera
Espèce : nigritana
Nom commun : Vetiver
Description : herbe puissante en fortes touffes ;
tiges dressées atteignant 3 m. Feuilles à limbe très
long pouvant atteindre 1 m.
Ecologie : Zones inondables
Photo 15 : Ceratophyllum demersum
Photo 16 : Potamogeton sp
Photo 17 : Vetivera nigritana
Module Plantes Page 29
Famille : salviniaceae
Genre : Salvinia
Espèce : sp
Fougère aquatique originaire du Brésil flottant
librement à la surface de l’eau. Tiges
horizontales portant des feuilles opposées,
émergées couvertes de poils.
Elle a une forte capacité de multiplication et est
capable de recouvrir tout le plan d’eau il a été
le cas dans le fleuve Sénégal.
Photo 18 : Mimosa pigra
Photo 19 : Salvinia sp
Famille :Mimosaceae
Genre : Mimosa
Espèce : pigra
Description : Arbuste plus ou moins
sarmenteux, touffu et très épineux, à tiges
dressées, à feuilles sensitives se refermant au
toucher.
Habitat : Espèce formant des fourrés
impénétrables le long des rivières et en
bordure des bas‐fonds inondables
Module Plantes Page 30
COURS 5. METHODE DE SUIVI DE LA FLORE ET DE LA VEGETATION AQUATIQUES
5.1. PHASE PREPARATOIRE
Dans le cadre d’une étude à large échelle comme à l’échelle du bassin, il est souvent
nécessaire de rassembler toutes les informations disponibles sur le sujet (cartes de
végétation, cartes topographiques, géologiques, pédologiques, données floristiques, etc.).
Il est ainsi important de répondre à un certain nombre de questions parmi lesquelles :
Quelles sont les connaissances floristiques générales du site ?
Quelles sont les connaissances biologiques et écologiques concernant les espèces
que l’on veut suivre ?
Existe t-il des suivis déjà mis en œuvre ?
Quelles sont les compétences techniques et scientifiques nécessaires ?
Existe-t-il des contraintes éventuelles telles que l’accessibilité?
Les réponses à ces questions permettent de définir la faisabilité de la méthode et la
périodicité du suivi à envisager. Il est très facile de décider de la nécessité de la mise en
place d’un suivi, voire de faire un état initial. En revanche, la répétition des relevés dans le
temps, et plus encore leur interprétation et l’exploitation des résultats sont souvent
abandonnés ! D’où l‘importance de se limiter à des suivis utiles, réalisables (en terme de
compétence, de temps et de moyens à y consacrer) et exploitables.
En outre, des prospections préliminaires sur le terrain seront utiles pour acquérir une vue
d’ensemble des sites mais aussi pour tester l’opérationnalité de la méthode. La méthode
des transects a été proposée pour assurer le suivi de la flore et de la végétation ; cette
méthode devra probablement être ajustée sur le terrain.
Module Plantes Page 31
5.2. MOYENS MATERIELS
Pour mener à bien l’étude de la flore et de la végétation, divers matériels seront
nécessaires :
o une boussole pour l’orientation des transects
o un GPS
o un appareil photo
o une corde pour la mise en place des transects
o des machettes pour le déblayage des transects en évitant de perturber la structure
de la végétation ou de détruire certaines espèces ;
o Les flores de la Gambie, de la Guinée, du Sénégal ou des régions voisines ;
o un bloc note et un crayon pour l'enregistrement des données.
5.3. METHODE DE COLLECTE : TECHNIQUE DES TRANSECTS ET DES RELEVES
PHYTOSOCIOLOGIQUES
Les méthodes phytosociologiques sont généralement utilisées pour l’étude des
communautés végétales aquatiques. La méthode des transects combinée au relevé
phytosociologique de Braun Blanquet sera utilisée pour la collecte des données
quantitatives. Parallèlement à l’étude de la flore et de la végétation, il est aussi important
d’étudier certains facteurs écologiques qui vont permettre de mieux comprendre les
résultats du suivi.
5.3.1. LES TRANSECTS
Les transects permettent de mesurer des changements d’une communauté à une autre
dus à des gradients environnementaux tels que l’humidité. Ces gradients
environnementaux créent des gradients de végétation dont le suivi fournira des données
utiles sur les divers changements environnementaux. Ils permettent de visualiser la
succession de la végétation et d’avoir ainsi une idée de l’influence de certains facteurs
écologiques.
Les transects permettent de faire une analyse de la végétation suivant un ou plusieurs
gradients comme l’humidité, la topographie, la pédologie ou même les activités
humaines en partant par exemple de la zone exondée vers la zone inondée.
Module Plantes Page 32
Comment faire un transect
Pour faire un transect, il s’agit de tendre un fil ou un ruban fixé à ses deux extrémités par
deux piquets inamovibles enfoncés dans le sol. Les principales espèces qui apparaissent
seront soigneusement relevées le long de cette ligne.
Pour le suivi, il suffira de revenir au même endroit à des intervalles de temps réguliers de
tendre à chaque fois le ruban entre les deux piquets restés en terre et de noter les plantes
au contact de la ligne.
Dimension des transects
La largeur de tout transect dépend des types de communauté trouvés le long du gradient
étudié. La taille doit être adaptée au type de végétation.
Des transects d’au moins 5 m de largeur seront utilisés lorsque le type dominant de
communauté comprend de grands arbres et des arbustes alors que des transects de 1 m
seront utilisés lorsque dominent les herbacées.
La longueur du transect dépendra du site où s’effectue le suivi. Un transect s’étendant
d’une petite communauté à une autre peut mesurer quelques mètres, alors qu’un autre
associé à une rive ou un gradient en altitude pourra être beaucoup plus long. Parfois,
suivant le type de végétation, le transect aura deux largeurs, ou plus, le long d’un même
gradient.
Comment décider du nombre de transects
Les objectifs du programme de suivi et l’étendue de la zone à couvrir exigent d’établir un
nombre important de transects. Ce nombre sera fonction des stations d’échantillons et
d’autres considérations qui pourraient être relevées sur le terrain.
Comment choisir la disposition des transects et leur emplacement
Les transects traversent le gradient d’humidité et peuvent commencer par la zone
exondée vers la zone inondée, à moins qu’un obstacle ou une barrière naturelle ne
détermine les points de départ et d’arrivée. Le repère de base du transect devrait être
placé à une démarcation pratique et facilement reconnaissable. À partir de ce point, le
transect peut s’étendre dans les deux sens : jusqu'à l’eau (préférablement dans la zone de
Module Plantes Page 33
la végétation submergée) et dans la direction opposée traversant les différents types de
végétation jusqu'à ce que le transect soit dans une zone de végétation où le gradient n’est
plus apparent.
5.3.2. RELEVE PHYTOSOCIOLOGIQUE
La phytosociologie est la description des associations végétales. Elle fait une analyse des
associations végétales ainsi que de leur dynamique. Le relevé phytosociologique permet
d’établir la composition floristique des groupements. La comparaison de relevés
phytosociologiques effectués dans le temps permet d’avoir des informations sur l’évolution
de la flore et de la végétation. Ces relevés phytosociologiques ou phytoécologiques seront
réalisés suivant le système de Braun-Blanquet.
Réalisation d’un relevé
Trois conditions sont exigées pour la réalisation d’un relevé :
1) Dimensions adéquates, pour contenir un échantillon d’espèces représentatives de la
communauté ;
2) Uniformité de l’habitat, le relevé ne débordera pas sur deux habitats différents ;
3) Homogénéité de la végétation.
Identification et localisation du relevé
Il est important de géo référencer et de positionner l’emplacement des relevés sur une
carte. En plus sur le terrain, un marquage permettra de les retrouver facilement lors des
visites prochaines. En effet, il s’agit de matérialiser sur le terrain un angle ou le centre du
relevé avec un piquet solide en veillant au danger que cela puisse constituer.
Les relevés seront distribués de manière systématique suivant un pas qui pourra être
décidé sur le terrain.
Attributs du relevé
Le relevé floristique doit aussi être complété par des indications précises permettant son
identification et sa localisation dans l’espace et dans le temps. Ces paramètres concernent
principalement :
Numéro de station Numéro de relevé
Date
Module Plantes Page 34
Nom du relevé
Coordonnées géographiques
Type de formation végétale
Espèces végétales dominantes
Topographie
particularités stationnelles
etc.
(cf Fiche de suivi)
Taille du relevé ou aire minimale :
La recherche de l’aire minimale phytosociologique répond à la première condition. La
notion d’aire minimale est conçue comme l’aire sur laquelle la quasi-totalité des espèces
de la communauté végétale est représentée. Une approche classique repose sur la «
méthode des surfaces emboîtées » (Figure 1).
Calcul de l'aire minimale
Dans un secteur homogène, on délimite un carré de 1m2 au moyen de 4 piquets et d'une
corde. On compte le nombre d'espèces présentes dans ce carré. On double sa surface
(1m x 2m = 2m2) et on compte le nombre d'espèces nouvelles. On double encore ce carré
(2m x 2m = 4 m2) puis (4m x 2m = 8m2) et ainsi de suite. On trace ainsi la courbe aire/
espèces (en abscisses = surface croissante; en ordonnées = nombre d'espèces).
L'aire minimale est la surface correspondant au point d'inflexion de la courbe.
Module Plantes Page 35
Figure 4 : Système de surfaces emboîtées pour déterminer l’aire minimale
Chaque placette numérotée à partir de 1 contient la surface de la placette précédente.
Ainsi, les placettes impaires sont carrées et les placettes paires sont rectangulaires
(d’après [18]). En portant le nombre cumulé d’espèces en fonction de l’aire en m2, on
obtient le graphique de la Figure 2.
Figure 5 : Courbe aire/espèces pour la recherche de l’aire minimale
Collecte des données dans le relevé
Module Plantes Page 36
Le relevé comporte trois catégories d’informations : Géographiques : date, localité, coordonnées (éventuellement par GPS), altitude,
pente, exposition…
Environnementales : lithologie, drainage, humidité, humus, sol, pH, facteurs
biotiques (abroutissement par le gibier, défoliation, etc), microclimat
Spécifiques, ou floristiques : liste des espèces végétales, éventuellement en
fonction de la stratification des individus, avec des indications quantitatives
d’abondance, de recouvrement, de biomasse ou, simplement qualitatives, de
présence.
La liste floristique : toutes les espèces présentes dans les relevés seront listées.
Et celles qui ne seront pas identifiées sur le terrain vont être collectées et identifiées
ultérieurement à l’aide des herbiers.
L’abondance dominance de chacune d’elle sera appréciée suivant l’échelle de
Braun-Blanquet. L’indice d’abondance-dominance d’une espèce donnée est une
estimation globale de la densité (nombre d’individus, ou abondance) et du taux de
recouvrement (projection verticale des parties aériennes, ou dominance) des
individus de cette espèce dans l’aire-échantillon. L’abondance-dominance est la
notion la plus utilisée en phytosociologie. Braun-Blanquet a créé le coefficient
d’abondance-dominance, qui associe les concepts d’abondance et de dominance.
L’abondance exprime le nombre d’individus qui forment la population de l’espèce
présente dans le relevé. La dominance représente le recouvrement de l’ensemble
des individus d’une espèce donnée, comme la projection verticale de leur appareil
végétatif aérien sur le sol. Le coefficient d’abondance-dominance est estimé
visuellement. Il ne s’agit donc pas d’une véritable mesure. Son estimation est
sujette à une part de subjectivité, qui est cependant négligeable dans l’analyse
phytosociologique globale.
Module Plantes Page 37
Coefficient d'abondance-dominance
Parmi les données recueillies le coefficient d'abondance - dominance est classiquement
établi lors du relevé phytosociologique. L'échelle suivante est la plus couramment
adoptée :
5 : recouvrement supérieur à 75 % du quadrat
4 : recouvrement compris entre 50 et 75 %
3 : recouvrement compris entre 25 et 50 %
2 : recouvrement compris entre 5 et 25 %
1 : recouvrement inférieur à 5 %
+ : très peu d’individus avec très faible recouvrement
r : rare
Le recouvrement : il est estimé à la fois à partir de l’abondance (nombre relatif des
individus d’une espèce par rapport au nombre total des individus recensés dans la
parcelle ou quadrat) et de la dominance (surface couverte, c'est-à-dire la projection
au sol de la couverture foliaire de tous les individus de l’espèce considérée). Il
s’exprime à travers le coefficient d’abondance-dominance déterminé d’après
l’échelle de Braun-Blanquet. Ces coefficients varient en fonction du recouvrement.
Procédure d’affectation d’un coefficient d’abondance
L’espèce couvre-t-elle plus de 50% ?
Si plus de 75%, coefficient 5
Si moins de 75%, coefficient 4
L’espèce couvre-t-elle moins de 50% ?
Si plus de 25%, coefficient 3
Si moins de 25%, coefficient 2
L’espèce couvre-t-elle moins de 5% ?
Si individus abondants, coefficient 1
Si individus peu abondants, coefficient +
L’espèce est-elle rare (individu unique, très faible recouvrement) ?
Module Plantes Page 38
Coefficient r.
Autres attributs des espèces
‐ Vitalité, phénologie et types biologiques
Diverses notations peuvent être ajoutées, en indice ou en exposant, au coefficient
d’abondance-dominance.
Ainsi, on peut distinguer trois classes de vitalité [5, 22, 24] :
• Faible vitalité, jamais de fleurs ni de fruits °°
• Vitalité moyenne °
• Forte vitalité•
D’autres notations peuvent décrire l’état phénologique (feuillé-défeuillé, stérile-fleuri-
fructifié) de chaque espèce. Ces aspects saisonniers demandent à revenir sur les mêmes
sites dûment repérés, pour y effectuer de nouveaux relevés.
Les types biologiques de Raunkiaer, qui sont l’objet d’une description séparée, peuvent
être associés à chaque espèce, en vue de l’établissement de spectres biologiques.
‐ Sociabilité des espèces
Cette valeur, suivant une échelle de 1 à 5 d’après [5], désigne le degré de dispersion
spatiale des individus. Elle peut être ajoutée au coefficient d’abondance-dominance, en la
séparant de celle-ci par un tiret :
5 : Population presque pure, importante
4 : Petites colonies nombreuses ou formant un large tapis
3 : Population formant des petits groupes ou des coussins
2 : Agrégats ou groupes denses
1 : Croissance solitaire.
5.4. ANALYSE DES DONNÉES
Technique du tri manuel des tableaux phytosociologiques
La technique traditionnelle de tri manuel des tableaux de relevés est encore largement
utilisée. Elle consiste à déplacer les colonnes (relevés) et les lignes (espèces) d’un
tableau phytosociologique de manière à rapprocher les relevés qui se ressemblent le plus
et à regrouper les espèces selon leurs affinités sociologiques.
Module Plantes Page 39
On part d’un tableau brut qui est un tableau à double entrée. Les colonnes correspondent
aux relevés pris dans un ordre quelconque et les lignes aux espèces inscrites dans l’ordre
où elles se présentent dans le premier relevé. On y ajoute à la suite, les espèces du
deuxième relevé qui ne figurent pas dans le premier et ainsi de suite, jusqu’à ce que tous
les relevés et toutes les espèces soient inscrits. Dans la case, à l’intersection d’une ligne
et d’une colonne, on indique l’abondance-dominance et la sociabilité de l’espèce dans le
relevé. Si l’espèce n’est pas présente dans le relevé, la case reste vide.
Dans le tableau brut, relevés et espèces sont placées par ordre. La méthode des tableaux
a pour but de modifier l’ordre des relevés et des espèces de façon à les regrouper de la
manière la plus logique possible. Pour cela, le tableau brut sera transformé en tableau de
présence. Dans ce tableau de présence, on ordonne les espèces en fonction de leur
degré de présence décroissant (du nombre de relevés dans lesquels, elles sont
présentes).
C’est sur ce tableau de présence, qu’il faut rechercher, les groupes d’espèces qui se
retrouvent généralement ensemble dans une partie des relevés et sont généralement
simultanément absentes des autres. Ces espèces sont qualifiées d’espèces différentielles.
On vise alors à isoler des sous-ensembles de relevés qui partagent des sous-ensembles
d’espèces différentielles.
Les espèces les plus fréquentes (fréquence relative supérieure à 90%) ou les plus
rares (fréquence relative inférieure à 10%), qui ne jouent qu’un rôle accessoire dans
ce processus, sont donc provisoirement ignorées (le travail sur un tableau
différentiel dépourvu de ces espèces peut faciliter les comparaisons quand le
nombre d’espèces du tableau brut est très grand).
On cherche alors à rapprocher entre elles les espèces qui sont simultanément présentes
dans quelques relevés et simultanément absentes dans d’autres, en négligeant les
présences isolées ; en même temps, on repère les espèces qui s’excluent (qui ne sont
presque jamais présentes ensemble dans les relevés). Cette recherche d’espèces
corrélées sert à regrouper les relevés qui partagent ces groupes d’espèces.
Une permutation des lignes et des colonnes permet de rapprocher espèces et relevés par
approximations successives. En incluant les espèces constantes et accidentelles au
Module Plantes Page 40
tableau différentiel ainsi travaillé, on aboutit à un tableau, dans lequel sont individualisés
des sous-ensembles hiérarchisés de relevés et d’espèces, disposés selon un gradient de
composition floristique. Ce tableau est ensuite partagé en un certain nombre de tableaux,
chacun étant formé d’un groupe homogène de relevés qui correspondent aux tableaux des
différents groupements.
Un groupement est constitué d’une ou de plusieurs espèces qui vivent dans des
conditions stationnaires homogènes.
Les espèces caractéristiques sont les espèces dominantes.
Espèces compagnes : ce sont des espèces moins abondantes ou moins nombreuses et
les accidentelles sont celle qui ne sont pas dans leur milieu au sens écologique.
Dans l’analyse, il est important de tester l’homogénéité des tableaux phytosociologiques
grâce par exemple au coefficient de variation. Un tableau est considéré comme
homogène lorsque le coefficient de variation est compris entre 10 et 25 %. Dans chaque
tableau phytosociologique, il est noté le numéro de relevé, le recouvrement, le nombre
d’espèces par relevé, la fréquence de chaque espèce, la classe de fréquence. Les classes
de fréquence sont définies de la façon suivante :
‐ Espèces présentes dans 0 à 20 % des relevés : classe I
‐ Espèces présentes dans 20 à 40 % des relevés : classe II
‐ Espèces présentes dans 40 à 60 % des relevés : classe III
‐ Espèces présentes dans 60 à 80 % des relevés : classe IV
‐ Espèces présentes dans 80 à 100 % des relevés : classe V
Exemple de synthèse de tableaux de relevés
Si l’on effectue un certain nombre de relevés floristiques complets sur des surfaces au
moins égales à l’aire minimale, on peut les comparer commodément en les transcrivant
sur un tableau à double entrée, dans lequel chaque ligne est affectée à une espèce et
chaque colonne à un relevé. Les espèces sont des descripteurs, les colonnes des objets
et les indications à la croisée des lignes et des colonnes des descriptions. Un tableau
constitué de relevés disposés dans leur ordre de saisie sur le terrain est un tableau brut,
qualitatif, semi-quantitatif ou quantitatif, suivant les attributs utilisés : présence,
Module Plantes Page 41
abondance-dominance, nombres d’individus, biomasse, etc. Le Tableau 1 donne un
exemple de tableau brut provenant d’une série de relevés.
Tableau 1 : Tableau floristique brut
Tableau brut Relevé numéro
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12
Espèces
Sp1 5 4 3 2 5 3 4 5 5 3 3 5
Sp2 1 2 3 3 2 2 + 1 4 2 3
Sp3 + 2 1 3 3 2 3 3 3 + 1
Sp4 2 3 2 1 2
Sp5 3
Sp6 3 3 1 1 1 3 1 + +
Sp7 3 4 3 2
Sp8 3 3 4 2
Sp9 3 2 2 2
Sp10 2 3
Sp11 1
Sp12 2
Sp13 1
Sp14 2
Sp15 1
Ces relevés sont tabulés dans l’ordre de leur saisie sur le terrain.
Lignes : espèces. Colonnes : relevés. Nombres : coefficients d’abondance-dominance de
Braun-Blanquet
On peut remanier le tableau brut pour construire d’autres tableaux. Par exemple, en
remplaçant les valeurs des coefficients d’abondance-dominance par une simple indication
de présence (1) et d’absence (0) d’espèces, on obtient le Tableau 2. Cela se traduit
évidemment par une perte d’information. Néanmoins, on peut considérer que la simple
présence d’une espèce structure l’espace des relevés. Des traitements quantitatifs
spécifiques peuvent être appliqués aux tableaux en présence-absence.
La lecture des tableaux peut s’effectuer verticalement et horizontalement. Verticalement,
nous pouvons vérifier si les espèces en présence sont liées ou associées. Autrement dit,
les espèces se trouvent-elles ensemble par hasard ? Sinon, peut-on identifier des groupes
d’espèces liées par leurs exigences écologiques ? Horizontalement, des différences
quantitatives (abondance-dominance) et qualitatives (présence-absence) entre relevés se
Module Plantes Page 42
manifestent. Malgré l’homogénéité floristique recherchée, et éventuellement testée,
l’hétérogénéité environnementale et les interactions biotiques entraînent des différences
entre relevés. Notre tâche est de mettre en évidence des similarités entre relevés et de
rassembler ceux qui se ressemblent, ou de séparer les plus dissemblables.
Tableau 2 Tableau floristique présence-absence
Tableau en présence‐absence Relevé numéro
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 FR
Espèces
Sp1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 12
Sp2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 11
Sp3 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 11
Sp6 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 9
Sp4 0 0 0 0 0 1 1 1 1 1 0 0 5
Sp7 0 1 1 1 0 1 0 0 0 0 0 0 4
Sp8 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 1 4
Sp9 0 0 0 1 1 1 1 0 0 0 0 0 4
Sp 10 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 2
Sp5 0 0 0 0 0 0 2 3 0 0 0 0 1
Sp11 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1
Sp12 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1
Sp13 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0 1
Sp14 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1
Sp15 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1
Nbre d’espèces
2 5 6 6 5 7 7 8 6 7 4 5 15
Les coefficients du Tableau 1 ont été remplacés par les valeurs de présence (1) et
d’absence (0) des espèces.
Dernière colonne : fréquence absolue des espèces (Fr). Les espèces sont arrangées par
fréquences décroissantes. Dernière ligne : nombre d’espèces par relevé. Dernier nombre
(gras) : nombre total d’espèces recensées (richesse spécifique observée, S). Le nombre
moyen d’espèces par relevé est de 5,7 avec une variance de 2,6.
Quatre modifications ont été appliquées au Tableau 1 pour construire le Tableau 2 :
1. Les coefficients dans le Tableau 1 ont été remplacés par des 1 et les cases vides par
des 0.
Le résultat est un tableau en présence-absence.
Module Plantes Page 43
2. Une colonne a été ajoutée en bout de tableau. Elle contient les valeurs des fréquences
(ou présences) des différentes espèces (Fr). La fréquence d’une espèce est le nombre de
fois une espèce est présente dans un tableau (fréquence absolue) ou par rapport au
nombre total de relevés dans le tableau (fréquence relative).
3. Les espèces ont été réarrangées par ordre de fréquence décroissante. Cette
manipulation du tableau permet de souligner les espèces fréquentes, aussi appelées des
espèces communes, et des espèces peu fréquentes, appelées des espèces rares. Dans le
Tableau 2, six espèces sont représentées une seule fois. Ce sont des espèces uniques.
4. Une ligne supplémentaire en bas du tableau indique le nombre d’espèces par relevé.
Ainsi, la richesse spécifique (ou floristique) varie entre 2 et 8 et totalise 15 pour l’ensemble
du tableau. Il est facile de calculer une richesse moyenne par relevé (S = 5,7 ) et une
variance ( s2 = 2,6 ). L’apparition d’espèces nouvelles, de gauche à droite du tableau,
permet de construire une courbe cumulative d’espèces qui tend à devenir asymptotique à
mesure que le nombre de relevés s’accroît (effort d’échantillonnage).
La courbe cumulative d’espèces possède plusieurs fonctions :
1) Indiquer si l’effort d’échantillonnage est suffisant (la courbe plafonne) ou doit se
poursuivre (la pente est encore trop forte), pour optimiser l’échantillonnage
2) Comparer les richesses spécifiques de communautés soumises à des efforts
d’échantillonnage différents
3) Améliorer la connaissance de la richesse totale de la communauté, une des
composantes de la biodiversité.
Ainsi, pour notre exemple, les nombres cumulés d’espèces sont, successivement : 2, 5, 6,
7, 7, 8, 9, 11, 13, 14, 14, 15.
5.3.3. AUTRES FACTEURS DU MILIEU A PRENDRE EN COMPTE
Il est important de prendre en compte les paramètres hydrologiques et quelques facteurs
pédologiques du milieu et de procéder á leur analyse. Pour cela il est important d’intégrer
dans l’équipe un hydrogéologue qui pourra aider dans la collecte et l’analyse de ces
données. Les paramètres hydrologiques concernent :
Module Plantes Page 44
o Du niveau de l’eau
o du pH,
o de la température
o de l'oxygène dissout
o de la conductivité,
o et d’autres éléments chimiques tels que les nitrates, les phosphates, le potassium.
Les paramètres pédologiques sont aussi à relever sur la base d’échantillons de sol qui
seront prélevés à différents points de la station d’échantillonnage. Ces échantillons mis
seront analysés au laboratoire et différents paramètres seront considérés :
pH
Conductivité électrique
Azote total
Phosphore assimilable
Bases échangeables
Capacité d’échange cationique
Taux de saturation
Carbone organique
Matière organique
Bilan ionique
Granulométrie
Module Plantes Page 45
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Arbonnier M. 2000. Arbres, arbustes et lianes des zones sèches d’Afrique de l’Ouest.
CIRAD-MNHN-UICN, 542 p.
BERGHEN V. 1982. Initiation á l’étude de la végétation. Jardin Botanique national de
Belgique. 263 P.
Durand JR. & Lévêque C.1980. Flore et Faune aquatiques de l'Afrique Sahelo-
soudanienne. ORSTOM Paris, 389 P.
Emms, C. and Barnett, L.K. 2006. Gambian biodiversity: A provisional checklist of all
species recorded within The Gambia, West Africa, part three: fungi and plants, 4th version.
Francois Gillet. 2000- La phytosociologie synusiale intégrée- Guide méthodologique. Laboratoire d'écologie végétale et de phytosociologie, Institut de Botanique, Université de Neuchatel (Suisse).
Thiam A. 1984. Contribution á l’étude phytoécologique de la zone de décrus du lac de
Guiers (Sénégal). Thèse de troisième cycle, Institut des Sciences de l’Environnement,
faculté des Sciences et Techniques, Université Cheikh Anta Diop de Dakar. 105 P.
Thiam, A. 1998. Flore et végétation aquatiques et des zones inondables du delta du fleuve
Sénégal et le lac de Guiers, AAU reorts 39: 245-257.
Wetlands International Afrique. 2009. Plan préliminaire pour le suivi de la biodiversité des eaux douces du bassin du fleuve Gambie. Rapport d‘étude du projet « Freshwater Biodiversity » Wetlands International Afrique. 2009. Biodiversité des eaux douces du bassin du fleuve Gambie. Rapport d‘étude du projet « Freshwater Biodiversity » Jean-Michel Noël Walter. 2006. Méthode d’étude de la végétation. Université Louis
Pasteur, Institut de Botanique-Strasbourg.
White, F. 1986. La végétation de l’Afrique, ORSTOM – UNESCO, 384p.
Module Plantes Page 46
ANNEXES
ANNEXE 1. FICHE DE RELEVE Station…………………………………………………………………………………………………………………………………………
Numéro de relevé………………………………………………………………………………………………………………………..
Date…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Nom…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Coordonnées géographiques………………………………………………………………………………………………………
Altitude………. ……………………………………………………………………………………………………………………………….
Topographie (pente, relief)………………………………………………………………………………………………………….
Exposition………………………………………………………………………………………………………………………………………
Substrat……………………………………………………………………………………………………………………………………………
Caractéristiques du sol……………………………………………………………………………………………………………………
Facteurs biotiques……………………………………………………………………………………………………………………………
Recouvrement(%)……………………………………………………………………………………………………………………......
Espèces Abondance-dominance
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ANNEXE 2 : LISTE FLORISTIQUE DES EAUX DOUCES DU BASSIN DE LA GAMBIE
Genre Espèce Famille
1 Abildgaardia wallichiana Cyperaceae
2 Acacia seyal Mimosaceae
3 Acacia nilotica Subsp adstringens Mimosaceae
4 Acroceras amplectens Poaceae
5 Acroceras zizanioides Poaceae
6 Adenostemma perrottetii Asteraceae
7 Aeschynomene afraspera Fabaceae
8 Aeschynomene crassicaulis Fabaceae
9 Aeschynomene elaphroxylon Fabaceae
10 Aeschynomene indica Fabaceae
11 Aeschynomene nilotica Fabaceae
12 Aeschynomene pfundii Fabaceae
13 Aeschynomene schimperi Fabaceae
14 Aeschynomene sensitiva Fabaceae
15 Aeschynomene tambacoundensis Fabaceae
16 Aeschynomene uniflora Fabaceae
17 Ageratum conyzoides Asteraceae
18 Albizia ferruginea Mimosaceae
19 Aldrovanda vesiculosa DROSERACEAE
20 Alloteropsis paniculata Poaceae
21 Althernanthera sessilis Amaranthaceae
22 Ammannia auriculata Lythraceae
23 Ammannia baccifera Lythraceae
24 Ammannia prieureana Lythraceae
25 Ammannia senegalensis Lythraceae
26 Ancistrophyllum secundiflorum Arecaceae
27 Andropogon africanus Poaceae
28 Andropogon tenuiberbis Poaceae
29 Aneilema mortonii Commelinaceae
Module Plantes Page 49
30 Aneilema paludosum Subsp. paludosum Commelinaceae
31 Anosporum pectinatus Cyperaceae
32 Anubias heterophylla Araceae
33 Aponogeton subconjugatus Aponogetonaceae
34 Aponogeton vallisnerioides Aponogetonaceae
35 Arundinella nepalensis Poaceae
36 Ascolepis brasiliensis Cyperaceae
37 Asystasia gangetica Acanthaceae
38 Avicennia germinans Avicenniaceae
39 Azolla africana Azollaceae
40 Bacopa crenata Scrophulariaceae
41 Bacopa decumbens Scrophulariaceae
42 Bacopa floribunda Scrophulariaceae
43 Bergia ammannioides Elatinaceae
44 Bergia aquatica Elatinaceae
45 Bergia capensis ELATINACEAE
46 Blumea viscosa Asteraceae
47 Blumea guineensis Asteraceae
48 Blyxa senegalensis Hydrocharitaceae
49 Bolbitis heudelotii Lomariopsidaceae
50 Bolboschoenus grandispicus Cyperaceae
51 Bolboschoenus maritimus Cyperaceae
52 Borassus aethiopum Arecaceae
53 Brachiaria jubata Poaceae
54 Brachiaria mutica Poaceae
55 Buchnera bowalensis Scrophulariaceae
56 Buchnera capitata Scrophulariaceae
57 Burnatia enneandra Alismataceae
58 Butomopsis = Tenagocharis latifolia Limnocharitaceae
59 Calamus deerratus Arecaceae
60 Caldesia oligococca Alismataceae
61 Caldesia reniformis Alismataceae
62 Canthium cornellia Rubiaceae
63 Caperonia fistulosa fistulosa Euphorbiaceae
Module Plantes Page 50
64 Caperonia senegalensis Euphorbiaceae
65 Caperonia serrata EUPHORBIACEAE
66 Carapa procera Meliaceae
67 Cassia mimosoides Caesalpiniaceae
68 Cassia obtusifolia Caesalpiniaceae
69 Celosia argentea Amaranthaceae
70 Centella asiatica Apiaceae
71 Ceratophyllum demersum Ceratophyllaceae
72 Ceratophyllum submersum Ceratophyllaceae
73 Ceratopteris cornuta Parkeriaceae
74 Chara aspera Characeae
75 Chara fibrosa Characeae
76 Chara zeylanica Characeae
77 Chloris robusta Poaceae
78 Chlorophora regia Moraceae
79 Chlorophytum gallabatense Lilliaceae
80 Cladium mariscus Cyperaceae
81 Coelorhachis afraurita Poaceae
82 Coldenia procumbens Boraginaceae
83 Commelina congeesta Commelinaceae
84 Commelina diffusa Commelinaceae
85 Commelina macrospatha Commelinaceae
86 Commelina erecta COMMELINACEAE
87 Crateva religiosa CAPPARACEAE
88 Crateva adansonii Capparidaceae
89 Cressa cetica CONVOLVULACEAE
90 Crinum distichum Amaryllidaceae
91 Crinum glaucum Amaryllidaceae
92 Crinum purpurascens Amaryllidaceae
93 Crinum zeylanicum Amaryllidaceae
94 Crinum natans AMARYLLIDACEAE
95 Cyanotis lanata COMMELINACEAE
96 Cyclosorus gongylodis Thelypteridaceae
97 Cyclosorus striatus Thelypteridaceae
Module Plantes Page 51
98 Cynodon dactylon Poaceae
99 Cynometra vogelii Caesalpiniaceae
100 Cyperus alopecuroides Cyperaceae
101 Cyperus articulatus Cyperaceae
102 Cyperus auricomus Cyperaceae
103 Cyperus congensis Cyperaceae
104 Cyperus denudatus Cyperaceae
105 Cyperus difformis L. Cyperaceae
106 Cyperus digitatus Cyperaceae
107 Cyperus dives Cyperaceae
108 Cyperus esculentus Cyperaceae
109 Cyperus exaltatus Cyperaceae
110 Cyperus haspan Cyperaceae
111 Cyperus imbricatus Cyperaceae
112 Cyperus iria Cyperaceae
113 Cyperus laevigatus Cyperaceae
114 Cyperus latericus Cyperaceae
115 Cyperus latifolius Cyperaceae
116 Cyperus longus Cyperaceae
117 Cyperus maculatus Cyperaceae
118 Cyperus meeboldii Cyperaceae
119 Cyperus michelianus Cyperaceae
120 Cyperus pectinatus Cyperaceae
121 Cyperus podocarpus Cyperaceae
122 Cyperus pulchellus Cyperaceae
123 Cyperus pustulatus Cyperaceae
124 Cyperus reduncus Cyperaceae
125 Cyperus remotispicatus Cyperaceae
126 Cyperus rotondus Cyperaceae
127 Cyperus submicrolepis Cyperaceae
128 Cyperus procerus Cyperaceae
129 Cyperus tenuispica Cyperaceae
130 Cyrtosperma senegalense ARACEAE
131 Dalbergia ecastaphyllum Fabaceae
Module Plantes Page 52
132 Dialium guineense Caesalpiniaceae
133 Digitaria acuminatissima Poaceae
134 Digitaria patagiata Poaceae
135 Diplacrum africanum Cyperaceae
136 Dopatrium senegalense Scrophulariaceae
137 Dopatrium macranthum SCROPHULARIACEAE
138 Drepanocarpus lunatus Caesalpiniaceae
139 Echinochloa colona Poaceae
140 Echinochloa crus-pavonis Poaceae
141 Echinochloa obtusiflora Poaceae
142 Echinochloa stagnina Poaceae
143 Echinocloa callopus Poaceae
144 Echinocloa pyramidalis Poaceae
145 Eclipta prostrata Asteraceae
146 Eichhornia crassipes Pontederiaceae
147 Eichhornia natans Pontederiaceae
148 Elaeis guineensis Arecaceae
149 Eleocharis acutangula Cyperaceae
150 Eleocharis atropurpurea Cyperaceae
151 Eleocharis complanata Cyperaceae
152 Eleocharis decoriglumis Cyperaceae
153 Eleocharis deightonii Cyperaceae
154 Eleocharis dulcis . Cyperaceae
155 Eleocharis mutata Cyperaceae
156 Eleocharis naumanniana Cyperaceae
157 Eleocharis nupeensis Cyperaceae
158 Eleocharis setifolia Cyperaceae
159 Eleocharis variegata Cyperaceae
160 Elymandra gossweileri Poaceae
161 Elytrophorus spicatus Poaceae
162 Entada mannii Mimosaceae
163 Enydra fluctuans Asteraceae
164 Eragrostis atrovirens Poaceae
165 Eragrostis barteri Poaceae
Module Plantes Page 53
166 Eragrostis gangetica Poaceae
167 Eragrostis japonica Poaceae
168 Eragrostis plurigluma Poaceae
169 Eriocaulon afzelianum Eriocaulaceae
170 Eriocaulon bongense Eriocaulaceae
171 Eriocaulon cinereum Eriocaulaceae
172 Eriocaulon fulvum Eriocaulaceae
173 Eriocaulon irregulare Eriocaulaceae
174 Eriocaulon longense Eriocaulaceae
175 Eriocaulon meiklei Eriocaulaceae
176 Eriocaulon nigericum Eriocaulaceae
177 Eriocaulon setaceum Eriocaulaceae
178 Eriochloa fatmensis Poaceae
179 Erythrophleum suaveolens Caesalpiniaceae
180 Evolvolus alsinoides CONVOLVULACEAE
181 Ficus acutifolia Moraceae
182 Ficus asperifolia Moraceae
183 Ficus capreaefolia Moraceae
184 Ficus congensis Moraceae
185 Ficus trichopoda Moraceae
186 Ficus vallis-choudae Moraceae
187 Fimbristylis alboviridis Cyperaceae
188 Fimbristylis bisumbellata Cyperaceae
189 Fimbristylis dichotoma Cyperaceae
190 Fimbristylis miliacea Cyperaceae
191 Fimbristylis tomentosa Cyperaceae
192 Floscopa africana Commelinaceae
193 Floscopa aquatica Commelinaceae
194 Floscopa axillaris Commelinaceae
195 Floscopa flavida Commelinaceae
196 Floscopa glomerata Commelinaceae
197 Fuirena stricta Cyperaceae
198 Fuirena umbellata Cyperaceae
199 Genlisea africana Lentibulariaceae
Module Plantes Page 54
200 Glinus lotoides Aïzoaceae
201 Grangea maderaspatana Asteraceae
202 Hallea stipulosa Rubiaceae
203 Heliotropium baclei Boraginaceae
204 Heliotropium indicum Boraginaceae
205 Heliotropium ovalifolium Boraginaceae
206 Hemarthria altissima Poaceae
207 Heteranthera callifolia Pontederiaceae
208 Heteranthoecia guineensis Poaceae
209 Heterotis rotundifolia Melastomataceae
210 Hydrocotyle bonariensis Hydrocotylaceae
211 Hydrolea floribunda Hydrophyllaceae
212 Hydrolea glabra Hydrophyllaceae
213 Hydrolea macrosepala Hydrophyllaceae
214 Hygrophila abyssinica Acanthaceae
215 Hygrophila auriculata Acanthaceae
216 Hygrophila barbata . Acanthaceae
217 Hygrophila brevituba Acanthaceae
218 Hygrophila laevis Acanthaceae
219 Hygrophila micrantha Acanthaceae
220 Hygrophila niokoloensis Acanthaceae
221 Hygrophila odora Acanthaceae
222 Hygrophila senegalensis Acanthaceae
223 Hygrophila africana Acanthaceae
224 Hyparrhenia glabriuscula Poaceae
225 Impatiens irvingii Balsaminaceae
226 Indigofera macrophylla Fabaceae
227 Indigofera nigritana Fabaceae
228 Ipomoea aquatica Convolvulaceae
229 Ipomoea setifera Convolvulaceae
230 Isachne kiyalaensis Poaceae
231 Ischaemum rugosum Poaceae
232 Ixora brachypoda Rubiaceae
233 Khaya senegalensis Meliaceae
Module Plantes Page 55
234 Kyllinga pumila Cyperaceae
235 Lasiomorpha senegalensis Araceae
236 Laurembergia tetrandra Haloragidaceae
237 Ledermanniella abbayesii Podostemaceae
238 Ledermanniella pygmaea Podostemaceae
239 Leersia drepanothrix Poaceae
240 Leersia hexandra Poaceae
241 Lemna aequinoctialis Lemnaceae
242 Leptochloa caerulescens Poaceae
243 Lightfootia hirsuta Campanulaceae
244 Limnophila barteri Scrophulariaceae
245 Limnophila dasyantha Scrophulariaceae
246 Limnophyton angolense Alismataceae
247 Limnophyton fluitans Alismataceae
248 Limnophyton obtusifolium Alismataceae
249 Lindernia debilis Scrophulariaceae
250 Lindernia diffusa Scrophulariaceae
251 Lindernia oliveriana Scrophulariaceae
252 Lindernia senegalensis Scrophulariaceae
253 Lipocarpha chinensis Cyperaceae
254 Lipocarpha kernii Cyperaceae
255 Lipocarpha filiformis Cyperaceae
256 Lipocarpha sphacelata Cyperaceae
257 Lobelia senegalensis Campanulaceae
258 Loudetia phragmitoides Poaceae
259 Loudetiopsis ambiens Poaceae
260 Ludwigia adscendens Onagraceae
261 Ludwigia decurrens Onagraceae
262 Ludwigia erecta Onagraceae
263 Ludwigia hyssopifolia Onagraceae
264 Ludwigia leptocarpa Onagraceae
265 Ludwigia octovalvis brevisepala Onagraceae
266 Ludwigia perennis Onagraceae
267 Ludwigia senegalensis Onagraceae
Module Plantes Page 56
268 Ludwigia stenorraphe Onagraceae
269 Ludwigia affinis Onagraceae
270 Ludwigia pulvinaris Onagraceae
271 Ludwigia pulvinaris
272 Machearium lunatum FABACEAE
273 Mariscus luridus Cyperaceae
274 Mariscus squarrosus Cyperaceae
275 Marsilea berhautii Marsileaceae
276 Marsilea crenulata Marsileaceae
277 Marsilea diffusa Marsileaceae
278 Marsilea gymnocarpa Marsileaceae
279 Marsilea minuta Marsileaceae
280 Marsilea nubica Marsileaceae
281 Marsilea polycarpa Marsileaceae
282 Marsilea subterranea Marsileaceae
283 Marsilea tricopoda Marsileaceae
284 Melastomastrum capitatum Melastomataceae
285 Melochia corchorifolia Sterculiaceae
286 Mesanthemum radicans Eriocaulaceae
287 Mimosa pellita Mimosaceae
288 Mimosa pigra Mimosaceae
289 Mimosa aspera Mimosaceae
290 Mitragyna inermis Rubiaceae
291 Mitragyna stipulosa Rubiaceae
292 Monochoria brevipetiolata Pontederiaceae
293 Morelia senegalensis Rubiaceae
294 Murdannia simplex Commelinaceae
295 Murdannia tenuissima Commelinaceae
296 Najas graminea HYDROCHARITACEAE
297 Najas marina HYDROCHARITACEAE
298 Nelsonia canescens Acanthaceae
299 Neptunia oleracea Mimosaceae
300 Nesaea radicans LYTHRACEAE
301 Nymphaea guineensis Nymphaeaceae
Module Plantes Page 57
302 Nymphaea heudelotii Nymphaeaceae
303 Nymphaea lotus Nymphaeaceae
304 Nymphaea micrantha Nymphaeaceae
305 Nymphaea nouchali var. caerulea Nymphaeaceae
306 Nymphoides ezannoi Menyanthaceae
307 Nymphoides guineensis Menyanthaceae
308 Nymphoides indica MENYANTHACEAE
309 Oldenlandia capensis Rubiaceae
310 Oldenlandia goreensis Rubiaceae
311 Oldenlandia lancifolia Rubiaceae
312 Oryza barthii Poaceae
313 Oryza brachyantha Poaceae
314 Oryza glaberrima Poaceae
315 Oryza longistaminata Poaceae
316 Oryza punctata Poaceae
317 Oryza sativa Poaceae
318 Ottelia ulvifolia Hydrocharitaceae
319 Oxycarium cubense Cyperaceae
320 Pandanus candelabrum Pandanacea
321 Panicum anabaptistum Poaceae
322 Panicum brazzavillense Poaceae
323 Panicum fluviicola Poaceae
324 Panicum calocarpum Poaceae
325 Panicum hymeniochilum Poaceae
326 Panicum laetum Poaceae
327 Panicum parvifolium Poaceae
328 Panicum repens Poaceae
329 Panicum subalbidum Poaceae
330 Panicum walense Poaceae
331 Paratheria prostrata . Poaceae
332 Paspalidium geminatum Poaceae
333 Paspalum conjugatum Poaceae
334 Paspalum scrobiculatum Poaceae
335 Paspalum vaginatum Poaceae
Module Plantes Page 58
336 Pauridiantha afzelii Rubiaceae
337 Pavetta corymbosa Rubiaceae
338 Penaclethra macrophylla Mimosaceae
339 Pentodon pentandrus Rubiaceae
340 Phacelurus gabonensis Poaceae
341 Phoenix reclinata Arecaceae
342 Phragmites australis Poaceae
343 Phragmites karka Poaceae
344 Phragmites mauritianus Poaceae
345 Phyla nodiflora Verbenaceae
346 Phyllanthus reticulatus Euphorbiaceae
347 Physalis angulata Solanaceae
348 Phytolacca dodecandra Phytolaccaceae
349 Piper capense Piperaceae
350 Piper guineense Piperaceae
351 Pistia stratiotes Araceae
352 Polycarpon prostratum Caryophyllaceae
353 Polygonum acuminatum Polygonaceae
354 Polygonum lanigeratum Polygonaceae
355 Polygonum limbatum Polygonaceae
356 Polygonum pulchrum Polygonaceae
357 Polygonum salicifolium Polygonaceae
358 Polygonum senegalense Polygonaceae
359 Polygonum strigosum Polygonaceae
360 Portulaca oleracea Portulacaceae
361 Potamogeton nodosus Potamogetonaceae
362 Potamogeton octandrus Potamogetonaceae
363 Potamogeton schweinfurthii Potamogetonaceae
364 Pothomorphe umbellata Piperaceae
365 Pterocarpus santalinoides Fabaceae
366 Pulicaria crispa Asteraceae
367 Pycreus capillifolius Cyperaceae
368 Pycreus flavescens Cyperaceae
369 Pycreus intactus Cyperaceae
Module Plantes Page 59
370 Pycreus intermedius Cyperaceae
371 Pycreus lanceolatus Cyperaceae
372 Pycreus macrostachyos Cyperaceae
373 Pycreus mundtii Cyperaceae
374 Pycreus nitidus Cyperaceae
375 Pycreus polystachyos Cyperaceae
376 Ranalisma humile . Alismataceae
377 Raphia palma-pinus Arecaceae
378 Raphia sudanica Arecaceae
379 Rhamphicarpa fistulosa Scrophulariaceae
380 Rhizophora harrisonii Rhizophoraceae
381 Rhizophora mangle Rhizophoraceae
382 Rhizophora racemosa Rhizophoraceae
383 Rhynchospora brevirostris Cyperaceae
384 Rhynchospora corymbosa Cyperaceae
385 Rhynchospora eximia Cyperaceae
386 Rhynchospora gracillima Cyperaceae
387 Rhynchospora holoschoenoides Cyperaceae
388 Rhynchospora triflora Cyperaceae
389 Rhytachne gracilis Poaceae
390 Rhytachne rottboellioides Poaceae
391 Rhytachne triaristata Poaceae
392 Rhytachne megastachya Poaceae
393 Rorippa nasturtium-aquaticum Cruciferae
394 Rotala elatinoides Lythraceae
395 Rotala gossweileri Lythraceae
396 Rotala stagnina Lythraceae
397 Rotala tenella Lythraceae
398 Rotala welwitschii Lythraceae
399 Rothmannia langiflora Rubiaceae
400 Rotula aquatica Lythraceae
401 Rytigynia senegalensis Rubiaceae
402 Saccharum spontaneum subsp aegyptiacum Poaceae
403 Sacciolepis africana Poaceae
Module Plantes Page 60
404 Sacciolepis chevalieri Poaceae
405 Sacciolepis ciliocincta Poaceae
406 Sacciolepis cymbiandra Poaceae
407 Sacciolepis micrococca Poaceae
408 Sacciolepis indica Poaceae
409 Sagittaria guayanensis lappula Alismataceae
410 Salacia senegalensis Hippocrateaceae
411 Salix chevalieri Salicaceae
412 Salvinia nymphellula Salviniaceae
413 Sarcocephalus latifolius Rubiaceae
414 Sarcocephalus pobeguinii Rubiaceae
415 Saxicolella flabellata Podostemaceae
416 Schoenoplectus articulatus Cyperaceae
417 Schoenoplectus corymbosus ( Cyperaceae
418 Schoenoplectus junceus Cyperaceae
419 Schoenoplectus lateriflorus Cyperaceae
420 Schoenoplectus litoralis Cyperaceae
421 Schoenoplectus roylei . Cyperaceae
422 Schoenoplectus senegalensis Cyperaceae
423 Schoenoplectus subulatus Cyperaceae
424 Scilla sudanica Lilliaceae
425 Scleria gracillima Cyperaceae
426 Scleria lacustris Cyperaceae
427 Scleria mikawana Cyperaceae
428 Scleria racemosa Cyperaceae
429 Scleria rehmannii Cyperaceae
430 Scoparia dulcis Scrophulariaceae
431 Sesbania bispinosa Fabaceae
432 Sesbania leptocarpa Fabaceae
433 Sesbania pachycarpa Fabaceae
434 Sesbania rostrata Fabaceae
435 Sesbania sericea Fabaceae
436 Sesbania sesban Fabaceae
437 Setaria sphacelata Poaceae
Module Plantes Page 61
438 Simirestis paniculata Celastraceae
439 Sorghastrum stipoides Poaceae
440 Sorghum arundinaceum Poaceae
441 Spermacoce bambusicola Rubiaceae
442 Spermacoce hepperana Rubiaceae
443 Spermacoce ocymoides Rubiaceae
444 Spermacoce quadrisulcata Rubiaceae
445 Spermacoce verticillata Rubiaceae
446 Sphaeranthus senegalensis Asteraceae
447 Sphenoclea dalziellii Sphenocleaceae
448 Sphenoclea zeylanica Sphenocleaceae
449 Spirodela polyrrhiza Lemnaceae
450 Stachytarpheta indica Verbenaceae
451 Stylochiton hypogaeus Araceae
452 Syzygium guineense var. macrocarpum Myrtaceae
453 Tetraceara alnifolia Dilleniaceae
454 Tetraceara djalonica Dilleniaceae
455 Tetraceara leiocarpa Dilleniaceae
456 Tetraceara potatoria Dilleniaceae
457 Thalia welwitschii Marantaceae
458 Thalia geniculata Marantaceae
459 Torenia thouarsii Scrophulariaceae
460 Trapa natans Trapaceae
461 Treculia africana Moraceae
462 Typha capensis Typhaceae
463 Typha domingensis Typhaceae
464 Typha elephantina Typhaceae
465 Uapaca togoensis Euphorbiaceae
466 Urena lobata Malvaceae
467 Utricularia foliosa Lentibulariaceae
468 Utricularia gibba Lentibulariaceae
469 Utricularia inflexa var. stellaris Lentibulariaceae
470 Utricularia micropetala Lentibulariaceae
Module Plantes Page 62
471 Utricularia pubescens Lentibulariaceae
472 Utricularia reflexa Lentibulariaceae
473 Utricularia rigida Lentibulariaceae
474 Utricularia spiralis Lentibulariaceae
475 Utricularia striatula Lentibulariaceae
476 Utricularia subulata Lentibulariaceae
477 Utricularia benjaminiana Lentibulariaceae
478 Utricularia stellaris Lentibulariaceae
479 Vallisneria spiralis var. densesrrulata Hydrocharitaceae
480 Vernonia colorata Asteraceae
481 Vetiveria fulvibarbis Poaceae
482 Vetiveria nigritana Poaceae
483 Vigna luteola Fabaceae
484 Vigna longifolia Fabaceae
485 Vossia cuspidata Poaceae
486 Websteria confervoides Cyperaceae
487 Wiesneria schweinfurthii Alismataceae
488 Wolffia arrhiza Lemnaceae
489 Wolffiella welwitschii Lemnaceae
490 Xyris anceps Xyridaceae
491 Xyris barteri Xyridaceae
492 Xyris capensis Xyridaceae
493 Xyris straminea Xyridaceae
494 Ziziphus spina-christi var. microphylla Rhamnaceae