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DOSSIER PRATIQUE Ce dossier a été Réalisé par DEMOS, La Sensibilité de l’UNEF Instaurer le Bio dans les Restaurants Universitaires

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DOSSIER PRATIQUE

Ce dossier a été

Réalisé par DEMOS,

La Sensibilité de l’UNEF

Instaurer le Bio dans les Restaurants Universitaires

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SOMMAIRE

Pourquoi instaurer le Bio ? - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (page 3)

La progression du Bio en France - - - - - - - - - - - - - - - - - (page 4)

Les expériences existantes - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (page 5)

-Grenoble

-Aix en Provence

-Rennes

-Autres Initiatives Associatives

Les différents labels - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (page 6)

-AB

-Autres Labels

Les acteurs du projet - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (pages 7)

-les Rôle des élus CROUS

-Le Président du CROUS

-Les étudiants

Les contraintes de la restauration collective - - - - - - - - - (pages 8)

Les pièges à éviter - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (page 9)

-rester dans le service public

-la qualité des menus

- Produits bios exportés ou non-bio locaux

Le coût du Bio - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (page 10)

A savoir - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (page 12)

Bibliographie - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (page 13)

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Pourquoi Instaurer le bio ?

La qualité de la restauration collective est primordiale pour deux raisons : d'une part car le

nombre de personnes qu'elle touche en fait un levier efficace de changement dans la société,

d'autre part car de nombreux étudiants en dépendent.

La restauration collective a un rôle clé à jouer dans la nécessaire mutation vers une

alimentation plus durable en obtenant par la sensibilisation l’adhésion du public à des

pratiques alimentaires différentes, et en suscitant et facilitant la mise en place de filières

vertueuses qui trouvent ainsi des débouchés.

De plus, disposant d’un budget limité et de peu de temps, les étudiants sont souvent

dépendants de leur restaurant universitaire. Ils y prennent même la majorité de leur repas, il

est donc important que cette alimentation soit de qualité, sans risque sanitaire. Sans céder à

des discours alarmistes, on sait aujourd'hui que les repas des RU sont principalement préparés

à base de produits industriels, contenant notamment des substances cancérigènes comme des

pesticides. Une prise de conscience a lieu sur les liens existant entre environnement,

alimentation et santé. On observe des mutations dans les pratiques quotidiennes des français

et dans certaines restaurations collectives, en maison de retraite ou en cantines d'écoles. Les

étudiants ne doivent pas être les derniers servis de la société comme c'est

malheureusement le cas dans d'autres domaines comme le logement. C'est pourquoi il est

important que l'on pense dès maintenant la mutation de la restauration universitaire vers une

alimentation plus saine, pour les étudiants comme pour l'environnement, les deux étant

intimement liés.

Il ne faut pas laisser ce sujet à des groupements uniquement écologiques qui ne prendront pas

en compte la question dans son ensemble. L'UNEF doit s'emparer de cette problématique

de la qualité de la restauration collective en gardant comme priorité la protection de tous

les étudiants, notamment grâce aux services publics.

L'UNEF doit promouvoir une mutation des restaurants collectifs vers une alimentation de

meilleure qualité, qualité aussi bien environnementale, sanitaire que gustative.

Les solutions sont multiples, il faut prendre en compte les spécificités de chaque

restaurant. La cuisine bio n’est pas uniquement l'introduction de produits labellisés bio ; c’est

une invitation à modifier le schéma alimentaire traditionnel : moins de viande, de produits

laitiers en général, plus de fruits et légumes frais et secs, intégration plus fréquente de

céréales complètes et demi-complètes sous différentes formes dans les repas... Les

préoccupations d’équilibre alimentaire, de budget, de provenance locale et de saison, de

qualité sont au centre de cette démarche qui est globale.

Les solutions sont locales, il ne suffit pas de proclamer nationalement des bonnes intentions

-comme l'a fait le Grenelle- pour que les choses changent. Tous les acteurs doivent être

mobilisés, aussi bien les responsables des restaurants que les étudiants. Pour que le

changement aille dans le bon sens il doit être collectif, et ne se faire contre personne.

Ce dossier est un outil pour les élus CROUS de l'UNEF, mais aussi pour tout étudiant qui veut

faire changer les habitudes dans sa ville. Il n'existe pas de solution unique, vous trouverez des

informations utiles mais la réalisation dépend de vous !

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4 La qualité d'une alimentation doit prendre en compte l'origine des aliments, mais aussi leur

mode de préparation, le goût, la diversité... Une réflexion sur les produits issus de

l'agriculture biologique est donc nécessaire, mais pas suffisante pour atteindre une

alimentation de qualité. L'UNEF devra donc poursuivre la réflexion sous d'autres angles

La Progression du Bio en France

La première initiative de bio en restauration collective remontrait à 1992 dans une cantine sco-

laire du Gard. Depuis le bio a fait du chemin, particulièrement ces cinq dernières années. En

2009 on comptait que 36% des établissements de restauration collective servaient des pro-

duits bio au moins ponctuellement.

voire l'article : http://www.notre-

planete.info/actualites/actu_2123_bio_restauration_collective.php

Cette progression est donc importante et ne va faire qu'augmenter.Que fait l'UNEF à ce sujet ?

Aucune proposition visible, aucune campagne, il est grand temps de se saisir de ce phénomène

grandissant.

Grenelle :

Dans la circulaire du 2 mai 2008 relative à l’exemplarité de l’Etat, les objectifs affichés sont de

15 % de denrées issues de l’Agriculture Biologique d’ici 2010 et de 20 % d’ici 2012. Dans la

circulaire du 3 décembre 2008 concernant l’exemplarité de l’Etat en matière de développement

durable, une fiche « alimentation » reprend les objectifs de la circulaire du 2 mai 2008.

"Atteindre 20% de produits bio dans la restauration collective d’ici 2012. La restauration collective représente plus de 10% du marché de l’alimentation, et touche

quotidiennement plus de 15 millions de nos concitoyens. Il est ainsi apparu à l’ensemble des

membres du groupe, et notamment aux collectivités locales, qu’elle constituait un référentiel

important pour l’alimentation de chacun, et donc un vecteur puissant de diffusion des produits.

Une action vigoureuse est donc proposée, principalement par des protocoles locaux entre

collectivités, comités d’entreprise et profession agricole pour structurer les filières et les

relations entre acteurs, accompagnée de programmes de formation des gestionnaires, et

d’élaboration de cahier des charges type.

Mesure immédiate :

Elaboration d’un contrat type d’ici la fin 2007 par la profession, les collectivités et des comités

d’entreprises volontaires."

Nous ne pouvons que partager l'analyse faite par les participants, mais plusieurs points

sont gênants.

D'une part, d'où sort ce chiffre de 20% ? Ce chiffre est-il révélateur d'un véritable volontarisme

politique ? En réalité il permet de donner l'impression que les choses changent sans que ce soit

le cas. En effet les 2O% peuvent être atteint par le remplacement du dessert par un fruit bio.

La mesure, facile, va dans le bon sens mais n'est pas du tout suffisante.

D'autre part, quels moyens seront mis en œuvre pour l'atteindre ? Ces circulaires, par

définition, n’ont pas de caractère obligatoire. Ce sont des recommandations. Elles s’adressent prioritairement à la restauration gérée par l’Etat.

Cette déclaration n'a donné lieu à aucune précision supplémentaire, ni textuelle ni en pratique.

Même si cette déclaration peut être complétée par des mesures plus précises, il ne faut pas

attendre que le gouvernement agisse, il faut dès maintenant se mobiliser localement.

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Les expériences existantes

Grenoble

L’un des restaurants universitaires de Grenoble distribue des repas à partir de produits bios

(les légumes quotidiennement et souvent les féculents aussi). Le problème de cette ville est

l'absence de plate-forme commune qui permet de réunir l'offre des agriculteurs et facilite ainsi

l'approvisionnement du restaurant qui est confronté à d'importantes contraintes de quantité et

de délais.

Aix en Provence

Depuis plusieurs années les restaurants universitaires d'Aix se sont convertis à une

alimentation de qualité. Le jeudi, les étudiants peuvent choisir un repas entièrement composé

d'aliments bio et certains jours ils peuvent incorporer à leur repas une soupe de légumes bio. De plus, des sauces bio sont proposées comme accompagnement.

Ces évolutions ont été rendus possibles par le consensus qui entourait cette question. Tous les

acteurs étaient favorables à une alimentation de meilleure qualité, particulièrement le directeur

du CROUS. Le prix du ticket repas n'a évidemment pas augmenté. Ce choix politique est

financé par le CROUS.

Rennes

La mairie de Rennes a décidé d'introduire des produits bio dans les restaurations des crèches

de la ville. Comme les réseaux de distribution locaux ne sont pas encore assez développés

pour fournir ces cantines quotidiennement, un seul repas était initialement organisé par an ; il

est désormais mis en place mensuellement. Lorsque le menu est approprié pour des personnes

âgées, il est aussi servit dans les maisons de retraite de la ville. L'avantage de cette initiative est de permettre à des agriculteurs de se convertir dans

l'agriculture biologique : ils sont certains de trouver des acheteurs.

L'inconvénient du choix d'un événement ponctuel est de ne pas banaliser l'alimentation bio en

la rendant « exceptionnelle ». De plus, même si le repas est prévu bien à l'avance, la demande

formulée par la ville déséquilibre les circuits de distribution par un pic de demande.

Autres Initiatives associatives

Un projet de consultation nationale sur l'alimentation est en cours. Ce recensement des bonnes

pratiques en restauration collective est organisé par le GRAPPE (Groupement d’Associations Porteuses

de Projets en Environnement), fac verte et la REFEDD (Réseau français des étudiants pour le développement

durable). Il doit conduire à la rédaction d'un livret adressé aux restaurateurs et proposant les

évolutions possibles. Il peut être intéressant de se tenir informé de ce projet, et de se procurer

ce livret lorsqu'il sera prêt pour qu'il nourrisse notre réflexion.

Le REFEDD, en partenariat avec le CROUS d'Île-de-France, mène une campagne d'informations

et de formation sur l'impact écologique des aliments. Un outil informatique de comptabilisation

de l'impact environnemental de la nourriture sera expérimenté à partir de la rentrée prochaine

dans trois restaurants universitaires français.

Ce ne sont que des exemples, de nombreuses associations, organisations réfléchissent déjà à

ces problématiques. L'UNEF ne doit ni rester inactive, ni travailler de manière isolée. Il

est nécessaire de se renseigner sur les initiatives qui existent localement et d'entrer en contact

avec les collectivités et les étudiants pour travailler conjointement.

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Les Différents labels

AB, ou « label Agriculture Biologique »

Ce label français dépend de norme définit par le ministère de l'agriculture et

est remis par l'agence française pour le développement et la promotion de l'agriculture biologique.

Selon ce label, un aliment biologique est produit selon des méthodes

respectueuses de l'environnement, détaillées par la réglementation. Les OGM

sont proscrits.

95 % des ingrédients au minimum doivent être issus de l'agriculture biologique. Les aliments

contenant entre 70% et 95% d'ingrédients biologiques peuvent indiquer : "x% des

ingrédients d'origine agricole ont été obtenus selon les règles de la production biologique".

Pourquoi 95 % ? Parce qu'on ne peut garantir à 100 % que les produits ne seront pas

contaminés par des OGM et parce qu'il faut tenir compte de l'ajout de sel. Il s'agit d'une

légère marge de tolérance.

Une fois que l'agriculteur a décidé de respecter les critères de l'agriculture biologique, il doit

attendre entre 2 et 3 ans avant de pouvoir obtenir et utiliser le label Bio pour ses cultures.

Cette période est appelée la période de conversion. La

période de conversion pour les productions végétales est donc

de deux ou trois années car il faut ce temps à la terre pour

éliminer les résidus chimiques (engrais chimiques et

pesticides). Pendant la période de conversion, les terres ne

doivent pas recevoir d'engrais chimiques et de pesticides. Les

agriculteurs ne peuvent utiliser que les engrais naturels qui

sont autorisés.

La période de conversion est une période difficile pour

l'agriculteur qui travaille en respectant des contraintes mais

sans en retirer la reconnaissance et les bénéfices du label.

D'autres labels moins connus existent...

Agriculture biologique

Il peut être intéressant de

travailler avec ces

agriculteurs en conversion,

cela assure des produits plus

sains que ceux d'un

agriculteur sans label, et

cela permet un partenariat

durable.

Il s'agit d'un organisme international qui labellise les productions agricoles

respectant les règles de l'Agriculture biologique et de l'agriculture

biodynamique. Celle-ci utilise uniquement des méthodes naturelles et tient

compte des rythmes saisonniers et des influences cosmiques (lune, soleil,

planètes…). Ce label privé est donc plus exigeant et aussi fiable que le label

d'agriculture biologique AB.

C'est le logo européen de l’agriculture biologique.

Le label a pour critères : au moins 95% des ingrédients sont issus de la

production biologique, le produit vendu provient directement du producteur ou

du préparateur dans un emballage scellé, le produit porte le nom du producteur,

du préparateur ou du distributeur et le nom ou le code de l'organisme

d’inspection.

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Les acteurs du projet

Le rôle des élus CROUS

"Dans chaque CROUS, 7 étudiants sont élus tous les deux ans au scrutin proportionnel. Ils

participent au fonctionnement de l'établissement à tous les niveaux : conseil d'administration,

commissions diverses : commission FNAU, commission culturelle, commission de restauration,

hébergement... et d'une façon générale, toutes les commissions et groupes de travail sur les

différentes missions des CROUS."

C'est aux élus de lancer l'initiative du projet, soit d'eux-mêmes soit sur demande des étu-

diants. Ils ont un travail de communication et de pédagogie à faire. Le rapport de force est

évidemment important (7 sur 23), et la campagne au moment des élections est donc essen-

tielle pour disposer d'un nombre important de représentants. Cependant représentants moins

d'un tiers du conseil d'administration du CROUS, les étudiants ne peuvent pas compter que sur

leur voix. Il ne faut pas tenter de passer en force, il faut convaincre les autres élus étudiants,

et surtout le président du CROUS.

Le rôle de la commission d'offre est essentiel, c'est là que sont passés les appels d'offre. Sa

maîtrise permet donc d'influer sur les produits commandés.

Le président du CROUS

Il est indispensable qu'il prenne part à la démarche, ou au minimum qu'il ne s'y oppose pas. Le

changement relève d'un choix, d'une volonté politique. Si celui-ci n'est pas convaincu, il faut

qu'il le devienne face à la demande des étudiants.

Les étudiants

Il est important que les démarches se fassent de manière transparente et

démocratique. Pour que la démarche soit efficace, elle doit être collective. C'est pour cela qu'il ne faut pas seulement convaincre les décideurs mais aussi les étudiants. Il

est nécessaire de consulter ces derniers car ce sont les usagers et donc les premiers concernés

par le changement. Réunions d'informations, débat, AG ouverte, les possibilités ne manquent

pas.

Il faudra que les décisions soient bien expliquées pour être bien vécues, notamment si la part

de viande des menus diminue. Nous sommes une génération à qui l'on a constamment répété

que « viande = protéine », alors que d'autres produits ont les mêmes apports. Il faut donc

maitriser le sujet pour l'expliquer. Outre la visibilité de produits bios proposés (pour respecter la législation, les références

doivent être loyales, lisibles et compréhensibles), il est important de prévoir des campagnes de

sensibilisation à destinations des usagers du restaurant.

Ce label concerne également les productions animales ou végétales, et

comporte des critères plus poussés que ceux du cahier des charges AB,

tels que la diversification des productions, la labellisation d'une

exploitation entière et non de produits, l'exclusion de tous les produits

chimiques sans exception.

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Les contraintes de la Restauration collective

Les problématiques liées à la restauration collective ne peuvent être abordées sans prendre en

compte plusieurs aspects : l'enjeu principal est de fournir des repas sains, équilibrés, de

qualité, au coût le plus bas possible, il faut aussi que ce soit un lieu accueillant et

d'informations, un lieu de travail agréable pour les employés, et une activité à faible impact

environnemental.

Les restaurants ne sont pas équipés, et ne disposent pas du temps nécessaire pour

transformer certains produits bruts. Notamment pour la viande et le pain, le restaurant doit

être approvisionné directement en produits finis. Ce qui peut compliquer

l'approvisionnement si des producteurs bios existent localement mais ne transforment pas

leurs produits.

La livraison doit être constante toute l'année. Le restaurant n'a pas besoin, et doit éviter

de commander, des produits hors-saison ; par contre il ne peut se permettre de ne pas être

approvisionner à cause d'une période creuse chez un producteur ou un incident climatique

comme du gel. C'est pourquoi il est préférable de passer par une plate-forme collective,

c'est à-dire un groupement d'agriculteurs qui vendent en commun leur production et

proposent donc une offre plus diversifiée et plus abondante qu'une seule exploitation.

Malheureusement cela n'existe pas dans toutes les régions, et il est difficile d'influer sur leur

création.

La Législation Le code des marchés publics imposent des critères d'approvisionnement.

Les acheteurs publics peuvent acheter des produits biologiques en raison de leurs

caractéristiques environnementales. Acheter des produits bios car ils sont bios est légal.

En revanche, la proximité du lieu de production comme critère de choix des offres est illicite.

Cependant pour les marchés d'un montant inférieur à 20.000€, les conditions d'attribution du

marché sont plus souples. En-dessous de ce seuil un approvisionnement sans publicité, ni mise

en concurrence est possible. Le restaurant peut directement contacter un fournisseur et

s'accorder sur une livraison sans procédure particulière. Au-dessus de ce seuil, le restaurant

doit se plier à des contraintes de publicité et de mise en concurrence. Cependant il peut faire

appel à des producteurs occasionnels pour des achats inférieurs à 1% du marché et 10.000€

(pour organiser des repas bio ponctuellement par exemple).

De plus il existe des moyens d'orienter les appels d'offre pour obtenir des produits bio locaux :

mentionner des spécifications techniques (des fruits et légumes de saison, des produits dont

les emballages utilisés soient recyclables ou récupérés par le fournisseur…), intégrer des

critères d’attribution favorables à une production bio locale (un délai court entre la cueillette et

la livraison des fruits et légumes)

-> voir : www.repasbio.org plaquette « produits bio et développement durable dans les

marchés publics de la restauration collective » exemples de formulation concrète de cahiers

des charges .

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Les pièges à éviter

Rester dans le service public

Les changements à effectuer pour passer à une restauration bio nécessitent un temps

d'adaptation, cependant ils sont tout à fait réalisables dans le cadre des RU existants.

Il est donc indispensable de rester dans le cadre du service public, de restaurant public

permettant l'accès pour l’ensemble des étudiants et du personnel à une alimentation saine à

un prix abordable. Les entreprises savent utiliser la préoccupation actuelle pour les questions

sanitaires et environnementales. Le label pourra certes être au rendez-vous mais sûrement par

l’importation étrangère (donc non-écologique), au détriment des préoccupations d'emploi local,

De plus, certaines entreprises utilisent le label bio et des prix bas durant l’appel d’offre et

n’hésitent pas, quelques mois après l’avoir remporté à augmenter de manière significative leur

tarif et à abandonner les labels bio. Il est donc impératif que la restauration soit publique,

surtout que contrairement aux entreprises privés, le CROUS réinjecte ses bénéfices dans la vie

étudiante.

La qualité des menus

La "culture bio" est poussée à l'excès par certaines personnes. Confectionner des repas sains

ne nécessite pas l'usage de graines germées ou de tofu. Cela a pu se voir dans certaines

cantines d'école. Les usagers assimilent alors le bio à ces repas particuliers. Les menus

peuvent devenir bios, varier dans leur quantité, tout en restant très classiques et appétissants.

Il faut aussi veiller à ce que les menus restent variés et de quantité suffisante.

Produits bios exportés ou non-bio locaux

Les produits d'alimentation bio sont importés à 50% en 2009. En effet l'agriculture biologique

française est très en retard par rapport à d'autres pays européens comme l'Espagne ou l'Italie

par exemple. Donc quand on achète des produits bio, fruits ou légumes notamment, on génère

des flux d'importation importants, et donc des émissions de CO2, et on nuit au développement

de l'économie locale.

L'autre risque est de se retrouver face à des produits qualifiés bios par des labels inconnus,

venant d'un pays connaissant des règles moins strictes que les françaises. La qualité n'est

alors pas assurée.

Il est donc préférable de créer des partenariats avec des producteurs locaux qui ont

des pratiques respectueuses de l'environnement même si leur agriculture n'est pas labellisée,

ce peut être une façon de soutenir un agriculteur en période de conversion.

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Le Coût du Bio

La question budgétaire n'est pas l'angle par lequel la question doit être abordée, car renforcer

la qualité d’un service public suppose de fait des moyens supplémentaires. Comme cela fut le

cas à Aix en Provence, la décision de changer est avant tout dépendante d'une volonté

politique. Et elle ne coûte pas forcement plus chère.

Le surcoût du Bio est très variable, il dépend de la situation initiale du coût matière (coûts des

denrées alimentaires nécessaires pour un repas), très différente d’un restaurant à un autre…

Le surcoût a une explication, en effet le prix payé est plus juste : pas de rendement gonflé par

l'utilisation de pesticides, produit nécessitant plus de main d'œuvre...

Le chiffre peut sembler important mais n'est pas une finalité.

Les 60 % des gestionnaires cités qui ont cherché à

limiter le surcoût ont :

◦ limité le gaspillage

◦ remplacé certains produits par d’autres moins

couteux

◦ optimisé les frais de logistique

◦ formé le personnel

◦ réduit le grammage des protéines

On peut trouver dans certains marchés ou directement auprès des producteurs des

produits bio pas cher et donc au même prix que des produits de grande consommation

souvent nocifs pour notre santé et pour la planète en général. Des économies peuvent

aussi être effectuées par des achats groupés avec emballages en consignes. Ceci suppose

ainsi une étude approfondie de l’offre disponible en alimentation bio dans la région où se

situe votre restaurant universitaire.

Un travail sur les menus permet de maîtriser son budget, en choisissant des produits de

saison et locaux et en recomposant les menus. Ainsi, certains restaurants ont choisi de passer

à des menus à 4 éléments (fromage ou dessert), d’autres de proposer des menus alternatifs

ou semi-alternatifs, en réduisant notamment la part de viande, en s’en tenant aux grammages

préconisés par le GEMRCN (Groupe d’Etude des Marchés Restauration Collective et Nutrition)

au profit de protéines végétales grâce à une association équilibrée de céréales/légumineuses.

Il faut aussi se renseigner auprès des collectivités locales, certaines prennent en charge, pour

tout ou pour partie, le surcout budgétaire entrainé par les efforts d'une restauration collective

pour introduire des produits bios.

Selon l’étude de l’Agence

Bio/CSA/Cabinet Gressard éditée

en 2009, 86 % des gestionnaires

confirment que la bio se traduit

par un surcoût en moyenne de

23 %.

Toujours selon cette étude, parmi

les 86 % qui ont constaté un

surcoût : 60 % ont cherché à le

réduire, limitant celui-ci à 16 %

en moyenne. Le Bio ne revient pas forcement plus cher

D’autres solutions existent aussi afin de limiter le surcoût

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11 Le passage direct à des repas 100% bio est souvent complexe à organiser. Le choix de

l'introduction régulière de quelques produits bio est une manière de débuter doucement.

Il est ainsi préférable de commencer par quelques produits emblématiques, simples et

relativement peu coûteux : pain, carottes, pommes...

Il est préférable de privilégier la régularité, la progressivité et faire le choix des produits en

fonction de la disponibilité locale. De ce point de vue, l’organisation de repas 100 % bio

ponctuels est susceptible d’avoir un effet déstructurant sur l’organisation de la

commercialisation de ces produits. Ainsi, l’introduction par familles de produits favorise le

développement de l’activité des fournisseurs et donc la structuration des filières biologiques.

Il est évident que ce coût supplémentaire ne doit pas se répercuter sur le prix du ticket

restaurant universitaire payé par les étudiants. Ce prix est fixé par une délibération annuelle

du CNOUS auquelle l'UNEF doit rester vigilante.

Tout d’abord, il faut savoir que les aliments issus de l’Agriculture biologique contiennent

deux fois plus d’éléments nutritionnels que les aliments issus de l’Agriculture industrielle.

En effet, pour simplifier, ce qui est fabriqué lentement est plus solide. Un produit alimentaire

végétal ou animal qui grandit à son rythme naturel est plus consistant et plus chargé d’oligo-

éléments et de vitamines, qu’elles viennent de la terre ou de l’air.

Ensuite, il ne faut pas perdre de vue, le fait que l’agriculture industrialisée coûte chère à la

société. En effet, 1/3 du coût de l’agriculture industrialisée est financée par le contribuable, via

les subventions publiques que perçoivent les agriculteurs pratiquant ce type d’agriculture.

L’autre tiers du coût constitue les frais indirects inhérents à la nature. L’utilisation de pesticides

en effet à des effets secondaires sur la santé mais également sur l’environnement que sont les

sols, les nappes phréatiques… Ainsi l’agriculture biologique revient au final moins cher à la

société, puisque ce type d’agriculture ne constitue aucun coût secondaire.

Voila tout l’intérêt que constitue la mise en place de l’Agriculture biologique : une alimentation

de meilleure qualité pour un environnement et une santé plus sains.

Le bio revient au final moins cher à la société

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A Savoir…

Aucun produit n’est interdit en restauration collective par la Direction des services

vétérinaires. L’utilisation de légumes bruts, d’œufs frais, de faisselle est autorisée. La seule

condition est de respecter les règles d’hygiène appropriées (HACCP).

A partir du 1er Juillet 2010, un nouveau logo européen Agriculture biologique verra le jour.

Il permettra d’uniformiser le flot de labels bio utilisés dans les différents États membres. De

plus, il ne rentrera pas en concurrence avec les logos nationaux.

Une enquête 21 réalisée à l'université de Paris V sur la nutrition des étudiants a révélé que

seulement 10% des étudiants ont un apport calorique équilibré, et que 92% ont un apport

déséquilibré en glucides, lipides ou protides.

(Enquête sur l'alimentation des étudiants : http ://tinyurl.com/dkdq2j)

enquête sur l'alimentation des étudiants : http ://tinyurl.com/dkdq2j

(http://www.bio-logique.info/alimentation/raisons.htm)

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Bibliographie Fonctionnement et organisation des CROUS www.cnous.fr

Infos sur le bio... Guide pratique de la restauration collective bio en Rhône-Alpes (info utiles nationalement) www.corabio.org Dossier «Comment introduire durablement des produits biologiques dans un restauration scolaire» www.bioiledefrance.fr/pro/index.php La nourriture d'origine biologique dans la restauration collective impact environnemental, social et économique hhtp://public.reseaugrape.fr Dossiers sur le bio en collectivité http://www.repasbio.org/ Dossiers thématiques par le réseau environnement santé http://www.reseau-environnement-sante.fr Charte éthique de l'agriculture biologique pour comprendre le bio dans son ensemble http://www.gablim.com/texte/charte%20ethique.pdf Article « pourquoi le bio est moins cher ? » http://developpement-durable.viabloga.com/news/pourquoi-le-bio-est-moins-cher

Les infos publiques... Les actions gouvernementales du plan nutrition santé, voir la boite à outils http://www.mangerbouger.fr/ Recommandations relatives à la nutrition http://www.minefi.gouv.fr/directions_services/daj/guide/gpem/nutrition/nutrition.htm

Des contacts... Association pour l'amélioration de la restauration collective http://www.unplusbio.org/manger-bio/index.php Réseau d'associations étudiantes pour le développement durable http://www.refedd.org/

Agathe Sorin : 06 61 02 13 31 Anthony Brondel : 06 37 29 07 21