in vodka veritas n°6

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Le numéro 6 d'IVV

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Page 1: In Vodka Veritas n°6

Page 2: In Vodka Veritas n°6

SommaireIVV, un journal trop fake p 3

Pendant ce temps, à Sciences Po p 5

Les brèves de droite p 6

Les blagues de droite p 9

In Nouvelle Donne Veritas p �0

Une journée dans la peau d’un étudiant de droite p ��

Le rock chrétien : Holy Shit ! p �4

Avec la propagande, je bande - � p �5

Le Père Duchesne - � p �6

Et si je passais ma troisième année en Inde ? p �7

Noyez-vous dans l’Absurde. p �8

Poèmes de maths p �9

EditoCe numéro est dédié à Philippe Pétain, Maréchal de France, Président d’honneur du Conseil d’Administration de Sciences Po durant la période de l’Etat Français.

Affalés pêle-mêle sur quelques divans éventrés, comme à notre déplorable habitude, imbibés jusqu’à l’os, tirant négligemment sur quelques roulées mal fichues, notre grand sujet était de savoir si, oui ou non, le niveau de développement des forces productives ouvrières permettait d’envisager une révolution immédiate, ou si le déficit intellectuel profond du germanopratin moyen nous condamnait encore à de trop longues années d’action souterraine, d’inutiles appels au soulèvement prolétarien mondial et de mépris de la part de nos aimés camarades pipoteurs.

Soudain, la lampe grésilla. Un nuage passa devant la lune. Un violent courant d’air fit s’ouvrir la fenêtre et battre les volets. Au loin, un chien hurla. Tout se mit à tourner autour de nous.

Au réveil, nous étions autres. Les mêmes, et pourtant différents. Ce fut lorsque Nathanel, le meilleur d’entre nous, le héraut de la Commune Mutualiste et Autogérée, s’enquit des dernières évolutions du CAC et déplora le nombre trop peu élevé de blessés graves après la répression du dernier piquet de grève Airbus, que nous réalisâmes. Nous étions passés de l’autre côté !

Il nous fallut toute la soirée pour nous rendre compte de l’étendue de la transformation. Elle était profonde: la Vodka ne passait plus; la cigarette faisait désormais s’étouffer les plus grands clopeurs d’entre nous, le refrain de l’Internationale semblait comme bloqué au fond de nos gorges. Nos cheveux se rangeaient d’eux-mêmes, la raie à droite. Mais plus que tout, c’était le souvenir de ce que nous avions été qui provoquait en nous le plus grand trouble. Cruelle ironie, ce rouge que tantôt nous nous plaisions tant à arborer en signe de notre exécrable allégeance à la léninerie internationale, nous le portions maintenant au front comme la marque indélébile de notre infamie passée.Le soir même, nous décidâmes de notre adhésion collective à l’UMP, tandis que fût votée à l’unanimité moins une voix la motion portant soutien officiel de SUD Sciences Po à Nicolas Sarkozy (Nathanel ayant décrété que celui-ci était décidément trop à gauche). L’on convint enfin de la sortie d’un numéro IVV spécial pour faire connaître au monde notre retour à la lumière ainsi que quelques vérités trop oubliés. Conscients de nos errements

Les membres de la Ré(d)actionDominique AlbertiniGrand coeur malade

Nathanel AmarComplètement largué

Samuel André-BercoviciLa menace (rouge)

Cyrielle AuffraySix cent sen

Maud BorieAbsurde Absolut

Denis CarlierDirecteur de publication trop fake

Lucas ChancelLucas chancelle

Béatrice CointeSchön Berg

Naïké DesquesnesFlagrant Dehli

Viviane GraveyCD - R

Arnaud IssPa vo beuzet Paris

Louis MoulinDon Quichotte

Ariel Sharon Dormeur du Val (de Grâce)

Raymond BarreN’a jamais existé

Maurice PaponSortie de Seine

passés, nous n’aspirons cependant aujourd’hui qu’à les dépasser.Compagnons, ne craignez plus, nous rejoignons vos rangs! Et, abjurant nos vieilles idoles, nous disons avec confiance :Oui, les hommes sont naturellement inégaux (surtout les femmes et les métèques).Oui, la Raison est un mythe, et la vraie Connaissance inaccessible au misérable humain (surtout aux métèques et aux femmes).Oui, certains naissent pour être maîtres, d’autres pour être esclaves (les pauvres, par exemple).Oui, la vie est une jungle où seuls les plus forts survivent, comme le disait encore -avec tant d’à propos- le père Lagueyrie dans son prêche, dimanche dernier.

Voilà pourquoi, oui, la main tendue (au bout du bras levé), un joyeux refrain aux lèvres (« Maréchaaaaal….. »), nous revenons à vous, terre des aïeux, sang des aînés, esprit de la race immortelle! Nous voilà, revenus à la vraie foi : celle qui promet, non un illusoire paradis terrestre, fruit de l’industrie des hommes (impure, forcément), mais bien le Royaume de Dieu, don de l’indulgence du Seigneur (loué soit son nom). Nous voilà, grand peuple de la Réaction, armée de tous les Ordres, juste et moral, cardinal et décroissant!EN ARRIERE!

Page 3: In Vodka Veritas n°6

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IVV, un journal trop fake

Il paraît qu’il y a depuis le début de l’année scolaire une explosion de l’expression étudiante à Sciences Po. Le très roux Laurent Bigorgne lui-même se réjouit d’une telle vigueur démocratique. Quant à In Vodka Veritas, c’est selon lapeniche.net un journal qui, en plus d’être « d’extrême-gauche » est « satyrique » (sic). C’est-à-dire licencieux ? Horreur ! Tout rédacteur à IVV est donc un Maurice Rollinat en puissance, plongé dans ses Névroses.

La mauvaise pensée arrive dans mon âmeEn tous lieux, à toute heure, au fort de mes travaux,Et j’ai beau m’épurer dans un rigoureux blâmePour tout ce que le Mal insuffle à nos cerveaux,La mauvaise pensée arrive dans mon âme.

C’est bien, comme ça je peux m’acheter une conscience, je suis un rebelle. Et c’est vrai qu’IVV a réalisé un dossier sur la campagne du BdE qui n’a pas été pour rien dans la convocation de la sous-commission des libertés politiques et syndicales (quel nom ridicule…) et les quelques conséquences qui ont suivi dans le cours des élections�.Mais déjà, un problème avec le mythe du rebelle. Un rédacteur falsifie la couverture du numéro ; il fait passer en douce devant Julien Palomo (de l’administration) pour obtenir un bon d’impression la couverture du premier numéro au lieu de présenter celle du deuxième, tellement plus sulfureuse (?) : le lion et le renard de Sciences Po se livrant à un coït an(im)al. Ce problème tout bête (ahah) se règle en quelques minutes en apportant la véritable couverture au responsable en question.Voici ici cet épisode peu glorieux pour montrer les défauts de l’équipe du journal (sauf votre serviteur qui est parfait).

� Pour ceux qui n’ont pas lu le numéro, il s’agit du n°2, dis-ponible sur www.invodkaveritas.com. La conséquence principale en a été l’annulation du système des procurations-fellations. La liste la plus bourge donnée favorite a finalement été défaite par la deuxième liste la plus bourge. Autant dire un bilan nul.

Le second degré affiché et l’auto-critique plus ou moins violente2 ne sont qu’accessoires pour cacher le fond qui a du mal à percer le conformisme craintif.Prenons un exemple : le n°3, notre guide de rentrée 2006. Nombreux ont été les retours du type : « bravo ! vous n’épargnez personne ! c’est violent ! »3. Mais il faut bien l’avouer : fondamentalement rien n’était très méchant. Le tout a même été écrémé de passages ou même d’articles considérés comme possiblement problématiques. Pourtant les relectures des pages par J. Palomo avant impression n’ont vraiment lieu que dans le but d’avoir la primeur du contenu, et éventuellement présenter une mise en garde contre des réactions. Il est loin le temps de la censure effective à Sciences Po. Dans le coup de colère qui a pris Annick Steta vis-à-vis de notre journal (voir le n°5 de janvier dernier), la direction a bien du lui faire savoir qu’il n’était plus de son ressort de saisir les exemplaires.

La responsabilité est endossée par le responsable de publication, et si conflit il y a, ce sera sur le plan judiciaire. Autant dire que le risque est infinitésimal.

Ce qui n’empêche pas la véritable forme de censure, l’autocensure, de fonctionner à plein. Même ici. Surtout ici. Je ne parle pas de la qualité des articles en général, de l’humour, de la sensibilisation à des

sujets donnés… Je parle de la position qu’on semble nous prêter vis-à-vis de l’administration. Les réactions négatives de la part des personnes concernées par nos articles ont d’une part été celles des membres de la liste donnée gagnante aux élections du BdE qui sont restées de l’ordre du minable (tentative de vol des journaux, accusations d’homophobie, etc.) puisque, qu’ils le veuillent ou non,

2 Lire la chanson ou le grand test révolutionnaire du n°4 de no-vembre dernier, cet article étant fondamentalement dans la même veine, mais en plus il y a des notes de bas de pages donc c’est plus cool.

3 A côté de remerciements chaleureux et plus qu’émouvants pour l’introduction au monde merveilleux de Sciences Po et de l’accélération du processus d’intégration à l’élite pourrie-gâtée.

In Vodka Veritas aime dénoncer, critiquer, railler, caricaturer, ce n’est pas nouveau. Après tout, “tout le monde saît qu’on est un peu des fouille-merde”. Quitte à s’en mettre plein les doigts. Ce n’est pas grave, aujourd’hui on fait le ménage de printemps, le temps d’une petite introspection critique...

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l’élite à laquelle ils pensent appartenir dans l’environnement de Sciences Po est autrement plus illusoire que notre caractère rebelle. Ce qui est d’autant plus amusant puisque c’est après la rédaction du gros de cet article a eu lieu une émission de Radio Sciences Po4 consacrée à notre œuvre durant laquelle une déçue des élections5 nous a qualifié à de nombreuses reprises de « fake ». En dehors du ridicule de la personne ou du mot, quelques éléments d’analyse lui manquaient : en voici pour la prochaine fois. D’autre part, notre nouvelle cible, Nouvelle Donne et son ancien président Matthieu Creux ne nous a quant à elle jusqu’ici

pas causé de soucis plus grave qu’une bonne grosse crise de fou rireEnfin reste la réaction déjà évoquée d’A. Steta, dont la colère nous vaut

désormais un blood feud, dont j’avoue ne pas saisir les motivations profondes, mais que j’accepte à titre personnel avec philosophie, les choses étant comme elles sont. Je suppose que l’évocation dans le précédent numéro de cet événement censé rester « secret » a pu relancer sa colère si elle en a pris connaissance, même si ça n’était pas là le but. Il s’agit d’une décision raisonnée et concertée, puisqu’il aura fallu trois mois pour faire aveu de cette faiblesse.Aucun conflit véritable n’a eu lieu par contre avec l’administration. Pourtant on aurait eu de quoi, à entendre les retours. Rien de tout ça dans les quelques contacts avec les membres un peu « haut placés » de l’administration. Sur le numéro 3 une légère remarque sur le fait qu’on n’avait pas respecté le droit à l’image (mais la publication est en elle-même illégale), un commentaire comme quoi on a fait un très bon journal… J’en passe mais globalement 4 ou 5 réactions positives ou neutres.

La raison, hors le fait que tout « mauvais » commentaire ne peut que nous servir ? Nous ne sommes que des alibis de l’administration pour défendre sa position. Car pire que le capitalisme, s’il est un règne ingurgitant la critique malgré elle, c’est bien celui de Richard Descoings. Il est grand, il est beau6, il est gominé. Il jaillit de sa voiture de fonction dans son costume Christian Lacroix� et jette un sourire Email Diamant à la cantonade�. Puis d’un pas assuré, il pénètre dans son école où tout lui appartient. Même toi, ô lecteur, même toi.

4 Voir www.rsp.fm pour une prise d’otage, du Mathieu Creux-bashing, de la bière et autres, où l’on apparaît dans toute notre non-splendeur – à ce jour l’émission n’est pas en ligne.

� Ancienne de la Dolce Lista, la liste pour les élections qu’on avait le plus démontée.

� Du moins il aime à le faire dire dans la presse.

� Il porte Lacroix et la bannière (UMP), ahah.

� Ce qui a pu, je le prie de m’en excuser, causer chez moi un fou-rire nerveux (« c’est un exutoire du pathétisme » nous dit le très mau-rassien Léon Daudet)..

Et toute démarche sortant d’un micromètre du pas cadencé du conformisme de la pensée dominante est systématiquement rattrapée pour être incorporée dans le système Sciences Po. Une action du Comité d’Agitation Publique (CAP) au Forum des Entreprises ? C’est la liberté d’expression en action, pour Laurent Bigorgne. Autrement dit : « On s’en fout, regardez comme vous êtes intolérants ! Nous au moins on vous accepte pourtant, aussi peu nombreux et insignifiants que vous soyez ! ».Un message appelant au soulèvement à Sciences Po d’une avant-garde prolétarienne pour renverser le régime oppresseur� avait été en premier temps refusé avant d’être publiée d’une manière arbitrairement tronquée grâce à cet argument magique et de mauvaise foi (affichée), celui de la liberté d’expression comme valeur phare de Sciences Po. Car nous sommes nous aussi des opprimés politiques. En écrivant ces mots, une larme tombe sur le clavier de mon VAIO Pentium® M 7�0 2 GHz.

Mais plus grave donc, nos critiques, de quelque ordre qu’elles soient, ne portent atteinte en aucune manière au cuirassée Richard Descoings. Et cette dictature de la liberté nous fait perdre tout pouvoir. Prisonniers d’une cage de verre nous sommes.

La cage de verre, c’est cette méthode subtile d’accompagnement qui conduit à la paralysie intellectuelle. Comme tous les concepts en vogue en ce moment à Sciences Po, il nous vient d’outre atlantique, du pasteur Charles Taze Russel fondateur des témoins de Jéhovah . Sous couvert d’une marche à la business school, il s’agit bien de discipliner, en � ans, à la croyance en l’infaillibilité du marché et du grand capital. Par le biais de leçons et de séminaires (les mots ont un sens), l’on sépare des « élèves » de la masse bassement étudiante pour que, attaché-case à la main, en costume-cravate, les lunettes coincées à la David Abiker sur le nez, ils aillent propager la bonne parole de par le monde.

En s’achetant une conscience par une dénonciation de forme, ce journal est un torchon cautionnant un système à abattre ! Brûlez ce journal ! Brûlez la Péniche ! Brûlez Sciences Po ! De flammes purificatrices jailliront les étincelles d’un monde meilleur !

� L’illustrait une image du grand Lénine encourageant à la lutte.

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Des paroles sans actes, le syndrome Pipo ?Quand à Sciences Po on assimile la protection de l’environnement à un paternalisme dirigeant.

Encore un coup de génie de notre vieux Richie ! Inviter Sir Nicholas Stern (le premier économiste a avoir chiffré le coût de l’inaction en matière de réchauffement climatique�) ainsi que tout le gratin de l’écologie parisienne pour parler du changement climatique, après que l’administration a refusé de se soumettre au B.A-BA en la matière: le bilan carbone.

A quoi sert un bilan carbone ? Mesurer tous les rejets de CO2 générés par les étudiants, les profs, les personnels et les locaux de l’établissement. Il permet de cibler les efforts à faire et les investissements nécessaires (isolation, éclairage, chauffage) pour réduire la consommation énergétique du campus.

Mais parler de réchauffement c l i m a t i q u e sans agir ne gêne guère n o t r e administration chérie (reflète-t- elle l’élite en général ?), p o u r t a n t garante de l ’ honnê te té

intellectuelle - on nous le rappelle chaque semestre. Sciences Po organise une conférence sur le réchauffement climatique (où tous les intervenants soulignent l’importance du changement de comportement), après avoir refusé au cours d’une réunion syndicale la mise en place d’un bilan carbone. A propos d’un hypothétique campus écologique et du fameux bilan, Laurent Bigorgne avait alors déclaré : « Ici, on ne fait pas de philantropie !»

Les associations P.A.V.é.S et les Jeunes Verts ont donc saisi l’occasion pour déployer une banderole dans l’amphi « Des paroles sans actes, le syndrome Sciences Po ? La direction refuse un audit énergétique ». Banderole qui n’est certes pas restée accrochée bien longtemps, mais qui aura eu le mérite d’être efficace. Mme Tubiana, responsable de la conférence et de la chaire développement durable s’est engagée personnellement, mettant « [sa] réputation en jeu » et a pris contact avec l’ADEME pour effectuer un bilan carbone. On attend sa mise en place effective.

En attendant, donc, pensez à éteindre vos lumières. Réduisez votre temps de douche. Préférez les œufs aux steaks. Partez en vacances en train. Notre mode de vie n’est pas durable, et ce n’est pas vrai qu’à l’IEP.� Soit entre 5% et �0% du PIB mondial, selon les scénarios utilisés.

Pendant ce temps, à Sciences PoBruits de couloirs, rumeurs d’amphis et autres odeurs de chiottes, pour votre plus grand bonheur !

Le gala mal barré du BdE.

Vous êtes jeune, vous êtes beau/belle, vous êtes à Sciences Po, vous avez une frange/un jean slim/des ballerines/des cheveux dans le vent (rayez les mentions inutiles), vous êtes donc un fervent partisan du gala du BdE, qui en plus de se faire faire photographier avec PPDA (toujours entouré de deux étudiantes blondes au gala d’ailleurs, sinon il ne viendrait pas, qui pour cette année ?), vous permet de choper vos coreligionnaires passablement éméchés dans des coins sombres, afin de vous adonner à une saine reproduction sociale.

Malheureusement, cette année vous pourriez bien ne pas pouvoir sortir votre costume trois pièces Prada... En effet, à l’heure où nous écrivons, la BdE n’a ni salle, ni date, ni argent pour organiser le Gala. La Direction, constatant le succès qu’a remporté le BdE de cette année dans ses soirées, ainsi que l’état de ses finances, a voulu co-organiser le Gala - comprenez payer le Gala. D’après nos informations, la Direction a proposé au BdE de louer une salle au Grand Palais (rien n’est trop beau pour la jeunesse dorée germano-pratine). Coût de la location de la salle pour une soirée : �20 000 euros (question subsidiaire: combien d’étudiants peuvent être exonérés de frais de scolarité avec cette somme?). Malheureusement, la Direction avait posé une condition: faire le Gala après les épreuves du diplôme en juillet. Le BdE, qui n’en est plus à sa première bourde, refuse la perche tendue par la Direction. Résultat : pas de lieu, pas de date, pas de thune. Les étudiants devront se contenter du gala alternatif organisé par le POUM IV sur les quais de Seine.

Le Bureau des Arts(naques).

Vous avez adoré l’ambiance des élections du BdE ? Donner des barbes à papa contre des procurations vous a donné envie de rentrer en politique ? Vous allez vous passionner pour le nouveau jeu de real-politik made-in Sciences Po : “coup-d’Etat au BdA”. Pour retrouver l’ambiance des Républiques Bananières d’Amérique Latine, le BdA organise des changements de président-e-s réguliers (depuis la rentrée, trois présidents se sont succédés). Vous pourrez vous aussi passer des alliances, lancer des rumeurs et fabriquer des bombes.

Quant au Boutmy Rock Festival, il permettra cette année de voter pour 4 groupes sur internet (en changeant d’IP vous pourrez voter plusieurs fois). Vous aurez donc le choix entre le rock pompeux et pompé d’Arcade Fire des “Hold your horses”, le rock petit-bourgeois et accompagné de jean slim des “Byrons”, ou encore le folk musicale et coloré de “Coquelicot” (quoi je fais du copinage ?). Rajoutons que le BdA invite les gagnants du concours CQFD des Inrocks (sans bien entendu voter pour eux), “Rock and Roll” (on se demande où ils sont allé chercher un nom pareil). Vive la démocratie participative à Sciences Po !

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Les Brèves de DroiteLa droite est partout, il suffit de lire ces brèves pour s’en convaincre.

La Cé, l’autre syndicat (du patronat)

Bravo à la Cé Sciences Po pour l’influence que ses � militants locaux exercent au niveau national. Le syndicat qui rechigne un peu pourtant à assumer ses affinités politiques a su en effet transmettre aux autres sections les valeurs de “la maison” (appellation à laquelle tient beaucoup le non moins droitier professeur Slama). La Cé veut en effet étendre à l’université l’amour qu’éprouve Sciences Po pour la “fière et libre” entreprise, en s’associant avec le Medef pour organiser des rencontres entre “des profs, des patrons et toi” (oui, “toi”, au Medef on tutoie les sales profiteurs des facs qui vivent à nos crochets).

Ainsi le �er février à l’université de Marne-la-Vallée a débarqué entre autres le PDG de PricewaterhouseCoopers, l’entreprise même qui avait investi le petit hall il y a quelques mois pour y construire un petit village publicitaire et poser aux gentils élèves des questions si élégamment nombrilistes...

Toujours dans une posture anticonformiste, la Cé pose une question courageuse par un grand référendum : les étudiants veulent-ils trouver du travail en sortant de l’université ou préfèrent-ils devenir chômeurs ? (véridique). On attend le contre-référendum de l’Unef.

Sur NS TV, tout devient possible

Alors qu’après Bayrou et Royal c’est au tour de Sarkozy de se sentir attaqué par les médias pour remonter dans les sondages, il convient mettre en lumière l’un des points forts de sa campagne : NS TV. Monsieur ne méritait rien de moins qu’une web-télé pour lui tout seul. Celle-ci est diffusée en stream sur le site de campagne, lancé après quelques couacs juste après l’investiture surprise (mais si)

de Nicolas le �4 janvier dernier, devant 30 000 personnes (pardon �00 000) avec ��,�% des voix exprimées (le démocrate prend en compte le vote blanc). Le décompte avant le premier tour qui défile en haut des pages a d’abord affiché 777 jours, puis 770 jours, ce qui montre que le bougre avait de quoi voir venir. Il est aujourd’hui revenu à des chiffres plus raisonnables.

La meilleure et la plus drôle des catégories de video disponibles sur NS TV (www.sarkozy.fr/video), à part celle du “devoir de réponse” (voir ainsi la video du 23/02) est la catégorie du “libre cours”. Là, foin d’amateurisme, ou plutôt si, plein d’amateurisme, mais dosé. Ainsi, dès le lancement du site, comme l’amorce pour ces sales pauvres qui font la manche, une video “amateur” était disponible, datée de la veille du congrès dont les images sont extraites. Ca, c’était pour l’amateurisme. “Allez Sarko (Sarko-o-o)”, d’un certain Nicolas (!) Luciani, présente des rimes écrites sur un coin de nappe à la fin d’un repas, certes, mais un repas au Flore, au moins. Quant au clip, avec ses images faussement tremblotantes à souhait, son montage à l’arrache, rien de mieux pour tromper l’électeur hésitant qui devant tant de spontanéité ne peut que se rallier au beau Sarkozy.

Les gens sont cons. C’est pour ça qu’on les aime

Hasta Siempre, René

René Rémond est un peu notre Fidel Castro à nous. Sciences Po le maintient artificiellement en vie et même en activité en tant que président honoraire de la FNSP, remplacé au poste de président par un aronien pur jus, Jean-Claude Casanova. De quoi prouver à ceux qui en doutaient que, oui, il est possible de changer de bord et que Richard Descoings est bien des notres.

Le quota obscur de la force

France2 prétend révéler le mardi 6 mars dernier dans son 20h que les policiers ont des quotas à remplir sur les différentes infractions. Comme s’ils ne le savaient pas, eux qui doivent remplir chaque soir leurs quotas de connerie et de conformisme.

Il ne manquerait plus que les caméras de France2 aillent filmer de sales gauchistes en train de manifester systématiquement leur colère (illégitime, bien sûr, voyons) contre les rafles policières au pied des cités-universitaires et dans d’autres lieux où de dangereux étrangers rodent pour piller notre héritage culturel, afin de remplir les quotas de Nicolas.

A quand une loi pour renvoyer ces « sauvageons » avec les vils étrangers ?

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La réalité en face

Dans la série “Grandes phrases de notre temps”, ce bel échange en cours de Droit des biens et de la propriété, entre le professeur et un membre émérite de Nouvelle Donne et de l’UMP (c’est-à-dire tout à fait représentatif de la composition de notre syndicat de centre-droit préféré):L’élève: - Mais est-ce que l’impôt n’est pas une privation de propriété? (...) de toute façon, l’impôt, ça sert d’abord à acheter son appartenance à la société.Le professeur: - Mais que faites-vous de ceux qui ne le payent pas? [sous-entendu: parce qu’il ne le peuvent pas]L’élève: - Ben... ils partent à l’étranger!

Avec une jeune garde comme celle-là, c’est sûr, la civilisation vaincra!

Prémonition

Puisqu’à In Vodka Veritas on sait bien que le présent se lit à l’aune du passé -et voilà une phrase creuse made in Pipo-, ressortons un vieux dossier musical pour comprendre le ralliement de Doc Gynéco à Nicolas Sarkzoy. En fait, tout était dit dès ���6, dans la chanson Ma salope à moi sur l’album Première Consultation. Petite exégèse spéculum à la main et les pieds dans les étriers.Celà commence très fort, dès le début premier couplet :

Y a beaucoup de ragots qui circulent sur ton dosEntendu des cassettes et j’ai vu des vidéosT’as fait des saltos dans la cage d’escaliersY a écrit taspé avec ton nom sur mon palier

Doc Gynéco évoque ici la figure honnie de son héros, conspué à la fois dans le Canard Enchaîné, sur DailyMotion et dans les parties communes de nombreux immeubles de France et de Navare.Début de deuxième couplet :

A toi le frère que je n’ai jamais euEt toi la femme qui me fera jamais cocuN’ouvre pas ta porte faut pas que je sorteLes rues sont mortes, la bière est trop forte

Le rapeur bidon fait une vraie déclaration d’amour fraternel à Nicolas Sarkzoy, et n’oublie pas de faire une “big up” à Cécilia. Les deux vers suivants ne sont qu’une illustration de plus du discours alarmiste du nain de Neuilly sur l’insécurité, avec en fin de dernier vers, une petite dédicace à Chirac.Un peu plus loin :

Tu me dis la vérité pour mon confort sécuritéCet hiver je te donne du sexe en attendant l’étéC’est pour elle que je dérape et que mon rap sent la fleurJ’ai rangé mon jeu de frappe et ma pince monseigneur

Le premier vers est un hommage de Gynéco à la verve politicienne de Sarkozy. Les avis divergent -et dix verges, c’est beaucoup- quant au vers suivant : certains n’y voient qu’une déclaration d’amour certes un peu imagée, quand d’autres analyses plus contextuelles pensent qu’il s’agît là du chaud hiver 9�, analyse qui pourrait être confirmée

par l’évocation des camionneurs de la rue Clignancourt un peu plus loin dans le texte. Quand aux deux derniers vers, c’est simplement la confirmation de Gynéco qu’il n’est plus un rapeur contestataire -l’a-t-il un jour été?- mais une marionette à l’eau de rose toute acquise à l’UMP. Mais, au fait, pourquoi pour elle ?

Parceque Bruno Beausir a un petit surnom adorable pour son maître à penser, et dont il a fait le refrain de cette, décidemment, très prophétique chanson :Quoi qu’on dise sur toi ma salope à moiQuoi qu’on dise sur toi meuf j’suis love de toiQuoi qu’on dise sur toi t’es ma salope à moiQuoi qu’on dise sur toi girl j’suis love de toi

Le ridicule ne tue pas, c’est bien dommage

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L’autre encyclopédie en ligne

Parce que Wikipedia est bien trop libérale à leur goût, une bande de néo-cons américains a lancé Conservapedia (www.conservapedia.com), l’encyclopédie en ligne rétrograde et fière de l’être. La page d’accueil nous explique que le site en est à ses balbutiements, mais qu’il est appelé à connaître une croissance rapide. Le lecteur est aussi invité à aller voir un article conçernant les “erreurs et les biais de Wikipedia”.

Parmi les reproches adressés à la célèbre encyclpédie libre, le fait que l’article concernant l’avortement “ressemble à une brochure pour l’industrie de l’interruption volontaire de grossesse”, que les dates soient “before common era” plutôt que “before Christ”, ou encore que beaucoup d’articles sont trop anti-américains ou anti-capitalistes. Leur grief principal est résumé ainsi :”Les sondages montrent que deux fois plus d’Américains se disent plus “conservateurs” que “libéraux”, et ce nombre a grandi ces deux dernières décennies. Mais sur Wikipedia, il y a trois fois plus de contributeurs qui se définissent “libéraux” que de contributeurs “conservateurs”. Wikipedia est donc six fois plus libérale que son public !” Qu’ils aillent donc faire un tour sur Anarchopedia !

De l’autre coté du stéthoscope, un bulletin de vote

Un appel d’anciens amis. Ça arrive. Ça surprend, ou agace, bon là en l’occurrence ça fait rire. Une manif’ de médecins sur Paris ! Adorant les oxymores, on y court. L’heure est grave. La lecture critique d’article ne doit pas passer ! Les médecins grondent ! Les chefs de services vont voir leurs internes, leurs externes, leurs patients, les incitant à faire grève ! La blouse blanche provinciale, celle des facs sans le sous, c’est elle qui souffre de cette réforme qui favorise les parisiens (qu’on ne verra pas défiler, solidarité n’est pas médecin).

Alors il faut faire quelque chose. À ce maigre cortège on donne raison. On passe un coup de fil et tout de suite, les blouses blanches ne donneront plus de fil à retordre à notre Nicolas. Rassuré, on le lit dans Le Figaro, les médecins voteront à 4�% pour Sarkozy.

Les droits de la mode

La droite ça vous vient comme ça. Comme une illumination. Et après, dans un sentiment d’euphorie droitière, on a envie de faire pleins de petites choses de schtroumpf. On enfile nos lunettes bleues et, l’œil aux aguets, on s’ouvre à cette nouvelle vie qui nous tend les bras dans un tailleur Chanel !

Car c’est avec la mode qu’il faut commencer. La gauche malgré les efforts de sa branche caviar ne sait vraiment pas s’habiller. Et donc votre néo-convertie (qu’on appelera vnc pour la suite) d’aller Carrousel du Louvre pour la semaine des créateurs de la mode. Et vnc de s’y voir offrir par un grand blond un Figaro Madame (qu’elle cachera vite dans son sac, convertie oui, courageuse non, et capable de refuser un cadeau encore moins). Et vnc de rentrer l’air penaud mais déterminé avec son invitation de seconde main (vnc n’ayant pour l’instant pas encore les meilleurs contacts). Mais voilà. vnc est contente. Elle est assise au 6ème rang à droite. Elle mire les gens assemblés. Elle les envie. Ils sont beaux ou pas, riches oui, ou en train de le devenir, mais surtout, ils sont de droite. Aaaah.

Et là le rêve s’écroule. Le défilé est russe, tendance siège de Stalingrad. Le public désinvolte. Mais, mais….si, là bas, au deuxième rang, un amas de grains de caviars gauchistes ! Ne sera-t-on donc jamais tranquille ? Vnc part. Son rêve en éclat. La semaine prochaine, elle essaie la droite couscous.

La journée de la femme (de droite)

� mars. Réveil. Un petit tour sur NS TV. Tu grapilles quelques news sur Radio Courtoisie, quelques fruits frais, passes au café en coup de vent (excusez moi, excusez moi, un moccachino, au revoiiiiiir). Arrives à la Maison. Ouf. Safe ! Croises copain, salues copine. Et tu te sens tout de suite agressée. Un sexy berbère en péniche distribue des tracts sudistes. Ils sont pleins. Partout. De guerre lasse, tu en prends un. Gare à ne pas le lire. Il finira dans la poubelle adéquate, car mince, t’es écolo. D’ailleurs tu voterais bien Lepage mais t’hésites car Nathalie KM l’est très bien aussi…et puis comme ça tu voterais Nicolas comme tous tes amis. Fin des cours, tu te rappelles enfin quel jour on est. Le jour de la promo ETAM ! 20% sur la lingerie ! Tu sors de la Maison, rentre à ta maison, t’arrêtes à Saint-Michel pour te faire belle…

Nicolas Sarkozy aurait-il trouvé son slogan au Maroc ?

Et le visuel, chez Dupontel ?

Com’ sur des roulettes

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Les Blagues de DroiteA droite aussi on se fend la poire ! Voici les meilleures blagues de la réaction, même si elles ne sont pas toujours volontaires...

Le titre du nouvel album de Renaud, ancien coco néo-bobo , futur facho ? “Société, tu Maurras pas !”

La blague de la direction de Renault :Qu’est-ce que cinq suicides en trois ans au techno-centre Renault de Guyancourt ?Un taux de suicide “dans la normale”.

La blague de Nicolas Sarkozy :“J’ai changé !”

La blague de Silvio Berlusconi à Marco Maria Mariani, candidat aux élections municipales à Monza :“On aurait bien besoin du sens pratique des femmes en politique. Toi qui a un prénom féminin, tu devrais apporter un peu de cette intuition féminine si précieuse, que ne possèdent pas les hommes et encore moins les gays. Mais n’aie pas peur, les gays sont tous de l’autre côté [au centre-gauche].”

La blague d’André Santini lors d’un discours après son ralliement à Sarkozy :“Je suis heureux d’être à la tribune de la Mutualité. Par les temps qui courent, les tribunes sont plus sûres que les balcons ! J’en sais quelque chose.” [le balcon de son appartement d’Issy-les-Moulineaux, il est tout cassé :(]

La blague plus vieille de Santini, pas entendue depuis 2002 :“Tous les candidats que j’ai soutenus depuis ����, au

premier tour, ont perdu la présidentielle.”

La blague de Le Pen, devant une assemblée de chasseurs :“Dans le Marais de Paris, on peut chasser le chapon sans date d’ouverture ou de fermeture, mais dans le marais de Picardie, on ne peut chasser le canard en février”IVV tient à s’élever contre cette déclaration insupportable. Chacun sait en effet que le chapon, coq castré d’élevage, ne peut être qu’abattu. Nous espérons recevoir dans notre dur combat le soutien de CPNT.

La blague de Le Pen à qui une journaliste demande de dire quelque chose en verlan :“Oui, euh... [temps] ‘Jambon’!”

La blague de Bayrou quant aux attaques de ses adversaires, le � mars :“Ils sont décidés désormais à faire flèche de tout bois! De tout bois!”

La blague de Parisot :“J’ai vu dans des PME que des chefs d’entreprise peuvent aussi être harcelés!”Content de voir que les pratiques se démocratisent.

La blague du mois !Sarkozy à un journaliste, au Salon de l’Agriculture, désignant un taureau : “Faites attention! Si vous le prenez pour une vache, vous risqueriez d’avoir des surprises!”

Marine Le Pen :“Nous sommes contre l’euthanasie !”Mais pour l’Etat nazi ? Qui lui, pratiquait d’ailleurs l’euthanasie.

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In Nouvelle Donne VeritasCe numéro nous donne l’occasion de faire notre autocritique. La liste est longue, concentrons-nous donc tout d’abord sur ceux que nous avons offensé régulièrement dans les colonnes de ce torchon que vous tenez entre vos doigts boudinés.

Il s’agît bien entendu de Nouvelle Donne. Cette association/syndicat a été durement traitée par des jean-foutre révolutionnaires qui se croyaient intelligents. Les auteurs de ces articles diffamants avouent aujourd’hui que c’est par jalousie qu’ils ont pris un malin plaisir à couvrir d’opprobres ces gens qui n’avaient finalement rien demandé. Comment ne pas envier la prestance et l’aura qui se dégagent du vice président de Nouvelle Donne ? Comment ne pas jalouser le nom même de l’association, qui mêle habilement héritage politique et désir d’avenir ?

Nous nous sommes fourvoyés, et il est temps de reconnaître le génie de Nouvelle Donne. Le résultat des élections syndicales en apporte la preuve supplémentaire. Politiquement irréprochables, les membres de Nouvelle Donne ne cessent de renouveler la manière de faire de la politique, dans la lignée de leurs mentors, le Général de Gaulle, Pompidou, Giscard, Chirac et Laval.

Cette article permettra de corriger la vision biaisée que nous avons eue de Nouvelle Donne. Nous pourrions citer l’UNI, que nous avons régulièrement comparé avec des fascistes (alors que pas du tout), ou InterZaide, qui se plie en quatre pour faire de Sciences Po un endroit agréable à vivre. Tandis que les traîtres, les vampires de Sciences Po, ce sont l’UNEF, qui veut détruire à petit feu notre bel établissement, et surtout SUD, cette bande de fake-gauchistes dégénérés, qui fait l’apologie des régimes criminels communistes. Qu’ils aillent vivre en Corée du Nord pour voir !

Bref, Nouvelle Donne a été, et est toujours, attaqué de toutes part par l’intelligentsia de gauche bien pensante,

qui s’enferme dans son cocon du VIIeme arrondissement pour ne pas voir la réalité en face. Dernier é v è n e m e n t en date, la fermeture du site (merve i l leux) de Nouvelle Donne par le complot socialo-

royaliste-mondial-qui-surveille-toutes-les-pages-oueb-c’est-big-brother-ma-parole. A l’origine de cette fermeture impromptue, un article de Nouvelle Donne, qui, en faisant plus que jamais son travail de syndicat/association,

rapportait dans son “Bloc-note politique”� que Ségolène Royal sortait avec l’ancien PDG de Renault , Louis Schweitzer.

En faisant un acte civique d’information, Nouvelle Donne s’est attiré les foudres de la racaille socialiste, qui les a menacé. Le PS Sciences Po (aussi responsable de l’éviction d’Alain Duhamel de France2 et de la faim dans le monde) a tenté de les ridiculiser dans un article minable de leur blog2

� Une merveille d’analyse soit dit en passant, qui démasque à juste titre les fondements capitalistes de la pensée anarchiste en deux lignes.

� On voit bien là que ces futurs politiciens véreux savent déjà habilement manier l’information.

Mais qui Ségolène Royal choisirait-elle comme premier homme de France? L’ex PDG de Renault?

- Le 13 décembre -“Dans le cas d’une victoire socialiste, tout le monde se demande qui accompagnerait Ségolène Royal dans ses voyages ou accueillerait avec la première Présidente les chefs d’Etat et de gouvernement à l’Elysée.

On pensait d’abord à François Hollande, mais qui ne sait pas que les parents de Thomas Hollande ne vivent plus ensemble?En effet, Ségolène Royal vit à Boulogne Billancourt. Cette ville vous dit-elle quelque chose ? OUI, c’est normal, Billancourt, c’est le siège historique des usines et ouvriers Renault. Qui était PDG de Renault et est aujourd’hui Président de la HALDE (haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité)? Louis Schweitzer !!

Et les indiscrétions de la presse conjuguent ces deux personnages pour une idylle. L’histoire ne dit pas s’ils se sont rencontrés à Boulogne ou au cabinet de Laurent Fabius (lorsqu’il était Premier Ministre de François Mitterrand), ni, d’ailleurs, si l’artisan de la privatisation du grand groupe automobile français est séduit par un discours socialiste.

L’article de Nouvelle Donne

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Et s’ensuivait la copie de l’article que nous vous présentons sur la page de gauche.

Heureusement que le vice-président de Nouvelle Donne, dont le verve et l’entrain n’ont d’égal que la fougue de ses propos a remis les choses en place, dans un commentaire sur le blog du PS de Sciences Po. Nous admirerons là toute la morgue, toute la faconde, tout le charisme merveilleux dont fait preuve au quotidien Matthieu Creux, et qui s’étaient déjà exprimées lors des débats des élections syndicales.

L’article du PS Sciences Po

Les méthodes de racaille de Nouvelle Donne

Vous connaissiez le “syndicat” Nouvelle Donne? Vous avez même peut-être vôté pour lui lors des élections pour qu’il vous représente. Et bien, soyez heureux, il mène une campagne de diffamation envers la candidate socialiste assez impressionnante.

Le 13 décembre, Nouvelle Donne publie un post diffamant sur son blog, concernant Ségolène Royal.

Quelques temps plus tard, Free contacte le “syndicat”, en lui donnant 48h pour supprimer cet article. Nouvelle Donne décide de ne pas le faire, ou ne voit pas le message à temps. Le site web est supprimé. Aujourd’hui, un site anti-Ségolène Royal titre “les lettres de cachot de Ségolène Royal” en parlant de ce sujet. Comme si Ségolène Royal en avait quelque chose à faire d’un blog aussi nul. Simplement des veilleurs du web ont signalé le contenu illicite à l’équipe de communication de la candidate socialiste (pour être veilleur du web, connectez-vous sur http://emilitants.desirsdavenir.org/)

Le pire, c’est que le dit site web (desertdavenir.org) ne prend pas la peine de citer les propos diffamants.

Les commentaires de l’article sont affligeants. Les gens critiquent Royal, sans même savoir de quoi il s’agit.

Franchement, c’est indigne pour la réputation de Sciences Po de voir des gens agir avec de telles méthodes de racaille.

Voici le message publié par Nouvelle Donne, qui cherchait absolument à faire un scandale.

Non, vraiment, nous avons tort de critiquer sans cesse Nouvelle Donne. Nous devrions être reconnaissants à ce glorieux groupe de résistance, composé d’esprits vifs et clairs, et porteur de l’avenir de notre pays, voire du salut de l’univers, de nous apporter notre lot quotidien de rire et d’amusement. Le monde serait bien plus gris sans Nouvelle Donne.

La réaction de Matthieu Creux

Ensuite, je vous accuse personnellement d’avoir fait en sorte que nous soyons censuré. Je sais de source sure que Mignard a su ca du PS sciences Po. La preuve, vous avez conservé un exemplaire de la note incriminée, alors que le site Internet a disparu. Vous l’aviez apprise par coeur ?

Vous participez donc à ces censures. Et ne me dites pas que vous, au moins, vous respectez vos adversaires. C’est la gauche qui a balancé aux journalistes pour Duhamel, ayant peur de Bayrou. Je le sais, j’ai lu le communiqué. Et c’est le MJS qui a fait des vidéos comme le “vrai sarkozy” qui mentent tout à fait sur le vrai sarko justement... (vos veilleursne l’ont pas signalé ca...)

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Une journée dans la peau d’un étudiant de droite

In Vodka Veritas est plus que jamais engagé dans les grandes problématiques de son époque, et effectue son devoir d’information par de grandes enquêtes de terrain, au plus profond de l’investigation. C’est à ce titre que nous avons (presque)suivi la journée typique d’un étudiant de droite, dans la zone de risque majeur qu’est Sciences Po...

5h�5 : L’étudiant se lève du bon pied (le droit, bien entendu). Il est fier d’appartenir à cette France qui se lève tôt, à qui l’avenir est ouvert et qui travaille plus pour gagner plus. Enfin, pas plus de temps en tout cas...

�h30 : L’étudiant finit son petit déjeuner, sans thé ni café, évidemment, parce que ça rend dépendant et que c’est le premier pas sur la pente glissante qui mène à l’héroïne. De toutes façons, les Smacks Choco-Trésor lui font déjà suffisament d’effet !

5h32 : L’étudiant allume LCI, et regarde les informations en continu pendant une petite demi-heure. Catastrophes naturelles, guerres, attentats, grèves, manifestations : “Ca ne sera plus comme ça quand je serai maître du monde”, pense-t-il en attendant les chiffres de la Bourse.

5h4� : Les chiffres de la Bourse sont en hausse. Celà veut dire que papa pourra enfin lui acheter une voiture neuve. Il zappe vite avant les résultats sportifs, c’est trop prolo pour lui.

6h00 : L’étudiant se lance dans une relecture attentive des cours de la veille.

6h3� : Un peu honteux de déserter ses cours, il allume son ordinateur, ouvre sa boîte mail et est heureux de constater qu’il a reçu un courriel des “Supporters de Nicolas Sarkozy”. C’est son rayon de soleil matinal.

�h00 : L’étudiant va se laver et s’habiller. C’est l’heure de son grand dilemme quotidien : chemise bleu ciel ou rose pâle ?

�h30 : L’étudiant quitte sa mansarde de 50m² dans le VIIème arrondissement et prend la route de Sciences Po.

�h45 : L’étudiant sort du métro en se disant que décidemment, les clochards dans les couloirs ça ne fait vraiment pas joli.

7h�� : Il franchit fièrement les portes de la prestigieuse institution dans laquelle l’ont déjà précédé trois générations familiales.

�h0� : Après avoir insulté un gauchiste qui voulait lui remettre un tract, il s’installe en amphi et attaque son premier cours de la journée : “Actionnariat et profits, quelle dynamique de croissance ?”

�h5� : La Péniche est en pleine effervescence. L’étudiant jette un oeil à la table des journaux et ne peut s’empêcher de pousser un cri de rage en voyant qu’il ne reste plus que l’Humanité, comme d’habitude. Il va passer le reste de sa journée à demander à droite à gauche (en fait non, à droite tout court) le Figaro et le Wall Street Journal.

�0h02 : Une équipe de télévision est là pour interroger les étudiants de Sciences Po sur la présidentielle. Après tout, ce n’est que la quatrième en un mois. L’étudiant s’arrange pour se faire interviewer, parce que celà fera de chouettes images d’archives pour quand il sera riche et célèbre. “Alors, pour qui pensez vous voter ?” “Heu, Sarkozy bien sûr, même si je commence à me demander si je ne vais pas voter Bayrou. C’est mon côté maoïste !” “Quel a été l’événement le plus marquant de l’année passée ?” “Le coup de tête de Zidane !” “Pourquoi faîtes vous Sciences Po ?” “Pour gagner des sous, quelle question !” “Eh bien, heu, merci.”

�0h05 : Il salue ses amis du GBU qui sont en train de faire une distribution gratuite de bibles.

�0h�� : Deuxième cours de la journée : “Finance et développement durable”. S’il avait pu, il aurait pris autre chose, mais c’était obligatoire. Il s’endort au bout d’une demi-heure.

�2h�6 : Nouveau dilemme de la journée : aller manger au Flore ou aux Deux Magots ? La vie est parfois si dure...

�2h�7 : Finalement, va pour le Flore. En sortant, il croise une fille qui vend ce torchon néo-communiste et symbole de la dépravation de la jeunesse qu’est In Vodka Veritas. Comme c’est à prix libre, il en prend un sans rien donner : c’est toujours un que les rouges n’auront pas !

�3h0� : Les croustilles de merlan aux airelles n’étaient pas assez cuites. Heureusement, les profiterolles au coulis de framboise sauvaient le tout. Il ne laisse pas de pourboire, parceque ça encourage l’assistanat.

�3h�6 : L’étudiant va faire un tour à la bibliothèque de Sciences Po, pour rendre ses livres sur les enseignements de Thomas d’Aquin et emprunter les ouvrages d’Hayek pour tout comprendre à l’économie politique.

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�3h23 : Il s’en va faire un tour dans la cafétéria pour s’acheter une entrée pour la prochaine soirée du BdE. C’est bien parce que la boîte est suffisament select et que toutes les minettes frange-ballerines-cocaïne seront là.

�3h29 : L’étudiant profite de son passage dans sa cafétéria surchauffée préférée pour s’arrêter au local de l’AS. Il s’essaye à , mais est écrasé au score par un troglodyte du local. Vexé, il se venge en lui rappelant le mauvais goût du nouveau logo de l’association qui fait l’unanimité et annule sa participation au CRIT. “Grenoble, c’est une ville de pouilleux, s’énerve-t-il, on ne peut pas trouver de cocktail à plus de �0€ dans les bars!”

�3h4� : Dans le jardin, il croise sa seule amie de gauche encore toute émue d’avoir pu toucher le dos de Dominique Strauss-Kahn le jeudi précédent. “ T o u c h e z ma bosse,

monseigneur!”, lance-t-il avec une moue narquoise. Son amie éclate en sanglots.

�4h�0 : Assez rêvassé sous la fenêtre du roi Richard, l’étudiant a rendez-vous au Bizuth pour discuter avec ses amis jeunes et populaires de la campagne de Nicolas Sarkozy qui va très bien, se déroule parfaitement.

�4h2� : Un participant au passif par trop chiraquien avoue percevoir une contradiction dans le programme de Nicolas Sarkozy entre l’abolition des droits de succession et l’égalité des chances à l’origine comme la prône le candidat UMP. L’étudiant s’énerve. Il estime avoir déjà assez à gérer avec la trahison d’un néo-bayrouiste deux jours plus tôt.

�4h3� : Pour changer de ses russes blancs habituels, l’étudiant commande un petit hongrois.

�4h52 : L’étudiant propose la tenue d’un débat sur l’identité nationale entre Basile Boli et Lilian Thuram, en partenariat avec l’AS. La proposition est rejetée tant qu’il n’aura pas trouvé au moins un représentant de la France d’Outre-Méditerranée et un porteur de l’héritage culturel et ethnique asiatique, pour la diversité.

�5h05 : Parce que les anglais sont les plus beaux, l’étudiant propose de soumettre à Saint Descoings une initiative en faveur du port de l’uniforme à Sciences Po. La proposition est acceptée, sous réserve que ledit uniforme soit bleu roy.

�5h30 : Fin de la réunion informelle mais pourtant très guindée, l’étudiant file au Bon Marché faire ses courses.

�5h4� : Il arrive en face du Bon Marché, qui est aussi bon marché que la République Démocratique du Congo est démocratique. Après avoir rempli son panier de victuailles hors de prix, il s’en va payer à la caisse. Il ne peut s’empêcher de trouver que la greluche ne va pas assez vite, et ne comprend pas pourquoi les caissières se plaignent : elles sont assises toute la journée et leur

uniforme est très valorisant.

��h02 : Les employés de la RATP effectuent leur grève mensuelle, mais le service minimum lui assure un métro dans une demi-heure. L’étudiant refuse d’être collé à la masse, et, drapé dans sa dignité, repart en pestant contre ces preneurs d’otage qui l’obligent à faire les 300 mètres qui le séparent de son domicile à pied.

�6h03 : Un taxi passait heureusement par là !

�6h�� : En rentrant dans son immeuble, il ne peut s’empècher d’effleurer le derrière de la bonne qui, bien que maghrébine, fait physiquement honneur au nom de sa profession.

�6h22 : Encore tout émoustillé, il se connecte au trombinoscope de LaPéniche.net. Il va y rester une heure, à faire son marché virtuel, dans tous les sens du terme.

��h45: Il appele deux amis pour les inviter à venir jouer le soir à la Playstation 3, achetée le jour de sa sortie américaine. Malheureusement, le premier a un mariage, deux baptèmes et trois enfants de choeur sur son agenda alors que le deuxième passe sa soirée à coller des affiches de l’Action Française.

��h5� : L’étudiant a reçu un mail de la section locale de l’UNI. Il prend bonne note de la date de la prochaine réunion de formation sur le thème : “Comment reconnaîre l’ennemi judéo-bolchévique dans ses conférences de méthode ?”.

��h04 : L’étudiant reçoit un mail de Nouvelle Donne en réaction -forcémment- à celui de l’UNI. Les mous du gland proposent une réunion stratégique le même jour et à la même heure pour élire le nouveau Responsable des Relations avec les Organismes Indépendants Exterieurs à Sciences Po.

��h23 : L’étudiant reçoit un mail de la Cé qui l’invite, oh grand hasard, à une réunion participative le même jour et à la même heure que les deux précédentes, dont le thème est “Etes vous POUR ou CONTRE la réussite ?”. La semaine d’après est déjà prévu le débat “Etes vous POUR ou CONTRE la faim dans le monde ?”.

�9h0� : L’étudiant se pose devant son rendez vous politique quotidien : “On a tout essayé”. Il pense qu’on devrait exclure Laurent Ruquier pour son non-soutien à Nicolas Sarkozy, mais trouve très courageux Steevy Boulay qui, contraîrement au Bon Marché, porte bien son nom.

20h26 : Un ami cher (ils le sont tous) téléphone à l’étudiant pour l’avertir qu’il devrait être retenu par Sciences Politan, le “magazine unique et indispensable”, pour un reportage exclusif sur le contenu de la journée d’un étudiant moyen à Sciences Po. Ledit étudiant saute de joie : après avoir conquis Sciences Politan, pourquoi pas Le Monde ?

20h3� : Son ami le rappelle. Désolé, il lui explique que son information était erronée. Il s’agit en fait de la feuille de chou de l’institut (pardon, de l’école), In Vodka Veritas. De rage, l’étudiant envoie son Sagem 3G par la fenêtre.

20h46 : L’étudiant se pend dans sa salle de bain, accroché à la barre de douche. Pour la première fois de sa vie, il bande pour autre chose que de l’argent. Il meurt, délivré.

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Le rock chrétien : holy shit !

Une croyance populaire, de l’ordre de l’irrationnel collectif selon toute vraisemblance, veut que le rock et ses cousins, germains autant que saxons, fassent partie intégrante des forces traditionnellement ancrées “à gauche”. Que nenni vous dis-je, que nenni! Ce ne serait que manichéisme culturo-politique primaire, teinté d’une attendrissante dose de naïveté et flanqué d’un non-sens de l’observation alarmant que d’affirmer telle énormité. Et pourquoi donc, à votre avis, les pantalons cigarettes, tout droits héritiers de la culture mods prospèrent-ils comme autant de funicules sur les bancs de notre Noble Institution? Croyez-vous franchement que cela soit dû à un soudain virage de la plèbe pipoteuse vers les marges rebelles et contestataires?

Et, plus fort encore, pourquoi donc imaginez-vous qu’une des locutions préférées de tout rocker digne de ce nom soit “It’s gonna be all right!” ? Eh oui, c’est bien (mal)heureux (l’objectivité assumée et affichée –hum- de cet article vous autorise à choisir vous-mêmes, c’est-y pas beau la démocratie?), mais la gauche progressiste, laïque et contestataire n’a pas le monopole du binaire.

C’était pourtant bien parti pour, mais le destin, jouant les vierges effarouchées, et surtout les Chrétiens eux aussi effarouchés, en ont voulu autrement, et sont bien vite venus ajouter leur pincée de sel à la tripotée. Faut avouer que la liturgie psychédélique, c’était tentant, et joliment salé sur les bords. Bien sûr ça n’en est pas resté là, mais encore faut-il bien se replacer dans le contexte (toujours, le contexte) : imaginez-vous un pauvre jeune chrétien, pieux et tout comme il faut, mais qui crève d’envie, c’est naturel, d’aller communier avec ses frères et ses sœurs sur un tas de bois pendant que des enfiévrés font carburer les Marshalls, mais qui ne peut pas parce que, mince alors, le rock a été homologué musique de Satan, contre-culture malsaine, incitation à la débauche, hérésie en ré majeur. Dur. Le Chrétien a beau avoir, historiquement, confessé une certaine tolérance à martyrisation muette, là, c’est plus qu’il n’en peut souffrir.

Le Chrétien va donc s’insurger, et remédier à cette outrecuidante injustice, avec un seul mot d’ordre : “Pourquoi le Diable aurait-il toute la bonne musique pour lui?”… L’hymne assorti sera écrit par Larry Norman en ���� et proclamera haut et fort le droit universel à un rock absous de son aller simple pour le Septième Cercle de l’Enfer : “Why should the devil have all the good music/

There’s nothing wrong with what we play/ ‘Cause Jesus is the Rock and He rolled my blues away.”

Rassuré, le Chrétien peut donc s’adonner au rock, et ce, sans restriction aucune : quitte à sauver les guitares qui étaient à deux doigts de devenir les sceptres du spectre luciférien, autant le faire proprement, et les sauver toutes. Rock FM, Ska, Punk, Death Metal, aucun genre n’échappera à la noble croisade d’évangélisation des territoires musicaux sauvages dans laquelle se lancent à corps perdus ces courageux missionnaires de l’ordre Riffien. Entendons-nous bien, nulle intention ici d’assimiler grossièrement chrétienté et missionnaires sonique à un droitisme bas de front ; après tout , il y a des groupes de punks chrétiens, des anarchistes chrétiens, et certains

frôleraient même avec le satanisme chrétiens.

Mais voilà, on n’y peut rien faire, une large majorité des rockers revendiqués chrétiens sont des anti-anti-conformistes, des rebelles anti-rébellion, révoltés par la révolte et dégoûtés par le diktat de la mal-pensance qui oppresse leurs camarades du rock rebelles par tradition ; du coup, et les fondamentalistes auront beau déplorer cette oh combien regrettable subversion des paroles saintes sacrifiées sur l’autel du Saint Larsen qui transforme les hosties en galettes de vinyle, bon nombre de groupes chrétiens utilisent leur chaire de rock pour asséner des sermons

dans la droite (très droite en effet) lignée de ceux que prêchent les fondamentalistes froissés. Leur anti-anti-conformisme ne les empêche pourtant pas de repêcher les pires travers de leurs collègues athées, notamment pour ce qui est des noms de baptême, et les Bloodlined Calligraphy, Cry of the Afflicted, As I Lay Dying et autres With Blood Come Cleansing pullulent joyeusement au sein de la scène Trash-metal chrétienne.

Tout ce beau monde, entre deux déclarations d’amour à leur Baby Jesus , se sent l’âme politique et se pique d’un petit numéro Pro-Life, ou carrément Pro-Bush – de là à ce que certains fassent passer leurs convictions très loin devant la recherche musicale et artistique, il n’y a qu’un pas, allégrement franchi par les anthologiques Right Brothers, quichante la gloire de la politique irakienne de Dobeliou et clament sur fond de sous-Linkin’ Park que “ You were right, we were right, the Right was right and Bush was right! “ (slogan politique du millénaire assurément, texte intégral). Il y a fort à parier que la droite en question désire sanctifier de tels héraults, et que Jésus, qui n’en demandait pas tant, est cloué par terre par de telles manifestations d’amour.

Ou comment être cool sans déroger aux sacro-saints dogmes !

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Avec la propagande, je bande - 2C’est dur d’être aimé par des cons...

Pour ce numéro réactionnaire, j’ai en mon âme et conscience décidé de prendre partie pour un individu entrant pleinement dans cette catégorie, Harun Yahya, qui a il y a quelques semaines fait une courte apparition dans l’actualité, donc profitons-en.

L’homme, qui après une formation d’architecte d’intérieur et un passage d’un an et demi en asile psychiatrique a fondé la Bilim Araşırma Vakfı (Fondation pour la recherche scientifique) dont le but est de l’aider dans son courageux combat contre l’obscurantisme darwinien en répandant la vérité créationniste. Signe d’ouverture : il s’agit là depuis les années ���0 de la conversion au monde musulman des thèses intégristes chrétiennes, comme ont pu y être recyclés bien d’autres courants occidentaux. Je parlerai peut-être un jour du glorieux Alexis Carrel, du véritable Henry Ford, d’Amin el-Husseini, du protocole des Sages de Sion... Mais déjà vous pouvez vous intéresser à l’annulation à Leeds d’une conférence de Matthias Küntzel sur “L’héritage nazi : l’antisémitisme islamique au Moyen-Orient” sous la pression de quelques connards de barbus.La preuve de cette ouverture d’esprit en est que les terroristes islamistes, « ceux qui perpétuent la terreur dans le monde sont, pour Harun Yahya, en réalité des darwinistes ».

Harun Yahya – que le très haut bénisse son nom – a donc décidé de se battre avec sa plume et de recommencer en France ce qu’il avait déjà fait en ���� en Turquie avec Le Mensonge de l’Evolution en distribuant gracieusement des milliers d’exemplaires de son dernier ouvrage paru en octobre dernier. Mais pour notre grand pays, la BAV a vu grand : 772 pages d’un véritable Atlas de la Création, avec dedans des planches en couleurs de tous les fossiles d’animaux que Harun Yahya a pu découvrir dans ses minutieuses recherches et la preuve par comparaison que non, Darwin est un fieffé menteur. Le précieux ouvrage, premier d’une série de six, imprimé en couleur sur papier glacé et qui vaut rien de moins que 7� € pièce, a été envoyé par milliers aux CDI et bibliothèques universitaires. A l’Education Nationale, on dit ignorer

le nombre d’envois ; à Sciences Po, mon mail n’a pas reçu de réponse. L’omerta règne.A ceux qui estiment que recourir à un langage scientifique pour des questions qui se veulent théologiques est ridicule, sauf pour les quelques pauvres cons qui y croient, car sur le terrain de l’adversaire et avec son discours on ne peut que paraître reconnaître la supériorité de celui-ci, je réponds : « Mais pas du tout ! »

La vérité – qu’Allah soit loué de m’y faire accéder – c’est que c’est la faute des bouddhistes ! Et c’est encore Harun Yahya qui le démontre. Non content d’écrire de brillants pamphlets anti-évolutionnistes, celui-ci n’hésite pas malgré la censure à les adapter en films tournés à la façon d’un documentaire occidental, avec un commentaire dit par un Américain, preuve s’il en faut de son ouverture d’esprit ! Le cas qui nous intéresse ici est l’adaptation du livre Islam et Bouddhisme où, en plus de démolir le bouddhisme, cette religion probablement détournée du message d’un envoyé de Dieu, à savoir Siddharta Gautama (Bouddha) lui-même, perverti ensuite par les mythes et traditions locaux, il révèle que le bouddhisme, s’est imposé à l’Ouest par les Beatles et Hollywood, parce que ça correspond étrangement avec l’évolutionnisme du fait de la réincarnation…

Tout, y compris les espèces y est en effet éphémère. Ce n’est pas un hasard donc si Thomas Huxley, le plus fort des supporters de Darwin, était favorable au bouddhisme, « système qui ne connaît pas de Dieu au sens occidental ; qui refuse de donner une âme à l’homme ; qui considère la croyance dans l’immortalité comme une erreur et l’espoir de celle-ci comme un péché ; qui refuse toute efficacité à la prière et au sacrifice ; qui ne relie les hommes à rien d’autre que leurs propres efforts pour la survie ». Et je ne parle pas du dangereux matérialiste Nietzsche…

…Nietzsche sa mère, l’évolution !

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Le Père Duchesne - 2Le Père Duchesne toujours plus en rogne contre les boniments !

Le Père Duchesne, qui s’était présenté dans le numéro 4 d’In Vodka Veritas, a insisté pour prendre la plume et nous livrer son opinion sur le récent brouillage des frontières politiques opéré par la droite française, notamment sur sa prétendue et auto proclamée incarnation en tant que nouvelle force du progrès quand la gauche serait archaïque et complètement dépassée. Nous avons tenu à conserver dans les lignes qui suivent le style fleuri et imagé qui caractérise la prose du Père Duchesne.

Sacré nom de Dieu, je suis foutrement en colère ! Depuis que je suis revenu promener mes godillots à votre époque, y’a pas un jour où je ne me mette pas en boule pour quelque chose. A croire qu’il n’y a plus rien dans vos caboches, que vous avez tout oublié d’nos luttes passées et d’notre histoire. Ca me déglingue la santé juste à y penser...

Bref, un des derniers trucs à me foutre des abeilles dans l’citron, c’est d’esgourder à tout bout de champ que la droite c’est les lendemains qui chantent, comme ils disaient aux métingues socialistes en mon temps, alors que la gauche est complètement à la masse, has been comme disent les Rosbifs. La droite serait le futur, parce que le futur ça serait de tout laisser fiche le camp à vau l’eau. La gauche au contraire, serait une clique de partageux qui s’accrochent à leurs soit-disant privilèges comme des morbacks à un poil d’où-vous-savez.

J’ai même entendu que l’grand Jaurès appelerait à voter pour le petit Bonaparte hongrois, ou l’brave Marx pour le porc borgne. Je ne sais pas quel est le louffiat qu’est allé dégoter ça, mais si je le croise, j’risque fort de lui casser la margoulette. J’ai rarement entendu pareille connerie, et pourtant j’en ai entendu un pacsif ! Il est temps que ce bobard cesse, foi de Père Duchesne !

Est-ce la droite ou la gauche qui veut laisser ceux d’la bagouse de se mettre la corde au cou comme les autres ? Est-ce la droite ou la gauche qui veut arrêter de traquer ceux qui content fleurette à la Marie Jeanne ? Mais mieux : est-ce la droite ou la gauche dont certains ci-devants députés ont craché sur le fait de mettre l’abolition de l’Abbaye de Monte-à-regrete dans la constitution ? Est-ce à droite ou à gauche que certains zigs continuent de dégueuler sur l’avortement et à vouloir embastiller les faiseuses d’anges ?

J’ai entravé aussi que la gauche serait ringarde et dépassée parce qu’elle se réclame encore du socialisme, voire du glorieux Marx, et que ces idées existent depuis des lustres. Mais la droite elle parle de laisser faire le marché, et je crois bien qu’ça fait un sacré nombre de piges que ça existe aussi ça. Même qu’Adam Smith il a cassé sa pipe bien avant que Marx soit marmot.

Et puis surtout, la gauche, elle est pas impec, mais elle essaie de chambarder un peu les choses en mettant les mains dans le cambouis. La droite, elle, préfère la loi de la jungle. C’est sûr que ça évite de trop se creuser le ciboulot, et ça rend les rupins toujours plus rupins et l’armée de la Loise toujours plus grande. Jusqu’à maintenant, la gauche changeait peu à peu le schmilblick en conquérant au fur et à mesure plus de droits sociaux, alors que la droite luttait pour que rien ne soit chamboulé. Aujourd’hui, c’est la gauche qui est en défense, et doit tirer la bourre pour pas qu’la droite ne défasse tout ce qu’elle a bâti.

La seule combine, c’est de n’plus être en défense mais en attaque : c’est pas d’en découdre pour protéger ce qu’on a débrouillé, mais de lutter pour renverser la marmite une bonne fois pour toutes. Et alors on pourra faire la bringue tous ensemble, nom de Dieu !

Depuis le temps qu’on vous dit que la droite c’est le progrès...

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Dans l’immeuble de ma tante, il y a trois gardiens, deux « monsieurs Bouton » qui font monter et descendre l’ascenseur et une brochette de conducteurs qui attendent devant les belles voitures. Dans le quartier de ma tante, les rickshaws n’ont pas le droit de circuler, seulement les taxis. Welcome à Walkeshwar Marg, Sud de Bombay, vue de rêve sur le « collier de la reine », la baie immense qui laisse entrer la mer d’Oman et dont les lumières scintillent la nuit. Dans ce quartier chicos de la seule vraie métropole de l’Inde, le loyer est d’environ 3000 euros par mois. Les grands immeubles ne payent pas de mine. Pourtant, à l’intérieur, les pièces sont spacieuses, les terrasses agréables et il y a un vendeur d’alcool en face, pour l’apéro, le vin et le digestif. Dans les quartiers chics, les prix de l’immobilier dépassent ceux de New York et il faut parfois débourser 2 millions de dollars pour un bel appartement.

La dame du quatrième est une belle indienne, dont la famille est originaire du Rajasthan et qui a grandi à Calcutta. Elle a la trentaine, peint des tableaux médiocres pour s’occuper et prend quelque cours de français avec la nouvelle voisine française. Son mari exporte des tee-shirts, il va dans le Tamil Nadu tous les mois mais ne sait pas où situer cette région sur la carte. Qu’importe, même s’il est un peu bête, il gagne beaucoup d’argent. La vie est belle : on fréquente la belle société dans les soirées privées des grands hotels, on va dans les clubs fumer et picoler ou bien on se laisse tenter par un soin complet dans une institut de beauté occidentale.

Quand madame ne boit pas du whisky en soirée, elle s’occupe de son fils unique : Shiv. 2 ans. Mignon comme tout. La maman en est complètement folle. Pour que le petit Shiv ne manque de rien, une jeune fille d’à peine �� ans s’occupe de lui 24h/24. Au pied du lit de l’enfant, il y a une fine natte sur laquelle elle dort la nuit. Son salaire ne pèse pas lourd : quelques centaines de roupies. Et puis il y a aussi le monsieur qui vient repasser le linge, le petit cuisinier de �6 ans qui ne sort jamais de l’immeuble et la femme de ménage qui reste toute la journée. Le chauffeur en plus, et cela fait cinq employés pour un couple et un enfant. Cinq employés qui n’ont pas de temps pour eux, cinq employés payés des cacahuètes. Et madame ne compte pas avoir de deuxième enfant : « C’est trop de travail » Dans les familles bourgeoises indiennes, l’enfant est roi, on le gâte jusqu’à le pourrir. Le petit Shiv doit aller dans la meilleure école maternelle de Bombay et tant pis si c’est la plus chère. Il a déjà fait des tests mais les parents hésitent à envoyer leur enfant dans une école qui écourte déjà les temps de récréation. En attendant, si les écoles maternelles sont déjà des industries pour petits cerveaux, les mamans, elles, s’échinent à divertir les enfants : le 23 décembre, c’est la « Christmas Party », on offre à tous les enfants de l’immeuble des divertissements pendant plus d’une heure avant l’arrivée du père Noël qui distribue ensuite les cadeaux. Toutes les familles sont Hindous mais peu importe, les enfants sont contents, ils ont tous leur gros jouet manufacturé. Vient ensuite le buffet et les gamins

insupportables qui se prennent déjà pour les maîtres et ordonnent au cuisinier de façon capricieuse « Prépare mon sandwich ! Dépêche-toi, j’ai faim. Je veux pas d’oignons ni de tomates, tu entends ? » Les chauffeurs observent cette mascarade sans trop d’expression dans le regard. Pas de surprise, pas d’émerveillement. Un regard sans expression au dessus du fossé qui les sépare des gens qu’ils servent. Ce fossé entre les immeubles au pied desquels ils attendent et leurs petites maisons, au fin fond de Dharavi, le plus grand bidonville d’Asie. A Bombay, de toute façon, il n’y a pas d’autre solution. Même si l’on a un salaire correct, les loyers sont si chers que l’on vit en banlieue, dans les quartiers sales. Maria, la cuisinière, fait trois heures de trajet par jour dans le train local pour venir travailler. Balann le chauffeur ne veut pas laisser sa fille dans une mauvaise école gouvernementale alors il économise pour payer à sa petite fille une école pas trop médiocre. Les employés travaillent dur mais ils sont heureux, ils ont réussi à se faire une place dans la cité de l’or, la ville au parfum de rêve américain. Et les nantis, eux, gavent leurs enfants de gâteau au chocolat.

Sous la terrasse en surplomb, il y a un petit bidonville, des gens qui vivent dans l’obscurité, sans eau potable. Sur la même image, on peut voir la société indienne la mieux lotie de Bombay et celle qui n’a pas d’endroit où dormir, qui s’entasse sous des toits de tôles, dans des taudis sans toilettes qui sentent la pisse et la pourriture. Sur la même image, il y a celui qui pousse les autres pour être dans la lumière et il y a celui qui se fait tout petit et reste dans l’ombre du moment qu’il gagne de quoi survivre. Je prends quelques parts de gâteau et je vais discuter avec les chauffeurs. J’essaie de leur parler en hindi. Ça les intrigue un peu que je cherche à leur parler. Ça n’est pas étonnant lorsque l’on pense au changement de comportements des « monsieurs Bouton » lorsqu’un résident indien pénètre l’ascenseur : à l’instant où l’énergumène entre, c’est motus et bouche cousue, tête basse et concentration sur la rangée de bouton alors que la minute précédente, j’échangeais quelques mots avec le petit employé. Ici, ceux qui sont en haut de l’échelle sociale ne se salissent pas à l’échelon du bas. Chacun sa place. Ceux qui servent et ceux qui se font servir, ceux qui obéissent et ceux qui ordonnent, parfois s’impatientent et humilient, quand c’est nécessaire ou bien juste pour la forme.

Je me sens un peu mieux après avoir parlé avec les chauffeurs. Quelle drôle d’idée…satisfaire cette envie dérisoire de paraître humaine, de me mettre de l’autre côté de la barrière, malgré ma peau blanche et les billets dans mes poches. Je tente de leur expliquer ce que c’est que Noël. Ou plutôt ce qu’était Noël avant qu’il soit corrompu par nos envies d’extravagance et notre consumérisme effréné. Ils ne m’écoutent pas trop…Je rentre. Les femmes, parées de beaux saris ou bien vêtues à l’occidental me demandent si la petite fête m’a plut. « Oui, oui, c’était très bien… » Elles s’en vont, satisfaites, et les bourrelets qui dépassent du tissu enroulé dansent dans la lumière de la ville dorée.

Et si je passais ma 3emeannée en Inde ?A la découverte du merveilleux monde qui nous entoure...

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Noyez-vous dans l’absurde !

C’est l’histoire d’un mec qui rentre dans une boutique d’antiquaire. Roulant des orbites et frétillant des pupilles, il scrute les babioles avec insistance. Le vendeur dénichant là un acheteur potentiel et non un simple badaud lui propose de contempler un minutieux parchemin se trouvant dans l’arrière boutique.

(Le vendeur) Vous désirez un jeter un coup d’œil ?

(Le client) Avec plaisir.L’œil tombe par terre.

(Le vendeur) Fichtre, je ne pensais pas que vous seriez aussi littéral.

(Le client) Excusez-moi, je suis bien maladroit.

L’acheteur ramasse son œil roulant au sol, il le remet avec grâce et délicatesse.

(Le vendeur) Ca vous arrive souvent ?

(Le client) C’est un réflexe, j’ai toujours eu un déficit de second degré.

(Le vendeur) Oh, comme ce doit être casse-pied.

(Le client) J’ai des chaussures spéciales vous savez, elles sont en fer forgé, comme ça il n’y a pas de risque.

(Le vendeur) Oh je vois. N’est ce pas trop douloureux ?

(Le client) Avoir les orteils en mille morceaux voilà qui est pire.

(Le vendeur) Tout est relatif, moi j’adore les puzzles.

Le client se promène dans la boutique, observe des vieux bouquins aux reliures cuivrées et s’amuse avec des bibelots. Il pose son regard sur une statuette en verre, celle-ci ce casse.

(Le client) Je suis confus.

(Le vendeur) C’est que vous avez le regard pesant.

(Le client) Oui, ça m’arrive également quand je vais au cinéma, l’écran se déforme mais dès que je détourne le regard tout redevient normal. Les autres spectateurs pestent…

(Le vendeur)…alors ?

(Le client)… alors je n’y vais plus.

(Le vendeur) Faite attention tout de même.

(Le client) Ne vous inquiétez pas, dorénavant je contrôle la pression.

Le vendeur est perplexe, il ne pipe mot. Quelques minutes s’écoulent.

(Le vendeur) Oh monsieur, que vous arrive-t-il soudain ?

(Le client) Ce n’est rien, l’heure du déjeuner approche j’ai presque l’estomac dans les talons.

(Le vendeur) Mais il ne s’arrête pas ?

L’estomac du client continue à descendre le long de ses jambes s’étirant comme un ballon de baudruche.

(Le client) J’ai des ressorts dans mes talons qui propulsent l’estomac vers le haut ainsi le malicieux tissu ne peut s’attarder à mes pieds. Ingénieux non ?

Dzoing. Pouf l’estomac est renvoyé vers son lieu d’origine.

(Le vendeur) Je suis estomaqué.

(Le client) Vous voulez des ressorts ?

(Le vendeur) Ceci est un dialogue de sourds.

(Le client) Hein ?

(Le vendeur) Voyez…

(Le client) On dirait un dialogue de sourds.

(Le vendeur) Je ne vous suis pas monsieur.

(Le client) J’en suis fort aise car je sors.

(Le vendeur) Je ne vois pas le rapport.

(Le client) Moi si. Imaginez, quelqu’un qui marche sur vos pas, c’est lourd.

ZI ENDE !

Le nombre de verres de vodka consommés pour écrire cette bafouille est à peu près équivalent au nombre de calamars dans le Pacifique, multiplié par 15 fois la date de la Glorieuse Commune, et divisé par 2 fois le nombre de communistes en Chine. Tenez-vous le pour dit !

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Poèmes de MathsOu comment Abel a tué K1...

Ceci est un exemple de tentative de collaboration réussie (ou pas, l’appréciation subjective de la notion de “collaboration réussie” vous étant abandonnée en dernier recours) entre les hémisphères droit et gauche d’un cerveau fatiguée par les Lemmes d’Abel, les Intégrales de Fresnel, les Séries de Riemann, les Cauchy d’Alembert, et autres infernaux petits théorèmes de Fermat. Il en résulte que ceci est peut-être la démonstration que la droite et la gauche (d’un cerveau) peuvent travailler ensemble, ou peut-être pas, au vue de l’ab-sens du résultat. La démonstration par l’exemple n’est certes pas mathématiquement valable, mais les raisonnements par l’absurde, eux, le sont bien. Libre à vous donc de choisir de privilégier l’absurdité ou l’exemplarité de ce qui suit pour en tirer vos propres conclusions, confusions, et combustions.

Enfin, n’oubliez pas que révolution autant que réaction sont et demeurent avant tout des phénomènes physiques que l’ont ne peut convenablement décrypter, comprendre et analyser qu’au moyen d’outils mathématiquement élaborés, outils sans lesquels nous serions bien emmerdés pour réagir à notre propre révolution de nous-mêmes sur nous-mêmes (révolutionnaires un jour, contre-révolutionnaires toujours, proposition équivalente donc la réciproque est vraie). De là s’impose la nécessité absolue de rendre un hommage à la discipline, et à Evariste, mathématicien révolutionnaire et républicain matheux à qui cet embroglio est dédié.

Proposition :

Y en a marre d’Hadamard (ce calamar fout l’bazar, sale hasard, Salazar)Et Cauchy, quel gâchis! (du hachis de chichi avachi)D’Alembert, à l’envers (un calvaire, vulgaire proto-zoaire larvaire)“Cons vers gens!”, dit Vert JeanCe label m’appelle, car Abel carambole les carpelles‘l aime pas le lait mais son lemme blême a la flemmede freiner les fraîches séries frénétiques de Fresnel - en friche, elles frisent, friment et brimentla brumechaotique hermétique hérétique élastique de l’asymptote, c’est symptomatique automatique et ac-robatiqueIntégrales désintégrées, désintégration dézinguée des ingrates généralitésGénéralisations précoces. en Ecosse. A coup de cos--sinus hyperboliques au Super Bowl, hic!Riemann ris moins, marié tari et marri car il mira le mirage d’une imageDifférenciée mais pas différentielle, indifférente à ses ardentes difficultés à ôter le thé d’hier d’une théière de fer qu’il s’affaire à défaire déférant à son frère l’effet Doppler - dope l’heure, malheur! quelle horreur, cet hon-neurm’écoeureEt Bertrand range le beurre rance en ruminant sa rancoeur.

Corollaire:

Etrange phalange - elle change, engrange, échange; bat l’ange et arque le Gangeoù Lagrange, orange, gît - gémissant gesticulant en gambergeant il a diviséses multiples sécateursen autant d’extincteurs inextinguibles, inexorable-ment extrêmes (en l’extremum il somme les sommes de s’annuler, elles dérivent, chancellent, chavirent, vi-rent Volta et ses ampères ampoulés et impairs)Mais la Jacobienne est sienne, si implicite soit-elle.Hertzienne et jacobine, la cantatrice amatrice martyr-ise ses matrices matelassées. Et si haine il y a, elle sème la terreur mais Taylor n’a pas peur ; la bouche en coeur, hâbleur, il sera leurre à l’heure et râleur. Si Lip-schitz l’y quitte, dans son calice cataclysmique, sa racine explosive se figera en cataplexie - k-lipschitzi-enne ou pas, chère hyène cheyenne !

N.B. : La matrice jacobienne représente la différentielle première d’une application, la matrice hessienne sa différentielle seconde.

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