idi n 568 novembre 2017 - op.org · nous joignons également quelques témoignages de personnes...

21
IDI –N 568 novembre 2017 1 Chers frères et sœurs Chaleureuses salutations de Rome ! Après l'activité trépidante de notre année jubilaire, nous nous efforçons à présent de faire le suivi des différents engagements récents que nous avons pris ! L'un des thèmes récurrents de notre jubilé a été l'importance que nous accordons au renouvellement de notre prédication en défense de la paix (comme saint Dominique) dans un monde déchiré par de nombreuses formes de violences et de guerres. Il y a peu de pays épargnés par cette dure réalité qui engendre la peur, l'insécurité, et l'affirmation d'identités ethniques et religieuses, entraînant d'énormes souffrances, la mort et le déplacement de communautés entières. Bien que de nombreux dominicains soient déjà impliqués dans des formes de prédication porteuses d'espoir en de telles situations, nous souhaitons maintenant promouvoir une solidarité mondiale dominicaine pour tous ces efforts. Nous proposons donc d'identifier une période chaque année, où les dominicains prieront pour la paix, et offriront leur solidarité pour un projet œuvrant pour la paix. La période que nous proposons est l’Avent, le moment où nous sommes tous en attente de l'incarnation du Prince de la paix. Notre concentration sur la paix commencera donc le premier dimanche de l'Avent et culminera par la Journée mondiale de l'Eglise de la paix, le 1er janvier. Chaque mois de décembre deviendra donc notre mois de la paix. Notre objectif de solidarité pour cette année (2017) se portera sur la Colombie. Il y a plusieurs frères et sœurs dominicains qui ont été très engagés au cours des périodes les plus difficiles de la guerre. Maintenant, a fortiori, ils soutiennent la mise en œuvre de l'accord de paix qui a été signé en 2016. C'est leur appel à la solidarité qui nous a inspiré l’institution de ce mois dominicain de la paix. Nous invitons donc tous les membres de la famille dominicaine à se joindre à cet effort de solidarité.

Upload: hoangnhan

Post on 13-Sep-2018

214 views

Category:

Documents


1 download

TRANSCRIPT

Page 1: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

1

Chers frères et sœurs

Chaleureuses salutations de Rome ! Après l'activité trépidante de notre année jubilaire, nous nous efforçons à

présent de faire le suivi des différents engagements récents que nous avons pris !

L'un des thèmes récurrents de notre jubilé a été l'importance que nous accordons au renouvellement de notre

prédication en défense de la paix (comme saint Dominique) dans un monde déchiré par de nombreuses formes

de violences et de guerres. Il y a peu de pays épargnés par cette dure réalité qui engendre la peur, l'insécurité,

et l'affirmation d'identités ethniques et religieuses, entraînant d'énormes souffrances, la mort et le déplacement

de communautés entières.

Bien que de nombreux dominicains soient déjà impliqués dans des formes de prédication porteuses d'espoir en

de telles situations, nous souhaitons maintenant promouvoir une solidarité mondiale dominicaine pour tous ces

efforts. Nous proposons donc d'identifier une période chaque année, où les dominicains prieront pour la paix,

et offriront leur solidarité pour un projet œuvrant pour la paix.

La période que nous proposons est l’Avent, le moment où nous sommes tous en attente de l'incarnation du

Prince de la paix. Notre concentration sur la paix commencera donc le premier dimanche de l'Avent et

culminera par la Journée mondiale de l'Eglise de la paix, le 1er janvier. Chaque mois de décembre deviendra

donc notre mois de la paix.

Notre objectif de solidarité pour cette année (2017) se portera sur la Colombie. Il y a plusieurs frères et sœurs

dominicains qui ont été très engagés au cours des périodes les plus difficiles de la guerre. Maintenant, a fortiori,

ils soutiennent la mise en œuvre de l'accord de paix qui a été signé en 2016. C'est leur appel à la solidarité qui

nous a inspiré l’institution de ce mois dominicain de la paix. Nous invitons donc tous les membres de la famille

dominicaine à se joindre à cet effort de solidarité.

Page 2: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

2

Afin d'identifier nos priorités pour les années à venir, nous avons invité nos sœurs de DSI à se joindre à nous

pour décider ensemble de la direction à suivre. Nous demandons à nos entités dominicaines, partout dans le

monde, de réfléchir sur leurs propres efforts de paix qui pourraient bénéficier d'une solidarité mondiale

dominicaine. Ensuite, nous invitons toute entité ayant développé un projet concret à faire la demande pour

devenir la priorité de notre mois dominicain pour la paix dans les années à venir. Cette demande peut être faite

par le biais du Promoteur général de l'Ordre pour Justice et Paix ou par celui de la Promotrice Internationale

de DSI pour la Justice, la Paix et l’Intégrité de la création.

Focus 2017 sur la Colombie

Vous avez peut-être entendu parler de l’accord de paix historique qui a été signé en Colombie en novembre

2016 entre le gouvernement et le plus grand et ancien groupe de guérilla dans la région, les FARC (Forces

armées révolutionnaires de Colombie). Après plus de 50 ans d'affrontement, les parties du conflit armé ont

décidé de mettre fin à l’un des cycles de violence le plus tragique et dévastateur dans ce pays et en Amérique

Latine. Dans un monde où la menace de guerre est de plus en plus forte, cet effort pour construire la paix doit

être fortement encouragé.

Pendant plusieurs décennies, les frères et sœurs dominicains ont été impliqués dans l'accompagnement des

collectivités touchées par le conflit dans différentes régions du pays, l'une des régions les plus touchées étant

Catatumbo. La campagne de cette année va encourager l'ensemble de l’Ordre, pendant le mois de la paix, en

décembre, à les soutenir dans leurs efforts pour établir la paix et la réconciliation en Colombie grâce à :

1. La prière:

• Chaque entité doit organiser au moins une veillée de prière ainsi que l'Eucharistie solennelle pour le

processus de paix et de réconciliation en Colombie.

• Elle peut être faite de manière créative pour attirer l'attention sur le processus de paix en Colombie et

sur son rapport avec la réalité locale.

• Nos monastères de moniales sont particulièrement sollicités pour renforcer le projet grâce à leurs

prières tout au long du mois.

2. La prédication:

• Nous sommes tous invités à mettre l’accent sur la paix en Colombie dans notre prédication ordinaire

de l'Avent.

3. Une collecte d’œuvres d’art:

• Tous les artistes de l'Ordre sont invités à contribuer au processus de paix et de réconciliation de trois

façons possibles en :

• Produisant une œuvre d'art à envoyer en Colombie pour être placée dans un espace de solidarité ;

• Produisant une œuvre d'art à placer dans des espaces symboliques du pays pour augmenter la

sensibilisation à l'échelle locale et mondiale sur la nécessité de la paix et de la réconciliation ;

• Offrant un cours de formation en Colombie pour stimuler et former des dominicains et d'autres

personnes autochtones à développer leurs compétences artistiques pouvant contribuer à la paix et la

réconciliation.

4. Une contribution financière:

Afin de soutenir la mise en place d'un réseau pacifiste, "Pacificultores", composé de personnes qui font la

promotion d'une culture de la paix à Catatumbo, une contribution est demandée pour :

• Développer un institut de recherche et de formation dans le diocèse de Tibú pour former l'église locale

et les membres de la communauté à acquérir les compétences nécessaires pour devenir les artisans de la paix

dans la région.

• Produire des ressources éducatives et autres qui peuvent aider le développement d'une culture de la

paix.

• Inspirer des actions efficaces de consolidation de la paix.

5. Contact avec l’Ambassade locale de Colombie:

• S'assurer que l'ambassade de Colombie soi informée du fait que l'Ordre met l'accent sur la solidarité

avec le processus de paix en Colombie.

• Inviter l'ambassadeur et d'autres représentants de l'Ambassade à participer aux activités organisées.

• L'Ambassade est encouragée à répondre aux préoccupations soulevées par les dominicains en Colombie

Page 3: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

3

Comment envoyer vos contributions?

Dons financiers: par le biais de la Curie Provinciale ;

Œuvres d’art: écrire à la Curie Générale, Promoteur pour Justice et Paix [email protected];

Informations Générales: par le biais de la Curie Provinciale San Luis Beltrán, Province de Colombie (Bogotá)

Diocèse de Tibú: Carrera 7 n.º 4-40 Barrio El Carmen. Tel: 0057 5663289 [email protected]

Veuillez trouver ci-joint une brochure avec des informations sur la Colombie et sur le mois de la paix de cette

année. Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles

dans l'organisation du mois.

Notre requête

1. Nous demandons à chaque entité de nommer un coordinateur et une équipe pour promouvoir et

coordonner ce projet.

2. Veuillez informer nos promoteurs de Justice et Paix, le fr Mike Deeb [email protected] et Sr Cecilia

Espenilla [email protected] du nom du coordinateur désigné pour votre entité.

Un grand merci pour votre collaboration! Nous prions pour que la solidarité puisse s’accroître entre nous, grâce

à des actions comme celles-ci, qui nous permettront en retour de donner un impact plus grand à notre mission

de prédication en apportant la Bonne Nouvelle à notre monde.

En St Dominique,

Fr Bruno Cadoré

Maître de l’Ordre

Fr Mike Deeb

Promoteur général pour Justice et Paix

Sr Cecilia Espenilla

Promotrice Internationale DSI pour Justice, Paix et Intégrité de la création

Rome, le 1er octobre 2017

La sainteté : une grâce pour tous !

En chaque Eucharistie, la terre est unie à la liturgie

céleste qui se dévoile déjà à Isaïe dans le sanctuaire (Is

6,1-3) et tout au long des visions du témoin dans

l’Apocalypse : et nous y unissons nos voix à celles des

anges pour la louange éternelle de Dieu à laquelle nous

sommes tous appelés.

Un peu comme dans ces si belles églises basques ou du

nord de la Slovaquie, où certains des fidèles semblent

rivaliser avec les anges, sont comme devenus les

pierres de l’édifice, cachant les murs, remplissant les

tribunes en bois successives qui montent jusqu’aux voûtes ou charpentes.

Oui grande fête aujourd’hui sur terre comme au ciel : fête de tous les saints !

Des saints bien sûr, connus, reconnus, canonisés, donnés par l’Eglise comme modèles sûrs pour suivre le Christ

: saints célébrés tout au long de l’année, comme autant de guides vers notre Sauveur.

Et fête de tous ceux encore plus nombreux, inconnus de la plupart, sauf parfois de leur entourage. Nous

connaissons tous des personnes qui nous sont proches, qui sont pour nous des guides sûrs, des témoins fiables

sur notre route, qui éclairent notre marche de la lumière du Christ, dont nous disons sincèrement : « c’était,

c’est un saint, une sainte ! »

La Toussaint : fête aussi de chacun de nous dans l’Espérance, car la sainteté n’est pas réservée à une élite, mais

elle est une grâce pour tous, à accueillir fidèlement, en vérité, avec amour, de notre Sauveur.

Page 4: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

4

Ainsi, « nous sommes entourés d’une nuée de témoins » (He 12,1a), déjà au ciel, qui nous ont précédés sur le

chemin, de la foi, de l’espérance et de la charité, de la sainteté, ou encore sur terre, qui nous y accompagnent

visiblement et invisiblement.

« Foule immense que nul ne peut dénombrer ». Foule constituée aussi de toutes les communautés chrétiennes

répandues dans le monde entier, comme notre assemblée en ce jour ici, qui appartiennent, dans l’Espérance

que nous donne l’Amour de Dieu victorieux de tout ce qui est mort en nos vies, à cette foule céleste de l’éternité

bienheureuse. Oui nous sommes tous appelés à la sainteté depuis le jour de notre baptême, à entrer dans le

mystère de la Communion des Saints où nous nous accompagnons et portons les uns les autres sur le chemin

du salut. « Où une âme qui s’élève, élève le monde entier », où une âme qui s’avilie, avilie le monde entier,

visiblement ou invisiblement, comme les membres d’un même corps les uns à l’égard des autres.

Foule incommensurable qui nous entoure, nous accompagne, nous entraîne, dont celle de tous ceux qui ont

priés ici en cette église depuis des siècles : en action de grâce reconnaissante ou en intercession confiante,

implorante ... Ecoutez les pierres qui résonnent de toutes ces prières, témoins fidèles et silencieuses : alors

combien plus le cœur de Dieu … Ces pierres exhalent le parfum de la foi, de l’espérance et de la charité qui

animent la généalogie séculaire de toutes ces prières : prières … des jeunes époux dans l’action de grâce, des

pauvres désespérés et suppliants, d’un prêtre au bout du rouleau en son ministère, d’une vielle dame oubliée

de tous, des jeunes adorant le Seigneur en son Saint Sacrement, de parents inconsolables dans l’épreuve sans

nom de la mort de l’un de leurs enfants, des fidèles de la prière du chapelet, d’une personnes malades qui

combat pour garder confiance en Dieu, prières pour un enfant consacré, prières pour tant de baptêmes, pour

tant d’eucharisties, de pardons, de mariages, de sacrement des malades, de sépultures, tant de Notre Père, tant

de Je vous salue Marie, tant de Magnificat, et tant de grâces reçues : oui « si nous nous taisons les pierres

crieront » (Lc 19,40)

Foule innombrable figurée aussi par tous les ex-voto d’intercessions et de reconnaissances qui tapissent les

murs et les piliers des églises de certains sanctuaires de pèlerinage.

Et foule à venir d’autant plus grande encore que sera fervent, avec la grâce de Dieu, notre témoignage pour

transmettre la Bonne Nouvelle du salut pour la vie éternelle bienheureuse.

Foule innombrable, rassemblée par le seul Juste, tournée éternellement vers le seul Saint, l’unique Sauveur de

tous les hommes, au ciel dans l’éternité bienheureuse et déjà sur la terre à travers l’histoire de l’Eglise (comme

le contemple Gertrude von Le Fort, la « Claudel » allemande, dans sa nouvelle « La femme de Pilate »). Car

Il est la source du salut, de la sainteté, de la joie éternelle de chacun des membres de cette foule innombrable,

sauvés par le sang de l’Agneau de Dieu : qui ont confessé par toute leur vie, habités par l’Esprit d’Amour, que

Jésus Christ est Seigneur, Sauveur, à la gloire de Dieu le Père.

En notre église pleine comme en ce jour, ou seul à y prier à certaines heures du jour, « nous sommes entourés

ainsi de cette nuées de témoins », comme un fleuve de grâce qui nous porte, nous pousse, nous entraîne. Jésus

nous l’a dit : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde (Mt 28,20) : quand tu pries dans le

secret de ton cœur, Dieu est là (Mt 6,6) : quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux

(Mt 18,20) » et par excellence en chaque Eucharistie. Et alors tous ceux qui sont avec le Seigneur dans gloire

sont donc auprès de nous : en Lui, par Lui, avec Lui, qui est parmi nous.

Réunis au nom de Jésus, alors Il est au milieu de nous, nous sommes auprès de Lui sur la haute montagne

qu’est chaque lieu où est célébré le très Saint Sacrifice de la messe : laissons-nous enseigner par Lui. Il nous

donne la feuille de route de la sainteté pour la béatitude éternelle qui est contemplation éternelle de Dieu.

Tous les saints ont vécu des béatitudes, quelques soient leurs charismes propres, à commencer par Jésus lui-

même qui tressaille de joie (Lc 10,21), par la Vierge Marie qui se réjouit (Lc 1,28), exulte de joie (Lc 1,46-

55). Alors, fréquentons les Saints, lisons leur vie comme un 5ème évangile, prions-les, vivons chaque jour

dans la Communion, l’amitié des Saints, de ses grands frères en Christ crucifié et ressuscité, qui nous sont à

chacun plus proches, vénérons leurs reliques : ils nous apprendront d’autant mieux à mettre nos pas dans les

pas de Jésus, le seul Saint

Page 5: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

5

Oui « Heureuse celle qui a cru en l’accomplissement des paroles qui leur furent dites de la part du Seigneur

(Lc 1,45) : heureux ceux qui écoutent les paroles de béatitude du Seigneur et les mettent en pratique (Lc 11,28)

: heureux ainsi ceux qui croient sans avoir vu » (Jn 20,29)

« Sachant cela, heureux serez-vous si vous le faites (Jn 13,17) : alors votre joie, nul ne pourra vous la ravir (Jn

16,22) : alors vous aurez en vous-mêmes ma joie en sa plénitude (Jn 17,13) » : pas une petite joie, mais l’unique

joie éternelle : alors, « vous vous réjouirez d’une très grande joie » (Mt 2,10), « méga » en grec !

L’appel à la sainteté est pour tous : il est un appel à nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés,

jusqu’à la fin. La sainteté pour atteindre la vision béatifique éternelle n’est pas une matière à option. Elle en

est l’unique chemin. Heureux sommes-nous d’y être invités : heureux sommes-nous de connaître cette

invitation : heureux sommes-nous d’y répondre avec la grâce de Dieu : heureux sommes-nous de faire

connaître cette invitation à nos frères par notre témoignage : comme l’ont fait pour nous tous les saints.

Une vraie joie partagée augmente : une peine partagée, écoutée, diminue.

Une vraie bonne nouvelle, une telle invitation à la béatitude éternelle, il n’est pas possible de la garder pour

soi. Les saints l’ont compris : c’est l’histoire de toute leur vie, de tout leur témoignage. C’est l’histoire de notre

vraie vie dès ici-bas pour l’éternité bienheureuse avec tous nos frères.

Saint Irénée méditait ainsi : « La Gloire de Dieu, c’est l’homme vivant : et la vie de l’homme, c’est de voir

Dieu » éternellement.

Fr. Nicolas-Bernard Virlet o.p.

Le Figaro : reportage sur l’École biblique et archéologique française de Jérusalem

Découvrez le reportage du Figaro sur l’École biblique et

archéologique française de Jérusalem, article rédigé par

Éric Bietri-Rivierre, un journaliste de passage à l’École

dans le cadre de l’exposition à l’Institut du Monde Arabe.

Chrétiens du Levant : une exégèse 2.0

REPORTAGE 7/8 - Dans le cadre de l'exposition sur

l'histoire de ces communautés qui a lieu à l'Institut du

monde arabe, à Paris, jusqu'au 14 janvier, retrouvez notre

carnet de route. Aujourd'hui, visite de l'École biblique et

archéologique française de Jérusalem, qui développe un

programme informatique de notes sans égal pour les textes de l'Ancien et du Nouveau Testament.

Les ordinateurs moulinent leurs milliards de données au sous-sol, dans une pièce qui jouxte la vaste

bibliothèque de l'École biblique et archéologique française (160.000 ouvrages et 25.000 photos anciennes), à

Jérusalem. Quatre bureaux, quatre écrans, un tapis, la pierre blonde locale laissée apparente aux murs et la

douce lumière du jardin du couvent Saint-Étienne qui passe par les soupiraux: l'endroit vaut bien les «open

spaces» du XXIe siècle. S'y dégage une atmosphère de sérieux à la fois ascétique et puissant.

C'est ici, depuis décembre 2016, presque caché parmi les traces de la basilique byzantine qui, au Ve siècle,

avait été érigée en souvenir de la lapidation du premier martyr, que le centre de recherche et d'enseignement

des sciences bibliques, âgé aujourd'hui de 127 ans, développe la «Best». Un acronyme pour «Bible en ses

Traditions».

«Il s'agit, par une équipe interdisciplinaire et interconfessionnelle, de créer numériquement un ensemble de

notes le plus étendu et le plus utile possible pour la Bible tout entière. Avec une information qui intéressera les

spécialistes comme les lecteurs occasionnels», précise le directeur de l'institution dominicaine, le frère Jean

Jacques Pérennès. Courage ou témérité? Dans ce soubassement, l'expression «travail de bénédictin» trouve en

tout cas pleinement son sens.

Page 6: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

6

Le calme, aussi propice à l'étude qu'à la prière, tranche quand on vient de la vieille ville par la porte de Damas

et son marché vibrionnant. Il est nécessaire à la croissance infinie de la Best. Accessible sur bibletraditions.org,

le site se présente comme un rouleau. La forme des manuscrits antiques avant l'invention du volume à pages

reliées a semblé en effet la plus propice pour cette exégèse 2.0.

Sur écran, en faisant défiler le rouleau de droite à gauche ou inversement, les versets des textes saints

apparaissant côte à côte, livre par livre. Soit dans le français de la Bible dite de Jérusalem (dont la dernière

édition remonte à 1998), qui allie qualité littéraire et rigueur critique. Soit en Anglais, soit en Espagnol. Les

différentes versions sources, celles en hébreu, en grec, en syriaque et la vulgate latine y sont comparées.

Sont également portés les remaniements et variantes. Ainsi le rouleau devient partition polyphonique. D'un

coup d'œil, et plus précisément que jamais, les nuances, différences, ambiguïtés, voire contradictions ou

incohérences, se révèlent. C'est de ces petits détails que, parfois, sont nés les plus grands conflits... Complétant

ces éléments, en cliquant sur le bouton «Notes», apparaissent, outre des renvois internes, des analyses

linguistiques, des mentions des contextes géographiques, sociaux, culturels. Et enfin l'état de l'exégèse au cours

des siècles dans les traditions religieuses juives, patristiques, magistérielles, coraniques et protestantes...

Personnalités épatantes

Cette méga-glose digitalisée est gratuite et bien sûr évolutive. Selon l'état du contenu déjà rédigé, on trouve

par exemple des propositions de notes étendues; relatives ici à la réception d'un texte chez Saint Thomas

d'Aquin, là dans la peinture de Rembrandt, dans le théâtre de Racine, ou encore dans le cinéma de Griffith ou

de Scorsese... Car peu à peu les développeurs incluent des images (fixes ou animées) et de la musique.

Aux repas, la petite équipe qui œuvre dans le soubassement quitte son réseau international et remonte en

surface. Le réfectoire ressemble à celui de n'importe quel campus universitaire quoiqu'il ne soit pas fait pour

plus de cinquante personnes, majoritairement des maîtres et étudiants théologiens, juristes, historiens,

topographes, épigraphes, numismates, linguistes, archéologues venus du monde entier...

Avec ces différences aussi qu'on se restaure sous les voûtes du couvent et qu'on croise des personnalités

épatantes, en soutane ou pas. Ainsi le père Émile Puech. Lui est épigraphiste du CNRS et au Collège de France.

Il est l'éditeur en chef des célèbres manuscrits esséniens de Qumrân, ceux dits de la Mer morte. Outre les

principales langues modernes européennes, le latin et le grec, cet immense érudit maîtrise la langue d'oc, et

encore l'hébreu ancien, le qumranien et mishnique, l'araméen ancien et impérial, le judéen, galiléen, samaritain,

ammonite, moabite, édomite, palmyrénien, nabatéen, syriaque, christo-palestinien, ugaritique, cananéen,

phénicien, punique et néo-punique, l'akkadien, le balylonien, les langues sud et nord-arabiques, l'arabe et

l'éthiopien ancien. Ouf!

«Dommage que nous ne puissions plus travailler là-bas, car les traces d'Anthédon, site portuaire que nous

avons mis au jour, remontent à une période charnière»

Frère Humbert

On déjeune ou dîne aussi, parfois, à côté du frère dominicain Jean-Baptiste Humbert. Parmi les missions que

ce chef du laboratoire d'archéologie de l'École biblique a codirigées, notons la franco palestinienne, seule

menée à ce jour à Gaza après les fouilles anglaises et israéliennes effectuées durant les occupations de ces pays

(de 1922 à 1948 pour le premier et de 1967 à 2005 pour le second). Cette mission franco palestinienne a débuté

en 1995 et a dû s'interrompre officiellement en 2007 quoiqu'elle ait perduré officieusement, face au blocus

israélien et occidental, jusqu'en 2012...

«Dommage que nous ne puissions plus travailler là-bas, dit frère Humbert, car les traces d'Anthédon, site

portuaire que nous avons mis au jour, remontent à une période charnière. Celle où les chrétiens étaient

majoritaires en Palestine. Soit entre Justinien, dernier empereur à chercher, depuis Constantinople, à rétablir

l'unité de l'Empire romain, et l'expansion musulmane environ 150 ans plus tard.»

Plus de 300 chercheurs à travers le monde

Page 7: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

7

Ces regrets exprimés frère Jean Jacques Pérennès rappelle que «notre force à nous chrétiens c'est de pouvoir

traverser de telles crises». Et sur ces sages paroles le repas prend fin. Chacun dépose son plateau et retourne à

son labeur.

Dans la bibliothèque et son soubassement, la plateforme de la Best est demeurée active. Plus de 300 chercheurs

s'y sont déjà associés à travers le monde. Et elle accueille toujours des contributeurs spécialisés susceptibles

de proposer de nouvelles traductions. Ou, dans une des 19 rubriques du programme, de concevoir des notes.

Chacun est également libre d'adresser par mail ([email protected]) des suggestions pour des corrections,

précisions ou apports. Le rouleau étant intégralement actualisé chaque semestre.

Ce principe collaboratif est fondamental . «Il ne faut pas comprendre la Best comme un entonnoir dans lequel

nous coulerions une fois pour toutes l'Écriture, dit une des chercheuses placée sous la direction du frère Olivier-

Thomas Venard. C'est plutôt un lieu de partage autour de la transmission de cette Écriture.»

Par Eric Biétry-Rivierre

Église de Rennes : la confession accessible en langue des signes

C'est un service unique en Bretagne, le diocèse de Rennes

propose la confession en langue des signes, tous les quinze

jours et grâce au frère Xavier Loppinet prêtre au couvent des

Dominicains.

"Les sourds doivent avoir accès à tous les sacrements." C'est

ainsi que le frère Xavier Loppinet explique la démarche du

diocèse de Rennes. La confession est désormais accessible en

langue des signes, tous les quinze jours le lundi de 15 h à 17 h,

à l'église Saint-Sauveur. Formé à cette langue, il reçoit ceux qui

le désirent, dans le plus grand des secrets, "dans une salle

réservée, sans personne d'autre".

C'est le seul homme d'église en Bretagne à proposer ce service. Deux diacres officient également dans la région,

à Vannes et à Brest, car ils sont directement concernés par la surdité dans leur famille.

"C'est quelque chose d'assez nouveau", relève le frère Xavier Loppinet : "Les jeunes sourds sont assez rares à

l'église, il y a une catéchèse à retrouver. Les anciens, eux, signent rarement car on leur a appris à oraliser. Avec

eux, je pratique davantage la lecture sur les lèvres. "

Il rappelle pourtant que, déjà au Moyen Âge, on se posait la question de l'accès à la confession pour les sourds.

Saint-Thomas d'Aquin avait la réponse : par écrit ou par tout autre moyen.

Prêcher en langue des signes

Pour Xavier Loppinet, il s'agit de placer tout le monde au même niveau. Il se souvient de sa première accroche

avec une personne sourde : "Un jour, un sourd est venu frapper à la porte des Dominicains pour devenir frère

prêcheur. C'est là que je me suis ouvert à ce monde." Il suit une formation depuis plus d'un an. Il y a quinze

jours à Lourdes, il a servi d'interface à un prédicateur. Il souhaiterait à terme pouvoir prêcher en langue des

signes.

En attendant, les efforts de l'Église progressent. "On réfléchit à la lumière, par exemple, car, pour lire sur les

lèvres, il faut qu'une personne voie bien. Cela sert aussi aux personnages âgées". Des boucles sonores

magnétiques pourraient aussi être installées.

Prendre rendez-vous pour la confession

Pour prendre rendez-vous pour la confession, un mail de contact est à disposition :

[email protected]

La confession se fait par contre toujours en direct rappelle le père Xavier Loppinet.

Page 8: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

8

P. Olivier Poquillon, OP: "La construction européenne, un projet de paix"

A l’heure où l’Europe politique semble stagner, prise entre

le Brexit et les projets de relance du duo Macron-Merkel,

le Père Olivier Poquillon, secrétaire général de la

Commission des Episcopats de la Communauté

européenne (COMECE) à Bruxelles, appelle à un

renouveau du projet européen.

Olivier Poquillon, religieux dominicain français, occupe

le poste de secrétaire général de l’organe qui fédère les

épiscopats catholiques des pays de l’Union européenne.

Une Union élargie à la Suisse puisque l’évêque de Bâle,

Mgr Félix Gmür, est associé aux travaux de la COMECE. A l’heure du Brexit et des défis posés par la crise

migratoire, l’Europe revient en force dans le discours politique. Le responsable dominicain joint sa voix à celle

du pape François pour rappeler certains principes fondateurs de l’Union, issue de la démocratie chrétienne

dans les années 1950.

Le Père Poquillon participera en outre à un dialogue entre l’Eglise et des acteurs politiques, intitulé ‘(Re)penser

l’Europe’, organisé du 27 au 29 octobre 2017 au Vatican, par la COMECE.

L’Europe revient dans le discours politique, notamment chez Emmanuel Macron et Angela Merkel. L’esprit

européen fait-il un retour contraint ou bienvenu?

O. Poquillon: Les Allemands et les Français n’ont peut-être pas oublié les carnages des deux dernières guerres

mondiales. Dans une période anxiogène comme la nôtre, il est vital de mettre en place un cadre qui permette

d’éviter aux égoïsmes nationaux et corporatistes de prendre le pas sur la recherche du bien commun. Qu’ils le

veuillent ou non, nos pays et nos peuples sont en Europe, même la Suisse!

La question n’est donc pas de savoir si nous voulons en faire partie ou pas, mais comment nous voulons y

vivre ensemble. C’est sans doute ce constat qui explique le retour de ce thème sur le devant de la scène. Pour

l’Eglise, la construction européenne est d’abord vue comme un projet de paix. Et c’est dans cet esprit que la

COMECE et le Saint Siège organisent un dialogue entre politiques et religieux de haut niveau, fin octobre au

Vatican.

La poussée migratoire a plongé le Vieux-Continent dans une crise politique, entre les tenants de l’ouverture

et les pays de l’Est, réticents. Comment concilier ces deux positions?

Cette crise est surtout politique avant d’être migratoire. Si on regarde les chiffres, l’Europe a connu des

mouvements migratoires bien plus importants au cours du siècle passé, notamment autour des deux guerres

mondiales et des décolonisations. Aujourd’hui, on entretient dans les populations un sentiment d’impuissance

face à des «hordes» allogènes qui déferleraient sur nous pour bouleverser nos sociétés, piller nos biens et faire

de nous des étrangers dans notre propre pays. Comme l’ont montré de récentes études, ce sentiment est d’autant

plus fort qu’on n’a pas de contact direct avec les migrants. Lorsqu’on connait un visage, un nom, une histoire,

on peut sortir de la confrontation de masse pour rencontrer l’autre comme une personne et trouver avec lui des

solutions.

L’Eglise catholique n’est pas utopique sur la question des migrants et réfugiés. Elle rappelle seulement aux

politiques leurs propres engagements à considérer tous les hommes libres et égaux en droit, comme ils le sont

aux yeux de Dieu. Face aux peurs et au sentiment de perte de contrôle de nos concitoyens, à l’Est comme à

l’Ouest, cela implique de trouver de nouvelles façons de gouverner, non pas pour les gens mais avec les gens.

Le pape François a qualifié l’Europe de «grand-mère», en lui reprochant de se retrancher. Partagez-vous

cette appréciation?

Nous pouvons prendre la remarque du Pape François comme un constat. L’évolution démographique nous

conduit à protéger ce que nous avons déjà plutôt qu’à nous lancer dans de nouvelles aventures. Nous en

oublions trop souvent nos propres jeunes qui aimeraient aussi pouvoir faire les expériences que nous faisions

à leur âge.

Page 9: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

9

Ce qui fait la grandeur d’une société, la force d’une civilisation, c’est sa capacité à se soucier des futures

générations, à transmettre la vie reçue à d’autres qui la transmettront à leur tour. La «grand-mère» peut se

retrancher chez elle et trembler derrière son rideau en se demandant si on ne va pas la voler, mais elle peut

aussi être celle qui transmet son savoir-faire, qui partage son expérience, qui accueille et réconforte. La «grand-

mère» a un rôle à jouer dans la famille humaine comme dans celle des nations: si elle se tourne vers l’avenir

plutôt que de regretter un passé fantasmé, elle donne du sens et permet à tous d’aller de l’avant.

Quels sont les pas à faire pour redonner de la vigueur au projet européen?

Bien malin qui peut dire aujourd’hui de quoi sera faite l’Europe de demain. Pour l’Eglise tout projet politique

tire sa légitimité de l’impact qu’il a sur les personnes humaines. Le projet européen doit être notre projet.

Il faut trouver de nouveaux moyens de permettre aux hommes et aux femmes de se réapproprier le travail,

l’économie, l’environnement, la culture, la politique, la religion en Europe. Dans tous ces domaines, nous nous

sommes sans doute laissé aller au consumérisme. Il nous faut redevenir acteurs de notre propre destin.

L’Europe oscille entre des aspirations sociales et le libéralisme économique. Peut-on concilier ces deux

aspects?

La personne humaine est créée à l’image de Dieu, pas les dividendes. L’Union européenne est partie assez

loin dans l’économie de marché en donnant souvent l’impression de privilégier les structures ou les profits

financiers au détriment d’une économie au service des personnes et des communautés.

L’Eglise ne propose pas de réponse toute faite mais nous invite à évaluer le bien fondé de nos politiques

économiques sur les bénéfices qu’en tirent les hommes et les femmes de notre temps, y compris les plus

vulnérables. La vie sociale comme la vie économique sont des sports d’équipe. Lorsque l’Eglise parle

d’économie sociale de marché, c’est ce qu’elle entend nous rappeler. Une économie fondée sur la production

et non la prédation, sur des échanges justes permettant des bénéfices mutuels, sur le long terme plutôt que sur

des flambées aussi fulgurantes que sans lendemains.

Une Europe à plusieurs vitesses n’est-elle pas en cours de constitution? Comment empêcher ce dérapage de

l’idéal européen?

La devise de l’Union, c’est «l’unité dans la diversité», la diversité n’est donc pas forcément un dérapage. Elle

peut même être une chance si elle est choisie et assumée. Les récentes crises financières ont remis cette

diversité devant nos yeux. Appliquer les mêmes règles à tous sans tenir compte des différences peut aussi

mener à des impasses. Les politiques nous disent qu’il ne s’agit pas d’une intégration européenne à deux

niveaux, mais à deux vitesses. Il s’agirait donc de laisser du temps à ceux qui en ont besoin pour rejoindre le

niveau nécessaire à la mise en œuvre de politiques communes.

Dans les faits, cette diversité institutionnelle existe déjà. Tous les Etats membres de l’Union n’ont pas adhéré

à la zone Euro, ni à l’espace Schengen, et les y forcer pourrait entrainer l’effondrement du système. La diversité

et la subsidiarité, bien connus des Suisses, sont des éléments essentiels du point de vue de l’Eglise et existent

d’ailleurs déjà dans le droit européen.

Le Brexit a marqué un coup d’arrêt sérieux. Ne faut-il pas admettre que l’Union sans limites génère un monstre

administratif qui fait de Bruxelles la cause de tous les maux des pays de l’Union?

Accuser Bruxelles de tous les maux est chose commune, même en Belgique. Il est de bon ton pour nos

gouvernements de s’attribuer les succès et d’imputer les échecs à l’Union alors même qu’aucune décision ne

peut être prise sans mandat ou accord des Etats membres. Cette tactique électoraliste contribue à décrédibiliser

le projet européen.

Mais la défiance envers les institutions n’est pas spécifique à l’Union européenne: c’est un phénomène global.

Elle touche aussi l’Eglise, les entreprises, les Etats… Il existe aujourd’hui une vraie perte de confiance dans

les manières traditionnelles de faire de la politique.

Mais le cas du Royaume-Uni est particulier, non?

Page 10: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

10

Le Brexit n’est que l’expression européenne d’un phénomène qu’on a pu voir aux Etats Unis et dans bien

d’autres pays. Face à un sentiment de perte de contrôle sur notre environnement politique, culturel, religieux

mais aussi technologique, la tentation du repli sur soi est forte.

Les négociations entre Londres et les 27 montrent qu’à défaut de l’Union, ce sont surtout les citoyens et

entreprises du Royaume Uni qui vont souffrir de cette décision. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’Union

non plus car, quoi qu’il arrive, il faudra continuer à vivre et à travailler avec un partenaire affaibli.

En revanche, le Brexit a certainement contribué à renforcer l’enracinement européen des populations des autres

Etats membres. Si les critiques sur le fonctionnement des institutions sont réelles et parfois fondées, les

citoyens réalisent que c’est néanmoins le meilleur moyen d’assurer la paix et la prospérité.

Le Brexit nous rappelle aussi qu’au lieu d’une logique de prédation dans laquelle chacun cherche à prendre le

maximum de bénéfices pour lui-même, l’Union est un projet de production de richesses pour le bien commun.

Malgré les inégalités et les frustrations qu’elle génère, la construction européenne peut se vanter de 70 ans de

paix et de développement économique sur notre continent.

L’Europe chrétienne a-t-elle des choses à enseigner à l’Europe actuelle, dans sa dimension politique?

L’enseignement social de l’Eglise est la référence principale de l’action de la COMECE dans son dialogue

avec l’Union européenne. L’Eglise ne prétend pas dicter aux Etats ce qu’ils doivent faire ni donner des

consignes de vote. Elle enracine son propos dans la foi de l’homme en Dieu et de Dieu en l’homme.

Enseigner c’est montrer, indiquer, désigner. C’est ce que peut faire l’Eglise dans le domaine politique,

notamment à travers une approche fondée sur le droit. Forte des compétences de ceux qui la composent et de

son profond enracinement mondial au cours de deux millénaires, elle peut légitimement attirer l’attention des

décideurs sur la nécessité du long terme, la recherche du bien commun, le souci des plus vulnérables et, d’une

manière générale, sur l’importance de replacer la personne humaine au cœur des politiques publiques.

Si nous croyons que Dieu nous a placés sur cette terre par amour et qu’il nous l’a confiée, il revient à chacun

de nous de s’engager à sa mesure dans la promotion du bien commun. L’Europe est un beau continent où il

peut faire bon vivre ensemble, pour autant que nous en prenions soin.

L’École biblique et archéologique : Copier l’édicule du Saint-Sépulcre

Lors de la Conférence du jeudi du 12 octobre 2017, l’École

biblique et archéologique a accueilli Charles-Édouard Guilbert-

Roed. Un sujet d’intervention passionnant : « Copier l’édicule du

Saint-Sépulcre, quand pratiques religieuses et architecture se

mêlent ». Le doctorant en Histoire de l’architecture étudie les

copies de l’édicule, vecteurs de compréhension de l’évolution et

la réception du Saint-Sépulcre dans le monde entier et depuis

l’époque byzantine.

Découvrez l’interview réalisée par le Patriarcat latin à l’issue de

cette conférence :

« Pourquoi avez-vous décidé de faire une recherche sur les copies de la tombe de Jésus ?

C’est tout petit que j’ai découvert une copie de l’édicule du Saint-Sépulcre au Sanctuaire de Notre-Dame du

Chêne à Vion dans Sarthe, car c’est dans cette région que j’ai passé une partie de mon enfance. Mais ce n’est

que des années plus tard que j’ai découvert la richesse d’un tel lieu. Étudiant à la Sorbonne en Histoire de l’art

et de l’architecture, j’ai toujours été sensible au patrimoine, particulièrement religieux. Pendant cette période

d’étude, j’ai eu la chance de servir pour la cathédrale Notre-Dame de Paris, aussi connue pour conserver des

reliques de la Passion, elles-mêmes gardées par les chevaliers de l’Ordre du Saint-Sépulcre. C’est auprès de la

couronne d’épines que j’ai compris que l’étude de l’architecture des copies du Saint-Sépulcre pouvait être un

vecteur de compréhension de la spiritualité de ce tombeau, de la foi, et de cet intérêt des lieux saints. Après la

visite du patriarche latin de Jérusalem, Sa Béatitude Fouad Twal, à Notre-Dame de Paris en 2009, j’ai décidé

de m’investir pour mieux connaitre les chrétiens de ce patriarcat. Engagé auprès des jeunes de l’Ordre du Saint-

Page 11: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

11

Sépulcre, il m’a été confié d’organiser les retraites spirituelles. Il m’est apparu tout naturel d’organiser ces

évènements auprès de ce tombeau de Notre-Dame du Chêne que je connaissais bien. Puis, c’est après trois

mois de travail auprès de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem en 2014, que j’ai décidé

d’entamer une recherche sur ces copies après avoir pu mieux comprendre le tombeau tel qu’il est à Jérusalem.

Selon vous, quelle était la raison de la construction de ces copies du tombeau du Christ ?

Actuellement en doctorat d’Histoire de l’architecture, j’ai décidé en parallèle de mes recherches d’étudier

l’existence d’autres copies dans le monde : peu à peu des nouvelles copies me sont apparues afin de former

aujourd’hui un véritable corpus. Il existe en effet quelques recherches sur des copies, mais personne n’avait

encore réalisé un corpus général sur la question. Le mystère de la Résurrection, central dans la foi, est par

exemple à l’origine de démarches spirituelles qui ont mené à la construction de grottes avec une pierre ronde,

ou à l’édification d’une copie de l’édicule qui protège le tombeau du Christ. A ce jour, avec le corpus et les

sources, il est possible d’identifier plusieurs origines à la construction de ces copies. L’accès en pèlerinage à

ce tombeau vide afin d’être témoin de la Résurrection est à l’origine de la construction de copies. Les pèlerins

ne pouvant pas aller en Terre-Sainte peuvent, en effet, vivre la même démarche de foi en allant prier dans une

copie de ce même tombeau. En plus de la démarche de pèlerinage, on peut également relever la question

dévotionnelle, initiée particulièrement avec la création des stations du chemin de croix afin de méditer les

mystères de Jésus. La liturgie est aussi au centre de la construction de ces copies, elles sont des outils pour la

Semaine-Sainte et permettent de vivre comme dans les écritures du Vendredi-Saint à Pâques. Enfin, de

nombreuses copies sont construites en tant que sépulture dans un cimetière public. Le modèle de l’édicule est

en effet reproduit afin d’accueillir des personnes défuntes et peut-être obtenir par ce tombeau l’assurance de la

résurrection.

Combien d’exemplaires y a-t-il ? À quelles périodes ont-ils été construits ? Quels sont les différents styles

architecturaux ?

À ce jour, mes recherches ont permis d’identifier près de 130 copies des édicules du Saint-Sépulcre. La

construction d’une copie du tombeau correspond à la reproduction architecturale à l’échelle 1 de l’édicule tel

qu’il a été à Jérusalem. L’édicule y a connu quatre formes, une première byzantine, une seconde présente à

partir de 1012 puis la troisième à partir de 1555, et enfin l’édicule que nous connaissons à partir de 1810.

Aujourd’hui les trois premières formes ont disparu physiquement, mais par leurs copies il est possible de les

retrouver grandeur nature. Ainsi ces copies sont une véritable richesse afin de connaitre la réception du

tombeau mais aussi sa compréhension. Dans le corpus que j’ai présenté lors de la conférence à l’École biblique

et archéologique française de Jérusalem le 12 octobre dernier, les copies ont été réalisées entre le Xème et le

XXème siècle. Avec presque mille ans de chronologie, ces copies ont connu des évolutions et leurs styles ont

aussi évolué en fonction du lieu où elles ont été construites. De façon générale, il est possible de classer les

copies en fonction de l’original voulant être copié, soit un édifice de style byzantin, roman, gothique, celui

actuel et un dernier de libre interprétation de l’original que j’ai appelé « style fantaisie ».

Pourquoi certaines copies ressemblent-elles à la tombe originale quand d’autres en diffèrent ?

Cela fait partie de mes découvertes sur le sujet. De nombreuses constructions se veulent être une copie d’un

édicule ayant été présent à Jérusalem. Le point commun de ces édifices est la série de colonnes qui entourent

l’édifice. Celles-ci sont reproduites à chaque fois, ce qui permet de différencier l’édifice d’une simple chapelle.

Les explications probables de ces différences sont certainement une connaissance partielle de l’original, des

erreurs dans les échelles, mais surtout une appropriation culturelle du tombeau. Il est ainsi possible de constater

que les influences stylistiques sont présentes dans ces copies afin de permettre une meilleure compréhension

de celui qui la visite car cet édifice est intégré dans un environnement qui lui est familier. Enfin, il existe des

copies qui ne présentent aucune similarité architecturale avec l’édicule original. Celles-ci à mon sens sont aussi

très intéressantes, car elles permettent d’imaginer comment l’édicule aurait pu être construit au XVIIème ou

XVIIIème siècle par exemple s’il avait fallu le reconstruire.

Qui étaient les personnes qui ont initié la construction de ces copies ?

Conférences du jeudi © École biblique et archéologique française

À ce jour l’étude du corpus des copies ne permet pas de donner de conclusion définitive à cette question.

D’ores et déjà, nous pouvons constater que divers groupes ont été acteurs dans l’édification de ces édicules.

Les premiers sont les franciscains, gardiens de lieux saints, lesquels sont à l’origine de la création de

nombreuses copies en particulier dans les Sacro-Monti. Un certain nombre de couvents franciscains possèdent

Page 12: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

12

même en leur sein un édicule, comme par exemple dans le couvent de la Custodie Washington qui conserve

aussi une copie du tombeau de la Vierge, du dôme de l’Assomption ou de la grotte de la Nativité. Par ailleurs,

il est devenu évident qu’une grande partie de ces copies a été réalisée entre la fin du XVIIème siècle et le

XVIIIème; elles sont à l’initiative de capucins, branches des franciscains après le Concile de Trente, ou de

jésuites. Outre ces communautés religieuses, les acteurs de la construction de copies sont d’anciens pèlerins,

des évêques et des particuliers.

La plupart des copies du Saint-Sépulcre existent en Autriche et de Tchéquie. Quelles en seraient les raisons

d’après vous ?

L’une de mes grandes découvertes lors de la constitution du corpus, c’est que la majorité de ces copies

d’édicules a été construite pendant la Contre-Réforme dans les anciens royaumes de Bohême, d’Autriche, et

sur les possessions de la famille Habsbourg. Aujourd’hui, ces copies se situent en Tchéquie, Allemagne,

Autriche, Pologne, Slovaquie, Slovénie. D’autres copies ont été référencées en France, Belgique, Italie, Russie,

Ukraine, Canada, États-Unis d’Amériques, Géorgie et également à Jérusalem !

Y a-t-il des copies d’autres lieux sacrés importants dans le monde ?

Il est en effet possible de créer un parallèle avec la grotte de Massabielle. Comme le tombeau du Christ, un

élan de construction de répliques de cette grotte de Lourdes est visible. Après la promulgation du dogme de

l’Immaculée Conception en 1854, le message de Lourdes en 1858 devient un vecteur spirituel très important

au XIXème siècle et encore aujourd’hui. Il est possible de voir ainsi une copie de la grotte de Lourdes au

Vatican. À ce jour, s’il est encore trop tôt dans la recherche pour faire un lien déterminant sur les motivations

entre les copies des grottes de Lourdes et les copies des édicules, il est cependant possible de constater qu’il

s’agit de la même dynamique de reproduction d’un lieu saint. En ce qui concerne les copies du Saint-Sépulcre,

on peut observer aujourd’hui encore de nouvelles réalisations. Une copie au Canada très fidèle à l’édicule

actuel a été réalisée au sanctuaire Notre-Dame du Cap, grâce à l’initiative du bienheureux Fréderic Janssome,

o.f.m., qui fut dix ans Vicaire Custodial et vingt-huit ans commissaire de Terre-Sainte au Canada. Avec le

corpus à présent établi, il est possible de constituer un véritable réseau de copies d’édicules. Qu’ils soient situés

dans des églises, des monastères ou chez des particuliers, un nombre significatif de ces édifices continue de

servir pour des pèlerinages ou des liturgies de la Semaine-Sainte. Ces lieux sont de vrais témoins du mystère

de la Résurrection et peuvent être un outil spirituel ou liturgique. Par ailleurs l’approfondissement de cette

recherche permettra une meilleure compréhension de ce phénomène de construction, et se veut aussi être un

outil pour la préservation de ces lieux. Ces tombeaux vides sont des liens forts qui permettent d’unir tous les

fidèles dans le monde auprès du tombeau de Jérusalem. »

Propos recueillis par Saher Kawas.

Le frère ÉloiMESSI METOGO, op, n’est plus!

Le Vicariat provincial d’Afrique équatoriale (VAE) est en deuil. Le

frère Eloi MESSI METOGO, est décédé le dimanche 15 octobre

2017 autour de 4h30 du matin, des suites de maladie, à Yaoundé,

Cameroun, à l’âge de 65 ans. Ses obsèques auront lieu les 2 et 3

novembre 2017 à Yaoundé.

Sous-prieur du couvent saint Dominique de Yaoundé, le frère Eloi

était l’aîné de ce vicariat de la province France formé de trois pays

: Cameroun, République du Congo-Brazzaville et République

Centrafricaine.

Le frère Eloi Messi Metogo était né le 10 avril 1952 à Oman I dans la commune de Bikok, région du Centre

du Cameroun, non loin de la ville départementale de Mbalmayo et de Yaoundé, la capitale du pays. Après ses

études aux petits séminaires d’Akono et de Mvolyé (Cameroun), le frère Eloi est entré dans l’Ordre des

Prêcheurs et a fait sa première profession, le 1er octobre 1973. Le 2 octobre 1976 il fait sa profession solennelle

au couvent saint Dominique d’Elig Essono, Yaoundé. Ordonné diacre le 3 mars 1978, le frère Eloi Messi reçoit

l’ordination presbytérale le 13 décembre 1980 à Bikok.

Page 13: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

13

Le frère Eloi Messi Metogo était parmi les pionniers de l’Interafricaine (IAOP) dont il a été de le 2ème

Coordinateur, de 1981 à 1985 (après le frère Liboire Kagabo). L’enseignement de la théologie était la

principale forme de sa prédication comme dominicain, même comme curé de paroisse ou dans les différentes

responsabilités qu’il a eu à assumer. Il aimait partager sa passion de la théologie et la rigueur scientifique aux

jeunes frères qu’il encadrait comme tuteur. Il venait à peine de prendre sa retraite à l’Universitaire catholique

d’Afrique Centrale (UCAC), à Yaoundé. L’Afrique, l’Eglise et l’Ordre des Prêcheurs perdent un théologien

pointilleux.

« Dieu peut-il mourir en Afrique ? » Jamais, au grand jamais ! Frère Eloi, les dominicains d’Afrique

continueront à approfondir la question de « l’indifférence religieuse et l’incroyance en Afrique noire», au

moment où le chapitre général de Bologne (2016, n° 145-150) nous invite à être attentifs à l’indifférence

religieuse dans notre monde d’aujourd’hui.

Que le Christ en qui tu as cru et que tu as enseigné à de nombreuses générations, t’accueille dans son Royaume

et fasse rayonner sur toi la lumière de la résurrection et de la vie sans fin.

Entre dans la joie de ton Maître.

fr. Gabriel Samba, op

Rite de la bénédiction des locaux de la Postulation Générale de l’Ordre

Le lundi 11 septembre 2017 est une date dont on se

souviendra sans doute dans les Annales du Couvent de Sainte

Sabine, siège de la Curie Généralice et du Maître de l’Ordre

des Prêcheurs.

En effet, après deux ans de travaux intenses et délicats de

restructuration et restauration de l’aile “Pie V - card.

Bernerio”, toute la communauté conventuelle, guidée par le

Maître de l’Ordre, s’est rendue dans les locaux et les bureaux

situés dans le couloir du rez-de-chaussée (celui qui est au

niveau du cloître médiéval) pour le Rite de la bénédiction de

la Postulation Générale restructurée.

Il s’agit de trois pièces dans lesquelles – en partant de l’ample balcon duquel on peut admirer un panorama

magnifique de Rome et du Tibre – se trouvent respectivement le siège du Postulateur Général, de la

Bibliothèque et du bureau du Secrétaire où est conservée l’Archive courante.

Après une brève présentation faite par le fr. Gianni Festa, l’actuel Postulateur Général, le Maître de l’Ordre,

fr. Bruno Cadoré, a adressé ses vœux et a remercié le fr. Festa et le Secrétaire, fr. Llewellyn Muscat, pour

l’engagement et le dévouement dont ils ont fait preuve dans la réorganisation de la Postulation.

A ce jour, environ 110 causes sont confiées à notre Ordre, en partie de la famille dominicaine et en partie

d’autres Instituts religieux, Diocèses, Institutions, etc. Naturellement, elles ne sont pas toutes “vivantes” ou,

du moins, en cours d’élaboration : celles qui sont suivies sont environ une trentaine.

Nous voulons rappeler parmi les nombreuses causes celles de : Jean-Joseph Lataste, Marie-Joseph Lagrange,

Giorgio La Pira, Frank Duff, Eleonora di Santa Maria Ocampo, José Cueto, Julienne du Rosaire, Elisabeth

Bergeron, Luis de Granada, Margherita di Città di Castello, Elisabette Leseur, Teresa Ortega Pardo, Marie

Poussepin, Juan Gonzales Arintero, Bartolomeo de Las Casas, Agostino Kazotic, Osanna di Kotor, etc.

La Postulation Générale

Page 14: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

14

D’une Fraternite à des Fraternites dans la Province des Philippines

La creation des Fraternites sacerdotales dominicaines

Ces dernieres annees, des efforts ont ete deployes

constamment apour reordonner les Fraternites sacerdotales

du pays et pour ameliorer leur organisation locale pour

suivre fidelement la Regle. Le travail a constitue à former

des groupes selon leur repartition geographique.

Depuis plusieurs mois, des reunions des groupes locaux

ont eu lieu pour constituer des Fraternites sacerdotales

locales dans la Province. C’était l’occasion d’expérimenter

la communion renouvelee des membres. Les reunions

avaient deux buts principaux: (1) l’élection des presidents

et membres du conseil pour chaque Chapitre pour assurer

l’autogouvernance locale et (2) la redaction des statuts qui gouverneront les Chapitres des pretres seculiers

dans la Province dominicaine des Philippines. Apres avoir examine la Regula Sacerdotalium Sancti Dominici,

et sous la direction du Promoteur provincial, fr Florentino Bolo, Jr., OP, les membres ont redige les statuts qui

ont été approuves le 4 septembre 2017 par le Prieur provincial et son Conseil.

Lors de la visite canonique du maitre de l’Ordre, fr Bruno Cadoré, OP, la creation des Fraternites sacerdotales

dominicaines locales a été achevee. Neuf Chapitres en formation, chacun ayant son president et son conseil et

qui ont adopte officiellement un National Directory sont eriges canoniquement sous l’autorité du Prieur

Provincial, Fr Napoleon Sipalay, Jr., OP le 23 septembre 2017 a 8 heures a San Pio V building, Santo Domingo

compound, 537 Quezon Avenue, 1114 Quezon City.

La nouvelle designation « Fraternites Sacerdotales de Saint Dominique aux Philippines » remplace l’ancienne

« Fraternite Clericale Dominicaine des Philippines », selon la recommandation de la Curie Généralice.

Les nouveaux Chapitres sont:

1. Chapter of the Most Holy Name of Jesus (Archidiocese de San Fernando, Pampanga) sous Fr. Mario Sol

Gabriel

2. Chapter of the Most Holy Rosary (Western Visayan Region) sous Fr Andrew Paul Sayon du diocèse de

Kalibo

3. Chapter of Our Lady of the Rosary (Ilocandia Region) sous Mgr Gary Noel S. Formoso du diocese de Nuevo

Segovia

4. Chapter of San Jacinto (Cagayan Valley Region) sous Fr Ernest Raymund Simeon de l’archidiocèse de

Tuguegarao

5. Chapter of Santo Domingo (National Capital Region et Provinces proches) sous Fr Anthony Arvin Madla

du diocèse de Boac

6. Chapter of St Antoninus (Mindanao Region) sous Fr Charles Allan Nemenzo du diocèse de Kidapawan

7. Chapter of St Raymond of Penafort (Bicolandia Region) sous Fr Xavier Amoroso de l’archidiocèse de

Caceres

8. Chapter of St Thomas Aquinas (Metro Manila et Provinces proches) sous Fr Carlo del Rosario de

l’archidiocèse de Manila

9. Chapter of St Vincent Ferrer (Eastern and Central Visayan Region) sous Fr Simplicio Pugasan Jr de

l’archidiocèse de Cebu

Par la meme occasion, Fr Bruno a mene une reflexion fraternelle sur des sujets lies a la participation des pretres

seculiers a la mission et a l’esprit de l’Ordre. Les pretres ont partage leurs experiences dans leurs dioceses et

le Maitre a repondu en abordant les thèmes de diversite et d’universalite de mission, connaitre sa propre identite

et l’engagement socio-politique. Pour souligner la pertinence d’adhérer aux fraternites sacerdotales a la vie et

au ministere du pretre seculier, Fr Bruno affirme : « Precher est notre maniere de sanctification; la proclamation

de l’Evangile nous amene a decouvrir notre identite. »

Page 15: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

15

Apres la ceremonie, le Maitre a recu six pretres diocesains dans les Fraternites lors de la Priere du matin a

l’église Santo Domingo. Les pretres qui ont recu leurs habits sacerdotaux et qui sont admis formellement dans

les Fraternites sont: Fr Rye Gamala (Diocese de Bacolod) au Chapter of the Most Holy Rosary; Fr Joseph

Morallon (diocese deMarbel) au Chapter of St Vincent Ferrer; Fr David Reyes (diocese de San Pablo), Fr

Glenn Relucio (diocese d’Antipolo), Fr Herbert Camacho et Msgr Gerry Santos (archidiocese de Manila) au

Chapter of St Thomas Aquinas.

Le prieur provincial a mene la priere et les seminaristes de UST Central Seminary Chapter etaient les servants

de la liturgie. Des pretres diocesains et les seminaristes de Saint Dominique, les membres de la famille

dominicaine et les paroissiens de l’église Santo Domingo ont assiste aux ceremonies. L’ambiance festive a

continue au rassemblement de la famille dominicaine avec le Maitre de l’Ordre au UST-Angelicum Gym,

pendant lequel Fr Bruno s’adressa a la famille dominicaine aux Philippines.

Les pretres diocesains de St Dominique expriment leur sincere gratitude pour l’appui fraternel des differentes

communautes des freres. La Province se rejouit de la croissance des Chapitres et des occasions prometteuses

de collaboration apostolique avec la famille dominicaine

fr. Florentino A. Bolo Jr., OP

Provincial Promoter

Priestly Fraternities of St. Dominic in the Philippines

Bénédiction et ouverture du monastère des moniales dominicaines à Kabwe, en Zambie

Après la célébration de la fête de notre père saint

Dominique, le 8 août 2017, avec son 86ème

successeur comme Maître de l’Ordre des

Prêcheurs, notre frère Bruno Cadoré, à l’occasion

de sa première visite en Zambie, les moniales

dominicaines de Kabwe en Zambie ont vécu un

autre grand événement. En effet, le 28 août 2017,

fête de saint Augustin, elles ont célébré dans la

joie et l’action de grâce, la bénédiction et

l'ouverture de leur nouveau monastère de la

Divine Miséricorde. La cérémonie a eu lieu au

cours la messe présidée par Mgr Clement

Mulenga, SDB, évêque du diocèse de Kabwe, en présence de Mgr Jan De Grouf, M. d'Afr. évêque du diocèse

de Bethléem, en Afrique ; diocèse d’où sont parties les soeurs en venant en Zambie il y a quatre. La soeur

Joyce Rita nous partage la joie de cette célébration.

Parmi les nombreuses personnes qui sont venues nous rejoindre pour cette occasion, il y avait des prêtres, des

religieux et religieuses, et des laïcs. Cinq moniales du monastère fondateur, Corpus Christi de Nairobi au

Kenya sont venues, accompagnées de M. et Mme Martin Koigu, un couple anglican et ami des moniales. Leurs

paroles de salutations à la population étaient très inspirées. Le chorale, les filles pour la danse pendant la

liturgie et les enfants de choeurs sont venus de notre paroisse Saint-Charles-Lwanga.

Dans son homélie, Mgr Clement Mulenga a centré son message sur l'amour, parce que l'amour est assimilé à

Dieu. Il nous a appelés tous à aimer les personnes avec lesquelles nous vivons et à nous rencontrer dans l'esprit

dont parle saint Jean dans sa lettre que nous venions de lire: Agape Amour qui n'a pas de conditions. Il a attiré

notre attention sur le respect que nous recevons des gens comme évêques, prêtres, personnes consacrées. Cela

devrait constamment nous rappeler que nous sommes envoyés parmi le peuple de Dieu pour le service et ne

pas en profiter. L'évêque a conclu en attirant notre attention que, on sait que l’aurore n'est pas là où on peut

différencier les objets, mais quand on peut voir un frère / une soeur face à un autre.

Après la communion, les deux évêques accompagnés par les moniales ont béni le bâtiment et ses alentours,

après quoi le Saint-Sacrement était conservé pour la première fois. Comme Mgr Jan de Grouf devait prendre

l'avion ce soir-là, il est parti, mais non sans avoir remercié Dieu de lui avoir permis d'être présent à cette

Page 16: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

16

célébration. Il a aussi rappelé aux moniales de tenir leur promesse faite au moment de partir de l’Afrique, celle

de toujours prier pour lui et tout le diocèse de Bethléem.

La soeur Joyce Gabriel, la vicaire de la prieure du monastère fondateur du Kenya pour le monastère de Kabwe

a dit un mot de gratitude à l'évêque Clement Mulenga, aux prêtres, aux religieux et religieuses, et à tout le

peuple de Dieu, bienfaiteurs à l'intérieur et à l'extérieur de l'Ordre des Prêcheurs, pour leur soutien multiforme,

depuis notre arrivée en Zambie. Pendant que la soeur parlait, le téléphone à la réception nous annonçait que

les soeurs Clarisses qui étaient venues pour la fête étaient bloquées en ville. Une soeur s'est précipitée vers la

ville et a ramené trois religieuses qui étaient parties de Lusaka pour venir nous manifester leur solidarité. C'était

au-delà des attentes. Elles ont manqué la cérémonie, mais la joie de leur présence dans notre monastère était

débordante. Cela a vraiment marqué d’une emprunte les bénédictions surabondantes de Dieu pour les jours à

venir, au-delà la Journée de Bénédiction.

Avant de déménagé pour la Zambie, nous étions à Senekal en Afrique du Sud. L'évêque Clement Mulenga,

SDB, qui nous a accueillies dans son diocèse, a vu notre venue comme une réponse rapide directe de Dieu

pour sa prière pour les moniales contemplatives dans son diocèse qui avait seulement deux ans, et lui-même

comme évêque, au moment de notre arrivée, en août 2013. Depuis, nous vivions dans une maison louée qui

n'avait pas les dispositions monastiques. Enfin, Dieu a accompli le désir par la générosité du diocèse de Kabwe,

les bienfaiteurs à l'intérieur et à l'extérieur de l'Ordre.

Sr. Joyce Rita, op.

Le Pape François prie pour l’Ordre à la tombe de Saint Dominique à Bologne

En visitant notre Basilique, le Pape a prié devant l’Arche de notre

fondateur. Après la prière, il nous a laissé un message. En voici le

contenu:

Devant la tombe de Saint Dominique, j’ai prié pour l’Ordre des

prêcheurs. J’ai demandé pour ses membres la grâce de la fidélité

à l’hérédité reçue. J’ai remercié le Saint pour tout le bien que ses

fils et filles font dans l’Eglise et j’ai demandé comme cadeau une

grande augmentation des vocations.

Chers Dominicains: Que Jésus vous bénisse et la que la Sainte

Vierge prenne soin de vous. Et, s’il vous plaît, n’oubliez pas de

prier pour moi.

Fraternellement

François

1 – X –2017

Nous nous permettrons ici quelques considérations. Le Saint Père, en priant pour nous les dominicains, a donné

dans ses paroles l’indication d’une méthode:

- L’Ordre est une œuvre de la Grâce et, comme toutes les choses qui touche à la Grâce, on ne commence

pas à construire en travaillant, mais en priant;

- L’attitude du prêcheur n’est pas, par conséquent, celle de quelqu’un qui doit inventer quelque chose de

nouveau, mais c’est un acte de fidélité: le christianisme, comme l’Ordre, pourrait être défini comme quelque

chose dont la nouveauté se réfère au passé. Un passé toujours présent. C’est le monde qui est vieux, parce qu’il

est allé au-delà. Prêcher signifie donc ramener l’homme à cette nouveauté.

- Enfin, ce qui caractérise l’Ordre est l’unité vers notre objectif : le salut des âmes. L’exemple de cette unité

de l’Eglise Catholique est justement donné par la suprématie de Pierre: l’unité de la foi, même celle avec les

autres confessions, commence par la prière pour le Saint Père.

Page 17: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

17

Le Pèlerinage du Rosaire, pourquoi un tel succès ?

Ils seront cette année 22 000 pèlerins à se rendre à Lourdes

du 4 au 7 octobre pour la 109ème édition du Pèlerinage du

Rosaire organisé par les Dominicains. Il est le plus gros

pèlerinage des Sanctuaires de Lourdes. Pourquoi ce

pèlerinage connaît-il un tel engouement ?

Voilà quelques chiffres clés pour vous donner envie de

suivre notre émission qui sera consacrée au Pèlerinage du

Rosaire le dimanche 8 octobre.

22000 pèlerins : C’est le nombre de pèlerins qui vivront cette année le Pèlerinage. Ce qui le place au rang du

plus important pèlerinage de Lourdes. Parmi eux : des malades, des jeunes, des retraités… et toute la famille

dominicaine : les Frères et Sœurs mais aussi les laïcs dominicains et leurs amis volontaires au service des

pèlerins.

1908 : C’est l’année où les premiers pèlerins du Rosaire partirent à Lourdes. Cette année-là les Sanctuaires

fêtent les 50 ans des apparitions. Les pères Vayssière et Luquet se désolent de l’absence des Dominicains dans

les processions. De retour au couvent, le père Luquet convainc le directeur du Rosaire de Toulouse d’organiser

en octobre un pèlerinage pour les « Rosaristes » toulousains. L’aventure du Pèlerinage du Rosaire débute…

Le 17 octobre, ils sont 700 pèlerins à monter dans un train spécial depuis Toulouse. Faute de place, 400 autres

devront emprunter un train « régulier ». Le premier rassemblement est un succès.

1 famille : « Le Rosaire, c’est une famille ». C’est l’argument premier que l’on entend quand on interroge

organisateurs et participants sur le Pèlerinage. A l’origine de ce sentiment d’appartenance : une famille

dominicaine (Dominicains, Dominicaines et laïcs dominicains et volontaires) qui se retrouve dans les

Sanctuaires et qui, en quelque sorte, élargit le giron familial aux pèlerins. Résultat : si on a été séduit une année

par le Pèlerinage, on a de forte chance de vouloir y retourner l’année suivante.

4 grandes célébrations et 1 prédicateur : C’est un des éléments clés de ce pèlerinage : le soin donné aux messes

mais aussi à tous les temps de prière qui vont ponctuer ces 4 jours. Chaque année, un prédicateur est choisi.

Cette année, c’est le frère Nicolas Tixier, dominicain du couvent de Strasbourg, qui prononce les homélies.

Les pèlerins sont invités également à participer aux laudes le matin, mais aussi aux processions eucharistiques

l’après-midi, à une célébration pénitentielle.

3 grandes conférences : Chaque jour une « grande conférence » est proposée. Au programme : « La situation

des personnes divorcées remariées », « Redevenir ‘fils du vent’ » et « Quel salut pour celui qui est malade ? »

Mais la proposition de conférences ne s’arrête pas là. Chaque jour, durant 3 heures intervenants, laïcs ou

dominicains, vous proposent des enseignements, rencontres et témoignages sur des thèmes spirituels ou

d’actualités.

1 retraite spirituelle : De mercredi à vendredi, un Frère dominicain, le frère Jean Pierre Brice Olivier invite à

vivre une retraite au cœur du Pèlerinage. Il revient sur l’histoire difficile de personnages bibliques et de Saints

et regarde la manière dont Dieu a fait des merveilles dans leurs vies. « Le Seigneur fit pour moi des merveilles

! » : cette phrase du Magnificat est le thème de ce pèlerinage et plus largement celui des sanctuaires pour cette

année 2017.

Page 18: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

18

Réunion de la Commission de l’Ordre pour la Vocation des frères Coopérateurs

La première réunion de la nouvelle commission nommée

par le Maître de l'Ordre s'est réunie à Sainte Sabine au début

du mois d’octobre 2017. Elle était composée huit membres

: Miguel Angel Sanchez Espinoza du Saint Rosaire, Tomasz

Gaj de la Province de Pologne, Fabien-Joseph Hignette de

Toulouse, Daniel-Mario Ibezim du Nigéria, Herman

Johnson de St Martin de Porres USA, Joseph Mai Van

Tuyen du Vietnam, Mariusz Skowronski de Pologne et

Vivian Boland, Socius du Maître pour la vie fraternelle et

la formation. Ignace Perkins de Saint Joseph, USA, et

Roberto Clark d'Argentine, membres de l'ancienne

commission qui a effectué l’étude sur les Frères Coopérateurs en 2013, ont également assisté à cette première

réunion.

Le Maître de l'Ordre a participé à deux sessions de la réunion. Les autres intervenants étaient :

Augustine Thompson du Saint Nom, USA, qui vient de terminer un livre sur les frères dominicains, Gianni

Festa, le postulateur général, qui est intervenu sur la sainteté des frères coopérateurs dans l'Ordre et Benjamin

Earl, le procureur général, conseiller de la commission au sujet d'un texte pour le LCO demandé par le chapitre

général de Bologne.

Le Frère Bruno a retracé l'histoire de la réflexion sur la vocation du frère coopérateur depuis le chapitre général

de Rome en 2010. Beaucoup a déjà été fait, notamment sur l’éveil d’une conscience dans l'Ordre au sujet de

l'importance de cette vocation. Les frères coopérateurs représentent l'aspect de la fraternité dans l'Ordre qui est

essentielle à la vocation dominicaine. Le livre d’Augustine Thompson montre comment, au cours de notre

histoire, les frères ont toujours rappelé à l'Ordre de retrouver sa mission fondamentale d'évangélisation, de

prédication de la fraternité de l'évangile, sur la base d'une vie fraternelle consacrée à la Parole de Dieu.

La commission a étudié les nouvelles Ratio Formationis generalis et Ratio studiorum Generalis pour voir ce

que ces documents proposent au sujet de la promotion de la vocation et de la formation de frères coopérateurs.

La commission a souligné également la nécessité d'une bonne communication avec les provinces en

collaboration avec les socii, compte tenu des différentes manières de gérer le travail de la Commission aux

niveaux provincial et régional de l'Ordre.

La commission a désigné le frère Herman Johnson comme président et a décidé de se réunir encore deux fois

avant le chapitre général, en juin 2018 et en février 2019.

La vie et les réalisations de nombreux frères remarquables ont été rappelées au cours de la réunion. Le jour de

la fête de Saint Martin de Porres (même s'il n'était pas un frère Coopérateur au sens strict) nous devons

remercier Dieu pour le témoignage de nombreux saints hommes qui ont vécu cette vocation dans l'Ordre. Il est

juste aussi de prier pour que le Saint Esprit continue à inspirer des hommes pour servir l'Église et la "sainte

prédication" de cette façon. Les frères coopérateurs nous rappellent que nous sommes, en premier lieu, des

frères, à la suite du 'frère Dominique', consacrés à la Parole de Dieu, partageant une vie commune centrée sur

ce mot, et prêchant le même mot d’innombrables façons.

Vivian Boland OP

Socius pour la vie Vie Fraternelle et la Formation

Page 19: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

19

Réunion de la Commission Internationale des Moniales Dominicaines à Bologne

La Commission Internationale des Moniales

Dominicaines s’est tenue du 19 au 26 Octobre 2017 à

l’Idice de Bologne, encadrée par le fr. César Valero Bajo,

le Promoteur Général des Moniales. La réunion s’est

déroulée à la Maison de la Spiritualité des Sœurs

dominicaines de la Bienheureuse Imelda.

Les 11 participantes représentaient toutes les régions du

monde où il y a des monastères dominicains. Les sœurs

ont échangé leurs rapports sur les différentes régions, et

partagé leurs défis, leurs succès et leurs rêves. Le frère

Mario Javares qui les accompagnait comme traducteur s

leur a apporté un soutien sans faille.

Le 21 octobre, les sœurs ont eu la visite du fr Bruno Cadoré, le Maître de l’Ordre, qui les a encouragées à

prospérer dans les liens de la communion, dans une connaissance de plus en plus profonde de leur identité en

tant que dominicaines contemplatives et dans leur mission de prédication afin que leurs monastères soient de

véritables paraboles de la communion.

La Province Saint Augustin en Afrique de l’Ouest, formellement érigée

«PERLECTA petitione Prioris Vice Provincialis cum

Consilio Provinciae die VI mensis Julii a.D. MMXVII

admota, necnon re mature perpensa deque Consilii

Generalitii consensu ad normam LCO 256, die XIII mensis

Septembris a.D. MMXVII habito, FORMALITER

ERIGIMUS NOVAM PROVINCIAM ORDINIS IN

AFRICA OCCIDENTALI hisce clausulis: TITULUS:

Provincia appellanda est PROVINCIA “S AUGUSTINI” IN

AFRICA OCCIDENTALI…»

C’est par ce décret signé le 7 octobre 2017, en la fête de

Notre Dame du Très saint Rosaire que le Maître de l’Ordre des Prêcheurs, le frère Bruno Cadoré,

conformément à LCO 256, a érigé formellement la nouvelle Province saint Augustin en Afrique de l’Ouest.

En effet, le Maître de l’Ordre a répondu positivement à la demande formelle du Conseil vice-provincial de la

vice-province saint est Augustin du 6 juillet 2017 et acceptée par le Conseil Généralice au mois de septembre

2017. La Province-saint Augustin en Afrique de l’Ouest devient ainsi la deuxième province dominicaine en

Afrique, après la province saint Joseph le Travailleur du Nigeria et du Ghana.

Le premier prieur provincial de la nouvelle province est le frère Benjamin Sombel SARR. Les frères Clément

AHOUNDJINOU, Antoine Augustin MISSODE, Georges ALAHOU et Paul Dago N'DJEMEHISSA sont

définiteurs et conseillers ; les frères Pierre-Paul MISSEHOUNGBE et Joachim SOME sont les conseillers

subsidiaires. Le frère Brice BINI est le socius du provincial et le régent des études. Le premier chapitre

provincial aura lieu en 2019 après le chapitre général. Un Définiteur devra donc être désigné pour accompagner

le prieur provincial au prochain chapitre général électif de 2019.

Située dans la zone francophone de l’Afrique occidentale, l’entité qui est devenue Province Saint Augustin en

Afrique de l’Ouest fut fondée par l’ancienne province de Lyon (France). A son érection, la plus jeune province

de l’Ordre compte 81 frères parmi lesquels 47 prêtres, 1 diacre, 30 frères en formation initiale et 3 novices. Le

nouvel Archevêque de Cotonou au Bénin, Mgr Roger Houngbédji, op., est aussi fils de la nouvelle province.

La moyenne d’âge des frères est de 42 ans (2 frères ont de plus de 80 ans, 6 sont âgés entre 60 et 75 ans, une

dizaine est dans la cinquantaine, 5 sont dans la quarantaine, une soixantaine entre 24 et 39 ans).

La nouvelle province a quatre couvents et deux maisons répartis dans quatre pays.

Page 20: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

20

Sénégal : couvent saint-Dominique de Dakar (fondation 1957, couvent 1969-1980, réduit en maison puis

couvent de nouveau depuis 2016), et une maison filiale à Saint- Louis (2017)

Côte d’Ivoire : couvent saint-Dominique d’Abidjan (maison 1961, couvent 1969), couvent saint Thomas

d’Aquin de Yamoussoukro (maison 2004, couvent 2015)

Bénin : couvent saint-Dominique de Cotonou (maison 1973, couvent 1992), abrite le noviciat

Burkina Faso : maison saint-Dominique de Yamtenga, Ouagadougou (2012), et une future maison filiale

(2018) à Doulougou dans la cadre de l'université.

Le Maître de l’Ordre effectuera la visite canonique de la nouvelle province - la deuxième visite de son mandat,

du 29 janvier au 7 février 2018.

Félicitations de toute l’Interafricaine (IAOP) à nos frères de la nouvelle Province de saint Augustin en Afrique

de l’Ouest, avec l’assurance de notre collaboration et de nos prières.

Quelle serait la troisième province de l'Ordre en Afrique ou la prochaine Vice-Province?

fr. Gabriel Samba, op.

Réunion de la Commission Dominicaine Internationale pour Justice et Paix (2017)

La réunion de la Commission Dominicaine

Internationale pour Justice et Paix (CIDJP) a eu

lieu à Genève et à Estavayer-le-Lac en Suisse, du

28 septembre au 3 Octobre. Au cours des trois

dernières années, la Commission s’est réunie une

fois par an pour mettre en œuvre le travail de

Justice et Paix. Cela a été la première réunion de

la Commission où l'ensemble des représentants de

la famille dominicaine étaient présents. Le

Délégué auprès de l'ONU et promoteur Général

pour Justice et Paix fr Mike Deeb et la Promotrice

International sortante de DSI Sr. Celestina Veloso

Freitas ont planifié et organisé la réunion. Les

membres suivants étaient présents: le frère et la sœur promoteurs de Justice et de Paix des cinq régions du

monde, la représentante DLC/DSI à l'ONU-New York-, la nouvelle Coordinatrice Internationale de DSI, le

Socius pour la Vie Apostolique, et des représentants des Moniales, des laïcs, et du Mouvement International

des Jeunes dominicains.

La réunion a débuté à l'Organisation des Nations Unies à Genève où les membres ont reçu une formation, et

ont participé à des sessions du Conseil des Droits de l'Homme pendant deux jours. Ils ont suivi la discussion

sur les résolutions concernant les violations des droits de l'homme dans différents pays, les conflits au Burundi

et en Syrie, la peine de mort et les droits des femmes. Les discussions ont été enrichissantes et les membres

ont pu voir comment les intérêts nationaux prévalent souvent sur le bien commun.

Le groupe s’est ensuite déplacé au Monastère dominicain d’Estavayer-le-Lac http://www.moniales-

op.ch/monastere-dominicain où s’est poursuivie la réunion. Les membres se sont penchés sur le renforcement

du travail de la Commission et l’élaboration de plans de collaboration et de promotion de l’agenda pour la

justice et la paix, aussi bien au niveau international que régional.

Les membres ont partagé des rapports concernant leurs réalités et, en se basant sur ces expériences et sur celles

des N.U, ils ont fait une liste des défis mondiaux. À partir de ces défis, ils ont fait émerger les priorités, les

obstacles ou les menaces implicites dans ces défis, pour comprendre quels sont les problèmes que nous devons

résoudre et quelles sont les mesures nécessaires et réalisables à prendre.

Chaque région et chaque groupe a élaboré son propre plan d'action pour l'année à venir. Il comprend des actions

à travers l'animation, la solidarité, la communication, la formation, et la mise en réseau. Les plans de mise en

réseau de l'Ordre comprennent l’utilisation de la plate-forme "Atrium" qui permet de participer à des forums

de la Mission, une façon de prêcher pour promouvoir la mission dans divers domaines du ministère.

Page 21: IDI N 568 novembre 2017 - op.org · Nous joignons également quelques témoignages de personnes actives sur place qui peuvent être utiles dans l'organisation du mois. Notre requête

IDI –N 568 novembre 2017

21

Un objectif commun à l'échelle internationale est de promouvoir les objectifs de développement durable des

N.U. L’intérêt et le plaidoyer pour les réfugiés, les migrants et la lutte contre la traite des personnes est une

autre priorité. En ligne avec le processus de Salamanca, il y a un besoin d'études et de recherches sur les

questions telles que "une éthique de la vie" et "la souveraineté de l'Etat" qui, souvent, rend légitime l'impunité

face aux injustices. Une fois par an, un mois dominicain pour la paix a été institué, et cette année, l'ensemble

de la famille dominicaine est encouragée à prier en particulier pour la Colombie qui met en œuvre son accord

de paix. Tous les membres ont été inspirés par l'intérêt croissant de la jeunesse dominicaine dans la justice et

la paix d'autant plus que la date du synode des évêques de 2018 sur les jeunes approche.

Un profond esprit de camaraderie s’est développé au sein du groupe à travers l'expérience commune des N.U

et du monastère vieux de 700 ans de nos sœurs à Estavayer-le-Lac. Tout le monde était d’accord sur le fait que

la réunion a considérablement renforcé notre détermination et capacité d'aider l'Ordre pour faire de Justice et

Paix un axe portant de notre prédication.

Membres de la Commission Dominicaine Internationale pour Justice et Paix:

Fr Mike Deeb - Promoteur Général pour Justice et Paix & Délégué UN

Sr Celestina Veloso Freitas - Promotrice Internationale sortante DSI-JPIC

Sr Cecilia Espenilla - Nouvelle Promotrice Internationale DSI-JPIC

Sr Margaret Mayce - Représentante DLC/DSI aux N.U - New York

Sr Marie Therese Clement - Coordinatrice Internationale DSI

Fr Orlando Rueda Acevedo - Socius pour la Vie Apostolique

Sr Pétronille Kayiba - DSA-JPIC Promotrice pour l’Afrique

Fr Emmanuel Mulu - IAOP J&P Promoteur pour l’Afrique

Sr. Maria Luz P. - Mission DSI-JPCC Promotrice for Asia-Pacific

Fr Gallardo Bombase - JPCC Promoteur pour la Région Asie-Pacific

Fr Xabier Gomez - J&P Promoteur for Europe

Sr Marcela Soto Ahumada - Promotrice CODALC J&P pour l’Amérique Latine et les Caraïbes

Fr Miguel Ángel Gullón Pérez - Promoteur CIDALC J&P pour l’Amérique Latine et les Caraïbes

Sr Marcelline Koch - J&P Promotrice pour l’Amérique du Nord

Fr Brendan Curran - J&P Promoteur pour l’Amérique du Nord

Duncan MacLaren - Représentant des Laïcs dominicains

Maria Teresa Tenti - Représentante des Laïcs dominicains

Sr Irene Diaz - Représentante des Moniales

Dimitri Diaz Vidal - Représentant de l’IDYM