hors-sÉrie - marketing sportif, sponsoring, actualités

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HORS-SÉRIE LES FORMATIONS DU SPORT BUSINESS Tout ce qu'il faut savoir pour travailler dans le sport business sportstrategies.com HORS-SÉRIE FORMATIONS I AVRIL 2021 Les salaires du sport PRATIQUE

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Page 1: HORS-SÉRIE - Marketing sportif, Sponsoring, Actualités

HORS-SÉRIELES FORMATIONS DU SPORT BUSINESSTout ce qu'il faut savoir pour travailler dans le sport business

sportstrategies.com

HORS-SÉRIE FORMATIONS I AVRIL2021

Les salaires du sport

PRATIQUE

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Début des études : Avril et octobreBachelor : 6 semestres, 180 ECTSMaster : 4 semestres, 120 ECTSLangue : Anglais

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Sport Stratégies SAS au capital de 39420 e RCS NANTERRE 478052228N° TVA intra. : FR 56478052228CPPAP : 1121 T 86054ISSN : 1772-7693

Adresse / Siège social8, rue Barthélémy d’Anjou 92100 Boulogne-BillancourtTél : 01 45 19 59 08

Directeur de la publication GUILLAUME SAMPICDirecteur de l'édition GUILLAUME SAMPICRédacteur en chef ALAIN JOUVEChef de projet IVAN CARRIEUSecrétaire de rédaction ISABELLE GAUDON

Ont collaboré à ce numéroIVAN CARRIEU ET ROXANE [email protected]

Crédits photos PanoramiC - iStockphoto

Maquette COMQUEST

Service client / Publicité / [email protected]

Impression TANGHE PRINTINGBoulevard industriel, 20B-7780 Comines - BelgiqueTél : +32 56 55 88 22

SOMMAIRE

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INDEX DES MARQUES CITÉESadidas (p 14), Amaury Sport Organisation (p 17, 21), Amazon (p 15), Arène Événement (p 21), Asics (p 26), BOOST & Partners (p 26), Canal+ (p 8), Color Me Rad (p 21), Comme un poisson dans l’eau (p 21), Compétences Phenix (p 25), Decathlon (p 11, 18), E.Leclerc (p 18), Ebloo Group (p 21), EGG Events (p 21), Essity (p 21), Euro Information Telecom (p 21), GMF (p 21), I Believe In You (p 22), Intersport (p 18), Iphitos (p 21), Jungle Natives (p 24), Komerezo (p 21), La Poste (p 21), Lagardère Active (p 21), Lagardère Sports (p 8), Le Coq Sportif (p 18), Mediabrands (p 8), Mediacom (p 8), NC Médias (p 21), Netflix (p 15), Nike (p 11, 18), Omnicom (p 8), Provencia (p 10), Publicis (p 8), PureMoment (p 21), Red Bull (p 25), RedBull (p 14), RESULT Sports (p 4), Reworld Media (p 24), SFR (p 21), SPOREO (p 17), Sport 2000 (p 18), Sportfive (p 8), TOTAL (p 21), Webedia (p 24), WSC Group (p 24), Xletix GmbH (p 22)

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AMOS 04. DATA

Mario Leo : « "Data" ? Chez RESULT Sports, nous avons privilégié le terme de "Données Pertinentes" »

12. LES MÉTIERS DE LA COM Julien Pierre : « Je crois qu’il y a une prise de conscience collective que notre mode de consommation est dangereux pour notre planète et qu’il est temps de changer »

17. ENTREPRENEURIAT D’anciens étudiants d’AMOS ont créé leur start-up, SPOREO

LUNEX 06. LES MÉTIERS DU MARKETING

Sebastian Merten : « L’industrie du sport est un marché très excitant et en pleine croissance »

30. TÉMOIGNAGE Mara Wagner : « LUNEX me donnait la possibilité d’étudier et de continuer mon sport en qualité d’athlète élite »

INSEEC 10. ENTRETIEN

À l’INSEEC Sport, les formations proposées sont en adéquation avec le marché

14. LES MÉTIERS DE LA COM Owen Jambou : « L’interaction et la transmission avec les étudiants sont juste passionnantes »

22. START-UP I Believe in You / INSEEC / Alice Huot

SMS 08. LES MÉTIERS DU MARKETING

« Un bon commercial sponsoring », c’est quoi ? Guillaume Delporte, chef de publicité Sponsoring chez Canal+, répond

18. LE MÉTIER DE COMMERCIAL Jonas Blineau : « J’aime dire que le commercial est un caméléon ! »

20. LES MÉTIERS EN AGENCE David Mignot : « Si demain je devais créer une nouvelle agence, elle serait dématérialisée et spécialisée »

PRATIQUE 24. ESPORT

Antoine Gourlay : « Toute formation diplomante peut permettre de travailler dans l'esport »

25. CHASSEUR DE TÊTE Vers le marché de l’emploi...

26. PAROLE D'EXPERT Jean-Baptiste Cayeux : « Chez Boost & Partners, nous aidons les individus et les organisations à tirer le meilleur de leur potentiel en passant d’une logique de Ressources à une logique de Richesses Humaines »

28. PRATIQUE Les salaires du sport

Toute copie, reproduction ou représentation intégrale ou partielle sans l’autorisa-tion écrite de la société Sport Stratégies S.A.S est illicite et constitue une contre-façon punie de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende (art. L. 335-2 du code de la propriété intellectuelle).

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DATA

MARIO LEO : « "DATA" ? CHEZ RESULT SPORTS, NOUS AVONS PRIVILÉGIÉ LE TERME DE "DONNÉES PERTINENTES" »Mario Leo est le fondateur et le PDG de « RESULT Sports ». Entreprise pionnière dans l’analyse

des DATA dans l’univers sportif mondial. Autant dire que sa vision d’expert est éclairante quant à

l’évolution et l’utilisation de ces données dans les années à venir. Pour Sport Stratégies, ce génie

des données qui pourrait rejoindre AMOS Strasbourg dans quelques mois répond à toutes nos

interrogations. Éclairage.

Si vous deviez vous présenter en quelques mots, Mario Leo, que diriez-vous ? Je m’appelle Mario Leo et je suis le fondateur et PDG de « RESULT Sports ». « RESULT Sports » est une plateforme numérique pour les athlètes, les clubs, les ligues et les fédérations, qui a été créée en 2010 et travaille aujourd’hui avec plus de 100 entités sportives dans les domaines de la veille numérique, du marketing numérique, de la monétisation numérique, des stratégies numé-riques et de la transformation numérique.

En votre qualité d’expert de la Data et des réseaux sociaux, comment diriez-vous que ces deux domaines ont évolué ces dernières années ?Les deux ont évidemment eu une évolution excep-tionnelle. Les réseaux sociaux d’abord. Depuis 2010, Facebook, Twitter et YouTube ont été lar-

gement adoptés dans les structures sportives qui se créaient un peu partout en Europe. Ils consti-tuent le premier point de contact pour tout utilisa-teur intéressé. Il existe des réseaux sociaux d’in-formation, de contenu vidéo, de divertissement, de communication B2B. À cela s’ajoutent des plateformes sociales disponibles dans le monde entier, mais aussi des plateformes à caractère régional ou culturel. Quelques exemples : vKon-takte, une plateforme basée en Russie destinée aux publics d’Europe de l’Est. Naver, un réseau social basé en Corée, ou encore LINE, une plate-forme installée au Japon.

Afin de sélectionner la « bonne » plateforme qui permettra d’atteindre sa communauté et de dé-velopper son audience comme espéré, la Data est l’atout majeur. C’est « la » donnée essentielle pour la communication globale et le mix marke-ting d’un athlète, d’un club, d’une ligue ou d’une fédération. Les données sont larges, beaucoup de termes existent... à l’instar de « Big Data » que l’on retrouve souvent.

Data ? Chez RESULT Sports, nous avons privilé-gié le terme de « Données Pertinentes ». Ce sont elles que nous recherchons en priorité. Pourquoi ? Parce que, dans un environnement numérique, il y a énormément de points de contact et de don-nées différentes. De multiples entrées possibles. Et si vous suivez trop d’éléments, vous finirez par vous perdre en chemin et écarter au final la stra-tégie globale. Les données pertinentes permettent de garder le cap. Elles agissent comme un cata-lyseur et garantissent la bonne voie sur le chemin de la transformation numérique.

« Si vous souhaitez créer une communauté forte et durable, les données et la présence sur les réseaux sociaux constituent une véritable nécessité »

L'utilisation des données et des réseaux sociaux est-elle aujourd'hui indispensable ?Si vous souhaitez créer une communauté forte et durable, les données et la présence sur les ré-seaux sociaux constituent une véritable nécessité. Comme les plateformes sociales existent mainte-nant depuis plus de dix ans, le lancement d’une nouvelle plateforme sociale doit nécessairement être appuyé par des KPI clairs. Concurrence oblige. La performance du contenu et l’évolution de la communauté en dépendent. Le numérique nécessite une approche agile, une exécution flexible avec des valeurs réelles, pertinentes à la fois dans les sujets et les visuels utilisés.

Quels sont les métiers liés à la Data, aujourd'hui ? En particulier, pour fédérer les communautés ?Si vous m’autorisez à parler de RESULT Sports, je peux vous affirmer que la Data est présente à tous

Mario Leo Fondateur et PDG de RESULT Sports

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les étages dans notre organisation. Chaque réu-nion, chaque conversation, chaque partenaire et chaque stratégie baigne dans les données.

Nous surveillons 28 plateformes sociales, dans tous les sports majeurs, tels que le football, le handball, le basket-ball, le volley-ball, le hockey sur glace, le rugby, le cricket, la formule 1, le tennis, le base-ball et le football américain. Nous mesurons sans cesse le statut et l’évolution de la communauté. Portée, engagement et vues du format, du contenu. Déterminer le public local, régional, national et international ainsi que les exigences culturelles. Vous pouvez le constater par vous-même, les données sont partout.

Dans l’industrie du sport, nous voyons que toutes les disciplines exercées au plus haut niveau s’améliorent constamment et offrent une multitude de données pertinentes. Utiles pour les com-munautés, mais aussi pour les différentes plate-formes. Ainsi, le département des médias et des communications mûrit sans cesse grâce à l’utili-sation des données. Les analystes et les scien-tifiques des données intègrent les organisations sportives dans des départements stratégiques. La transformation numérique nécessite, je le répète, une approche agile et flexible. Idéalement, elle doit se baser sur des indicateurs de performance clés, des objectifs et des résultats clés.

« Dire que "le contenu est essentiel" n’est que partiellement correct. Car si ce contenu est placé sur la mauvaise plateforme, le contenu ne sera pas vu ou ne permettra pas d’interagir avec sa communauté »

Les métiers de la communication sont-ils aujourd'hui aussi étroitement liés à la Data? Il y a un changement organisationnel qui se pro-duit en ce moment dans les principaux clubs, ligues et associations innovantes. Initialement

et encore fréquemment, compte tenu de l’im-portance toujours croissante des plateformes so-ciales, c’était un journaliste ou un profil journalis-tique qui s’occupait, la plupart du temps, de ces questions. Les journalistes étaient préférés pour les postes de responsables des médias sociaux en raison de leur expérience dans les médias et le journalisme. Mais les temps changent. Les attentes du public sont différentes. Et à l’échelle mondiale.

Dire que « le contenu est essentiel » n’est que partiellement correct. Car si ce contenu est placé sur la mauvaise plateforme, le contenu ne sera pas vu ou ne permettra pas d’interagir avec sa communauté.

La surveillance et l'analyse des données per-mettent à l'équipe créative des médias sociaux de placer le bon contenu sur la bonne plate-forme. C’est ainsi que les données deviennent de plus en plus pertinentes au quotidien !

Comment évolueront les Data, selon vous ? Et plus largement les métiers de la communication ?Google, Facebook, Instagram… Internet et les plateformes sociales basent l’ensemble de leurs modèles commerciaux sur des données. Chaque clic sur internet, le parcours de clic d'un seul uti-lisateur, l'audience des fans - tout peut être suivi, analysé et optimisé.

Les « Données Pertinentes » devraient donc être le fondement de toute approche et stratégie dans l’environnement numérique. Chaque club de la Premier League britannique a engagé des ana-lystes ou des scientifiques numériques, intégrés au cœur de leur organisation. Ils travaillent en étroite collaboration avec les services « médias et communication », avec l’équipe en charge du marketing et de la vente. La stratégie est déve-loppée selon ce schéma spécifique. La réussite en dépendra.

Jusqu’alors, chaque organisation bidouillait et s’adaptait en fonction de besoins pratiques. À l’avenir, il sera primordial d’adopter une ap-proche pédagogique standardisée. Mais la science et le pilier « éducation » nécessitent des connaissances plus pragmatiques et des experts pour partager leur expérience quotidienne. Et c’est notre ADN chez « RESULT Sports ».

« Une stratégie numérique nécessite des esprits intelligents, de la patience et du dévouement ! »Les réseaux sociaux déterminent-ils la configuration du marketing de demain ?Ils constituent probablement un élément essentiel, mais ne pourront jamais être la seule approche du marketing de demain ! Pourquoi ? Parce que les réseaux sociaux sont des tiers, avec leurs propres modèles commerciaux et leurs propres algorithmes. Autant d’éléments sur lesquels un athlète, un club, une ligue ou une fédération ne peuvent s’appuyer intégralement.

La valeur des réseaux sociaux réside dans le nombre d'utilisateurs. Un public cible souvent considérable. Dans le marketing de demain, une institution sportive devra être focus sur les fans, développer du contenu et des histoires présentant un grand intérêt pour le public, puis convertir ce public. Parvenir à ce canal de conversion bien connu : intérêt - sympathie - fan - consommateur. Si vous deviez faire passer un message à un étudiant souhaitant progresser dans le marketing sportif, quel serait-il ?Il est très important de mettre en œuvre un plan durable, d'exécuter de manière flexible et agile, avec des objectifs clairs et une observation / surveillance constante de toutes les données et facteurs d’influence pertinents.

Ne dépendez jamais uniquement de la per-formance ou des résultats d’un athlète ou de l’équipe ! Une stratégie numérique nécessite des esprits intelligents, de la patience et du dévoue-ment !

Propos recueillis par Alain Jouve

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LES MÉTIERS DU MARKETING

SEBASTIAN MERTEN : « L’INDUSTRIE DU SPORT EST UN MARCHÉ TRÈS EXCITANT ET EN PLEINE CROISSANCE »Sebastian Merten intervient à l’université LUNEX dans les cours de marketing, business et actualité/

tendances dans le sport. Il mène aussi des recherches sur la digitalisation dans le domaine du sport et

collabore, par ailleurs, avec les institutions sportives pour des activités de conseil et la mise en place

de stages à destination des étudiants. Il nous livre sa vision éclairée de l’événementiel sportif.

« Nous verrons également des événements hybrides qui incorporent les avantages des outils numériques à des événements considérés comme classiques »

Aujourd’hui, que signifie l’événementiel sportif pour vous ? Comment se porte ce secteur ?L’industrie du sport est un marché très excitant et en pleine croissance. Il est particulièrement inté-ressant de noter la professionnalisation du secteur et le changement organisationnel constant dû à

la digitalisation. Évolutions que l’on peut obser-ver actuellement dans l’industrie du sport mais aussi et surtout dans les événements sportifs de manière spécifique.

Ce développement offre de nombreuses oppor-tunités aux organisations sportives, par exemple, pour augmenter l’attractivité et l’activation du sponsoring. Cela se traduit par des budgets plus élevés pour les organisations sportives, afin d’investir dans des infrastructures, et un personnel bien formé. L’objectif final reste d’obtenir les meil-leures performances sportives possible.

Quels sont les différents métiers présents dans le monde de l’événementiel sportif ? Les possibilités d’emploi dans le secteur de l’évé-nementiel sportif sont diverses. On retrouve, par exemple, des postes dans le marketing, les rela-tions publiques, les médias sociaux et la vente. Mais aussi dans la gestion d’événements et le domaine opérationnel pendant les manifestations ainsi qu’en backstage, pour permettre un bon dé-roulement en avant-scène.

Le bénévolat peut-il être une expérience positive pour les étudiants qui souhaitent travailler dans ce secteur ?Évidemment, je recommande à tous nos étudiants d’acquérir le plus d’expérience pratique possible dès le début de leurs études. Cela peut se faire par le biais du bénévolat, de stages et d’emplois à temps partiel, mais aussi grâce aux nombreux projets que nous réalisons dans nos cours en coo-pération avec nos partenaires issus du monde du sport (fédérations, clubs, sponsors, etc). Cette expérience et ce réseau que nous soutenons à LUNEX peuvent certainement faire la différence lors de l’entrée sur le marché du travail.

« Il y aura toujours des spectateurs dans les stades, mais la technologie pourrait certainement permettre des possibilités d’audience virtuelle, ainsi que de meilleurs services et divertissements pour les spectateurs sur place »

Qu’engendre la crise sanitaire sur l’événementiel sportif en 2021 ? Aujourd’hui, de nombreux événements sont entièrement digitalisés. Pensez-vous que cela peut être une solution durable ?Les innovations numériques resteront probable-ment dans les modèles à l’avenir. Nous verrons également des événements hybrides qui incorpo-rent les avantages des outils numériques à des événements considérés comme classiques. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’un des princi-paux thèmes de notre programme de master est

Sebastian Merten

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basé sur les stratégies de digitalisation. En tout cas, la Covid-19 a accéléré la montée du digital dans le secteur et a mis en avant ce qui est déjà possible.

Je prédis que l’industrie du sport utilisera à l’ave-nir encore plus d’outils numériques susceptibles d’apporter une valeur ajoutée aux spectateurs et aux athlètes.

Le sport est de plus en plus international et diffusé. L’événementiel, avec des spectateurs, a-t-il quand même un avenir ? Notamment à l’international ?Les innovations numériques trouveront naturelle-ment leur place dans ce domaine, mais je ne vois pas d’événements exclusivement numériques à moyen terme, mis à part peut-être l’esport. Il est actuellement encore indispensable d’organi-ser des événements physiques qui présentent, du moins actuellement, des avantages indéniables. Mais là aussi, accélérés par la Covid-19, il y aura de plus en plus de contenus et d’outils numé-riques qui offriront une valeur ajoutée aux événe-ments. Il y aura toujours des spectateurs dans les stades, mais la technologie pourrait certainement permettre des possibilités d’audience virtuelle, ainsi que de meilleurs services et divertissements pour les spectateurs sur place.

Avec la situation actuelle, pensez-vous que de nouveaux métiers puissent émerger ? Avec le phygital, par exemple ?Oui, certainement. Et dans tous les cas, il sera de

plus en plus important de se familiariser avec la digitalisation et d’avoir une certaine affinité avec les nouvelles technologies. Il est important de comprendre et de reconnaître la valeur ajoutée pour sa propre entreprise d’une connexion entre ces deux mondes. Les opportunités physiques et numériques vont fusionner et le concept que vous mentionnez va dans le sens que j’ai décrit précédemment : vers des événements hybrides. Tout le monde n’aura pas besoin d’être ingénieur logiciel à l’avenir, mais une compréhension des bases de ce domaine sera d’un grand avantage pour les candidats sur le marché du travail, si ce n’est un must-have. La formation que nous dispen-sons aux étudiants du LUNEX vise précisément cette évolution.

Quelles sont les qualités principales à avoir dans ce secteur ? L’ouverture aux nouveautés, la capacité à sor-tir des sentiers battus, la curiosité et la faculté d’adapter les innovations à sa propre entreprise.

Quelle est la spécificité de la formation de LUNEX sur l’événementiel ?Nous travaillons fréquemment avec des études de cas ainsi qu’avec les événements et les or-ganisations les plus importants du pays dans le domaine du sport, afin d’être aussi proches que possible du côté pratique. C’est pourquoi des experts du monde du sport professionnel interviennent en tant que conférenciers invités dans nos cours. Grâce à nos coopérations avec différents événements, les étudiants peuvent éga-lement acquérir une expérience pratique dans

la gestion de projets et d’événements, car ils y sont activement impliqués. Notre programme de master comprend également un cours spécifique sur la gestion d’événements et les étudiants en organisent eux-mêmes un, ce qui vient étayer leur expérience pratique. En outre, nous gardons tou-jours un œil sur les thèmes de la digitalisation et de l’innovation, non seulement en relation avec les événements, mais dans tous les sujets que nous couvrons dans nos cours.

Quel conseil apporteriez-vous à un étudiant qui souhaiterait travailler dans le sport ?L’éducation est importante, mais acquérir le plus d’expérience pratique possible pendant vos études est également essentiel. En outre, il est utile de se constituer un réseau dans le secteur du sport le plus tôt possible pour trouver un emploi. Les contacts que vous pouvez établir pendant vos études vous aideront à trouver un travail et à acquérir des « softskills » et de l’expérience, ce qui est très important. Je vous conseille également de rester attentif aux nouveaux développements dans le secteur du sport et dans les domaines voisins, afin de pouvoir les utiliser pour améliorer votre futur environnement de travail.

Ivan Carrieu et Roxane Lecacher

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LES MÉTIERS DU MARKETING

« UN BON COMMERCIAL SPONSORING », C’EST QUOI ? GUILLAUME DELPORTE, CHEF DE PUBLICITÉ SPONSORING CHEZ CANAL+, RÉPOND

Au regard de votre expérience professionnelle, quelles qualités essentielles requièrent les métiers du sponsoring sportif aujourd'hui ? Un bon commercial sponsoring doit avoir plu-sieurs cordes à son arc. D’abord, la prospection linéaire. En effet, cette compétence est néces-saire pour pouvoir décrocher des rendez-vous et éveiller la curiosité des prospects. « Linéaire » car la prospection n’est efficace que si elle suit un rythme constant à travers les semaines. Tout être humain peut avoir des baisses de motivation, sur-tout sur des tâches redondantes comme celle-ci. Il ne faut jamais lever le pied. La prospection, c’est mathématique… Plus on prospecte plus on signe. Ensuite, la curiosité, la veille. Un commercial sponsoring doit être à l’affût de chaque deal ou discussion en cours sur son marché. Avoir une grande curiosité nous permet d’avoir une connaissance d’expert de tous les deals spon-soring, dans chaque sport si possible. Il faut suivre les évolutions quotidiennement. N'oublions pas l’organisation ! La qualité qui m’a le plus fait défaut... Il est nécessaire de se noter toutes les infos qui ressortent des échanges avec les marques, de programmer ses relances afin de ne pas rater le coche quand l’annonceur sera ouvert à une proposition. Le relationnel. Être capable de générer une relation de proximité avec l’an-nonceur peut énormément simplifier les choses au moment d’une potentielle négociation. Cela devient possible en invitant un prospect sur des événements ou sur des matchs. Enfin, le closing. Je m’explique. Une fois l’annonceur intéressé, il

est nécessaire de réussir à « closer » le deal, fina-liser, conclure. Cela s’acquiert avec l’expérience, au bout de nombreuses négociations.

Le métier a-t-il fondamentalement changé ces dernières années ? Quel est le champ d’activités d’un responsable Sponsoring sportif aujourd’hui ? Le métier a beaucoup changé, il est vrai, encore plus en temps de Covid. Le sponsoring devient la seule partie du service commercial d’un club à être plus que jamais actif. La billetterie et les hos-pitalités étant au point mort, le sponsoring doit être en effervescence. Les équipes sponsoring sont souvent scindées en deux parties : les com-merciaux purs et durs qui vont prospecter et une équipe activation qui va aider les commerciaux à créer un package complet répondant aux be-soins de l’annonceur (digital, billetterie, hospitali-tés, affichages terrain, activation joueurs etc.). Un commercial doit avoir aussi cette connaissance sur les activations afin d’avoir la répartie néces-saire pour répondre immédiatement aux ques-tionnements de l’annonceur durant un coup de téléphone. L’aspect commercial et marketing co-habitent constamment dans le sponsoring sportif.

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaiterait se diriger vers ce métier ? Je conseillerais à cet étudiant de commencer par un stage de commercial, dans n’importe quel domaine, le but étant d’acquérir une première expérience dans la prospection. Après plusieurs stages dans ce domaine, cet étudiant pourra cer-tainement postuler dans un club ou une agence sportive. Je conseille de commencer par vendre de la billetterie B2B. Cela permet de s’acclimater à un discours « club », à prospecter des entre-prises tout en restant sur des deals abordables. Ensuite, tenter d’évoluer sur la partie VIP/Hos-pitalités afin de terminer l’évolution sur la partie Sponsoring. Je pense que ces étapes sont intéres-santes afin de mûrir son discours, d’accumuler de la confiance, se développer un réseau de clients qui pourra lui transmettre des informations intéres-santes sur des prospects potentiels ; ils pourront aussi le recommander à leur réseau.

D'ailleurs, peut-on encore « simplement » parler de marketing sportif tant le champ est large ? Le marketing sportif est, en effet, un terme très large, car il intervient dans tous les domaines. Dans un club, le marketing va intervenir dans toute la boucle de développement : Billetterie (couleur du billet, interface d’achat billetterie, expérience billetterie, expérience abonnés, signalétiques, etc.), Hospitalités (concepts VIP drivés par le ser-vice commercial puis marketing. Objectif (expé-rience donnant envie de revenir), Sponsoring (tous les sujets d’activations et de visibilité pour les parte-naires), etc. Le marketing est aussi présent dans un groupe comme Canal+ où nos programmes sont mis en valeur afin d’attirer les sponsors. Exemple avec la Formule 1, le storytelling est tel autour de nos bandes-annonces que les annonceurs montrent un intérêt énorme pour ce programme qui fait de plus en plus d’audience chaque année. La touche Canal+ valorise beaucoup les sports que nous diffusons et ça rend ces cases attractives auprès des annonceurs et agences médias. Dans l’esprit général, Canal+ est très premium, on touche des cibles très CSP+ mais pas que. Chaque marque peut trouver sa place autour de nos programmes et le marketing rend ces réflexions possibles.

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Guillaume Delporte a 26 ans. Titulaire d’un Bac+5 à la Sports Management School, école spécialisée dans le management du sport, le sport a toujours été son domaine de prédilec-tion. Après plusieurs stages très enrichissants au PSG puis à Lagardère Sports (Sportfive aujourd’hui, Ndlr.), il est embauché au Stade Français Paris avant la fin de ses études. En charge de la vente de places VIP pour les entreprises, il change rapidement de poste et atterrit au Sponsoring où il a pu apprendre de nouvelles méthodes de commercialisation. Au-jourd’hui, il occupe le poste de chef de Publicité Sponsoring chez Canal+ et gère un portefeuille d’agences médias comme Publicis, Omnicom, Mediabrands et Mediacom. L’objectif étant de vendre les espaces de parrainage TV autour de tous les programmes des chaînes du groupe Canal+. Enfin, il s’occupe depuis peu de la partie Sport sur le Sponsoring TV.

Guillaume DelporteChef de publicité Sponsoring chez Canal+

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10 HORS-SÉRIE FORMATIONS I AVRIL2021

ENTRETIEN

À L’INSEEC SPORT,LES FORMATIONS PROPOSÉES SONT EN ADÉQUATION AVEC LE MARCHÉDavid Bouvier est directeur du Campus de Chambéry et directeur INSEEC Sport pour la France. Sa

philosophie : le pragmatisme. Son obsession : offrir toutes les clés à ses étudiants pour qu’ils accèdent

à l’emploi. Et la formule fonctionne. Éclairage.

« Je viens du monde de la distribution, explique David Bouvier, le directeur IN-SEEC Sport pour la France. Je travail-lais à l’origine chez Provencia, société

franchisée indépendante du groupe Carrefour, implantée en région Rhône-Alpes. J’ai donc une grosse expérience en marketing et en entrepreneu-riat. » Une précision qui a d’autant plus de sens que la majorité du personnel dirigeant enseignant vient plutôt du monde académique... « J’ai intégré l’univers de l’enseignement, il y a une quinzaine d’années, en qualité d’intervenant professionnel à l’ESC Chambéry (qui deviendra l’INSEEC en 2012, Ndlr). J’aimais l’idée de transmettre à des jeunes mon savoir. Et progressivement, j’ai gravi les échelons pour devenir directeur du Campus de Chambéry, puis directeur de la partie INSEEC Sport France sur tous les campus. »

PERMETTRE AUX ÉTUDIANTS DE SE CONSTITUER UN RÉSEAU TRÈS TÔT

Au Campus de Chambéry, comme à l’INSEEC Sport, chacun s’évertue à aider les jeunes à trou-ver un emploi. « Et pour ce faire, la constitution d’un réseau est essentielle ». Un travail qui ne date pas d’hier. Le Pôle CESNI (Centre d’Études des Sportifs Nationaux et Internationaux, Ndlr.), réservé aux profils haut niveau et créé en 1992 à Chambéry, avait déjà pour objectif d’accom-pagner les sportifs vers un emploi à terme. De prévoir une reconversion efficace. « Le haut-ni-veau est un univers impitoyable, avec beaucoup de candidats au départ et peu d’élus à l’arrivée. Le Pôle CESNI offrait la possibilité aux jeunes de faire des études, avec un moment de transition entre 18 et 21 ans... Si le jeune n’était pas pris dans le monde du sport, ce qui arrive finalement assez souvent... nous lui trouvions un job. Je vous présente un raccourci, bien entendu, mais nous avons toujours eu l’ambition de nous tourner vers l’emploi. Pour nous, c’est très important. Ça fait partie de l’ADN de l’INSEEC Sport. »

David Bouvier a une conviction forte : pour inté-grer le monde du sport, il faut y mettre un pied. « L’entrée est souvent synonyme d’investissement. Et le bénévolat constitue l’une des solutions. » Pour le Directeur, il est essentiel de s’engager dans la voie du bénévolat dès l’obtention du Bac. « De donner un peu de son temps à des clubs associa-tifs, souvent en recherche de soutien. Particulière-ment en période de crise sanitaire. »

Toujours dans cette même logique d’investis-sement, les étudiants sont invités par l’école à s’impliquer dans l’événementiel sportif. « Avec l’aide de nos intervenants professionnels, nous allons leur donner les clés. » Une ouverture vers le monde pro qui permet souvent d’intégrer le cœur des institutions et des structures via le stage. « C’est l’étape suivante. Le jeune trouve un stage, souvent en lien avec le bénévolat, d’ailleurs. Quand on vous connaît, vous avez beaucoup plus de chances d’être recruté. C’est logique et c’est particulièrement vrai dans le sport. »

Et l’alternance ? « Au sein de l’INSEEC Sport, nous disposons d’un programme d’immersion en entreprise via l’alternance. À partir de Bac +3, Bac+4, Bac+5. C’est le meilleur moyen d’inté-grer le marché du travail. »

DES PROFESSIONNELS QUI ENSEIGNENT, UNE ÉCOLE PRO-ACTIVE

« La particularité d’INSEEC Sport, c’est de n’avoir que des professionnels qui enseignent, se félicite David Bouvier. Ils sont tous en activité. C’est très important pour nous. Car l’étudiant va acquérir des savoir-faire et des savoir-être. Et le jour où il débarquera en entreprise, il sera immédiatement opérationnel. Ne perdons pas de vue que les PME du sport ont besoin de recruter des gens efficaces dès les premières semaines. »

David BouvierDirecteur du Campus de Chambéry et directeur INSEEC Sport

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« Au sein de l’INSEEC Sport, nous disposons d’un programme d’immersion en entreprise via l’alternance. À partir de Bac +3, Bac+4, Bac+5. C’est le meilleur moyen d’intégrer le marché du travail »

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Il ajoute : « La vision de l’école, c’est vraiment ça : trouver un emploi pour l’étudiant. » D’ailleurs, l’INSEEC Sport est organisée à cette fin. « Une partie de l’équipe se charge de la relation en-treprise. Nous travaillons en étroite collaboration avec les entreprises. Et nous sommes animés par une démarche commerciale. J’entends par là que nous allons chercher des contrats pour les jeunes. Nous n’attendons pas que les étudiants fassent le job pour nous... »

UNE DÉMARCHE PRAGMATIQUE ET UNE CLASSE DECATHLON POURVOYEUSE DE POSTES

Point important. L’INSEEC Sport refuse de vendre du rêve aux étudiants. « Dans le monde du sport, globalement, l’emploi va se situer dans des sec-teurs précis : la distribution sportive, par exemple, qui est pourvoyeuse d’emplois. On ne va pas dire à nos jeunes : « Tu seras directeur marketing de Nike demain. » Nous sommes pragmatiques. Nous proposons des formations en adéquation avec le marché. C’est pourquoi nous l’étudions sans cesse. C’est notre ADN. Notre force. Ce que je souhaite continuer à développer. »

« Je dis souvent que mon école, ce n’est pas une école mais plutôt un centre de formation »

Une ligne de conduite qui a amené l’INSEEC Sport à créer une classe Decathlon, il y a 3 ans, à Chambéry, pour former les futurs directeurs magasins de l’Enseigne. « Dans ce cadre, nous travaillons en étroite collaboration avec Decath-lon. Le programme est établi avec la Marque. Les étudiants sont en alternance entre Decathlon et l’école. L’idée, c’est qu’au bout de 2 ans, ils trouvent un poste de futur directeur de magasin

ou de manager d’univers. J’ai conscience que, sur le papier, ça n’est pas forcément fun de dire "Nous avons une classe Decathlon"... ça ne fait rêver personne. Et pourtant... les gamins ont un job au sortir de leur cursus. Je suis très fier que nous ayons mis en place ce programme avec l’équipe CESNI. »

Autre particularité à l’INSEEC Sport, les diplômes sont généralistes. « Notre objectif, c’est de les emmener à évoluer dans le monde du sport. Mais sans jamais leur fermer aucune porte. En « Bachelor », par exemple, nous leur offrons un enseignement de qualité avec une « coloration » sportive. Là encore, soyons pragmatiques ! Si de-main le monde du sport s’écroule, ou si le jeune ne veut plus travailler dans le secteur, il doit pou-voir changer de voie. Trouver un job ailleurs. »

« Je suis anti-concours élitiste. Pour moi, les écoles qui recrutent les 20 meilleurs éléments, par exemple, ça n’a aucun sens »

Le marché du travail a-t-il changé ces dernières années ? David Bouvier en est convaincu. « Le secteur change. Mute. Il s’adapte aux besoins des entreprises. » Il poursuit : « Pendant très long-temps, les recruteurs en entreprise étaient à la recherche de profils "Grandes Écoles". La coop-tation et les classements des Écoles avaient leur importance, etc. Aujourd’hui, les recruteurs sont plus sensibles au profil du jeune et à ses compé-tences. La compétence prend progressivement le pas sur le savoir. Et ce phénomène va s’accélé-rer. Les jeunes s’adaptent. Vont vite aujourd’hui.

Ils sont nomades, travaillent dans le monde entier. Souvent en free lance. Les entreprises apprécient ces qualités. »

« L’alternant, ce n’est pas moi qui le recrute. C’est l’entreprise ! »

Une vision qui transpire la philosophie de l’IN-SEEC Sport, notamment dans le choix de ces étudiants en première année. « Nous avons deux modes de recrutement, sur deux profils totalement différents. L’étudiant, qui va entrer en alternance... plutôt à Bac+3, Bac+4. Et le lycéen, qui frappe à notre porte juste après le Bac. » Le lycéen idéal ? « Il n’existe pas. J’en suis convaincu. Je suis anti-concours. Pour moi, les écoles qui recrutent les 20 meilleurs éléments, par exemple, ça n’a aucun sens. Prendre les cracks... OK. Mais pour quoi faire ? N’est-ce-pas notre rôle que de les accompagner vers le monde du travail ? De les former ? De les prendre en main pour en faire des adultes ? Ce qui a du sens, c’est d’accepter des jeunes qui ont envie de venir chez nous et qui s’investissent. Le premier critère de sélection, c’est la motivation. L’appétence pour le sport aus-si. Forcément. Intégrer l’INSEEC Sport induit une certaine culture du sport. Cela va sans dire. »

Et concernant les alternants ? « J’ai une vision qui est un peu différente. Qui peut paraître étrange. L’alternant, ce n’est pas moi qui le recrute. C’est l’entreprise ! Autrement dit, si un étudiant se pré-sente à Bac+3 avec une société prête à l’em-baucher, je vais être tenté de le prendre. C’est certain. L’INSEEC Sport n’écartera pas pour autant un étudiant se présentant sans entreprise, car nous allons l’aider à en trouver une. Soyez rassuré ! »

Alain Jouve

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LES MÉTIERS DE LA COM

JULIEN PIERRE : « JE CROIS QU’IL Y A UNE PRISE DE CONSCIENCE COLLECTIVE QUE NOTRE MODE DE CONSOMMATION EST DANGEREUX POUR NOTRE PLANÈTE ET QU’IL EST TEMPS DE CHANGER »L’ex-international du XV de France, Julien Pierre, a récemment lancé « Fair Play For Planet », le 1er label

vert pour les clubs et les organisations sportives. Fidèle partenaire de l’école AMOS, elle-même très

engagée sur les questions RSE et environnementales, l’ancien international de rugby livre, pour Sport

Stratégies, ses impressions sur un secteur en pleine mutation.

Vous avez récemment lancé votre label vert avec Fair Play For Planet. Expliquez-nous de quoi il s’agit !FPFP est le 1er label qui vise à reconnaître les clubs et évènements sportifs ayant un réel enga-gement environnemental.

Comment fonctionne ce label et comment séduisez-vous les clubs qui y adhèrent ?Notre concept est simple : nous avons créé un référentiel comprenant 300 questions et 18 su-jets à thématique environnementale comme le transport, l’énergie, la gestion des déchets, l’ali-mentation. Les caractéristiques de ce référentiel ont été identifiées avec l’ADEME, l’agence de la transition écologique. Ce premier travail est

une sorte d’auto-diagnostic ; à la suite de cela, nous envoyons sur place nos équipes d’auditeurs qui ont la charge de vérifier et de constater ces informations sur le terrain.

Enfin, après avoir fait un bilan des deux pre-mières étapes, nous donnons une note au club (ou évènement), qui déterminera son niveau de labellisation, ainsi qu’un ensemble d’axes d’amé-liorations et de préconisations nécessaires pour obtenir le niveau de label supérieur.

« Les clubs sont, par nature, des acteurs sociaux/sociétaux mais ils intègrent de plus en plus les notions environ-nementales dans leurs différents managements »Le sport est-il en train de se reconstruire selon de nouveaux modèles où les aspects RSE et environnementaux sont devenus incontournables ? Pourquoi ? À l’image de notre société, on constate ces der-nières années une véritable prise de conscience des différents acteurs du sport sur le futur de leur

activité. Selon moi, la RSE va faire partie inté-grante du monde du sport dans les prochaines années. Le sport doit d’autant plus activer son levier de sensibilisation et éducatif, pour avoir un réel impact sur les mentalités sur le long terme.

Les clubs sont, par nature, des acteurs sociaux/sociétaux mais ils intègrent de plus en plus les notions environnementales dans leurs différents managements.

Comment expliquer un tel changement radical en quelques années à peine ? La crise sanitaire ne va-t-elle pas accentuer ce phénomène ? Je crois qu’il y a une prise de conscience collec-tive que notre mode de consommation est dan-gereux pour notre planète et qu’il est temps de changer. Et, en effet, la crise sanitaire actuelle pourrait accélérer considérablement cette prise de conscience, du fait des nombreux change-ments dans nos vies quotidiennes. Cela repré-senterait un des bons points à retenir de cette pandémie.

Le monde du sport, « exposé » car médiatique, a pris pleinement conscience que ces enjeux sont primordiaux pour son développement et peut-être même pour qu’il perdure, certaines études récentes montrent que les fans sont prêts à boy-cotter les évènements qui ne seront pas écores-ponsables.

Julien PierreAncien international de rugby et fondateur de Fair Play For Planet

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Ces nouveaux modèles amènent forcément de nouvelles compétences au sein de structures sportives. Quelles sont-elles ? Les professionnels de demain devront-ils nécessairement être sensibilisés à ces questions ? Dans toutes les actions que j’ai pu mener, en tant que joueur de rugby, président de La Passerelle Conservation (Fondation pour la Protection de l’Environnement) ou président de Fair Play For Planet, j’ai toujours pensé que l’éducation et la formation sont les piliers pour apporter des chan-gements durables dans notre société.

Il faudra, bien sûr, sensibiliser et former les nou-velles générations et faire reconnaître ces nou-veaux métiers qui émergent au sein des clubs. Ces nouvelles compétences doivent devenir la norme de demain.

« Je pense qu’il est primordial que les jeunes générations soient, dès aujourd’hui, considérées comme des acteurs à part entière dans ce changement sociétal »

Comment accompagner au mieux ces mutations ? Est-ce important de le faire dès l'école ?Aider les clubs et évènements à s’engager cor-rectement dans le virage que prend le monde du sport est une réelle volonté chez Fair Play For Planet.

Sport et Éducation vont, depuis toujours, de pair. Évidemment, les jeunes gens doivent être sensibles et sensibilisés au défi qui sera le leur demain : la préservation de l’environnement. Je pense qu’il est primordial que les jeunes gé-nérations soient, dès aujourd’hui, considérées comme des acteurs à part entière dans ce changement sociétal. Nous sommes conscients de cela chez Fair Play For Planet et aimerions mettre en place des actions allant dans ce sens ; c’est une chose à laquelle nous réfléchissons énormément.

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D’ANCIEN INTERNATIONAL DE RUGBY À FONDATEUR D’UN LABEL VERT... UN VIRAGE À 180° ?« Ce n’est pas tout fait un virage. Il s’avère que je suis sensibilisé depuis très longtemps au sort de notre environnement. Ayant grandi dans un parc animalier, ma famille m’a lé-gué une certaine forme d’héritage. J’ai d’ail-leurs créé ma propre fondation La Passerelle Conservation*, il y a une dizaine d’années, afin d’œuvrer pour la préservation de la bio-diversité de notre nature. Ma carrière de rug-byman professionnel ne m’a pas éloigné des combats environnementaux. Au contraire, en tant que sportif de haut niveau, non sans ignorer l’impact carbone du périmètre spor-tif, j’étais convaincu que le sport disposait d’une puissance fédératrice, capable de faire passer des messages positifs. Il existe bien des chartes telles que celles de WWF et du ministère des Sports. Par contre, au-cun outil n’avait été imaginé pour engager, motiver et structurer les clubs et organisations sportives dans une démarche environnemen-tale. Conscient de ce manque, j’ai donc re-pris mes études à la fin de ma carrière spor-tive pour m’emparer de cette question. La création d’un label dédié fut d’ailleurs l’objet de mon mémoire. Fair Play for Planet est née comme ça, dans le but d’accompagner les clubs professionnels et amateurs, mais aussi partenaires et supporters, vers l’écoresponsa-bilité. »

*La Passerelle Conservation est un fonds de do-tation créé par le Parc Animalier d’Auvergne et Julien Pierre, dont l’ancien international du XV de France assure aujourd’hui la présidence. La Pas-serelle Conservation a pour vocation de récolter des fonds à destination de programmes de sauve-garde d’espèces menacées en Auvergne et dans le monde, mais elle travaille également sur ses propres projets, notamment un projet pédagogique sur les forêts anciennes en Auvergne. La Passerelle Conservation a deux axes d’action principaux : la protection des espèces menacées et de leur habitat et la sensibilisation du grand public à la protection de l’environnement. Elle agit pour la pro-tection des espèces en voie de disparition partout dans le monde, ainsi qu’avec des associations de protection de la faune et de la flore auvergnates afin de protéger la richesse exceptionnelle de notre patrimoine.

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LES MÉTIERS DE LA COM

OWEN JAMBOU : « L’INTERACTION ET LA TRANSMISSION AVEC LES ÉTUDIANTS SONT JUSTE PASSIONNANTES »Responsable Marketing & Événementiel du LOU RUGBY en TOP 14, Owen Jambou partage son

expérience dans les programmes INSEEC SPORT sur les thématiques de sponsoring et d’hospitalités.

Reconnu pour sa créativité et son dynamisme, il s’impose comme un véritable modèle des nouvelles

générations attirées par les métiers du Sport Business. Avec un fil conducteur en toile de fond de tous

ces cours : la transmission et le passage de flambeau. Interview.

Pouvez-vous vous présenter personnellement à nos lecteurs ? Passionné et pratiquant depuis tout gamin, j’ai rapidement découvert ma vocation en parallèle d’un Sport-Études dans le foot. Les pubs dans les-quelles adidas mettait en avant ses joueurs, les événements que commençait à monter RedBull, la puissance émotionnelle des JO… C’est ça que je voulais faire ! Je me suis, dès lors, orienté vers un parcours universitaire autour du Management et Marketing des Organisations Sportives, qui m’aura notamment permis de pas mal étudier à l’étranger et d’obtenir un Master à l’Université de Strasbourg. À la suite de quoi, j’entame ma carrière professionnelle au sein d’une agence de Marketing sportif et bascule rapidement vers un club de Ligue 1 de l’époque, le regretté ETG FC ou j’étais en charge du Marketing et de l’Événe-mentiel. Un nouveau challenge s’est offert à moi

en 2016, cette fois-ci dans l’ovalie et le LOU Rugby où j’évolue toujours. Mauvaise idée pour un Savoyard… J’y découvre une ville de Lyon gé-niale, dynamique et sportive, en plus de célébrer les plaisirs du vin et de la table ! Aïe (rires)…

« L’avènement des réseaux sociaux a permis un prolongement naturel de ce qui se passe au stade et une diffusion de contenus de plus en plus variés sur lesquels les annonceurs peuvent s’exprimer »En quoi consiste votre métier au quotidien ? C’est avant tout du management de projets ! En tant que responsable Marketing & Événementiel, j’interviens de façon transversale sur la structura-tion des offres B2B et B2C, la digitalisation des supports de com’, billetterie, CRM, l’amélioration de l’expérience client, l’attractivité de la marque, la mise en place d’événements Abonnés et Parte-naires, l’animation au stade les jours de match…

Et, dernièrement, le pilotage d’un beau projet RSE dont vous entendrez bientôt parler !

De votre avis d'expert, comment a évolué le sponsoring ces dernières années ? Ces dernières années auront principalement vu l’émergence des activations qui permettent aux marques de vivre et de se rapprocher des consommateurs afin de leur raconter une histoire, de créer du contact et de l’affect. L’avènement des réseaux sociaux a permis un prolongement naturel de ce qui se passe au stade et une dif-fusion de contenus de plus en plus variés sur lesquels les annonceurs peuvent s’exprimer. La dimension économique également a évolué, côté annonceur. Un investissement se doit d’être rentable et donc mesurable ! D’où l’apparition d’outils de plus en plus sophistiqués capables de rendre compte des ROI d’une entreprise…

Les métiers liés à l'Hospitalité et au Sponsoring ne sont-ils pas particulièrement prisés aujourd'hui ? Sont-ils encore accessibles pour des étudiants ? Ils sont évidemment très demandés ! Je ne compte même pas le nombre de CV que nous pouvons recevoir chaque semaine. Représenter un club, partager des émotions, évoluer dans une am-biance de travail passionnante et stimulante, créer des relations privilégiées avec des parte-naires, ça attire forcément. Les clubs pro, c’est un petit cercle où il est difficile de rentrer. Ce qui ne veut pas dire inaccessible, mais les places sont chères. Le domaine des Hospis et Sponsoring ne s’arrête pourtant pas à ça et les jeunes ont tendance à l’oublier ! La diversité de ces métiers est vaste, aussi bien dans les agences, les évé-

Owen JambouResponsable Marketing & Événementiel du LOU RUGBY

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nements, les fédérations et ligues, clubs semi-pro, mais aussi du côté annonceur !

Quelles qualités faut-il, selon vous, pour être efficace dans ces domaines ?De l’aisance relationnelle et une capacité à inté-grer des réseaux ! La plupart de nos clients sont, comme nos interlocuteurs, cadres dirigeants ou chefs d’entreprise ; il faut un minimum de ca-ractère pour rebondir dans les échanges, et de légèreté pour gagner leur confiance. Et donc, de la patience pour créer des relations qui ne se font pas en un jour… J’ajouterai de l’adap-tation, des connaissances sur l’environnement économique général pour avoir de la légitimité et jongler d’un secteur d’activité à un autre (les codes des acteurs du BTP sont, par exemple, très éloignés de ceux des annonceurs BANQUE & ASSURANCES). Également de l’écoute et de la créativité, à mon sens, indispensables pour pro-poser aux clients des solutions adaptées, voire uniques. Enfin, de la curiosité permanente pour rester en veille de ce qui se fait dans un univers Sport Business qui évolue très, très vite.

À quoi ressemble votre journée type au LOU Rugby ? Pas une journée ne se ressemble ! C’est une énorme chance car la routine n’existe pas, mais attention en revanche à bien à s’y retrouver. On peut vite avoir une large panoplie de sujets com-plètement différents à traiter dans une journée.

Allez, on va juste dire qu’elle commence à peu près chaque fois avec un café, accompagné de lectures infos sportives et business du jour !

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaiterait suivre votre voie ? Curiosité, audace, travail, initiatives et surtout… créativité !

Quels sont vos liens avec l'INSEEC Sport ? L’histoire a commencé un beau jour de 2018 avec une sollicitation de Julian Dupraz, pour un cours sur les Hospitalités sportives. Puis, rapide-ment, de fil en aiguille, sont venues s’ajouter les disciplines de Marketing et de Sponsoring. L’inte-raction et la transmission avec les étudiants sont juste passionnantes et super enrichissantes. On peut parfois être stupéfaits de leur créativité et qualité de travail. J’ai vu grandir des jeunes qui sont aujourd’hui des homologues dans d’autres clubs, d’autres bossent chez des équipementiers ou en agence, certains dans l’événementiel, quelques-uns ont même monté leur start-up ; c’est une immense fierté que de les voir entreprendre et réussir.

Enfin, Owen, comment voyez-vous le sponsoring dans 10 ans ?Les choses évoluent tellement vite qu’il est difficile de prédire ce qu’il se passera dans 10 ans. In-

contestablement, de nouvelles technologies vien-dront s’intégrer pour répondre à des besoins gé-nérationnels ultra connectés. La réalité virtuelle se banalisera pour enrichir l’expérience des spec-tateurs dans les stades, Amazon et Netflix se-ront des acteurs médias sportifs incontournables, Snapchat et Instagram seront sûrement déjà has been (regardez Facebook aujourd’hui…) Il est plus facile de parler d’un horizon 5 ans, dans lequel le sponsoring sera résolument orienté vers deux volets : la proximité fan et le sponsoring de sens. Dans le premier cas, les systèmes d’infor-mations et la digitalisation des clubs vont être une étape indispensable pour améliorer la connais-sance clients, disposer de bases ultra qualifiées et segmentées, et donc de proposer aux annon-ceurs des supports et plateformes « phygitales » de plus en plus individualisées afin de se rap-procher des communautés qui les intéressent le plus, jusqu’à entrer dans leur quotidien. Dans le second cas, la prise de conscience des en-treprises dans leurs responsabilités sociétales et environnementales va exploser. Les communica-tions déployées seront de plus en plus orientées en faveur d’actions positives et bienveillantes, de sorte à créer de l’affection et de l’approbation de marque.

Propos recueillis par Alain Jouve

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( PARIS )( VALENCIA)( LONDON)( LYON )( BORDEAUX ) ( NICE )( MARSEILLE )( LILLE )( MONTPELLIER )

( NANTES )( RENNES )( STRASBOURG )( TOULOUSE )

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17AVRIL2021 I HORS-SÉRIE FORMATIONS

ENTREPRENEURIAT

D’ANCIENS ÉTUDIANTSD’AMOS ONT CRÉÉ LEUR START-UP, SPOREODeux Alumni d’AMOS Lyon, Mathieu Baillet et Thibaut Houot, diplômés en 2016-2017, ont lancé en

janvier 2019 la société SPOREO. La start-up accompagne et conseille les détenteurs de droits sur le

merchandising et licensing, en apportant une expérience consommateur, fan, spectateur... novatrice et

personnalisée, faisant vivre l’événement tout au long de l’année. Son cofondateur, Mathieu Baillet, a

répondu à nos questions.

Qui êtes-vous Mathieu Baillet ? Je m’appelle Mathieu, j’ai 28 ans et je suis le cofondateur de la société SPOREO. Je suis pas-sionné par l’univers sportif qui a rythmé toute ma vie. Sport/Étude au lycée puis cursus universi-taire adapté à ma pratique intensive du judo. Je décroche une Licence de Droit avant d’effectuer mon Master en management du Sport au sein de l’école AMOS. Avant de me lancer dans l’en-trepreneuriat, je m’occupais du développement commercial au sein du Villeurbanne Handball Association (VHA) qui évoluait en 3e division fran-çaise. En parallèle, je suis également professeur de judo dans la région lyonnaise (La Mulatière et Albigny-sur-Saône). SPOREO, c’est quoi ? SPOREO est une entreprise spécialisée dans le Brand Development. Nous intervenons sur plu-sieurs domaines : le conseil, le merchandising, le licensing et l’amplification. Nous travaillons pour les détenteurs de droits dans l’objectif de déve-lopper leur image par l’intermédiaire des produits dérivés. Nous proposons un accompagnement complet afin de créer une gamme merchandising aux couleurs de la marque. Pour vous donner un

exemple, nous travaillons avec Amaury Sport Organisation (A.S.O.) sur plusieurs courses cy-clistes qu’ils organisent. Nous avons imaginé, créé, fabriqué puis distribué une collection Textile et Accessoire pour Paris-Roubaix. Le produit dérivé est « l’ultime souvenir matériel » qui reste au fan après l’événement. C’est un signe d’appartenance et de fierté.

Comment vous est venue l’idée de sa création ?Nous travaillons avec Thibault Houot sur le Tour de France depuis 2015 et le Grand Dé-part d’Utrecht aux Pays-Bas. Nous avions tous les deux nos occupations professionnelles mais, chaque été, c’était le même refrain avec une aventure de 3 semaines sur les routes. Jusqu’en 2018, nous étions embauchés par Laurent Guil-hot qui s’occupait des boutiques de produits dé-rivés sur l’événement. C’est durant les différentes éditions du Tour que l’idée est venue de créer une société afin de dupliquer ce modèle de bou-tiques sur d’autres événements. SPOREO a vu le jour en février 2019 après la signature d’un contrat de licence avec Amaury Sport Organi-sation. Quelques semaines plus tard, nous étions déjà sur les routes de Paris-Nice avec notre pre-mière collection.

Outre les études que vous avez suivies chez AMOS, l’entreprise est née d’une rencontre entre étudiants. C’est aussi ça la force d’un cursus ? Évidemment ! SPOREO, c'est une aventure hu-maine entre deux étudiants d'une même promo-tion et notre tuteur de stage sur le Tour, Laurent Guilhot. On était les premiers AMOSciens sur le campus de Lyon. Une classe de 15 personnes en Master qui a partagé beaucoup de choses : des projets tutorés, des séjours à l’étranger (Va-lence et Chicago), des événements sportifs...

C’est dans ce cadre que j’ai rencontré Thibault et qu’une véritable amitié est née. La suite ? Vous la connaissez. Un premier Tour de France ensemble en tant que stagiaire et 4 ans plus tard la création de SPOREO. Comment vous positionnez-vous sur le marché ? Sur le marché, on se positionne vraiment comme un partenaire des détenteurs de droits. On ap-porte une solution clés en main avec un objectif commun : développer la notoriété de la marque. C’est un métier qui peut se faire uniquement avec une étroite collaboration entre les différentes parties prenantes. Nous sommes également très engagés sur les sujets environnementaux, so-ciaux et même éthiques. L'image et les codes du merchandising doivent bouger. On est capable maintenant de réaliser une grande partie de notre gamme en France et/ou en Europe avec des matières écoresponsables. De plus, avec Laurent et Thibault, nous aimons mettre en avant des acteurs locaux et promouvoir les territoires sur lesquels on se déplace. Travailler avec des produits plus responsables et durables, c'est bien et travailler avec des produits en lien avec le ter-ritoire, c'est encore mieux. Si vous aviez un conseil à donner à des étudiants qui désirent se lancer dans l’aventure entrepreneuriale ? Ne pas attendre ! Prendre le risque et se lan-cer dans l’aventure. La première personne à convaincre, c’est vous. Une fois cette étape franchie, vous verrez que c’est bien plus simple de convaincre les autres. Et c’est très important car il va falloir s’entourer des bonnes personnes par la suite. L’aventure ne sera que plus belle si elle est partagée...

Propos recueillis par Alain Jouve

Mathieu BailletCofondateur de SPOREO

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LE MÉTIER DE COMMERCIAL

JONAS BLINEAU : « J’AIME DIRE QUE LE COMMERCIAL EST UN CAMÉLÉON ! »Jonas Blineau a 27 ans et occupe actuellement le poste de chef de secteur chez Le Coq Sportif.

Passionné de sport, d’athlétisme en particulier pour s’être adonné à la discipline pendant plus de 17

ans, Jonas a effectué son cursus d’études supérieures à la Sports Management School. Pour Sport

Stratégies, il décortique son métier de commercial qu’il juge « passionnant » et « enrichissant ».

«J’ai commencé à travailler très tôt en entreprise », explique Jonas Blineau interrogé par la rédaction entre 2 ap-pels clients. « Dès la 2e année d’études

à la Sports Management School, j’ai intégré le monde professionnel par le biais de l’alternance. C’est fondamental. C’est un véritable bagage supplémentaire qui fait la différence quand vous débarquez dans le monde du travail. »

Bachelor en poche, Jonas Blineau enchaîne les postes en surface de vente avec les équipes de vendeurs et de responsables. D’abord chez De-cathlon pendant 2 ans, puis chez Nike pendant 1 an. « Dans le même temps, j’ai décidé d’in-vestir dans un magasin de sport. Je suis devenu actionnaire minoritaire d’une boutique de sport basée à Compiègne dans l’Oise, « Les artisans du running », spécialisée dans la course à pied, la marche nordique et le trail. Une expérience qui m’a beaucoup enrichi. J’ai ainsi pu travailler sur tous les aspects du magasin (achats, conseils, mise en place d’opérations commerciales, etc.). »

Depuis 2017, Jonas Blineau est chef de sec-teur pour Le Coq Sportif. « Je gère le Nord de la France et la Belgique pour le compte de la marque. Mes clients sont, pour l’essentiel, Inters-port, Sport 2000 et Sport et Loisirs, la branche sport des magasins E.Leclerc. » En d’autres termes, du sell out en pagaille...

COMMERCIAL : UN MÉTIER DE TERRAIN, QUI MISE SUR L’HUMAIN

« C’est l’une des caractéristiques de la marque Le Coq Sportif. Être au plus proche de sa clientèle et des réseaux de distribution. Quelles que soient les circonstances. Ce qui signifie faire beaucoup de route et être sur le terrain... même si le métier de commercial doit de plus en plus composer avec le digital. Ce sera d’ailleurs la tendance dans les années à venir. Une augmentation du digital. Une réduction de l’humain. Le métier n’est pas en danger mais il risque d’évoluer, en revanche. Pour l’instant, nous sommes préservés chez Le Coq Sportif. »

Analyse des taux de sortie des produits, des taux de rotation, examen des meilleurs emplacements en magasin pour gagner en visibilité, gain d’es-pace, statistiques multiples, réassort, accompa-gnement personnalisé du client, administratif... constituent une partie des missions quotidiennes à la charge du commercial. « Notre rôle est vaste. C’est certain. Et comme nous travaillons à flux tendu, (jamais plus de 12 à 15 pièces par référence par magasin, Ndlr.), la gestion des stocks doit être la plus juste possible. »

La crise sanitaire complique la donne. Forcément. « Déjà pour rendre visite à nos clients. L’essentiel se fait à distance aujourd’hui, regrette Jonas Bli-neau. Ensuite, pour produire les articles de sport. Les délais de livraison sont rallongés. La factura-tion est décalée. Mais seulement légèrement... Le Coq Sportif présente en effet l’avantage de

produire en France et en Afrique du Nord. Il faut compter 6 semaines au total pour la fabrication des teintures et du tricot en France, puis l’assem-blage au Maroc. » Et « cocorico », la matière première textile est française.

« La Covid-19 a bouleversé les rapports de vente. Pour autant, nous restons très proches de nos clients chez Le Coq Sportif »

Depuis un an, les journées d’achat ont disparu. « C’est d’autant plus regrettable que ces journées constituaient un moment fort dans la vie d’un commercial. À cette occasion, vous rencontrez le client et lui soumettez les produits. Vous lui

UN CONSEIL ? SE FAIRE LA MAIN EN ALTERNANCE« Si j’avais un seul conseil à donner à un étudiant qui souhaite faire ce métier, ce serait celui-là : se faire la main pendant la période d’alternance. Et travailler en magasin, en commençant par du merchandising. Histoire de bien se mettre dans le bain. »

Jonas BlineauCommercial chez Le Coq Sportif

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19AVRIL2021 I HORS-SÉRIE FORMATIONS

faites toucher les textiles, les matières. Il voit les produits. Le one to one facilite l’acte de vente. La Covid-19 a bouleversé les rapports de vente. Pour autant, nous restons très proches de nos clients chez Le Coq Sportif. »

UN BON COMMERCIAL DOIT ÊTRE « AUTONOME ET RIGOUREUX »

Une qualité essentielle pour être un bon com-mercial aujourd’hui ? La question est posée. « Il faut être autonome. C’est la base. Autonome et rigoureux. Savoir s’adapter aussi à toutes les situations. J’aime dire que le commercial est un caméléon ! »

Jonas Blineau ajoute : « Savoir anticiper. Tout aussi primordial. Ce métier est basé sur le re-lationnel. Du cas par cas. Pour satisfaire votre client, vous devez avoir une solution à tous les problèmes qui peuvent se présenter... être ca-pable de dégainer rapidement. J’imagine mal un commercial dire : "Je ne sais pas quoi faire" face à un blocage. »

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LA JOURNÉE TYPE DE JONAS BLINEAU, COMMERCIAL CHEZ LE COQ SPORTIFEntre 7 heures du matin et 20 heures• Lever vers 7 heures• Relevé des e-mails (sur ordinateur ou mo-

bile... « le plus souvent directement sur le téléphone »

• Sur la route. « Hors période Covid-19, je passe énormément de temps en voiture. C’est mon deuxième bureau. J’y passe une grande partie de mes appels téléphoniques. »

• 1er rdv client. Bilan. Taux de sortie. Amélio-rations à apporter. Merchandising des es-paces. Échange avec les équipes.

• Déjeuner. « Souvent seul. Il faut aimer la so-litude quand on fait se métier. Le déjeuner, c’est le moment de la journée où vous tâchez de relâcher la pression. »

• Sur la route • 2e rdv client• Retour domicile ou bureau• Reporting et analyse / Saisies des com-

mandes• Nouveau relevé des e-mails • Administratif

Décembre / janvier constitue une grosse pé-riode pour un commercial (Nouvelle collection).Mai / juin / juillet : vente des collections pré-sentées 6 mois plus tard en magasins

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20 HORS-SÉRIE FORMATIONS I AVRIL2021

LES MÉTIERS EN AGENCE

DAVID MIGNOT : « SI DEMAIN JE DEVAIS CRÉER UNE NOUVELLE AGENCE, ELLE SERAIT DÉMATÉRIALISÉE ET SPÉCIALISÉE »David Mignot est professeur à la Sports Management School depuis 2012 et occupe par ailleurs le

poste de Directeur Académique de l’école, SMS Paris. Il nous présente les principaux métiers existant

à ce jour en agence... fréquemment bouleversés par la crise sanitaire.

De votre avis d'expert, quels sont les principaux métiers que l’on retrouve aujourd’hui en agence ? La pandémie a rebattu les cartes / transformé la manière de travailler en agence. Sans vouloir évoquer la digitalisation du sport et ses impacts, les experts qui produisaient des événements « terrain » travaillent maintenant sur des actions 100 % digitales, des contenus vidéo expérien-tiels (Live, web séries, inside, etc.) ou encore des campagnes digitales à fortes valeurs ajoutées.

Les valeurs, au cœur des stratégies des marques sont renforcées, voire décuplées. Elles vont per-mettre de garder le lien avec les sportifs, les pra-tiquants, les fans.

Les agences ont amélioré la manière de consom-mer le sport en musclant l’expertise des Com-munity Manager, en dopant la créativité et les histoires vécues, en rendant accessibles des mo-ments de sport aux fans par l’organisation de fan expériences digitales et en apportant cette notion de RSE / environnement.

« Toutes les actions sont maintenant couplées aux nouvelles technologies »

Quelles qualités requiert leur exercice ?De la créativité, une adaptation constante, de l’innovation et surtout une meilleure lecture des besoins actuels autant pour les fans, les passion-nés, les pratiquants que pour les marques.

La simple captation d’un événement sportif ne suffit plus. Il faut apporter aux fans, aux téléspec-tateurs l’expérience du stade dans son salon, lui permettre de continuer à vivre sa passion dans les mêmes conditions que dans une enceinte sportive.

Comment capter les émotions du combat physique tout en conservant l’ambiance du stade ? Quels sont les métiers en agence qui ont le plus évolué, selon vous, ces dernières années ? Certains métiers sont-ils amenés à disparaître ?Les métiers de production comme les chefs de pro-jets, directeur de clientèle, planneur stratégique … ont évolué durant les dernières années. On leur demande d’être de véritables « Mac Gyver » du marketing, de la communication et de l’évé-nementiel.

Toutes les actions sont maintenant couplées aux nouvelles technologies (application, réalité aug-mentée, 3D, etc.), intègrent des prises de parole via des influenceurs ou par les réseaux sociaux

et favorisent un expérientielle toujours plus réa-liste. Un ingénieur aurait toute sa place dans une agence pour insuffler une dimension technique dans les réponses stratégiques.

Les experts doivent également intégrer la compo-sante environnementale dans toutes les actions menées et apporter une réponse « plus verte » à leurs actions.

Un métier qui a, lui aussi, évolué sont les Rela-tions Presse. Les journalistes ne sont plus les seuls à pouvoir prendre la parole et faire partager leurs ressentis. Les influenceurs, les réseaux so-ciaux apportent une réponse plus directe aux consommateurs / aux pratiquants alors que le journaliste sera sollicité pour une réponse plus institutionnelle, une analyse approfondie sur une thématique.

La crise sanitaire que nous traversons aujourd’hui n’a-t-elle pas bouleversé le travail en agence ?Comme pour de nombreux secteurs, la crise sa-nitaire a engendré une adaptation, une remise en question du modèle des agences mais elle a aussi permis d’engendrer de nouvelles méthodes de collaborations, axées sur l’hyperspécialisation des contenus.

Faire appel à des free lance ou des experts en province, à l’étranger est devenu beaucoup simple et presque une norme. La visio a permis d’ouvrir les frontières et de collaborer avec des experts auxquels nous n’avions pas accès. Même si la créativité / le brainstorming autour d’un café se pratique beaucoup moins, des ap-plications, logiciels permettent de recréer cette ambiance collaborative essentielle à l’univers des agences.

David MignotProfesseur à la Sports Management School

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L E S P É C I A L I S T E D U M A R K E T I N G S P O R T I F

21AVRIL2021 I HORS-SÉRIE FORMATIONS

Pensez-vous qu’il y ait encore de la place pour un nouveau genre d’agence ? Si demain je devais créer une nouvelle agence, elle serait dématérialisée et spécialisée.

La pandémie a démontré que la location d’es-pace, la présence permanente des collabora-teurs au bureau n’étaient pas essentielles à une bonne productivité.

La créativité, la production, la commercialisa-tion, bien managées en intégrant des temps d’échanges, de rassemblement, peuvent être bénéfiques à l’épanouissement personnel et à l’atteinte des objectifs.

La spécialisation / l’hyper spécialisation est éga-lement au cœur des évolutions. Un client n’aura pas besoin de tout le panel de métiers d’une agence. En fonction des besoins, de la demande du client, l’agence pourrait faire appel à des Ex-perts - encore plus pointus dans leurs domaines - pour répondre aux sollicitations des clients.

Des économies matérielles de fonctionnement, investies dans une expertise plus approfondie seront beaucoup plus utiles et appréciées par les clients. Ce qui apportera un taux d’expertise et de satisfaction accrue.

« Les marques recherchent la rapidité, la flexibilité, la créativité, l’innovation, la bienveillance et le prix »Chez SMS, avec quelles agences travaillez-vous ?La diversité de nos intervenants, liée aux spécia-lisations des programmes, nous permet de colla-borer avec des agences diverses et variées.

De l’agence de communication comme Arène Événement - Jean Claude Vidal -, à celles de marketing comme EGG Events - Olivier Peulvast - ou PureMoment - Stéphane Allio - ou encore l’agence de relations presse NC Médias - Na-dège Coulet -, nous tentons de couvrir un large panel de compétences et apporter des cas concrets à nos étudiants.

Nous avons également intégré une agence de production vidéo, Comme un poisson dans l’eau - Caroline Bocquet et une agence digitale avec Ebloo Group - Didier Calloc’h.

D’un point de vue pédagogique, nos étudiants doivent participer à des bénévolats (8 à 12 par année), ce qui nous permet de travailler avec de nombreuses agences.

En particulier, l’agence A.S.O. avec laquelle nous avons créé la TEAM ASO. 12 à 15 étudiants participent à toutes les épreuves running de l’agence pour apprendre et surtout approfondir leurs compétences.

Que recherchent aujourd'hui les marques en priorité chez ces agences ?Les marques recherchent la rapidité, la flexibilité, la créativité, l’innovation, la bienveillance et le prix.

Au regard de cette situation, les marques sou-haitent pouvoir se démarquer, se réinventer mais vont aussi rechercher la stabilité et le rapport qualité / prix.

Les marques recherchent l’activation qui n’a pas encore été inventée. Elles recherchent également l’émotion, le partage et la passion.

Quels conseils pour un étudiant qui souhaiterait monter une agence demain ? Est-ce possible d’ailleurs au regard de la conjoncture ? Si un étudiant souhaite se lancer dans l’entre-preneuriat, et principalement la création d’une agence, il devra en premier lieu définir ses points forts et la différence de contenu / métier qu’il pourra proposer à ses clients. Il devra redoubler d’efforts d’un point de vue commercial, la concur-rence va être rude avec des baisses de budgets et des appels d’offres aux acteurs multiples (quelques fois sans les compétences requises).

En revanche, la persévérance, la bienveillance et l’hyperspécialisation devraient être des atouts pour la réussir.

Mais en toute transparence, j’attendrais quelques mois avant de me lancer. Cela me paraît risqué en ces temps d’incertitudes économiques, so-ciales et sanitaires.

Propos recueillis par Alain Jouve

LE PROFIL DE DAVID MIGNOTAprès un cursus pour devenir professeur d’EPS, David Mignot a suivi le Master en marketing sportif international de l’ESSEC. Il a, par ailleurs, publié une thèse traitant ce sujet "comment la France doit-elle se position-ner et s’organiser pour accueillir les Grands Evénements Sportifs Internationaux ?" Il a ensuite travaillé pendant 17 ans au sein de plusieurs agences de marketing sportif et a géré des marques comme SFR pour les Ran-do-Raid SFR, GMF pour la Rugby World Cup 2007, TOTAL, Grenoble 2018, etc.David a fondé Iphitos (sports marketing agency) en 2011 avec comme objectifs de conseiller les marques et produire ses propres événements. Quelques clients : GMF, La Poste, Essity, Fédération des Clubs de la Défense, AFM Téléthon, Relais et Châteaux, Stade Français Rugby, Raid de la Voie Sa-crée, Color Me Rad, Lagardère Active, Euro Information Telecom, etc.Pour compléter les activités de l’agence Iphitos, il a racheté en 2019 la société Ko-merezo, spécialisée dans les solutions multi-médias, avec comme principaux clients : les 20 km de Paris la Fédération des Clubs de la Défense, la course Action Contre la Faim, etc.

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22 HORS-SÉRIE FORMATIONS I AVRIL2021

START-UP

I BELIEVE IN YOU/ INSEEC / ALICE HUOTLa plateforme référente de crowdfunding « I Believe in You » accompagne l’INSEEC dans son projet

pédagogique à destination des sportifs. Un projet test à l’échelle nationale qui mobilise les étudiants

de l’école et les professionnalise avant l’heure... Alice Huot, CEO France de « I Believe in You »,

explique comment s’est construit ce partenariat inédit et quels en sont les enjeux.

Alice Huot, pouvez-vous vous présenter personnellement ?Je suis Alice, 26 ans, passionnée de sports out-door !Et ça a commencé tôt ; dès mes 7 ans, j’étais sur un cheval et à 10 ans, j’ai démarré la com-pétition en athlétisme. Par la suite, j’ai pratiqué le concours complet d’équitation jusqu’à mes 18 ans. Une mauvaise chute de cheval, survenue dans le même temps que mon passage en études supérieures, m’a éloignée de la compétition.

Mon bac ES en poche, j’ai intégré l’Université de Nantes pour une Licence d’Histoire. J’ai effectué ma troisième année en Erasmus à Rome, ce qui m’a donné l’envie de continuer de vivre à l’étran-ger. Je suis donc partie en stage à Berlin dans une jeune entreprise qui organisait des courses à obstacles, Xletix GmbH. J’y ai découvert l’événe-mentiel et le marketing sportif qui furent alors une évidence pour moi.

De retour en France, j’ai goûté à mes premières expériences en travaillant en tant que free-lance en événementiel, en parallèle de mon master

International Sport Administration de la FSSP à Lille. J’ai effectué mon premier stage en tant que Village Manager du Longines Global Cham-pions Tour de Londres. J’ai rejoint I Believe In You à l’occasion de mon stage de fin d’études. J’ai vite gagné en responsabilités pour finalement prendre, il y a un an, le leadership de la plate-forme française. Je suis aujourd’hui CEO France de I Believe In You à Montpellier, où nous avons installé notre équipe française depuis juillet.

I Believe in You, en quelques mots ? En chiffres, cela donne quoi ?I Believe In You est la plateforme référente de crowdfunding dédiée aux projets sportifs. Fon-dée par et pour les sportifs, elle a déjà permis le financement de plus de 3 500 projets sportifs dont 1 000 dans l’Hexagone et 20 M€ collec-tés dont 3,5 M€ pour le sport français.

« Pendant un semestre, les étudiants, qui travaillent par groupe, doivent choisir un projet sportif qu’ils vont accompagner dans une campagne de crowdfunding sur notre plateforme ibelieveinyou.fr »

Vous accompagnez l'INSEEC dans son projet pédagogique d'accompagnement des sportifs. Comment s’est fait ce partenariat ?Lorsque j’ai rejoint I Believe in You, il m’a sem-blé tout de suite évident de nous rapprocher du monde étudiant. J’ai proposé la mise en place d’un projet tutoré avec l’INSEEC et Julian Dupraz, directeur des Programmes de l’INSEEC Sport, a tout de suite saisi l’intérêt d’un tel partenariat. Nous avons fait une première année test sur deux campus avant de lancer le projet à l’échelle na-tionale cette année.

Quel est le cahier des charges pour chacune des parties ?Pendant un semestre, les étudiants, qui travaillent par groupe, doivent choisir un projet sportif qu’ils vont accompagner dans une campagne de crowd-funding sur notre plateforme ibelieveinyou.fr. De la prospection des projets à la réalisation de la campagne, les étudiants sont responsables de la communication avec l’athlète ou le club choisi. Ils se placent en position de chef de projet. De notre côté, nous les accompagnons tout au long du projet pour leur faire part de notre expertise et les amener au mieux à la réussite. À la fin du semestre, les étudiants présentent et analysent leur projet lors d’un grand oral dont nous sommes membres du jury d’évaluation.

Sachant que ce sont les étudiants qui prennent en charge les projets d'accompagnement des sportifs, quelles difficultés avez-vous pu constater dans l'avancée des travaux ? À quelle(s) problématique(s) les étudiants sont-ils fréquemment confrontés ?Le point le plus délicat pour les étudiants est la gestion de l’athlète ou du club choisi. Ils doivent s’assurer qu’il/elle ait bien compris tout l’enjeu d’un tel projet et soit prêt(e) à s’investir dedans au même titre que les étudiants. Tout au long du

Alice HuotCEO France de I Believe in You

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projet, ils doivent s’assurer de garder une bonne relation avec la personne choisie. Beaucoup d’athlètes sont peu disponibles et/ou sont parfois volatiles dans leurs engagements. Or, si l’athlète ou le club se désengage du projet en cours de route, cela remet en cause la réussite du projet qui repose en grande partie sur la personnalité de la personne soutenue.

Êtes-vous surprise par les projets présentés et le professionnalisme de certains étudiants ?Surprise, non, dans le sens où je n’ai jamais sous-estimé les capacités des étudiants, surtout lorsqu’ils sont en Master. Ce qui est assez drôle, cependant, c’est qu’ils mettent toujours un peu de temps au début pour se lancer dans le projet, en restant très universitaires en se posant beau-coup de questions sur les critères de notation, par exemple. Puis, d’un coup, ils comprennent le caractère concret et professionnalisant du projet et c’est là que certains se dévoilent totalement. La plupart des groupes font, au final, un travail formidable avec un engagement très fort auprès de leur athlète. Globalement, quels sont les projets qui séduisent le plus les étudiants ?Deux types de projets sont plus présents que d'autres : soutenir des athlètes handisport et aider des projets humanitaires et sociaux. Ce sont sou-vent des histoires émotionnelles et inspirantes qui permettent de développer un storytelling fort et d’élargir le cercle de donateurs classique. Cela plaît aux étudiants.

En quoi c'est important, selon vous, que les étudiants s'impliquent le plus tôt possible dans des projets professionnels ?L’équilibre entre théorie et pratique est, pour moi, indispensable pendant les études. En France, notre système scolaire nous place encore trop souvent dans la passivité. Cela va à l’encontre de ce que le milieu professionnel attend de nous. Les projets liés au monde professionnel aident à faire cette transition.

Également, le fait de travailler sur des choses concrètes est extrêmement motivant. Au-delà de leur note, les étudiants se rendent compte qu’ils peuvent avoir un réel impact sur la vie d’autres personnes. C’est extrêmement valorisant pour eux.

Enfin, cela permet d’avoir des réalisations concrètes à présenter lors de leur future recherche d’emploi. Pouvoir dire à un recruteur, « cette an-née, j’ai permis à un athlète de récolter 10 000 € pour financer sa participation aux JO » est bien plus parlant qu’une mention sur un diplôme.

Quelles améliorations futures aimeriez-vous apporter au partenariat ?Nous avons plein d’idées en tête ! Nous vou-lions notamment instaurer, dès cette année, une grande soirée de clôture regroupant tous les étu-diants des 4 campus ayant pris part à ce projet tutoré, ainsi que tous les athlètes ayant été soute-nus par ces derniers. Il y aurait eu une remise des

prix pour récompenser les meilleurs projets selon différents critères... Malheureusement, avec la conjoncture actuelle, nous avons pour l’instant dû renoncer à un tel événement, mais nous sommes en train de voir ce que nous pouvons tout de même maintenir à distance.

Nous voulons également pousser les étudiants à poursuivre l’accompagnement de leurs athlètes au-delà du simple projet de crowdfunding. Cela pourrait être un axe de développement sur les deux années entières du Master.

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ANTOINE GOURLAY :« TOUTE FORMATION DIPLOMANTE PEUT PERMETTRE DE TRAVAILLER DANS L'ESPORT » Faut-il que les étudiants manient des manettes de consoles de jeux vidéo avec autant d’aisance que

leurs stylos pour espérer travailler dans l’esport ? Antoine Gourlay, expert dans le domaine de l’esport

en France donne quelques tuyaux.

Pouvez-vous vous présenter ?Je m’appelle Antoine Gourlay et travaille en ce moment en tant que VP Business Development pour WSC Group. WSC Group est une société présente sur 3 pôles d’activité différents : l’édition de médias, avec notamment Breakflip, site dans le duo de tête en France sur le jeu vidéo et l’esport (30M de pages vues par mois), le talent manage-ment avec de très nombreux influenceurs et influen-ceuses parmi les plus connus en France représen-tés commercialement (Kameto, Prime, Le Bouseuh, Jeel, Maghla, Solary, Karmine Corp, etc.) et enfin la création de campagnes marketing affinitaires avec une activité de studio de Brand Content.

Comment se porte le secteur de l’esport depuis la crise ?La crise a, comme pour de nombreux secteurs, fait malheureusement quelques dégâts, notam-ment pour les sujets liés à l’évènementiel. En re-vanche, le marché du jeu vidéo et de l’esport a connu une forte croissance liée au premier confi-nement. En effet, les gens se sont retrouvés chez eux à plus consommer de jeu vidéo, de contenus vidéos sur différents supports (Twitch, YouTube etc…) donc les audiences et les différents chiffres ont été revus à la hausse sur 2020. Par ailleurs, certains budgets de communication qui devaient être alloués à d’autres secteurs comme le sport ont pu être captés par les acteurs du jeu vidéo et

de l’esport. Donc d’une manière générale, l’es-port étant un secteur très digitalisé, nous avons plutôt bien traversé cette crise pour le moment.

Comment êtes-vous rentré dans l’esport ?Après quelques expériences dans le sport, j’ai bifurqué dans l’esport en intégrant Millenium, ayant peut-être été l’une des premières personnes en France à faire la jonction sport vers esport. J’ai travaillé chez Millenium en tant que respon-sable Sponsoring et j’ai continué cette mission après le rachat de Millenium par Webedia. Cela m’a également permis de travailler sur des sujets très passionnants comme le lancement du PSG Esports. J’ai ensuite créé mon agence de commu-nication dans l’esport, Jungle Natives, en parte-nariat avec le groupe côté Reworld Media, tra-vaillant sur quelques projets d’envergure comme le rapprochement entre le Stade de France et Vitality. J’ai quitté Jungle Natives il y a quelques mois pour rejoindre WSC Group.

Que conseilleriez-vous à un étudiant qui souhaite travailler dans l’esport ?Déjà comme pour n’importe quel secteur de l’entertainment suscitant des passions (sport, musique, etc.) le plus important est d’être ultra motivé et de vouloir apprendre le plus possible. On ne demandera jamais à un étudiant tout juste diplômé de tout savoir mais en revanche, on at-tendra de lui qu’il fasse preuve d’implication.Il n’y a pas de schéma préétabli, tout dépend du métier vers lequel on souhaite s’orienter. L’esport est vaste. Il existe une multitude de métiers, sans parler des métiers qui occupent le devant de la scène (joueurs pro, coachs, analystes, streamers, journa-listes, etc.). Cela peut aller de la production audio-visuelle (monteur, cameramen, réalisateur, etc.) au marketing, en passant par les partenariats ou la vente. Il est également possible de travailler dans l’esport sur certaines « fonctions supports » dans des sociétés déjà bien structurées (RH, finance, etc.). Il faut ainsi choisir dans un premier temps un cursus

adapté. Réaliser un bon cursus avec un diplôme de bon niveau dans le secteur (marketing, événemen-tiel, digital, etc.). L’étudiant pourra ensuite postuler dans une société travaillant dans l’esport.

Quelles sont les spécificités du secteur (métiers, compétences, etc.)Le plus important, à mon sens, pour travailler dans l’esport est de connaître ce secteur, de s’intéres-ser à son écosystème. Il faut rester à la pointe des tendances, savoir ce qu’il se passe sur Twitch, qui sont les acteurs de ce secteur, etc. L’esport est un marché très digitalisé, très dynamique, en perpé-tuelle évolution. Pour les métiers du marketing / business (que je connais mieux !) il faut avoir des affinités avec l’influence, le sponsoring, mais aus-si savoir comment un live stream fonctionne, etc.

Quelle formation est nécessaire pour l’accès aux métiers de l’esport ?Comme je le disais précédemment, toute for-mation diplômante dans un secteur préparant à des métiers que l’on retrouve dans l’esport peut permettre de travailler dans cet univers. Que ce soit une bonne école de commerce, d’ingénieur, d’audiovisuel, de finance, de communication / marketing, etc. Il existe même maintenant des écoles proposant des cursus et diplômes spé-cialisés dans le jeu vidéo. À titre personnel, plutôt que de faire des écoles spécialisées dans l’esport, je suis assez partisan de s’attacher à faire la meilleure formation possible, d’obtenir le meilleur diplôme possible et cela vous permettra sûrement de travailler dans le secteur qui vous plaît, dont l’Esport. Mais il n’y a pas d’obligation à commencer une carrière par l’Esport. Avec un plan de carrière bien pensé, il peut être aussi ma-lin de commencer par de plus grosses entreprises (CAC40 ou autre) pour acquérir des best prac-tice qui pourraient être très recherchées par des sociétés de l’esport sur des postes plus senior.

Propos recueillis par Ivan Carrieu et Roxane Lecacher

PRATIQUE ESPORT

HORS-SÉRIE FORMATIONS I AVRIL2021

Antoine GourlayVP Business Development pour WSC Group

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25AVRIL2021 I HORS-SÉRIE FORMATIONS

VERS LE MARCHÉ DE L’EMPLOI... Le stage de fin d’études est parfois synonyme d’embauche pour les étudiants les plus chanceux. Pour

les autres, tout reste à faire. Deux experts du recrutement nous éclairent sur le marché de l’emploi dans

le secteur du Sport Business.

Pouvez-vous vous présenter ?Aurélien Flacassier, Fondateur de Compétences Phenix, Intervenant à l’école Amos : J’ai évolué pendant quinze ans dans l’univers du Sport Bu-siness dans des grandes agences de communica-tion en me spécialisant sur les métiers du digital et du Brand Content. En 2017, Compétences Phenix naît d’une histoire entre deux amis qui décident de s’associer tout simplement pour for-mer un cabinet multispécialiste. Nous avons la même passion : l’humain et la mise en relation. Aujourd’hui, le cabinet est présent dans trois villes : Paris, Nantes et Lyon. Nous avons trois expertises claires : métiers supports (RH, compta, finance), métiers du digital et top management.Laure Venot, Consultante RH : Je m’appelle Laure Venot. Après 10 ans en RH dont 7 belles années chez Red Bull, j’ai récemment rejoint Aurélien Flacassier et le cabinet Compétences Phenix afin d’unir nos réseaux et élargir l’offre du cabinet vers les métiers support. Compétences Phenix est un cabinet à taille humaine avec une approche différente, simple et bienveillante.

Selon vous, la crise sanitaire actuelle affecte-t-elle le marché de l’emploi dans le Sport Business ? Cela reste-il un secteur porteur ?Laure : Évidemment sur la partie évènementielle pure, mais d’autres métiers prennent de l’essor notamment autour du contenu/du digital. Cela reste un secteur attractif et plutôt dynamique.Aurélien : Je confirme les dires de Laure. Le Sport Business est un secteur porteur car il y a toujours des opportunités dans le Sport Business. Nous al-

lons accueillir en France de grands événements : la Coupe du Monde de Rugby à XV en 2023, les Jeux Olympiques de Paris 2024, etc. Ce sont des locomotives pour l’industrie. Je suis persuadé que le sport va ressortir grandi de cette crise. Enfin, les dirigeants ont compris qu’il fallait s’ap-puyer de manière plus importante sur des vrais talents/experts métiers.

Est-il nécessaire, selon vous, d’étudier dans une école spécialisée dans le Sport Business pour trouver un emploi dans ce domaine ?Laure : Ce n’est pas indispensable. Toutefois, cela peut être un plus, et il est parfois plus facile de trouver un stage ou un premier emploi car les écoles peuvent avoir des partenariats avec des entreprises du secteur. Ce sont souvent les pre-mières expériences et donc les stages qui « ca-taloguent » un CV et donc restent assez cruciaux pour orienter sa carrière vers le Sport Business.

Quelles évolutions observez-vous depuis la crise de la Covid-19 ? Aurélien : La crise Covid a mis en « pause » le secteur pendant quelque temps. Mais le marché repart de plus belle et le cabinet est très actif ces dernières semaines. De plus, l'esport est égale-ment en plein essor avec plusieurs recrutements de nouveaux talents.D’un point de vue plus macro, on observe trois grandes tendances.1. L’accélération de la transformation digitale des

institutions sportives. Le monde du sport va recruter des « faiseurs », des gens qui savent

faire sur trois grands types métiers : le SI, la data et le Brand Content.

2. La transformation de la notion du territoire. Les grandes villes / territoires de province vont prendre une nouvelle dimension. On le voit déjà d’ailleurs avec des villes comme Lyon, qui créent un véritable bassin autour du sport et de l’esport avec des écoles, des forums, des clubs et des marques qui s’y installent. Ces villes vont devenir de véritables bassins de recrutement. Le télétravail va rendre cela possible.

3. Le free-lance. Avec cette crise, le constat est le même : la quête de sens et la liberté deviennent nos nouveaux leitmotive. Dans le monde d’après, le free-lance aura une place notoire. Cet·te entre-preneur·e combatif·ve et résilient·e sera aimé·e et chéri·e de toutes les organisations. Mais at-tention, pas à n’importe quel prix. La France a un temps d’avance sur cette croissance expo-nentielle, mais un sacré train de retard sur les mesures de protection de ces travailleurs.

Que conseillez-vous aux étudiants en recherche d’emploi dans le domaine ?Laure : Tout d’abord, il faut travailler son réseau, construire son village. Il ne faut pas attendre d’être en recherche pour contacter et rencontrer des acteurs du secteur. De plus, il faut avoir un CV prêt et un profil LinkedIn impeccable, soigner l’orthographe dans les échanges. Je donnerai aussi un autre conseil : postuler un emploi étu-diant comme ceux que proposent Red Bull par exemple, c’est la meilleure façon de mettre un pied dans l’entreprise et de pouvoir y rester.

Quelles fonctions sont les plus demandées par les étudiants ? par les entreprises ?Laure : Les métiers du marketing et du digital qui sont dans l’air du temps (influence, contenus, médias etc.)Aurélien : La création de contenu et les néces-saires échanges avec les fans sont devenus clés à tout moment, notamment quand les compéti-tions sportives sont à l’arrêt. Les postes de rédac-teur web, JRI, CM, photographes, créatifs vont avoir le vent en poupe.

Propos recueillis par Ivan Carrieu et Roxane Lecacher

PRATIQUE CHASSEUR DE TÊTE

Aurélien FlacassierFondateur de Compétences Phenix

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Laure VenotConsultante RH chez Compétences Phenix

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JEAN-BAPTISTE CAYEUX :« CHEZ BOOST & PARTNERS, NOUS AIDONS LES INDIVIDUS ET LES ORGANISATIONS À TIRER LE MEILLEUR DE LEUR POTENTIEL EN PASSANT D’UNE LOGIQUE DE RESSOURCES À UNE LOGIQUE DE RICHESSES HUMAINES »Jean-Baptiste Cayeux est le PDG de Boost & Partners, qui s’est donné pour mission de bouleverser

l’univers des RH. En sa qualité d’expert, le fondateur livre quelques recettes efficaces pour se

démarquer du lot, notamment au moment de la rédaction de son CV et de sa lettre de motivation.

Pouvez-vous vous présenter personnellement et nous dire ce qu’est BOOST & Partners ?Je m’appelle Jean-Baptiste, j’ai 35 ans et j’ai fon-dé BOOST & Partners il y a maintenant 1 an. Cela fait près de 15 ans que j’évolue dans le Sport Business. J’ai commencé à la Fédération Française de Football, puis je suis passé en agence chez Lagardère Sports et ensuite, on m’a confié la direction Marketing France chez Asics. Toutes ces expériences m’ont amené à l’entrepre-neuriat avec BOOST.

Je suis parti d’un constat simple : de nombreuses organisations ne parviennent pas à tirer le meil-leur de leurs ressources humaines. Alors que les RH sont souvent leur premier centre de coût ! À partir de là, est née progressivement l’envie de dépoussiérer ce monde des RH. Et c’est ce que

nous faisons aujourd’hui chez BOOST : nous aidons les individus et les organisations à tirer le meilleur de leur potentiel en passant d'une lo-gique de Ressources à une logique de Richesses Humaines. Pour cela, nous intervenons sur 4 di-mensions RH :• Le Recrutement : on aide les organisations à

trouver leurs futur(e)s collaborateur(trice)s• Le Coaching : on permet aux collabora-

teur(trice)s en place de changer de dimension et d’arriver au top de leur potentiel

• Le Conseil en stratégie et organisation : on dessine la meilleure organisation possible, en fonction des ressources humaines existantes

• L’Outplacement : il arrive que des entreprises doivent se séparer de certain(e)s collabo-rateur(trice)s, dans ce cas on intervient pour aider ces collaborateur(trice)s à trouver leur nouvel horizon professionnel.

Quelles sont les différentes modalités d’embauche pour un étudiant (chasseur de tête, candidature libre, etc.) ? Il faut oublier le rêve de se faire chasser, ce qui existe plutôt pour des profils seniors. Chercher un travail/un stage nécessite une véritable stratégie de recherche, c’est déjà un travail à part entière !La voie classique, c’est de définir un périmètre de recherche selon les critères qui sont importants (un métier, un secteur, une typologie d’organisa-tion, une localisation géographique, l’acquisition de certaines compétences, etc.), puis de candi-dater aux offres qui correspondent à ces critères. Cependant, il ne faut pas oublier que le marché est assez souterrain : on estime que 70% des offres d’emploi ne sont pas diffusées publique-ment, c’est énorme !

Quand on sait cela, on comprend l’intérêt des candidatures spontanées. Nous recommandons toujours aux étudiants de prendre en compte la saisonnalité (comme l’organisation d’un événe-ment majeur du calendrier sportif pour un ayant droit) et l’actualité (comme l’annonce d’un nou-veau client pour une agence) des organisations dans lesquelles ils voudraient candidater. La can-didature spontanée idéale est celle qui arrive au bon moment, quand le recruteur est précisément en train de réfléchir à la fiche de poste.

Nous insistons également sur l’importance du networking et de LinkedIn, qui sont des outils for-midables lorsqu’on est en période de recherche. Pour cela, il ne faut pas attendre d’être en poste pour activer son réseau. Ce sont les relations construites lors des précédents stages et emplois qui ont le plus de chance de créer des oppor-tunités.

Le pire reste de ne rien faire. En recherche de stage/d’emploi, on entame un marathon et il faut y être préparé.

Avez-vous quelques conseils pour écrire une candidature libre ?Nous commençons toujours par 2 conseils : • La personnalisation car, pour un recruteur, re-

cevoir une candidature complètement imper-sonnelle ne laissera aucune trace ;

• et la différenciation : commencer une candida-ture par « passionné(e) de sport depuis toujours » ne créera aucune différence par rapport aux centaines d’autres candidatures que le recruteur va recevoir. Il faut toujours se poser la question « Comment puis-je me démarquer ? ».

PAROLE D'EXPERT

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Jean-Baptiste CayeuxPDG de Boost & Partners

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PRATIQUE

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À l’inverse, une candidature dans laquelle l’étu-diant(e) partagera des points de vue sur l’activité du recruteur aura beaucoup plus de chance de retenir son attention. Il peut s’agir d’une idée, d’un mini-rapport d’étonnement, d’une conviction personnelle forte sur une orientation à prendre, etc. L’objectif est de donner envie au recruteur d’avoir une discussion avec vous, pour en savoir plus.

Enfin, parler de soi dans son CV est très impor-tant pour séduire le recruteur. Les centres d’intérêt peuvent paraître inutiles mais ce n’est pas le cas. Il est important de les lier à votre parcours profes-sionnel, et ne pas simplement écrire « voyage ». Le plus important est de réfléchir à la cohérence et à la trace que l’on souhaite laisser.

« Il est nécessaire d’adapter la forme du CV selon les postes qu'on postule. Une forme décalée d’un CV est pertinente si elle permet à la personnalité et aux compétences du candidat de mieux se révéler »

Que conseillez-vous aux étudiants pour trouver un emploi dans le sport business ?La première chose est d’avoir une vision claire de l’organisation du sport business : comment est-il structuré, qui en sont les acteurs, quelles sont leurs relations et quels sont leurs enjeux du moment ? Cela permet de cibler ce que l’on souhaite vrai-ment faire et de mieux comprendre les fiches de poste que l’on consulte.

La deuxième, c’est d’être conscient de ce que l’on peut apporter à une organisation : des com-pétences, des convictions, etc. Travailler dans le sport, cela veut à la fois tout et rien dire. Il faut être capable d’être beaucoup plus spécifique sur le type de poste ou d’organisation que l’on recherche.

Enfin, on attend de ces profils d’être curieux et attentifs aux passions des autres. La personnalité des candidats compte encore plus dans cette in-dustrie « passion ». Il faut donc être ouvert et ne pas parler uniquement d’un seul sujet, d’un seul sport. La lecture régulière des différents médias spécialisés du sport business est d’ailleurs une excellente source.

Que doivent-ils mettre en avant sur leur CV ? Doit-on passer par une forme « décalée » ?Certaines personnes disent que le CV est « Old School », mais il reste une base importante ! Il y a des chances pour que votre pitch d’intro en entretien soit fondé sur votre CV, rien que pour ça, ça vaut le coup d’y consacrer du temps et de l’énergie.

Il est nécessaire d’adapter la forme du CV se-lon les postes qu'on postule. Une forme décalée d’un CV est pertinente si elle permet à la per-sonnalité et aux compétences du candidat de mieux se révéler. C’est par exemple le cas si le poste recherché requiert une grande créativité (graphisme, Community Management…). Il n’y a pas de barrière à l’imagination, tout format de CV est possible mais attention à bien l’adapter au domaine et au métier.

Nous recommandons, par ailleurs, d’inclure une phrase d’accroche en haut du CV. Cela a 2 mé-rites : forcer le candidat à résumer sa situation et sa recherche en quelques lignes et permettre au recruteur de comprendre en quelques lignes à qui il ou elle a affaire.

Les étudiants se demandent aussi parfois s’il est nécessaire de poster son CV sur LinkedIn. C’est toujours utile (cf. notre point précédent sur le networking) et c’est encore mieux si cela se fait dans le cadre d’une utilisation régulière de ce réseau.

Et pour la lettre de motivation ?Elle est indispensable et ne doit pas « raconter » son CV. Sinon elle fait doublon. Une lettre de motivation, c’est 90% de spécifique et 10% de générique, à l’inverse du CV. C’est là que les candidats doivent partager leurs convictions, comme nous l’évoquions plus haut. Il faut susciter l’intérêt chez le lecteur, ne pas se contenter d’être trop descriptif.

On peut même aller jusqu’à se projeter dans le quotidien du poste, imaginer quelles seraient nos priorités dès la prise de poste, etc. Tous les moyens sont bons pour montrer au recruteur que l’on est pragmatique, opérationnel(le) dès le dé-

but et que l’on a pris le temps de se renseigner sur son organisation et son actualité.

Est-ce que le profil LinkedIn est important et faut-il l’alimenter ?Il y a un an, je n’utilisais presque pas LinkedIn. Aujourd’hui, je me rends compte de toutes les choses que l’on peut faire sur ce réseau social. LinkedIn est une adaptation du CV, mais elle est très importante puisqu’elle est visible par tous. De plus, il faut bien comprendre l’outil pour savoir l’utiliser. Il faut jouer le jeu de LinkedIn, à savoir donner du contenu, pour que LinkedIn joue, à son tour, le jeu et pousse notre profil en avant. L’alimenter régulièrement est donc un plus.

Avez-vous des conseils pour l’entretien d’embauche ?Beaucoup de choses à dire ! Mais si je ne devais en retenir qu’une, c’est qu'il est très important de préparer des questions que l’on a envie de po-ser, au-delà de celles auxquelles on va devoir répondre. L’entretien s’apparente à un processus de vente, c’est pour cela que j’estime que ne pas avoir de questions à poser est presque éli-minatoire.

Pour les entretiens à distance, de plus en plus fréquents, il faut en faire un atout. Tout en res-pectant les codes vestimentaires qui restent indis-pensables, montrer ses goûts et ses passions sur son fond ou la décoration peut être appréciable pour le recruteur et un moyen pour le candidat de laisser une trace.

L’écoute est également un axe primordial lors d’un entretien. Se renseigner sur la personne que l’on va rencontrer avant l’entretien est indispen-sable (Google, LinkedIn, interviews, etc.), pour pouvoir y faire référence dans la discussion et essayer de créer une relation de proximité.

Propos recueillis par Ivan Carrieu et Roxane Lecacher

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LES SALAIRES DU SPORT

En poste dans les secteurs du sport et du recrutement depuis 7 ans, Margaux Bouchereau a pu constater qu’il existait peu d’informations sur les salaires pra-

tiqués par les sociétés sportives en France. C’est

donc dans un souci de transparence qu’elle s’est livrée à un sondage Typeform pendant 1 mois en sollicitant tout candidat et toute candidate en poste en CDD et CDI dans ce secteur (salarié(e)s hors sportives et sportifs amateurs/profession-

nels. CDD de 6 mois et +, Ndlr.). 427 acteurs du sport ont accepté de répondre aux 8 questions que comportaient cette enquête. Ces chiffres, qui donnent une idée relative du marché, ont été dé-livrés en mars 2021.

PRATIQUE

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30 HORS-SÉRIE FORMATIONS I AVRIL2021

PRATIQUE TÉMOIGNAGE

MARA WAGNER : « LUNEX ME DONNAIT LA POSSIBILITÉ D’ÉTUDIER ET DE CONTINUER MON SPORT EN QUALITÉ D’ATHLÈTE ÉLITE »Basée au cœur de l’Europe, LUNEX University est une école supérieure privée qui a fait le choix de se

spécialiser dans les domaines du sport, de la santé, de la prévention et de la thérapie. Elle combine

de manière optimale théorie et pratique au sein d’un environnement définitivement tourné vers la

modernité. Elle vise ainsi à former de futurs professionnels et dirigeants qualifiés, autonomes, dotés

d’un sens critique et capables de s’adapter au marché mondial. Mara Wagner a choisi d’y faire ses

études. Elle nous en parle avec la spontanéité et l’honnêteté propres aux étudiants.

Pouvez-vous vous présenter personnellement ?Je m’appelle Mara Wagner. J’ai 23 ans. Je viens du Luxembourg et j’ai un Bachelor en manage-ment international du sport. Actuellement, je suis patineuse artistique et joueuse de hockey sur glace. Je travaille à temps partiel à LUNEX University et en qualité d’entraîneur de patinage artistique.

Mes principaux centres d’intérêt sont les sports d’hiver, les événements sportifs et les activités physiques. Je suis également passionnée par le bénévolat. J’ai aidé et travaillé comme bénévole lors de nombreux grands événements sportifs. À l’instar de championnats mondiaux et nationaux ou encore des Jeux Olympiques de la Jeunesse.

Pendant mon temps libre, j’essaie de m’enrichir. D’apprendre sans cesse. Et je continue d’obtenir différents diplômes et certifications dans le do-maine sportif. En octobre, je vais poursuivre le programme de Master en management du sport à LUNEX, actuellement en cours d’accréditation, précisément « Management du sport et Stratégie Digitale ». Que faites-vous aujourd’hui précisément ? J’ai actuellement un emploi à mi-temps à l’Univer-sité de LUNEX. Je suis coordinatrice de projets sportifs au sein d’une équipe de passionnés. Trois de mes professeurs du programme de Bachelor en font notamment partie. Nous effectuons des recherches et travaillons sur différents projets sportifs nationaux et internationaux.

En outre, et comme expliqué brièvement, je suis entraîneur de patinage artistique. Enfin, je conti-nue à m’entraîner en tant que patineuse artistique et joueuse de hockey sur glace.

Pourquoi avoir choisi le Bachelor en Sport Management chez LUNEX ? En tant qu’entraîneur et promoteur de spectacles, la planification et l’organisation étaient des do-maines dans lesquels je me sentais à l’aise et que j’aimais bien faire.

Par ailleurs, le domaine de l’événementiel sportif et celui, plus large, des structures sportives m’inté-resse beaucoup... Quand j’ai entendu parler de LUNEX à la Foire de l’Étudiant, j’ai immédiate-ment ressenti un intérêt fort pour les programmes qui y étaient présentés. Très heureuse de constater

qu’une université du sport au Luxembourg offrait un diplôme permettant d’acquérir des aptitudes et des compétences dans ces domaines.

« LUNEX m’a offert un « scholarship » sportif et le statut d’athlète, ce qui m’a permis de m’entraîner et de continuer à concourir tout en bénéficiant d’un soutien financier et éducatif de la part de l’Université »

Pourquoi LUNEX plutôt qu’un autre établissement, d’ailleurs ? Après mon diplôme de fin d’études secondaires, je voulais rester au Luxembourg tout en continuant à étudier dans les secteurs qui me passionnent. LUNEX venait tout juste d’ouvrir. Je me suis ren-seignée sur l’établissement et j’ai découvert avec surprise qu’il s’agissait d’une université du sport.

Mara WagnerPatineuse artistique et joueuse de hockey sur glace

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Le sport étant mon élément, tout comme l’organi-sation et la planification, son programme de ma-nagement international me semblait parfaitement adapté à mon profil. J’étais une athlète d’élite à l’époque. LUNEX m’a offert un « scholarship (*) » sportif et le sta-tut d’athlète, ce qui m’a permis de m’entraîner et de continuer à concourir tout en bénéficiant d’un soutien financier et éducatif de la part de l’Université.

Les cours étaient agencés intelligemment pour permettre aux athlètes de poursuivre leur pro-gramme d’entraînement de haut niveau.

Autant d’arguments qui m’ont incitée à choisir LUNEX, qui me donnait la possibilité d'étudier et de continuer mon sport en qualité d’athlète élite.

En qualité d’étudiante, quelles étaient ou quelles sont vos attentes quand vous vous inscrivez à un Bachelor ? Avant de démarrer mes cours, je n’avais pas vrai-ment réfléchi à mes attentes en tant qu’étudiante... et s’il y a une chose que je ne fais jamais, c’est de lire toutes les informations à l’avance. Je ne connaissais donc pas les détails des modules qui allaient nous être enseignés.

Lorsque j’ai commencé le programme et que j’ai découvert les compétences et les connaissances que l’université allait nous enseigner, j’ai été très satisfaite. Il s’agissait exactement des sujets sur lesquels je voulais en apprendre davantage, comme « le leadership », « la gestion du temps », « l’organisation d’événements », « les structures sportives », etc. S’y ajoutaient des thématiques qui méritaient d’être creusées. Notamment parce que je n’étais pas véritablement au point. En marketing, en sponsoring ou encore en gestion financière.

Qu’est-ce que vous avez apprécié dans ce Bachelor en management international du sport ? La structure du programme. Elle était passion-nante et très pratique pour une étudiante comme moi qui doit cumuler études et entraînement au plus haut niveau. Chaque module était enseigné sur le campus pendant 1 à 2 semaines entières, suivi d’une pause d’étude et d’un examen final du module à la fin du mois. Cela donne à l’étu-diant la possibilité de se concentrer sur un seul sujet à la fois. De ne pas se disperser. En outre, la plupart des examens étaient des rapports d’ex-périence, très pratiques. Nous rendions compte de nos expériences professionnelles. La plupart des étudiants travaillent ensemble avec des orga-

nisations sportives nationales autour d’un projet. C’est enrichissant.

À l’inverse, qu’est-ce qui vous a déplu ? LUNEX est une toute nouvelle université, encore en phase de développement. Elle possède dès lors un très petit campus. Quand j’ai entamé mon année d’étude, nous étions les premiers à nous lancer... Première classe. Autant dire que l’univer-sité a dû se régler. Tester des schémas. La struc-ture des modules s’est améliorée au fil du temps. Certains réglages ont pris plus de temps que pré-vu. Il a fallu s’habituer. Mais nous, les étudiants, avons participé activement à ces améliorations en remplissant, par exemple, systématiquement un feedback à la fin de chaque module pour délivrer nos impressions. Cela a beaucoup aidé les professeurs et l’université à mieux s’adapter et à apporter des changements favorables aux étudiants.

C’est une très jeune université, prête à grandir. Elle a un potentiel énorme. Et son développement ira sans cesse vers plus de professionnalisme. Les classes sont restreintes. Et c’est un avantage certain. Les étudiants sont connectés entre eux et les rapports avec les professeurs sont privilégiés. Nous n’avons pas le sentiment d’être dans une classe universitaire classique.

Quels conseils pourriez-vous donner à un étudiant en recherche d’un Bachelor ? Quels sont les principaux critères à prendre en compte ?Je suggère à toute personne qui cherche le bon programme de Bachelor de commencer par dé-terminer quelles sont ses principales aptitudes et compétences. De relever les domaines où elle excelle. Et de choisir une voie qui la passionne.

Pour ce faire, ils peuvent demander à des amis ou à des membres de leur famille de les rensei-

gner sur leurs points forts. Ce n’est pas toujours évident de s’auto-évaluer !

Ensuite, il est important de faire des recherches sur l’établissement et le Bachelor ; d’assister aux journées portes ouvertes des universités pour se faire une idée la plus précise possible. Entrer en contact avec l’université est aussi à privilégier. Ne serait-ce que pour ressentir le plus tôt possible un sentiment d’appartenance avec celle-ci.

À quel métier vous destinez-vous ? J’aimerais vraiment travailler pour une grande organisation sportive comme les fédérations in-ternationales ou les comités olympiques.

Via le programme de Bachelor, nous avons déjà été mis en contact avec plusieurs fédérations in-ternationales et commencé à nous constituer un réseau. S’ajoutent de nombreux professeurs et conférenciers internationaux...

La crise sanitaire vous a-t-elle compliqué la tâche ?En raison de la Covid, mes habitudes de vie ont clairement changé, mais cela n'a pas été un obs-tacle pour moi. Cela m'a simplement montré que, parfois, pour arriver à quelque chose, il faut faire les choses différemment et s’adapter. Je suis deve-nue plus souple et j’ai beaucoup appris sur moi.

J’essaie de voir les choses de façon positive. Et comme ce virus continue de nous accompagner, nous devons essayer de nous y habituer et de continuer d’avancer. Il fait maintenant partie de notre vie quotidienne.

* la scholarship est réservée uniquement aux étu-diants athlètes luxembourgeois pour le moment.

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La Grande École deManagement

du Sport

www.inseec-sport.com

Formations BAC+1 à BAC+5

PARIS LYON BORDEAUX CHAMBÉRY GENÈVE MONACO