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19 DOSSIER 2 septembre 2016 Très largement utilisés par les éleveurs en production porcine, la gestion technique des troupeaux de truies et la gestion technico- économique sont des outils redoutablement efficaces qui permettent de mesurer la plupart des critères de performances de l'élevage. Chaque producteur peut se situer, connaître l'évolution de la productivité de son élevage et ainsi ajuster la conduite de son atelier pour en améliorer les performances techniques. A Ce jeu, les bretons sont plutôt bons élèves, ils sont les mieux placés et ils sont aussi ceux qui participent le plus à ce suivi. De là à penser que ces outils GTE et GTTT sont un bon moyen de sortir de meilleurs résultats, il n'y a aucun doute. Mais les moyennes cachent aussi de grandes disparités de performances et de grands écarts entre élevages. Ce suivi technique et technico économique est bien un outil de pilotage de l’élevage de porc et il n'a pas la prétention de résoudre tous les problèmes. Les qualités d'éleveur sont déterminantes dans la performance de l'atelier porc. Mais deux autres paramètres influent très directement sur la performance économique, le prix du porc resté au plus bas en 2015 et le prix de l'aliment en baisse, mais qui a augmenté de 60% depuis 2007. Ainsi, en 2015, la marge sur coût alimentaire a diminué de 83 euros par truie. Autant d'éléments détaillés dans ce dossier. GTE - GTTT des outils de pilotage de l'atelier porc

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19DOSSIER 2 septembre 2016

2 septembre 2016

Très largement utilisés par les éleveurs en production porcine, la gestion technique des troupeaux de truies et la gestion technico-économique sont des outils redoutablement efficaces qui permettent de mesurer la plupart des critères de performances de l'élevage. Chaque producteur peut se situer, connaître l'évolution de la productivité de son élevage et ainsi ajuster la conduite de son atelier pour en améliorer les performances techniques. A Ce jeu, les bretons sont plutôt bons élèves, ils sont les mieux placés et ils sont aussi ceux qui participent le plus à ce suivi. De là à penser que ces outils GTE et GTTT sont un bon moyen de sortir de meilleurs résultats, il n'y a aucun doute. Mais les moyennes cachent aussi de grandes disparités de performances et de grands écarts entre élevages. Ce suivi technique et technico économique est bien un outil de pilotage de l’élevage de porc et il n'a pas la prétention de résoudre tous les problèmes. Les qualités d'éleveur sont déterminantes dans la performance de l'atelier porc. Mais deux autres paramètres influent très directement sur la performance économique, le prix du porc resté au plus bas en 2015 et le prix de l'aliment en baisse, mais qui a augmenté de 60% depuis 2007. Ainsi, en 2015, la marge sur coût alimentaire a diminué de 83 euros par truie. Autant d'éléments détaillés dans ce dossier.

GTE - GTTT des outils de pilotage de l'atelier porc

20 DOSSIER 2 septembre 2016

2 septembre 2016

→ Quels intérêts les éleveurs porcins et la fi lière trouvent-ils à la GTE et GTTT ?

Brigitte Badouard. La Gestion Technique des Troupeaux de Truies (GTTT) et la Gestion Technico-Economique (GTE), deux outils com-plémentaires, rassemblent aujourd'hui les données de 44 % des éleveurs français et 70 % des éleveurs bretons. Ils fournissent les indicateurs essentiels sur le fonctionnement de l’atelier et un large choix de références pour se rapprocher au mieux de la situation chaque l’éleveur : la situation géographique - le coût de l'aliment dans le Massif Central n'est pas le même qu'à Pouldreuzic – la taille de l’atelier, de 50 à plus de 500 truies. Ou encore le même mode d'approvisionnement en aliment ; achète-t-il son aliment ? Le fabrique-t-il ? Accède-t-il à des coproduits industriels ? Alors voilà, l’objectif c'est se comparer, pointer ses points faibles, ses points forts, pour identifi er des axes de progrès dans le contexte de l’élevage. Nous avons aussi des références sur des productions diversifi ées, comme le Label Rouge et la production biologique, en collaboration avec l'Itab (Institut technique de l’agriculture biologique). Le dispositif implique de nombreux partenaires, le premier, le plus naturel, c'est le technicien de groupement qui le plus souvent ana-lyse les résultats avec l’éleveur. Cela permet aussi au groupement de connaitre précisément la situation de l'élevage. Là encore, en situation diffi cile, ces outils donnent les moyens de comprendre l’origine et faire la part entre la capacité technique de l’outil qui per-met ou non de croire en l'avenir de l'élevage.Dans cette production, la relation est forte entre performances techniques et résultat économique. Elles expliquent de 50 à 60 % des écarts de marges entre producteurs. C'est pourquoi ces outils de suivi se sont mis en place dès les années 70, et on peut pen-

ser qu’ils ont contribué à l’amélioration des performances jusqu’à aujourd’hui. C’est d’ailleurs cette effi cacité pour le conseil qui a fait leur succès auprès des éleveurs.

→ Le suivi GTE est-il le seul moyen de jauger la performance économique des exploitations porcines ?

B.B. Il contribue largement à optimiser la performance économique, mais ne couvre pas tout le champ de l’exploitation ; la GTE se rap-porte à l'atelier porcin et non à l'exploitation dans son ensemble. Par ailleurs, dans un certain nombre de cas, et notamment en Bretagne, l’analyse s’arrête à une marge qui intègre le produit et les principales charges opérationnelles, (aliment, renouvellement et dépenses de santé), soit 70 % du coût de production total, dont 65 % imputables à l’aliment. Ce poste clé mérite toute l’attention des éleveurs : depuis 2007, le prix moyen de l’aliment a progressé de 100 euros/tonne soit + 60 % sur ce poste majeur. Il reste cependant, pour être complet, à prendre en compte les amortissements, les frais fi nanciers et la main d’œuvre.

→ En quoi la GTE a-t-elle évolué et comment va-t-elle continuer à le faire ?

B.B. Ces outils ont évolué pour prendre en compte les évolutions techniques des ateliers. De nouvelles fonctionnalités sont mises en place pour répondre aux attentes des producteurs : l’augmentation du prix des matières premières en 2007 a amené certains éleveurs

à s’intéresser à la fabrication de l'aliment à la ferme (FAF), ou à rechercher un moyen de valoriser les céréales produites, le plus souvent le maïs humide en Bretagne, dans l’atelier porc. Cela nécessite une gestion spé-cifi que de ce nouvel atelier de FAF totale ou partielle.

Brigitte BadouardResponsable des dispositifs de références technico-économiques à l'Ifi p, à l’antenne du Rheu (35)

C'est en porc, on y aime beaucoup les chiffres et c'est une spécificité française. Mais qu'est-ce donc ? Car nul autre pays ou nulle autre production ne dispose d’un tel outil, alimenté en données sur la base du simple volontariat, qui rassemble 44 % des élevages de plus de 50 truies - sur un total de 4 500 - et parmi eux, 70 % d’élevages bretons. C'est la GTTT et la GTE, Gestion Technique des Troupeaux de Truies et, la Gestion Technico-Economique. Le point sur ces outils avec sa spécialiste, Brigitte Badouard, responsable des dispositifs de références technico-économiques à l'Ifip, à l’antenne du Rheu (35).

"Pour se situer, se comparer et progresser"

La technique explique à elle seule

plus de la moitié du résultat économique

Mettre en commun pour progresser

ensemble

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2 septembre 2016

"Pour se situer, se comparer et progresser"

Par ailleurs, les évolutions technologiques permettent de proposer de nouveaux outils aux éleveurs et aux techniciens et de rendre l’accès aux données plus rapide, plus simple et plus large.Les outils de gestion (GTTT et GTE) vont rapi-dement évoluer avec l’apparition des outils connectés, simplifi ant et sécurisant la tâche la plus ingrate qui est la collecte des données : par exemple, l'enre-gistrement de la saillie d’une truie pourra être remplacé par un scan du code barre de la dose d'IA et l’ensemble des informations sera transmis automatiquement pour alimenter la base de données de l’éleveur.L’accès facile à de larges bases de données permet de proposer des analyses complémentaires aux résultats des outils classiques, d’accéder à des références plus précises, plus nombreuses, établies par exemple non plus par élevage mais par truie, et de proposer des outils interactifs, grâce auxquels éleveurs et techniciens pourront explorer et analyser les données de l’élevage. → Comment se situent les bretons ?

B.B. On a vu que 70 % des naisseurs-engraisseurs bretons par-ticipent à la base de données. Donc, par rapport à l'échantillon national, la Bretagne est très bien représentée. En moyenne, les performances des élevages bretons sont supérieures aux résultats nationaux, ce qui ne veut pas dire que la Bretagne ne comprend que de très bons éleveurs et que tous les bons éleveurs sont en Bretagne. Chaque région a ses atouts et handicaps, il en existe en Bretagne et d’autre part, il existe une forte variabilité entre les résultats des éleveurs bretons. Néanmoins, en ce qui concerne les performances de reproduction, elles sont supérieures en moyenne à celles du reste de la France (+1 porc par truie et par an

soit 60 euros), tout comme l’effi caci-té alimentaire : l'indice de consom-mation est inférieur en Bretagne de 0,06 soit une différence de marge de 40 euros par truie et par an. Pour un élevage de 200 truies NE, en cumulant les deux écarts, soit 100 €/

truie/an et appliqué au contexte breton (prix du porc et de l’aliment) cela cor-respond à 20 000 euros/an. Ces deux critères techniques expliquent le résul-tat économique et illustrent le fait que la Bretagne est très performante tech-niquement avec des ateliers spécialisés et du personnel bien formé et motivé.

→ Ce dispositif a-t-il encore toute sa place ?

B.B. Si le marché du porc semble retrouver une bouffée d’oxygène depuis juin, la situation des éleveurs est toujours fragile : l'éleveur est contraint, entre une production plafonnée et, à court terme, par l’outil de production en place et un prix qu'il ne maîtrise pas. Pour optimiser son résultat dans ce contexte, il reste l'option tech-nique : optimiser la productivité des truies : plus de porcelets à la naissance, moins de pertes, plus de kilos par porc vendu, et bien sûr maîtriser ses charges alimentaires. Et pour cela, la GTE est un outil indispensable : cette production très technique nécessite de disposer d’indicateurs précis. Les éleveurs l'ont bien compris, ces outils sont très largement utilisés. Cela provient de l'habitude qu’ont eue les éleveurs de porcs de s’inscrire dans une démarche collective : échanger pour progresser ensemble. Il ne faudrait pas que l'individualisme, que l'on sent poindre parfois, mette à mal cette démarche collective. Le pire risque pour l'éleveur serait de s'isoler et de s’intéresser uniquement à ce qui se passe sur son atelier, car la concurrence (avec ses voisins, ses homologues à l’étranger) est rude et détermine son résultat.

Propos recueillis par Claire Le Clève

En Bretagne,on arrive à 100 euros

de mieux par truie et par an

Mettre en commun pour progresser

ensemble

65% du coût de production total est imputable à l’aliment.

Les évolutions technologiques permettent de proposer de nouveaux outils aux éleveurs et aux techniciens et de rendre l’accès aux données plus rapide.

L’année 2015 a été marquée par une amélioration de la productivité numérique des truies : + 0,4 porcelet sevré/truie productive/an entre 2014 et 2015. Celle-ci est liée à une augmentation des nés par portée. Des axes de progrès subsistent cependant car les taux de pertes en maternité restent stables.

UNE NETTE AMÉLIORATION DE LA PRODUCTIVITÉ DES TRUIES

Sur l’année 2015, les résultats GTTT portent sur 955 élevages bretons conventionnels. La productivité numérique annuelle moyenne des truies est de 29,7 porcelets, avec une progression de 0,2 porcelet né vif par portée (13,7 porcelets) et de 0,1 porcelet sevré (11,8 porcelets) par rapport à 2014. Le rythme de reproduction ne varie pas : l’âge moyen au sevrage est stable ces deux dernières années à 22,9 jours, correspondant à une part de portées sevrées à trois semaines identique 1 .

SEVRAGE À 3 OU 4 SEMAINES

En 2015, le nombre d'élevages avec un sevrage à 3 semaines (≤ 24 jours) se stabilise en Bretagne. Il concerne 55 % des élevages et 66 % des truies. Le nombre de porcelets sevrés par truie productive et par an est supé-rieur de 1,4 dans ces élevages : 30,2 contre 28,8 dans le cas d'élevages sevrant à 4 semaines (> 24 jours). L'intervalle entre mises bas infé-rieur (- 6,6 jours) qui s’accompagne d’un taux de pertes en maternité plus faible en maternité de 0,8 point en cas de sevrage à trois semaines explique ce résultat. Pour les élevages qui sèvrent à 4 semaines, on peut noter un

nombre de sevrés par portée plus faible de 0,1 porcelet pour un

nombre de nés vifs par portée supérieur de 0,1 2 .

22 DOSSIER 2 septembre 2016

2 septembre 2016

Nette augmentation de la productivité annuelle des truies bretonnes en 2015GTTT 2015

Une forte variabilité des taux Une forte variabilité des taux Une forte variabilité des taux Une forte variabilité des taux Une forte variabilité des taux Une forte variabilité des taux de pertes en maternitéde pertes en maternitéde pertes en maternitéde pertes en maternitéde pertes en maternitéde pertes en maternité

27 % des élevages ont plus de 16 % de pertes sur nés vifs.

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% d

’élev

ages

taux de pertes sur nés vivants (%) <8 8-10 10-12 12-14 14-16 16-18 18-20 >=20

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L’âge et la qualité des bâtiments limitent dans certains cas les améliorations techniques possibles

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Nette augmentation de la productivité annuelle des truies bretonnes en 2015

2 Résultats GTTT 2015 des élevages bretons selon l’âge au sevrage

GTTT Bretagne 2015 ≤ 24 jours > 24 jours

Nombre d'élevages 524 431

Nombre de truies présentes 344 214

Nombre de porcelets sevrés/truie productive/an 30,2 28,8

Nés vivants par portée 13,6 13,7

Sevrés par portée 11,9 11,8

% pertes / nés vivants 13,1 13,9

Intervalle entre mises bas (jours) 143,6 150,2

Âge au sevrage (jours) 20,8 27,2

ISSF (jours) 8,0 8,0

Nombre de portées par truie réformée 5,4 5,5

+ 1,4 porcelet par truie et par an pour les élevages avec un sevrage à 3 semaines.

GTTT BRETAGNE 2015 Moyenne Bretagne

Tiers supérieur

10% supérieur

Nombre d'élevages 955 315 95

Nombre de truies présentes 286 368 389

Nombre de porcelets sevrés/truie productive/an 29,7 31,4 32,6

Nombre de porcelets nés vivants/portée 13,7 14,0 14,3

Nombre de porcelets sevrés/portée 11,8 12,4 12,8

Pourcentage de pertes sur nés vivants (%) 13,4 11,7 10,5

Intervalle entre mises bas (jours) 145,8 144,0 143,1

Age des porcelets au sevrage (jours) 22,9 22,0 21,5

Intervalle Sevrage- Saillie Fécondante (jours) 8,0 7,3 6,8

Taux de fécondation en saillie 1ère (%) 89,4 91,1 92,2

Taux de renouvellement annuel (%) 41,3 41,7 43,3

Age des truies à la première mise-bas (jours) 382 382 382

Nombre de portées/truie réformée 5,4 5,4 5,2

1 Résultats GTTT 2015 des élevages bretons : performances moyenne Bretagne - 1/3 supérieur - 10 % supérieur

Source IFIP – GTTT L’objectif de sevrer 30 porcelets par truie et par an est devenu réalité.

Les résultats 2015 en bref→ Amélioration de la productivité

numérique de 0,4 porcelet/truie productive/an.

→ Stabilité des pertessur les porcelets nés vifs.

→ Stabilité de l’âge au sevrage.→ Stabilité dans les types de

conduites en bandes, la conduite en sept bandes est présente dans moins d’un élevage sur deux en Bretagne (48 % des élevages).

Catherine CalvarChambres d’agriculture de Bretagne

Brigitte BadouardIfi p – Institut Technique du Porc

Source IFIP – GTTT

En 2015, les éleveurs de porcs ont été confrontés à une situation très difficile, qui a engendré une crise profonde de la production. L'amélioration des performances techniques aussi bien en GTTT qu'en GTE n'a pas suffi à éviter une baisse de la marge annuelle sur coût alimentaire de 83 euros par truie. La baisse du prix de l'aliment (- 14 € par tonne) n'a pas compensé la baisse du prix du porc (-0.114 €/kg de carcasse).

L'année 2015 affi che une améliora-tion des critères techniques : pro-ductivité et indices de consomma-tion progressent, respectivement +0,4 porc produit par truie et par an et -0,03 point d'indice global. Les pertes sur la période sevrage-vente sont stables à 6,2 %. Le poids vif de sortie d’engraissement des porcs s’alourdit de 1,7 kg, sans que la qualité de carcasse soit dégradée.En 2015, la productivité moyenne des naisseurs-engraisseurs en Bretagne est de 23,2 porcs produits par truie présente et par an. Aujourd’hui, le tiers supérieur des élevages, triés sur la marge sur coût alimentaire, produisent 24,9 porcs par truie et par an. Ce critère atteint 25,7 en moyenne dans le groupe des 10 % meilleurs 1 .

LES TAUX DE PERTES STABLES EN ENGRAISSEMENT, MAIS DÉGRADATION EN POST-SEVRAGE

En 2015, les taux de pertes en engraissement restent stables à 3,7 % par rapport à 2014. Par contre, depuis six ans, le taux de pertes en post-sevrage a pro-gressé régulièrement : il est passé de 2,1 à 2,6 %.

Deux éléments peuvent expliquer cette évolution : d’une part, un "transfert" des pertes de porcelets en maternité vers le post-sevrage,

en lien avec l’abaissement de l’âge au sevrage, d’autre part, la mise en place de la démédication dans de nombres élevages.

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2 septembre 2016

Gain technique, mais marge en baisse GTE 2015

GTE BRETAGNE 2015 MoyenneBretagne

Tiers supérieur

10%supérieur

Nombre d'élevages 1086 358 108

Nombre de truies présentes 244 298 319

Nombre de porcs produits/truie prés./an 23,2 24,9 25,7

Nombre de kilos vifs produits/truie prés./an 2699 2935 3041

Consommation aliment/truie prés./an (kg) 1214 1204 1207

Indice de consommation global 2,80 2,80 2,67

Indice de consommation technique 30-115 2,68 2,63 2,60

Age à 115 kg standardisé (jours) 180 178 177

TMP 61,0 61,1 61,1

Prix moyen des aliments consommés (€/tonne) 241 234 229

Prix moyen du porc vendu (€/kg carcasse) 1,389 1,401 1,412

Marge sur coût alimentaire et renouvellement (€/truie présente /an) 948 1178 1319

1 Performances des ateliers naisseurs-engraisseurs : moyenne Bretagne - 1/3 supérieur - 10 % supérieur

Source IFIP - GTE

0

1

2

3

4

54,8

3,7

2,62,3

PS EN

année

taux

de p

erte

s (%

)

2005 2010 20152006 2007 2008 2009 2011 2012 2013 2014

Depuis 2009, augmentation régulière des taux de pertes en post-sevrage

Évolution des taux de pertes et saisie en post-sevrage et en engraissement en Bretagne (%)

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2 septembre 2016

Gain technique, mais marge en baisse

Les résultats 2015 en bref

→ Amélioration de la productivité de 0,4 porc/truie/an.

→ Baisse sensible des indices de consommation.

→ Augmentation du poids d’abattage de 1,7 kg vif (ou 1,3 kg de carcasse).

→ Baisse du prix du porc et de l’aliment.

→ Baisse de la marge brute sur coût alimentaire et renouvellement.

Catherine CalvarChambres d’agriculture de Bretagne

Brigitte BadouardIfi p – Institut Technique du Porc

Meilleure marge sur coût alimentaire pour les FafeursEn Bretagne, en dehors de l’achat d’aliment complet, pour les porcs à l’engrais, le système d’ali-mentation le plus répandu est la distribution d’un aliment à base de maïs humide et de complé-mentaire acheté (appelés aussi ‘Mélangeur’). Les performances techniques des ateliers qui dis-tribuent de l’aliment complet du commerce sont meilleures que celles des éleveurs distribuant un mélange maïs humide + complémentaire, tant au niveau de l’indice de consommation 30-115 (2,65 contre 2,71) que de la croissance (834 g/jour contre 799). Par contre, la distribution de maïs humide économise les frais de séchage sur le maïs humide, qui couvre une part variable mais importante de la ration. Ainsi, le prix moyen de l’aliment distribué, incluant les frais de fabrication dans le cas de mélange céréales humides et complémentaires est logiquement inférieur au prix de l’aliment complet. Il s’agit d’élevages de taille supérieure (262 truies présentes contre 205), de mêmes performances de productivité (23,2 porcs produits/truie présente/an) qui dégagent une marge sur coût alimentaire supérieure de 107 €/truie présente/an.

La productivité explique 43 % des écarts de margesLa productivité explique 43 % des écarts de margesLa productivité explique 43 % des écarts de margesLa productivité explique 43 % des écarts de margesLa productivité explique 43 % des écarts de margesLa productivité explique 43 % des écarts de margesLa productivité explique 43 % des écarts de margesLa productivité explique 43 % des écarts de margesLa productivité explique 43 % des écarts de marges

La productivité explique 43 % des écarts de marge entre le 1/3 supérieur et le 1/3 inférieur des élevages bretons.

GTE BRETAGNE 2015Selon le type d’aliment distribué en engraissement

Achat aliment complet

Céréales humides + complémentaire

Nombre d'élevages 484 297

Nombre de truies présentes 205 262

Nombre de porcs produits/truie prés./an 23,2 23,2

Indice de consommation technique 30-115 2,65 2,71

Gain Moyen Quotidien 30-115 (g/jour) 834 799

Prix moyen aliment (€/tonne) 250 233

Marge sur coût alimentaire et renouvellement (€/truie présente/an) 894 1001

Source IFIP - GTE

Productivité 42,9 %I.C. sevrage-vente 12,4 %Prix de l'aliment 19,7 %Prix de vente 11,8 %Charges de renouvellement 3 %% de porcelets vendus 3,4 %Autres 6,8 %

Le poids des critères dans l'écart de marge en GTE

Clau

dine

Gér

ard

Suivre l'évolution de son élevage et se comparer, qu'elle soit réalisée par le groupement, par la chambre d'agriculture ou par l'éleveur de porcs lui-même, la GTE est un outil périodique de gestion indispensable pour se maintenir à flot dans un contexte compliqué.

Afin de suivre l'évolution des résultats technico-économique des élevages de porcs, la GTE est réalisée périodiquement tous les 4 mois (au minimum), voire tous les 6 mois. Le mode opératoire consiste d'abord par un relevé des stocks d'animaux et des stocks d'aliments pour le début et pour la fi n de la période. " L'objectif", sou-ligne Jean-Yves Lelièvre, conseil-ler production porcine à la chambre d'agriculture des Côtes d'Armor à Loudéac, "est de calculer la marge sur coût alimentaire. Nous suivons tous les mouvements d'animaux : la vente des porcelets, des porcs charcutiers, les pertes d'animaux, les achats de cochettes... ". Au pro-duit " animaux " calculé sont reti-rés le coût de renouvellement (coût cochettes, IA) et celui des achats d'aliments ou de consommation de céréales pour parvenir à la marge. Pour se faire, les données sont récupérées auprès du groupement (vente et achat d'animaux), du fabri-cant d'aliments (quantité et prix) et du vétérinaire pour les dépenses de santé. Muni de son ordinateur, de son imprimante et des données collectées, il se rend chez son client éleveur. " Nous validons ensemble les résultats et nous analysons ensuite la situation. Cela dure une demi journée ".

Poser des objectifsUn des premiers objectifs des GTE périodiques est d'éviter la baisse de la productivité et le dérapage de l'indice de consommation. Mais comme tout résultat, ces repères ne sont que la partie émergée de

l'iceberg. "S'il y a une baisse de productivité, il y a tout un travail de fond à réaliser ensuite pour remonter le fil : est-ce un pro-blème d'adaptation des cochettes, de plan d'alimentation ou de suivi des mises bas... ", détaille le tech-nicien. Bâtiment, ventilation, pro-gramme alimentaire, pratiques de l'éleveur... : pas un élevage ne ressemble à un autre élevage et analyser une situation demande de bien connaître l'élevage et de le "regarder dans sa globalité". Une

fois la GTE réalisée, Jean-Yves Lelièvre a sa propre méthode, à savoir de comparer en premier lieu les résultats obtenus aux objectifs chiffrés fixés avec l'éleveur que sont le nombre de truies sevrées par bande ; le nombre de porcelets sevrés par bande ; la moyenne de porcelets sevrés par truie ; le taux de perte sur nés vifs ainsi que le nombre de porcs vendus par an. L'autre objectif de la démarche est de comparer le résultat de l'éle-veur à la moyenne des résultats des GTEde la Bretagne.

Rester dans la course dans une conjoncture difficilePour Jean-Yves Lelièvre, la GTE et sa périodicité sont totalement indispensables à la gestion rigou-reuse qui incombe aux éleveurs de porcs confrontés régulièrement à des situations difficiles depuis la crise des matières premières en 2007-2008. Dans ce contexte, être à la pointe techniquement est un pré-alable à la survie de l'exploitation, même si cela peut finir par user. "Depuis 7-8 ans, on sent un gros travail sur la technique. Ceux qui s'en sortent ont des résultats tech-niques corrects partout. Celui qui n'a pas bougé au niveau technique a des problèmes car il faut toujours être dans le peloton", reconnaît Jean-Yves Lelièvre. Et même si cela fi nit par user.

Emmanuelle Le Corre

26 DOSSIER

GTE : un pilotage nécessaire pour rester dans la course

2 septembre 2016

2 septembre 2016

Jean-Yves Lelièvre, conseiller production porcine à la chambre d'agriculture des Côtes d'Armor, en poste depuis près de 20 ans.

Une spécifi citédes chambres d'agriculture 22 et 35

Aux côtés de la GTE, la G3T consiste au suivi de la carrière de chaque truie. Cette tâche qui demande rigueur incombe le plus souvent à l'éle-veur. Plus pointue, la GTE est confi ée généralement à un prestataire ou au groupement.La réalisation de la GTE par les chambres d'agriculture reste une spé-cifi cité des Côtes d'Armor et de l'Ille-et-Vilaine avec une équipe de 3 salariés (2,5 UTH) basés à Broons et Loudéac. Soit une soixantaine d'éle-vages suivis annuellement.

Pas un élevage ne ressemble à un autre élevage et analyser une situation demande de bien connaître l'élevage