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[ ] QUARTIER L!BRE Le jOURNaL iNdéPeNdaNT deS éTUdiaNTS de L’UNiVeRSiTé de MONTRéaL • QUaRTieRLibRe.ca Vol. 20 • numéro 12 27 février 2013 www.quartierlibre.ca [ CAMPUS ] Un postdoctorant récompensé page 7 [ SOCIÉTÉ ] Tumblr mieux que Facebook page 17 [ CULTURE ] La nouvelle coqueluche de la musique classique page 21 ! ! GHB sur le campus page 5 Préoccupant mais pas alarmant

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[ ]QUARTIER L!BRELe joUrnaL indépendanT des éTUdianTs de L’UniVersiTé de MonTréaL • QUarTierLibre.ca

Vol. 20 • numéro 1227 février 2013

www.quartierlibre.ca

[CAMPUS]Un postdoctorantrécompensépage 7

[SOCIÉTÉ]Tumblr mieux que Facebook

page 17

[CULTURE]La nouvelle coqueluchede la musique classique

page 21!

!

GHB sur le campus

page 5

Préoccupant mais pas alarmant

Page 2 • QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013

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QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013 • Page 3

RÉDACTRICEEN CHEFTiffany [email protected]

CHEFS DE PUPITREcaMpUsElom [email protected]

sociéTéFanny [email protected]

cULTUreDominique [email protected]

PHOTOGRAPHIEDE LA UNEPascal Dumont

JOURNALISTESOlivier Boisvert-MagnenPier-Olivier BoudreaultRaphaëlle CorbeilEric DeguireThomas EthierPatrick GeorgesKevin GravierElizabeth HutchingsMarie-Christine LessardLudivine MaggiCoraline MathonNicolas Nadeau-FredetteChristophe Perron-MartelAndréanne ThibaultFanny Texier

PHOTOGRAPHEPascal Dumontpascaldumont.ca

ILLUSTRATEURSMélaine JolyNavid Moqaddam

CORRECTEURSMélina BoucherLouise ProulxAntoine St-Amand

INFOGRAPHEAlexandre VanasseZirval design

PUBLICITÉAccès-Média (514-524-1182)www.accesmedia.com

DIRECTRICEGÉNÉRALEMarie [email protected]

IMPRESSION ET DISTRIBUTIONHebdo-Litho

POUR NOUS JOINDRETél. : 514-343-7630Courriel : [email protected] Web : www.quartierlibre.ca

Quartier Libre est le journal des étudiants de l’Université de Montréal publié par Les Publications du Quartier Libre, une corporation sans but lucratif créée par des étudiants en 1993.Bimensuel, Quartier Libre est distribué gra tui tement sur tout le campus de l’Université deMontréal et dans ses environs.Tirage de 6000 exemplaires.

nos bureaux sont situés au :3200, rue Jean-Brillant(local B-1274-6) C.P. 6128, succ. Centre-Ville, Montréal (Québec) H3T 1N8

Quartier Libre est membre de la Presse universitaire canadienne(PUC/CUP).

dépôt légal :Bibliothèque nationale duQuébecBibliothèque nationale du Canada ISSN 1198-9416Tout texte publié dans QuartierLibre peut être reproduit avecmention obligatoire de la source.

procHaine parUTion13 mars 2013

procHaine ToMbée4 mars 2013

ÉD ITO

SOMMA IRE

QUARTIER L!BRE

Gamma-hydroxybutyrate et autres contrariétés

L a présence de la drogue du viol surle campus de l’UdeM a été confir-mée (page 5) par la Fédération des

associations étudiantes du campus del’UdeM (FAÉCUM) ainsi que par le Bureaud’interventions en matière de harcèlementde l’UdeM (BIMH).

Nous savons également que plusieurs asso-ciations se sont plaintes d’individus essayantd’intoxiquer au GHB des étudiants lors de 5à 7 organisés sur le campus. Même unemembre du bureau exécutif de la FAÉCUMaurait ressenti les symptômes d’une intoxi-cation au GHB.

«Les plaintes reçues par le BIMH concer-nent des cas qui ont eu lieu à l’extérieurdu campus de l’UdeM, expliquait le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion, dans unreportage vidéo de La Presse. Le BIMH estcontacté dans le but d’obtenir des rensei-gnements sur le GHB, il y a beaucoup d’in-quiétude.»

Dans la mesure où la sureté de l’UdeM pos-sédait toutes les informations concernantles agressions, je trouve cela dommaged’avoir dû confronter M. Filion aux affir-mations de la FAÉCUM pour confirmer quel’UdeM était bien au courant du problème.Je peux comprendre que UdeM et GHB ne

fassent pas bonne colocation, mais réaliserl’existence d’un problème aussi importantne pourrait-il pas être la première étapevers une meilleure sensibilisation ? Il sem-blerait que les drogues sur le campus soientencore un sujet tabou.

L’UdeM a pourtant tellement d’outils pouraider les étudiants en difficultés.

Que ce soit pour les étudiants victimes de har-cèlement psychologique ou d’intimidation(page 15) ou même pour les étudiants atteintsde trouble déficitaire de l’attention avec ousans hyperactivité (TDAH) (page 11), l’UdeMpropose des services qui sont efficaces et quirépondent aux attentes.

L’UdeM et le BIMH assurent qu’une cam-pagne de sensibilisation a été lancée concer-nant les attaques aux GHB qui ne sont pas unphénomène nouveau. Je n’ai pour ma partjamais aperçu la moindre affiche dans lespavillons 3200 Jean Brillant ou Marie-Victorin.

Il est important que l’Université prenne ausérieux ces plaintes. Ce sera l’occasion dele montrer lors de la semaine de préventionqui aura lieu au courant du mois de mars.

TIFFANY HAMELIN

À l’heure où je rédige cet édito, le Sommet sur l’enseignement supérieur est terminé. Le gouvernement péquiste a retenu la proposition d’indexation des fraisde scolarité. Ce qui correspond à une hausse de 3 % par année soit 70 $.

Au fait, qui a dit que les dés n’étaient pas pipés?

!

CAMPUS • Pape moderne recherché p. 4 • Des idées vertes sur le campus p. 4 • Les 5@7 sont-ils sécuritaires? p. 5 • Les pages d’amour

sur Facebook p. 6 • Jean-Baptiste Pingault, étudiant-chercheur primé p. 7 • Un diamant brut chez les Carabins p. 10 • SOCIÉTÉ • Réussir

avec le TDAH à l’UdeM p. 11 • La passion de la politique p. 12 • Les conservateurs de l’UdeM se rassemblent p. 13 • Attirer des électeurs grâce

aux assos politiques étudiantes p. 13 • Sentiment mitigé après le passage de Trudeau à l’UdeM p. 14 • Le harcèlement, ce n’est pas qu’au secondaire

p. 15 • Le papier à l’agonie? p. 16 • Vox-Pop p. 16 • Tumblr séduit les jeunes p. 17 • CULTURE • Un style musical fourre-tout p. 18 • Des

livres sur la rue p. 19 • Danse frénétique à l’UdeM p. 19 • Du violoncelle métal p. 20 • Un étudiant de l’UdeM reçoit un Stradivarius p. 21 •

Un professeur de philo se lance dans le roman policier p. 22 • Une nouvelle d’Eric Deguire p. 23 • Trois antiviraux musicaux p. 23

QUARTIER L!BRE vous convie à ses prochainesréunions de production

les mercredis 27 février et 13 mars à 17 heures au local B-1274-6 du Pavillon 3200 Jean-Brillant. N’attendez pas qu’on vous donne la parole. Prenez-la.

Renseignements : [email protected]

Page 4 • QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013

L e professeur à la Faculté de théologieet de sciences des religions à l’UdeMFabrizio Vecoli souligne l’aspect fasci-

nant de l’événement. «La démission du papem’a étonné, affirme-t-il. C’est un événementhistorique qui ne manquera pas de fairecouler de l’encre.» M. Vecoli pense que l’étatde santé de Benoît XVI ne justifie pas une telledécision. Selon lui, des manœuvres en coulisseont poussé Benoît XVI hors du trône.

Le doyen de la Faculté de théologie et desciences des religions, Jean-Claude Breton, nepartage pas l’avis de M. Vecoli. «Il y a beau-coup de spéculations autour de la démis-sion du pape, mais je ne pense pas queBenoît XVI ait abdiqué aux pressionsinternes du Vatican, soutient M. Breton. C’estquelqu’un qui avait un sens du devoir. Ilétait lucide, il savait qu’il n’avait plus l’étatde santé nécessaire pour gouverner. Il enavait d’ailleurs déjà parlé il y a un an.»

Marc Ouellet comme successeur?

À l’instar de M. Vecoli, la professeure de théo-logie de l’UdeM Denise Couture souhaite quele prochain pape soit plus progressiste et moinsconservateur. Elle se dit rassurée que cethomme, qui a tenu des propos choquants,démissionne. «“La femme est une autre”, c’estce qu’il a dit. On n’est pas habitué d’entendreça en Occident. On a besoin de sortir de cetteposition patriarcale et dogmatique »,affirme-t-elle.

Concernant la possibilité que le cardinal MarcOuellet succède à Benoît XVI, elle affirme quece n’est pas souhaitable et qu’avec lui, il n’yaurait aucun changement de vision. Même sonde cloche chez Jean-Claude Breton. « Je neveux pas que Ouellet soit nommé. Je ne pensepas qu’il va changer l’Église catholique,affirme le doyen. Il est parmi les candidats qui

ressemblent le plus à Benoît XVI. Les deuxhommes se connaissent bien d’ailleurs.»

Un pape plus ouvert sur le monde

Même si les avis sont partagés, tous s’enten-dent pour dire que le nouveau pape devraêtre tolérant et empathique à la diversité dumonde. « Il faudrait un pape plus sensibleà la souffrance humaine, plus ouvert surle monde », croit Fabrizio Vecoli. « Le nou-veau pape doit donner plus d’autonomieaux églises à travers le monde », renchéritDenise Couture.

Jean-Claude Breton considère, quant à lui, quele défi majeur du nouveau pape sera de gérerl’Église catholique dans sa diversité tout enassurant son unité. «Les pays sont différentset ils ont des histoires différentes», com-mente-t-il. M. Breton compare l’Église à une

famille. «Les bons parents savent que leursenfants ne sont pas pareils pourtant ils lesaiment tous, mais différemment», croit-il.

L’épineux dossier des agressions sexuelles

Selon Mme Couture, le nouveau pape devra aussigérer avec plus de transparence le dossier desagressions sexuelles commises par des prêtres.«Le message du christianisme, c’est un mes-sage de pardon, juge le membre de l’équipeUdeM des Groupes bibliques universitaires etcollégiaux du Canada (GBUC) Joël Cornuz. LeVatican doit reconnaître ses torts et deman-der pardon aux victimes.»

Bien qu’il n’ait pas réussi à éradiquer le phé-nomène, Benoît XVI aurait, selon M. Breton,déjà pris de nombreuses mesures. « LeVatican, avant lui, changeait tout simple-ment d’église les prêtres accusés d’agressionssexuelles, juge le doyen de la faculté de théo-logie. Benoît XVI a instauré la tolérance zéro.Il a pris position en faveur de la protectiondes victimes. Il a posé des gestes concrets, ceque n’avait pas fait Jean-Paul II.»

Le pape démissionnaire a publié plusieurslivres, dont Jésus de Nazareth. Il a beaucoupabordé les thèmes de l’amour et de l’espérancedans ses œuvres.

CHRISTOPHE PERRON-MARTEL

• D é m i s s i o n d u p a p e B e n o î t X V I •

À la conquête du Saint-SiègeLe pape Benoît XVI a annoncé sa démission le 10 février dernier. C’est la première fois en 600 ans qu’une telle renonciation se produit. Des professeurs de la Faculté de théologie de l’UdeM estiment que le prochain pape devras’ouvrir sur le monde.

«C’ est une première initiative,et on souhaite prendre lepouls de la population et de

la communauté universitaire », déclare lecoordonnateur au développement durable àl’UdeM, Stéphane Béranger. Après quelquesjours de consultation, près d’une quinzaine depropositions avaient déjà été reçues.

La consultation est ouverte à tous. Les étudiantsà titre individuel, les regroupements, les asso-ciations, les employés, les syndicats, les éco-quartiers et même les futurs étudiants sont invi-tés à proposer à l’Université des idées enmatière de développement durable. C’est grâceà ces idées que l’UdeM élaborera sa nouvellepolitique.

« La consultation est un préalable à l’ac-ceptation par tous de la politique de déve-loppement durable», indique le conseiller enbiodiversité à l’UdeM, Alexandre Beaudoin. Ilexplique que par une consultation large, lapolitique sera beaucoup plus inclusive etrisque de mieux répondre aux besoins de tous.

Le développement durable consiste, entreautres, à planifier le développement actuel entenant compte des générations futures.

Certains projets en cours à l’UdeM s’inscri-vent dans cette logique. Le projet P.A.U.S.E.(Production agricole urbaine soutenable etécologique), dont Alexandre Beaudoin est l’undes membres fondateurs, est le projet le plusachevé à ce jour.

Amorcé par quatre étudiants du D.E.S.S enenvironnement et développement durable del’UdeM, ce projet comporte plusieurs volets,dont la production sur le campus de légumesbiologiques, de miel, de champignons comes-tibles et d’arbres. Ils ont reçu leur financementdu Fonds d’amélioration de la vie étudiante(FAVE).

Vers un plan d’action

Fait étonnant, la Fédération des associationsétudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM) necompte pas participer à la consultation. «Nouspréférons laisser la place à nos membres afinqu’ils se positionnent par rapport auxenjeux qui les concernent.», lance le coor-donnateur aux affaires universitaires de laFAÉCUM, Mychel Pineault. Ce dernier soulignetoutefois l’importance du plan d’action quidevrait émerger après l’adoption de la poli-tique. «La politique est un premier pas pri-

mordial, une assise sur laquelle on se base,explique l’agent en développement durable dela Fédération étudiante universitaire du Québec(FEUQ), Alexandre Ouellet. Cependant, il fautun plan d’action qui va, au bout du compte,concentrer l’énergie et déterminer des objec-tifs clairs en matière de développementdurable.»

Le plan d’action de l’Université comporterades cibles précises et mesurables, selonStéphane Béranger. Il devrait être déposé dansles six mois suivant l’entrée en vigueur de lapolitique, soit vers janvier 2014. Ce plan d’ac-tion se basera sur les cibles gouvernemen-tales québécoises telles que la réduction de20 % des gaz à effet de serre d’ici 2020, ou laréduction de la consommation d’eau de 20 %d’ici 2017.

Difficultés à venir

« Un plan d’action demande beaucoup deressources», déclare M. Béranger, qui s’attendà ce que le financement soit le nerf de la guerre.

Selon Alexandre Beaudoin, la gestion desdéchets constitue aussi un défi majeur. Il citeen exemple le cas de l’élimination de la vente

de bouteilles d’eau en plastique sur le campus.«L’Université est liée par contrats à de grosfournisseurs, affirme-t-il. Pour les servicesalimentaires, l’élimination des bouteillesd’eau en plastique représente aussi une pertede profit.» Il n’est pas toujours facile, selon lui,de concilier les trois aspects du développementdurable, soit l’environnemental, le social etl’économique.

Le concept de développement durable doit êtrepris en compte dans l’élaboration des pro-grammes universitaires selon AlexandreOuellet, car cela fait partie du rôle des univer-sités. «Nous voulons préparer des outils poursensibiliser les professeurs, sans porteratteinte à leur liberté, explique StéphaneBéranger. Le développement durable ne s’im-pose pas, il s’adopte. » Un stagiaire a étéembauché récemment pour évaluer la placedu développement durable dans tous les plansde cours de l’UdeM.

Reste à savoir si la participation sera au rendez-vous pour la consultation. «Les gens ne sontpas nécessairement habitués à être consul-tés, souligne Alexandre Beaudoin. On doitapprendre à devenir des écocitoyens et à par-ticiper à ce type de processus. C’est mêmenotre responsabilité par rapport aux futursétudiants.»

Jusqu’au 13mars, un formulaire est disponiblesur le site internet de la consultation pour ceuxqui souhaitent participer au projet. Desaudiences publiques auront aussi lieu entre le17 et le 28 mars prochain.

PIER-OLIVIER BOUDREAULT

www.umontreal.ca/consultation

• Po l i t i q u e d e d é v e l o p p e m e n t d u r a b l e •

Un premier pas vertL’UdeM consulte actuellement la communauté universitaire pour mettre au point sa future Politique de développementdurable (PDD) qui devrait être adoptée à l’automne 2013. Elle mise sur la participation de tous pour édifier les principes sur lesquels s’appuiera désormais l’Université en cette matière.

CAMPUS

QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013 • Page 5

La directrice du BIMH, PascalePoudrette, reconnaît que cer-tains des dix cas d’intoxica-

tion au GHB seraient survenus sur lecampus et aux environs de l’Univer -sité lors d’événements organisés pardes associations étudiantes. Elle n’esttoutefois pas en mesure de confir-mer le nombre exact d’intoxicationsqui ont eu lieu sur le campus. «Lasituation est préoccupante, affirmeMme Poudrette. Ces dix cas sont detrop, et on doit en parler.»

«Un cas de harcèlement est un cas de trop. On veut enrayer ceproblème jusqu’aupoint zéro. »Tiago siLVaCoordonnateur à la vie de campus de la FAÉCUM

L’automne dernier, trois associa-tions étudiantes ont signalé à laFédération des associations étu-diantes du campus de l’UdeM(FAÉCUM) qu’un ou plusieurs deleurs membres ont ressenti leseffets attribués au GHB à la suite desoirées sur le campus. « On a supar les associations étudiantes etpar la sûreté de l’UdeM qu’il yavait clairement des gens quiessayaient de contaminer desverres d’alcool avec du GHB lorsd’événements sur le campus »,affirme le coordonnateur à la vie decampus de la FAÉCUM, Tiago Silva.

«Les cas sont rares, mais au seinmême de la FAÉCUM, une membrede l’exécutif a ressenti les symp-tômes évidents d’une intoxicationaprès une tournée des 5 à 7, ren-chérit Tiago Silva. Ça a déclenchéune grosse sonnette d’alarme.»

Confronté à ces faits, le porte-parolede l’UdeM, Mathieu Filion, reconnaîtl’existence de plaintes relatives à ladrogue du viol. «Oui, l’UdeM étaitau courant de ces faits, avoue-t-il.Par contre, il faut être prudent et

s’assurer qu’il s’agit véritablementde cas d’intoxication au GHB.»

Les plaintes reçues par la FAÉCUMsont directement confiées à la sûretéde l’UdeM qui, à son tour, avise leBIMH. «On dirige tout de suite l’étu-diant à l’urgence d’un hôpital où ilremplit des documents, explique ladirectrice du BIMH. Des tests sontfaits pour détecter des traces deGHB et de contact physique.»

Préoccupant, mais pas alarmant

«Un cas de harcèlement est un casde trop, affirme Tiago Silva. On veutenrayer ce problème jusqu’aupoint zéro. » Le coordonnateuraffirme toutefois qu’il ne faut pasconsidérer les événements organiséssur le campus comme dangereux.«On veut sensibiliser les étudiantsà cette réalité, mais pas de là àdéclencher l’état d’alerte, soutient-il. Les soirées 5 à 7 ne sont pas plusdangereuses ici qu’ailleurs. C’estfaux de dire que le GHB fait desravages à l’UdeM.»

Le propriétaire du Tabasco Bar,Sacha Ragueneau, n’a connu aucun

incident de la sorte dans son établis-sement situé à proximité du campus.« Je n’ai jamais été confronté àpareille situation, affirme-t-il. Jecrois que le quartier est moins àrisque que le centre-ville, maisc’est sûr qu’il faut protéger sonverre et rester avec ses amis, peuimporte où on sort.»

L’étudiante en médecine dentaireÉlise Godin partage d’emblée ce prin-cipe. «J’avais déjà le réflexe de sur-veiller mon verre, que ce soit lorsdes fêtes sur le campus ou n’im-porte où ailleurs, souligne-t-elle. Jene me sens pas plus en danger ouplus en sécurité ici qu’ailleurs.»

La prochaine semaine de sensibili-sation du comité de prévention duharcèlement débutera le 7 mars pro-chain et aura comme thème princi-pal la consommation responsable.«Les gens consomment de plus enplus le GHB de façon volontaire,explique Pascale Poudrette. Ça lesmet dans des situations à risque.»Mme Poudrette prévient qu’il est dif-ficile de connaître les limites de cettedrogue.

THOMAS ETHIER

L’UdeM préoccupée par le GHBLe Bureau d’intervention en matière de harcèlement de l’UdeM (BIMH) a reçu, l’automne dernier, dix plaintes relatives à l’intoxication au GHB, ou drogue du viol. Il s’agit du double desplaintes que le BIMH reçoit normalement en une année. Y a-t-il raison de s’inquiéter pour lasécurité des étudiants de l’UdeM?

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Page 6 • QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013

L e concept des pages Spottedest simple. « Les étudiantsn o u s é c r i v e n t p o u r

publier un message, souvent sousla forme d’un poème, pour décla-rer leurs sentiments envers unepersonne qu’ils ont croisée àl’école », explique l’un des créa-teurs du groupe dédié à HEC,Mathieu Godfarb.

«C’est un peu la version 2.0 desadmirateurs secrets. Ces sitesremettent au goût du jour la poé-sie d’antan », ajoute l’étudiant encommunication Lenny Parado, quis’aventure quelques fois sur lespages lorsqu’un message reçoitbeaucoup de « j’aime».

La page SpottedHEC est la plus popu-laire de toutes les pages du campusavec p lus de 1 340 ment ions«j’aime» contre 853 pour l’UdeM et437 pour Polytechnique. Les créa-teurs des pages font office de simplemessager, mais ils gardent quandmême un certain contrôle de ce quise publie sur la page. «Il faut que çareste de bon goût, on ne mettrajamais de messages de haine »,assure Benjamin Michaud, le secondcréateur de la page de HEC.

Les fondateurs de la page de l’UdeM,qui préfèrent rester anonymes, sou-lignent le côté ludique du phéno-mène. « Les messages que l’onreçoit sont des canulars, affirment-ils. Il n’y a rien de sérieux là-dedans.»

L’anonymat

Le succès des pages Spotted est dûau fait, selon les créateurs de cellede l’UdeM, que les internautes peu-vent s’exprimer dans l’anonymat.«C’est la grande liberté d’expres-sion qui plaît, expliquent-ils.Pouvoir tout dire sur un terrainneutre sans aucune répercus-sion.»

Bien que ce soit un phénomène per-mettant de divulguer ses sentimentsenvers une autre personne, les créa-teurs des groupes ne divulguerontsous aucun prétexte l’identité desinternautes. «On fait juste publierdes messages, affirment les créa-teurs de Spotted UdeM. Ce n’est pasnotre rôle d’organiser des ren-contres. »

En ce qui a trait à la page de HEC,une seule exception permettrait la

divulgation de l’étudiant publiant unmessage. «Si celui-ci nous spécifieà la fin de son message qu’il sou-haite qu’on donne son nom à lapersonne si elle s’est reconnue, onle fera, expliquent les responsablesde la page. Cependant, c’est arrivéune seule fois.»

L’anonymat est l’une des raisonsprincipales de la popularité de cesgroupes bien qu’il pousse les étu-diants à vouloir découvrir encoreplus qui sont les auteurs des mes-sages. «Le monde est intense, ons’est fait offrir des sommes d’ar-gent pour dévoiler des noms »,avoue Benjamin.

L’avenir de Spotted

Que ce soit pour les créateurs dela page de HEC ou pour ceux del’UdeM, rien ne semblait présagerle succès de leur page. « Je m’at-tendais à 100 ou 200 mentions« j’aime » au maximum », affirmel’un des créateurs de la page del’UdeM. De son côté, Spotted HECne pensait pas dépasser les 50mentions « j’aime » et pourtant ilreçoit cinq à dix messages parjour.

D’après les fondateurs, malgré l’en-gouement actuel, le phénomène vavite s’essouffler. «C’est juste unemode, une tendance étudiante,expliquent les créateurs de SpottedUdeM. Ça dure un temps, puisaprès ça, on oublie. Je pense qu’onest bientôt arrivé à la fin.»

« Il faudrait trouver quelque chosepour innover le concept pour queça continue après l’été», croientles créateurs de la page de HEC.

La mission de Spotted attire grâceà son aspect secret et parfois poé-tique. Les fondateurs des pagesestiment qu’il ne s’agit là que d’unjeu et refusent de se prendre ausér ieux. Même s i l ’avenir deSpotted est pour l’instant incer-tain, les pages des différentesfacultés du campus continuent dese multiplier, mais à un rythmeplus lent.

CORALINE MATHON

Admirateurs secrets 2.0Le foisonnement des pages Facebook Spotted n’épargne ni l’UdeM ni Polytechnique et encoremoins HEC Montréal. Le phénomène ne semble pas ralentir pour l’instant.Le nombre de mentions « j’aime» ne cesse en effet d’augmenter sur les trois pages respectives du campus.

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L’anonymat fait le succès des pages Spotted.

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L’ étudiant français Jean-Baptiste Pingault travailleau CHU Sainte-Justine de

Montréal. Loin des sarraus blancs etdes malades, il fait ses recherchessous la direction de la professeure àla Faculté de médecine sociale et pré-ventive de l’UdeM Sylvana Côté et dudirecteur du Groupe de recherchesur l’inadaptation psychosociale chezl’enfant (GRIP), Richard Tremblay.

Contrairement à ce qu’on peut croire,un chercheur au Département demédecine n’est pas nécessairementun médecin. « Je ne suis pas clini-cien, je ne rencontre pas demalades, explique Jean-Baptiste.Mon travail consiste à analyser lesbases de données des patients, àident i f ier des ques t ions derecherche et à y répondre à partirde la littérature existante.»

L’étudiant au postdoctorat a un par-cours universitaire atypique. Aprèsavoir obtenu son diplôme d’étudescollégiales en sciences, Jean-Baptistea passé deux années d’études enlettres à l’université. Il a ensuite faitune maîtrise en histoire contempo-raine avant d’étudier les sciencessociales au doctorat. C’est dans lecadre de son doctorat qu’il a travaillésur l’étude des comportements, etparticulièrement sur les rapportsentre les mères et leurs enfants.

Cette étude lui a ouvert les portes dela psychologie. « J’ai fait quelquesformations en psychologie, affirmele postdoctorant. Mais au final, onne peut pas dire que je suis un spé-cialiste en psychologie. Je suis plu-tôt un spécialiste des sciencessociales.»

Les dernières recherches de Jean-Baptiste portent sur les enfantsatteints de trouble de déficit d’atten-tion et d’hyperactivité (TDAH).«D’une part, il y a les enfants quisont dans la lune et qui n’arriventpas à se concentrer pour finir leurstâches à l’école, explique-t-il. Del’autre, il y a des enfants très agités,qui ne tiennent jamais en place.»

Jean-Baptiste a travaillé sur unecohorte de 3000 enfants atteints duTDAH nés entre 1980 et 1981. Dansune étude qui concerne 1800 de cesenfants, Jean-Baptiste a montré queplus de 30 % de ceux qui souffraientde troubles de déficit d’attentionentre 6 et 12 ans ont développé unedépendance au tabac à l’âge de 21ans. Cette tendance n’est pas obser-vée chez les enfants qui souffraient detroubles d’hyperactivité.

«Une étude exceptionnelle»

L’étudiant au postdoctorat a consi-gné les résultats de ses recherchesdans un article publié dans la revueMolecular Psychiatry. C’est cetarticle qui a été primé par le FRSQ.«C’est une étude exceptionnelle, seréjouit le scientifique en chef duFonds de recherches du Québec(FRQ), Rémi Quirion. Jean-BaptistePingault a travaillé avec des don-nées recueillies sur une cohorte demilliers de personnes suivies surplusieurs années. Ça amènequelque chose d’assez unique.»

L’étudiant français reçoit le prix Étu-diant-chercheur étoile comme unereconnaissance de son travail. «C’estun plus pour mon C. V., explique-t-

il. Ce genre de prix améliore notredossier personnel et nous permetd’avoir accès à d’autres bourses derecherche.»

Le président de l’Association des sta-giaires postdoctoraux de l’UdeM(ASPUM), Mamadou Adama Sarr, estheureux pour son confrère. «Cettereconnaissance montre une fois deplus que les postdoctorants consti-tuent une entité essentielle de lacommunauté scientifique qui par-ticipe au développement desconnaissances», précise-t-il.

La vie de postdoctorant

Selon M. Sarr, le stage postdoctorala pour objectif de compléter la for-mation en recherche des nouveauxdoc teurs en l eur permet t an td’étendre leur réseau de contacts etde développer leur niche scienti-fique. «De nos jours, un stage post-doctoral est un prérequis pour l’ob-tention d’un poste de professeurd’université dans la majorité desinstitutions universitaires occi-dentales», explique le président del’ASPUM.

Jean-Baptiste Pingault avoue que lavie de postdoctorant n’est pas facilesur le plan financier. « Je fais ce tra-vail parce que ça m’intéresse,explique-t-il. Pour moi, c’est enri-chissant, c’est toujours fascinantde travailler sur différentes ques-tions.»

M. Sarr cite un rapport de l’Asso -ciation canadienne des stagiairespostdoctoraux qui stipule que 43 %des publications scientifiques ont un

stagiaire postdoctoral comme pre-mier auteur.

Le scientifique en chef du FRQ croitque l’apport des postdoctorants estsous-estimé. «Souvent, on lance desfleurs au directeur d’une recherche,explique M. Quirion. Mais il y a unegrande contribution des étudiants

postdoctoraux qui est souvent igno-rée.» C’est pour réparer cette injus-tice que Rémi Quirion a créé le prixÉtudiant-chercheur étoile, quidécerne une bourse de 1 000 $chaque mois à un étudiant-chercheurqui s’est illustré dans son domaine.

ELOM DEFLY

Un chercheur prometteur

Le stagiaire postdoctorant au Département de médecine sociale et préventive de l’UdeM Jean-Baptiste Pingault est le gagnant du prix Étudiant-chercheur étoile du mois de février. Ce prix, accompagné d’une bourse de 1000 $, est décerné par le Fonds de recherche en santé du Québec(FRSQ), et souligne l’excellence et la contribution des étudiants à la recherche québécoise.

Des infrastructures de haut niveau pour les passionnés de la mer• Des chercheurs d’une qualité exceptionnelle, dont les exper- tises couvrent un large éventail de spécialisations des sciences de la mer.

• Un navire de recherche de 50 mètres et une station aquicole alimentée en eau de mer.

• Une maîtrise et un doctorat en océanographie destinés aux biologistes, aux chimistes, aux géologues, aux géographes et aux physiciens.

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Le postdoctorant jean-baptiste pingault a établi un lien entre le déficit d’attention

et la consommation de drogue.

Page 8 • QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013 Le contenu des pages de la FAÉCUM est indépendant de la ligne éditoriale de Quartier Libre

Dominique Baril-Trembalycoordonnatrice aux affaires académiques de cycles supérieurs

[email protected]

Robin Mercier-Villeneuvecoordonnateur aux affaires académiques de premier cycles

[email protected]

Du 11 au 22 mars prochain, l’Université de Montréal sera le théâtre de diverses démonstrations mettant en scène la langue française dans le cadre de la traditionnelle Francofête.

Comme à son habitude, la FAÉCUM y organisera des activités ouvertes à la communauté universitaire afi n de promouvoir le fait francophone de l’Université de Montréal, prétexte idéal pour s’amuser avec la langue de Molière. Ces deux activités mettront aux défi s les participants à travers deux axes, l’un plus créatif avec un concours de poésie et l’autre misant sur vos connaissances langagières avec l’inévitable dictée.

Description des activitésAinsi, mardi le 12 mars à 11 h 45 au C-1017-2, vous êtes invité à composer un texte rimé sur un thème qui vous y sera dévoilé, et ce, en seulement trente petites minutes. Un récital sera ensuite proposé aux courageux pendant qu’un jury attribuera les

prix d’excellence aux vainqueurs. Que vous soyez un habitué ou qu’il s’agisse de votre premier contact avec l’art du poète, venez vous amuser avec nous tout en courant la chance de gagner des prix de participation !

Ensuite, mercredi le 13 mars dès 11 h 45 au B-2305, nous aurons l’honneur d’accueillir notre traditionnel invité de marque, monsieur Yves Beauchemin. Il se fera un plaisir d’ébranler vos connaissances quant aux dessous de la langue française alors qu’il récitera une dictée aux pièges affutés. Qui sait, vous serez peut-être une des personnes qui auront réussi à éviter les écueils avec succès, vous méritant ainsi un prix d’excellence. Toutefois, ne vous inquiétez pas : comme le plaisir doit aussi être récompensé, des prix de participation seront distribués.

Le Français à l’UdeMAu terme de cette Francofête 2013, il faudra retenir la place privilégiée qu’occupe le français à l’Université

Plusieurs étudiants aux cycles supérieurs se font offrir des postes d’assistant de recherche dans le cadre de leurs études, afi n de diminuer leur fardeau fi nancier. Ces étudiants vont donc passer un bon nombre d’heures à récolter des données, voire les analyser, pour un professeur- chercheur. Quels sont les droits des étudiants par rapport à leur apport intellectuel à ces recherches ?

La propriété intellectuelle, c’est quoi ? La Politique de l’Université de Montréal (UdeM) sur la propriété intellectuelle répond à ce genre de questions. Elle régit les droits des chercheurs, notamment ceux des étudiants-chercheurs, des stagiaires postdoctoraux, des attachés de recherche et des assistants de recherche. Selon la Politique, la propriété intellectuelle est défi nie comme suit : « [elle] se rattache à tout produit qui résulte d’une activité intellectuelle ou créatrice, quelle qu’en soit la forme matérielle, et auquel s’appliquent des droits conférés par la loi. » Pour les étudiants, cela signifi e notamment que vous avez des droits par rapport aux données que vous obtenez en laboratoire ou lors de vos travaux de recherche, sur tout travail de recherche ou de création que vous avez produit et sur les résultats de vos recherches.

La Politique de l’Université de Montréal sur la propriété intellectuelleEn 1994, l’UdeM se dote d’une politique afi n de régir les droits des différentes parties prenantes de la recherche universitaire. Par le biais de cette politique, elle reconnaît que “la recherche universitaire a pour

objectifs principaux l’avancement des connaissances et la formation des étudiants, en particulier de ceux de maîtrise et de doctorat”. Cette politique protège donc spécialement les étudiants à plusieurs égards.

Pour savoir si vous avez des droits en lien avec la réalisation de certains travaux, il faut déterminer le type d’apport que vous avez fourni.

• Un apport non intellectuel ou non créateur (technique) ne vous confère pas de droit particulier.

• Un apport intellectuel ou créateur substantiel vous donne droit à l’attestation de votre contribution. Par exemple, si vous écrivez un article pour une revue scientifi que avec l’aide de votre directeur de recherche, vous devez être mentionné comme auteur ou coauteur. De plus, si ce travail mène à la commercialisation d’un produit, vous avez droit à une part des revenus créés par cette commercialisation.

• Un apport intellectuel ou créateur d’appoint vous donne droit à la reconnaissance de votre travail. Selon les domaines, cela se traduit souvent par une mention de remerciements au sein des travaux.

Ainsi, il est important pour vous de rester alertes et de connaître vos droits. Tout comme vous devez mentionner votre directeur de recherche si vous utilisez ses travaux dans votre mémoire ou votre thèse, votre directeur de recherche doit mentionner votre nom s’il utilise vos données ou vos résultats de recherche. De même, si vous élaborez une base de données en collaboration avec d’autres membres

de Montréal. La politique linguistique confi rme effectivement qu’il s’agit de la langue offi cielle d’enseignement au premier cycle et de la langue normale d’enseignement aux cycles supérieurs. Si ce principe n’est pas respecté et qu’il n’est pas justifi é par la politique linguistique, il est nécessaire de rectifi er la situation auprès de votre unité académique avec l’aide de votre association étudiante. Il existe aussi un processus offi ciel de plainte, géré par le Vice-rectorat aux relations internationales, à la francophonie et aux partenariats institutionnels. Vous pouvez ainsi signaler un manquement à la politique directement sur le site web de l’Université.

Bref, soyez vigilants, mais surtout… Venez célébrer notre langue en participant à la Francofête et à ses activités variées, détaillées au www.cce.umontreal.ca/francofete/index.htm ! Que la langue française monte sur la scène !

Francofête : Célébrons le français à l’UdeM !

Les droits des étudiants en matière de propriété intellectuellede votre équipe de recherche, vous en êtes tous copropriétaires et devez y avoir accès afi n de pouvoir mener vos travaux de recherche.

Les ententes-cadres et les ententes spécifi quesLa Politique de l’UdeM prévoit que les unités doivent se doter d’ententes-cadres afi n de préciser les questions relatives à la propriété intellectuelle. Renseignez-vous auprès de votre unité académique afi n de prendre connaissance de cette entente, si elle existe. Si aucune entente-cadre n’a été entérinée dans votre unité, il demeure possible d’adopter une entente spécifi que entre des chercheurs travaillant sur le même projet. Une telle entente permet d’éclaircir les zones grises avant tout potentiel confl it; si vous en adoptez une, assurez-vous qu’elle détermine vos droits si les travaux de recherche mènent à la commercialisation d’un produit, et qu’elle indique quel type d’apport intellectuel vous donne des droits et quels sont ceux-ci. Si vous avez à rédiger une entente spécifi que, n’hésitez pas à venir consulter le conseiller en règlements de la FAÉCUM.

Pour consulter la Politique de l’Université de Montréal sur la propriété intellectuelle, rendez-vous au http://tinyurl.com/arze5sl. Pour toutes questions relatives à la propriété intellectuelle, vous pouvez communiquer avec Daniel Tannous, conseiller en règlements, à [email protected] ou avec Dominique Baril-Tremblay, coordonnatrice aux affaires académiques de cycles supérieurs, à [email protected].

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u avec Dominique Baril-Tremblay, coordonnatrice ux affaires académiques de cycles supérieurs,

acadcs@ m.qc.ca.

FÉDÉRATION DES ASSOCIATIONS ÉTUDIANTES

3200, rue Jean-Brillant, local B-1265, Montréal (Québec) H3T 1N8 • www.faecum.qc.ca • Téléphone : 514-343-5947 • Télécopieur : 514-343-7690 • Courriel : [email protected]

DU CAMPUS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

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FÉDÉRATION DES ASSOCIATIONS ÉTUDIANTES

3200, rue Jean-Brillant, local B-1265, Montréal (Québec) H3T 1N8 • www.faecum.qc.ca • Téléphone : 514-343-5947 • Télécopieur : 514-343-7690 • Courriel : [email protected]

DU CAMPUS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

C atherine Charron-Delage estarrivée chez les Carabinsavec tout un bagage. Lors de

la Coupe du monde des moins de 20ans, qui s’est déroulée au Panama en2011, elle a fait partie de la déléga-tion du Canada qui a obtenu lamédaille d’argent. Elle a aussi parti-cipé à l’édition de 2012 du mêmechampionnat, qui se tenait au Japon.

Bien qu’elle soit consciente de lachance qu’elle a, l’athlète garde latête sur les épaules. « Il me restebeaucoup à apprendre sur le soccer, précise-t-elle. J’ai encore descroûtes à manger avant d’atteindrele niveau de jeu souhaité.»

«Mon manque d’expériences detravail m’inquièteun peu. Je souhaite m’accomplir dansd’autres aspects de ma vie. »caTHerine cHarron-deLageAttaquante des Carabins

La jeune attaquante a choisi de pour-suivre son apprentissage avec l’orga-nisation des Carabins par fidélitéenvers ses coéquipières. « Je joueavec certaines d’entre elles depuisque j’ai 14 ans, souligne-t-elle. Ona suivi le même parcours.»

Les autres membres de l’équipe sontégalement heureuses de jouer avec

l’athlète originaire de Longueuil.Selon sa coéquipière et étudiante enscience politique Samantha Gauthier,il est toujours agréable d’affronterles équipes adverses en sa compa-gnie. «Catherine amène un certainsens offensif, confie-t-elle. Elle esttrès efficace avec la balle au pied etelle sait se démarquer pour créerdes occasions de marquer.»

L’entraîneur de l’équipe féminine desoccer des Carabins, Kevin McConnell,ne tarit pas d’éloges à l’endroit deCatherine. « Technique ment, ellepossède toutes les qualités, affirme-t-il. Elle a beaucoup de caractère. Onessaie de créer un environnementet des situations pour qu’elleatteigne son plein potentiel.»

Force de caractère

Au fil des années, la footballeuses’est habituée à composer avec unemploi du temps surchargé. Àcause de la grève étudiante du prin-temps dernier, Catherine Charron-Delage n’a pas pu décrocher sondiplôme d’études collégiales. Ellese retrouve avec deux cours aucégep, en plus de ceux qu’elle suità l’université.

C’est la pratique du soccer qui lui ainculqué la discipline nécessaire pourconcilier le sport et les études.Catherine a appris à fournir un effortsupplémentaire dans ces deux champsd’activité. « J’aime repousser meslimites encore plus loin. C’estdevenu une drogue»,dit-elle en riant.

Le premier souvenir de CatherineCharron-Delage jouant avec un bal-

lon de soccer remonte à l’âge de 6ans, à Longueuil. Même si le soccern’était pas très populaire à l’époque,ses parents ont tout de même inscritleur fille à cette activité parce qu’ilsne pouvaient plus contenir son éner-gie débordante. La famille a toujoursété importante pour la joueuse desoccer. « Mes parents m’ont tou-jours bien épaulée et ils ne m’ontjamais trop poussée », affirme-t-elle.

Objectif : les Jeux olympiques

L’attaquante des Carabins est talen-tueuse pour son jeune âge, mais elleest encore très loin d’avoir atteint sonvéritable potentiel. «Catherine doitaméliorer l’efficacité dans sesgestes et ses mouvements, affirmeKevin McConnell. Elle doit mieuxchoisir les priorités et s’adapteraux situations de jeu.»

L’athlète a du flair dans le jeu offen-sif, elle ne s’en cache pas. Elle pro-voque nombre d’occasions de mar-quer grâce à sa vision du jeu et àl’espace qu’elle se crée pour bienpasser le ballon. «Un seul pas peutfaire toute la différence», précise-t-elle.

Selon sa propre évaluation, l’étu-diante sait qu’elle doit offrir demeilleures performances pour réali-ser son objectif de participer auxJeux olympiques. «Étant donné queje suis droitière, j’ai tendance àconstamment couper vers la droiteet à tirer de mon pied droit,déclare-t-elle. J’ai tendance à choi-sir la facilité.»

Celle qui se considère comme unerêveuse ne compte pas pourchasser leballon rond jusqu’à ses 30 ans. «Monmanque d’expériences de travailm’inquiète un peu, dit-elle. Je sou-haite m’accomplir dans d’autres

aspects de ma vie.» Néanmoins, elledemeure convaincue que son vécu surles terrains de soccer l’aidera dans savie professionnelle.

PATRICK GEORGES

Page 10 • QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013

Du talent purÀ sa première saison avec l’UdeM, l’attaquante de l’équipe féminine de soccer intérieur des Carabins CatherineCharron-Delage a déjà fait ses preuves. L’athlète de 20 ans termine la saison régulière du Réseau du sport étudiantdu Québec (RSEQ) au troisième rang des meilleures pointeuses avec une récolte de quatre buts et trois passes.

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catherine charron-delage a reçu la médaille d’argent à la coupe du monde des moins de 20 ans

avec l’équipe du canada en 2011.

catherine charron-delage effectue un coup de tête lors du match contre les Martlets de Mcgill le 17 février dernier.

QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013 • Page 11

L e TDAH est un problème neurolo-gique qui se manifeste dès l’enfancesous forme d’inattention avec ou

sans hyperactivité-impulsivité.

Hélène (nom fictif), une étudiante de l’UdeMqui a souhaité garder l’anonymat, a vécu 21 anssans savoir qu’elle avait un TDAH. Après unescolarité difficile au primaire, elle a redoublé sadeuxième année de secondaire, et passé toutesles autres de justesse. Au cégep, elle devaitprendre des cours de rattrapage pendant l’été.Ce n’est qu’à la toute fin de son parcours collé-gial que la conseillère en aide pédagogique deson école lui a parlé du déficit de l’attention etlui a recommandé d’aller voir un médecin. Justeà temps pour son arrivée à l’UdeM.

« Ni moi ni mes parents ne savaient cequ’était un déficit de l’attention. J’étudiaisénormément et ma mère me poussaitbeaucoup, mais je n’avais jamais debonnes notes, raconte-elle. Au cégep, uneconseillère en aide pédagogique m’a mêmeconseillé d’abandonner l’école. On m’a ditque ce n’était pas pour moi. »

Déterminée, Hélène a tout de même pour-suivi ses études. Sa première année à l’UdeMa été difficile, car elle a dû essayer plusieurssortes de médicaments avant de trouver lebon. « J’étais vraiment découragée, jen’avais même pas 2.0 de moyenne géné-rale. Je me suis dit que je n’étais tout sim-plement pas intelligente », précise-t-elle.

Petit à petit, avec la bonne médication, etgrâce au soutien des employés du Bureaudes étudiants en situation de handicap(BESH) et de ceux du Centre étudiant de sou-tien à l ’apprentissage et à la réussite(CESAR), elle a réussi à remonter la pente.

Développer son potentiel

Hélène a d’abord rencontré un conseillerau BESH qui l’a accompagnée tout au longde sa scolarité. Des mesures d’accommode-ment ont été mises en place afin qu’ellepuisse faire ses examens dans un localséparé et avoir du temps supplémentaire.« Le fait de pouvoir faire mes examensseule m’aide énormément puisque je nesuis pas déconcentrée par les bruitsautour de moi, explique-t-elle. En plus, çadiminue mon anxiété de moitié, car je nepanique pas de voir tout le monde termi-ner avant moi ! »

Le coordonnateur au BESH Nicolas Fortin sou-ligne l’importance d’accorder des accommo-dements aux étudiants atteints de TDAH pourleur réussite scolaire. «C’est comme si cesétudiants ne voyaient pas et n’avaient pasde lunettes, explique-t-il. Nous, on leur endonne afin qu’ils soient sur le même piedd’égalité que tous les autres. »

Si le BESH agit à titre de conseiller et s’occupede tout ce qui est pratico-pratique, le CESARjoue, quant à lui, un rôle clé en offrant aux étu-diants des suivis psychologiques personnali-sés, ainsi qu’une vaste gamme d’ateliers quipermettent d’acquérir de bonnes stratégiesd’étude.

«Mes rencontres avec la psychologue duCESAR m’ont beaucoup aidée parce que j’aiappris à étudier efficacement, se réjouitHélène. Je me suis rendue compte que je nem’y prenais pas du tout de la bonne façon!»

En plus d’offrir des services qui permettentd’acquérir des techniques d’étude, le CESARaide les étudiants à mieux gérer leur temps etleurs moments de concentration. Selon la psy-chologue en aide à l’apprentissage au CESARJosée Sabourin, la transition du cégep versl’université peut s’avérer particulièrement dif-ficile pour les personnes avec un TDAH. «Unedes difficultés pour ces étudiants est la ges-tion de temps, explique-t-elle. À l’université,il y a encore moins d’encadrement qu’aucégep et les étudiants doivent apprendre àgérer leur horaire.»

Plusieurs activités du CESAR se penchent jus-tement sur la régularisation des études per-sonnelles, de l’activité physique, des activitéssociales et du sommeil, afin de trouver un bonéquilibre d’hygiène de vie.

L’UdeM: une des universitésles mieux outillées

Avec son équipe de médecins, de neuro-psychologues, de psychologues spécialisés

en problèmes d’apprentissage, ses suivispersonnalisés et ses ateliers de groupes,l’UdeM peut se vanter d’offrir un servicecomplet aux étudiants souffrant de TDAH.« On est probablement l’université duQuébec qui est la mieux outillée pourvenir en aide à ces étudiants », expliquela psychologue et coordonnatrice au CESAR,Dania Ramirez.

Plusieurs étudiants se présentent au CESARparce qu’ils ont des difficultés sans toutefoissavoir qu’ils ont un déficit de l’attention. « Ilarrive qu’après une ou deux rencontres avecle psychologue en apprentissage, l’étudiantsoit référé en neuropsychologie pour avoirune évaluation complète », expliqueMme Ramirez.

Si l’étudiant reçoit le diagnostic de TDAH, ilpeut alors prendre rendez-vous avec unmédecin de la clinique de l’UdeM et obtenirun traitement médical. Le tout dans le mêmebâtiment. «C’est très rare que des institu-tions offrent des services d’évaluation, sefélicite Mme Ramirez. On réfère le plus sou-vent les étudiants à l’extérieur, et ça peutêtre très long avant d’avoir un diagnostic.Chez nous, on peut aider ces étudiants deA à Z !»

Selon Josée Sabourin et Dania Ramirez, lamédication à elle seule ne suffit pas à bienvivre avec ce problème. «La médication aideénormément à mieux composer avec leTDAH, surtout au niveau de la concentra-tion, explique Mme Sabourin. Par contre, lamédication n’aide pas tout, et les suivis auCESAR et au BESH sont essentiels pour

permettre à ces étudiants de développer leurpotentiel intellectuel.»

Aujourd’hui, Hélène a remonté la pente. Aprèsavoir obtenu un premier baccalauréat avecune bonne moyenne, elle a été acceptée l’an-née dernière en criminologie, un programmequ’elle avait toujours voulu suivre. « Si jen’avais pas eu les services de l’UdeM, je n’au-rais jamais été capable de me rendre jus-qu’ici.», confie-t-elle. Elle est maintenant surla liste du doyen, avec une moyenne exem-plaire de 4.0 sur 4.3, et projette de poursuivreses études à la maîtrise.

RAPHAËLLE CORBEIL

L’excellence malgré le TDAHLes étudiants atteints du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)ont dû traverser un long parcours semé d’embuches. Les divers centres d’accompagnementdisponibles sur le campus de l’UdeM aident ces étudiants à composer avec ce handicap etmême à devenir un modèle de réussite scolaire.

SOC IÉTÉ SANTÉ MENTALE À L’ U d eM

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CLIENTÈLE ÉMERGENTE

selon dania ramirez, le nombre d’étu-diants présentant un TdaH ne cessed’augmenter. «Il y a deux ans, onarrivait encore à répondre rapide-ment aux besoins de cette clientèle,affirme-t-elle. Aujourd’hui, il y aune liste d’attente de plusieurssemaines avant de pouvoir ren-contrer un psychologue en appren-tissage. »

en raison du nombre important d’étu-diants souffrant de TdaH, Le cesartravaille actuellement sur un modèled’intervention qui permettra de mieuxencadrer ces étudiants. ce modèleprévoit d’élaborer 10 à 12 rencontrespersonnalisées dans lesquelles lespsychologues travailleront avec lesétudiants sur toutes les sphères de lavie touchées par le TdaH, que ce soitsur le plan scolaire ou personnel.

La coordonnatrice et psychologue au cesar, dania ramirez, et sa collègue josée sabourin aident les étudiants atteints du TdaH à développer leur potentiel intellectuel.

Page 12 • QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013

SOC IÉTÉ

L a fibre politique de M. Girardeau s’estdéveloppée très tôt. Militant au PLQdès l’âge de 16 ans, il termine l’école

secondaire lorsqu’il décide de contacter sadéputée de la circonscription de Saint-Henri–Sainte-Anne, Marguerite Blais, pour qu’ellevienne parler aux élèves. « Je voulais que lesjeunes connaissent la députée de leur cir-conscription », explique-t-il. Très vite, ilsdeviennent proches et Mme Blais le prend sousson aile. En 2009, il se fait élire représentantde la région Montréal Sud à la Commission jeu-nesse du PLQ puis conseiller politique de cettecommission en 2011. Le 18 février dernier, ilest désigné président par intérim de l’associa-tion du PLQ de Saint-Henri–Sainte-Anne.

Fin septembre, M. Bachand lui demande derejoindre son équipe de campagne. «C’est le

premier à m’avoir approché, et j’ai tout desuite accepté, précise M. Girardeau. Il a tou-jours été un homme de contenu qui parlesans langue de bois et qui a démontré uneouverture aux idées développées par laCommission jeunesse. » Convaincu par lacapacité de M. Bachand à être un chef d’État,le jeune homme travaille donc ces derniersmois à «vendre le style Bachand».

Il considère sa mission comme un défi aprèsla défaite du PLQ aux élections de septembredernier. Mais M. Girardeau ne renie pas lesannées Charest. « C’est un homme inspi-rant, affirme-t-il. Un jour, l’histoire recon-naitra quelque chose à M. Charest. » Ilavoue toutefois se questionner sur un pointdans la manière dont la crise étudiante a étégérée. « M. Charest aurait pu rencontrer les

organisations étudiantes plus tôt », admet-il en soulignant que cela n’était plus possibleaprès Victoriaville. « J’étais là, j’ai senti lesgaz lacrymogènes, raconte-t-il. Et je me suisdit : “ce n’est ni le Québec dans lequel j’aigrandi ni celui que je veux pour demain.”Est-ce qu’après cela, un premier ministrepeut s’asseoir avec ces gens-là ? »

La passion comme moteur

Les activités bénévoles de M. Girardeau ne sontpas seulement politiques, mais égalementassociatives. Il est en effet président de la sec-tion étudiante de la division québécoise del’Association du Barreau canadien et il siègesur le conseil d’administration du cégepAndré-Laurendeau, où il a étudié. Des mandatsqu’il mène en plus d’étudier et de travaillerpour une compagnie d’assurances. Se quali-fiant lui-même d’« hyperactif de l’implica-tion», il est guidé par la passion. «Quand onest passionné, cela aide à tout concilier»,explique-t-il.

Le ciment de ses multiples occupations est l’en-gagement politique. « C’est l’implication laplus complète qu’il soit», insiste celui qui sedéclare plus intéressé par les affaires publiquesque par la politique partisane. «Ce qui m’al-lume le plus, ce sont les choix que nous pou-vons faire en tant que société», précise-t-il.M. Girardeau invite les autres jeunes à suivreson chemin et à s’investir massivement en poli-tique. «C’est lorsqu’on arrête de croire en lapolitique qu’on devient cynique, déplore-t-il.

Je ne regrette pas un instant mon choix dem’engager en politique. C’est une expérienceintellectuellement très stimulante quimarque à vie.»

Se faire élire député ne figure pourtant pas àl’ordre du jour. « Je ne compte pas prendre laplace de Léo Bureau-Blouin», dit-il en riant.Il voit en effet la politique comme un à-côté.«C’est le droit des affaires qui m’intéresse etpuis je n’aime pas le fait que des élus soientdes politiciens de carrière, souligne-t-il. Maisj’ai la flamme, alors je me présenterai peut-être un jour». Une flamme qui allume telle-ment M. Girardeau que ce jour pourrait venirplus tôt qu’il ne le croit.

FANNY BOUREL

Un hyperactif de la politique

À seulement 20 ans, l’étudiant au baccalauréat en droit à l’UdeM OlivierGirardeau connaît un parcours fulgurant. En plus de ses multiples engagementspolitiques et associatifs, il est actuellement responsable de la campagne jeunesse du candidat à la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ), RaymondBachand. Un activisme qu’il encourage les jeunes à imiter.

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LES ÉTUD IANTS ET LA POL IT IQUE

olivier girardeau

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C réer une association conservatrice àl’UdeM germait depuis un momentdans l’esprit de l’étudiant en droit et

maintenant président de l’Association conser-vatrice des étudiants de l’UdeM, Carl-OlivierRouleau. Ce nouveau rassemblement vise à sus-citer l’intérêt des étudiants aux idées conserva-trices. «Nous voulons représenter de manièrepositive la pensée politique conservatrice enorganisant des conférences ou en s’impli-quant lors de débats, explique M. Rouleau. Ilest certain que cela nous fera plaisir si notregroupe incite des personnes à se rallier auParti conservateur du Canada (PCC)!»

Cette association a également pour objectif deréunir des étudiants qui peuvent se sentir iso-lés. Les positions conservatrices ne sont en effetpas les plus populaires sur le campus. « Je necomprends pas qu’il soit possible de s’iden-tifier au PCC à notre âge », déclare parexemple une étudiante en communication poli-tique qui a tenu à conserver l’anonymat. «C’estune fausse conception, rétorque M. Rouleau.Les associations conservatrices de comtépossèdent plus de jeunes membres que devieux. Et, tous les jours, le parti reçoit desappels de jeunes.»

M. Rouleau pense que ces a priori ne devraientpas effrayer les étudiants conservateurs.«L’adhésion à un parti politique, quel qu’il

soit, amène des gens à s’opposer à vous,défend-il. Les membres de notre club sontfiers de l’être et n’hésiteront pas à le fairesavoir !»

Accueil positif

L’arrivée d’une association étudiante ouverte-ment conservatrice sur le campus est plutôt bienperçue par les étudiants, car elle va stimuler leséchanges idéologiques. «Il est tout à fait légi-time et bénéfique que les conservateurs del’UdeM aient leur propre association», jugel’étudiante en science politique Camille Sheed.Même si cette dernière se positionne plus àgauche sur l’échiquier politique, elle affirmeque «la liberté d’expression doit être mise del’avant, peu importe l’opinion des gens».

Même écho positif chez les autres associationsde l’UdeM affiliées à des partis politiques fédé-raux. «L’université est un lieu pour échan-ger des idées, alors nous sommes trèscontents d’accueillir cette nouvelle associa-tion, se réjouit le président des Jeunes libérauxde l’UdeM, Christopher Monette. Je suiscurieux de voir comment ils vont s’y prendrepour attirer les étudiants et combien dejeunes conservateurs ils vont rallier.»

Le président du Nouveau parti démocratiqueUdeM, Fred Ghali, voit lui aussi dans la créa-

tion d’un groupe conservateur à l’UdeM uneoccasion d’enrichir le débat et d’intéresser lesjeunes à la politique. «L’UdeM est plutôt pro-gressiste, mais l’arrivée de cette nouvelleassociation est positive pour la démocra-tie», dit celui qui attend tout de même qu’ellesoit officiellement enregistrée auprès de l’UdeMpour se prononcer davantage.

Les débuts de l’Association conservatrice desétudiants de l’UdeM sont prometteurs selonson président. «Alors que nous n’en avionspas fait la promotion, plus de 50 personnesavaient déjà rejoint notre page Facebook24 heures après sa création le 11 février», sefélicite-t-il. L’équipe du conseil exécutif compte

déjà une quinzaine de membres. L’enregistre -ment officiel de l’association auprès de l’UdeMne figure pas parmi ses priorités pour lemoment.

L’association espère pouvoir faire venir unpoliticien conservateur à l’UdeM d’ici la fin del’année. Le premier ministre Stephen Harperdonnera-t-il prochainement une conférencesur le campus ? «Ce serait trop beau pourêtre vrai », répond M. Rouleau. La visite àl’UdeM d’un élu ou d’un ministre conservateurquébécois serait, selon lui, plus réaliste.

MARIE-CHRISTINE LESSARD

avec la collaboration de FANNY BOUREL

QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013 • Page 13

Une asso conservatrice à l’UdeM

La famille des groupes politiques étudiants udemiens s’agrandit avec l’apparition de l’Association conservatrice des étudiants de l’UdeM. Un nouveau club qui est plutôt bien accueilli sur le campus.

Quartier Libre : Quel est le rôle desassociations politiques étudiantes del’UdeM?

Pascale Dufour : Contrairement aux autresassociations étudiantes, n’importe quel étu-diant décide d’adhérer ou pas aux groupesd’intérêt politiques. L’activité de ces groupesest liée aux campagnes électorales. Leuractivisme n’est pas régulier, il comporte despics.

Q.L. : Quel est l’intérêt des partis poli-tiques à voir se former de telles associa-tions?

P. D. : Se faire connaître et toucher un publicdifficile à rejoindre, car les jeunes ont tou-jours été la portion de la population qui votele moins. Les partis peuvent utiliser les asso-ciations politiques sur les campus commevitrine pour leurs idées et comme base derecrutement de nouveaux militants.

Les partis considèrent l’université de la mêmefaçon que tous les autres lieux où ils sont pré-sents : c’est un endroit où cibler une clientèleélectorale. Pour attirer les étudiants, les partispolitiques peuvent faire déplacer des députésconnus. Les gens assistent parfois à la confé-rence d’un homme politique parce qu’elle se

passe sur le campus. Les partis politiques misentdonc sur l’adhésion au milieu. Ils se disent que,parmi les personnes qui vont se déplacer, il y ena qui voteront pour eux.

Q.L. : Comment fonctionne une associa-tion politique étudiante?

P. D.: Cela varie d’un parti à l’autre, car chaqueparti a ses propres procédures. L’initiative pourformer une association peut venir des militants oudes gens du parti. Les uns ou les autres peuvent sedire qu’ils sont trop absents chez les jeunes et ilsvont décider de fonder une association. La popu-lation étudiante change tous les ans, la mobilisa-tion est donc un effort constant sur les campus.

Q.L. : Quelle est votre réaction à la créa-tion d’une association affiliée au Particonservateur du Canada à l’UdeM?

P. D. : Cela ne me surprend pas. Il fallait que çaarrive, car il y a des conservateurs à l’UdeM. Jefais un sondage dans mon cours depuis 20 anset j’ai tout le temps un important pourcentaged’étudiants qui voteraient ou qui ont voté pourle Parti conservateur.

CHRISTOPHE PERRON-MARTEL

Une vitrine pour les partis

Pas facile de rejoindre les jeunes pour qu’ils aillent voter lors des élections. Lesassociations politiques étudiantes de l’UdeM aident les partis à mobiliser lesjeunes, selon la professeure au Département de science politique à l’UdeMPascale Dufour.

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SOC IÉTÉ

grâce aux associations politiques étudiantes, les partis ciblent

la clientèle électorale estudiantine selon pascale dufour, qui enseigne

la science politique à l’UdeM.

Les étudiants Marc-antoine Morin, ariane Hunter-Meunier et carl-olivier rouleau sont membres de la nouvelle association

conservatrice à l’UdeM.

Page 14 • QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013

Trudeau : des réactions contrastéesLe meneur de la course à la direction du Parti libéral du Canada (PLC), Justin Trudeau, étaitde passage à l’UdeM le 19 février dernier. Il a tenu à souligner son intérêt pour les jeunes, maisa dû faire face aux interventions insistantes de certains d’entre eux sur la question nationale.

SOC IÉTÉ

C’ est une question sur la clarté réfé-rendaire qui a ouvert le débat orga-nisé dans le cadre d’une tournée

montréalaise de M. Trudeau. «Réaliser la sou-veraineté sans majorité claire enlèverait desdroits à bien des Québécois», a-t-il répondu.

Malgré la virulence d’un étudiant qui lui ademandé de quels droits les Québécois seraientprivés si le Québec devenait souverain, JustinTrudeau a défendu sa position en soutenantqu’elle allait dans le même sens que la plus hautecour du pays. «Selon la Cour suprême, il fautune majorité claire sur une question clairepour faire l’indépendance. Maintenant, c’estaux politiciens de décider. Cela peut-être 55 %,60 % ou deux tiers, a expliqué le député fédéralde la circonscription de Papineau, en précisantqu’une majorité simple serait insuffisante.Si 50 %+ 1 représente une majorité claire, qu’est-cequi représenterait une majorité pas claire?»

Il a poursuivi son allocution en soulignant quesi les souverainistes croyaient au bien-fondé deleur idée, ils ne devraient pas avoir peur de pré-senter une question claire et d’obtenir une majo-rité claire. Lors d’un échange avec une étudianteà la fin de la conférence, M. Trudeau a affirméque le seuil d’une majorité claire lors d’un éven-tuel référendum devrait être de deux tiers.

Le député a aussi défendu le Canada. «C’est quoile problème avec le statu quo constitution-nel? a-t-il demandé. Mon idée pour le Québecn’est pas de se sortir du Canada, mais bien dese réinvestir dans le Canada.» Un discours quia plu à l’étudiant en droit Axel Fournier.«J’apprécie beaucoup la façon qu’il défendson pays, mon pays, juge-t-il. Il peut claire-ment devenir premier ministre du Canada.»

La jeunesse dépolitisée

Justin Trudeau a tenu à souligner sa proximitéavec les jeunes. «Je parle à des jeunes dans les

écoles secondaires, les collèges, les universi-tés, et à des jeunes professionnels », a-t-illancé. Il constate que les jeunes se détournentde la politique. «Cette génération se lancedans le travail communautaire ou dans desprojets à l’international, a-t-il ajouté. Leurimplication citoyenne se passe ailleurs quedans la politique.» Il a grandement blâmé legouvernement de Stephen Harper pour ce désin-térêt de la jeunesse. «Ce gouvernement misesur les différences et la division, et fait preuvede beaucoup de cynisme», a-t-il déclaré.

Pour y remédier, Justin Trudeau place l’ouver-ture au cœur de son projet politique. «Je pro-pose des assemblées d’investiture ouvertesdans tout le pays afin qu’un chef de parti nepuisse pas choisir un candidat», a-t-il préciséavant d’ajouter qu’il souhaitait accorder moinsde pouvoir au PLC sur le plan du maintien de laligne de parti. «Il faut avoir le pouvoir dereprésenter les citoyens de nos comtés», a-t-il résumé.

M. Trudeau est conscient que son parti est àrebâtir. Il a lui-même avoué que le nombre dedéputés du Parti libéral est en déclin depuis lescinq dernières élections. Il a qualifié de «très

hypothétique» le scénario selon lequel il seraitun jour à la tête d’un gouvernement majori-taire. Des étudiants qui ont assisté à la confé-rence sont en tout cas convaincus de son lea-dership. «J’aime bien sa personnalité, affirmel’étudiante en médecine Mélodie Bouchard. Ilamène un vent de fraîcheur et semble être unbon leader.»

L’économie, un sujet critique

M. Trudeau s’est également exprimé sur l’éco-nomie. Il a mis en avant sa détermination àpallier les écarts de richesse grandissants etl’effritement de la classe moyenne. Mais ce dis-cours n’a pas convaincu l’étudiant en économiepol i t ique et président par interim del’Association des étudiants en économie et poli-tique de l’UdeM, Christophe Martin. « Il n’apas vraiment réellement parlé d’économie,regrette-t-il. Il ne nous a pas parlé de ce qu’ilallait faire concrètement.»

Questionné sur son manque d’expérience enéconomie, M. Trudeau a affirmé qu’il se senten mesure de gérer l’économie et d’affronterles défis peu importe sa formation. Des pro-pos qui ont rassuré certains étudiants. « Il

n’est pas aussi niaiseux qu’il paraît, confieune étudiante à la maîtrise en science poli-tique qui souhaite rester anonyme. J’avais desinquiétudes par rapport à son manqued’expérience, mais, en fait, il n’est pas aussinouveau que les médias et les autres can-didats le voient. »

L’étudiant en droit François Guay se montreplus critique.« Il n’est jamais allé en profon-deur sur aucune question » déplore-t-il. L’étudiante en droit Elisabeth Fortin vaencore plus loin. « C’était plus un showqu’une discussion.»

Quant au vice-président de la Commissiondes jeunes du Parti libéral du Canada et étu-diant en journalisme à Concordia, CameronAhmad, il s’est déclaré satisfait de la confé-rence donnée par M. Trudeau à l’UdeM.« Justin a la capacité de rassembler tout lemonde, y compris les souverainistes », a- t-il souligné. Vu la vivacité des échanges quiont eu lieu entre les étudiants souverainistesprésents et M. Trudeau, cette affirmation resteencore à prouver.

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Le candidat à la direction duparti libéral du canada

justin Trudeau a déclaré qu’ilétait prêt à retrousser sesmanches pour construire

l’avenir du canada.

QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013 • Page 15

L orsque Mélanie Robert a étudié l’his-toire de l’art à l’UQAM, elle est deve-nue la tête de turc de l’un de ses pro-

fesseurs. «Pendant toute la session, il faisaitdes blagues pleines de sous-entendus, ilignorait mes questions et il a progressive-ment détourné les autres étudiants de moi,raconte celle qui est aujourd’hui étudiante enjournalisme à l’UdeM. Je me suis retrouvéeseule, j’ai arrêté d’aller en cours et j’ai finipar faire une dépression.»

Mélanie n’a pas osé déposer une plainte àl’époque. « Le professeur, aujourd’hui à laretraite, était connu et protégé. Et puis, j’aifini par penser que c’était moi qui avais unproblème, explique-t-elle. Je réalise que c’estlui qui avait un problème. J’ai d’ailleursentendu dire qu’il prenait une tête de turc àchaque session.»

L’histoire de Mélanie illustre bien la subtilité etla complexité du problème de harcèlement.«Les gens sont réticents à aller chercher del’aide, non pas nécessairement par tabou,mais plutôt parce qu’ils ne sont pas toujoursconscients qu’ils se font harceler», expliquela chargée de projet du Kiosque de sensibilisa-tion Écoute-Référence à l’UdeM, ÉmilieChampagne.

Le harcèlement engendre la confusion.Comme Mélanie, la victime pense d’abord quec’est de sa faute si le harceleur adopte un telcomportement, et elle se demande si l’inter-prétation qu’elle en fait est erronée. « Le har-cèlement nous fait douter de ce que nousavons de plus précieux : la croyance quenos perceptions sont globalement assezjustes», explique la directrice du Bureau d’in-tervention en matière de harcèlement (BIMH)de l’UdeM, Pascale Poudrette. Pour elle, cemécanisme de mise en doute de soi-même estl’une des pires conséquences du harcèlementpsychologique. « Si tu ne peux plus te faireconfiance, t’es dans le trouble ! » s’exclame-t-elle.

Rejet de la différence

Le harcèlement se produit également entreétudiants, et le fait d’être différent des autresest souvent une des premières causes.« J’appelle cela la théorie du clou quidépasse, ajoute Mme Poudrette. Dès qu’on aune caractéristique qui nous distingue de lamasse, on est sujet à se faire taper dessuscomme un clou qui dépasse.» Le harcèle-ment psychologique à l’université s’exerce tou-tefois sous une forme plus subtile qu’à l’écolesecondaire. « Le phénomène de gang et lapression des pairs jouent moins à l’univer-sité», explique-t-elle.

La directrice du BIMH, qui reçoit entre 150 et200 signalements d’allégations de harcèlementpar an, cite l’exemple d’un travail d’équipecomme situation classique où se produit du har-cèlement. «Parce qu’il souffre d’un déficitd’attention ou qu’il est moins rapide qu’unautre, un membre de l’équipe est isolé,détaille-t-elle. On fait des insinuations répé-tées à son égard ou on oublie de le convier àune réunion de travail.» Elle mentionne aussil’existence du «syn drome de la belle fille». Parjalousie des étudiants peuvent mettre de côtéune autre étudiante, qui est particulièrementjolie et brillante, ou porter atteinte à sa réputa-tion.

Les cycles supérieurs plus touchés

Selon la bénévole du Kiosque de sensibilisationÉcoute-Référence à l’UdeM Charlie Rioux, « leharcèlement peut aussi se voir aux cyclessupérieurs alors qu’un superviseur de thèseharcèle un étudiant ». Un constat queconfirme Mme Poudrette. «Il y a une possibi-lité de conflits importants aux cycles supé-rieurs, car une relation de dépendance secrée». Le superviseur a besoin de l’étudiantpour faire avancer ses recherches et l’étudianta besoin du superviseur pour la réussite de samaîtrise ou de son doctorat. Dans ce cas, le

harcèlement peut prendre diverses formes :abus de pouvoir, demandes démesurées, pro-pos à connotation sexuelle.

Le contraire peut aussi se produire. Des pro-fesseurs et chargés de cours peuvent être vic-times d’étudiants insistants qui les talonnentpour faire changer le résultat d’un de leur exa-men, par exemple. «Mais c’est certain quel’étudiant est plus souvent dans une positionde vulnérabilité que le professeur», nuancePascale Poudrette. Dans des programmes où lacompétition est élevée, comme en musique ouen médecine, le risque de harcèlement est plusgrand.

C’est notamment pour sensibiliser la commu-nauté étudiante au harcèlement que leskiosques Écoute-Référence ont été mis surpied. Il s’agit de sensibiliser les étudiants vic-times de harcèlement, mais aussi ceux qui sontharceleurs sans le savoir. Des étudiants béné-voles sont formés pour écouter, donner de l’in-formation et adresser les étudiants à d’autresressources, notamment vers le BIMH. Ce der-nier offre un service confidentiel. Si les vic-times ne souhaitent pas d’intervention duBIMH, il n’y en aura pas. Dans ce cas, des res-sources sont mises à la disposition des étu-diants pour les aider à gérer la situation pareux-mêmes.

Lors de la semaine de prévention du harcèle-ment organisée à l’UdeM du 11 au 14mars, deskiosques Écoute-Référence seront installés les11 et 12 mars au deuxième étage du pavillonJean-Brillant, le 13 mars au pavillon Marie-Victorin et le 14 mars au pavillon André-Aisensdadt.

ANDRÉANNE THIBAULT

Le harcèlementexiste aussi à l’université

Humiliations, atteintes à la réputation, abus de pouvoir, intimidations répétées… Moins connuet plus subtil qu’à l’adolescence, le problème de harcèlement pendant les études supérieurestouche surtout des étudiants, mais aussi des professeurs. L’UdeM enregistre entre 150 et 200signalements par an. Elle organise une semaine de prévention sur le campus du 11 au 14 mars.

SOC IÉTÉ SOUT IEN PSYCHOLOG IQUE

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QUE FAIRE EN CAS DE HARCÈLEMENT ?

• prenez au sérieux ce que vous venez d’entendre ou de voir ;

• dites clairement à la personne concernée que son comportement était inopportun;

• conservez tout élément de preuve;

• parlez-en à quelqu’un en qui vous avez confiance ou aux étudiants des kiosques écoute-référence;

• consultez le bMiH (www.harcelement.umontreal.ca), vos directeurs de département, votre syndicat et votre association étudiante.

Page 16 • QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013

Chronique d’une mort annoncéeL’arrivée d’internet puis des médias sociaux a rendu plus facile l’accès à l’information. Devantla concurrence des écrans d’ordinateurs, des tablettes et des téléphones intelligents, le format papier a-t-il encore bonne presse auprès des étudiants ?

Frédérique Day-Forestscience politique

Je ne lis ni la presse écrite ni la presse élec-tronique par manque de temps. Mes études enscience politique m’aident à rester au courantdes nouvelles. Sinon, les informations que jereçois, je les ai de bouche à oreille, en parlantavec mes amis ou mes parents.

Magali Ouelletétudes cinématographiques

La presse écrite est remplie de publicités pournous vendre des produits et on risque de tom-ber dans le panneau de la manipulation. Doncje ne l’évite pas, mais je fais très attention quandje la lis. Quand je veux m’informer sur l’état dumonde, je préfère m’éloigner de la presseécrite pour me rapprocher des médias sociaux.

Victor Julliengénie civil à l’école polytechnique

Je ne suis pas la presse écrite tous les jours,sauf quand il y a de gros sujets d’actualité dansle monde, au Canada ou en France. Je vaisessentiellement sur les sites d’actualité poursavoir ce qui s’est passé, notamment en matièred’actualité internationale, car c’est un sujet quim’intéresse beaucoup.

Alex Ferrazétudes cinématographiques

Je lis la presse écrite, mais je fais toujours atten-tion à être très sélectif. Je préfère la presse enligne, car je peux bloquer les publicités grâceà des logiciels. Ainsi, mon œil peut voir seule-ment ce qui est pertinent. Les médias sociauxme permettent aussi d’obtenir l’informationdont j’ai besoin.

VOX POPLes étudiants de l’UdeM lisent-ils toujours la presse écrite ?

par ELIZABETH HUTCHINGS

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SOC IÉTÉ PRESSE ÉCR ITE

N ombreux sont ceux qui déclarent lamort imminente du papier en raisonde la croissance de la diffusion en

ligne du contenu des magazines et des quoti-diens. Pourtant, les chiffres de vente de RabaisCampus, le leader de la vente d’abonnementsà tarifs réduits réservés aux étudiants, mon-trent que ces derniers sont encore intéresséspar la presse papier. «Les ventes d’abonne-ments aux magazines sont stables depuisenviron 10 ans», affirme le vice-président deRabais Campus, André Leblanc.

Mais si les magazines résistent bien, M. Leblancsouligne que l’arrivée des quotidiens gratuits,comme Métro ou 24 heures, a entraîné unediminution de la vente d’abonnements desjournaux. «Cela ne signifie pas une baisse delecture des journaux par les étudiants, pré-cise-t-il. La facilité d’accès aux journauxofferts gratuitement rend simplement lebesoin de s’abonner moins présent.»

Le secrétaire général du Centre d’études sur lesmédias (CEM) de l’Université Laval, DanielGiroux, partage ce constat. Il confirme que lalecture des journaux gratuits, privilégiée par lesjeunes, a des répercussions sur un quotidiencomme Le Journal de Montréal. «Les jour-naux gratuits nuisent essentiellement auxquotidiens payants qui publient des articlescourts et qui font un traitement rapide del’information», explique-t-il.

Au final, les poids lourds de la presse écrite res-tent quand même les plus populaires auprèsdes étudiants du campus de l’UdeM. «Les étu-diants s’abonnent le plus souvent aux grandstitres comme L’Actualité, La Presse ou LeDevoir», affirme le représentant de RabaisCampus qui a tenu un kiosque au pavillonDecelles pendant trois semaines au début de lasession d’hiver.

Lent démarrage pour lesabonnements numériques

Malgré la stabilité des ventes d’abonnementspapier, M. Leblanc ne nie pas la concurrenced’internet. «L’arrivée d’internet a probable-ment arrêté la croissance des ventes», recon-naît-il. Le CEM a d’ailleurs constaté que les jeunessuivent de plus en plus l’actualité sur internet.Mais cet engouement pour la lecture sur la toilene se traduit pas encore par une augmentationdes ventes d’abonnements numériques.

« Ils ne rencontrent pas encore le succèsespéré même s’ils sont offerts à prix moindreque l’abonnement papier», déplore le vice-président de Rabais Campus qui propose éga-lement des abonnements numériques.

Le passage au numérique suscite des réactionspartagées de la part des étudiants. Certains nesont pas prêts à abandonner le plaisir de feuille-ter un magazine ou un journal avec leurs doigts.

L’étudiante en droit Geneviève Langelier est deceux qui privilégient le papier. «Déjà au cégep,j’avais un abonnement papier à QuébecScience et j’ai décidé de continuer à l’univer-sité, raconte-t-elle. Je n’aime pas lire sur unécran, je préfère le papier.» Mais d’autres étu-diants sont séduits par le numérique. «La lecturesur papier ne m’intéresse pas du tout, déclarel’étudiante au baccalauréat en sciences écono-miques Amirath Ibikounle. Si je devais choisir,je souscrirais à un abonnement numérique.»

Selon M. Leblanc, même si le papier estencore populaire auprès des étudiants, laconcurrence du numérique devrait se ren-forcer. Il croit que les évolutions techno-logiques des supports de lecture vontrendre les éditions numériques de plus enplus attrayantes. Lentement mais sûrement,le papier va s’effacer au profit du numé-rique.

LUDIVINE MAGGI

DES PRIX NÉGOCIÉS POUR LES ÉTUDIANTS

grâce à rabais campus, les étudiants peuvent bénéficier de tarifs très avanta-geux par rapport à ceux offerts au grand public. L’abonnement annuel àL’Actualité, qui coûte normalement 35 $, est proposé à 24,95 $ par rabaiscampus, soit une réduction de 29 %. L’abon nement papier au Devoir est affichéà 166,66 $ par an pour les étudiants. si ces derniers passent par rabais campus,ils peuvent économiser 21 $, soit 13 %.

pour être en mesure d’offrir à prix bas, rabais campus rencontre chaque annéeles éditeurs de magazines et de journaux pour négocier des tarifs spécifiques pourles étudiants. plus le nombre de magazines vendus est important, plus l’offre seraavantageuse. rabais campus permet aux éditeurs d’étendre leurs points devente. «Rabais Campus est présent dans les universités, ce que nous nousn’arrivons pas à faire, explique le responsable marketing du Devoir, jean-robert divers. Le fait que Rabais Campus vienne aux étudiants permet deles attirer plus facilement. »

Les kiosques de rabais campus sont mis en place à chaque début de session pourune période d’environ trois semaines. Le reste du temps, leurs tarifs restent dis-ponibles sur leur site internet : rabaiscampus.com

QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013 • Page 17

La liberté est sur TumblrTumblr a dépassé Facebook et Twitter aux yeux des jeunes. Facilité d’utilisation, impact visuel,liberté d’expression sont autant d’atouts qui permettent à cette plate-forme de micro-blogagede se démarquer des autres médias sociaux.

SOC IÉTÉ RÉSEAUX SOC IAUX

T umblr est un site de micro-blogage qui permet de parta-g e r de s image s , d e l a

musique, des vidéos ou des textes etqui totalise plus de 20 milliards depages vues chaque mois. Si cette plate-forme créée à New York en 2007 estencore relativement méconnue auQuébec, elle est devenue, selon unsondage effectué le mois dernier parla jeune entreprise Survata, l’un desréseaux sociaux les plus utilisés chezles jeunes américains. L’étude, réali-s ée auprès de p lus de 1 000Américains de 13 à 25 ans, révèle deschiffres étonnants : 59 % des sondésont déclaré utiliser Tumblr régulière-ment et 54 % Facebook.

L’étudiante au certificat de journalismeà l’UdeM et blogueuse à Voir.ca,Mélanie Robert, privilégie Tumblrdepuis octobre dernier, au détrimentde Blogger, la plateforme sociale deGoogle qu’elle utilisait avant. Selon lajeune femme, c’est «un site internetsocial ouvert ». Les gens peuventconsulter un Tumblr sans pour autanten devenir abonné. «C’est plus ouvertqu’un média social», lance-t-elle.

«Les gens ont tendance à ne paslire toutes les informations sur les réseaux sociaux.[Sur Tumblr] ilssont plus accrochéspar les objetsvisuels. » paTrick M. LozeaUAdministrateur des réseaux sociaux desbibliothèques publiques de Montréal

Convaincue par Tumblr, elle a mêmeconverti celui qui est devenu leministre de l’Enseignement supé-rieur, de la Recherche, de la Sciencee t d e s Te chno log i e s , P i e r r eDuchesne. Photographe officiellelors de sa campagne électorale,Mélanie lui a proposé de créer uncompte Tumblr. « Il a été trèscontent du résultat, déclare-t-elle.Plus de 21 000 personnes ontconsulté sa page lors de sa cam-pagne. Selon lui, Tumblr auraitmême contribué à son élection.»

Environ 55 personnes suivent régu-lièrement Mélanie sur son Tumblr :melanierobert.com. Elle avoue per-cevoir un certain désintérêt pour

Tumblr chez les Québécois. « Jepense que nous sommes en retardsur les tendances qui viennentd’ailleurs, affirme-t-elle. Tumblr estpourtant un outil puissant puisqued’autres plate-formes commeWordPress et Blogger ont tendanceà le copier maintenant.»

Plus de liberté

Selon l’administrateur des réseauxsociaux des bibliothèques publiquesde Montréal, Patrick M. Lozeau, lesjeunes sont particulièrement friandsde Tumblr, car ils y trouvent un ano-nymat et une liberté d’expression queFacebook ne permet pas. «Le fait dene pas devoir rentrer des informa-tions sur son identité attire lesjeunes, pense celui qui alimente leTumblr des b ib l io thèques deMontréal: bibliomontreal.tumblr.com.J’ai vu des Tumblr qui parlaientd’anorexie ou de problèmes senti-mentaux.»

La liberté offerte par Tumblr a égale-ment séduit le photographe indé-pendant Maxime B. Tumblr a étépour lui le moyen de développer unprojet artistique lors du printempsérable. Ses photos mettent en scènedes gens nus, dont on ne voit pas levisage. « J’ai voulu m’opposer auprojet de loi qui interdisait le port

de masque pendant les manifesta-tions, précise-t-il. Tumblr est plusfacile d’utilisation et il ne censurep a s l a n u d i t é , c o m p a r é àFacebook.»

Outre cette liberté d’expression, l’at-trait pour Tumblr peut aussi s’expli-quer par le nombre croissant dejeunes souhaitant séparer leur vieamicale de leur vie familiale. Pourl’étudiant français en études cinéma-tographiques à l’UdeM, EmmanuelJory, Tumblr est une façon de filtrerses contacts. «Je l’utilise comme uncarnet de voyage, explique celui quitrouve Tumblr plus ergonomiquequ’une plate-forme de blogue nor-male. Au début, c’était surtout pourinformer ma famille de mes aven-tures montréalaises, car elle n’estpas sur Facebook.» Sa page s’estensuite élargie à des lecteurs dumonde entier. «Des gens vivant enEurope et même en Afrique consul-tent mon Tumblr, précise-t-il.Beaucoup sont en situation de pré-paration pour venir étudier àMontréal. Je leur explique quellessont les démarches administrativesà suivre et comment je ressens mavie ici.»

L’autre atout de Tumblr est son fortimpact visuel. « Les gens ont ten-dance à ne pas lire toutes les infor-

mations sur les réseaux sociaux,affirme M. Lozeau. Ils sont plusaccrochés par les objets visuels.»Être sur Tumblr permet donc auxbibliothèques de Montréal derejoindre le public autrement.« J’utilise souvent une photo trou-

vée sur le web pour la lier avec desactivités qu’on propose en biblio-thèque. » Le Tumblr des biblio-thèques de Montréal compte présen-tement 600 abonnés.

FANNY TEXIER

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LE TUMBLR DE L’UdeM À LA TRAÎNE

aux états-Unis, près de 40 universités reconnues sont pré-sentes sur Tumblr. certaines d’entre elles, comme l’Universitéde chicago et de yale, s’en servent pour recruter de nouveauxétudiants. d’autres utilisent Tumblr pour communiquer desinformations administratives ou institutionnelles à leurs étu-diants. Les Tumblr universitaires américains peuvent égalementêtre une fenêtre ouverte sur les activités organisées par le cam-pus.

L’UdeM a créé son Tumblr en septembre 2011, mais il est inac-tif depuis mai dernier. Le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Fillon,explique cette stagnation par une faible interaction des étu-diants. «Nous avons réalisé que notre communauté étaitmoins présente que sur Facebook et sur Twitter, précise-t-il. Mais, il se peut que notre Tumblr devienne plus populairelorsque l’on aura davantage de temps pour l’alimenter. »

L’étudiante en journalisme Mélanie robert apprécie Tumblr,qu’elle trouve plus ouvert que les autres réseaux sociaux.

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O n peut définir la musiquealternative comme l’oppo-s i t i o n d e l a mu s i qu e

mainstream, un produit au goût dujour qui vise le grand public. «Cettemusique implique une démarcheartistique originale, explique ledirecteur de la programmation deCISM, Étienne Dubuc. Le musiciendoit toujours être à l’avant-garde.»

Le fondateur et directeur du festivalmontréalais de musique indépen-dante Under The Snow (voir enca-dré), Jean-François Rioux, est dumême avis. « C’est une musiquequi, même dans le cas où elle esttrès simple, doit toujours êtreaudacieuse.»M. Rioux organise sonfestival depuis maintenant neuf ansen gardant cette idée en tête.

Du post-rock au black métal, enpassant par le folk, Under The Snowmet de l’avant des artistes qui ontune démarche originale. Parmiceux-ci, on retrouve l’auteur-com-positeur-interprète pop rock ThierryBruyère, qui sera en spectacle à laTaverne Jarry le 8 mars prochain.« Quand j’écris, je ne me pose pasla question, à savoir si c’est alter-natif ou pas, la musique que jefais », dit-il.

Il croit que les artistes alternatifs lesplus influents peuvent éventuelle-ment entrer dans le monde de la pop.« Des artistes comme R.E.M. ouBeck sont devenus des porte-éten-dard de la musique alternative,observe-t-il. Ils ont pourtant vendudes millions d’albums.»

Plus encore, M. Dubuc croit que cesartistes établissent de nouveaux stan-dards à la musique pop. «Les BlackKeys sont un bon exemple, croit-il.Ils ont aidé à populariser le styleblues rock.» Même chose du côtéd’artistes québécois, comme Karkwaet Pierre Lapointe, qui ont imposéleur son. «Ce sont des artistes auda-cieux qui jouent sur la ligne entrele pop et l’alternatif, ajoute-t-il.C’estpour cette raison qu’on les faitencore jouer à CISM.»

Entre deux chaises

Chaque année, l’équipe de program-mation d’Osheaga recherche ce genred’artistes qui sont «assis entre deuxchaises». À sa première édition, en2006, le plus important festival alter-natif à Montréal misait sur des têtesd’affiches de type rock alternatif,comme Sonic Youth et Flaming Lips.Il y a deux ans, le festival a invité laméga star du hip-hop Eminem. Uneévolution naturelle selon les organi-sateurs. «Il y a tellement de chosesqui ont changé depuis le milieu desannées 2000, indique l’une des pro-grammatrices, Evelyne Côté. Mainte -nant, la différence entre quelquechose d’alternatif et de mainstream,ça peut être 24 heures.» Elle donnecomme exemple le producteur dubs-tep Baauer, qui était inconnu avantque sa chanson «Harlem Shake» nedevienne populaire, il y a quelquessemaines.

La programmation d’Osheaga2013, qui sera dévoilée à la mi-mars, pourrait suivre cette tangente

plus commerciale. « On a mêmedéjà considéré Beyoncé, avoueMme Côté. Le but, c’est d’avoir unéquilibre entre la pop bonbon ettout ce qui est plus underground.On recherche quelque chose decohérent. Mais on n’ira pas ajou-ter Beyoncé ou Christina Aguileraà la programmation parce que lesfans de ce genre de musique n’ontpas nécessairement le goût d’êtredans un champ à boire de labière. »

De son côté, M. Rioux n’a pas l’in-tention d’amorcer un virage poppour attirer plus de spectateurs à sonfestival. «On fait à notre tête, dit-il.On fait avec ce qu’on peut, vuqu’on n’est pas subventionné etqu’on ne peut pas aller chercher degrosses têtes d’affiches. De toute

façon, j’aime mieux aller voir desspectacles dans de petites salles àmoitié pleines que d’al ler àOsheaga.»

Il considère tout de même que le fes-tival du parc Jean-Drapeau est res-pectable, avec une programmationqui, selon lui, contient 75 % demusique alternative. «Le problèmeest autour, dit-il. On tue l’essenced’un festival alternatif avec desbillets à 100 $ et des kiosques Bellpartout.» Dans cette optique, UnderThe Snow propose des passeportspour tout le festival à 25 $.

Pour sa part, Thierry Bruyère gardeson côté alternatif en se renouvelantconstamment. « Je me mets conti-nuellement des limites pour ne pasque ma musique soit trop pop,

indique-t-il. Je ne veux pas dénatu-rer mon son.»

CISM, quant à elle, s’impose une pro-grammation musicale alternativestricte. «On se met fréquemmentdes limites, indique M. Dubuc. Parexemple, on a refusé de faire jouerles nouveaux albums des Cowboysfringants parce qu’ils n’étaientmoins avant-gardistes que lesautres. Il faut toujours être auxaguets et repousser les limites denotre programmation.»

C'est donc un travail de remise enquestion constant que les acteurs dumicrocosme alternatif doivent exercers'ils veulent continuer d'être à l'avant-garde des tendances musicales.

OLIVIER BOISVERT-MAGNEN

Vraiment alternatif ?La musique alternative est une catégorie fourre-tout. Les artistes The Black Keys, Beck etBon Iver y ont tous été classés aux Grammy Awards, même si leurs styles musicaux sont fortdifférents. Au Québec, des artistes qui vendent des dizaines de milliers d’albums, comme PierreLapointe, Karkwa et Lisa LeBlanc, passent tous abondamment à CISM, qui se targue pourtant d’avoir un mandat alternatif.

CULTURE MUS IQUE

UNDER THE SNOW : de la musique indépendante dans une ambiance intime

du 7 au 10 mars prochain, le festival de musique indépendanteUnder The snow 2013 propose une dizaine de spectacles d’ar-tistes locaux et internationaux dans plusieurs salles montréa-laises, dont le Quai des brumes et la Taverne jarry. «Notremandat est de faire découvrir des artistes dans un contexteintime», explique le fondateur et directeur du festival, jean-François rioux.

créé il y a neuf ans pour palier le manque d’événements alter-natifs pendant la saison morte, le festival jouit d’une popularitégrandissante, comme en témoigne le nombre croissant de spec-tacles et de salles où les présenter.

cette année, on retrouve, parmi les têtes d’affiche, l’auteur-compositeur-interprète de folk alternatif Hayden, qui sera depassage à la sala rossa le 8 mars. «Je suis un fan depuis sesdébuts, dans les années 1990, raconte M. rioux, également ani-mateur de l’émission Les criquets crinqués à cisM. C’est ungenre de petit Elliott Smith canadien.»

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Thierry bruyère est un des artistes qualifiés d’alternatifs qui sont de la programmation du festival Under The snow.

C e nouveau système a été créé dans l’ar-rondissement Côtes-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce dans le but

d’encourager l’échange et les dons de livres.Toute personne qui décide de se départir d’unlivre peut aller le porter dans une des huitboîtes installées depuis janvier dans l’arron-dissement. De la même manière, n’importequel passant peut décider d’en prendre un.Cette personne est ensuite libre de conserver lelivre bien qu’elle soit encouragée à le ramenerpour permettre à quelqu’un d’en profiter.

L’instigateur du projet est Michael Applebaum,ancien maire de l’arrondissement et désormaismaire de Montréal. «C’était un projet de soncru qui lui était très cher, mais Lionel Perez,son successeur, s’est aussi beaucoup investidans le projet», dévoile la chargée des com-munications à l’arrondissement Côtes-des-Neiges, Isabelle Lord.

L’intrigante boîte à livres attire peu l’attentiondes passants. « Je suis passée à côté pendantplusieurs semaines sans l’apercevoir »,admet l’étudiante en biologie à l’UdeM Maryse

Meunier. Cela n’est cependant pas le cas detous. « Depuis quelques temps, certainsclients nous parlent des livres qu’ils ontdécouverts avec Livre-service», informe l’em-ployée de la bibliothèque Côtes-des-NeigesLinda Williamson.

L’initiative intéresse la population universitaire

Cette nouveauté dans l’arrondissement resteencore peu connue, mais plusieurs étudiantsinformés du réseau Livre-service le trouventintéressant. «C’est une excellente initiativepour amener la population à redécouvrir leplaisir de la lecture, lance spontanémentl’étudiant Thomas Roy, candidat à la maîtriseen littérature de langue française. Maintenantque je sais que la boîte existe, j’y jetteraitoujours un coup d’œil lorsque je passeraidevant. »

Même si le projet est encore jeune, le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion, n’exclut pasune participation de l’Université. «Peut-êtrequ’un jour, il pourrait y avoir une collabo-

ration avec l’arrondissement, prévoit-il. C’està voir pour l’Université, mais ce n’est pasdans nos plans encore.»

Avisé récemment des boîtes Livre-service, leprofesseur en bibliothéconomie Réjean Savardapprouve grandement ce moyen d’encouragerla population à faire circuler ses livres. «Sortirles livres des bibliothèques et les amenerdans l’espace public est une excellentechose», exprime-t-il.

Possible expansion du réseau

L’administration de l’arrondissement semblepercevoir le même enthousiasme chez sescitoyens. «Nous avons reçu plusieurs appelsde gens qui apprécient l’idée et qui nous pro-posent de nouveaux emplacements pourétendre le réseau de boîtes Livre-service»,indique Mme Lord.

Si cet engouement se poursuit, il est fort pro-bable de voir le réseau prendre beaucoup d’ex-pansion. «Il nous reste encore quatre boîtesà livres à installer dans les prochaines

semaines, affirme Mme Lord. Cela dit, si leréseau Livre-service devient populaire, nouspourrions être amenés à en installer beau-coup plus à moyen terme.»

L’arrondissement espère que les boîtes à livresconnaîtront un succès similaire à Little FreeLibrary, une initiative lancée un peu partout enAmérique du Nord qui consiste à encou ragerdes particuliers à construire une mini- bibliothèque sur leur terrain.

NICOLAS NADEAU-FREDETTE

M. Appelbaum n’a pas pu répondre à nos appels ausujet du projet Livre-Service à cause des perquisi-

tions à la mairie de Montréal.

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CULTURE

Livre-service, le réseau de bibliothèques de rue

Avec un design à mi-chemin entre un distributeur à journaux et une boîte aux lettres, une boîte située au coin des ruesÉdouard-Montpetit et Louis-Colin est remplie de livres. Le mystérieux contenant est une microlibrairie du réseau Livre-service. Elle permet à tout le monde d’y laisser ou d’y prendre un livre gratuitement.

L e «Harlem Shake» est une danse néeà Harlem dans les années 1980 quiconsiste à remuer les épaules de façon

frénétique. Popularisée au début des années2000, la danse n’est devenue virale qu’après lasortie de la pièce « Harlem Shake » du DJ dubstep Baauer.

Une vidéo publiée sur YouTube par un groupede skaters australiens au début du mois defévrier a lancé une folie inattendue. « Jeconnaissais la chanson avant, mais l’am-pleur que ça a pris m’a vraiment surpris»,explique l’étudiant en relations industriellesSimon Wilson, qui est à l’origine du «HarlemShake» à l’UdeM.

Au départ, Simon souhaitait créer une compéti-tion entre les différentes associations étudiantes

du campus. «Mais après avoir vu les vidéos desautres universités, je me suis dit qu’il valaitmieux en faire un gros», dévoile-t-il.

Le temps enneigé n’a pas découragé les cen-taines d’étudiants qui se sont présentés au«Harlem Shake» de l’UdeM. « Je suis extrê-mement content de la quantité de gens quisont venus, assure Simon. Les gens se sontappliqués à faire des costumes et ça a donnéun superbe résultat.» Malgré la neige, plu-sieurs danseurs se sont dévêtis pour la cause.Certains n’ont arboré qu’un speedo.

Ce genre de compétition entre les universitésest vu d’un bon œil par la Fédération des asso-ciations étudiantes du campus de l’UdeM(FAÉCUM). « Ça développe un sentimentd’appartenance envers l’Université, soutient

le coordonnateur à la vie étudiante, Tiago Silva.En plus, ça rend plus effervescente la vie étu-diante sur le campus.»

«Pour moi, c’est une façon de se différencierdes autres universités», indique l’étudiant enrelations industrielles Julien Nepveu-Villeneuve,qui a participé à l’événement. La coordonna-trice aux affaires associatives de la FAÉCUM,Marie-Philip Leduc, abonde dans le même sens.« C’est sain comme compétition, car c’estdrôle et créatif», note-t-elle. «C’est aussi plusle fun que de se battre seulement sur les planssportif ou universitaire», ajoute Julien.

Si les étudiants sont transportés par le phé-nomène du «Harlem Shake», celui-ci suscite

toutefois la controverse. Des habitants deHarlem jugent que les vidéos virales n’ont rienà voir avec la danse originale. Certains parlentmême de manque de respect. « Je crois qu’ilne faut pas trop être susceptible, c’est seu-lement pour avoir du plaisir », estime SimonWilson.

Si les vidéos sont devenues virales en moinsd’un mois, Simon croit qu’elles disparaîtrontpresque aussi rapidement. «C’est presque déjàfini, cette folie “Harlem Shake”», prévoit-il.Il s’agira probablement, tout comme les lipdub, d’une autre étoile filante dans l’univers dela Toile.

DOMINIQUE CAMBRON-GOULET

Le «Harlem Shake» s’invite à l’UdeM

Depuis quelques semaines, la folie du « Harlem Shake » s’empare des universités. L’UdeM ne fait évidemment pas exception à la règle puisqu’ellea participé à ce nouveau phénomène viral.  Le 20 février dernier, environ 500 personnes se sont rassemblées sur la place de la Laurentienne pour danser frénétiquement.

SUR LE CAMPUS

environ 500 étudiants costumés ont envahi la place de la Laurentienne pour le «Harlem shake».

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Une boîte Livre-service est située à deuxpas du métro Université-de-Montréal.

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C ellos On Fire a évolué dansl’univers de Mozart et de sespairs avant de s’inspirer

directement des groupes Metallica etApocalyptica pour créer ses compo-sitions. La formation, composée detrois violoncellistes, d’un batteur,d’un guitariste et d’un pianiste, s’estdonné pour mission de repousser leslimites de la musique metal.

«C’est plus difficilede composer parcequ’il faut trouverdes sonorités quis’adaptent auxautres instruments.Par contre, la couleur musicale duvioloncelle permetde faire des mélodies qui ne sonneraient pasbien à la guitare. »cHarLes gUayBatteur et chanteur de Cellos on fire

La plupart des musiciens, âgés de 19à 26 ans, sont originaires de la régiondu Saguenay–Lac-St-Jean. «On s’estrencontrés au conservatoire demusique de Saguenay, il y a unedizaine d’années, raconte le pianistedu groupe et étudiant en musique àl’UdeM, Nicolas Ellis. Le troisièmevioloncelliste et le guitariste se sontjoints à nous par la suite.»

C’est en 2010 que le groupe estformé dans le but premier dereprendre des compositions metal.« J’avais trouvé les partitionsd’Apocalyptica intéressantes et jecherchais des musiciens avec quiles jouer, raconte le batteur, compo-siteur et chanteur, Charles Guay.C’estcomme ça qu’on a commencé àréinventer tous ses morceaux pour,finalement, aboutir à nos compo-sitions originales.»

Trouver son identité

Les musiciens décident alors decréer leur propre identité musicalemarquée par l’originalité des instru-ments à cordes. «Le violoncelle estun bel outil à explorer, poursuitCharles. Même si des groupes metalcomme Nightwish sont connuspour avoir cassé l’image douce de

la musique classique, on veut sedémarquer et pousser le conceptencore plus loin.»

Pour le jeune batteur, mettre le vio-loncelle en avant-plan comporte desavantages comme des inconvénients.«C’est plus difficile de composerparce qu’il faut trouver des sono-rités qui s’adaptent aux autresinstruments, explique-t-il. Parcontre, la couleur musicale du vio-loncelle permet de faire des mélo-dies qui ne sonneraient pas bien àla guitare.»

Selon le violoncelliste LudovicGlorieux, la particularité de l’instru-ment en fait un atout. «Les cordesont l’avantage d’apporter unetouche lyrique et mélodique quel’on ne trouve pas avec d’autresinstruments», estime-t-il.

Sous l’influence subtile du pianisteSergeï Prokofiev et du compositeurDimitri Shostakovitch, qui vont cher-cher « l’énergie et les sonoritésagressives » des morceaux, legroupe parvient à trouver sa propreoriginalité, selon Charles. «On estunique en notre genre, car ontouche à plein de styles musi-caux», affirme le batteur, qui joue

également du violoncelle depuis l’âgede quatre ans.

Des textes dynamiques, écrits parCharles Guay, viennent se confronteraux notes lyriques des violoncelles.«Les thèmes de nos chansons tour-nent autour des sources d’énergie etde puissance, comme l’adrénaline,le feu et la guerre», explique-t-il.

La musique avant tout

Si la voix de Charles Guay se fait bienentendre, la partie instrumentale doitêtre la dimension des compositionsla plus importante aux yeux desmusiciens. « Au lieu d’avoir lamusique qui image le texte, on uti-lise des paroles pour servir lamusique», précise Nicolas Ellis.

Après avoir remporté la bourseObjectif Scène au Lac-Saint-Jean en2012, les Francouvertes sont une étape

importante pour le groupe, qui y a par-ticipé le 18 février. «C’est une trèsbelle occasion de se représenterdevant un public divers, penseLudovic. Au-delà de la représenta-tion, on essaie de se dépasser musi-calement et de convaincre les gensde la qualité de notre performance.»

Même s’ils ont déjà finalisé et enre-gistré cinq pièces, les membres dugroupe ne se pressent pas pourconcocter un premier album.« Avant de se lancer, on préfèrecontinuer à peaufiner notre stylemusical, conçoit Nicolas. En atten-dant, on se concentre sur nos pro-chains concerts.»

Cellos On Fire se produira au festivalFringe du 13 au 23 juin, ainsi qu’auxcélébrations de la fête nationale duCanada, à Ottawa, en juillet prochain.

FANNY TEXIER

Des cordes en feuFusionner la musique classique au heavy metal : tel est l’ambitieux défi de Cellos On Fire. Lejeune groupe, qui compte un étudiant de l’UdeM parmi ses rangs, s’est produit sur la scène duLion d’Or le 18 février dernier, dans le cadre du concours Les Francouvertes.

CULTURE

CINÉ-CAMPUS

Étudiants : 4 $Carte Ciné-Campus : 30 $ pour 10 films

Employés UdeM : 20 % de rabais à la projection de 17 h 15

Employés UdeM et grand public : 5 $Carte Ciné-Campus : 40 $ pour 10 films

Centre d’essai / Pavillon J.-A.-DeSève2332, boul. Édouard-Montpetit, 6e étageMétro Édouard-Montpetit ou autobus 51

Info-FILMS :514 343-6524www.sac.umontreal.ca

Suivez-nous Activites.culturelles.UdeM @SAC_UdeM

5 et 6 marsÀ 17 h 15 et 20 h

Dans ce mélodrame aussi sombre que lumineux, où le sort s’acharne sur deux protagonistes que tout sépare, se dégage une bouleversantehumanité, par moment douloureuse.

DE ROUILLE ET D’OS | V.o. françaiseDrame de Jacques Audiard

DOLBY NUMÉRIQUE MARS 2013

12 et 13 marsÀ 17 h 15 et 20 h

Nouvelle chronique relatant les aventures des habitants de Saint-Élie-de-Caxton, mêlant folklore, mythe religieux, poésie et fantastique.

ÉSIMÉSAC | V.o. françaiseConte de Luc Picard

Dans le cadre de la Francofête

V IOLONCELLE ROCK

cellos on Fire lors des Francouvertes le 18 février dernier

L es membres du Conseil qué-bécois de la musique, qui ontdécerné à Stéphane le prix de

la découverte de l’année, ont tenu àsouligner son brio. « L’artiste degrand talent connaît un début decarrière fulgurant à un âge qui lepromet à un grand avenir», a affirméle jury anonyme lors du Gala Opus.

L’animatrice de l’émission radio-phonique Le printemps des musi-ciens à Radio-Canada, FrançoiseDavoine, estime que le jeune hommepossède bien plus que du talent brut.« Il a une personnalité unique ethors du commun », assure-t-elle.Elle ne mâche pas ses mots en par-lant de celui qui vient d’enregistrerson premier album avec l’Orchestresymphonique de Québec. «Quand iljoue, ce qui frappe, au delà de savirtuosité déjà impressionnante,c’est surtout sa sonorité ample etgénéreuse, ainsi que sa grandemusicalité», ajoute-t-elle.

Sa force : le travail

Devant un tel engouement, le jeunehomme préfère garder la tête

froide. « Je ne me considère pascomme une star, j’ai toujours faitmon travail », lance-t-il. D’aprèslui, c’est cette notion de travail quile distingue des autres violoncel-listes de sa génération. « Pour réus-sir, il y a une part de 10 % detalent et une part de 90 % de tra-vail ; si tu ne travailles pas, tontalent ne va pas se développer »,explique le virtuose.

Stéphane Tétreault poursuit sa for-mation au violoncelle depuis l’âgede 7 ans. À l’époque, il s’était laisséconvaincre de troquer son violoncontre un violoncelle. À son écoleprimaire, qui offrait une concentra-tion en arts, son enseignante lui avaitpromis un cadeau en échange decette conversion.

Deux ans plus tard, le musicien com-mence sa formation avec le profes-seur Yuli Turovsky, qui deviendra savéritable source d’inspiration. «Sapassion pour le violoncelle étaitextrêmement contagieuse. Grâceà lui, je savais, dès l’âge de 9 ou 10ans, que je voulais en faire monmétier», se souvient l’artiste en par-

lant de son mentor originaire deRussie décédé en janvier dernier dela maladie de Parkinson.

Traitements de faveur

En 2010, poursuivant son rêve dedevenir sol is te internat ional ,Stéphane Tétreault décide de conti-nuer son apprentissage avec YuliTurovsky, mais cette fois-ci à l’UdeM.Même s’il trouve difficile de conci-lier éducation et carrière profes-sionnelle, l’interprète a toujoursbien réussi dans ses études.

Il avoue cependant que cela n’au-rait pas été possible sans la sou-plesse de ses professeurs à l’uni-versité. « Je bénéficie peut-être detraitements de faveur pour lesdates de remise des travaux, maisje dois quand même tous lesfaire », se défend-il.

En janvier 2012, le violoncelliste adroit au plus grand privilège de sacourte existence. Après l’avoirrencontré, la famille Desmarais,associée à l ’empire canadienPower Corporation, met à sa dis-

posit ion un violoncelle d’unevaleur de six millions de dollars. Ils’agit d’un Stradivarius fabriquéen 1707, surnommé la Comtessede Stainlein.

Le musicien bénéficie d’un prêt à viepour l’usage du violoncelle. « Je meconsidère comme très chanceuxde pouvoir jouer avec un tel ins-trument et, surtout, à un si jeuneâge», estime-t-il.

Ambition internationale

Depuis le décès de son mentor, YuliTurovsky, Stéphane Tétreault sentque sa carrière prend une autredirection. Au mois de mai prochain,il aura complété son baccalauréaten interprétation, mais il songe àpoursuivre ses études. « J’ai beau-coup de concerts à l’automne pro-chain, mais après je compte pour-

suivre mon apprentissage ailleurs,dit-il. Je ne sais pas où encore, pro-bablement à l’étranger. »

D’après le critique au journal LeDevoir Christophe Huss, cette déci-sion fera progresser le développe-ment de l’interprète. « StéphaneTétreault est avant tout quelqu’unqui est musicalement en avancesur son âge, il a le potentiel qu’ilfaut pour être un soliste interna-tional, déclare-t-il. Cependant,pour atteindre cet objectif, il fautqu’il aille à l’étranger, ne serait-ceque pour voir autre chose.»

Rien n’est encore décidé pour lemoment, mais il semble que cetteexpérience sur le plan internationalsoit l’élément manquant pour quel’artiste se rende au bout de sescapacités en tant qu’interprète.

PATRICK GEORGES

QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013 • Page 21

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Le jeune violoncelliste stéphane Tétreault en compagnie du professeur yuli Turovsky

Un interprète hors du commun

Âgé de 19 ans, le violoncelliste et étudiant en interprétation de l’UdeM Stéphane Tétreault areçu le prix Opus de la découverte de l’année 2012 en janvier dernier. Si le jeune musicien hésiteà reconnaître son statut d’étoile de la musique classique, plusieurs spécialistes du domaine nese gênent pas pour le faire.

V IOLONCELLE CLASS IQUECULTURE

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Les abeilles, roman métapolicierLes héros du livre Les abeilles sont deux enquêteurs qui se lancent sur la piste d’organisationstentaculaires à la suite d’un attentat à Montréal. L’œuvre est qualifiée de roman policier, maisson auteur, François Lepage, n’est pas convaincu qu’il s’agit de la bonne étiquette.

CULTURE L ITTÉRATURE

«L es abeilles n’est certainementpas un roman policier ; le cou-pable est connu dès le premier

chapitre», s’amuse François Lepage. Si ce n’estpas un roman policier, qu’a bien pu écrire ceprofesseur de logique au Département de phi-losophie de l’UdeM?

Le roman débute par l’explosion d’unebombe au cœur du Plateau-Mont-Royal. Elleest aussi le point de départ de l’écriture deM. Lepage, qui s’est demandé ce qui pourraitêtre à l’origine d’un tel attentat dans lamétropole. Il a opté pour le mouvement Al-Qaïda, qu’il a lié au Québec par le triste par-cours d’un réfugié marocain. De là, l’his-toire a mené l’auteur à envisager des liensavec des organisations locales, comme lesHells Angels et l’Opus Dei du Canada. Peu àpeu s’est tissée « une trame presque poli-cière » qui n’est qu’un prétexte, selon lesdires de l’auteur.

Une histoire de paradoxes

Passionné de la matière qu’il enseigne,François Lepage a souhaité élargir son publicau-delà des bancs de l’université. «J’ai entaméune trilogie sur les paradoxes de rationalité,ces décalages entre la rationalité telle qu’onla décrit et la façon dont on la vit», annonce-t-il.

«Je pense qu’un bon livre est un livre qui fait réfléchir à toutes sortes de choses. »François LepageProfesseur de logique au Département de philosophie de l’Université de Montréal

Sous ses airs de roman policier, Les abeilles,second volume de la saga, s’inspire en partiedu théorème de Robert Aumann, lauréat duprix Nobel d’économie en 2005. Selon cet éco-nomiste américano-israélien, toutes lesconnaissances du monde convergeant les unesvers les autres, il serait irrationnel que deuxagents (personnes, organisations, etc.) s’ac-cordent sur leur désaccord.

Le théorème d’Aumann aurait même pu êtrele titre du roman si François Lepage n’avait pasécouté les conseils de mise en marché de sonéditeur. Son titre fait finalement référence à unautre paradoxe présent dans l’œuvre. La Fabledes abeilles, écrite par le néerlandais Bernardde Mandeville, illustre comment la prospéritécommune naît de la confrontation deségoïsmes.

L’écrivain pédagogue

« J’ai un côté pédagogique, j’aime ensei-gner», avoue le professeur dont la vocationimprègne le style littéraire. Le récit des Abeilles

est porté par un travail de documentation soi-gné. Des références historiques sont harmo-nieusement insérées dans le roman, parexemple, celle aux années de plomb du Marocde Hassan II.

Plus explicites, les «petits apartés pédago-giques», qui cassent légèrement le rythme nar-ratif, permettent à l’enseignant de préciser lespropos de l’écrivain. Le lecteur y apprend entreautres ce qu’est une bombe sale : un mélangede TNT et de produits radioactifs. L’intriguesert également à mettre en pratique ces apar-tés. L’auteur consacre un chapitre crucial àl’illustration de la théorie de Robert Aumann,soit au moment où les enquêteurs partagentleurs hypothèses sur les tenants et aboutissantsde l’attentat.

Réfléchir en se divertissant

Par ses romans, l’écrivain souhaite en particu-lier offrir un «divertissement intelligent» àses lecteurs. « Je pense qu’un bon livre est unlivre qui fait réfléchir à toutes sortes dechoses, estime-t-il, mais je sais aussi appré-

cier la liberté que procure le genre roma-nesque.»

M. Lepage aime aller chercher les émotions, etil y parvient, malgré un regard cru et expéditifsur des parcours humains chargés de souf-frances et de vices. Son plus grand plaisir estde mêler le vrai au faux, en mélangeant sesrecherches documentaires et ses inventionsd’auteur. «Ce n’est pas un livre moral ni unethèse, se justifie-t-il. C’est un roman au stylechirurgical, où j’essaie de décrire l’itinéraired’êtres humains qui ne sont que la person-nification de concepts moraux.»

Original et ambitieux, Les abeilles peut désta-biliser l’amateur de romans policiers. Ce défautdécoule sans doute d’un déséquilibre entre lalégèreté de l’écrivain et le sérieux de l’ensei-gnant. Le récit et les personnages caricaturauxcontrastent trop avec la richesse de leur décorconceptuel. Les abeilles n’en reste pas moins unagréable, quoique trop bref, moment de lecturepour qui sait le prendre sans a priori.

KEVIN GRAVIER

Les abeilles EN QUELQUES MOTS

Xavier normandeau, capitaine-détective du spVM, fait face à un cas difficile.doctorant en économie appliquée, il hésite entre deux textes pour son travail defin de session: le théorème d’aumann ou la fable de Mandeville? Le choix est cru-cial pour sa carrière, presque autant que cet attentat à Montréal sur lequel ilconduit une enquête avec allison pelletier, une charmante officière de la grc.Les héros mèneront le lecteur à découvrir quelles peuvent être les sombres ori-gines du terrorisme, du grand banditisme et du fanatisme.

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Le professeur en logique au département de philosophie de l’UdeM François Lepage signe son deuxième roman, Les abeilles.

ROCK sauce New WaveWe are WolvesLa Mort Pop Club

Associé à l’émergence de la scèneindie montréalaise, le groupe rockWe Are Wolves nous offre son qua-trième album, La Mort Pop Club. Lapremière piste, «As the Moon Sets»,s’ouvre sur une longue note distor-sionnée de guitare. Cette ouverturetrès crue évoque le style «rock ani-mal» de We Are Wolves. Toutefois,plus on avance dans l’écoute de l’al-bum, une sonorité plus pop et newwave s’installe. Bien que le son dutrio soit teinté d’électro depuis lesdébuts, et particulièrement depuisInvisible Violence, sorti en 2009,des influences de synth-pop et de lanew wave britannique se font beau-coup plus sentir sur son dernieropus. We Are Wolves n’échappedonc pas à la tendance mondiale duretour aux années 1980 associée auretour en force des synthétiseurs.Une utilisation accrue de ces cla-viers couplée à une basse prédomi-nante rappelle des groupes commeDuran Duran sur «We Are Made OfFire» ou New Young Pony Club sur«Snake in the Sand». (D. C.-G.)

écoute gratuite:wearewolves. bandcamp.com

ROCK-ÉLECTRO rock Forestx1000

Après trois ans de travail, le groupeRock F o r e s t , o r i g i n a i r e d eSherbrooke, nous présente son pre-mier album, x1000. Dès les pre-mières notes, une mélodie ambiantenous rappelle Radiohead, mais toutchange rapidement vers un style plu-tôt rock-électro original. En plus dechanter en français et en anglais, lemélange de genres musicauxapporte une intéressante diversité àl’album du début à la fin. Onretrouve des pièces assez mouve-mentées, comme «Immaculate» et«Vents dominants», sur lesquelleson s’imagine bien danser et sauterlors d’un concert live. La fin de l’al-bum, plus relaxante, avec ses piècesinstrumentales tirant vers l’électro,nous rappelle le groupe australienCut Copy ou le DJ allemand Apparat.L’album s’écoute bien dans plusieursoccasions: la structure des mélodiesfait passer l’ambiance de festive àdécontractée pour revenir vers durock-électro plus entraînant. Uneagréable surprise du côté de la scènemusicale montréalaise.(M.-C. L.)

écoute gratuite:rockforest.bandcamp.com

MÉLODIES envoûtantesHôtel MorphéeDes histoires de fantômes

Le groupe Hôtel Morphée performesur la scène montréalaise depuis cinqans, mais il nous offre son premieralbum avec un son pop-rock bienparticulier. Des histoires de fan-tômes est envoûtant et mystérieux.L’instrumentation et les arrangementssont très travaillés. Les mélodies duviolon et du clavier de BlaiseBorboën-Léonard s’allient à la voixde la chanteuse Laurence Nerbonnequi nous offre de belles émotionsmélancoliques. Elle ne fait pas deprouesses vocales, mais elle raconteson histoire en suivant la rythmiquecalme des mélodies. Un opus quirelate des histoires d’amours perdus,de regrets et de doutes omniprésentsde la vie. Bien qu’il traite de sujetssombres et peu joyeux, l’album ne seveut pas pessimiste pour autant. Lemorceau «l’échappé» est une invita-tion à changer la routine de tous lesjours. «Regarde-les voler dans leursautos usées pour rejoindre leurlit/Je sais bien tu t’ennuies, tu t’en-fuis, regarde comme tu es beau.»(C. M.)

écoute gratuite:audiogram.com/fr/artiste/hotelmorphee

QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 12 • 27 février 2013 • Page 23

DÉCOUVERTES

S eul, au fond de mon apparte-ment, je me sauvais de mesjournées entre le Johnnie

Walker Red et la musique désuète.Dans ma pile de livres que je n’avaispas encore lue à moitié, je revisitaisles romans d’Allan Gurganus. Et sesparoles résonnèrent au fond de moncœur : « Know something Sugar ?Stories only happen to people whocan tell them.»

Dans mes jours de gloire, j’avais vuParis comme si l’amour n’étaitjamais parti. J’avais vu Liverpool

comme si George Harrison étaitencore en v ie . J ’ava is vu SanFrancisco en me promenant àHaight-Ashbury. J’avais vu New Yorkcomme si le Village Vanguard n’avaitjamais cessé de sonner commeMr. PC. Malgré la tourmente, jedevais me relancer.

À la suite d’une surdose de volonté etde passion, je remplaçai le whiskypar du cabernet-sauvignon et desverres de cristal. J’enfilai mes plusbeaux complets et mes cravates desoie. Je décidai enfin de mettre en

valeur mes trois diplômes universi-taires.

Je me rendis à Chicago puis jeconduisis sur la Route 66 jusqu’auparadis urbain. À Los Angeles, jevécus tous les plaisirs du monde et jedevins ami avec toutes les plusimportantes figures de la culturepopulaire. Je remplaçai même mesvestons de velours par des chemisesconfectionnées du meilleur cotonégyptien. Je gagnai une fortune com-posée d’argent et de bonheur dans la capitale culturelle du mondemoderne. Je me promenais en déca-potable le long de l’océan Pacifiqueà écouter la voix d’Anthony Kiedis.

Comme l’Univers était beaucoup plusparfait que cruel, l’amour revint. Elleavait étudié la littérature compara-tive à Stanford et venait d’une bonnefamille : riche, éduquée et cultivée.Elle se promenait en robe d’été à lon-gueur d’année. Ses longs cheveuxfoncés contrastaient avec les rideaux

et draps blancs alors que le soleilplombait sur le balcon chaque matin,immanquablement chaud. Et commel’aurait voulu Allan Gurganus, je l’ap-pelais Sugar.

Toutefois, Los Angeles était souventbeaucoup moins angélique qu’onaurait pu le croire. Comme moi,Sugar aimait prendre son verre demerlot et d’autres fois c’était lewhisky qui s’imposait. Mais, contrai-rement à moi et ma nature peureuse,Sugar aimait aussi d’autres plaisirscoupables.

L’Ouest américain, en commençantpar Los Angeles, pouvait être si anar-chique. Sugar était beaucoup plusaudacieuse que moi. Elle pouvait visi-ter Lucy in the Sky et revenir surterre sans trop de séquelles. Elle avaitincarné les forces et les folies de sonÉtat natal : la Californie. Ce pouvaitêtre dans le chaos du nightlife hol-lywoodien ou dans la tranquillitéd’un moment au bord de la mer,

Sugar se laissait enivrer des plaisirscoupables de Janis Joplin.

Malgré certains déboires et d’autresimperfections, j’étais heureux, pourne pas dire euphorique. Sugar étaitfantastique. Penser à elle et moi mecoupait le souffle. Certains soirs, jepassais mon temps à l’admirer : unelibre Américaine qui s’enivrait et qui,par la sui te , l i sa i t du Guy deMaupassant avec un sourire perma-nent accroché au visage. Quellefemme. Avec elle, j’étais comblé.

Mais l’enivrement alla trop loin, unfrais et doux soir de juillet. Alors queje prenais des shootersde tequila avecMark Wahlberg à la suite d’un rendez-vous d’affaires avec le grand homme,comme elle aimait bien le faire, Sugarse laissa monter au paradis de Lucy inthe Sky. Mais cette fois-ci, son excèsde passion fit qu’elle ne revînt pas deson pays des merveilles. Elle y resta etje continuai de me sauver dans leJohnnie Walker Red.

• F i c t i o n •

You Only Die Once

une nouvelle d’ERIC DEGUIRE

Trithérapie musicaleTrois antiviraux musicaux

Par DOMINIQUE CAMBRON-GOULET, MARIE-CHRISTINE LESSARD et CORALINE MATHONPalmarèsCIsm 89,3 Fm - la margesemaIne du 24 FévrIer 2013

Chansons FranCoPhones

C h a n s o n a r t i s t e

1 oCCIdental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .grenadIne

2 ChaInsaw . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . tIre le CoYote

3 au bord du réCIF . . . . . . . . . . . . . . . . . louIs-Jean CormIer

4 Fleur de londres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . vIolett PI

5 mon dos n’est Pas une ChaIse . . . . . . aveC Pas d’CasQue

6 les détours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Chantal arChambault

7 la sexualIté . . . . . . . . . PIerre laPoInte aveC random reCIPe

8 normal Fou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . K6a

9 beetle ou t-bIrd . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . mauves

10 InFoman (Chanson thème) . . . . . . . . . . . bernard adamus

11 maCadam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . granvIlle

12 À bout de souFFle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PonCtuatIon

13 Par le ChIgnon du Cou . . . . . . . . . . . . . les soeurs boulaY

14 des hIstoIres de Fantômes . . . . . . . . . . . . hôtel morPhée

15 Fme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Joe boCa

16 nuIts Fauves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fauve

17 la drogue en moI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . roCK Forest

18 Fox . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . KarIm ouellet

19 tout Ce temPs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . robI

20 dIogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . horla PatrIe

21 obsCène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . alIne

22 la marée haute . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . brICe guIlbert

23 on tIre l’alarme . . . . t.I.s avec Kéroué, lomePal & dee la Kream

24 Comme douze . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . sImon KIngsburY

25 t’as mal au Cœur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . rosIe valland

26 antI PoP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jam boulevard

27 st-PrIme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . gros mené

28 halFwaY/luCIFer, mon amour . . . . . . . . . . CrooKed bangs

29 PetIte sœur . . . . . . . . . . . . . . . sarah toussaInt-léveIllée

30 l’éChIQuIer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . o lInea

CULTURE

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