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Stratégie de fusion acquisition
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Introduction
Ces vingt dernières années, le secteur bancaire a connu de nombreux bouleversements, après une
vague de nationalisations, puis de privatisations, les banques se regroupent entre elles afin de
devenir des acteurs de plus en plus importants sur la scène nationale, mais elles ont également des
ambitions sur le plan mondial. La croissance externe est un moyen d’atteindre ce but, par
l’acquisition de nouvelles parts de marché et la recherche de rentabilité.
Ce phénomène sans précédent a été accéléré par plusieurs autres facteurs notamment : la saturation
des marchés, la mondialisation des échanges, la modernisation du système bancaire et le
développement des nouvelles technologies.
Face à cet environnement, les opérations de fusions et acquisitions constituent un des principaux
modes de développement à la disposition des banques pour améliorer leur position stratégique et
faire face à une concurrence de plus en plus âpre.
Pourtant, ces opérations continues de susciter de nombreuses interrogations sur leur efficacité
économique. En effet, si elles permettent de conduire rapidement certaines orientations stratégiques,
elles peuvent provoquer aussi des échecs spectaculaires. La réalité des opérations montre une
difficulté pour les banques d’améliorer les performances du nouvel ensemble. A titre d’exemple,
l’acquisition par Royal Bank of Scotland de son concurrent néerlandais ABN Amro a entrainé un
désastre commercial et financier qui s’est traduit par la nationalisation de la banque par le
gouvernement britannique en 2009.
Dans cette optique, il s’emble intéressant de comprendre le fonctionnement de ce type d’opération.
En entend certes beaucoup parler mais avoir une image précise de la chose relève un véritable défi.
A travers cet exposé nous attacherons à étudier en premier lieu les caractéristiques et les enjeux des
fusions-acquisitions. En suite nous illustrons le processus des fusions acquisitions. Et enfin nous
renforcerons notre argumentation par un cas concret d’une fusion réussit entre la banque national
de Paris PNB et la banque Paribas.
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Première partie : fusions acquisitions, enjeux et caractéristiques.
Les fusions et acquisition sont un outil utilisé par les entreprises dans le but d’accroître leurs
activités économiques et d’augmenter leur profit. On parle alors de croissance externe à l’opposé
d’une croissance organique (ou croissance interne) faite par l’augmentation du chiffre d’affaires sur
un même périmètre de sociétés. Avant d’étaler les différents types des fusions et acquisition, il faut
donner quelques définitions de base primordiale pour la compréhension.
1. Concept de base :
1 Définition :
Acquisition
L’acquisition du contrôle d’une société passe nécessairement par un achat de parts ou
d’actions. Mais elle se distingue d’une acquisition ordinaire de droits sociaux en ce qu’elle
transfère le pouvoir de décision’1
En outre, R. DURAND2 propose une définition de cette notion, selon lui, l’acquisition peut se faire
dans deux directions : soit horizontalement entre concurrents (concentration ou intégration
horizontale) soit au sein du système de valeur verticalement par rachat de fournisseur (intégration
verticale amont) ou de client (intégration verticale avale).
Les motifs qui peuvent justifier une acquisition sont nombreux et comportent entre autres :
la diversification des activités
la réduction du coût de production et la restructuration du portefeuille de produits (à travers
les économies d’échelle ou de gamme)
les raisons financières (accéder à des réservoirs de cash flows, bénéficier d’avantages
fiscaux, etc..)
la volonté d’éliminer des concurrents ou de réduire le pouvoir de négociation des
fournisseurs ou des clients, c’est-à-dire d’augmenter son pouvoir de marché.
la volonté de restructurer l’entreprise cible afin de la rendre plus efficace et éventuellement
de la revendre avec une plus-value.
En termes plus simple, l'acquisition est l'achat d'un actif ou d'une entreprise par un une autre
entreprise ou un institutionnel
Fusion :
Les opérations de fusion au sens strict du terme impliquent la confusion des patrimoines et la
mise en commun au sein d’une même personnalité morale de l’ensemble de l’actif et du passif des
deux sociétés concernées par la fusion.
Il faut noter qu’une même fusion peut concerner deux ou plusieurs autres sociétés sans qu’il existe
de limite sur le plan juridique.
Dans la majorité des cas les opérations de fusion concernent deux sociétés qui décident de s’unir
pour n’en former plus qu’une seule.
1 J paillusseau, J.-J.Caussain,H.Lazarski et P. Peyramaure. «la cession d’entreprise », Dalloz. 2
ème edition.1989
2 R. Durand : Stratégies et management, guide du management stratégique, ed Dunod, Paris 2003
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D’un point de vu financier, les opérations de fusions s’examinent comme la cession suivie d’une
augmentation de capital de la société acquéreuse réservé aux actionnaires de la société cédée.
Elles peuvent se traduire sous différentes modalités :
Fusion stricto sensu (deux sociétés se réunissent pour n’en former qu’une seule).
Apport de titres ou apport partiel d’actifs,
L’élément distinctif entre les opérations de fusions et les opérations de cession réside dans l’absence
d’échange de liquidités qui caractérise la première
La décision de fusionner est en outre une décision irréversible puisqu’elle entraîne la disparition
d’au moins une des deux sociétés concernées.
Si une seule des deux sociétés disparaît, on parle de fusion-absorption.
En revanche si les deux sociétés disparaissent, on parle de fusion par création d’une société
nouvelle.
Ces distinctions impliquent des conséquences juridiques différentes notamment pour les parties
prenantes de la société initiatrice.
2. Typologies :
Une acquisition correspond au rachat d’une organisation par une autre organisation, alors
qu’une fusion est la décision mutuellement consentie par des organisations de partager leur
possession. La plupart des acquisitions sont amicales : les deux parties s’entendent sur les termes du
rachat, et la direction de la cible recommande à ses actionnaires d’accepter l’offre. Cependant,
certaines acquisitions sont hostiles : l’acquéreur propose alors un prix aux actionnaires de la cible
contre l’avis de ses dirigeants. Le choix des actionnaires est alors décisif.
De fait, faute de pouvoir faire la distinction entre les deux approches, on parle souvent de «
fusions/acquisitions » ou de « M&A » (en référence à l’expression anglaise mergersand
acquisitions).
Ainsi nous pouvons distinguer :
Les fusions horizontales :
Elles correspondent au rapprochement d’entreprises concurrentes ou potentiellement concurrentes.
Les fusions de ce type correspondent à une stratégie de spécialisation et peuvent créer de la valeur
de trois façons principales :
o En dégageant des économies d’échelle (elles existent surtout dans des secteurs
comme l’automobile, l’aéronautique, les télécommunications ou l’électronique et
sont plus faibles dans les secteurs où l’intensité de capital est relativement faible
comme dans le textile, l’habillement etc..)
o En augmentant le pouvoir de marché du nouvel ensemble grâce au gain de parts de
marché : une fusion accroît le pouvoir de négociation vis-à-vis des fournisseurs, des
clients et des banques.
o En acquérant une nouvelle compétence ou une nouvelle technologie que les
concurrents possèdent.
Les fusions verticales :
Elles représentent le regroupement d’une ou plusieurs entreprises intervenant à différents stades au
sein d’une même filière de production. Les fusions de ce type correspondent à une stratégie
d’intégration et peuvent créer de la valeur de trois façons principales :
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En dégageant des économies d’intégration technique (suppression d’étapes logistiques…)
En augmentant le pouvoir de marché du nouvel ensemble (l’entreprise rachète par exemple un
fournisseur très important)
En diminuant les coûts de transaction (économie de coûts de plusieurs appels d’offre,
contrats… si on a racheté notre principal fournisseur)
Les fusions concentriques :
Elles correspondent au regroupement d’une ou plusieurs entreprises non concurrentes, qui
n’appartiennent pas au même secteur d’activité mais qui sont néanmoins liées et complémentaires
d’une manière ou d’une autre.
Une fusion de ce type peut créer de la valeur de trois manières possibles :
En dégageant des économies de champ (on parle d’économies de champ car les produits ne
sont pas concurrents ou substituables)
En augmentant le pouvoir de marché du nouvel ensemble
En acquérant une activité complémentaire ou une compétence technologique pour améliorer
la qualité des produits ou des services offerts.
Les fusions conglomérales :
Elles regroupent des entreprises sans aucun lien les unes avec les autres. Elles ne correspondent pas
à une stratégie sectorielle mais à une stratégie de diversification au niveau du groupe. Leur but est
d’établir un équilibre financier global.
3. Opérations fusions acquisitions :
3.1 Opérations d’acquisition :
Opérations d’acquisition par achat d’action :
Mécanisme :
Une opération d’acquisition par achat d’actions consiste en un transfert de propriété des titres de
contrôle d’une société cible de ses actionnaires vers la société acquéreur.
On parle d’acquisition ou de prise de participation majoritaire, lorsque le nombre de titres acquis
permet d’obtenir le contrôle de la société cible et de prise de participation minoritaire dans les
autres
La fixation du prix des actions proposées à l’achat aux actionnaires de la cible par l’acquéreur est
souvent supérieur au prix du marché, ceci est fait dans l’optique d’inciter les actionnaires de la
cible à participer à l’opération par l’apport des titres en bénéficiant d’une prime d’acquisition.
Prime d’acquisition : est le différentiel entre le prix proposé et la valeur de marché de la cible
avant l’opération.
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Vu l’importance des décaissements supportés par l’acquéreur pour rémunérer les actionnaires, ce
dernier dispose d’une panoplie de sources de financement ; on peut citer :
L’autofinancement dans le cas d’un cumul de réserves enregistrés par l’entreprise.
L’endettement dans la limite de sa capacité :
Augmentation de capital à travers une opération d’émission d’actions conditionné par le feu
vert de l’assemblé générale :
Cas des offres publiques d’achat :
Cette particularité survient quand la cible est cotée en bourse, dans ce cas de figure les opérations
d’acquisition doivent inévitablement suivre un formalisme très restrictif qui s’inscrit dans le cadre
de réglementation des offres publiques qui est régies par le règlement du conseil des marchés.
Opération d’acquisition par échange d’actions :
L’opération d’acquisition par échange d’actions est une procédure de prise de participation
majoritaire par échange de titres.
Mécanisme :
L’entreprise initiatrice propose aux actionnaires de l’entreprise cible d’échanger leurs actions contre
les actions de l’entreprise initiatrice. A cet effet, l’entreprise initiatrice procède par une
augmentation de capital par émission de nouveaux titres et propose l’échange de ces nouvelles
actions contre des actions de la cible. Comme conséquence à cet échange ; les actionnaires de la
cibles qui ont accepté l’échange deviennent actionnaires de la société initiatrice, tandis que la
société cible devient une filiale de l’initiatrice.
3.2 Les Opération de fusions :
Comme on l’a déjà mentionné, les opérations de fusion à l’inverse des opérations
d’acquisition implique la confusion des patrimoines entre la société absorbante et l’absorbée : on
peut distinguer deux opérations les plus fréquentes :
La fusion absorption :
La fusion absorption est une opération qui engendre la disparition de la société absorbée, par
le transfert de son patrimoine dans sa totalité à la société absorbante
La mise en ouvre de l’opération de fusion absorption nécessite la réalisation simultanée de plusieurs
opérations :
L’augmentation de capital de l’absorbant ;
L’échange de titres entre les actions des sociétés absorbée et absorbante ;
La transmission universelle du patrimoine de l’absorbée vers l’absorbante
La dissolution de l’absorbée.
La fusion par création d’une société nouvelle :
Cette opération a comme particularité la disparition des deux entités initiales au profit d’une
troisième fraichement créée. L’élément distinctif qui caractérise cette opération de celle étudiée ci-
dessus réside dans les conséquences même de la création d’une nouvelle société et l’abandon de la
notion de société absorbante, du fait que les deux entités sont absorbées.
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Deuxième partie : Les processus de fusion et acquisition :
Une fusion ou une acquisition est un processus dont chaque étape implique des tâches
différentes. Cette section détaille trois étapes clés : le choix de la cible, l’évaluation et l’intégration.
1. Le choix de la cible
Pour bien choisir la cible qui fera l’objet de l’opération de fusions ou d’acquisition, il faut
respecter deux critères qui sont :
o La compatibilité stratégique. :
Pour mesurer le degré de comptabilité stratégique entre les sociétés qui font l’objet des
opérations de fusions et d’acquisition, il faut estimer l’apport positif qui pourrait renforcer la
stratégie des organisations impliquées. Cet apport dépendra des motivations stratégiques de
l’acquisition : extensions. Consolidation et capacités. Les managers doivent évaluer la comptabilité
avec sois en tenant en compte, les synergies attendues, qui sont souvent surestimées afin de justifier
le prix d’achat. De plus, synergies négatives (ou antagonismes)1 entre les deux organisations sont
tout aussi souvent négligées.
o La compatibilité organisationnelle.
Dans ce critère, il est question de mesurer le degré de compatibilité des cultures et les
caractéristiques des salariés des deux organisations. Des divergences peuvent provoquer de
considérables problèmes d’intégration.
Ainsi, Lorsqu’on souhaite estimer la compatibilité organisationnelle, une comparaison des tissus
culturels des deux organisations peut se révéler utile.
En définitive, la compatibilité stratégique et la compatibilité organisationnelle
permettent d’évaluer la capacité potentielle de l’acheteur à améliorer la performance de la cible.
Lorsque la compatibilité organisationnelle est médiocre, l’acheteur risque de réduire la performance
de la cible, même si la compatibilité stratégique est bonne.
2. L’évaluation de la cible
Pour mener à bien une opération de fusion –acquisition, il est important d’arriver à négocier le bon prix de la
cible lors de l’acquisition, de sorte que si on offre trop peu, la proposition sera rejetée et on aura comme conséquence la
décrédibilisation des dirigeants et le gaspillage de beaucoup de temps et d’énergie. A contrario, si on offre trop, l’opération
ne sera pas rentable.
1 Synergie négative (antagonisme) : L'opposé de la synergie est l'antagonisme (ou synergie négative), phénomène dans
lequel deux facteurs en combinaison ont un effet moindre que la somme de leurs effets attendus. Les deux effets peuvent s'annuler.
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Pour cela les entreprises préconisent l’utilisation des méthodes d’évaluation pour apprécier la juste
valeur de la cible. Ces méthodes incluent des techniques d’analyse financières telles que le délai de
récupération, l’actualisation des flux de trésorerie et l’analyse de la valeur actionnariale1
.
3. L’intégration de la cible :
Le succès d’une fusion ou d’une acquisition dépendra fortement de la réussite de l’intégration entre
les deux organisations. L’intégration est souvent problématique du fait d’une insuffisante
compatibilité organisationnelle ( divergence des cultures ou de systèmes financiers ou aussi de
système d’information).
De ce fait, on peut distinguer quatre types d’intégrations :
L’absorption implique un alignement rapide des stratégies de la cible avec celles de
l’acquéreur et les changements correspondants dans sa culture et ses systèmes.
La préservation est appropriée lorsque l’interdépendance stratégique est limitée et que le
besoin d’autonomie organisationnelle est fort, comme c’est notamment le cas dans un
conglomérat. La préservation permet aux stratégies confinées au strict minimum, notamment
les règles d’information financière nécessaires au contrôle des activités.
La symbiose implique que la cible et l’acquéreur apprennent l’un de l’autre et partagent
leurs qualités. Ce processus est long et c’est le mode d’intégration le plus complexe.
La holding est une situation dans laquelle l’interdépendance stratégique et le besoin
d’autonomie organisationnelle sont fiables. Le besoin d’intégration est donc très limité et on
peut supposer que la cible n’est détenue que temporairement, avant d’être revendue à un
autre acheteur. Dans cette situation, mieux vaut laisser la cible autonome.
1 Concept de proche de la création de valeur, dont il ne se distingue que par l'appropriation de la valeur créée au profit exclusif des actionnaires et
non pas au profit de l'ensemble des pourvoyeurs de fonds de l'entreprise
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Troisième partie : Synthèse & Etude de cas : le rachat de PARIBAS par PNB
Contexte et les motivations du choix de la cible :
L’acquisition de PARIBAS a connu une bataille féroce entre la société générale et PNB :
Le 1er
février 1999, la Société Générale lance une offre publique d’échange sur Paribas. Pour la
Société Générale L’acquisition lui donnerait la possibilité de créer de nouveaux services en mêlant
les prestations offertes par une banque de détail d’une part et d’investissement d’autre part avec un
réseau de distribution couvrant toute la zone euro.
Quant à PNB, l’acquisition de PARIBAS représentait pour elle une porte de sortie, de sorte qu’il
était aussi question pour la BNP de ne pas se risquer à passer sous contrôle étranger car l’OPA de la
SG sur Paribas isolerait du coup la BNP et de part sa taille insuffisante, elle représenterait une cible
potentielle. Cette manœuvre « devrait lui offrir une porte de sortie ».
Les offres proposées :
Aux actionnaires de Paribas, la SG propose cinq actions SG plus 75 euros contre huit actions
Paribas.
Elle propose d’échanger sept actions SG contre 15 actions BNP et aux actionnaires de Paribas, la
BNP propose d’échanger huit actions contre onze actions BNP.
Après un long processus de négociation et de bataille juridique durant six mois, Le 30 août 1999, le
CECEI (comité des établissements de crédit et des entreprises d’investissement) valide le rachat de
Paribas mais a invalidé celui de la Société Générale.
Comme on peut le constater l’opération de rachat de PARIBAS par PNB peut être inscrite dans le
type d’opération de fusion horizontale, ainsi la stratégie de cette dernière est claire : la recherche de
la rentabilité et cela passe nécessairement par l’augmentation de la taille.
Les synergies : L’objectif de la BNP en faisant l’acquisition de la banque d’affaires Paribas
est de créer de la valeur pour les actionnaires. Le montant des synergies attendues à l’issue
de l’opération sont estimés à 600 millions d’euros en termes de synergies et à 900 millions
en termes de restructuration1. Ces synergies peuvent être réalisées grâce « au partage des
frais de structure, des politiques d’achat et des moyens informatiques qui ont pour objet de
rationaliser les coûts »2 .
Paribas constitue pour la BNP une opportunité de diversifier son portefeuille d’activités
bancaires, en effet, la banque de détail est une activité où les possibilités de croissance sont
limités et l’acquisition de Paribas permet à la BNP de se tourner vers d’autres activités,
d’ailleurs, Paribas est une banque d’affaires reconnue pour ses compétences en termes de
1 La Tribune, B.B et O.P : La BNP présente ses trois projets sur la Société Générale et Paribas, 31 mars 1999, p 27
2 C. FAUQUE, A.S JEAN, M.L PROUST : Etude sur la stratégie de BNP Paribas, 2002-2003
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gestions d’actions.. Ainsi, le mariage BNP Paribas constituerait deux activités
complémentaires stratégiques : le financement des ménages et la gestion d’actifs.
Avoir un pouvoir conséquent sur le marché français :
BNP PARIBAS BNP PARIBAS
Clients 5 millions 9 millions 14 millions
Salariés 56 300 19 400 75 700
Actifs gérés en
milliards d’euros
86 54 140
Résultat net au
31/12/1998
1 114 millions
d’euros
1 002 millions d’euros 2116 millions d’euros
La fusion est un moyen d’accroître ses résultats et de se caracoler par la suite en haut des
classements nationaux à partir de certains critères. A titre d’exemple, « Le Revenu » a classé les
banques à réseau selon leur niveau de fonds propres. Le Crédit Agricole (41,4 milliards d'euros de
fonds propres) arrive en tête, devant BNP Paribas (23 milliards) et la Société Générale (19,5
milliards).
Synthèse : avant de conclure il importe d’appoter une synthèse de ce qu’il faut retenir a propos des
opération de fusion acquisition.
Tout d’abord l'acquisition est l'achat d'un actif ou d'une entreprise par un une autre entreprise ou un
institutionnel. C'est une méthode de croissance externe.
Lorsque la société cible est cotée en bourse, cela se traduit par une offre publique d'achat(OPA) ou
d'offre publique d'échange(OPE). Si l'entreprise n'est pas cotée, son acquéreur devra évaluer la
valeur des actifs de l'entreprise. L'acquisition d'une société a pour but de générer des profits
supplémentaires. En effet, elle agrandit la taille et donc l'activité de la société acquéreur. L'activité
de la société cible peut être lié ou non à son domaine de compétence. Dans le cas ou l'activité des
deux entreprises est liée, l'objet de l'acquisition est d'amener des effets de synergies et, ou de gagner
des parts de marchés. C'est par exemple le cas lors du rachat d'un concurrent. C'est alors une
acquisition horizontale comme on l’a vu ci-dessus avec la fusion PNB et Paribas. L'acquisition peut
être aussi verticale. L'entreprise acquiert un fournisseur ou un client dans le but de mieux maîtriser
ses coûts ou ses marges. Dans l'autre cas, celui ou l'activité des deux entreprises n'est pas lié, on
parle de conglomérat. L'entreprise acquéreur achète dans le but d'étendre son activité à d'autres
domaines, elle se diversifie. La logique est alors plus financière qu'économique. Une acquisition est
souvent très coûteuse et il faut de nombreuses années pour atteindre le seuil de rentabilité. C'est
pour cette raison que le nombre d'acquisitions augmente lorsque la conjoncture est mauvaise, le prix
à payer devenant plus accessible du fait des difficultés financières traversé par la société cible.
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Conclusion
Les fusions-acquisitions, longtemps motivées par des raisons stratégiques et
économiques, semblent peut-être bien prendre une tournure différente. Les enjeux
ne seraient-ils pas de plus en plus dictés par la dimension humaine ? Une
entreprise ne perdrait-elle pas son âme en se jetant à corps perdu dans ces
opérations complexes ? L’enjeu ne consiste-t-il pas à développer la capacité
d’innovation de la firme qui offre cette compétence ? Si tel est le cas, toutes les
questions de fond qui concernent les fusions-acquisitions restent entières. Dans
quelle mesure ces opérations permettent-elles l’agrégation des ressources créatrices
de valeur, lorsque ces ressources proviennent d’horizons différents, de cultures
différentes et d’organisations différentes ?
En définitive, pour créer de la valeur il faut être agile. Gagner en potentiel
d’innovation, trouver des voies de développement innovantes, telle est la logique
qui devrait guider les entreprises désormais. A ce jeu, les fusions-acquisitions ne
sont peut-être plus les instruments les plus adéquats. Il faut aussi savoir utiliser des
stratégies d’alliance.
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