frÉquence et rÉparation de dommages À l'adn associÉs …

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SANDRINE LACOSTE FRÉQUENCE ET RÉPARATION DE DOMMAGES À L'ADN ASSOCIÉS À LA 4- (MÉTHYLNITROSAMINO)-1-(3-PYRIDYL)-1- BUTANONE (NNK), UNE NITROSAMINE SPÉCIFIQUE DU TABAC, ÉVALUÉS À L'AIDE DU TEST DES COMÈTES. Thèse présentée à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval dans le cadre du programme de doctorat en biologie cellulaire et moléculaire pour l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph. D.) FACULTÉ DE MÉDECINE UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC JANVIER 2007 © Sandrine Lacoste, 2007

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SANDRINE LACOSTE FRÉQUENCE ET RÉPARATION DE DOMMAGES À

L'ADN ASSOCIÉS À LA 4-(MÉTHYLNITROSAMINO)-1-(3-PYRIDYL)-1-

BUTANONE (NNK), UNE NITROSAMINE SPÉCIFIQUE DU TABAC, ÉVALUÉS À L'AIDE DU

TEST DES COMÈTES.

Thèse présentée à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval

dans le cadre du programme de doctorat en biologie cellulaire et moléculaire pour l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph. D.)

FACULTÉ DE MÉDECINE

UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC

JANVIER 2007 © Sandrine Lacoste, 2007

ii

Résumé La fumée de tabac contient plusieurs substances carcinogènes qui mènent à la formation

constante de petites quantités de dommages à l'ADN dans les poumons des fumeurs ainsi

que des non-fumeurs exposés à la fumée environnementale de tabac. La 4-

(méthylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone (NNK) est l'une de ces substances et elle

semble plus particulièrement associée avec le développement des adénocarcinomes, la

forme de cancer pulmonaire dont l'incidence progresse le plus rapidement ces dernières

années. Dans les cellules pulmonaires, la NNK est bioactivée via des cytochromes P450 en

intermédiaires réactifs capables de méthyler ou de pyridyloxobutyler l'ADN. Les

dommages résultant de ces deux modes d'activation de la NNK peuvent être investigués

séparément en utilisant des analogues qui génèrent sélectivement l'un ou l'autre type

d'intermédiaires réactifs. Le test des comètes est une technique simple, très sensible et

couramment utilisée pour étudier au niveau cellulaire les dommages à l'ADN qui sont peu

fréquents. Les travaux présentés dans cette thèse montrent que certains des dommages

résultant de l'activation de la NNK peuvent être investigués de manière spécifique à l'aide

de cette technique, et ce à des fréquences de dommages qui se rapprochent de celles

correspondant à une exposition réelle à la fumée de tabac. Parmi ces dommages, un type

d'adduits encore inconnu associé à la pyridyloxobutylation de l'ADN a pu être mis

indirectement en évidence. Il s'agit vraisemblablement de la forme formamidopyrimidine

(fapy) d'une lésion primaire formée dans les cellules. La vitesse de réparation d'un type de

dommage influe sur le risque qu'il a d'être impliqué dans la transformation maligne des

cellules. La disparition des dommages dans le temps a pu être suivie avec le test des

comètes afin d'investiguer la réparation dans des cellules capables ou pas de bioactiver la

NNK. Le suivi post-traitement des dérivés fapy associés à la pyridyloxobutylation de

l'ADN, a montré un phénotype ne dépendant pas du type cellulaire mais plutôt du statut de

p53 dans les cellules. En effet, au lieu de diminuer après la fin du traitement, la fréquence

des adduits fapy dans les fibroblastes augmente dans un premier temps et ce, seulement

dans les cellules ayant une protéine p53 fonctionnelle. La nature de ce phénotype particulier

n'est pas clairement identifiée, mais elle est vraisemblablement liée à la réparation des

dommages à l'ADN.

iii

Abstract Tobacco smoke contains several carcinogens that lead to the frequent formation of rare

DNA damage in lungs of smokers. 4-(Methylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone (NNK)

is one of these substances that seems more particularly associated with the development of

adenocarcinoma. During the last 30 years, the frequency of this lung cancer type has

increased significantly. In lung cells, cytochromes P450 can bioactivate NNK into reactive

species capable of either methylating or pyridyloxobutylating DNA. The use of analogs

capable of generating only one type of NNK-associated reactive species allows to

investigate methylation and pyridyloxobutylation separately. The comet assay is a simple

and sensitive technique that is commonly used to investigate low frequency DNA damage

at the cellular level. The work presented here show how some of the NNK-related DNA

damage can be investigated specifically with this technique at damage frequencies that are

relevant to a real exposure to cigarette smoke. One of the adduct type resulting of DNA

pyridyloxobutylation that we studied here had never been demonstrated before. It

corresponds likely to the formamidopyrimidine (fapy) form of a lesion primarily formed in

cells. The repair rate of a damage type influences the probability that it has to be implicated

in mutagenesis. The time course of different damage types was documented with the comet

assay in order to investigate the repair of NNK-related damage in different cell types that

can either bioactivate NNK or not. When the fapy adducts associated with

pyridyloxobutylation were investigated post-treatment, their time course did not depend on

the cell type but showed a p53-dependant phenotype. In fact, instead of decreasing because

of repair, the frequency of these fapy adducts in fibroblasts first increased post-treatment

and this increase seemed associated with p53 proficiency. The cause of this phenotype is

not clearly elucidated but it should be related to DNA damage repair.

iv

Remerciements Mon parcours pour arriver à cette étape finale de la préparation de ma thèse de doctorat a

été plutôt long et difficile. Mais loin de me décourager de la recherche, ce cheminement

m’a donné le genre de force que l'on gagne à avoir su surmonter les difficultés. J'ai

maintenant acquis la conviction profonde d'avoir choisi la bonne voie et de faire ce pour

quoi je suis faite.

Evidemment, je n’en suis pas arrivée là toute seule et je tiens ici à remercier tous ceux qui

m’ont aidée et soutenue, de près ou de loin, dans ce long travail.

Je tiens avant tout à remercier mon directeur de recherche, le Docteur Régen Drouin, pour

m'avoir accueillie dans son laboratoire. Il m'a offert la chance de travailler dans le domaine

qui m'intéresse et je lui en serai toujours reconnaissante. Sa générosité, sa ténacité, et

surtout sa capacité à gérer le stress forcent mon admiration plus que je ne saurais

l'exprimer. Merci également à André Castonguay pour avoir accepté la co-direction de ce

travail de thèse, me donnant ainsi l'occasion d'entrer dans le monde complexe et fascinant

de la carcinogenèse associée à la NNK.

Les personnes que j’ai cotoyées quotidiennement dans le laboratoire m'ont apporté

énormément de support, qu'il soit d'ordre technique ou moral. Merci, Nathalie, pour ta

gentillesse, ton énergie et pour ton rire fabuleux que l’on a souvent l’occasion d’entendre.

Merci aussi d’avoir été là pour répondre à mes questions et pour écouter mes complaintes

de toutes natures. Merci, Isabelle et Marc, d'être des piliers de ce laboratoire et de

contribuer à en faire une machine qui avance. Merci, Mélissa, pour ta gentillesse et ta

vision résolument positive du monde. Merci à tous les étudiants , en particulier à Patrick

Rochette, avec qui j’ai beaucoup discuté et argumenté, et à Jean-François Cloutier, mon

prédécesseur dans l’étude de la NNK, et qui a toujours pris le temps de répondre à mes

questions, même après son départ. Merci à tous les autres qui participent à faire de ce

laboratoire un endroit plein de vie : Marie-Chantal, Denis, Macoura, Kada, Oumar, Walid.

Merci enfin, à Christiane qui prend toujours le temps de nous écouter, même quand elle est

débordée de travail.

v

Il me faut aussi remercier tous ceux qui font partie de ma vie ou qui l’on traversée au fil des

années. Comme ils ne sont pas tous susceptibles de lire ces pages un jour, je ferai en sorte

de les remercier en personne. Mais je veux ici souligner l'influence de personnes qui me

sont chères. Merci à mes parents, Paulette et Bernard, de m’avoir donné tout ce qu’ils

pouvaient et probablement même un peu plus. Merci à Maryse et Nanou pour tout ce

qu’elles m'ont apporté d’écoute et de réconfort depuis ma plus tendre enfance. Merci aussi

à Géraldine pour son amitié durable et qui ne se dément pas au fil des années.

Sans vous, je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui.

vi

"Le début de la science moderne date du moment où aux questions générales se sont

substituées des questions limitées ; où au lieu de demander : "Comment l'univers a-t-il été créé ? De quoi est faite la matière ? Quelle

est l'essence de la vie ?", on a commencé à se demander : "Comment tombe une pierre ? Comment l'eau coule-t-elle dans un tube ? Quel est le cours du sang dans le corps ?".

Ce changement a eu un résultat surprenant. Alors que les questions générales ne

recevaient que des réponses limitées, les questions limitées se trouvèrent conduire à

des réponses de plus en plus générales." François Jacob, Le jeu des possibles

vii

Contribution aux travaux publiés Les paragraphes suivants décrivent ma contribution aux articles qui sont présentés dans

cette thèse.

Chapitre 2 : Ce manuscrit a été soumis pour publication à la revue

« Médecine/Sciences ». Il est le résultat de mon travail et de celui du Docteur Patrick

Rochette qui était un étudiant au doctorat dans le laboratoire du Docteur Drouin à ce

moment-là. Ma contribution a été de concevoir le plan de l'article et d'en écrire le texte.

Patrick Rochette a conçu et réalisé les figures et a révisé le texte. Ma contribution relative à

la rédaction de cet article est de 85 %.

Chapitre 3 : Ces travaux ont été publiés dans la revue « Mutation Research. Fundamental

and molecular mechanisms of mutagenesis ». Ma contribution pour cet article concerne la

détermination du modèle expérimental, la préparation des protocoles, la réalisation des

manipulations ainsi que la rédaction de l'article. Les Docteurs Drouin et Castonguay ont

supervisé l'ensemble du projet et ont corrigé la qualité de l'écriture de l'article. Dans

l'ensemble des travaux incluant la rédaction, ma contribution relative est de 100 %.

Chapitre 4 : Ces travaux ont été soumis pour publication à la revue « Mutation Research.

Fundamental and molecular mechanisms of mutagenesis ». Ma contribution pour cet article

concerne la détermination du modèle expérimental, la préparation des protocoles, la

réalisation des manipulations ainsi que la rédaction de l'article. Les Docteurs Drouin et

Castonguay ont supervisé l'ensemble du projet et ont corrigé la qualité de l'écriture de

l'article. Dans l'ensemble des travaux incluant la rédaction, ma contribution relative est de

100 %.

viii

Table des matières Résumé....................................................................................................................................ii Abstract..................................................................................................................................iii Remerciements.......................................................................................................................iv Contribution aux travaux publiés..........................................................................................vii Table des matières............................................................................................................... viii Liste des tableaux et figures....................................................................................................x Liste des abréviations.............................................................................................................xi Chapitre 1 Introduction.....................................................................................................1

1.1 Le cancer du poumon et ses origines ......................................................................1 1.1.1 Incidence et mortalité......................................................................................1 1.1.2 Association avec la consommation de cigarettes............................................2 1.1.3 Histologie des cancers du poumon .................................................................3 1.1.4 Évolution de la cigarette en relation avec l'évolution du cancer du poumon .7

1.2 La théorie de la mutagenèse somatique ..................................................................8 1.2.1 Comment la cigarette mène au cancer du poumon ? ......................................8 1.2.2 La théorie de la mutagenèse somatique ..........................................................9

1.3 Les substances carcinogènes de la fumée de tabac...............................................10 1.4 La NNK dans les cellules pulmonaires.................................................................12

1.4.1 Détoxication et/ou activation métabolique ...................................................12 1.4.2 Les dommages à l'ADN générés par la NNK ...............................................14

1.5 Les altérations génétiques dans les cancers pulmonaires .....................................21 1.5.1 Région chromosomique 3p ...........................................................................24 1.5.2 Régions chromosomiques 9p21 ....................................................................26 1.5.3 Le gène TP53 ................................................................................................26 1.5.4 Les gènes KRAS et EGFR .............................................................................27

1.6 Quels mutagènes du tabac peuvent être associés à quelles mutations ? ...............28 1.6.1 Les points chauds de mutation de TP53 et KRAS .........................................29 1.6.2 La nature des mutations générées .................................................................34 1.6.3 Bilan..............................................................................................................35

1.7 Les systèmes de réparation des dommages à l'ADN ............................................36 1.7.1 Quel système de réparation pour quel type de dommage ? ..........................36 1.7.2 La réparation par réversion directe des dommages ......................................39 1.7.3 La réparation par excision de bases (REB)...................................................41 1.7.4 La réparation par excision de nucléotides (REN).........................................46 1.7.5 Les autres systèmes de réparation.................................................................51

1.8 Les méthodes d'analyse des dommages à l'ADN et de leur réparation.................52 1.8.1 La "ligation-mediated PCR" .........................................................................52 1.8.2 Le test des comètes .......................................................................................55

1.9 Les objectifs de l'étude..........................................................................................58 1.9.1 Les objectifs de l'article 1 (chapitre 2)..........................................................58 1.9.2 Les objectifs de l'article 2 (chapitre 3)..........................................................59 1.9.3 Les objectifs de l'article 3 (chapitre 4)..........................................................60

Chapitre 2 Comprendre la mutagenèse somatique via la cartographie des dommages à l’ADN............................................................................................................61

ix

2.1 Chapô ....................................................................................................................62 2.2 Article ...................................................................................................................63

2.2.1 Résumé (anglais)...........................................................................................64 2.2.2 Introduction...................................................................................................65 2.2.3 Le cancer de la peau et les différentes longueurs d'ondes d'UV...................67 2.2.4 Rôle de la méthylation des cytosines sur la mutagenèse par les UV............68 2.2.5 Etude du taux de réparation au niveau nucléotidique ...................................68 2.2.6 Identification de carcinogènes impliqués dans le cancer du poumon...........69 2.2.7 Lien étiologique entre l'aflatoxine et le carcinome hépatocellulaire ............71 2.2.8 Conclusion ....................................................................................................72 2.2.9 Remerciements..............................................................................................73 2.2.10 Références.....................................................................................................74 2.2.11 Légendes des figures.....................................................................................78

Chapitre 3 Formamidopyrimidine adducts are detected using the comet assay in human cells treated with reactive metabolites of 4-(methylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone (NNK) ..........................................................................84

3.1 Résumé en français ...............................................................................................85 3.2 Article ...................................................................................................................86

3.2.1 Abstract.........................................................................................................87 3.2.2 Introduction...................................................................................................88 3.2.3 Materials and Methods..................................................................................91 3.2.4 Results...........................................................................................................95 3.2.5 Discussion...................................................................................................100 3.2.6 Acknowledgements.....................................................................................104 3.2.7 References...................................................................................................105 3.2.8 Table ...........................................................................................................110 3.2.9 Legends to Figures......................................................................................111

Chapitre 4 Repair kinetics of specific types of nitroso-induced DNA damage using the comet assay in human cells. ........................................................................117

4.1 Résumé en français .............................................................................................118 4.2 Article .................................................................................................................119

4.2.1 Abstract.......................................................................................................120 4.2.2 Introduction.................................................................................................121 4.2.3 Materials and Methods................................................................................124 4.2.4 Results.........................................................................................................127 4.2.5 Discussion...................................................................................................132 4.2.6 Acknowledgements.....................................................................................137 4.2.7 References...................................................................................................138 4.2.8 Legends to figures.......................................................................................144

Chapitre 5 Discussion...................................................................................................152 Chapitre 6 Conclusions générales.................................................................................157 Références bibliographiques (Chapitres 1 et 5) ..................................................................159

x

Liste des tableaux et figures Figure 1 : Lieu de formation dans le poumon des carcinomes épidermoïdes et des

adénocarcinomes.....................................................................................................4 Figure 2 : Image au microscope électronique représentant une bronchiole terminale qui

débouche dans les sacs alvéolaires. ........................................................................6 Figure 3 : Schéma montrant le lien entre les cigarettes, les substances carcinogènes qu'elles

contiennent et la survenue du cancer du poumon. ..................................................9 Tableau 1 : Évaluation de la participation de carcinogènes spécifiques dans le cancer du

poumon humain induit par la cigarette. ................................................................11 Figure 4 : Voies de bioactivation de la NNK et de la NNAL. .............................................13 Figure 5 : Les sites nucléophiles sensibles à l'alkylation dans l'ADN. ................................15 Figure 6 : Formation de HPB suite à l'hydrolyse acide ou thermique neutre d'un ADN

pyridyloxobutylé...................................................................................................17 Tableau 2 : La formation des adduits et leur importance dans la tumorigenèse chez le rat et

la souris. ................................................................................................................18 Tableau 3 : Les adduits de la pyridyloxobutylation de l'ADN et leur capacité à relâcher le

HPB.......................................................................................................................20 Figure 7 : Accumulation des altérations dans la progression de la carcinogenèse

pulmonaire. ...........................................................................................................22 Figure 8 : Les voies de suppresseurs de tumeurs impliquées dans le cancer du poumon....24 Figure 9 : Spectre des codons mutés dans TP53 pour les tumeurs pulmonaires de fumeurs

(tous niveaux de consommation confondus) et de non-fumeurs. .........................30 Tableau 4 : Bilan des études de formation préférentielle d'adduits de la NNK ou du BPDE

dans des séquences contenant le codon 12 de KRAS ou les différents points chauds de mutation de TP53. ................................................................................32

Tableau 5 : Bilan des associations que l'on retrouve le plus fréquemment entre la quantité et le type de consommation de tabac, les carcinogènes du tabac, les mutations présentes dans les tumeurs pulmonaires et les deux principaux types histologiques de CPNPC.......................................................................................36

Figure 10 : Les dommages à l'ADN les plus communs et leur mode de réparation. ...........37 Figure 11 : Les dommages d'alkylation dans les cellules, leurs conséquences possibles et

les systèmes de réparation mis en jeu pour les réparer. ........................................38 Figure 12 : La réversion de l'alkylation réalisée par l'AGT. ................................................40 Figure 13 : La réparation par excision de bases...................................................................43 Figure 14 : Les différentes étapes de voie globale de la réparation par excision de

nucléotides. ...........................................................................................................47 Figure 15 : Influence de la relaxation de la chromatine induite par p53 sur la réparation des

lésions induites par les UV. ..................................................................................50 Figure 16 : Schéma des différentes étapes de la technologie LMPCR. ...............................54 Figure 17 : Evolution de l'aspect des comètes en fonction de la fréquence de dommages

dans les cellules. ...................................................................................................56 Figure 18 : Les différentes étapes du test des comètes. .......................................................56 Figure 19 : Analyse des images de comètes avec le logiciel CASP (Comet Assay Software

Project)..................................................................................................................57

xi

Liste des abréviations 1-mA 1-méthyladénine

3-mA 3-méthyladénine

3-mC 3-méthylcytosine

7-m-fapy ou N7-m-fapy 7-méthylformamidopyrimine

7-mG ou N7-mG 7-méthylguanine

7-pob-fapy ou N7-pob-fapy 7-pyridyloxobutylformamidopyrimine

7-pobG ou N7-pobG 7-pyridyloxobutylguanine

AAF acétylaminofluorène

AAG (ou MPG) alkyladénine glycosylase

Alk alkylation

AlkB 3-alkyladénine-ADN glycosylase

AP apurinique/apyrimidique

APE1 (ou HAP1) AP endonucléase 1

AGT O6-alkylguanine-ADN alkyltransférase

BPDE (+/-)-anti-benzo[a]pyrène-7,8-diol-9,10-époxyde

BRCA1 "breast cancer 1"

CASP Comet Assay Software Project

CBC cassure bicaténaire

CBP "CREB Binding Protein"

CDKN2A "cyclin-dependent kinase inhibitor 2A"

CMC cassure monocaténaire

CPNPC cancer pulmonaire non à petites cellules

CPPC cancer pulmonaire à petites cellules

CSA, B "Cockayne syndrome A, B"

CYP cytochrome P450

DCP ou "CPD" dimère cyclobutylique de pyrimidines

DDB protéine "Damaged DNA-Binding"

DMS diméthylsulfate

dRP 5'-désoxyribose 5-phosphate

dRPase 5'-désoxyribose 5-phosphatase

EGFR "epidermal growth factor receptor"

xii

ERCC1 "excision repair cross-complementing, group 1"

fapy formamidopyrimidine

fapy A, G formamidopyrimidine adénine, guanine

Fpg formamidopyrimidine glycosylase

G REN réparation par excision de nucléotides globale

GADD45 "growth arrest and DNA damage-inducible protein 45"

HAP hydrocarbure aromatique polynucléé

HAP1 (ou APE1) "human AP endonuclease 1"

HPB 4-hydroxy-1-(3-pyridyl)1-butanone

HR23B "human RAD23 homolog B"

KRAS Kirsten rat sarcoma virus

LigI, III Ligase I, III

LMPCR "ligation-mediated PCR"

MPG (ou AAG) méthyl-purine ADN glycosylase

NDMAOAc N-acétoxynitrosométhylméthylamine

NNAL 4-(méthylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butan-1-ol

NNAL-Gluc NNAL-glucuronide

NNK 4-(méthylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone

NNKOAc 4-(acétoxyméthylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone

O4-mT O4-méthylthymine

O4-alkT O4-alkylthymine

O6-alkG O6-alkylguanine

O6-mG O6-methylguanine

O6-mG:T appariement entre une O6mG et une T

O6-pobG O6-pyridyloxobutylguanine

P phosphate

PCNA proliferating cell nuclear antigen

Polβ,δ,ε polymérase β,δ,ε

PP(6-4) photoproduit (6-4)

RASSF1A "Ras-association domain family 1, isoform A"

RB rétinoblastome

REB ou BER réparation par excision de bases

REN ou NER réparation par excision de nucléotides

xiii

RENH raboutage des extrémités non homologues

RFC "replication factor C"

RH recombinaison homologue

RM réparation des mésappariements

RPA protéine de réplication A

TC REN réparation par excision de nucléotides couplée à la transcription

TFIIH general transcription factor IIH

UVA, B, C Ultraviolets de type A, B ou C

XPA, B, C, D, F, G Xeroderma Pigmentosum A, B, C, D, F, G

XRCC1 "X-ray repair cross-complementing, group 1"

Chapitre 1 Introduction

1.1 Le cancer du poumon et ses origines

1.1.1 Incidence et mortalité Il y a 100 ans, le cancer du poumon était une maladie excessivement rare. Lorsque Adler

publia en 1912 un livre recensant les cas de cancer du poumon relatés dans la littérature

mondiale, il n'en comptabilisa que 374 (Adler, 1912 ; Spiro et Silvestri, 2005). Ce n'est qu'à

partir de la fin des années 20 que l'on commença à parler d'épidémie et l'on remarqua dès

lors que les patients atteints de cancer du poumon étaient aussi de gros fumeurs (Ochsner,

1973). Au cours du XXème siècle, l'incidence du cancer du poumon n'a cessé d'augmenter.

De nos jours, il s'agit du type de cancer le plus fréquent dans le monde, avec environ 1,2

million de nouveaux cas par an, ce qui représente 12,3 % des cancers diagnostiqués pour

l'année 2000 au niveau mondial (Parkin et al., 2001).

Dans plusieurs régions du monde, les taux de cancer du poumon ont atteint un pic et

commencent à diminuer, en tout cas pour les hommes. Ils continuent cependant à

augmenter pour les femmes (Devesa et al., 2005). Ce décalage dans le temps s'explique

également par la consommation de tabac qui, chez les femmes, a commencé plus

tardivement et a continué d'augmenter jusque dans les années 70. On estime que cette

tendance à l'augmentation chez les femmes ne devrait pas s'inverser avant au moins 2010

(Thomas et al., 2005). Il a également été suggéré qu'à consommation de tabac équivalente,

les femmes seraient plus susceptibles de développer un cancer du poumon que les hommes,

avec un risque de 1,5 à 2,7 fois plus élevé, mais ces données sont contestées par d'autres

études qui n'ont pas observé de différence significative (Patel, 2005 ; Thomas et al., 2005).

Malgré certains progrès thérapeutiques, environ 90 % des patients meurent de leur maladie

et l'on estime à 1,1 million, dont ≈ 75 % d'hommes, le nombre de personnes décédées de

cancer du poumon en 2000, ce qui en fait la première des causes de mort par cancer dans le

monde, avec 17,8 % des décès (Parkin et al., 2001).

On estime qu'au Canada, 22 700 nouveaux cas de cancer du poumon seront diagnostiqués

en 2006, et que 19 300 personnes en décèderont. De manière comparable à ce que l'on

2

observe au niveau mondial, l'incidence et la mortalité du cancer du poumon au Canada ont

commencé à décroître pour les hommes depuis 1988, alors que les deux paramètres

continuent à augmenter pour les femmes (NCIC, 2006).

1.1.2 Association avec la consommation de cigarettes Alors que le tabac est consommé depuis très longtemps, il ne s'est popularisé qu'à partir de

la première guerre mondiale chez les hommes (Spiro et Silvestri, 2005). Les femmes, elles,

n'ont commencé à fumer de manière importante qu'à partir des années 40. Quelque soit le

pays dont on analyse les statistiques, on peut systématiquement faire un parallèle entre

l'incidence de cancers du poumon et la consommation de tabac, mais avec environ 20 à 30

ans de décalage (Bray et al., 2004 ; Spiro et Silvestri, 2005).

La relation entre la dose (le nombre de cigarettes fumées par jour, le degré d'inhalation,

l'âge du début de la consommation) et le risque de cancer du poumon est également très

claire. Ainsi, une personne qui a fumé toute sa vie a 20 à 30 fois plus de risques de

développer un cancer du poumon qu'un non-fumeur (Parkin et al., 2001).

On estime globalement que 86 % des cancers du poumon chez l'homme et 46 % chez la

femme sont dus à la consommation de cigarettes, ce qui en fait de loin, la première cause de

cancer du poumon au niveau mondial (Parkin et al., 2001). Il existe de fortes variations

régionales dans la proportion des cancers associés à la cigarette chez les femmes, qui sont

essentiellement liées à des différences dans l'ancienneté des habitudes de consommation de

cigarettes. En effet, dans les régions où la consommation de tabac est ancienne et forte chez

les femmes, comme par exemple le Royaume-Uni, c'est près de 80 % des cancers

pulmonaires qui sont liés à la cigarette, tandis que dans certains autres pays où les femmes

fument peu ou depuis moins longtemps, tels l'Espagne et le Portugal, l'incidence des

cancers du poumon féminins est proche de celle des femmes non-fumeuses des autres pays

et ces cancers ne sont pas du tout associés à la consommation de tabac (Parkin et al., 2001).

3

1.1.3 Histologie des cancers du poumon

1.1.3.1 Classification des tumeurs du poumon Les différentes classes de cancers pulmonaires recencées par l'Organisation Mondiale de la

Santé sont les suivantes (Travis et al., 2004) :

• Carcinome épidermoïde • Carcinome à petites cellules • Adénocarcinome • Carcinome à grandes cellules • Carcinome adénosquameux • Carcinomes avec éléments pléomorphes, sarcomatoïdes ou sarcomateux • Tumeur carcinoïde • Tumeurs des glandes bronchiques Les quatre premières catégories sont de loin les plus fréquentes et à eux seuls, les

carcinomes épidermoïdes et les adénocarcinomes totalisent 80 à 90 % des cancers du

poumon recensés, quel que soit le lieu dans le monde (Devesa et al., 2005). Par définition,

chaque catégorie histologique à une origine tissulaire différente dans le poumon. Les

carcinomes épidermoïdes dérivent de l'épithélium bronchique tandis que les

adénocarcinomes se développent dans des régions situées plus à l'extrémité de l'arbre

bronchique (Figure 1).

On classe tous ces types histologiques en deux catégories distinctes qui sont considérées

comme fondamentales du point de vue clinique, biologique ou génétique : (1) les

carcinomes pulmonaires à petites cellules (CPPC) et (2) tous les autres types qu'on désigne

par le terme de carcinomes pulmonaires non à petites cellules (CPNPC).

4

Figure 1 : Lieu de formation dans le poumon des carcinomes épidermoïdes (1) et des adénocarcinomes (2).

Images tirées de http://www.spiral.univ-lyon1.fr.

5

1.1.3.2 Fréquence relative des différents types histologiques L'incidence relative des différents types de cancer du poumon est différente pour les

femmes et pour les hommes. Les carcinomes épidermoïdes sont plus communs chez les

hommes tandis que les femmes développent plus d'adénocarcinomes (Patel, 2005 ; Thomas

et al., 2005). Les adénocarcinomes sont également le type de cancer le plus fréquent chez

les personnes n'ayant jamais fumé de tabac, quel que soit leur sexe.

La fréquence relative des différents types histologiques de cancer du poumon a évolué avec

le temps. Chez les hommes, les carcinomes épidermoïdes, qui étaient beaucoup plus

fréquents il y a 25 ans, tendent à diminuer au profit des adénocarcinomes, ces derniers

devenant même la forme prédominante de cancer du poumon chez les hommes dans

certains pays comme l'Islande ou les États-Unis. Chez les femmes, tous les types

histologiques progressent mais la prédominance des adénocarcinomes tend à s'accentuer

avec le temps (Devesa et al., 2005).

1.1.3.3 Les cellules à l'origine de l'adénocarcinome Déterminer le type cellulaire à l'origine d'un cancer est toujours difficile mais ça l'est

particulièrement dans le cas des cancers du poumon qui sont le plus souvent diagnostiqués

à des stades avancés (Minna et al., 2002). Pour la plupart des types de CPNPC, les cellules

cancéreuses présentent des caractéristiques correspondant à des cellules différenciées de la

région où la tumeur s'est développée. Par exemple, les carcinomes épidermoïdes présentent

la kératinisation caractéristique des cellules épithéliales de la trachée et des voies aériennes

proximales.

Les adénocarcinomes, quant à eux, présentent des marqueurs cellulaires caractéristiques des

cellules de Clara ou des pneumocytes de type II (Kim et al., 2005). Les cellules de Clara

constituent la majorité de l'épithélium des bronchioles et des bronchioles terminales alors

que les pneumocytes de type I et de type II constituent l'épithélium alvéolaire (Figure 2).

Jusqu'à très récemment, on pensait que la présence de tels marqueurs caractéristiques dans

les tumeurs indiquait nécessairement que les adénocarcinomes pulmonaires dérivent de la

transformation maligne de cellules de Clara ou de pneumocytes de type II. En réalité, il

semblerait que ce sont des cellules souches bronchioalvéolaires se trouvant à la jonction

6

entre la bronchiole terminale et le sac alvéolaire qui seraient à l'origine des

adénocarcinomes chez la souris et donc vraisemblablement chez l'homme (Kim et al.,

2005). Ces cellules souches sont à la fois responsables du maintien des cellules de Clara et

des pneumocytes de type II. Les tumeurs plus avancées auraient ainsi des caractéristiques

de cellules différenciées à cause de l'influence du microenvironnement ou de signaux

oncogéniques plutôt que parce que la transformation maligne s'est réalisée sur des cellules

d'un type cellulaire particulier (Kim et al., 2005).

Figure 2 : Image au microscope électronique représentant une bronchiole terminale (1) qui débouche dans les sacs alvéolaires (2). Les cellules souches responsables du renouvellement des cellules de Clara (l'épithélium de la bronchiole terminale) et des pneumocytes de type II (la paroi des sacs alvéolaires), se situent à la jonction entre les deux structures. ar : artériole ; tb : bronchiole terminale.

Image tirée de http://www.educ.necker.fr.

7

1.1.4 Évolution de la cigarette en relation avec l'évolution du cancer du poumon

Après que les relations entre les cigarettes et le cancer du poumon aient été clairement

établies par plusieurs grandes études épidémiologiques dans les années 50, la fabrication et

la composition des cigarettes ont évolué pour tenter de rendre les cigarettes moins nocives

(Hoffmann et Hoffmann, 1997 ; Hoffmann et al., 2001). La quantité de nicotine a été

abaissée et des filtres ont été ajoutés pour diminuer la quantité de goudron inhalée. En

parallèle, l'évolution des procédés de fabrication a mené à des cigarettes contenant plus de

nitrates afin de favoriser la combustion du tabac. Une meilleure combustion défavorise la

formation de certaines substances carcinogènes du goudron tels que les hydrocarbures

aromatiques polynucléés (HAP). Cependant ces nitrates favorisent aussi, de manière

indépendante de la combustion, la formation d'autres composés carcinogènes. En effet,

l’oxyde d’azote, le nitrate et le nitrite de méthyle du tabac provoquent, lors de la

fermentation du tabac et sa combustion, la N-nitrosation de la nicotine pour former des N-

nitrosamines (Hoffmann et Hoffmann, 1997 ; Hoffmann et al., 2001). Les N-nitrosamines,

contrairement aux HAP, constituent donc une famille de composés spécifiques du tabac et

il a été montré que chez l'animal, plusieurs d'entre elles, dont la NNK, ont une action

carcinogénique dirigée de manière quasiment exclusive contre le poumon et ce,

indépendamment de leur mode d'administration (Hoffmann et Hoffmann, 1997 ; Hoffmann

et al., 2001).

Toutes ces modifications dans la composition des cigarettes ont eu des conséquences sur la

nature et la quantité de substances carcinogènes auxquelles les fumeurs sont exposés. En

particulier, cela a eu une influence sur l'intensité de l'inhalation. La fumée des cigarettes

fortes n'est qu'inhalée superficiellement, menant à un dépôt des carcinogènes chimiques

essentiellement dans la région bronchique, celle où se développent les carcinomes

épidermoïdes. Par contre, la présence d'un filtre donne une fumée plus légère qui permet

des inhalations plus profondes et donc l'exposition de régions pulmonaires plus

périphériques, celles où se développent les adénocarcinomes. Il a également été suggéré

que la réduction de la quantité de nicotine dans les cigarettes pousserait à une inhalation

plus profonde, le fumeur voulant "compenser" afin d'obtenir la quantité de nicotine dont il a

8

besoin (Hoffmann et Hoffmann, 1997 ; Hoffmann et al., 2001). Des résultats récents ont

montré une association entre la consommation de cigarettes à faible taux de goudron et la

formation préférentielle de tumeurs au niveau périphérique, c'est à dire dans le parenchyme

pulmonaire (Brooks et al., 2005). Ainsi, les changements de composition des cigarettes

n'auraient pas pour effet de diminuer la dangerosité de la cigarette, mais simplement de

déplacer le problème : les carcinomes épidermoïdes ont diminué mais les adénocarcinomes

ont progressé (Wynder et Muscat, 1995).

1.2 La théorie de la mutagenèse somatique

1.2.1 Comment la cigarette mène au cancer du poumon ? Le lien entre la consommation et la formation ultime d'un cancer du poumon s'établit de la

façon suivante (Figure 3). Une personne fume des cigarettes à cause de sa dépendance à la

nicotine. En même temps que la nicotine, la fumée apporte dans les poumons un certain

nombre de substances carcinogènes, dont des HAP et des N-nitrosamines telle que la NNK.

Ces substances sont activées métaboliquement dans les cellules pulmonaires en

intermédiaires réactifs qui peuvent interagir avec l'ADN et ainsi former des dommages. La

cellule possède différents systèmes de détoxication (excrétion), de réparation des

dommages, d'élimination des cellules anormales (apoptose) qui lui permettent de prévenir

la transformation maligne. Mais si ceux-ci persistent et que les cellules répliquent un ADN

endommagé, il y a risque de mutations, c'est-à-dire de changements dans la séquence

d'ADN de gènes impliqués notamment dans le maintien de l'intégrité du génome et le

contrôle du cycle cellulaire.

9

Figure 3 : Schéma montrant le lien entre les cigarettes, les substances carcinogènes qu'elles contiennent et la survenue du cancer du poumon.

Adapté et traduit de (Hecht, 1999b).

1.2.2 La théorie de la mutagenèse somatique La théorie de la mutagenèse somatique a été énoncée pour la première fois par Thilly en

1983 (Thilly, 1983) puis modifiée par Holmquist et Gao en 1997 (Holmquist et Gao, 1997).

Elle indique le lien existant entre les substances génotoxiques et la transformation maligne

en établissant que la probabilité qu'une mutation se retrouve dans une tumeur est le résultat

des étapes séquentielles de la mutagenèse. Elle se formule de la manière suivante :

Cela signifie que la probabilité Pi que la ième position nucléotidique soit mutée dans une

tumeur [Pi (mutation dans la tumeur)] dépend de la probabilité de plusieurs événements qui

interviennent successivement. Il faut que cette position nucléotidique soit effectivement

endommagée par l'agent mutagène [Pi (endommagée par mutagène)], que ce dommage ne

soit pas réparé [Pi (non réparée)] et que la base endommagée soit mal répliquée par une

polymérase [Pi (base endommagée lue par la polymérase)]. Enfin, pour que la mutation se

retrouve dans une grande quantité de cellules de la tumeur, il faut qu'il y ait eu une étape de

sélection de la mutation [Pi (sélection)]. La probabilité Pi (mutation dans la tumeur),

lorsqu'elle est déterminée pour chaque position nucléotidique le long d'un gène, donne le

spectre mutationnel d'un mutagène donné (Holmquist et Gao, 1997).

10

1.3 Les substances carcinogènes de la fumée de tabac Le courant principal de fumée dégagé par une cigarette, donc la fumée à laquelle les

poumons d'un fumeur sont exposés, contient deux phases : une phase gazeuse et une phase

particulaire. La phase particulaire contient au moins 3 500 composés parmi lesquels se

trouvent l'essentiel des composés carcinogènes. Le Centre International de Recherche sur le

Cancer (IARC) a évalué et reconnu 55 de ces composés comme ayant "suffisamment de

preuves de carcinogénicité" chez l'homme ou les animaux de laboratoire (Hoffmann et

Hoffmann, 1997). Parmi eux, 20 ont été montrés comme capable de générer des tumeurs

chez au moins une espèce animale (Hecht, 1999b).

Déterminer la contribution relative de ces nombreuses substances présentes dans la fumée

de cigarettes dans le développement du cancer pulmonaire est très difficile. Hecht (Hecht,

1999b) a évalué les rôles des différents carcinogènes présents dans la fumée de cigarettes

en considérant les critères suivant (Tableau 1) :

• La quantité présente dans la cigarette • La carcinogénicité chez les animaux de laboratoire • L'absorption de la substance chez l'homme • La métabolisme et la formation d'adduits chez l'homme • La possibilité de jouer un rôle dans les changements moléculaires observés dans les

gènes des tumeurs chez l'homme Pour chaque substance, ces critères ont été évalués sur une échelle de 1 à 4 selon le barème

suivant :

1. les données sont inadéquates 2. les preuves sont faibles ou équivoques 3. il existe certaines preuves mais les études sont limitées 4. les preuves sont claires ; les études sont robustes et reproductibles Un score final a ainsi été attribué pour plusieurs composés de la fumée de cigarette

(Tableau 1).

11

Composé(s)

Présence dans la fumée de cigarette

Carcinogénicité pulmonaire chez

les rongeurs

Absorption chez l'homme

Métabolisme et adduits chez

l'homme

Changements moléculaires chez l'homme

Score final

HAP spécifiques 4 4 4 3 3 18

Aza-arènes 3 3 1 1 2 10

NNK, N-nitrosodiéthylamine 4 4 4 3 3 18

Métaux 4 4 1 1 1 11

Composés organiques divers 4 3 1 1 1 10

Radicaux libres/dommages oxydatifs 3 1 3 3 1 11

Tableau 1 : Évaluation de la participation de carcinogènes spécifiques dans le cancer du poumon humain induit par la cigarette. HAP : Hydrocarbures aromatiques polynucléés incluant benzo[a]pyrène, benzofluoranthènes, dibenzo[a,i]pyrène, dibenz[a,h]anthracène et 5-méthylchrysène ; NNK : 4-(méthylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone ; Métaux : nickel, chrome, cadmium, polonium-210 et arsenic ; Composés organiques divers : inclut 1,3-butadiène, éthyl carbamate et aldéhydes.

Extrait et adapté de (Hecht, 1999b). Les preuves les plus importantes d'implication dans le cancer pulmonaire chez l'homme

sont donc pour les HAP et la NNK. En effet, ces composés sont présents dans la fumée de

cigarettes, ils sont des carcinogènes efficaces chez les rongeurs, leur absorption et leur

activation métabolique a clairement été démontrée chez l'homme et enfin, des dommages et

des mutations pouvant être reliés avec l'exposition à ces substances ont pu être observés

dans des tissus humains.

Comme nous l'avons vu précédemment, l'évolution des cigarettes dans le temps s'est

accompagnée d'une diminution des HAP et d'une augmentation en parallèle de toutes les N-

nitrosamines spécifiques du tabac, y compris la NNK (Hoffmann et Hoffmann, 1997 ;

Hoffmann et al., 2001). Ainsi, la diminution des carcinomes épidermoïdes et

l'augmentation généralisée des adénocarcinomes est corrélée avec la diminution des HAP et

l'augmentation de la NNK et l'on suspecte que la NNK serait, au moins en partie,

responsable de l'augmentation récente de la fréquence relative des adénocarcinomes

(Wynder et Muscat, 1995). L'association entre NNK et adénocarcinomes est également

indiquée par le fait que les animaux de laboratoires exposés à la NNK développent

12

essentiellement des adénomes et des adénocarcinomes pulmonaires (Hoffmann et al.,

1996 ; Hoffmann et Hoffmann, 1997).

1.4 La NNK dans les cellules pulmonaires Comme la NNK est le composé de la fumée de tabac qui a été plus particulièrement étudié

dans ce travail de thèse, il est utile de se concentrer sur le devenir de ce composé dans

l'organisme.

La NNK est la plus abondante et la plus carcinogène des N-nitrosamines spécifiques du

tabac. Une de ses principales caractéristiques est sa très grande spécificité pour le poumon.

En effet, elle génère des tumeurs pulmonaires chez les rongeurs quel que soit son mode

d'administration : la nourriture, l'eau de boisson, de manière sous-cutanée, intrapéritonéale

ou autre (Hecht, 1998 ; Hecht, 1999b). Toutefois, d'autres types de tumeurs peuvent être

retrouvés, notamment de la cavité orale et nasale, du pancréas, du foie et de la trachée

(Hecht, 1998).

1.4.1 Détoxication et/ou activation métabolique Le devenir de la NNK dans l'organisme dépend de sa biotransformation par des enzymes

spécifiques. Il est donc susceptible d'être différent d'une espèce à l'autre, d'un tissu à l'autre

et même d'un individu à l'autre au sein de la même espèce. La présence de ces enzymes est

responsable de la spécificité pulmonaire de la carcinogénicité de la NNK. La

biotransformation de la NNK a été extensivement étudiée (Hecht, 1998), y compris dans

des cellules pulmonaires fraîchement isolées (Smith et al., 1999) et avec des microsomes

constitués à partir de cellules pulmonaires de différents individus (Smith et al., 2003). Dans

les cellules pulmonaires humaines comme celles de rongeurs, la réaction la plus fréquente

est la réduction (réaction a de la Figure 4) de la NNK en 4-(méthylnitrosamino)-1-(3-

pyridyl)-1-butanol (NNAL). Cette transformation est réversible, mais elle se fait

majoritairement dans le sens de la formation de NNAL.

13

Figure 4 : Voies de bioactivation de la NNK et de la NNAL.

Adapté de (Hecht, 1998). La NNK et la NNAL peuvent subir les mêmes types de biotransformations. Leur N-

oxydation génère des métabolites chargés faciles à excréter. Il s'agit donc d'une voie de

détoxication, mais qui reste mineure quantitativement. La voie de détoxication majeure de

la NNK passe par la formation de NNAL qui a la particularité de pouvoir se conjuguer à

l'acide glucuronique pour former le NNAL-glucuronide (NNAL-Gluc). La NNAL et sa

forme glucuronidée sont détectées dans les urines de personnes qui ont été exposées à la

fumée de cigarettes, même de manière passive comme c'est le cas lors d'une exposition à la

fumée environnementale de tabac (Hecht et al., 1993 ; Hecht et al., 1994 ; Anderson et al.,

2001 ; Hecht, 2002 ; Anderson et al., 2003 ; Hecht, 2004). Ils constituent des biomarqueurs

intéressants de l'exposition à la fumée de tabac parce qu'ils sont spécifiques de la NNK, un

composé qui n'existe que dans les cigarettes (Hecht, 2002). La NNK n'est pas détectée dans

les urines et la NNAL n'est pas présente dans la fumée de tabac, si bien que la quantité

urinaire de NNAL et de NNAL-Gluc constituent un marqueur de l'absorption humaine de la

NNK (cf. Tableau 1). Une plus forte concentration de NNAL urinaire chez la population

14

noire américaine après chaque cigarette fumée (en comparaison avec la population

caucasienne) a d'ailleurs été associée avec leur risque plus élevé de développer un cancer

du poumon (Muscat et al., 2005). La NNAL-Gluc n'étant pas carcinogène en elle-même, il

a été suggéré que le rapport NNAL-Gluc:NNAL dans l'urine pourrait être un indicateur de

la capacité de détoxication d'un individu et donc un possible indicateur de risque individuel

de cancer (Hecht, 2002).

La NNK et la NNAL peuvent également être bioactivées dans certaines cellules par α-

hydroxylation, ce qui mène à la formation d'intermédiaires réactifs capables d'alkyler

l'ADN. Dépendamment de la position de l'α-hydroxylation, l'intermédiaire réactif généré

mène à la méthylation (voie c de la Figure 4) ou à la pyridyloxobutylation de l'ADN (voie b

de la Figure 4). Cette α-hydroxylation pulmonaire est majoritairement réalisée par des

cytochromes P450 (CYP) chez les rongeurs (Hecht, 1998) mais semble plus complexe chez

l'homme où la bioactivation de la NNK est quantitativement moins importante et implique

d'autres voies d'activation impliquant des lipooxygénases, et des cyclooxygénases (Hecht,

1998 ; Smith et al., 1999 ; Rioux et Castonguay, 2000 ; Smith et al., 2003). Il a cependant

été clairement démontré que les CYP contribuent à la bioactivation de la NNK chez

l'homme (Smith et al., 2003). Plusieurs CYP interviennent, et ce de manière variable en

fonction des individus, mais les CYP2A6 et/ou CYP2A13 ainsi que le CYP2B6 semblent

être particulièrement déterminants (Smith et al., 2003). La contribution relative de l'un ou

l'autre des différents CYP semble pouvoir varier d'une personne à l'autre (Smith et al.,

2003). Enfin, l'α-hydroxylation de la NNK dans une préparation enrichie en pneumocytes

de type II humains s'est avérée plus importante que dans des préparation de cellules

pulmonaires en général ou de macrophages alvéolaires, indiquant que les capacités

d'activation dépendent aussi du type cellulaire à l'intérieur d'un même tissu (Smith et al.,

1999).

1.4.2 Les dommages à l'ADN générés par la NNK

1.4.2.1 Les sites réactifs de l'ADN L'alkylation peut avoir lieu sur tous les hétéroatomes (N et O) disponibles de la molécule

d'ADN. Ces sites susceptibles d'être alkylés sont indiqués à la Figure 5. Parmi eux, certains

15

ont une plus grande réactivité due au fait qu'ils sont plus nucléophiles : (1) la N7 des

guanines, (2) la N3 des adénines, (3) la N1 des adénines, la N3 des guanines et la O6 des

guanines (Friedberg et al., 2006).

Figure 5 : Les sites nucléophiles sensibles à l'alkylation dans l'ADN.

Différents agents alkylants peuvent avoir des sites nucléophiles préférentiels différents et

donc générer des types de dommages différents (Friedberg et al., 2006). Il est donc difficile

de définir a priori quels dommages sont générés par un agent alkylant donné car plusieurs

paramètres interviennent :

1. Plus l'agent alkylant est un électrophile fortement réactif, plus il va avoir de cibles

différentes. Les électrophiles fortement réactifs peuvent alkyler les sites nucléophiles

faibles et forts tandis que les électrophiles plus faiblement réactifs ne vont alkyler que

les sites nucléophiles les plus forts.

2. L'environnement nucléaire, notamment les interactions avec les histones et

l'organisation en chromatine d'une manière générale, affectent la répartition des charges

dans la molécule d'ADN.

3. La structure tridimensionnelle de l'ADN influence la capacité des agents alkylants les

plus volumineux à pouvoir endommager certaines positions nucléotidiques. Par

16

exemple, dans la conformation hélicale classique de type B, les atomes N7 et O6 de la

guanine se trouvent dans le sillon majeur de l'ADN, tandis que la position N3 des

adénines se trouve dans le sillon mineur de la double hélice, ce qui la rend relativement

moins accessible.

En fait, les agents alkylants sont regroupés en deux catégories dépendamment de leur

mécanisme d'action. L'étape déterminante pour les réactions de type SN1 est la formation du

carbocation (ex : CH3+) qui, une fois formé, va réagir rapidement avec n'importe quel site

nucléophile de la molécule d'ADN. Les intermédiaires réactifs qui résultent de la

bioactivation de la NNK (Figure 4) agissent comme les carbocations des agents de type

SN1. Ces agents alkylants tendent à générer une grande variété de lésions. Pour les réactions

de type SN2, un état de transition complexe est formé entre l'agent alkylant électrophile et le

site nucléophile cible. L'étape limitante pour ce deuxième type d'agent alkylant est la

capacité pour le nucléophile d'interagir avec la molécule alkylante électrophile. Ce sont ces

réactions qui sont particulièrement dépendantes du niveau de nucléophilie de l'atome ciblé

dans l'ADN. Les agents alkylants SN2 tendent donc à favoriser les réactions avec les centres

les plus nucléophiles, telle que la position N7 des guanines.

La séquence primaire de l'ADN a aussi de l'importance dans la réactivité des bases, ce qui

mène à une formation préférentielle des adduits à certaines positions nucléotidiques. Ainsi,

la position en N7 d'une guanine sera plus facilement sujette à une attaque électrophile si

celle-ci est flanquée d'autres guanines (Richardson et Richardson, 1990). Au delà de cette

constatation, les agents de type SN1 vont alkyler plus volontiers au centre d'une série de G

tandis que les agents de type SN2 le feront plus souvent en 5' d'une série du même genre

(Cloutier et al., 1999 ; Cloutier et al., 2001a).

1.4.2.2 Les dommages de la NNK générés in vivo

1.4.2.2.1 Chez les rongeurs Différents adduits ont pu être détectés in vivo chez des animaux traités avec la NNK. La

détection des adduits résultant de la méthylation de l'ADN n'a pas posé de problèmes mais

la pyridyloxobutylation de l'ADN n'a été pendant longtemps déduite qu'indirectement via la

détection du céto alcool 4-hydroxy-1-(3-pyridyl)-1-butanone (HPB). En effet, la libération

17

de HPB lors de l'hydrolyse acide ou thermique neutre d'un ADN indique que cet ADN a été

pyridyloxobutylé, mais sans que l'on sache nécessairement quels types de dommages ont

été générés. Ces dommages instables lors de l'hydrolyse de l'ADN sont restés longtemps

non identifiés et ont donc été qualifiés de "dommages relâchant le HPB" (Hecht, 1998).

Figure 6 : Formation de HPB suite à l'hydrolyse acide ou thermique neutre d'un ADN pyridyloxobutylé.

S. Hecht (Hecht, 1998) a fait un bilan des adduits retrouvés in vivo pour les différentes

études réalisées chez les rongeurs. Il a ainsi déterminé leur quantité relative en fonction des

animaux et des tissus à l'intérieur de la même espèce.

18

Animal Tissu Quantité relative d'adduits Autres dommages

poumon 7-mG > adduits relâchant HPB > O6-mG > O4-mT 8-oxoG muqueuse nasale 7-mG > O6-mG > adduits relâchant HPB CMC Rat F-344

foie 7-mG > adduits relâchant HPB > O6-mG > O4-mT CMC, 8-oxoG

Souris A/J poumon 7-mG > O6-mG > adduits relâchant HPB > O4-mT 8-oxoG

Quantité relative dans les différents tissus Adduits Rat F-344 Souris A/J 7-mG muqueuse nasale > poumon* > foie* foie > poumon

O6-mG muqueuse nasale > poumon* > foie* foie > poumon O4-mT foie > poumon > muqueuse nasale n.d.

Adduits relâchant HPB poumon* > foie* > muqueuse nasale foie > poumon Tableau 2 : La formation des adduits et leur importance dans la tumorigenèse chez le rat et la souris. Ces valeurs peuvent être différentes selon le type cellulaire et le temps écoulé avant le dosage. Les adduits considérés comme importants dans la mutagenèse chez chaque animal sont indiqués en gras et en italique. 7-mG : 7-méthylguanine ; O6-mG : O6-méthylguanine ; O4-mT : O4-méthylthymine ; 8-oxoG : 8-oxoguanine ; CMC : cassures monocaténaires de l'ADN * à faibles doses de NNK ; c'est l'inverse à hautes doses

Traduit et adapté de (Hecht, 1998). Comme le prédit la théorie de la mutagenèse somatique, pour que des adduits participent à

des mutations présentes dans les tumeurs, il faut qu'ils soient produits dans les tissus cibles,

qu'ils ne soient pas réparés, de sorte qu'ils persistent suffisamment pour être mal répliqués

et enfin qu'il y ait une sélection des cellules portant la mutation. Le Tableau 2 donne une

idée de la formation et de la persistance des dommages associés avec la NNK dans les

tissus. Ces résultats sont importants pour estimer la contribution d'un type de dommages

dans la mutagenèse mais ils ne sont pas suffisants. Ainsi, les rats F-344 traités avec la NNK

présentent des tumeurs dans tous les organes qui accumulent les dommages (poumon,

cavité nasale et foie) mais les souris A/J ne présentent que des tumeurs du poumon, alors

même que tous les types d'adduits sont en plus grande quantité dans le foie (Tableau 2).

Donc même si l'on peut faire des corrélations entre accumulation de dommages et la

transformation maligne, la correspondance n'est pas complète et très insuffisante pour

prédire la survenue des mutations et des tumeurs.

D'autre part, les grandes différences constatées d'une espèce animale à l'autre (même aussi

proches que la souris et le rat), d'un tissu à l'autre voire d'un type cellulaire à l'autre à

19

l'intérieur d'un même tissu rendent très difficiles les tentatives de faire un schéma général

des dommages fait par la NNK dans un organisme. Ainsi, même si ces données sont

essentielles pour comprendre la mutagenèse liée à la NNK, il est très difficile de prédire ce

qui se passe chez l'homme d'après les résultats obtenus chez les rongeurs.

1.4.2.2.2 Chez l'homme Plusieurs études ont mesuré les dommages d'alkylation dans les poumons chez l'homme

(Hecht, 1998). Les 7-mG se sont avérées 7,5 – 25 fois plus fréquentes que les adduits

relâchant le HPB, ce qui est comparable à ce qui a été trouvé chez des rats traités à la NNK.

Les dommages relâchant le HPB sont nécessairement associés avec la bioactivation de la

NNK mais ce n'est pas nécessairement le cas des 7-mG qui peuvent être générés par

plusieurs autres agents alkylants. Des études ont rapporté des niveaux de 7-mG plus élevés

chez les fumeurs que chez les non-fumeurs (Hecht, 1998).

1.4.2.3 Importance relative des deux voies d'activation de la NNK dans la mutagenèse

La NNK peut être activée selon deux modes d'α-hydroxylation différents (Figure 4) chez

tous les animaux testés (Hecht, 1998 ; Hecht, 1999a). Il y a donc à la fois production

d'adduits résultant de la méthylation et de la pyridyloxobutylation dans les tissus. Leur

quantité relative (Tableau 2) reflète la capacité pour les cellules (1) de les produire en

bioactivant la NNK et (2) de les laisser s'accumuler. Leur implication dans la mutagenèse a

été en partie estimée à partir de ces informations, mais aussi en testant la tumorigénicité

d'analogues de la NNK qui ne font que méthyler ou que pyridyloxobutyler l'ADN.

Ainsi, les deux voies d'activation de la NNK semblent nécessaires pour la transformation

maligne dans le poumon chez le rat. En effet, ni la N-nitrosodiméthylamine (qui ne peut

que méthyler l'ADN) ni la N'-nitrosonornicotine (qui ne peut que pyridyloxobutyler l'ADN)

ne sont des carcinogènes pulmonaires efficaces. Cela suggère que seule la NNK fournit le

mélange approprié de dommages de la méthylation et de la pyridyloxobutylation nécessaire

pour la tumorigenèse pulmonaire chez le rat (Hecht, 1998). Au contraire, chez la souris A/J,

les analogues qui ne peuvent que méthyler l'ADN sont très tumorigènes tandis que les

molécules qui ne font que pyridyloxobutyler l'ADN ne le sont que très faiblement, d'où la

20

plus grande importance relative attribuée aux adduits de la méthylation chez cet animal (en

gras dans le Tableau 2).

Encore une fois, les différences observées entre le rat et la souris rendent difficile une

extrapolation sur l'implication de chaque mode d'activation dans la transformation maligne

chez l'homme. Cependant, le fait que les cellules humaines exposées à la fumée de

cigarettes présentent les deux types de dommages (7-mG et adduits relâchant le HPB)

suggère que les deux voies d'activation pourraient être importantes (Hecht, 1998).

1.4.2.4 Identification des dommages de la pyridyloxobutylation Des études récentes réalisées in vitro avec un analogue de la NNK générant uniquement le

métabolite pyridyloxobutylant de la NNK : la 4-(acétoxyméthylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-

1-butanone (NNKOAc) ont permis d'identifier plusieurs adduits résultant de cette voie

d'activation. Le Tableau 3 résume les types de dommages identifiés et leur capacité à

relâcher le HPB lors d'une hydrolyse acide ou thermique neutre de l'ADN pyridyloxobutylé

(Hecht, 1998 ; Haglund et al., 2002 ; Wang et al., 2003 ; Hecht et al., 2004 ; Sturla et al.,

2005).

Position des adduits Relâchant le HPB

Guanine N7 Oui O6 Oui N2 Non

Thymine O2 Non

Cytosine

O2 Oui

Squelette ADN Phosphate Non

Tableau 3 : Les adduits de la pyridyloxobutylation de l'ADN et leur capacité à relâcher le HPB (Hecht, 1998 ; Haglund et al., 2002 ; Wang et al., 2003 ; Hecht et al., 2004 ; Sturla et al., 2005).

21

La formation de O6-pyridyloxobutylguanine (O6-pobG) a d'abord été montrée sur de l'ADN

traité in vitro avec la NNKOAc (Hecht, 1999a). Il est resté longtemps le seul adduit bien

caractérisé associé avec la pyridyloxobutylation de l'ADN. La présence de petites quantités

de O6-pobG a été détectée dans le foie mais pas dans les poumons de souris A/J traitées

avec la NNK. Chez ces mêmes souris traitées avec la NNKOAc, des O6-pobG ont été

détectées dans le foie et dans les poumons (Thomson et al., 2003).

Cloutier et al. (Cloutier et al., 2001b) ont montré la formation d'une quantité importante de

CMC dans l'ADN traité à la NNKOAc. Ces cassures ont été associées à la formation

d'adduits au niveau des phosphates (Figure 5). La présence de tels

pyridyloxobutylphosphotriesters a été confirmée plus récemment dans le foie de souris

traitées avec la NNK (Haglund et al., 2002).

L’utilisation de conditions plus douces d’hydrolyse de l’ADN a permis d'identifier les

autres dommages aux bases générés in vitro sur de l'ADN ou des désoxyguanosines traités

avec la NNKOAc (Wang et al., 2003 ; Hecht et al., 2004 ; Sturla et al., 2005). La formation

de dommages aux positions N7 et N2 des guanines ainsi qu'à la position O2 des cytosines et

des thymines a ainsi été montrée (Tableau 3). Parmi ceux-ci, les 7-pyridyloxobutylguanines

(7-pobG) sont de loin les plus fréquentes et seules les 7-pobG et les O2-

pyridyloxobutylcytosines sont des adduits relâchant le HPB (Wang et al., 2003 ; Hecht et

al., 2004 ; Sturla et al., 2005). Ces adduits de la pyridyloxobutylation ont été quantifiés très

récemment dans les tissus (foie et poumon) de rats traités à la NNK (Lao et al., 2006). Une

quantité importante de 7-pobG a été mesurée dans tous les tissus mais la quantité relative

de O6-pobG s'est avérée beaucoup plus faible que ce qui avait été observé in vitro, en

particulier dans le foie mais aussi dans les poumons. Cela est vraisemblablement lié à une

réparation plus efficace des O6-pobG par rapport aux 7-pobG dans les deux types de tissus.

Des O2-pobT en quantité importante ont également été détectées dans ces tissus, ce qui

indique probablement une difficulté à les réparer pour les cellules (Lao et al., 2006).

1.5 Les altérations génétiques dans les cancers pulmonaires Les principales anomalies moléculaires qui ont été associées avec le développement du

cancer du poumon se rangent dans les catégories suivantes (Osada et Takahashi, 2002) :

22

• Méthylation aberrante de promoteurs • Activation de proto-oncogènes, de facteurs de croissances et de récepteurs • Expression de l'activité télomérase • Perte de fonction de gènes suppresseurs de tumeurs • Perte de composantes des voies menant à l'apoptose • Perte potentielle des mécanismes de réparation de l'ADN • Angiogenèse tumorale Beaucoup de gènes ont pu être associés à ces différents types d'anomalies moléculaires et

présentent un fonctionnement déficient dans les tumeurs pulmonaires. Certains gènes plus

fréquemment altérés ont pu être mis en évidence et la Figure 7 montre les différentes étapes

de la transformation maligne dans le poumon, telle qu'elle peut être comprise à ce jour. La

séquence des événements peut être reconstituée en tenant compte de la fréquence de ces

modifications et du stade de la transformation maligne auquel elles peuvent être détectées

(Osada et Takahashi, 2002).

Figure 7 : Accumulation des altérations dans la progression de la carcinogenèse pulmonaire.

Extrait et traduit de (Osada et Takahashi, 2002).

23

Certaines particularités ont pu être distinguées dans la séquence des événements associés

avec le développement des CPPC par rapport aux CPNPC. En particulier, les mutations de

TP53 sont plus fréquentes dans les CPPC alors que les mutations de KRAS sont plus

fréquentes dans les CPNPC. En effet, TP53 est muté dans 80 % des CPPC mais seulement

dans 50 % des CPNPC (Agarwal et al., 1998). De la même manière, RB est muté dans

quasiment tous les CPPC (> 90 %) mais plutôt rarement dans les CPNPC (15 – 30 %)

(Hensel et al., 1990 ; Xu et al., 1991). Des études cytogénétiques ont également permit

d'identifier des régions subissant des pertes d'hétérozygotie qui sont plus spécifiques d'un

type ou l'autre de cancer du poumon (Girard et al., 2000). Cependant, beaucoup de gènes

semblent communs aux deux grandes catégories de cancer pulmonaire et l'on peut ainsi

considérer les grandes étapes de la transformation maligne indiquées à la Figure 7 comme

étant généralisable à tous les cancers du poumon.

Les voies cellulaires les plus fréquemment affectées dans le cancer du poumon sont

indiquées dans la figure 8. Les deux voies majeures de suppresseurs de tumeurs impliquées

dans le cancer du poumon (p14ARF-p53 et p16INK4a-RB) sont liées fonctionnellement et

sont des composantes des points de contrôle et des inhibiteurs de la croissance cellulaire.

24

Figure 8 : Les voies de suppresseurs de tumeurs impliquées dans le cancer du poumon. Rouge : molécules fréquemment altérées dans le cancer du poumon ; Bleu foncé et clair : molécules qui sont moins fréquemment ou rarement altérées, respectivement.

Extrait de (Osada et Takahashi, 2002).

1.5.1 Région chromosomique 3p Des études de délétion à haute résolution ont permis de détecter des délétions dans la région

chromosomique 3p dans 91 % des CPPC, 95 % des carcinomes épidermoïdes et 71 % des

adénocarcinomes, ce qui en fait un marqueur quasi universel de la cancérogenèse

pulmonaire (Wistuba et al., 2000). La perte de cette région chromosomique a même été

identifiée dans l'épithélium normal et dans des lésions préinvasives chez des fumeurs et elle

a été associée avec un début de la consommation de tabac à un âge précoce. La prévalence

de la perte d'hétérozygotie en 3p21 est significativement plus importante chez les fumeurs

et les ex-fumeurs par rapport aux non fumeurs (Sozzi et al., 1997 ; Hirao et al., 2001).

Ainsi, la région chromosomique 3p a pu être associée avec des événements précoces dans

la transformation maligne au niveau pulmonaire.

25

Une influence de p53 sur la perte d'hétérozygotie en 3p21 a été démontrée. En effet, si la

délétion initiale dans la région 3p a bien été associée avec une exposition aux carcinogènes,

une perte subséquente plus extensive a été associée avec le statut de p53. En effet, les

tumeurs avec une p53 mutante ont significativement plus de risque de perte d'hétérozygotie

à un ou plusieurs locus de 3p21 que les tumeurs avec une p53 sauvage (Marsit et al., 2004).

RASSF1A (Ras-association domain family 1, isoform A) est l'un des gènes suppresseur de

tumeurs candidat présent dans la région mais il n'est vraisemblablement pas le seul. Une

perte d'hétérozygotie à ce locus a été associée à une méthylation aberrante de ce gène sur

l'autre allèle (Agathanggelou et al., 2001). RASSF1A est un inhibiteur de la croissance

cellulaire mais son mécanisme d'action n'est pas clairement élucidé (Agathanggelou et al.,

2005). De nombreux gènes sont régulés de manière dépendante de RASSF1A

(Agathanggelou et al., 2003) et plusieurs de ces gènes sont également régulés par RAS

activé, mais de manière opposée. RASSF1A et RAS activé ont donc un effet réciproque sur

l'expression de certains gènes, ce qui suggère leur implication dans la même voie mais via

des effets opposés (Agathanggelou et al., 2005).

Le gène XPC est un autre candidat présent dans la région 3p qui pourrait participer à la

carcinogenèse pulmonaire. XPC est l'une des protéines impliquées dans la détection des

dommages devant être réparés par la voie de réparation par excision de nucléotides (REN)

(cf. section 1.7.4). Des polymorphismes dans ce gène ont été associés avec un plus grand

risque de développer un cancer du poumon (Marin et al., 2004 ; Hu et al., 2005 ; Lee et al.,

2005) et il a été montré que 100 % des souris déficientes pour le gène Xpc développent

spontanément des tumeurs du poumon, essentiellement des adénomes (Hollander et al.,

2005). De plus, une perte allélique au locus de XPC a été montrée dans une grande

proportion (75 %) des CPNPC chez l'homme (Miyakis et al., 2003 ; Hollander et al., 2005).

Ainsi, la perte de XPC pourrait être un événement précoce dans la transformation maligne

pulmonaire qui favoriserait la formation subséquente de mutation induites par les

carcinogènes pulmonaires (Hollander et al., 2005).

26

1.5.2 Régions chromosomiques 9p21 Des pertes alléliques en 9p21 ont également été rapportées dans les lésions épithéliales

prémalignes et dans les cellules bronchiques normales (Sanz-Ortega et al., 2001).

La région chromosomique 9p21 contient le locus p16INK4a/p14ARF/p15INK4b (gène

CDKN2A). Or, les protéines de la famille INK4 telles que p15 et p16 sont des inhibiteurs

des kinases 4 et 6 cyclines - dépendentes (Figure 8) et sont donc des suppresseurs de

tumeurs qui inhibent la croissance cellulaire (Caputi et al., 2005). p16 est inactivé dans plus

de 40 % des CPNPC, soit par perte d'hétérozygotie, soit par hyperméthylation du gène

(Belinsky, 1998). Les inactivations de p16 ne sont pas significativement plus fréquentes

dans les CPNPC chez les fumeurs que chez les non-fumeurs mais les inactivations par

mutations ponctuelles semblent plus fréquentes chez les fumeurs (Sanchez-Cespedes et al.,

2001).

1.5.3 Le gène TP53 Le gène TP53 est fréquemment muté dans tous les types de cancer y compris le cancer du

poumon. Les mutations de TP53 sont associées à des étapes assez tardives de la progression

maligne et de l'invasion (Figure 7). La protéine p53 est impliquée dans de nombreuses

fonctions cellulaires en relation avec le maintien de l'intégrité du génome, tels que la

régulation du cycle cellulaire, le déclenchement de l'apoptose ou l'induction de certains

systèmes de réparation des dommages à l'ADN (Agarwal et al., 1998).

Des banques de données existent où sont recensées les mutations de TP53 trouvées dans les

tumeurs (http://www-p53.iarc.fr/AdvancedCriteria.asp) (Olivier et al., 2002). Dans les cas

où l'information est disponible, des corrélations peuvent être recherchées entre le type

histologique de tumeurs pulmonaires, le niveau de consommation de tabac et la nature ainsi

que la fréquence de mutations trouvées dans le gène TP53 (Greenblatt et al., 1994).

Cependant, ce type d'étude est souvent limité par des incertitudes concernant une éventuelle

consommation passée de tabac chez les patients et/ou l'exposition passive à la fumée. Une

étude récente a pu surmonter ces problèmes en exploitant les structures déjà mises en place

pour une étude épidémiologique du type cas-contrôle concernant le cancer du poumon.

27

Cette étude était déjà en cours en Russie et les informations concernant la consommation de

tabac des patients et d'autres facteurs de risque étaient très bien documentées (Le Calvez et

al., 2005). En investiguant les tumeurs de ces patients, ils ont trouvé 64 % des tumeurs

mutées pour TP53, s'étendant de 47 % des tumeurs pour les gens n'ayant jamais fumé à

77 % des tumeurs pour les fumeurs actuels. Le risque relatif d'avoir une mutation dans

TP53 a été estimé à 1,7 pour les ex-fumeurs et 5,2 pour les fumeurs actuels par rapport aux

non fumeurs. Parmi les fumeurs, il existe une évolution linéaire du risque relatif en fonction

de la quantité de tabac consommée. Ainsi, le risque relatif d'avoir une mutation dans TP53

atteint la valeur de 13 pour les plus gros consommateurs (plus de 50 paquets - années). Des

différences entre les types histologiques ont également pu être constatées. À consommation

de tabac égale, les mutations de TP53 sont plus fréquentes dans les carcinomes

épidermoïdes et les autres types histologiques que dans les adénocarcinomes. En fait, il n'y

a aucune augmentation significative du risque d'avoir une mutation dans TP53 en fonction

de la quantité de cigarette pour les adénocarcinomes (Le Calvez et al., 2005).

1.5.4 Les gènes KRAS et EGFR L'oncogène KRAS est fréquemment muté dans les tumeurs du poumon et ce principalement

au niveau du codon 12. L'EGFR (epidermal growth factor receptor) est un récepteur

tyrosine kinase qui joue un rôle crucial dans la prolifération cellulaire, la survie et la

différentiation des cellules (Castillo et al., 2004). Lorsqu'elles sont mutées, les protéines

KRAS et EGFR sont activées constitutivement et favorisent la croissance cellulaire (Figure

9).

Environ 30 % des adénocarcinomes ont des mutations dans le codon 12 de KRAS ou le

domaine tyrosine kinase de EGFR, ces mutations étant mutuellement exclusives. Par

contre, de telles mutations s'avèrent rares dans les autres types histologiques (Rodenhuis et

Slebos, 1992 ; Cooper et al., 1997 ; Shigematsu et al., 2005). Une étude plus récente,

réalisée sur 215 adénocarcinomes, indique des résultats allant dans le même sens avec

53,5 % de tumeurs présentant une mutation dans EGFR et 10 % présentant une mutation

dans KRAS, ces deux types d'anomalies étant toujours mutuellement exclusives (Tam et al.,

2006).

28

La même étude que citée précédemment (cf. section 1.5.3) à propos de la fréquence de

mutations dans TP53 en fonction de la consommation de tabac (Le Calvez et al., 2005) s'est

intéressée aussi aux mutations dans le codon 12 de KRAS. De telles mutations existent dans

15 % des tumeurs mais ne sont pas plus fréquentes chez les gros fumeurs que chez les non-

fumeurs (Le Calvez et al., 2005). La seule catégorie présentant une fréquence plus élevée

de mutations dans KRAS correspond aux tumeurs s'étant développées chez les ex-fumeurs

(ayant arrêté il y a plus de 10 ans). D'une manière générale, les mutations dans KRAS

semblent associées aux adénocarcinomes chez les ex-fumeurs (65 % des tumeurs mutées)

(Le Calvez et al., 2005). Cependant, une association entre le fait de fumer et la fréquence

de mutation de KRAS a été montrée dans certaines études (Ahrendt et al., 2001 ; Tam et al.,

2006) et des mutations du codon 12 de Kras ont été retrouvées chez des souris traitées à la

NNK ou avec des analogues générant l'un ou l'autre de ses métabolites réactifs (Ronai et

al., 1993).

Il n'y pas de points chauds de mutations dans le gène EGFR même si la majorité des

mutations ont été trouvées sur les exons 19 et 21 (Tam et al., 2006). En effet, sur 131

mutations différentes analysées, pas moins de 40 types de mutations différentes ont été

recensées, essentiellement des mutations ponctuelles et des délétions (Tam et al., 2006). Il

est important de noter que la fréquence des mutations dans EGFR est associée à la

consommation de tabac, mais de manière inversement proportionnelle à l'exposition. Ainsi,

ce sont les non-fumeurs qui sont le plus susceptibles d'avoir une mutation dans EGFR :

74 % d'entre eux contre seulement 19 % des fumeurs (Tam et al., 2006).

1.6 Quels mutagènes du tabac peuvent être associés à quelles mutations ?

Les mutations dans TP53 et KRAS (dans le codon 12) ont la particularité d'être en grande

majorité des mutations ponctuelles survenant à des endroits précis qui constituent des

points chauds de mutation. Ainsi, il devient possible de faire des associations entre les

profils de mutations trouvées dans les tumeurs et les substances potentiellement à l'origine

de ces tumeurs. Ces analyses se font à deux niveaux : (1) le lieu de formation des mutations

(la position des codons mutés) et (2) la nature des mutations (transition, transversion...).

29

1.6.1 Les points chauds de mutation de TP53 et KRAS Comme les mutations dans le gène KRAS se concentrent au niveau d'un nombre limité de

codons (surtout le codon 12), c'est essentiellement au niveau du gène TP53 que s'est faite

l'étude des spectres de codons mutés. On a ainsi pu constater que, dans TP53, les codons

mutés ne sont pas nécessairement les mêmes dans les tumeurs de fumeurs et dans les

tumeurs de non-fumeurs. La Figure 9 montre le nombre de tumeurs recensées dans la base

de donnée du Centre international de Recherche sur le Cancer (Olivier et al., 2002) qui

présentent une mutation à chaque codon particulier de TP53 (des codons 120 à 300 où sont

concentrées l'immense majorité des mutations de TP53) chez les fumeurs et chez les non-

fumeurs.

30

Figure 9 : Spectre des codons mutés dans TP53 pour les tumeurs pulmonaires de fumeurs (tous niveaux de consommation confondus) et de non-fumeurs.

Les données sont extraites de la banque des mutations de TP53 du Centre International de Recherche sur le Cancer (Olivier et al., 2002) version R10, Juillet 2005 (http://www-p53.iarc.fr/AdvancedCriteria.asp). Certains des codons de TP53, comme les codons 248 et 273, sont fréquemment mutés dans

tous les types de cancers. Mais d'autres, comme les codons 157 et 245 semblent être des

points chauds de mutations particuliers aux cancers du poumon chez les fumeurs. Selon la

théorie de la mutagenèse somatique (cf. section 1.2.2.), l'influence de la consommation de

31

cigarette sur la probabilité de transformation maligne peut se faire à plusieurs niveaux, mais

l'explication la plus évidente est qu'il doit y avoir des dommages spécifiques aux

carcinogènes de la fumée de tabac qui sont générés aux positions nucléotidiques

correspondantes de TP53 et que ces dommages sont peu ou pas réparés.

1.6.1.1 Fréquence de formation de dommages à des sites fréquemment mutés Denissenko et al. (Denissenko et al., 1996) ont montré que le (+/-)-anti-benzo[a]pyrène-

7,8-diol-9,10-époxyde (BPDE), la forme activée du benzo[a]pyrène, génère

préférentiellement des dommages au niveau de points chauds de mutations de TP53 (aux

codons 157, 248 et 273) à l'intérieur des cellules. Les dommages sont également réparés

plus lentement à ces positions nucléotidiques particulières (Denissenko et al., 1998).

Plus récemment, un système in vitro a été mis au point pour étudier la fréquence de

formation d'adduits particulier au niveau de séquences fréquemment mutées dans les

cancers du poumon (Tretyakova et al., 2002). Ainsi, plusieurs études dont les résultats sont

résumés dans le Tableau 4, ont été réalisées pour déterminer si les adduits du BPDE ou de

la NNK sont plus fréquemment formés sur les guanines situées dans les séquences

correspondant au codon 12 de KRAS ou aux différents points chauds de mutation de TP53.

32

Codon 12 de KRAS (GGT) Points chauds de mutation dans TP53

Lieu de formation ? Effet de Me des C ? Lieu de formation ? Effet de Me des C ?

NNK (O6-mG, O6-pobG, N7-mG)

Formation préférentielle des 3 types d'adduits à la

2ème G (3)

Inhibition de la formation des 3 types

d'adduits aux G (4)

Pas de formation préférentielle des

adduits (6)

Inhibition de la formation des 3 types

d'adduits aux G (6)

BPDE (N2-BPDE-G)

Formation préférentielle des

adduits à la 1ère G (1)

Ne favorise pas la formation d'adduits

au codon 12 (2)

Formation préférentielle des adduits à tous les

points chauds sauf ceux de l'exon 5 (1)

Favorise la formation des adduits

aux G (1,5)

Tableau 4 : Bilan des études de formation préférentielle d'adduits de la NNK ou du BPDE dans des séquences contenant le codon 12 de KRAS ou les différents points chauds de mutation de TP53. L'influence éventuelle d'une méthylation (Me) en position 5 de la cytosine sur la formation préférentielle d'adduits sur la guanine adjacente a aussi été investiguée. (1) (Tretyakova et al., 2002) ; (2) (Hu et al., 2003) ; (3) (Ziegel et al., 2003) ; (4) (Ziegel et al., 2004) ; (5) (Matter et al., 2004) ; (6) (Rajesh et al., 2005). N.B. Dans cette dernière étude, la formation de N7-pobG a également été investiguée mais a donné le même résultat que pour les autres adduits de la NNK.

Ces études ont déterminé que les adduits du BPDE se forment préférentiellement à tous les

points chauds de mutation de TP53 excepté ceux de l'exon 5 (exon qui contient les codons

157 et 158). Cette formation préférentielle est encore favorisée lorsque la cytosine

adjacente de la guanine affectée est méthylée en position 5, comme c'est le cas dans les

CpG de TP53 correspondant aux points chauds de mutation. Par contre, aucun des adduits

de la NNK qui ont été testés ne semblent être formés de façon préférentielle à ces mêmes

positions. En revanche, on observe une formation préférentielle de tous les types d'adduits

au niveau du codon 12 de KRAS, simplement c'est plutôt au niveau de la 1ère guanine du

codon pour ceux formés par le BPDE et de la 2ème guanine pour ceux résultant de la NNK.

Il est intéressant de noter que la méthylation des cytosines ne favorise pas mais au contraire

inhibe la formation des adduits de la NNK au niveau des guanines du codon 12 de KRAS,

position qui n'est de toute façon pas méthylée dans les cellules. Ainsi, ces résultats

semblent impliquer les adduits du BPDE dans les mutations observées dans KRAS comme

dans TP53. Il faut cependant noter que tous les types de dommages connus de la NNK (cf.

section 1.4.2.4) n'ont pas été investigués et certains autres adduits pourraient participer dans

33

les mutations observées de TP53, en particulier au niveau de l'exon 5. D'autres facteurs

épigénétiques que la méthylation des cytosines adjacentes pourraient aussi influencer la

formation des adduits in vivo. En effet, de tels facteurs ont été suggérés pour expliquer que

le codon 12 de KRAS puisse être plus fréquemment endommagé (notamment par le BPDE)

dans l'ADN génomique qu'il ne l'est dans la même séquence amplifiée par PCR (Hu et al.,

2003). De la même manière, certains éléments spécifiques à l'ADN génomique doivent

intervenir pour expliquer la formation préférentielle d'adduits du BPDE au codon 157 de

l'exon 5 in vivo (Denissenko et al., 1996) alors que celle-ci ne semble pas exister sur la

même séquence in vitro (Tretyakova et al., 2002).

1.6.1.2 Un effet du tabac sur les autres étapes de la mutagenèse somatique ? En dehors de la fréquence de formation et de la vitesse de réparation des dommages, il n'est

pas impossible que les étapes de la réplication et de la sélection des mutations favorables

soient également affectées différemment chez les fumeurs et les non-fumeurs. En effet, la

mortalité cellulaire associée à l'exposition aux substances toxiques de la fumée de tabac a

deux conséquences majeures. La première, c'est que ces cellules mortes doivent être

remplacées afin que l'intégrité du tissu pulmonaire soit maintenue. Cela nécessite une

division cellulaire (cf. section 1.1.3.3) qui n'aurait pas eu lieu autrement, donnant ainsi des

chances supplémentaires de répliquer un ADN endommagé et donc de fixer des mutations

au niveau de cellules souches responsables du maintien du tissu (Kim et al., 2005). La

seconde conséquence, c'est que les cellules mortes à cause de la fumée de tabac laissent un

vide qui pourrait favoriser l'expansion de cellules adjacentes qui seraient déjà porteuses de

mutations favorables.

Une hypothèse comparable impliquant l'importance de la mortalité des cellules adjacentes

pour favoriser la croissance des cellules mutées a déjà été proposée sous le terme de théorie

du "double punch solaire" (Brash et al., 1996). Cette théorie indique que le développement

d'un cancer de la peau nécessite au moins deux expositions solaires : une pour générer des

mutations, et une seconde pour tuer des cellules afin de laisser de la place pour l'expansion

clonale des cellules mutées. Dans le cas de la consommation de tabac, l'exposition aux

carcinogènes est évidemment chronique.

34

1.6.2 La nature des mutations générées Au delà du lieu de formation des mutations, leur nature peut également renseigner sur les

dommages qui en sont à l'origine. En effet, le type de mutation généré par une polymérase

via l'incorporation du mauvais nucléotide lors de la réplication va dépendre de la nature de

la base endommagée présente sur le brin répliqué. Certains types de mutations peuvent

ainsi être associés avec le(s) mutagène(s) responsable(s).

Les transversions G → T dans le gène TP53 sont très courantes dans les tumeurs

pulmonaires de fumeurs actuels, moins fréquentes chez les ex-fumeurs et rares chez les

gens n'ayant jamais fumé (Le Calvez et al., 2005). Ce type de transversion est très

spécifique du cancer du poumon associé avec la consommation de tabac (Ruggeri et al.,

1993 ; Greenblatt et al., 1994). Les transversions G → T ont été associées à l'exposition aux

HAP, et en particulier au benzo[a]pyrène (Hainaut et Pfeifer, 2001 ; Pfeifer et al., 2002 ;

Pfeifer et Hainaut, 2003 ; Lewis et Parry, 2004), pour les raisons suivantes : (1) elles sont

situées à des positions nucléotidiques fréquemment endommagées par le BPDE

(Denissenko et al., 1996) ; (2) les dommages du BPDE sont réparés de façon plus lente sur

le brin non transcrit (Denissenko et al., 1998) et (3) la réplication de ces adduits génère des

transversions G → T (Maher et al., 1990 ; Ruggeri et al., 1993 ; Seo et al., 2000 ; Yoon et

al., 2001 ; Jackson et al., 2006). Cependant, il a été suggéré que d'autres facteurs plus

spécifiques au tissu pulmonaire, comme par exemple la formation de 8-oxoG, pourraient

aussi intervenir pour générer ce type de transversion (Rodin et Rodin, 2000 ; Rodin et

Rodin, 2002 ; Rodin et Rodin, 2004).

Les transitions G → A dans le gène TP53 sont, quant à elles, beaucoup plus associées avec

le fait de n'avoir jamais fumé. Ce type de mutation pourrait d'ailleurs subvenir

spontanément dans les cellules suite à la désamination d'une guanine en xanthine, qui serait

ensuite mal appariée lors de la réplication de l'ADN (Eritja et al., 1986). En fait, la

fréquence des G → A dans TP53 diminue de manière progressive avec l'exposition au tabac

(Le Calvez et al., 2005). C'est le type de mutation que l'on retrouve de manière largement

majoritaire (96 %) dans le codon 12 de Kras chez les souris exposées à la NNK (Jackson et

al., 2006). Dans le cancer pulmonaire chez l'homme, le codon 12 de KRAS (GGT) peut

35

subir à la fois des transitions G → A (GAT ou AGT) et des transversions G → T (TGT ou

GTT), mais ces dernières se trouvent exclusivement chez les fumeurs, anciens ou actuels

(Le Calvez et al., 2005). Ainsi, les transitions G → A peuvent être associées, dans une

certaines mesure, avec une exposition à la NNK, d'autant plus que l'on sait que la NNK

mène à la formation de O6-alkylG qui génèrent quasi spécifiquement ce type de transition

lors d'une réplication (Loechler et al., 1984 ; Foiles et al., 1991 ; Ronai et al., 1993).

1.6.3 Bilan L'ensemble des données dont on dispose actuellement concernant (1) la composition de la

fumée de tabac et son évolution, (2) le type et le lieu de formation des dommages à l'ADN,

(3) la nature des mutations associées et (4) les types histologiques des tumeurs pulmonaires

ainsi que leur évolution dans le temps, tendent à indiquer que la tumorigenèse pulmonaire

pourrait survenir par des voies différentes en fonction des circonstances (Tableau 5).

Ainsi, la tumorigenèse chez les fumeurs actuels ou ayant arrêté récemment serait plus

associée à une mutation de TP53 et liée à la quantité de tabac consommée, tandis que

transformation maligne menant aux adénocarcinomes et/ou chez des fumeurs ayant arrêté il

y a longtemps serait plus liée à KRAS (Le Calvez et al., 2005). A l'appui de cette hypothèse

indiquant deux types de tumorigenèse pulmonaire se trouve aussi le fait que les tumeurs

mutantes pour KRAS ont tendance à être TP53 sauvage et vice-versa (Le Calvez et al.,

2005).

36

Gros fumeur Non fumeur (fumeur passif ?) Cigarettes fortes Cigarettes légères Fumeur actuel Tabac sans fumée

Ex-fumeur HAP (benzo[a]pyrène) N-nitrosamines (NNK)

Dommages aux points chauds de mutation de TP53 Dommages au codon 12 de

KRAS

Transversions G → T Transitions G → A Mutation dans TP53 Mutation dans KRAS

Carcinome épidermoïde Adénocarcinome

Tableau 5 : Bilan des associations que l'on retrouve le plus fréquemment entre la quantité et le type de consommation de tabac, les carcinogènes du tabac, les mutations présentes dans les tumeurs pulmonaires et les deux principaux types histologiques de CPNPC.

1.7 Les systèmes de réparation des dommages à l'ADN

1.7.1 Quel système de réparation pour quel type de dommage ? La molécule d'ADN subit en permanence des modifications, que ce soit de manière

spontanée ou à cause de l'action d'agents environnementaux internes ou externes à la

cellule. Il existe plusieurs systèmes de réparation plus ou moins spécialisés et qui sont

destinés à maintenir l'intégrité de l'information génétique. La Figure 10 fait un bilan des

types de dommages existant et des stratégies mises en place pour les réparer dans les

cellules de mammifères.

37

Figure 10 : Les dommages à l'ADN les plus communs et leur mode de réparation. HAP : hydrocarbures aromatiques polynucléés ; cis-Pt : cisplatine ; MMC : mitomycine C ; 8-oxoG : 8-oxoguanine ; 7-mG : 7-méthylguanine ; PP(6-4) : photoproduits (6-4) ; DCP : dimères cyclobutyliques de pyrimidines.

Extrait, traduit et adapté de (Hoeijmakers, 2001). Les dommages de l'alkylation ne sont pas seulement pris en charge par le système de

réparation par excision de bases (REB), contrairement à ce qui semble suggéré sur la Figure

10. En fait, la diversité de ces dommages et de leurs conséquences possibles fait que tous

les types de systèmes de réparation participent à contrer les effets néfastes de l'alkylation.

La Figure 11 montre les alkylations possibles dans l'ADN et l'ARN, leurs modes de

réparation et les conséquences possibles en termes de toxicité, de mutation et d'instabilité

génomique.

38

Figure 11 : Les dommages d'alkylation dans les cellules, leurs conséquences possibles et les systèmes de réparation mis en jeu pour les réparer (en rouge). AGT : O6-alkylguanine-ADN alkyltransférase ; REN : réparation par excision de nucléotides ; REB : réparation par excision de bases ; MPG : méthyl-purine ADN glycosylase ; RM : réparation des mésappariements ; RENH : raboutage des extrémités non homologues ; RH : recombinaison homologue.

Extrait et adapté de (Drablos et al., 2004). Nous allons maintenant voir plus en détail le fonctionnement des principaux systèmes

impliqués dans la réparation des dommages d'alkylation et les conséquences en termes de

mutagenèse.

39

1.7.2 La réparation par réversion directe des dommages La réversion directe des dommages est en général réalisée par des protéines très

spécialisées dans la réparation d'un dommage particulier. La proportion des dommages à

l'ADN qui sont réparés ainsi est très faible mais ce type de réparation est déterminant quand

il s'agit des dommages d'alkylation. En effet, les quelques enzymes connues chez les

mammifères qui sont capables de réaliser une réversion directe sont des enzymes révertant

des alkylations. Elles se répartissent en deux catégories : la O6-alkylguanine-ADN

alkyltransférase et les analogues d'AlkB.

1.7.2.1 La O6-alkylguanine-ADN alkyltransférase (AGT) La O6-alkylguanine-ADN alkyltransférase (AGT) est une enzyme capable de générer la

réversion directe des O6-alkylguanines (O6-alkG) et des O4-alkylthymines (O4-alkT) en G

et T normales. Cela se fait par le transfert irréversible du groupement alkyl sur un des

résidus cystéine de la protéine (Figure 12), ce qui la rend inactive. Celle-ci est ensuite

dégradée via une ubiquitinylation (Srivenugopal et al., 1996 ; Xu-Welliver et Pegg, 2002).

Ainsi, les niveaux constitutifs d'AGT vont déterminer la capacité initiale, pour une cellule,

de réparer ce type de dommages (Pegg, 2000).

40

Figure 12 : La réversion de l'alkylation réalisée par l'AGT. R : résidu d'alkylation

Extrait de (Duguid et al., 2003). L'AGT est capable d'enlever plusieurs groupements alkyl différents, y compris des

groupements très encombrants (Pegg, 2000). Ainsi, elle peut réparer plusieurs des

dommages associés à la NNK : les O6-mG et les O4-mT résultant de la méthylation, mais

aussi les O6-pobG résultant de la pyridyloxobutylation de l'ADN (Thomson et al., 2003).

La réparation des O6-pobG serait capable d'interférer avec celle des O6-mG et c'est l'un des

mécanismes fréquemment proposé pour expliquer l'action synergétique de la

pyridyloxobutylation et de la méthylation dans la mutagenèse associée à la NNK (Peterson

et al., 1993). La capacité pour l'AGT de réparer un type d'alkylation ou un autre dépend de

la taille du groupement à éliminer puisque l'activité de l'enzyme est dépendante de l'espace

disponible dans la poche enzymatique. En effet, des différences dans l'efficacité de l'AGT

de différents organismes ont pu être expliquées de cette manière (Mijal et al., 2004),

notamment le fait que l'AGT humaine répare plus efficacement les O6-mG que les O6-pobG

alors que l'AGT de rongeurs a la même efficacité pour les deux types d'adduits (Mijal et al.,

2004). De la même manière, certaines variations dans la séquence en acides aminés de la

protéine ont une influence sur la taille de la poche enzymatique et donc sur l'efficacité de

l'enzyme face à certains types de dommages. De telles variations interindividuelles de

l'enzyme AGT ont été associées avec des variations dans les capacités de réparation des O6-

pobG à l'intérieur de la population humaine (Mijal et al., 2004). Bien que cela n'ait pas été

démontré, l'importance relative de chacune des voies d'activation de la NNK dans la

cancérogenèse du poumon chez les rongeurs vs. les êtres humains mais aussi entre

différents individus à l'intérieur de l'espèce humaine pourraient en être affectés.

41

1.7.2.2 Les analogues de AlkB Il existe un autre mode de réversion directe des alkylations qui est réalisée par des

déméthylases oxydatives qui fonctionnent de manière analogue à la protéine AlkB

bactérienne. Elles réparent les 1-méthyladénines (1-mA) et les 3-méthylcytosines (3-mC)

en oxydant directement le groupement méthyl, ce qui mène à la libération de formaldéhyde

(Drablos et al., 2004). Huit homologues à AlkB ont été identifiés dans le génome humain

mais la fonction particulière de chacun est en grande partie inconnue, même si on a pu les

associer avec des localisations intracellulaires différentes. La méthylation en 1 des adénines

ou en 3 des cytosines altère les ponts hydrogènes interbrins et survient plus facilement sur

des substrats monocaténaires. Ainsi, ces analogues de l'AlkB pourraient avoir un rôle

particulièrement important dans la réversion de l'alkylation sur les acides nucléiques

monocaténaires, c'est-à-dire les ARN et l'ADN en cours de réplication ou de transcription

(Drablos et al., 2004). Un des avantages de la réversion directe dans ces circonstances est

qu'elle ne génère pas de cassures monocaténaires, contrairement aux autres systèmes de

réparation comme la réparation par excision de bases.

1.7.3 La réparation par excision de bases (REB)

1.7.3.1 Les différents modes de REB La réparation par excision de bases (REB) est le mode privilégié de réparation des

dommages aux bases. Ce type de réparation fonctionne en deux étapes : une étape

spécifique d'un type de dommages qui est réalisée par une glycosylase et une étape plus

générale impliquant l'action séquentielle de plusieurs protéines et menant à l'insertion de un

ou plusieurs nucléotides commençant au niveau de la base endommagée (Figure 13). La

REB est donc initiée par des glycosylases. La reconnaissance des dommages et la liaison de

l'enzyme peuvent varier d'une glycosylase à l'autre mais elles ont toutes en commun de

fonctionner avec un phénomène de "base flipping" c'est-à-dire que la base anormale se

retrouve expulsée à l'extérieur de la double hélice afin de se retrouver dans le site actif de

l'enzyme (Nilsen et Krokan, 2001).

Les glycosylases bifonctionnelles (Figure 13A) enlèvent la base anormale et forment une

base de Schiff avec l'atome C1' du désoxyribose. Le clivage du brin d'ADN en 3' du

42

désoxyribose se fait ensuite par β-élimination (activité 3' β-lyase de l'enzyme). L'enzyme

HAP1 (aussi appelée APE1) est l'endonucléase majeure pour les sites abasiques (sites AP)

et se trouve à l'intersection de toutes les voies du REB. HAP1 coupe en 5' du site AP

(Figure 13A), générant ainsi une extrémité 3'-OH (Parikh et al., 1999) pouvant servir de

substrat pour une néosynthèse par la polymérase β (Polβ) (Lindahl et Wood, 1999). Puis la

ligase III (LigIII) qui est dans un complexe avec XRCC1, vient sceller la cassure

monocaténaire résiduelle (Cappelli et al., 1997 ; Nash et al., 1997 ; Tomkinson et Mackey,

1998).

43

Figure 13 : La réparation par excision de bases. La réparation est initiée par des ADN glycosylases et peut être suivi d'une néosynthèse courte (1 nucléotide) ou plus longue (1 à 4 nucléotides), dépendamment du type de glycosylase. La réparation de la 8-oxoguanine (8-oxoG) ou de l'uracile (U) sont représentées comme exemple de réparation avec une glycosylase bifonctionnelle (A) ou monofonctionnelle (B et C). La protéine catalytique de chaque étape est soulignée.

Extrait et traduit de (Nilsen et Krokan, 2001). Les enzymes monofonctionnelles (Figure 13B et C) hydrolysent le lien glycosidique et

libèrent la base anormale. HAP1 vient alors couper en 5' du site AP (Kubota et al., 1996 ;

44

Klungland et Lindahl, 1997 ; Parikh et al., 1999) et il y a alors 2 possibilités : la voie de

réparation "courte" (Figure 13B) et la voie "longue" (Figure 13C). Pour la voie "courte", la

Polβ est recrutée directement par l'endonucléase HAP1 et vient insérer un seul nucléotide

(Bennett et al., 1997 ; Fortini et al., 1998). Le groupement 5'-désoxyribose 5-phosphate

(dRP) est enlevé grâce à l'activité 5'-désoxyribose 5-phosphatase (dRPase) de la Polβ

(Matsumoto et Kim, 1995). Cette voie "courte" dépendante de la Polβ semble être

prédominante et survenir dans 75 à 90 % des réparations par REB dans les cellules

humaines (Nealon et al., 1996 ; Sobol et al., 1996 ; Bennett et al., 1997). La voie "longue"

consiste en l'addition de 2 à 8 nucléotides (le plus souvent 2) et se trouve très utilisée si le

groupement dRP est réfractaire à la coupure par la Polβ (Gary et al., 1999). Une synthèse

est alors réalisée qui implique le déplacement du brin déjà en place et le groupement dRP

est alors éliminé dans l'oligonucléotide ainsi écarté (Figure 13C). Ce déplacement de brin

peut être réalisée par la Polβ (Klungland et Lindahl, 1997 ; Dianov et al., 1999) mais

surtout par les Polδ et Polε (Matsumoto et al., 1999 ; Pascucci et al., 1999). L'antigène

nucléaire des cellules en prolifération (PCNA) et le facteur de réplication C (RFC) sont

indispensables à cette étape lorsque la synthèse de réparation est faite par Polδ ou Polε, ce

qui semble être le cas la plupart du temps (Stucki et al., 1998). Les ligases I (LigI) et III

(LigIII) sont toutes les deux capables de sceller la cassure monocaténaire résiduelle

(Klungland et Lindahl, 1997), mais comme la LigI interagit avec PCNA (Levin et al.,

1997), on suppose que c'est plutôt elle qui intervient lors d'une réparation par la voie

"longue".

1.7.3.2 La méthyl-purine ADN glycosylase (MPG) La méthyl-purine ADN glycosylase (MPG) aussi appelée alkyladénine glycosylase (AAG)

est une glycosylase monofonctionnelle qui excise une grande variété de purines altérées

telles que les 3-mA, 7-mG, hypoxanthine, éthènoadenine et éthènocytosine (O'Connor et

Laval, 1991 ; Samson et al., 1991 ; Saparbaev et Laval, 1994 ; Izumi et al., 1997).

L'efficacité de l'excision par la MPG dépend du type de dommages, les 3-mA étant excisées

plus efficacement que les 7-mG (Plosky et al., 2002).

45

En ce qui concerne les dommages associées à la NNK, la MPG devrait intervenir pour

réparer les 7-mG. Cependant, il a été montré que cette voie n'est pas la seule capable

d'éliminer les 7-mG puisque ces adduits sont également réparés dans des cellules murines

déficiente en cette glycosylase (Plosky et al., 2002). Il est possible que la MPG excise aussi

les 7-pobG de la NNK, mais cette enzyme semble moins efficace que son homologue

bactérien (AlkA) pour exciser les dommages aux bases correspondant à des lésions

encombrantes (Mattes et al., 1996). Les adduits encombrants tendent plutôt à être réparés

par le système de réparation par excision de nucléotides (Levy et al., 1992 ; Hoare et al.,

2000 ; Alekseyev et al., 2004 ; Bedard et Massey, 2006).

1.7.3.3 La formamidopyrimidine glycosylase (Fpg) La formamidopymidine glycosylase (Fpg) est une glycosylase bifonctionnelle bactérienne

qui excise les purines oxydées tels que les 8-oxoG et les dérivés formamidopyrimidines

(fapy) de purines (fapyA ou fapyG) et de nombreuses autres purines modifiées. Les

substrats de la Fpg bactérienne sont plus variés que ses homologues chez les mammifères.

Notamment, la Fpg est capable d'exciser des dommages aux bases correspondant à des

lésions encombrantes, y compris des dommages d'alkylation, du moment qu'ils sont sous

forme fapy (Chetsanga et Frenette, 1983 ; Li et al., 1997 ; Tudek, 2003). Ainsi, les

bactéries peuvent utiliser la REB pour réparer plusieurs adduits, tels que les adduits fapy de

l'aflatoxine B1, qui doivent nécessairement être réparés par REN chez les mammifères

(Tudek, 2003 ; Alekseyev et al., 2004).

1.7.3.4 La régulation de la REB Tous les types de lésions aux bases ne sont pas réparés avec la même efficacité dans une

cellule donnée (Cappelli et al., 2000). La quantité disponible d'enzyme initiatrice de la

réparation, à savoir la glycosylases spécifique, est un facteur limitant mais ça n'est pas le

seul paramètre déterminant l'efficacité de la REB d'un type de dommage donné (Cappelli et

al., 2001). En effet, une estimation de la quantité présente par cellule de certaines protéines

participant à la REB a permis de constater qu'un dommage n'est pas nécessairement réparé

plus rapidement parce qu'il y a plus de molécules participant à sa réparation dans la cellule

(Cappelli et al., 2001). La régulation de la REB se ferait donc aussi à travers des

46

modifications post-traductionnelles et des variations dans les interactions entre protéines

(Izumi et al., 2003). Ainsi, même si l'excision par la MPG est une étape limitante dans la

réparation des 7-mG (Ye et al., 1998), il a été montré que la surexpression de cette

glycosylase ne protège pas les cellules de l'action des agents alkylants (Ibeanu et al., 1992),

ce qui indique que la quantité de glycosylase n'est pas le seul facteur déterminant la vitesse

de réparation des dommages d'alkylation par la REB. En fait, l'endonucléase HAP1 serait

une protéine clé impliquée dans la coordination de la REB (Izumi et al., 2003).

La protéine p53 est capable de stimuler la REB dans les cellules en interagissant

directement avec HAP1 et la Polβ (Zhou et al., 2001). En effet, p53 stabilise l'interaction

entre la Polβ et l'ADN et cette fonction est très importante vu qu'il y a diminution très

importante de la REB si p53 est enlevée des cellules (Zhou et al., 2001). De plus, suite à

différents stress génotoxiques, il a été montré que p53 induit la MPG mais pas HAP1

(Zurer et al., 2004). Cependant dans certains cas, comme lorsque les cellules sont traitées

avec de l'oxyde nitrique, un autre mécanisme a été démontré où p53 induit la MPG mais a

secondairement un effet de répression en trans de l'ARNm de cette même enzyme,

vraisemblablement pour limiter les risques d'accumulation de sites AP dans les cellules au

delà des capacités de prise en charge par HAP1 (Zurer et al., 2004).

1.7.4 La réparation par excision de nucléotides (REN)

1.7.4.1 Les différents modes de la REN

Le système de réparation par excision de nucléotides (REN) est plus particulièrement

spécialisé dans les dommages encombrants qui provoquent une distorsion importante de la

double hélice d'ADN (Gillet et Scharer, 2006). Mais comme nous l'avons vu

précédemment, la REN peut aussi prendre en charge d'autres types de dommages, servant

ainsi de système de soutien à la REB. C'est au niveau de l'efficacité de la réparation que le

type de dommages va avoir le plus d'influence, les dommages distordant le plus la double

hélice étant ceux qui sont le plus facilement excisés par REN (Branum et al., 2001). Les

dommages de la NNK susceptibles d'être réparés par la REN sont donc très variés mais elle

devrait être impliquée plus particulièrement dans la réparation des dommages dérivant de la

pyridyloxobutylation étant donné que les adduits générés sont plus volumineux que ceux

47

résultant de la méthylation. En particulier, la REN pourrait intervenir dans la réparation des

pyridyloxobutylphosphotriesters. En effet, bien que la réparation de ces adduits n'ait jamais

été étudiée spécifiquement, on sait que la machinerie du REN est capable d'exciser des

dommages aux phosphates plus petits tels que les méthylphosphotriesters (Branum et al.,

2001).

Il existe deux voies d'initiation de la REN : une voie globale capable de réparer les

dommages partout dans le génome (G REN) et une voie couplée à la transcription (TC

REN) où la REN est initiée par l'arrêt de la polymérase au niveau des dommages. La Figure

14 indique les différentes étapes de la G REN.

Figure 14 : Les différentes étapes de voie globale de la réparation par excision de nucléotides. N.B. : Dans la partie B, il faut lire HR23B et non R23B.

Extrait et traduit de (Gillet et Scharer, 2006).

48

La séquence des événements associés à la REN a été reconstituée comme suit (Riedl et al.,

2003 ; Tapias et al., 2004 ; Gillet et Scharer, 2006). Les lésions induisant une distorsion de

l'ADN sont détectées par le complexe XPC-HR23B qui stabilise la courbure de l'ADN.

XPC-HR23B recrute le complexe TFIIH au site de la lésion. TFIIH déroule la double hélice

jusqu'à ce qu'une de ses sous-unités hélicase (XPD dans la Figure 14) rencontre une base

modifiée chimiquement. La seconde sous-unité hélicase (XPB dans la Figure 14) continue à

dérouler l'ADN pour créer une structure ouverte en "bulle" de 20 pb. RPA, XPA et XPG

sont alors recrutées pour assembler le complexe de "préincision". ERCC1 et XPF

rejoignent le complexe et une double incision est réalisée (en 5' par ERCC1-XPF et en 3'

par XPG). RPA reste liée à l'ADN monocaténaire et facilite la synthèse d'ADN liée à la

réparation par la Polδ (ou Polε) avec l'aide de RFC et PCNA. La LigI vient alors sceller la

cassure résiduelle.

La réparation couplée à la transcription se déroule de la même manière, si ce n'est que la

détection du dommage, et donc l'initiation de la réparation, se fait par la polymérase qui est

bloquée au niveau du dommage sur le brin en cours de transcription. Les protéines CSA et

CSB sont alors nécessaires mais le fonctionnement exact de ces deux protéines n'est encore

complètement élucidé (Costa et al., 2003).

L'efficacité différentielle dans la capacité pour la REN de réparer un type de dommages

plutôt qu'un autre a une conséquence très concrète lorsque les cellules ont à faire face à

plusieurs types de dommages simultanément, ce qui est évidemment le cas de celles

soumises à la fumée de cigarette. En effet, il a été montré que certains adduits tels que ceux

résultant de l'action de l'acétylaminofluorène (AAF) qui sont très efficacement reconnus par

les protéines de la REN, sont capables d'en monopoliser une large fraction et ce aux

dépends de la réparation des autres types d'adduits présents (Buterin et al., 2002). On peut

anticiper, à partir de ce mécanisme, l'existence d'un effet génotoxique "hyper additif"

lorsque les cellules sont simultanément exposées à plusieurs agents génotoxiques (Buterin

et al., 2002). Cette compétition des adduits pour être réparés par REN pourrait participer au

fait que les deux voies d'activation de la NNK sont nécessaires à la transformation maligne

in vivo (cf. section 1.4.2.3). En effet, s'il y a simultanément méthylation et

49

pyridyloxobutylation, il y a une plus grande diversité de dommages produits en même

temps dans les cellules qui sont en concurrence pour les mêmes systèmes de réparation.

1.7.4.2 Les remaniements de la chromatine associés à la REN Dans les cellules vivantes, l'ADN est organisé en chromatine et pour qu'une réparation par

REN puisse avoir lieu, il doit y avoir remodelage de cette chromatine afin que la

machinerie de réparation ait accès aux dommages (Hara et al., 2000 ; Ura et al., 2001 ;

Gillet et Scharer, 2006). Suite à une irradiation UV, il a été montré que l'acétylation des

histones est augmentée et que la stabilisation des histones hyperacétylés, par l'action des

inhibiteurs d'histone désacétylases, favorise la réparation des dommages (Figure 15). Cela

suggère qu'en réponse à une irradiation UV, l'acétylation des histones participe à la réponse

cellulaire globale afin de favoriser la réparation des dommages (Ramanathan et Smerdon,

1989 ; Gillet et Scharer, 2006). La protéine p53 est nécessaire à la relaxation globale de la

chromatine suite à une irradiation UV et cela de manière indépendante de son action

comme facteur de transcription (Allison et Milner, 2004).

50

Figure 15 : Influence de la relaxation de la chromatine induite par p53 sur la réparation des lésions induites par les UV.

Extrait et traduit de (Allison et Milner, 2004). Des facteurs cellulaires tels que DDB, dont la sous-unité p48 est mutée chez les patients

atteints de Xeroderma Pigmentosum du groupe de complémentation E (Hwang et al.,

1998), ont un rôle dans la reconnaissance des dommages in vivo et aurait donc une

influence dans la vitesse de réparation des dommages qui distordent le moins la double

hélice d'ADN. Ainsi, les PP(6-4) causé par les UV sont reconnus directement par XPC-

HR23B mais d'autres dommages comme les DCP doivent être auparavant détectés par

DDB pour que leur réparation par REN soit ensuite initiée par XPC-HR23B (Rapic-Otrin et

al., 2002 ; Wang et al., 2004 ; Moser et al., 2005 ; El-Mahdy et al., 2006 ; Gillet et Scharer,

2006). p48 s'associe avec des histone acétyltransferases de la famille CBP/P300 et

51

favoriserait aussi la REN par l'induction d'un remodelage local de la chromatine au niveau

du site endommagé (Datta et al., 2001).

1.7.4.3 La régulation de la REN Il a clairement été montré par plusieurs équipes que la perte de p53 mène à une déficience

de la REN suite à une irradiation UV (Ford et Hanawalt, 1995 ; Ford et Hanawalt, 1997 ;

Therrien et al., 1999 ; Zhu et al., 2000). La régulation de la REN par p53 se fait à plusieurs

niveaux. En effet, une p53 fonctionnelle est nécessaire pour avoir un niveau basal des

protéines XPC et p48 mais elle intervient aussi pour induire une réponse adaptative plus

tardive en activant la transcription de ces mêmes gènes suite à une irradiation UV (Hwang

et al., 1999 ; Adimoolam et Ford, 2002). BRCA1 favorise aussi la transcription de XPC,

p48 et GADD45 d'une manière indépendante de p53, favorisant ainsi la REN (Hartman et

Ford, 2002). L'exposition chronique à des dommages réparés par REN mène ainsi à une

adaptation des cellules qui sont alors capables de réparer plus rapidement des dommages

subséquents (Ye et al., 1999). Cette augmentation de la quantité de facteurs impliqués dans

la reconnaissance des dommages favorise la réparation de dommages moins bien reconnus

et donc qui ne sont pris en charge que secondairement par XPC-HR23B, comme c'est le cas

pour les DCP.

1.7.5 Les autres systèmes de réparation Comme nous l'avons vu dans la Figure 11, d'autres systèmes de réparation interviennent

dans la réparation des dommages d'alkylation. Comme leur implication est plus marginale,

quantitativement parlant, ils ne seront pas détaillés ici mais il semble tout de même

important de dire à quel niveau ils interviennent et les conséquences que cela peut avoir en

terme de cytotoxicité et de mutagenèse.

La réplication des O6-mG résulte en l'intégration d'une T en face de la G alkylée, d'où la

génération de transversions G → A à la réplication suivante, comme nous l'avons vu

précédemment (cf. section 1.6.2). Ces mésappariements O6-mG:T sont reconnus par le

système de réparation des mésappariements (RM) qui excise le brin qui vient d'être répliqué

afin de corriger le problème (Figure 11). Mais lors de la néosynthèse d'ADN subséquente,

52

le brin répliqué comporte toujours la O6-mG et il y a de nouveau réplication anormale avec

intégration d'une T. Il s'en suit toute une série de cycles futiles de tentative de RM

(Margison et Santibanez-Koref, 2002 ; Drablos et al., 2004). Ces cycles futiles de RM sont

responsables de la cytoxicité des agents méthylants. En effet, alors que les agents

méthylants sont toujours mutagènes, ils ne sont pas cytotoxiques dans les cellules

déficientes en RM. Cette induction de la mort cellulaire serait liée à la formation secondaire

de cassures bicaténaires (CBC) suite à la réplication d'un ADN présentant des CMC

générées lors des cycles futiles de RM (Margison et Santibanez-Koref, 2002 ; Drablos et

al., 2004).

Les CBC, en ce qui concerne les dommages d'alkylation, résultent en général de la

réplication d'un ADN présentant des CMC, comme celles générées lors d'événements de

réparation non complétés ou résultant directement de l'action de l'agent alkylant, comme

c'est le cas suite à un traitement à la NNK (cf. section 1.4.2.4). Dépendamment du moment

dans le cycle cellulaire, les CBC sont réparées par RENH ou par RH (Figure 10).

Lorsqu'elles ne sont pas réparées, elles sont susceptibles de mener à la perte de matériel

génétique (délétions) ou à des réarrangements chromosomiques et provoquer ultimement la

mort cellulaire ou la transformation néoplasique (Mills et al., 2003).

1.8 Les méthodes d'analyse des dommages à l'ADN et de leur réparation

Les techniques pour étudier les dommages à l'ADN sont assez nombreuses et le but n'est

pas ici de les recenser de manière exhaustive mais plutôt de décrire celles qui seront plus

particulièrement mentionnées ou utilisées dans le corps de cette thèse : la "Ligation-

mediated PCR" (LMPCR) et le test des comètes.

1.8.1 La "ligation-mediated PCR" La "ligation-mediated PCR" (LMPCR) est une technique de séquençage génomique qui

permet de détecter au niveau nucléotidique le lieu et la fréquence de formation des

dommages dans une section prédéterminée du génome. Les dommages générés peuvent être

détectés s'il s'agit de CMC ou de dommages pouvant être convertis en CMC par un

53

traitement chimique ou enzymatique. Ces cassures doivent en outre posséder une extrémité

5' avec un phosphate et être d'une fréquence minimale approximative de 1 cassure par

5 x 105 bases (Drouin et al., 1996). Les différentes étapes de la technique sont indiquées

dans la Figure 16.

Une extension est réalisée à partir d'une amorce spécifique du gène d'intérêt et s'arrête au

lieu de la cassure. Un adaptateur asymétrique est alors lié à toutes les extrémités ainsi

générées disposant d'un phosphate (P) en 5' et une amplification par PCR est réalisée entre

une deuxième amorce spécifique du gène d'intérêt choisie en 3' de la première amorce et

une amorce spécifique de l'adaptateur. Enfin, les produits PCR ainsi obtenus sont mis à

migrer dans un gel d'acrylamide, transférés sur une membrane et détectés à l'aide d'une

sonde spécifique de la région d'intérêt. Les produits d'amplification ont une taille et une

quantité qui dépendent respectivement du lieu et de la fréquence des cassures à chaque

position nucléotidique, donc de la fréquence des dommages générés dans l'ADN à l'origine.

54

Figure 16 : Schéma des différentes étapes de la technologie LMPCR.

Extrait de (Rochette, 2005).

55

La technologie LMPCR permet d'identifier quelles positions nucléotidiques sont

endommagées par un agent génotoxique donné et avec quelle fréquence. La réparation peut

également être suivie en quantifiant les produits PCR obtenus avec l'ADN de cellules

récoltées à différents intervalles de temps après le traitement. Cette technique a été utilisée

pour montrer la corrélation entre les sites de formation préférentielle des dommages par un

agent génotoxique donné et les sites fréquemment mutés dans les tumeurs associées à cet

agent endommageant, comme par exemple pour les dommages du benzo[a]pyrène dans le

gène TP53 en relation avec les sites mutés dans les tumeurs du poumon (cf. section

1.6.1.1).

1.8.2 Le test des comètes Le test des comètes permet d'étudier la fréquence globale de dommages générés dans des

cellules individuelles. Comme pour la LMPCR, les dommages sont détectés sous forme de

cassures mais la technique est beaucoup plus sensible puisque que des dommages d'une

fréquence de l'ordre de 1 cassure pour 108 bases peuvent être détectés (Singh et al., 1990).

Une première version de la technique a d'abord été mise au point par Östling et Johanson

(Ostling et Johanson, 1984) comme une technique microélectrophorétique permettant de

visualiser des cassures radioinduites dans des cellules individuelles. Pour réaliser cette

technique, un faible nombre de cellules irradiées avaient été suspendues dans de l'agarose et

placées en fine couche sur une lame puis lysées, soumises à une électrophorèse et colorées

avec un colorant à ADN fluorescent. Les images ainsi obtenues ressemblaient à des

"comètes", ce qui est à l'origine du nom le plus fréquemment donné à la technique. Östling

et Johanson observèrent que la quantité d'ADN libérée de la tête de la comète durant

l'électrophorèse est fonction de la dose d'irradiation (Figure 17).

56

.

Figure 17 : Evolution de l'aspect des comètes en fonction de la fréquence de dommages dans les cellules.

Une version alcaline du test a permis d'augmenter sa sensibilité et de détecter les sites alcali

labiles en plus des cassures directement générées par l'agent génotoxique (Singh et al.,

1988). De nombreuses variations de ce test sont aujourd'hui utilisées, incluant certaines qui

présentent une étape de digestion avec des glycosylases spécifiques permettant d'augmenter

simultanément la sensibilité et la spécificité du test (Collins, 2004). Mais les principes de la

technique sont toujours les mêmes et sont indiqués à la Figure 18.

Figure 18 : Les différentes étapes du test des comètes.

57

La fréquence de dommages générés peut être estimée par différents paramètres mais le

pourcentage d'ADN dans la queue semble le plus intéressant étant donné qu'il évolue de

manière linéaire avec la dose de radiations ionisantes pour des doses allant de 0 à 10 Gy

(Collins, 2004). Le pourcentage d'ADN dans la queue est déterminé en mesurant, à l'aide

d'un logiciel spécialisé, le nombre de pixels présents dans la queue et dans la tête de chaque

comète individuelle (Figure 19). En résumé, le test des comètes permet d’étudier la

fréquence globale des cassures au niveau de chaque cellule individuelle, alors que la

technologie LMPCR permet une étude de la fréquence des dommages au niveau de la

séquence nucléotidique pour la moyenne d’une population cellulaire.

Figure 19 : Analyse des images de comètes avec le logiciel CASP (Comet Assay Software Project).

Image extraite de (Konca et al., 2003). Étant donné sa grande sensibilité, les applications les plus fréquentes du test des comètes

sont en rapport avec la recherche et l'estimation de la fréquence de dommages

correspondant à des expositions réelles à des agents génotoxiques connus ou soupçonnés. Il

peut aussi servir à estimer la génotoxicité de substances qui sont encore mal connues (Tice

58

et al., 2000). Certaines études se sont intéressé à la détection de dommages à l'ADN

associés à l'exposition à la fumée de cigarette mais avec des résultats contradictoires : la

plupart n'ont pas réussi à mettre en évidence un plus grand nombre de dommages dans les

cellules de fumeurs par rapport à celles de non fumeurs (Speit et al., 2003).

1.9 Les objectifs de l'étude La NNK est un carcinogène présent dans la fumée de tabac et il ne fait aucun doute que

cette substance est capable à elle seule de mener à la formation de tumeurs pulmonaires

chez les rongeurs (Hecht, 1998). Mais il est particulièrement difficile de tirer des

conclusions quant à l'implication de la NNK dans les cancers du poumon chez l'homme à

partir des données obtenues chez l'animal à cause des différences que nous avons décrites

précédemment. Il est donc important d'étudier la fréquence et la réparation des dommages à

l'ADN associés à la NNK dans des cellules humaines si l'on veut mieux comprendre

l'implication de la NNK dans la transformation maligne associée à la cigarette.

1.9.1 Les objectifs de l'article 1 (chapitre 2) La technologie LMPCR permet d'étudier le lieu et la fréquence de formation de dommages

à l'ADN générés par un agent génotoxique donné et de suivre leur réparation dans le temps.

Ainsi, des corrélations peuvent être faites entre les lieux préférentiels de formation des

dommages et les sites fréquemment mutés dans les tumeurs. Ce court article de synthèse

avait pour objectif de faire le point sur les informations qui ont pu être obtenues à ce jour

grâce à cette technique dans la perspective de mieux comprendre les deux premières étapes

intervenant dans la mutagenèse somatique que sont la formation des dommages et leur

réparation.

La technologie LMPCR a permis de fournir, dans un certain nombre de cas, une

confirmation au niveau moléculaire de liens étiologiques qui étaient déjà établis suite à des

études épidémiologiques. Ainsi, l'étude au niveau nucléotidique de la position et de la

fréquence de formation des dommages générés par différentes longueurs d'ondes d'UV ont

permis de confirmer que les DCP générés par les UVB et possiblement aussi les UVA sont

la cause des mutations associées avec les cancers cutanés non mélanocytiques. De la même

59

manière, la formation préférentielle des adduits du BPDE, la forme activée du

benzo[a]pyrène de la fumée de cigarette, a pu être montrée à des positions nucléotidiques

fréquemment mutées dans les tumeurs pulmonaires, confirmant la participation de cet agent

mutagène dans la transformation maligne associée à la cigarette.

Si la NNK participe également à la mutagenèse associée avec la consommation de tabac, il

devrait y avoir une formation de dommages associés dans les cellules à des endroits qui

sont mutés dans les tumeurs. Et comme pour le BPDE, cela doit pouvoir être investigué

avec la technologie LMPCR. Cette technique a effectivement été utilisée pour étudier

certains dommages associés à la NNK, notamment ceux correspondant à la méthylation de

l'ADN que ce soit ceux formés sur de l'ADN purifié ou dans les cellules. Les dommages

résultant de la pyridyloxobutylation de l'ADN, et plus particulièrement les CMC, ont aussi

pu être cartographiés sur de l'ADN nu et mis en rapport avec des positions fréquemment

mutées dans les tumeurs pulmonaires.

1.9.2 Les objectifs de l'article 2 (chapitre 3) La formation in vivo et la réparation des dommages associés à la NNK et résultant de la

pyridyloxobutylation de l'ADN sont très mal connus, à l'exception notable des O6-

alkylguanines. S'il est probable que ces derniers participent à la mutagenèse associée à

l'exposition à la NNK chez l'homme, il est possible que d'autres types de dommages soient

impliqués. Cependant on ignore à peu près tout de la fréquence de formation et de la

réparation de ces dommages dans les cellules humaines. Bien que cette technique apporte

beaucoup d'informations pertinentes, il s'est avéré très difficile de générer une fréquence de

pyridyloxobutylation de l'ADN suffisamment élevée pour que les dommages puissent être

étudiés par la technologie LMPCR. Nous avons alors décidé d'utiliser une autre technique

capable de détecter des dommages beaucoup moins fréquents : le test des comètes. Les

fréquences de dommages nécessaires à l'étude sont alors plus faciles à obtenir et se

rapprochent de celles générées suite à une exposition réelle à la fumée de cigarette.

Cependant, le test des comètes souffre de son manque de spécificité étant donné que seules

des cassures peuvent être détectées. Les objectifs principaux de ce travail étaient :

60

1. Tester différentes stratégies qui permettent d'améliorer la sensibilité et la spécificité du

test des comètes.

2. Identifier la nature des dommages à l'ADN observés avec le test des comètes en se

référant aux dommages associés à la NNK qui ont déjà été identifiés.

3. Estimer la fréquence relative de formation de ces différents types de dommages

associés à la NNK dans des cellules humaines.

1.9.3 Les objectifs de l'article 3 (chapitre 4) L'article précédent nous a permis de mettre en évidence que certains dommages associés

avec la NNK peuvent être étudiés assez spécifiquement par le test des comètes. Nous

souhaitions pouvoir investiguer la réparation globale de ces dommages dans différents

types cellulaires. Le test des comètes n'est que très rarement utilisé pour déterminer des

cinétiques de réparation de dommages et lorsque c'est le cas, il ne s'agit pas nécessairement

de dommages dont la nature est clairement identifiée. Ainsi, les principaux objectifs de cet

article étaient de :

1. Déterminer si le test des comètes peut être utilisé pour obtenir des cinétiques de

réparation d'adduits spécifiques comme les 7-mG générés par le diméthylsulfate ou les

dimères cyclobutyliques de pyrimidines résultant d'une irradiation aux UV.

2. Investiguer les cinétiques de réparation dans différents types cellulaires de tous les

types de dommages associés à la NNK que l'on est capable d'étudier spécifiquement

avec le test des comètes.

3. Déterminer pour chaque type de dommages s'il existe des différences notables dans les

vitesses de réparation d'un type cellulaire à l'autre.

4. Si les cinétiques de réparation diffèrent entre les cellules testées, déterminer si ces

différences pourraient être liées au type cellulaire, notamment selon que ces cellules

sont compétentes ou non pour activer la NNK.

Chapitre 2 Comprendre la mutagenèse somatique via la cartographie des dommages à l’ADN

(soumis à la revue « Médecine Sciences »)

62

2.1 Chapô La théorie de la mutagenèse somatique indique que la transformation maligne des cellules

est intimement liée à la formation de dommages à l'ADN et au risque que ces derniers

puissent mener à des mutations favorables à la croissance cellulaire. Elle énonce donc le

lien logique qui associe l'exposition à des agents génotoxiques et le cancer. Les spectres de

mutations, notamment dans le gène TP53, recensent les mutations dans un type de cancer

donné en fonction de leur position nucléotidique. Les positions les plus fréquemment

mutées sont différentes selon les cancers et reflètent donc la "signature" du ou des agents

mutagènes qui en sont à l'origine. La technologie LMPCR permet de cartographier au

niveau nucléotidique les sites les plus fréquemment endommagés par un agent génotoxique

donné. Ainsi, on a la possibilité de chercher une corrélation entre ces sites fréquemment

endommagés et les sites fréquemment mutés dans un type de cancer. Cela a été notamment

appliqué pour confirmer au niveau moléculaire le lien étiologique reliant une exposition

aux UVB et le cancer de la peau ainsi que celui qui s'établit entre plusieurs substances de la

fumée de tabac et le cancer du poumon.

63

2.2 Article

Comprendre la mutagenèse somatique via la

cartographie des dommages à l’ADN Titre en anglais : Mapping DNA damage to understand somatic mutagenesis.

Sandrine Lacoste1, Patrick J. Rochette1* & Régen Drouin1

1 Service de Génétique, Département de Pédiatrie, Faculté de Médecine et des Sciences de la Santé, Université de Sherbrooke, 3001, 12ème Avenue Nord, Sherbrooke, Qc, Canada J1H 5N4

b Adresse actuelle: Department of Therapeutic Radiology, Yale School of Medicine, 333 Cedar St. / HRT 210, New Haven, CT, USA 06520-8040

___________________________ Adresse pour la correspondance et tirés à part : Dr Régen Drouin

Service de génétique Département de pédiatrie, local 1428 Faculté de Médecine et des Sciences de la Santé 3001, 12e Avenue Nord Sherbrooke (Québec) J1H 5N4 Canada Tél : (819) 820 6827 Fax : (819) 564 5217 Courriel : [email protected]

64

2.2.1 Résumé (anglais) Somatic mutation theory explains how DNA damage can lead to the malignant

transformation of cells. It therefore elucidates the connection between genotoxic agents and

cancers. Mutational spectra, which tend to be characteristic of a cancer type, are available

for certain genes like TP53 which is frequently mutated in tumors. A mutational spectrum

could therefore be the signature of the genotoxic agent(s) at the origin of the malignant

transformation. Ligation-mediated PCR (LMPCR) is a genomic sequencing method that

can be used for the mapping of DNA damage at nucleotide resolution. Such a mapping can

then be compared to a mutational spectrum to test the hypothesis that implies one agent can

cause mutations into one cancer type. LMPCR has been used this way to map DNA

damage generated by different UV wavelengths. The frequently damaged sites following

UVB irradiation correlate with the mutational spectrum of TP53 in skin cancer. Similarly,

BPDE, the activated form of the benzo[a]pyrene present in tobacco smoke, generates

frequent adducts at sites corresponding to mutation hotspots of TP53 in lung cancers. Still,

the correlation between BPDE damage sites and TP53 mutations is not perfect and this

suggests a role of other genotoxic substances that are also present in tobacco smoke, such

as the nitrosamine NNK. LMPCR has also been used to investigate the role of Aflatoxin B1

(AFB1) in hepatocellular carcinoma. AFB1 can actually damage DNA at codon 249 of

TP53, which is frequently mutated in hepatocellular carcinoma, but also at many other

sites. This led to the assumption that another mechanism unrelated to AFB1, such as the

synergetic effect the hepatitis B virus infection, could favorably select this peculiar

mutation. Finally, and beyond this objective of better understanding somatic mutagenesis,

LMPCR is commonly used whenever DNA damage frequency and/or repair is to be

investigated.

65

2.2.2 Introduction L'ADN contenu dans chacune de nos cellules est constamment endommagé par des stress

endogènes, comme les espèces oxygénées réactives produites par le métabolisme cellulaire,

et par des stress exogènes, tels que les ultraviolets (UV) [1]. Selon les cas, ces

modifications peuvent perturber la double hélice d'ADN, empêcher sa transcription aussi

bien que sa réplication et bien sûr, mener à des mutations, c'est-à-dire à des modifications

de l'information génétique codée par la molécule. Pour favoriser la survie de la cellule et

maintenir la qualité de l'information codée, plusieurs systèmes de réparation existent qui

sont plus ou moins spécialisés selon le type de dommages ou d'altérations.

Certains changements dans l'information génétique des cellules somatiques (mutations

ponctuelles et/ou réarrangements chromosomiques) sont une cause primaire de

transformation maligne de ces cellules. L'accumulation de ces altérations au niveau des

gènes importants dans le maintien de l’intégrité cellulaire, tel le contrôle du cycle cellulaire,

la réparation et l'apoptose, peut amener la multiplication anarchique de cellules anormales

et la génération d'une tumeur.

Afin d'expliquer la relation existant entre les dommages à l'ADN, les mutations et la

formation des tumeurs, la théorie de la mutagenèse somatique a été énoncée par Thilly en

1983 [2] puis améliorée par Holmquist et Gao en 1997 [3]. Elle tente de prédire la

probabilité pour qu'un dommage généré par un agent mutagène puisse mener à la

transformation maligne d'une cellule. Cette probabilité dépend de plusieurs facteurs

intervenant successivement : (1) la fréquence des dommages à l'ADN, (2) la vitesse de leur

réparation, (3) le risque d'une erreur lors de la réplication de l'ADN endommagé et enfin (4)

la sélection des mutations « avantageuses » (Figure 1).

Le fait de mieux connaître où sont générés les dommages (à quelles positions

nucléotidiques) et la vitesse à laquelle ils sont réparés est donc fondamental pour

comprendre ce qui relie les dommages à l'ADN et la transformation maligne des cellules.

La technologie LMPCR (ligation-mediated PCR ou réaction de polymérisation en chaîne

impliquant la liaison d’un adaptateur) permet d'investiguer ces deux paramètres. En effet,

cette technique permet de déterminer la fréquence des dommages générés par un agent

66

génotoxique donné à chaque position nucléotidique d'une séquence d'ADN. Cependant,

l’étude des dommages par la technologie LMPCR est restreinte aux cassures

monocaténaires de l'ADN ou aux lésions pouvant être converties en de telles cassures par

une réaction chimique ou enzymatique. Le principe de la technique est illustré en Figure 2.

Depuis quelques années, des bases de données existent qui recensent les mutations

retrouvées dans les tumeurs humaines (http://p53.free.fr ; http://www-p53.iarc.fr). Il s'agit

essentiellement de mutations dans le gène TP53 puisqu'il a le double avantage d'être très

fréquemment muté (dans plus de 50 % des tumeurs humaines) et de subir essentiellement

des mutations ponctuelles (m/s 2000, nº12, p.1387). Le gène KRAS est également

investigué, même si le nombre de mutations concernées est beaucoup plus restreint et que

cela apporte donc moins d'informations. Ces bases de données permettent de reconstituer

des spectres de mutations indiquant les sites mutés dans un type de tumeur donné en

fonction de la position nucléotidique. L'étude des spectres de mutations de TP53 dans

différents types de tumeurs a permis de faire apparaître des "points chauds" de mutation

(hotspots) spécifiques à certains types de cancers, amenant l'idée que ces spectres

mutationnels sont en quelque sorte la signature du ou des agents mutagènes à l'origine de la

transformation maligne [4]. La technologie LMPCR s'est avérée l'un des outils essentiels

pour vérifier si ces points chauds de mutations correspondaient effectivement à des

positions nucléotidiques fréquemment endommagées et/ou réparées lentement. Ainsi, des

liens étiologiques entre certains agents génotoxiques et certains types de cancer ont pu être

établis au niveau moléculaire.

67

2.2.3 Le cancer de la peau et les différentes longueurs d'ondes d'UV Le cancer de la peau a depuis longtemps été associé à l’exposition aux UV du soleil et plus

particulièrement aux UVB (280 - 320 nm) qui, contrairement aux UVC (100 – 280 nm), ne

sont pas arrêtés par la couche d’ozone. Les mutations de TP53 les plus fréquentes dans ce

type de cancer sont des transitions C → T (une cytosine est remplacée par une thymine) y

compris quelques transitions en tandem CC → TT. Cela est cohérent avec l'hypothèse que

ces mutations sont la conséquence de la formation de dimères de pyrimidine (DCP),

correspondant à des liaisons covalentes entre deux pyrimidines adjacentes, suite à une

irradiation UV. Huit points chauds de mutation ont été mis en évidence dans les cancers de

la peau, situés aux codons 151/152, 177, 196, 245, 248, 278, 286 et 294 de TP53.

Une première étude réalisée avec des cellules irradiées aux UVC soit à une longueur d'onde

proche de celle qui est la mieux absorbée par l'ADN (260 nm), a montré que certains sites

fréquemment endommagés par les UVC correspondent à des codons de TP53 fréquemment

mutés dans les tumeurs non-mélanocytiques de la peau: particulièrement le codon 286 mais

aussi les codons 151, 278 et 294 [5]. Une expérience comparable réalisée dans notre

laboratoire mais cette fois avec des UVB [6], a révélé que les 8 points chauds de mutation

sont alors fréquemment endommagés, et non plus simplement 4 d'entre eux. Ainsi, le

spectre mutationnel des cancers de la peau correspond mieux aux dommages générés par

une exposition aux UVB qu'à ceux dus aux UVC. D'autre part, il semblerait que les

couches supérieures de l'épiderme soient suffisantes pour protéger de l'effet génotoxique

des UVC mais pas de celui des UVB [7]. Ainsi, bien que les UVC, de par leur longueur

d’onde, soient plus efficaces pour générer des dommages à l’ADN, ils ne sont pas

nécessairement le meilleur modèle expérimental pour mimer une exposition solaire de la

peau.

Les UVA, quant à eux, représentent 5,1 % de l’énergie solaire terrestre (contre 0,3 % pour

les UVB). Cependant, ils sont 105 fois moins énergétiques que les UVB et l'on a longtemps

considéré que leur nocivité était négligeable par rapport autres longueurs d'onde d'UV.

Jusqu'à récemment, les UVA étaient reconnus uniquement pour leur capacité à oxyder

indirectement l’ADN via la production d’espèces réactives oxygénées. Or le spectre des

68

mutations obtenues suite à une irradiation aux UVA montre une prédominance de

transversions T → G [8], ce qui s'explique difficilement par les seuls dommages oxydatifs,

qui ne génèrent habituellement pas ce genre de mutation. Depuis longtemps, la formation

de DCP par les UVA avait été soupçonnée puis détectée tout en restant un sujet de

controverse [9]. La cartographie des DCP générés suite à une irradiation aux UVA a été

réalisée et a confirmé leur formation préférentielle aux dipyrimidines TT (Figure 3). La

formation de ces TT est cohérente avec le spectre mutationnel des UVA qui avait été

investigué chez les rongeurs [8, 10]. Ainsi, s'il y a encore à faire pour bien comprendre le

lien entre les DCP générés sur les TT et les transversions T → G, la LMPCR a permis

d'élucider l'origine d'une fraction des mutations induites par les UVA.

2.2.4 Rôle de la méthylation des cytosines sur la mutagenèse par les UV La détermination de la fréquence des dommages au niveau nucléotidique a aussi permis de

mettre en évidence l'influence de la méthylation des cytosines (Cm) sur la mutagenèse par

les UV. Plusieurs phénomènes concourent à une surreprésentation des Cm parmi les sites

fréquemment mutés. Le premier est que la formation des DCP est plus fréquente aux sites

5'-CCG et 5'-TCG où les cytosines sont méthylées [11, 12]. Ceci serait lié au fait que la

longueur d’onde maximale d’absorption des cytosines méthylées (273 nm) est différente de

celle des cytosines non methylées (267 nm), ce qui les rend plus susceptibles d'être

impliquées dans la formation d'un DCP aux longueurs d'onde présentes dans la lumière

solaire. D'autre part, la probabilité de désamination spontanée d'une cytosine méthylée, ce

qui génère une thymine (T), serait plus grande lorsqu'elle se retrouve impliquée dans un

DCP [13, 14]. La principale conséquence est un risque élevé qu'une ADN polymérase ait à

répliquer une molécule d'ADN avec un DCP du type T^T, T^U ou U^U (qui résulterait

respectivement de la désamination de DCP Cm^Cm, Cm^C ou C^C). Celle-ci tend alors à

incorporer des adénines en face des DCP, générant ainsi les transitions C → T ou

CC → TT caractéristiques des UV [14-16].

2.2.5 Etude du taux de réparation au niveau nucléotidique La correspondance entre sites fréquemment endommagés et sites mutés n'est jamais

parfaite. Certains sites, comme par exemple le codon 290 de TP53, sont fréquemment

69

endommagés par les UV, mais ne constituent pas pour autant un point chaud de mutation

dans les cancers de la peau. Au contraire, certains sites comme les codons 248 et 278 de

TP53 sont fréquemment mutés alors qu'ils sont peu susceptibles de générer des DCP. Ceci

reflète évidemment l'influence des autres étapes intervenant dans la mutagenèse somatique

(Figure 1). La vitesse de réparation à chaque site a l'avantage de pouvoir être investiguée

avec la LMPCR et des variations de 1 à 15 dans la vitesse de réparation (quantifiée en

"temps nécessaire pour 50 % de réparation") ont effectivement été mesurées entre les sites

réparés les plus rapidement et les plus lentement [17]. Le contexte de séquence aurait donc

une influence énorme sur la vitesse de réparation d'un dommage. On a ainsi déterminé que

certains sites fréquemment mutés correspondaient à des sites réparés lentement, notamment

les codons 177, 196, 245, 248 et 278 de TP53 [18]. Cependant, certains contestent que la

vitesse de réparation puisse être une étape déterminante pour expliquer le spectre

mutationnel des tumeurs de la peau [19].

2.2.6 Identification de carcinogènes impliqués dans le cancer du poumon Le cancer du poumon continue d'être la principale cause de mortalité par cancer [20]. Il a

été associé depuis très longtemps à l'exposition au tabac et en particulier à la fumée de

cigarette. Celle-ci comprend pas moins de 20 carcinogènes différents capables d'induire des

tumeurs pulmonaires chez des rongeurs [21]. Ces substances carcinogènes sont réparties

dans plusieurs classes de composés dont les principales sont les hydrocarbures aromatiques

polynucléés (HAP), contenus dans les "goudrons" de la cigarette, et les nitrosamines qui

sont des dérivés de la nicotine. La technologie LMPCR a été utilisée pour cartographier les

dommages générés par plusieurs carcinogènes présents dans la fumée de tabac.

Le gène TP53 est muté dans 70 % des cancers du poumon chez l'homme (http//p53.free.fr).

Dans 40 % des cas, il s'agit de transversions G → T et dans 24 % de transitions G → A [4].

Les codons les plus fréquemment mutés dans les cancers du poumon associés à la cigarette

ont été identifiés aux codons 157, 158, 175, 245, 248, 249 et 273 de TP53 (Figure 4).

Certains sont aussi fréquemment mutés dans les cancers du poumon chez les non-fumeurs

(codons 158, 175, 249 et 273) tandis que d'autres sont plus spécifiques des cancers associés

à la consommation de cigarettes: les codons 157 et 245. Le point chaud de mutation au

70

codon 157 est particulièrement intéressant vu qu'il est spécifique au cancer du poumon. En

effet, il n'existe pas dans les autres types de tumeurs. Le gène KRAS est un gène très

important dans les cancers du poumon. C'est l'un des premiers gènes altérés et il est activé

par des mutations ponctuelles dans 30 % des adénocarcinomes pulmonaires et des

carcinomes à larges cellules [22]. Les mutations de KRAS semblent particulièrement

spécifiques des adénocarcinomes pulmonaires et la plupart se retrouvent dans le codon 12.

Elles sont composées à 80 % de transversions G → T et à 20 % de transitions G → A.

Une étude par LMPCR en 1996 [23] a montré une formation préférentielle dans les cellules

traitées au BPDE (la forme activée du benzo[a]pyrène, un des HAP présent dans la fumée

de cigarette) de dommages sur des guanines au niveau des points chauds de mutation de

TP53, en particulier les codons 157, 248 et 273. Les codons 248 et 273 sont fréquemment

mutés dans tous les types de cancer, mais le codon 157 est, lui, très spécifique du cancer du

poumon chez les fumeurs. Cette étude correspond à la première démonstration moléculaire

d'un lien étiologique entre un carcinogène donné et le cancer pulmonaire. D'autres HAP de

la fumée de cigarette ont montré des profils comparables de dommages, bien qu'avec des

différences concernant leur fréquence relative à une position donnée. En effet, plusieurs

autres HAP ont montré une formation préférentielle de dommages à des sites correspondant

aux points chauds de mutation des codons 157, 158, 245, 248 et 273 de TP53 [24]. Ainsi,

les HAP en général semblent contribuer significativement au spectre mutationnel du cancer

du poumon chez l'homme. Comme pour les DCP, il a été montré une possible influence de

la vitesse de réparation des dommages du BPDE dans la probabilité de formation des

mutations. En particulier, la réparation aux points chauds de mutations des codons 157, 248

et 273 s'est avérée 2 à 4 fois plus lente qu'au niveau d'autres sites endommagés [25].

La NNK, une nitrosamine du tabac qui est un carcinogène pulmonaire prouvé chez l'animal,

a été également étudiée dans notre laboratoire. Des dérivés réactifs de la NNK créent

également beaucoup de dommages à des codons fréquemment mutés dans le cancer du

poumon, notamment le codon 12 de KRAS ainsi que les codons 241, 245 et plus

modérément le codon 248 de TP53 [26]. La NNK pourrait donc également participer aux

mutations retrouvées dans les cancers pulmonaires.

71

2.2.7 Lien étiologique entre l'aflatoxine et le carcinome hépatocellulaire D'autres agents génotoxiques ont aussi été investigués par LMPCR pour vérifier leur

éventuelle implication en relation avec un type de cancer. C'est le cas l'aflatoxine B1

(AFB1) qu'on suppose être impliquée dans la formation du carcinome hépatocellulaire

(CHC). Cette mycotoxine est considérée comme la cause majeure de CHC dans les régions

où la nourriture est fortement contaminée par le champignon qui la produit. Un point chaud

de mutation unique, une transversion G → T, a été observé dans ces tumeurs au codon 249

de TP53. Denissenko et al. [27] ont constaté par LMPCR que si l'AFB1 crée effectivement

des dommages sur de nombreuses guanines de TP53, ça n'est pas particulièrement le cas au

niveau du codon 249, même si des dommages sont observés à cette position nucléotidique.

Ainsi, l'exposition à l'AFB1 ne suffirait pas à expliquer à elle seule le fait que ce codon de

TP53 est un point chaud de mutation dans le CHC. Le rôle synergique d'une infection

parallèle avec le virus de l'hépatite B a été suggéré qui participerait à sélectionner les

mutants au codon 249.

72

2.2.8 Conclusion La technologie LMPCR apporte donc des informations importantes qui permettent de faire

le lien entre les dommages à l'ADN causés par certaines substances génotoxiques et des

mutations caractéristiques trouvées dans certaines tumeurs. Cependant, la mutagenèse

somatique n'a pas été le seul domaine de connaissance à bénéficier de la possibilité de

déterminer des fréquences de dommages au niveau nucléotidique. Notamment, de

nombreuses investigations ont été réalisées pour étudier l'influence de différents paramètres

sur la vitesse de réparation. Notamment, le fait qu'un brin soit transcrit ou pas (réparation

couplée à la transcription) [4], l'éloignement d'une région par rapport au promoteur [28], ou

encore l'implication de différentes protéines sur tel ou tel aspect de la réparation [29, 30].

73

2.2.9 Remerciements Les travaux présentés dans cette synthèse ont été financés par le l’Institut national du

cancer du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada. R. Drouin détient une

chaire de recherche du Canada en « Génétique, mutagenèse et cancer ».

74

2.2.10 Références 1 Hoeijmakers JH. Genome maintenance mechanisms for preventing cancer. Nature

2001; 411: 366-74.

2 Thilly WG. Analysis of chemically induced mutation in single cell populations.

Basic Life Sci 1983; 23: 337-78.

3 Holmquist GP, Gao S. Somatic mutation theory, DNA repair rates, and the

molecular epidemiology of p53 mutations. Mutat Res 1997; 386: 69-101.

4 Greenblatt MS, Bennett WP, Hollstein M, Harris CC. Mutations in the p53 tumor

suppressor gene: clues to cancer etiology and molecular pathogenesis. Cancer Res 1994;

54: 4855-78.

5 Tornaletti S, Rozek D, Pfeifer GP. The distribution of UV photoproducts along the

human p53 gene and its relation to mutations in skin cancer. Oncogene 1993; 8: 2051-7.

6 Drouin R, Therrien JP. UVB-induced cyclobutane pyrimidine dimer frequency

correlates with skin cancer mutational hotspots in p53. Photochem Photobiol 1997; 66:

719-26.

7 Therrien JP, Rouabhia M, Drobetsky EA, Drouin R. The multilayered organization

of engineered human skin does not influence the formation of sunlight-induced cyclobutane

pyrimidine dimers in cellular DNA. Cancer Res 1999; 59: 285-9.

8 Drobetsky EA, Turcotte J, Chateauneuf A. A role for ultraviolet A in solar

mutagenesis. Proc Natl Acad Sci USA 1995; 92: 2350-4.

9 Sage E, Perdiz D, Grof P, et al. DNA damage induced by UVA radiation: role in

solar mutagenesis. In: E. Sage, R. Drouin and M. Rouabhia (Eds.), From DNA photolesions

to mutations, skin cancer and cell death. The Royal Society of Chemistry, 2005, pp. 33-47

75

10 Rochette PJ, Therrien JP, Drouin R, et al. UVA-induced cyclobutane pyrimidine

dimers form predominantly at thymine-thymine dipyrimidines and correlate with the

mutation spectrum in rodent cells. Nucleic Acids Res 2003; 31: 2786-94.

11 Tommasi S, Denissenko MF, Pfeifer GP. Sunlight induces pyrimidine dimers

preferentially at 5-methylcytosine bases. Cancer Res 1997; 57: 4727-30.

12 You YH, Pfeifer GP. Similarities in sunlight-induced mutational spectra of CpG-

methylated transgenes and the p53 gene in skin cancer point to an important role of 5-

methylcytosine residues in solar UV mutagenesis. J Mol Biol 2001; 305: 389-99.

13 Lemaire DG, Ruzsicska BP. Kinetic analysis of the deamination reactions of

cyclobutane dimers of thymidylyl-3',5'-2'-deoxycytidine and 2'-deoxycytidylyl-3',5'-

thymidine. Biochemistry 1993; 32: 2525-33.

14 Tu Y, Dammann R, Pfeifer GP. Sequence and time-dependent deamination of

cytosine bases in UVB-induced cyclobutane pyrimidine dimers in vivo. J Mol Biol 1998;

284: 297-311.

15 Taylor JS. New structural and mechanistic insight into the A-rule and the

instructional and non-instructional behavior of DNA photoproducts and other lesions.

Mutat Res 2002; 510: 55-70.

16 Lee DH, Pfeifer GP. Deamination of 5-methylcytosines within cyclobutane

pyrimidine dimers is an important component of UVB mutagenesis. J Biol Chem 2003;

278: 10314-21.

17 Gao S, Drouin R, Holmquist GP. DNA repair rates mapped along the human PGK1

gene at nucleotide resolution. Science 1994; 263: 1438-40.

18 Tornaletti S, Pfeifer GP. Slow repair of pyrimidine dimers at p53 mutation hotspots

in skin cancer. Science 1994; 263: 1436-8.

76

19 Rodin SN, Rodin AS, Juhasz A, Holmquist GP. Cancerous hyper-mutagenesis in

p53 genes is possibly associated with transcriptional bypass of DNA lesions. Mutat Res

2002; 510: 153-68.

20 Remontet L. Estimations nationales : tendance de l'incidence et de la mortalité par

cancer en France entre 1978 et 2000. BEH 2003; 41-42: 190-93.

21 Hecht SS. Tobacco smoke carcinogens and lung cancer. J Natl Cancer Inst 1999;

91: 1194-210.

22 Devereux TR, Taylor JA, Barrett JC. Molecular mechanisms of lung cancer.

Interaction of environmental and genetic factors. Giles F. Filley Lecture. Chest 1996; 109:

14S-19S.

23 Denissenko MF, Pao A, Tang M, Pfeifer GP. Preferential formation of

benzo[a]pyrene adducts at lung cancer mutational hotspots in P53. Science 1996; 274: 430-

2.

24 Smith LE, Denissenko MF, Bennett WP, et al. Targeting of lung cancer mutational

hotspots by polycyclic aromatic hydrocarbons. J Natl Cancer Inst 2000; 92: 803-11.

25 Denissenko MF, Pao A, Pfeifer GP, Tang M. Slow repair of bulky DNA adducts

along the nontranscribed strand of the human p53 gene may explain the strand bias of

transversion mutations in cancers. Oncogene 1998; 16: 1241-7.

26 Cloutier JF, Drouin R, Weinfeld M, O'Connor TR, Castonguay A. Characterization

and mapping of DNA damage induced by reactive metabolites of 4-(methylnitrosamino)-1-

(3-pyridyl)-1-butanone (NNK) at nucleotide resolution in human genomic DNA. J Mol Biol

2001; 313: 539-57.

27 Denissenko MF, Koudriakova TB, Smith L, O'Connor TR, Riggs AD, Pfeifer GP.

The p53 codon 249 mutational hotspot in hepatocellular carcinoma is not related to

selective formation or persistence of aflatoxin B1 adducts. Oncogene 1998; 17: 3007-14.

77

28 Tu Y, Tornaletti S, Pfeifer GP. DNA repair domains within a human gene: selective

repair of sequences near the transcription initiation site. EMBO J 1996; 15: 675-83.

29 Tu Y, Bates S, Pfeifer GP. Sequence-specific and domain-specific DNA repair in

xeroderma pigmentosum and Cockayne syndrome cells. J Biol Chem 1997; 272: 20747-55.

30 Therrien JP, Drouin R, Baril C, Drobetsky EA. Human cells compromised for p53

function exhibit defective global and transcription-coupled nucleotide excision repair,

whereas cells compromised for pRb function are defective only in global repair. Proc Natl

Acad Sci USA 1999; 96: 15038-43.

78

2.2.11 Légendes des figures Figure 1 Représentation schématique de la théorie de la mutagenèse somatique telle

qu’élaborée par Thilly en 1983 et améliorée par Holmquist et Gao en 1997. Cette théorie

tente de prédire la probabilité pour qu'un dommage généré par un agent mutagène (ici les

dimères cyclobutyliques de pyrimidines générés par les UV) puisse participer à la

transformation maligne d'une cellule. La probabilité qu'une mutation donnée soit associée à

une transformation maligne donnée suppose (1) que des dommages en quantité suffisante

surviennent à cette endroit, (2) qu'ils ne soient pas réparés ou réparés suffisamment

lentement pour que (3) la polymérase de réplication de l'ADN ait le temps de venir

répliquer cet ADN endommagé, qu’elle interprète mal cette base endommagée et ainsi

qu’elle "fixe" la mutation (en incorporant un mauvais nucléotide en face de la base

endommagée) et finalement que (4) cette mutation influe sur le phénotype cellulaire dans

une fonction impliquée dans la transformation maligne.

Figure 2 Représentation schématique de la technique LMPCR. On présente ici

l'exemple de dommages à l'ADN qui doivent être convertis en cassures pour être étudiés

par cette technique. Cependant, certains agents endommageant induisent des cassures

monocaténaires directement, ce qui élimine l’étape de conversion. Les étapes de la

technique sont les suivantes. Une extension est réalisée à partir d'une amorce spécifique du

gène d'intérêt et s'arrête au lieu de la première cassure rencontrée qui correspond au lieu du

dommage initial. L'amorce spécifique amène un premier niveau de spécificité à la

technique. Cette première extension d’amorce génère un bout franc sur lequel on vient lier

un adaptateur. Il en résulte des fragments d’ADN dont les deux extrémités sont connues

qu'on peut alors amplifier par PCR avec une amorce correspondant à l’adaptateur et une

seconde amorce spécifique du gène d’intérêt. Cette seconde amorce est choisie légèrement

en aval de la première afin d’amener un deuxième niveau de spécificité à la technique. Les

produits PCR ainsi obtenus ont une taille et une quantité qui dépendent respectivement de

la position nucléotidique des dommages de départ et de leur fréquence initiale à chaque

position donnée. Une migration dans un gel d'acrylamide suivie d'un électro-transfert sur

une membrane de nylon puis d'une hybridation avec une sonde spécifique radioactive

permettent de visualiser l'ensemble des produits PCR.

79

Figure 3 Exemple d’application de la technique LMPCR extrait de [10] . Ces

autoradiogrammes montrent la cartographie des DPC obtenus sur le gène aprt (adénine

phosphoribosyltransférase) suite à une irradiation aux UVA, UVB, UVC ou à la lumière

solaire simulée (SSL). Les quatre premières colonnes de chaque autoradiogramme

correspondent à la LMPCR faite sur de l’ADN spécifiquement cassé au niveau des G, des

A, des T et C ou sur des C seuls. Elles permettent de suivre la séquence sur le gène et donc

de situer le lieu des dommages. Chacune des flèches à droite représente un site

dipyrimidinique, c’est-à-dire un site potentiel de DCP. Les bandes sur l’autoradiogramme

correspondent à des sites effectivement endommagés. Leur intensité dépend du nombre de

molécules d'ADN au départ qui étaient cassées à cette position nucléotidique. La colonne

identifiée « NoUV » correspond à la LMPCR faite sur de l’ADN non irradié. Elle sert de

contrôle négatif et constitue un indicateur du bruit de fond généré par la technique. On peut

remarquer que les UVA induisent presque exclusivement leur DCP sur des sites TT alors

que les autres longueurs d’ondes sont moins exclusives et endommagent tous les types de

dipyrimidines. Le tableau recense les dommages quantifiés à partir de ces deux

autoradiogrammes et des autoradiogrammes correspondants au brin opposé (non montrés).

La localisation de ces dommages aux TT corrèle très bien avec le spectre de mutations aux

UVA précédemment publié [8].

Figure 4 Spectre des codons mutés de TP53 dans les tumeurs pulmonaires. Les

graphiques représentent le pourcentage de mutations ponctuelles recensées dans TP53 à un

codon donné dans les tumeurs pulmonaires chez des (A) non fumeurs ou (B) des fumeurs.

Ainsi, on peut déterminer les mutations de TP53 qui sont spécifiquement associées à

l'exposition à la fumée de tabac (http://www-p53.iarc.fr).

80

Figure 1

81

Figure 2

82

Figure 3

UVA UVB SSL UVC T-T 57% 27% 29% 26% C-C 14% 30% 26% 35% C-T 11% 17% 17% 15% T-C 18% 26% 28% 24%

83

Figure 4

Chapitre 3 Formamidopyrimidine adducts are detected using the comet assay in human cells treated with

reactive metabolites of 4-(methylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone (NNK)

(Mutation Research. 2006 Aug 30;600(1-2):138-149)

85

3.1 Résumé en français La 4-(méthylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone (NNK) est un carcinogène pulmonaire

puissant qui est spécifique de la fumée de cigarette. Sa bioactivation dans les cellules mène

à une petite quantité de méthylation et de pyridyloxobutylation de l'ADN. Considérant sa

grande sensibilité, le test des comètes semble une technique de choix pour investiguer les

dommages associés à la NNK. Plusieurs stratégies ont été utilisées pour augmenter la

spécificité de cette technique: (1) utiliser des analogues qui produisent une variété limité de

dommages, en ne générant que la méthylation ou que la pyridyloxobutylation de l'ADN ;

(2) utiliser des cellules ayant différentes capacités de bioactivation ; (3) utiliser la

conversion alcaline et/ou des enzymes spécifiques pour cliver au niveau de certaines classes

particulières de dommages ; (4) utiliser différentes conditions de lyse pour convertir une

classe spécifique de lésions à l'ADN en lésions reconnues par une enzyme. Nous avons

déterminé que plusieurs dommages associés à la NNK peuvent être détectés avec une

certaine spécificité avec le test des comètes. En ce qui concerne la méthylation de l'ADN, il

s'agit de sites AP et d'adduits formamidopyrimidine (fapy) beaucoup plus fréquents. Ces

fapy correspondent à des N7-mG formées dans les cellules et dont le cycle s'est ouvert

pendant le test sous l'effet de la lyse à pH 10. La pyridyloxobutylation de l'ADN mène à la

formation d'alkylphosphotriesters et d'une quantité à peu près égale d'adduits fapy. Par

analogie avec les dommages de la méthylation, nous pensons que ces adduits correspondent

à la forme fapy des N7-pyridyloxobutylguanines (N7-pobG). Ces N7-pobG sont instables

et ceci constitue la première démonstration indirecte qu'ils sont formés dans des cellules

humaines. Mais contrairement aux N7-m-fapy, la longueur ou le pH de la lyse n'ont aucune

influence sur la fréquence de N7-pob-fapy détectés. Ainsi, ces adduits seraient

effectivement formés dans les cellules et ne résulteraient pas des conditions expérimentales.

Ces N7-pob-fapy ont un fort potentiel mutagènique et nous pensons que le test des comètes,

malgré ses limitations, est une bonne technique pour les étudier, considérant l'instabilité des

lésions primaires qui en sont à l'origine.

86

3.2 Article

Formamidopyrimidine adducts are detected using the

comet assay in human cells treated with reactive

metabolites of 4-(methylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-

butanone (NNK)

Sandrine Lacostea, André Castonguayb, Régen Drouina,*

a Service of Genetics, Department of Paediatrics, Faculty of Medicine and Health Sciences, University of Sherbrooke, 3001, 12th Avenue North, Sherbrooke, Que., Canada J1H 5N4

b Faculty of Pharmacy, Laval University, Quebec City, Que., Canada G1K 7P4

Keywords: 4-(Methylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone (NNK); Formamidopyrimidine adducts; Formamidopyrimidine glycosylase; Comet assay; Tobacco; DNA damage

Corresponding author:

* Régen Drouin Service of Genetics Department of Paediatrics Faculty of Medicine and Health Sciences University of Sherbrooke 3001, 12th Avenue North Sherbrooke, Qc, Canada J1H 5N4

Tel: (819) 820-6827 Fax: (819) 564-5217 E-mail: [email protected]

87

3.2.1 Abstract 4-(Methylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone (NNK) is the most lung-specific of the

carcinogens present in tobacco smoke. Its bioactivation in cells leads to a small amount of

methylation or pyridyloxobutylation DNA damage. Considering its great sensitivity, the

comet assay seems a technique of choice to investigate NNK-related damage. Several

strategies were used to impart some specificity to the assay: (1) using analogs that produce

a limited variety of DNA lesions, as they mimic either the methylation or the

pyridyloxobutylation pathway; (2) using cells with different bioactivation abilities; (3)

using alkali conversion and/or enzymes specific for cleaving particular classes of damage;

(4) using different lysis conditions to convert a specific class of DNA lesions into enzyme-

sensitive lesions. We determined that several NNK-associated lesions can be detected with

some specificity with the comet assay. For the methylation pathway, they are AP sites and

the more frequent formamidopyrimidine (fapy) adducts. These fapy adducts correspond to

N7-methylguanines generated in the cells that were ring-opened during the assay by the

lysis solution at pH 10. For the pyridyloxobutylation pathway, alkylphosphotriesters and a

roughly equal frequency of fapy sites were detected. By analogy to the methylation

damage, these fapy adducts are thought to be the ring-opened form of N7-

pyridyloxobutylguanines (N7-pobG). N7-pobG are unstable and this constitutes the first

indirect demonstration of their formation in cells. But contrary to N7-m-fapy, the lysis time

or pH did not influence the frequency of N7-pob-fapy adducts detected, suggesting that

they already exist in the cells and are not related to the experimental conditions. These N7-

pob-fapy have a strong mutagenic potential and we think that the comet assay, in spite of its

limitations, is a good way to study them considering their low frequency and the inherent

instability of the adduct from which they originate.

88

3.2.2 Introduction N-Nitrosamines are thought to play a major role in carcinogenesis related to tobacco

consumption. Among the tobacco specific nitrosamines, 4-(methylnitrosamino)-1-(3-

pyridyl)-1-butanone (NNK) is the most abundant and the strongest carcinogen [1,2]. It

exhibits lung-selective toxicity and induces primarily adenocarcinoma of the lung on

laboratory animals [3]. This led to the assumption that NNK accounts for recent increases

in the relative incidence of human lung adenocarcinoma in smokers [4,5].

Bioactivation to reactive intermediates is necessary for NNK to be genotoxic and its

activation has been extensively studied [6] in freshly isolated human lung cells [7] and in

peripheral human lung microsomes [8]. The two α carbons of the nitrosamino group of

NNK can be hydroxylated, yielding unstable intermediates that can lead to DNA alkylation

(Fig. 1). The α-methylene hydroxylation of NNK leads to the formation of

methyldiazohydroxides, which can methylate DNA and the α-methyl hydroxylation of

NNK results in the formation of oxobutyldiazohydroxides, which can alkylate DNA

through a reaction of pyridyloxobutylation. Both types of α-carbon hydroxylation clearly

exist in human lung cells [3,7] and both pathways seem to participate in NNK-related lung

carcinogenesis in humans [3,9]. But the extent to which they do, remains to be determined.

These pathways can be investigated separately through the use of analogs that generate

either one type of reactive species or the other. For instance, N-

nitroso(acetoxymethyl)methylamine (NDMAOAc) and 4-(acetoxymethylnitrosamino)-1-

(3-pyridyl)-1-butanone (NNKOAc) mimic respectively the methylation or the

pyridyloxobutylation pathway (Fig. 1). NNK bioactivation, that is the biotransformation in

alkylating reactive species, is not as frequent as other possible biotransformations

corresponding for example to detoxification pathways, but it is thought to be responsible

for the carcinogenetic effect of NNK. In fact, the relative occurrence of bioactivation in

reactive species seems significantly higher in alveolar type II cells and macrophages than in

other pulmonary cell types, making them potential target for NNK toxicity [7].

DNA adducts generated by NNK through the methylation or the pyridyloxobutylation

pathway (Table 1) have been extensively studied to determinate which of them could be

89

relevant to carcinogenesis [3]. Laboratory animals treated with NNK show the following

adducts in their lung: N7-methylguanine (N7-mG), O6-methylguanine (O6-mG) and to a

lesser extend of O4-methylthymine (O4-mT), all these are due to the methylation pathway.

Some pyridyloxobutyl adducts have also been detected such as O6-pyridyloxobutylguanine

(O6-pobG) or phosphate adducts (pyridyloxobutylphosphotriesters) [6,10,11]. NNK

generates single-strand breaks [6] but exactly how they are produced remains

undetermined. It has been suggested that they derived from the methylation pathway by

spontaneous or enzymatic depurination of N7-mG or N3-mA [3] but they more likely result

from the pyridyloxobutylation pathway by the generation of

pyridyloxobutylphosphotriesters [10,11]. The O6-alkyl adducts (O6-mG and O6-pobG) are

considered as major players in NNK-related carcinogenicity because of their mutagenetic

potential and the fact that they are repaired both by the same O6-methylguanine

methyltransferase which is easily overwhelmed by low adduct levels [3]. Still,

carcinogenicity of the pyridyloxobutylation pathway has been also associated with the

presence of another type of damage. This adduct type, that accounts for at least 50% of the

DNA binding obtained through this pathway, is the most prevalent adduct from the

pyridyloxobutylation pathway and remained uncharacterized until recently. It was therefore

only qualified according to its ability to release 4-hydroxy-1-(3-pyridyloxobutyl)-1-

butanone (HPB) (Fig. 1) upon acid or neutral thermal hydrolysis. Recently, several HPB-

releasing adducts have been obtained and identified in DNA and/or deoxyguanosine treated

with NNKOAc in vitro: N7-pyridyloxobutylguanine (N7-pobG) [12] and O2-

pyridyloxobutylcytosine (O2-pobC) [13], the former being by far the most abundant [14].

Other adducts have also been characterized that do not release HPB. They derive from the

pyridyloxobutylation of the N2 position of guanine [12] and more frequently of the O2

position of thymine [13]. None of these newly characterized adduct (HPB-releasing or not)

have yet been demonstrated to occur in animals or cells, probably because of their low

frequency of occurrence and/or their instability, which makes them difficult to observe

[12,14].

The comet assay is a commonly used, sensitive method to investigate DNA damage in

individual cells [15]. It has already been used to detect NNK-associated damage in the

metabolically competent lymphoblastoid cell line MCL-5 [16] and in white blood cells

90

where NNK seems to act synergistically with UVA to generate DNA damage [17]. In both

studies, the type of damage detected could not be identified. In fact, this technique

completely lacks specificity in that it can determine only one parameter: the average break

frequency. On the contrary, a technique like ligation-mediated PCR (LMPCR), which is

commonly used in DNA damage studies, gives several information concerning the breaks:

the exact genomic base position along with some chemical information such as the

existence of a 5' phosphate termination. Nevertheless, the comet assay is extremely

sensitive, detecting breaks as infrequent as 1 break/108 bases [18] versus 1 break/5 x 104

bases for LMPCR [19] and can therefore be useful to detect DNA damage that is

infrequent. In fact, specificity must be sacrificed for sensitivity in cases like NNK-

associated damage where damage frequency can be limited by factors such as the ability of

the cell to biotransform the exogenous pre-mutagen into intracellular DNA-damaging

species. Moreover, some specificity can be imparted to the assay by the following

treatments: (1) using analogs that produce a limited variety of DNA lesions such as

NDMAOAc or NNKOAc; (2) using a variety of cells with different activation abilities:

U937, a histiocytic lymphoma cell line that bioactivates NNK [20], NCI-H23, a lung

adenocarcinoma cell line originally obtained from a smoker and normal lymphocytes; (3)

generating the single-strand breaks from DNA using chemical treatment (comet assay at

different pH) and/or enzymes specific for cleaving particular classes of DNA lesions; (4)

using chemical treatments (different lysis conditions) that convert a specific class of DNA

lesions into enzyme-sensitive lesions. We used all four specificity enhancement methods to

distinguish various types of NNK-associated damage that can be specifically studied using

the comet assay.

91

3.2.3 Materials and Methods

3.2.3.1 Caution All work involving NNK and its derivatives should be performed with protective clothing

and in a well-ventilated fume hood.

3.2.3.2 Cell culture U937 (human histiocytic lymphoma CRL-1593.2) and NCI-H23 (human lung

adenocarcinoma CRL-5800) cell lines were obtained from the ATCC. Both were grown in

RPMI 1640 with 2 mM L-glutamine modified to contain 10 mM HEPES, 1 mM sodium

pyruvate, 4.5 g/L glucose, 1.5 g/L bicarbonate and supplemented with 10% FBS (v/v) at

37°C in humidified atmosphere of 5% CO2. U937 cells were maintained at low density

(below 4 x 105 cells/mL). Lymphocytes were isolated from the blood of a healthy young

non-smoker with Histopaque-1077 (Sigma-Aldrich Canada, Oakville, ON) as described by

the manufacturer. They were kept overnight or for a maximum of 48 h (until the comet

assay) in RPMI 1640 with 2 mM L-glutamine modified to contain 10 mM HEPES, 1 mM

sodium pyruvate, 4.5 g/L glucose, 1.5 g/L bicarbonate and supplemented with 10% FBS

(v/v) at 37°C in humidified atmosphere of 5% CO2.

3.2.3.3 Chemicals NDMAOAc (purity 99.8%) was purchased from LKT laboratory (St. Paul, MN) and

NNKOAc (purity > 94%) synthesised as described previously [10]. They were both

dissolved in DMSO to a stock solution of 0.1 M (kept at –80°C) and diluted before use in

DMSO to an optimal concentration so that the percentage of DMSO would be below 10%

in the final treatment solution. Any solution or material that has been in contact with either

NDMAOAc or NNKOAc was treated with 5 M NaOH to allow complete inactivation prior

to disposal. Dimethyl sulfate (DMS) (purity ≥ 99.0%) was purchased as a 10.5 M solution

from Fluka (Neu-Ulm, Switzerland). It was diluted in PBS prior to use.

92

3.2.3.4 Treatment of cells

Cells were trypsinized for 5 min at 37°C (NCI-H23) or directly taken from the culture

medium (U937 and lymphocytes) and 6.25 x 104 cells for each treatment condition

transferred in an 1.5 mL tube. Cells were centrifuged at 3000 x g for 4 min and the pellet

was resuspended in 125 μL of complete culture medium (0.5 x 106 cells/mL). Cells were

then treated with increasing doses of NDMAOAc or NNKOAc for 2 h at 37°C in a cell

incubator or 6 min with 10 μM DMS at room temperature. After the alkylation treatment, 1

mL of cold PBS was added and cells were kept on ice as much as possible for the

subsequent steps. They were centrifuged at 3000 x g for 4 min.

To standardize the measured percent tail DNA, UVB-irradiated U937 cells were used. For

these, an equivalent number of cells in PBS was irradiated with a UV tube

(FS20T12/UVB/BP, Philips) filtered with a screen of cellulose acetate (Kodacel TA-407,

clear 0.015-inch, Eastman Kodak) before centrifugation at 3000 x g for 4 min. An

estimation of the frequency of cyclobutane pyrimidine dimers (CPD) generated by UVB

irradiation is available [21]: 32.7 CPD/(J m-2 10-9 bases).

3.2.3.5 Comet assay The procedure of Singh and al. [22] was followed with some modifications. Prior to the

experiment, precleaned slides (Surgipath, Winnipeg, MB) were precoated with UltraPure

agarose (Invitrogen, Carlsbad, CA) 1% in H2O and dried. The cell pellet was resuspended

in low melting point (LMP) agarose (Bio-Rad Laboratories, Hercules, CA) 1% in PBS kept

at 37°C. The agarose/cells mix (50 μL / slide) was spread on the precoated slides. Before

the LMP agarose solidified, a cover slip 22 mm x 22 mm was added, then the slides were

kept at 4°C for 5 min. They were then placed in a lysis solution (2.5 mM NaCl; 0.1 mM

EDTA; 10 mM Tris pH 10, Triton X-100 1%) at 4°C for 1 h or the indicated time. When

specified, the lysis solution was the same but set at pH 7.5. After lysis, slides were quickly

rinsed with cold PBS and equilibrated with 3 x 5 min washes of the cold enzyme buffer

prior to the digestion per se. After digestion, the slides were quickly rinsed with cold PBS,

then transferred to an electrophoresis tank in a cold chamber containing 1200 mL of an

electrophoresis solution (300 mM NaOH; 1 mM EDTA) either at pH > 13 or adjusted to pH

93

12.2. If not indicated, the pH of the electrophoresis solution was pH > 13. The slides

remained in this solution for 40 min to allow DNA unwinding and an eventual alkali

conversion of some lesions, before a current of 0.3 V/cm was applied for 15 min. The slides

were then neutralized with 3 x 5 min washing steps with Tris-HCl pH 7.5, and then stained

with 50 μL SYBR Gold (Molecular Probes, Eugene, OR). Twenty-five consecutive

nucleoids in the centre of each slide were photographed using an Olympus BX 61

microscope.

3.2.3.6 Enzymatic digestions When indicated, an enzymatic digestion was performed during the comet assay after the

lysis and prior to the transfer in the electrophoresis solution. The enzyme buffer was either

50 mM NaCl; 1 mM EDTA; 100 μg/mL BSA; Tris 10 mM pH 7.6 for T4 endonuclease V

(T4 endo V) digestion or 0.1 M KCl; 0.5 mM EDTA; 0.2 mg/mL BSA; 40 mM HEPES-

KOH pH 8 for endonuclease III (endo III) or formamidopyrimidine glycosylase (fpg)

digestion. After equilibration in the cold enzyme buffer, the excess liquid was dabbed off

with tissue. Slides were then treated with 50 μL of enzyme buffer alone or buffer

containing the enzyme under a cover glass in a moist box at 37°C for 45 min (endo III or

fpg) or 1 h (T4 endo V).

Endo III and fpg were obtained from Dr. Serge Boiteux and T4 endo V from Dr. R.

Stephen Lloyd. They were used here at concentrations established as optimal for detection

of their main substrate: oxidized pyrimidines, 8-oxoguanine and CPD, respectively.

3.2.3.7 Analysis of the comets and statistics TIFF format images were exported to be analysed with the CASP freeware [23] to

determine the percent tail DNA of each nucleoid. For each slide, the median percent tail

DNA of 25 nucleoids was determined and the average and standard deviation of 2/3

independent experiments (2/3 slides) calculated. The correlation (r2) of the average percent

DNA with dose applied to the cells could then be determined. To verify if the difference in

the average percent tail DNA between pH > 13 and pH 12.2 obtained with UVB-irradiated

94

cells was significant, a Student’s t-test was performed to obtain the probability (p) of the

null hypothesis.

95

3.2.4 Results NNK-associated damage has been characterized by others (Table 1). We report here that

the comet assay, when used with different strategies to increase its specificity, can be used

to detect several types of damage quite specifically with the great sensitivity permitted by

this technique.

3.2.4.1 Direct breaks and alkali-labile damage With the classical comet assay, single-strand breaks are revealed thanks to an alkaline

unwinding at pH > 13 followed by an electrophoretic migration. More breaks result in more

DNA in the tail of the nucleus after migration. Therefore this assay reveals typically both

direct breaks and alkali-labile damage. Performing the assay at a lower pH such as 12.2

makes it possible to discriminate these two types of damage as most of the alkali-labile

damage are stable until the pH is above 12.5 [24]. We used this to detect direct breaks

and/or alkali-labile damage generated through the methylation and/or the

pyridyloxobutylation pathway.

U937 cells were treated with increasing doses of NDMAOAc (0–15 μM) (Fig. 2A) or

NNKOAc (0–100 μM) (Fig. 2B) before being submitted to the comet assay. In both cases,

the number of DNA breaks, as measured by the average median percent tail DNA,

increased with dose when the assay was performed at pH > 13. The correlation of the

percent tail DNA with the dose was good for both NDMAOAc (r2 = 0.965) and NNKOAc

(r2 = 0.991) treatments. When the assay was performed at a lower pH (pH 12.2) that does

not convert alkali-labile site in breaks, some breaks were still detected after NNKOAc but

not after NDMAOAc treatment (Fig. 2A and B). This indicates that NNKOAc, unlike

NDMAOAc, generates direct breaks and not just alkali-labile sites. The measured percent

tail DNA seemed lower at pH 12.2 than at pH > 13 (Fig. 2B), suggesting that the breaks

measured at the higher pH could correspond to a mix of direct breaks and alkali-labile sites.

Still, the correlation with the dose of the percent tail DNA for NNKOAc-treated cells at pH

12.2 (r2 = 0.845) was not as good as the one obtained at pH > 13, making it difficult to be

sure that the pH 12.2 was as good as the higher pH to estimate the number of breaks.

96

To determine if the difference observed between the assays at different pH was related to a

difference in the quantification of the breaks or an actual difference in their frequency, the

two parallel pH regimens were tried on U937 irradiated with increasing doses of UVB (0–

8 J/m2). UV irradiation generates cyclobutane pyrimidine dimers (CPD) that are converted

to breaks by the T4 endonuclease V (T4 endo V) digestion. No breaks were observed,

whatever the pH, when the slides were not submitted to the T4 endo V digestion prior to

the alkaline treatment (data not shown). This system permits therefore a direct comparison

of the two variations of the assay when just breaks and no alkali-labile sites are present.

Fig. 2C shows that both pH give a linear dose response but that the correlation with the

dose is actually better at pH > 13 (r2 = 0.990) than at pH 12.2 (r2 = 0.961) and that the

higher pH should therefore be preferred. Still, the difference does not seem sufficient to

explain the lower percent tail DNA observed at pH 12.2 for the higher doses of NNKOAc

(Fig. 2B) and it should be envisioned than both direct breaks and alkali-labile sites are

present at the higher pH. More importantly, these results allowed us to calibrate our assay,

as UVB have been measured to generate an estimation of 32.7 CPD/(J m-2 10-9 bases) [21].

The percent tail DNA measured with our comet assay at pH > 13 can therefore be

associated with a certain dose of UVB and converted into a number of lesions per 109 bases

(Fig. 2C).

3.2.4.2 Lesion specific enzymes on U937, NCI-H23 and lymphocyte cells The use of enzymes specific for cleaving particular classes of DNA lesions can increase

greatly the sensitivity and specificity of the comet assay, as it can reveal DNA damage that

are not or are only weakly alkali-labile. Considering the enzymes available, their specificity

and the DNA damage identified for both activation pathways (Table 1), we determined that

two major classes of damage could be researched for both NNKOAc and NDMAOAc

treatments: AP sites or formamidopyrimidine (fapy) lesions. Both correspond to secondary

lesions of an N7 alkylation, which is common with both activation pathways of NNK (Fig.

1 and Table 1). AP sites can be detected as alkali-labile and/or endonuclease III (endo III)

sensitive sites whereas fapy lesions can be detected as formamidopyrimidine glycosylase

(fpg) sensitive sites. Both enzymes have already been tried in comet assays studying

alkylation damage [25-27]. Comet assays at pH > 13 with an additional digestion step prior

97

to the DNA unwinding step in the alkaline solution were therefore performed on U937,

NCI-H23 and normal lymphocytes treated with NDMAOAc or NNKOAc.

The results, as shown in Figs. 3 and 4A and B, are the same for U937 and NCI-H23 cells.

The dose of NDMAOAc applied to the cells had to be reduced compared to previous assays

to stay in the detection limits of the technique. At these doses (<1 μM), no alkali-labile sites

were detected from the background in NDMAOAc treated cells. But a significant frequency

of endo III-sensitive sites and more frequent fpg-sensitive sites were measured: 11.0 and

16.7 times more fpg-sensitive sites than endo III-sensitive sites for U937 and NCI-H23,

respectively. The NNKOAc treatments could be performed at the same doses as previously.

Endo III-sensitive sites were present in U937 and NCI-H23 cells (Fig. 4A and B) but their

number did not increase with the dose and therefore seemed non specific to the alkylating

agent. Direct breaks/alkali-labile sites were detected and a roughly equal frequency of fpg-

sensitive sites was added by the fpg digestion: fpg-sensitive sites were 0.81 and 0.72 time

the frequency of direct breaks/alkali-labile sites in U937 and NCI-H23 cells, respectively.

The lymphocytes showed a pattern slightly different (Figs. 3C and 4C). Endo III digestion

following the NDMAOAc treatment did not increase the number of breaks detected (Fig.

3C). On the contrary, the frequency of fpg-sensitive sites was so high that the comet assay

could not measure them at a dose as low as 1 μM. But the median percent tail DNA was

actually proportional to all the doses ≤0.5 μM. The pattern obtained for lymphocytes

treated with NNKOAc was also different (Fig. 4C). The direct breaks/alkali-labile sites as

well as the fpg-sensitive sites ceased to be proportional to the mutagen dose when it was

>20 μM. But the relative frequency of fpg-sensitive sites versus direct breaks/alkali-labile

sites for doses ≤20 μM was comparable to that observed for the other cell types: 0.73.

Endo III-sensitive sites were observed at doses >10 μM but in a manner that was function

of but not proportional to the dose applied.

3.2.4.3 Influence of the lysis on fpg-sensitive sites It was suggested in previous reports that the fpg-sensitive sites observed with the comet

assay following an alkylation treatment [26,27] corresponded to N7-mG, from which the

ring-opening had been triggered by the lysis solution at pH 10. Actually, fpg cannot detect

98

N7-mG unless they have been modified into formamidopyrimidines (fapy). The efficiency

of a strong base to stimulate the fapy transformation of a N7-mG is well documented

[28,29] but it remained uncertain whether our lysis solution could have the same kind of

effect. To investigate this question, we decided to used DMS as a source of N7-mG as 70%

of DNA damage generated by this alkylating agent corresponds to N7-mG.

U937 cells were first treated with increasing doses of DMS and submitted to a comet assay.

They presented a high frequency of fpg-sensitive sites at doses where no alkali-labile sites

could be detected (data not shown). We therefore decided to investigate if the lysis

conditions had an influence on the frequency of these DMS-related fpg-sensitive sites.

U937 cells were treated with 10 μM DMS for 6 min at room temperature and slides were

prepared as previously for the comet assay. They were kept in the lysis solution for 0.5–

24 h. At the end of each lysis time, slides were transferred in Tris-HCl pH 7.4 to neutralize

and stop an eventual effect of the lysis pH. Fig. 5A shows that the number of fpg-sensitive

sites detected after 10 μM DMS increased gradually with the time of lysis when it was

performed at pH 10 but not at pH 7.5. This means that the lysis at pH 10 was both

necessary and sufficient to generate the fpg-sensitive lesions observed in cells treated with

DMS. These results are consistent with the hypothesis that N7-mG can be a source of fpg-

sensitive sites measured with the comet assay. It is therefore likely that the fpg-sensitive

sites observed following a NDMAOAc treatment have the same origin (Fig. 5A).

By analogy, NNKOAc-related fpg-sensitive sites could correspond to ring-opened N7-

pobG. In order to investigate if they follow the same kind of pattern as N7-mG, different

lysis time at pH 10 were tried on U937 cells treated with 50 μM NNKOAc. The frequency

of fpg-sensitive sites remained grossly the same whatever the lysis time at pH 10 (Fig. 5B).

If our hypothesis is correct, this could either mean that 30 min (the shortest time of lysis

tried) was sufficient to obtain a ring-opening of all the N7-pobG and/or that the fapy lesions

already existed in cells prior to the lysis. We therefore decided to investigate the effect of a

lysis time < 30 min. In order to eliminate any effect on the results of a possible lower

efficiency of the lysis by these smaller lysis time, cells were lysed 5–60 min at pH 10 (Fig.

5C) or pH 7.5 (Fig. 5D) then submitted to the fpg-digestion, then lysed another 12 h at pH

10 in order to complete the lysis before the following steps of the comet assay. Fig. 5C and

99

D show that the fpg-sensitive sites are detected after as little as 5 min of lysis whatever the

pH and that the percent tail DNA obtained was comparable to the one obtained for 1 or

24 h of lysis.

100

3.2.5 Discussion The results of our present study show that the comet assay is sufficiently sensitive and

specific to measure NNK-related DNA damage. In peculiar, it permits an investigation of

potentially important damage of the pyridyloxobutylation pathway which is far less

documented than that of the methylation pathway. A major damage of this pathway

correspond to N7-pobG, an HPB-releasing adduct, that had never been shown in cells to

this day. Our result indicate that this adduct could exist in its fapy form in human cells

treated with NNKOAc.

The DNA damage observed with these comet assays can be identified by taking three

factors into account: (i) the adduct types already known from the methylation and the

pyridyloxobutylation pathways (ii) their chemical properties notably their alkali-lability at

different pH and (iii) the specificity of the lesion specific enzymes that recognized them.

Following a NDMAOAc treatment, the following categories of damage were detected with

our comet assays: alkali-labile sites, endo III-sensitive sites and fpg-sensitive sites. AP sites

are in part alkali-labile at pH > 13 [25] but not at pH 12.2 and should therefore account for

the breaks observed at high dose (alkali-labile sites) in cells treated with NDMAOAc

without enzymatic digestion (Fig. 2A). Actually, only a 4 hours treatment at pH 12.8 and

24°C can induce breakage at >98% of AP sites [30], which means that even at pH > 13 for

40 min at 4°C, the alkali conversion into breaks was not complete. That is why alkali-labile

sites could not be detected from the background at the lower doses tested (Fig. 3) whereas

some AP sites, as endo III-sensitive sites, could still be seen. It should be noticed that fpg is

known to have also an enzymatic activity on AP sites [31] and that part of the fpg-sensitive

sites could therefore correspond to abasic sites as well. Still the endo III treatment, which is

much more specific for that type of adduct, gives only a low frequency of breaks (Fig. 3),

excluding the hypothesis that AP sites account for the high frequency of fpg-sensitive sites.

Moreover, these fpg-sensitive sites detected following the NDMAOAc treatment resemble

those that can be seen after a DMS treatment (Fig. 5A). They correspond therefore more

likely to N7-mG produced in the cells that underwent a ring-opening in the lysis solution at

pH 10, a transformation that makes them detectable by fpg [31,32]. The 1 h lysis time that

101

we used here (Fig. 2) is not sufficient to observe a complete opening as the maximum

frequency of DMS-related fpg-sensitive sites is obtained only by a 12 h lysis (Fig. 5A).

This means that only a fraction of N7-mG (≈25%) are detected in our experiments.

The DNA damage detected following the NNKOAc treatment can be divided into two

categories: direct breaks/alkali-labile sites and fpg-sensitive sites. The phosphate adducts

(pyridyloxobutylphosphotriesters) that are produced by the pyridyloxobutylation pathway

(Table 1) can potentially generate direct breaks in cells as they affect the sugar phosphate

backbone of the DNA double helix. As a matter of fact, direct breaks are seen in DNA

treated in vitro with NNKOAc [10]. Alkylphosphotriesters are alkali-labile adducts and

could therefore explain both the direct breaks and the alkali-labile sites, detected at pH > 13

but not at pH 12.2 (Fig. 2B). This would mean that not all alkylphosphotriesters generate

direct breaks but rather that more and more of them can be seen with the comet assay as pH

increases. Unidentified alkali-labile damage, shown in hepatocytes of NNK-treated rats,

had such a pH dependency [33]. Their estimated frequency in U937 cells treated with

50 μM NNKOAc for 2 h is 75 lesions per 109 bases. Overall, these results confirm the

hypothesis that the DNA single-strand breaks generated by a NNK treatment are due to the

pyridyloxobutylation pathway and not to the methylation pathway.

The second type of damage detected with these assays following the NNKOAc treatment

correspond to fpg-sensitive sites. Their estimated frequency in U937 cells treated with

50 μM NNKOAc for 2 h is 82 lesions per 109 bases. By analogy to those observed after the

NDMAOAc treatment and considering the ability of fpg to detect adducts that present a

bulky chemical lesion at the guanine N7 atom [29,32], these adducts could be the

secondary fapy form resulting from the formation of N7-pobG (Fig. 1). The existence of

such adducts would therefore be an indirect evidence that the N7-pobG, which is an HPB-

releasing adduct, is actually formed in cells treated with NNKOAc, as expected from

analysis of adducts generated to DNA in vitro [13]. Still, we failed to see an effect of the

lysis conditions on these fpg-sensitive sites. This is not sufficient to infirm our hypothesis

as the ring-opening of these adducts could be much easier than for N7-mG. If so, the fact

that 5 min lysis at neutral pH is sufficient to see them (Fig. 5D) suggests that these lesions

already exist in the cell prior to the lysis.

102

The slightly different profile of the normal lymphocytes treated with NDMAOAc or

NNKOAc versus the other cell types could result from specific features of this cell type.

The fact that the number of adducts at higher dose ceased to be proportional to the dose

could be related to differences in the ability of lymphocytes to convert NDMAOAc and

NNKOAc in their reactive species. Esterases are necessary to this activation and such

enzymes are not in an equal amount in all cell types. Type II pneumocytes and to a lesser

extend lung histiocytes, that correspond to the cell types from which originated NCI-H23

and U937, respectively, show some esterase activity [34]. A smaller esterase activity in

lymphocytes could limit the proportion of NNKOAc molecules that is activated in reactive

species at higher doses, generating a smaller frequency of damage than expected from the

results at smaller doses. Moreover, lymphocytes are known to be extremely sensitive to UV

irradiation, this hypersensitivity being associated with a deficiency in the rejoining of

excision breaks due to a limited amount of deoxyribonucleosides available in this cell type

that is not actively proliferating [35,36]. In lymphocytes treated with NNKOAc at a high

dose, this lack of deoxyribonucleosides could account for the observed accumulation of

non-filled AP sites (generated spontaneously or by glycosylase excision).

More important than the frequency of the formed adducts is their biological significance,

their impact in the cells, notably towards the DNA polymerases and the possibility of

miscoding during translesional synthesis. The pyridyloxobutylphosphotriesters that

generate direct breaks could be a major problem if they persist a long time in cells, as it is

the case for the single-strand breaks observed in rat liver after an NNK treatment [37],

possibly due to the persistence of a blocking residue in 3’OH [10]. The alkylation of a

guanine at the N7 position, as it happens through both pathways of activation of NNK,

gives a non stable adduct that can form secondary lesions by rupture of (i) the glycosidic

bond, which leads to an AP site or (ii) the C8-N9 bond of the imidazole ring, which leads to

a fapy residue [38,39]. N7-mG are very common adducts generated by methylating agents

but they do not represent a major disturbance for the cells. But as they are unstable, they

can lead to AP sites or N7-m-fapy (Fig. 1) which both block polymerase elongation and can

be mutagenetic in case of translesional synthesis [28,38,39]. Still, neither AP sites nor fapy

adducts seem to be very frequent in cells treated with NDMAOAc, suggesting that N7-

alkylation of guanines is not major in mutagenesis associated with the methylation pathway

103

of NNK activation. On the contrary, N7-alkylation of the pyridyloxobutylation pathway

could be a major mutagenic pathway. Little is known about the N7-pobG and its possible

fapy derivative (Fig. 1) but N7-pobG adducts are unstable and could therefore be part of the

HPB-releasing adducts which have been associated with the carcinogenicity of the

pyridyloxobutylation pathway of NNK [6,12]. It should be noticed that these adducts are

somewhat similar to the N7-aflatoxin B1-G and its fapy form, the later being particularly

relevant as it is both genotoxic (it blocks the polymerase) and miscoding, resulting in the

mutations observed in hepatocellular carcinoma [40]. But only mutagenesis analysis with

these adducts would determine if they could actually participate in NNK-related

carcinogenesis. However, their great instability [12,14] could make that kind of study very

difficult. The comet assay is therefore interesting to get at least some information on how

cells deal with the fapy form, as they can be followed as fpg-sensitive sites following a

NNKOAc treatment.

104

3.2.6 Acknowledgements The authors are grateful to Dr. Jean-François Cloutier for the synthesis of NNKOAc, Dr.

Serge Boiteux for kindly supplying the endonuclease III and the formamidopyrimidine

glycosylase, and Dr. R. Stephen Lloyd for the T4 endonuclease V. The authors sincerely

thank Dr. Gerald P. Holmquist for important discussion and carefully editing the

manuscript. The research carried out in the laboratory of R.D. was funded by the Institute

of Genetics of the CIHR and the Canada Research Chairs Program. R.D. holds the Canada

Research Chair in « Genetics, Mutagenesis and Cancer ».

105

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109

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110

3.2.8 Table Table 1 DNA damage generated through the methylation and the pyridyloxobutylation pathways

and their stability

Adducts position Activation pathway

Pyridyloxobutylation

GuanineN7 Yes Stable Yes HPB-releasingO 6 Yes Stable Yes StableN 2 No Yes Stable

ThymineO 4 Yes Stable NoO 2 No Yes Stable

CytosineO 2 No Yes HPB-releasing

DNA backbonePhosphate No Yes Stable

Methylation

111

3.2.9 Legends to Figures Figure 1 Activation of NNK, NDMAOAc and NNKOAc in reactive species. The

DNA damage types that are studied with the comet assay in this work are presented as well

as the way they can be detected.

Figure 2 Comparison of the comet assay at pH > 13 and pH 12.2 in U937 cells treated

with NDMAOAc (A), NNKOAc (B) or UVB followed by T4 endonuclease V enzymatic

digestion (C). Each value is the average median percent tail DNA ± S.D. of three

independent experiments. * p < 0.02

Figure 3 Comet assay at pH > 13 of U937 (A), NCI-H23 (B) and normal lymphocytes

(C) treated with increasing doses of NDMAOAc. The assay included a treatment with the

enzyme buffer, endo III or fpg. Each value is the average median percent tail DNA ± S.D.

of three independent experiments. For each type of enzymatic treatment, the calculated

slope is indicated as well as the ratio of fpg-sensitive sites vs. endo III-sensitive sites.

Figure 4 Comet assay at pH > 13 of U937 (A), NCI-H23 (B) and normal lymphocytes

(C) treated with increasing doses of NNKOAc. The assay included a treatment with the

enzyme buffer, endo III or fpg. Each value is the average median percent tail DNA ± S.D.

of three independent experiments. For each type of enzymatic treatment, the calculated

slope is indicated as well as the ratio of fpg-sensitive sites vs. direct breaks/alkali-labile

sites.

Figure 5 Influence of the lysis time on the fpg-sensitive sites detected with the comet

assay. U937 cells were treated with (A) 10 μM DMS then lysed for 0.5–24 h at pH 10

followed by fpg digestion or not or lysed at pH 7.5 followed by fpg digestion; (B) 50 μM

NNKOAc then lysed for 0.5–24 h at pH 10 followed by fpg digestion or not; (C and D)

50 μM NNKOAc then lysed for 5–60 min at pH 10 (C) or 7.5 (D) followed by a fpg

digestion or not then a new 12 h lysis at pH 10. Each value is the average median percent

tail DNA ± S.D. of two independent experiments.

112

Figure 1

113

Figure 2

114

Figure 3

115

Figure 4

116

Figure 5

Chapitre 4 Repair kinetics of specific types of nitroso-induced DNA damage using the comet assay in human

cells. (accepté pour publication par la revue « Mutation Research, Fundamental and molecular

mechanisms of mutagenesis »)

118

4.1 Résumé en français Le test des comètes est sensible et permet de détecter des fréquences de dommages à l'ADN

inférieures à 1 pour 107 bases. Nous avons montré précédemment que plusieurs types de

dommages associés à la 4-(méthylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone (NNK), un pro-

mutagène spécifique du tabac, peuvent être étudiés spécifiquement avec cette technique. On

connait peu de chose sur la réparation de ces dommages. Nous avons d'abord vérifié que le

test des comètes permettait de quantifier la réparation dans les fibroblastes de certains

dommages spécifiques tels que les 7-méthylguanines (7-mG) générés par le diméthylsulfate

ou les dimères cyclobutyliques de pyrimidines résultant d'une irradiation aux UVB. Puis

nous avons suivi l'évolution, formation et réparation, après des doses aiguës de métabolites

activés de la NNK, de la fréquence des dommages dans des cellules normales (fibroblastes

et lymphocytes) et dans des cellules capables d'activer la NNK (U937 et NCI-H23). La

NNK peut être activée dans les cellules en métabolites réactifs qui vont soit méthyler soit

pyridyloxobutyler l'ADN. La fréquence des 7-mG résultant de la méthylation évolue après

le traitement de manière suffisamment différente pour déduire que les U937 les réparent

rapidement, les lymphocytes les réparent lentement et que leur taux de réparation dans les

NCI-H23 et les U937 est intermédiaire. La pyridyloxobutylation génère des dommages

sensibles à la formamidopyrimidine (fapy) glycosylase (Fpg), que l'on pense être la forme

secondaire fapy de 7-pyridyloxobutylguanines produites dans les cellules. L'évolution post-

traitement de la fréquence de ces dommages semble dépendre encore plus clairement du

type cellulaire : les fibroblastes et les NCI-H23 présentent une augmentation initiale rapide

de la fréquence des sites sensibles à la Fpg qui n'existe pas chez les lymphocytes et les

U937. Cette augmentation semble associée avec la présence d'une protéine p53

fonctionnelle dans les fibroblastes. Ainsi, nos résultats montrent que des cinétiques de

réparation peuvent être investiguées avec le test des comètes mais que l'activation du pro-

mutagène et/ou la manière dont un adduit est formé peuvent affecter la quantification de la

réparation.

119

4.2 Article

Repair kinetics of specific types of nitroso-induced DNA

damage using the comet assay in human cells.

Sandrine Lacostea, André Castonguayb and Régen Drouina,*

a Service of Genetics, Department of Paediatrics, Faculty of Medicine and Health Sciences, University of Sherbrooke, 3001, 12th Avenue North, Sherbrooke, Que., Canada J1H 5N4

b Faculty of Pharmacy, Laval University, Quebec City, Que., Canada G1K 7P4 Key words: 4-(Methylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone (NNK);

Formamidopyrimidine adducts; p53; Comet assay; DNA repair; Chromatin. Corresponding author : * Régen Drouin

Service of Genetics Department of Pediatrics Faculty of Medicine and Health Sciences University of Sherbrooke 3001, 12th Avenue North Sherbrooke, Qc, Canada J1H 5N4 Tel: (819) 820-6827 Fax: (819) 564-5217 E-mail: [email protected]

120

4.2.1 Abstract The comet assay is sensitive and can detect DNA damage frequencies less than one in 107

bases. We have previously shown that several types of DNA damage associated with 4-

(methylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone (NNK), a tobacco-specific pro-mutagen, can

be investigated with some specificity using this technique. Little is known about their

repair. We verified the ability of the comet assay to quantify the repair kinetics of specific

types of damage in normal fibroblasts, e.g., dimethylsulfate-induced 7-methylguanines (7-

mG) and UVB-induced cyclobutane pyrimidine dimers. The time course, formation and

repair, of DNA damage after acute doses of NNK reactive metabolites, were then compared

in normal human cells (fibroblasts and lymphocytes) and in cells proficient for activating

NNK (U937 and NCI-H23). NNK can be activated in cells into reactive metabolites that

can either methylate or pyridyloxobutylate DNA. The 7-mG generated by methylation gave

post-treatment patterns that were sufficiently different between cell types to conclude that

repair of 7-mG in U937 cells was fast, repair in lymphocytes was slow, and repair in NCI-

H23 cells and fibroblasts displayed intermediate rates. Pyridyloxobutylation generated

formamidopyrimidine (fapy) glycosylase (fpg)-sensitive sites that could be the fapy form of

7-pyridyloxobutylguanines produced in cells. For this type of adducts, the post-treatment

patterns of adduct frequency as a function of time depended even more clearly on the cell

type: fibroblasts and NCI-H23 cells showed an initial rapid increase in fpg-sensitive

damage frequency that did not occur in lymphocytes and U937 cells. This increase seemed

associated with p53 proficiency in fibroblasts. Our results show that repair kinetics can be

investigated with the comet assay and that differences between cell types can be observed

with that technique. But it seems that pro-mutagen activation and/or the way a type of

adducts is formed can affect the quantification of the repair.

121

4.2.2 Introduction 4-(Methylnitrosamino)-1-(3-pyridyl)-1-butanone (NNK), is the most abundant and the most

potent carcinogen among the N-nitrosamines present in tobacco smoke [1,2]. NNK is

specific to tobacco and has been associated with recent increases in the relative incidence of

human lung adenocarcinoma versus squamous cell carcinoma in smokers [3,4].

In metabolically competent cells, especially lung, nasal mucosa and liver, NNK can be

metabolically activated into two different reactive species capable of either methylating or

pyridyloxobutylating DNA (Fig. 1). Both activation pathways can be mimicked by analogs

that generate either one of the two reactive metabolites. Such analogs were used to

determine which pathway is important to tumorigenesis in animals; the results suggest that

both are important to carcinogenesis [5-8]. The detection of NNK-associated damage

corresponding to both pathways of activation in human smokers and in human cells is

consistent with results from animal studies [9-13]. The nature of the DNA damage that is

actually responsible for NNK-associated carcinogenesis was postulated to involve O6-

alkylguanines (O6-methylguanines and O6-pyridyloxobutylguanines) [14-17] but other

types of damage could participate as well. Little is known about the repair of NNK-

associated damage except for O6-alkylguanines that are known to be repaired by direct

reversion by the alkylguanine transferase [14,15].

Like other carcinogens present in tobacco smoke, NNK is present in low quantity in the

mainstream smoke of each cigarette: 80 – 770 ng or less that 4 nmol [1,13]. Lung cells of

smokers deal with the chronic maintenance of a low frequency of alkylation damage, due to

low level of carcinogens per cigarette and their necessity for bioactivation. Still, most

tobacco mutagenicity studies investigate repair in cells that were submitted to high acute

doses of damaging agent and it is not clear whether the repair rates measured under those

conditions reflect the repair in cells having a lower frequency of DNA damage. Exploring

this issue requires the use of a technique capable of detecting very rare damage frequencies

and following the damage frequency through time. The 32P-post-labeling technique [18]

and an immunoblot assay [19] have already been used to study global repair of low

frequencies (10-50 adducts per 108 nucleotides) of damage generated by another tobacco-

122

related carcinogen: benzo[a]pyrene-diol-epoxide (BPDE). Other types of polycyclic

aromatic hydrocarbon adducts have also been studied using the 32P-post-labeling technique

[20].

The comet assay is another technique to study rare damage and we have already shown that

it can be used to detect quite specifically some of the NNK-associated damage at

frequencies as low as 60 lesions per 109 bases [21]. The 7-mG generated by the methylation

pathway of NNK activation can be investigated as formamidopyrimidine (fapy) glycosylase

(fpg)-sensitive sites (Fig. 1) by the comet assay. We have shown that the lysis step

transforms 7-mG into a fapy fpg-sensitive form and that a 12 h lysis during the comet assay

is sufficient for a complete conversion of all adducts. On the other hand, the

pyridyloxobutylation pathway of NNK generated direct breaks/alkali-labile sites (ALS) and

a roughly equal frequency of fpg-sensitive damage. The nature of the detected damage has

been discussed previously [21] and based on (1) the damage already known to be generated

by DNA pyridyloxobutylation, (2) enzyme specificity and (3) alkali-lability of the damage,

we suggested that direct-breaks/ALS were alkyl-phosphotriesters, whereas the fpg-sensitive

damage could be fapy secondary lesions deriving from 7-pyridyloxobutylguanines (7-pob)

in the cells (Fig. 1). Contrary to what was shown for 7-mG, the fpg-sensitive sites obtained

by pyridyloxobutylation corresponded to damage that are actually produced within the cells

and did not simply result from the lysis step of the comet assay [21]. If such 7-pob-fapy

adducts are actually formed, they should be significant in terms of mutagenesis as they

resemble several other adducts, such as the 7-Aflatoxin B1 fapy adduct, that is known to

participate in the mutational load associated with an exposure to Aflatoxin B1 [22].

Following the frequency of each type of damage with time in cells that were treated with

NNK analogs that generate one active metabolite or the other should provide insights on

how the damage is repaired in cells, and more particularly on whether they persist longer in

some cell types than others.

The types of DNA damage most frequently studied with the comet assay are of oxidative

origin and UV damage because of the availability of specific glycosylases that cleave the

DNA at adducted bases [23-30]. Alkylation damage has also been investigated using

several approaches: (1) as abasic (AP) sites secondary to DNA alkylation [31]; (2) as 3-

123

methyladenine glycosylase (AlkA)-sensitive damage, which can correspond to several sorts

of alkylation damage [27-29,32]; (3) through the ability of the fpg glycosylase to detect 7-

mG after a ring-opening [33]. Some of these studies questioned the repair capacities of the

cells [28,29,31,34] but did not truly show repair kinetics.

In this work, we use the comet assay as a technique to study repair kinetics of specific types

of low frequency DNA damage. It was first verified that the repair kinetics of

dimethylsulfate-induced 7-mG and UVB-induced cyclobutane pyrimidine dimers (CPD)

could be determined in normal human fibroblasts. Then, the post-treatment time courses of

damage frequencies were obtained for all NNK-associated types of damage that can be

investigated with some specificity using the comet assay, in normal human cells

(fibroblasts and lymphocytes) and in human cell types proficient for activating NNK (U937

and NCI-H23).

124

4.2.3 Materials and Methods

4.2.3.1 Cell Culture U937 (human histiocytic lymphoma CRL-1593.2) and NCI-H23 (human lung

adenocarcinoma CRL-5800) cell lines were obtained from the ATCC. U937 cells are p53-

deficient because of a point mutation affecting a splice donor site [35] and NCI-H23 cells

express a full length mutant p53 protein (M246I) [36]. Both cell types were grown in RPMI

1640 with 2 mM L-glutamine modified to contain 10 mM HEPES, 1 mM sodium pyruvate,

4.5 g/L glucose, 1.5 g/L bicarbonate and supplemented with 10% fetal bovine serum (FBS)

(v/v). U937 cells were maintained at low density (below 4 × 105 cells/mL). Lymphocytes

were isolated from the blood of a healthy young non-smoker with Histopaque-1077

(Sigma-Aldrich Canada, Oakville, ON) as described by the manufacturer. They were kept

overnight or for a maximum of 48 h (until the comet assay) in RPMI 1640 with 2 mM L-

glutamine modified to contain 10 mM HEPES, 1 mM sodium pyruvate, 4.5 g/L glucose,

1.5 g/L bicarbonate and supplemented with 10% FBS (v/v). Normal skin fibroblasts were

grown in DMEM with 2 mM L-glutamine and supplemented with 10% FBS (v/v). Li-

Fraumeni p53-deficient skin fibroblasts (LF041) as well as LXSN or E6-expressing lung

fibroblasts were obtained and cultured as described previously [37]. Briefly, LF041 are a

spontaneously immortalized (i.e., post-crisis; approximately 200 population doublings) skin

fibroblast strain (a gift of M. Tainsky, University of Texas M. D. Anderson Cancer Center,

Houston, TX) that have lost one p53 allele and carry a frameshift mutation at codon 184 in

the remaining copy. They were grown in DMEM with 2 mM L-glutamine and

supplemented with 10% FBS (v/v). LXSN and E6-expressing fibroblasts correspond to

low-passage lung fibroblasts infected with a replication-defective retrovirus (LXSN)

expressing G418 resistance, and the HPV E6 oncoprotein derived from the high-risk HPV

type 16. They were grown in Ham's F-10 medium containing 15% FBS (v/v). All cells were

kept at 37°C in humidified atmosphere of 5% CO2.

4.2.3.2 Chemicals N-Nitroso(acetoxymethyl)methylamine (NDMAOAc) (CAS # 56856-83-8) (purity 99.8%)

was purchased from LKT laboratory (St. Paul, MN) and 4-(acetoxymethylnitrosamino)-1-

125

(3-pyridyl)-1-butanone (NNKOAc) (purity >94%) synthesised as described previously [38].

They were both dissolved in DMSO as a stock solution of 0.1 M (kept at –80°C).

Treatments were made with ready-to-use aliquots of 10 μM (NDMAOAc) or 1 mM

(NNKOAc) dilutions in DMSO kept at -80°C until the last minute. Any solution or material

that has been in contact with either NDMAOAc or NNKOAc was treated with 5 M NaOH

to allow complete inactivation prior to disposal. Dimethylsulfate (DMS) (CAS # 77-78-1)

(purity ≥99.0%) was purchased as a 10.5 M solution from Fluka (Neu Ulm, Switzerland). It

was diluted 1/10,000 in PBS prior to use. Trichostatin A (TSA) (CAS # 58880-19-6)

(purity ≥98%) was obtained from Sigma-Aldrich (St. Louis, MO) and dissolved in DMSO

as a stock solution of 0.5 mg/mL. Aliquots of a 10 μg/mL dilution in DMSO of TSA were

prepared and kept at -20ºC until use.

4.2.3.3 Treatment of cells

Cells were trypsinized for 5 min at 37°C (NCI-H23 or fibroblasts) or directly taken from

the culture medium (U937 and lymphocytes). Approximately 6.25 × 104 cells for each

treatment condition were centrifuged 4 min at 3000 × g then suspended in 125 μL of

complete culture medium (0.5 × 106 cells/mL). The treatment doses were chosen based on

results published previously showing doses dependent increases of the percent tail DNA for

the same DNA damaging agents [21]. The DNA damage frequency had to be high enough

to allow a repair study, but in the range where the percent tail DNA measured is

proportional to the dose applied. It corresponded to (1) either 0.25 μM NDMAOAc (U937),

0.1 μM NDMAOAc (NCI-H23, lymphocytes and fibroblasts), 50 μM NNKOAc (all cell

types) for 2 h at 37°C in a cell incubator or (2) 6 min with 10 μM DMS (fibroblasts) at

room temperature or (3) 4 J/m2 UVB (fibroblasts) with a UV tube (FS20T12/UVB/BP,

Philips) filtered with a screen of cellulose acetate (Kodacel TA-407, clear 0.015-inch,

Eastman Kodak). After the treatment, cells were centrifuged at 3000 × g for 4 min, rinsed

with warm PBS then suspended in complete culture medium for 0, 0.5, 1, 2, 3, 6, 12 or

24 h. For each experiment, cells that were not treated but kept for 0 or 24 h in culture

medium were used as control in order to determine the level of background percent tail

DNA that was not related to the DNA damaging agent. When indicated, 10 ng/mL TSA

126

was added to the repair culture medium for 0–6 h. At each time post-treatment, 800 μL cold

PBS was added to the cells in culture medium. Cells were then centrifuged at 3000 × g for

4 min and suspended in Low Melting Point (LMP) agarose (Bio-Rad Laboratories,

Hercules, CA) then put on a slide for the comet assay.

4.2.3.4 Comet assay The procedure was performed as previously described [21]. Briefly, the cell pellet was

suspended in LMP agarose (1% in PBS kept at 37°C) and the agarose/cells mix

(50 μL / slide) was spread on slides with a 22 mm × 22 mm coverslip above it. After 5 min

at 4°C for solidification of the agarose, the coverslip was removed and the slides were

placed in a lysis solution (2.5 mM NaCl; 0.1 mM EDTA; 10 mM Tris-HCl pH 10, Triton

X-100 1%) at 4°C. The following steps were performed when all the slides corresponding

to all post-treatment times were collected in the lysis buffer. Lysis time was therefore >13 h

for all slides except for the 24 h post-treatment slides where it was only >1 h. After lysis,

slides were quickly rinsed with cold PBS and equilibrated with 3 × 5 min washes of

enzyme buffer (0.1 M KCl; 0.5 mM EDTA; 0.2 mg/mL bovine serum albumin (BSA);

40 mM HEPES-KOH pH 8). Each slide was then treated with 50 μL of enzyme buffer

alone or buffer containing endonuclease III (endo III) or formamidopyrimidine glycosylase

(fpg) under a coverslip in a humidified box at 37°C for 45 min. The same procedure was

used for the T4 endonuclease V (T4 endo V) digestion except that the enzyme buffer was

50 mM NaCl; 1 mM EDTA; 100 μg/mL BSA; Tris-HCl 10 mM pH 7.6 and the digestion

lasted 1 h. Following digestion, the slides were quickly rinsed with cold PBS and then

transferred for 40 min to an electrophoresis tank in a cold chamber containing the

electrophoresis solution (300 mM NaOH; 1 mM EDTA, pH >13) to allow DNA unwinding

and alkali-labile conversion of some lesions. Then a current of 0.3 V/cm was applied for

15 min. The slides were then neutralized with 3 × 5 min washing steps with Tris-HCl

pH 7.5, and stained with 50 μL SYBR Gold (Molecular Probes, Eugene, OR). Twenty-five

consecutive nucleoids in the centre of each slide were photographed using an Olympus

BX 61 microscope.

127

Endo III and fpg were kindly provided by Dr. Serge Boiteux and the T4 endo V by Dr. R.

Stephen Lloyd. They were all used at the same concentrations as previously reported [21].

4.2.3.5 Comets and statistical analyses TIFF format images were exported to be analyzed with the CASP software [39] to

determine the percent tail DNA of each nucleoid. For each slide, the median percent tail

DNA of 25 nucleoids was determined and the average and standard deviation of three

independent experiments (three slides) calculated. Two independent experiments were

performed for fibroblasts treated with DMS and lymphocytes treated with NNKOAc. When

indicated, a Student t-test was performed to determine the probability (p) of the null

hypothesis.

For each type of damage, the initial damage frequency (after the acute pro-mutagen dose) is

measured by the proportion of DNA in the tail. It corresponded to the average median

percent tail DNA measured for treated cells at 0 h minus the average median percent tail

DNA measured for non treated cells at 0 h (background); all other parameters, including

enzymatic digestion during the comet assay, being equal. The time to 50% repair for of

each type of damage corresponds to the time post-treatment when the percent tail DNA

associated with this type of damage has decreased of half of its initial value. In the case of

the fpg-sensitive damage associated with NNKOAc, the damage frequency at each time

post-treatment corresponded to the value of the percent tail DNA for fpg-digested slides

minus percent tail DNA for non digested slides (buffer). To follow more easily their repair,

the fpg-sensitive damage frequency was represented specifically on another graphic and the

initial damage frequency was brought to 100%.

4.2.4 Results

4.2.4.1 Repair kinetics of glycosylase-specific adducts in normal fibroblasts

Normal human skin fibroblasts were treated with 10 μM of DMS for 6 min at room

temperature (Fig. 2A) or irradiated with 4 J/m2 UVB (Fig. 2B), then allowed to repair in

complete culture medium for 0–24 h. At each time post-treatment, cells were harvested and

128

analyzed with a comet assay that included or not a digestion step with a specific

glycosylase.

Fig. 2A shows that the percent tail DNA in fpg-digested slides decreased regularly with

time after fibroblasts were treated with DMS. Neither breaks nor ALS or endo III-sensitive

sites could be detected from the background during the time course post-treatment (slides

treated with endo III in Fig. 2A), indicating that all the percent tail DNA obtained above the

background in the fpg-digested slides corresponded specifically to fpg-sensitive damage

that is not AP sites. Time to 50% repair was 12.5 h and all damage had disappeared after 24

h. Similarly, Fig. 2B shows the regular decrease of the percent tail DNA in UVB-irradiated

fibroblasts when slides were digested with T4 endo V. Time to 50% repair was 20 h and

≈30% of the damage remained after 24 h.

4.2.4.2 Post-treatment time courses of the DNA damage generated by NDMAOAc U937 and NCI-H23 correspond to cell types that proficiently activate NNK. U937 cells

were treated with 0.25 μM NDMAOAc, an NNK analog that generates specifically the

methylating reactive metabolite (Fig. 1), for 2 h then allowed to repair for 0–24 h in

complete culture medium before a comet assay including an endo III or an fpg digestion

was performed. As seen previously for DMS damage (Fig 2A), the absence of breaks or

ALS or endo III-sensitive sites (endo III-digested slides in Fig. 3A) indicates that the

percent tail DNA observed in fpg-digested slides corresponds specifically to fpg-sensitive

damage that is not AP sites. In U937 cells, the fpg-digested damage was half of its initial

frequency after 5.2 h and was at the background level after 24 h (Fig. 3A). NCI-H23 cells

had to be treated with a lower dose of NDMAOAc (0.1 μM) for the percent tail DNA to be

in a range analysable with the comet assay. At 6 h post-treatment and later, the fpg-

sensitive damage frequency in NCI-H23 cells (Fig. 3B) decreased as it did in U937 cells

(Fig. 3A), but the time course was rather complex within the first 5 h post-treatment in

NCI-H23 cells (Fig. 3B). The time to 50% repair was therefore difficult to determine

precisely in NCI-H23 cells but the fpg-sensitive damage frequency diminished clearly more

slowly than in U937 cells, as it was half of its initial value only after 9.8 h.

129

The post-treatment time courses of NDMAOAc-associated fpg-sensitive damage were also

realized for normal human skin fibroblasts and lymphocytes. Cells were treated for 2 h with

0.1 μM NDMAOAc and allowed to repair for 0–24 h. The fpg-sensitive damage frequency

in fibroblasts (Fig. 3C) and in lymphocytes (Fig. 3D) decreased with time similarly to what

was observed for NCI-H23 cells (Fig. 3B). The fpg-sensitive damage frequency was half of

its initial value at 10.2 h and 14.6 h post-treatment for fibroblasts and lymphocytes,

respectively.

4.2.4.3 Post-treatment time courses of the DNA damage generated by NNKOAc U937 cells, NCI-H23 cells, normal human fibroblasts and lymphocytes were treated for 2 h

with 50 μM NNKOAc, an NNK analog that generates specifically the pyridyloxobutylating

reactive metabolite (Fig. 1), and then allowed to repair for 0–24 h in complete culture

medium before a comet assay was performed; the assay included or not an fpg digestion.

NNKOAc generates direct breaks/ALS and fpg-sensitive damage (Fig. 1). A parallel

digestion with endo III was also tried for the assays in fibroblasts (data not shown). This

endo III digestion did not significantly increase the percent tail DNA at any time post-

treatment, indicating that AP sites did not contribute to the fpg-sensitive damage frequency.

Fig. 4 shows the evolution with time of the percent tail DNA in non-digested slides (buffer)

and in fpg-digested slides for each cell type tested. The direct breaks/ALS frequencies can

be followed directly in non-digested slides (buffer). They decreased quickly in U937 cells

(Fig. 4A) and in NCI-H23 cells (Fig. 4B) but not as much in fibroblasts (Fig. 4C). Their

time to 50% repair in these cells was 0.8 h, 0.9 h and 8.7 h, respectively.

The fpg-sensitive damage corresponded to the percent tail DNA that was added by the fpg

digestion and their repair is presented more specifically in Fig. 4. The fpg-sensitive damage

frequency induced by NNKOAc decreased continuously with time in U937 cells (Fig. 4A)

with a pattern that is very similar to that observed for the fpg-sensitive damage induced by

NDMAOAc in the same cell type (Fig. 3A). Their time to 50% repair was 8.5 h and the

percent tail DNA was at the background level after 24 h. Surprisingly, the fpg-sensitive

damage frequencies seemed to evolve differently in NCI-H23 (Fig. 4B) and in fibroblasts

(Fig. 4C) during the first 6 h post-treatment, making it difficult to quantify the repair in

130

these cells. In NCI-H23 and fibroblasts, the damage frequencies seemed to increase to

150% and 161% of their initial value at 2 h or 1 h post-treatment, respectively. Although

these increases were not statistically significant, they were totally reproducible, as they

could be observed for both cell types for each independent experiment at a similar intensity

and at the same time post-treatment. After this peak, the fpg-sensitive damage frequencies

decreased rapidly and became very similar to what could be observed for U937 cells at 6 h

post-treatment and later. In lymphocytes (Fig. 4D), the time course of the fpg-sensitive

damage frequency resembled more the one observed for U937, as it never increased above

the initial frequency. Still, the fpg-sensitive damage stopped decreasing after 6 h post-

treatment and were still at this level (≈6% tail DNA above the background) after 24 h.

4.2.4.4 Influence of the p53 status on the post-treatment time course of NNKOAc-associated fpg-sensitive damage in fibroblasts

The complex time courses observed for the fpg-sensitive damage frequencies during the

first 6 h post-treatment in NCI-H23 cells and fibroblasts (Fig. 4B and C) makes it unclear

what happens during the repair in these cells. Considering the implication of p53 in

numerous mechanisms associated with the cell response to genotoxic stress, we

investigated a possible influence of the p53 status on the post-treatment evolution of the

fpg-sensitive damage frequency. Lung fibroblasts transfected with an empty LXSN vector

or expressing the human papillomavirus (HPV) E6 oncoprotein (that functionally

inactivates p53) were used, as well as Li-Fraumeni p53 deficient skin fibroblasts (LF041

cells). All these cells have already been used to investigate the implication of p53 on DNA

repair [37].

Fig. 5 shows the post-treatment time courses of NNKOAc-related damage in LXSN-

transfected fibroblasts (Fig. 5A), E6-transfected fibroblasts (Fig. 5B) and LF041 fibroblasts

(Fig. 5C). Fibroblasts proficient for p53 (Fig. 5A) showed an initial increase in fpg-

sensitive damage frequency similar to what was observed previously for NCI-H23 and

normal fibroblasts (Fig. 4B and C), whereas fibroblasts deficient for p53 (Fig. 5B and C)

showed no such initial increase. Once again, the increase in fpg-sensitive damage frequency

observed in LXSN-transfected fibroblasts was not statistically significant but was totally

reproducible.

131

4.2.4.5 Influence of chromatin relaxation on the post-treatment time course of NNKOAc-associated fpg-sensitive damage in fibroblasts

Trichostatin A (TSA), an histone deacetylase inhibitor, can mimic the type of global

chromatin relaxation that happens following a genotoxic stress [40]. To investigate whether

chromatin relaxation is an event that can influence the post-treatment time course of

NNKOAc-associated fpg-sensitive damage, both normal and LF041 fibroblasts were

treated for 2 h with 50 μM NNKOAc, then allowed to repair for 0–6 h in complete culture

medium containing 10 ng/mL TSA (Fig. 6A and B). Fig. 6C and D shows the time course

of the calculated fpg-sensitive damage frequencies for these experiments plus those

previously obtained (already shown in Figs. 4C and 5C) for the same cell types without

TSA. In normal fibroblasts (Fig. 6C), the increase in fpg-sensitive damage frequency post-

treatment seemed at first attenuated by the presence of TSA, as the peak in damage

frequency still existed at 1 h post-treatment but reached only 118% of the initial value

versus 160% in non-treated cells. At 2 h post-treatment, the fpg-sensitive damage

frequency started to increase regularly, so that at 6 h post-treatment, it was higher in TSA

treated cells (180% of the original damage frequency) than in non-treated cells (95%). The

effect was similar in LF041 cells (Fig. 6D) as TSA made, at first, the fpg-sensitive damage

frequency decreased faster (until 1 h post-treatment) but increased later with a peak at 3 h

post-treatment, when it was 150% of the original damage frequency versus 74% for non-

treated cells. Overall, the presence of TSA during the repair seemed to diminish at first the

fpg-sensitive damage frequency while it had a rather opposite effect later during the time

course, when the damage frequency is increased in TSA treated cells versus non-treated

cells. Interestingly, this effect was specific to the fpg-sensitive damage as in the same cells,

the time courses of the direct breaks/ALS frequencies were not affected by either the p53

status or the presence of TSA (Figs. 4C, 5C, 6A and B).

132

4.2.5 Discussion We demonstrate in this report that the comet assay can be used to quantify the repair

kinetics of very low damage frequencies of specific types of DNA damage such as 7-mG or

CPD. When this technique was applied to investigate the repair kinetics of specific types of

NNK-associated damage, differences in repair between cell types could be observed for

each type of adducts investigated individually and for several of them, the post-treatment

time course of damage frequency seemed to be affected by formation of new lesions and

therefore did not represent simply repair kinetics.

The repair in normal fibroblasts of DNA damage commonly studied (generated by DMS

and UVB) was first investigated. DMS quickly produces a high frequency of 7-mG adducts

that are converted by the lysis step into fpg-sensitive sites [21,33], whereas UVB generates

CPD that can be detected as T4 endo V-sensitive sites using the comet assay. The time

courses obtained for these glysosylase-sensitive sites corresponded therefore to repair

kinetics for 7-mG and CPD in fibroblasts (Fig. 2A and B). The repair of the damage

generated by ≈250 times the dose of DMS we used in the present experiment has already

been studied [41] as well as the repair of higher frequencies of CPD. The later have been

shown to be repaired more quickly when the adduct frequency is lower because of the

possibility to saturate the repair capacity of the cells [42]. In the present experiments, we

show repair kinetics for adduct frequencies that are far below the saturation of the repair

capacities of the cells. These kinetics should therefore represent what happens in cells

exposed to low doses of DNA damaging agent. Moreover, the repair kinetics were clearly

different for 7-mG and CPD, and could be used as references for archetypical DNA repair

by base excision repair (7-mG) or nucleotide excision repair (CPD) at very low damage

frequency in fibroblasts.

We applied the comet assay to study repair kinetics of NNK-associated damage in different

cell types, including in cells that activate NNK (U937 and NCI-H23 cells) and in normal

cells frequently used to study DNA repair (fibroblasts and lymphocytes). The most

common adduct generated by methylation in cells that bioactivate NNK is 7-mG.

NDMAOAc, an NNK analog that generates selectively the reactive methylating metabolite

133

(Fig. 1), was used to treat all cell types and the frequency of 7-mG (as fpg-sensitive sites)

was then followed for 24 h. Surprisingly, the time courses observed for these NDMAOAc-

produced 7-mG adducts did not correspond to simple repair kinetics for most cell types

investigated (Fig. 3). It is especially intriguing for fibroblasts as the post-treatment time

course of these NDMAOAc-induced 7-mG adducts would be expected to be exactly the

same as for the DMS-produced 7-mG (Fig. 2A). These results are consistent with the fact

that NDMAOAc is a pro-mutagen that requires hydrolysis in cells to generate reactive

alkylating SN1 metabolites (Fig. 1), whereas alkylating SN2 DMS reacts directly with

DNA. So what was seen within the first hours post-treatment in NDMAOAc-treated cells

likely results of a balance between repair and formation of new 7-mG because of an

intracellular pro-mutagen pool continuously being converted to reactive metabolites. This

complicates comparison of repair kinetics between cell types, but considering the initial

adduct frequency in each cell type as well as the time necessary for the damage frequency

to decrease by 50 %, it is still possible to conclude that differences exist in the repair

capacities of these cells. U937 cells seemed to repair 7-mG quite fast. On the other hand,

lymphocytes repaired 7-mG quite slowly and the damage frequency kept increasing post-

treatment: it was significantly higher (p <0.02) at 3 h post-treatment than at 0 h (Fig. 3D),

which indicates that the formation of new damage was faster than the repair in

lymphocytes, even after the damaging agent was removed from the culture medium. This is

consistent with our previous results indicating that lymphocytes accumulate more

NDMAOAc-produced 7-mG than the other cell types [21]. Finally, NCI-H23 cells and

normal fibroblasts seemed to have an intermediate repair capacity for 7-mG, that is to say

they repaired faster than lymphocytes but more slowly than U937 cells. Overall, these

differences observed between cell types indicate that the rate at which the damage is

formed can influence the time course of the damage post-treatment, even after an acute

dose.

NNKOAc, a NNK analog that generates a reactive pyridyloxobutylating metabolite, was

also used to generate damage in the same cell types. The types of damage that can be

investigated using the comet assay are direct breaks/ALS and fpg-sensitive damage. [21].

As seen previously for 7-mG, the cell types had an influence on the repair that could be

observed. In lymphocytes, breaks accumulated post-treatment (Fig. 4D) in a way that

134

resembles what happens during the repair of UV irradiated lymphocytes [43]. This has been

associated with a shortage of deoxynucleotides available in these non-dividing cells, that

results in a deficiency in DNA repair synthesis that make excision breaks persist longer.

This accumulation of breaks should therefore reflects events in relation with repair more

than the formation of new damage post-treatment. In the other cell types, the time courses

post-treatment for direct breaks/ALS (Fig. 4) corresponded to classical repair kinetics,

although the repair seemed clearly faster in U937 and NCI-H23 cells (half-life <1 h) than in

fibroblasts (half-life ≈9 h). Simple repair kinetics are consistent with our hypothesis that

direct breaks/ALS could correspond to one single type of damage and also suggest that,

even if NNKOAc requires hydrolysis in the cells in order to generate DNA damage (Fig.

1), pro-mutagen activation did not participate in what was observed after termination of the

NNKOAc treatments. A rapid repair of direct breaks/ALS is not necessarily consistent with

data in the literature concerning repair of NNK-associated breaks. Notably, breaks in the

liver DNA of rodents treated with NNK were shown to persist up to 2-3 weeks [44].

Moreover, DNA treated in vitro with NNKOAc showed breaks presenting a blocking group

in 3' that could prevent repair [38]. Still, the differences in NNK-associated damage

formation and repair that have been shown between species (mice versus rat versus

humans) [13] and between cell types within the same species, as we showed here, indicate

that it is difficult to imply conclusions from results obtained with a different animal model.

The time course post-treatment of the fpg-sensitive damage generated by NNKOAc was

clearly more complex than what was observed for the direct-breaks/ALS followed

simultaneously in the same cells. For U937 and lymphocytes, the fpg-sensitive damage

frequency decreased more or less regularly after the end of the treatment, whereas NCI-H23

and fibroblasts seemed to show first a rapid increase in the fpg-sensitive damage frequency

before the decrease. The initial increase in fpg-sensitive damage frequency post-treatment

can be associated with p53 proficiency in fibroblasts, whether they originate from skin

(normal or LF041 fibroblasts) or lung (LXSN and E6-transfected fibroblasts). But this

association cannot be easily generalized to other cell types tested, as normal lymphocytes

(p53 proficient) did not show it, whereas NCI-H23 cells (p53 deficient because of a

missense mutation in codon 246 [36]) did present the increase in fpg-sensitive site

frequency. Regardless of its cause, a complex evolution of the fpg-sensitive damage

135

frequency during the 6 h post-treatment reminds of what was observed for the time course

of the 7-mG generated with NDMAOAc in the same cells. But in that case, another type of

damage followed simultaneously (namely direct breaks/alkali-labile sites) had rather simple

repair kinetics, making it unlikely that formation of new damage, due to activation of new

NNKOAc pro-mutagen after the end of the treatment, is responsible for the observed

phenomenon. An alternative explanation could be that the fpg-sensitive damage that is

detected correspond to a secondary lesions. Therefore, the time course post-treatment that is

observed could measure several events happening simultaneously such as the conversion of

primary lesions (not recognized by the fpg enzyme) into secondary lesions (fpg-sensitive)

and the repair of both primary and secondary lesions. The hypothesis of the fpg-sensitive

damage being secondary damage is consistent with our previous suggestion that they

correspond to the secondary formamidopyrimidine form of 7-pobG generated in cells (Fig.

1). But this needs to be confirmed through the use of alternative methods, such as liquid

chromatography with tandem mass spectrometry, that will identify unambiguously the

nature of the damage that is observed.

Our results also suggest that in fibroblasts, p53 proficiency or chromatin relaxation

(provoked by an histone deacetylase inhibitor during the repair) could influence the time

course post-treatment of the fpg-sensitive damage associated with pyridyloxobutylation.

Although the mechanism is not clear on how this could influence what was measured in

cells, they could both be connected to an influence on the repair rate of some of the

damage. If the fpg-sensitive damage is actually secondary lesions, the influence on repair

could happen on the primary adduct or the secondary or both. The use of analytic methods

that clearly identify the nature of the damage should allow a better identification and a

better understanding of the observed phenotype. But it is conceivable that the influence of

p53 and chromatin relaxation could be connected to the same mechanism. In fact, global

chromatin relaxation following a genotoxic stress (such as a UV irradiation) happens in

order to favor the access of the repair machinery to the damaged DNA present in condensed

chromatin [45]. This mechanism was shown to be p53-dependent and to occur at UV doses

that are insufficient to activate p53 as a transcription factor [45], indicating that the

mechanism is transcription independent and that it can be triggered by very low damage

frequencies.

136

In summary, we have shown in this work that the comet assay can be used to specifically

assess the repair kinetics of some rare damage. The repair kinetics of DMS-induced 7-mG

and UV-induced CPD can be easily obtained and could be used as archetypical repair in

fibroblasts by base excision repair or nucleotide excision repair, respectively. The

investigation of the repair of NNK-associated DNA damage also showed that differences

between cell types for the repair of the same type of DNA damage can be shown with this

technique. But it seems that for some types of damage, the quantification of the repair can

be made difficult due to the formation of new lesions after the end of the treatment, and

therefore that what is measured do not simply represent repair kinetics.

137

4.2.6 Acknowledgements The authors are grateful to Dr. Jean-François Cloutier for the synthesis of NNKOAc, Dr.

Serge Boiteux for kindly supplying the endonuclease III and the formamidopyrimidine

glycosylase, and Dr. R. Stephen Lloyd for the T4 endonuclease V. The authors sincerely

thank Drs. Gerald P. Holmquist, Marc-Edouard Mirault and Timothy R. O’Connor for

important discussion and carefully editing the manuscript. The research project was funded

by the Institute of Genetics of the CIHR and the Canada Research Chairs Program. R.D.

holds the Canada Research Chair in « Genetics, Mutagenesis and Cancer ».

138

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144

4.2.8 Legends to figures Figure 1 Bioactivation of NNK and NNK analogs in cells. NDMAOAc leads to the

formation of 7-mG that are detected with the comet assay as fpg-sensitive sites after the

lysis step at pH 10. NNKOAc leads to the formation of alkylphophotriesters and fpg-

sensitive damage. The latter could be 7-pob-fapy adducts but their formation is hypothetical

and remains to be proven.

Figure 2 Time course of the percent tail DNA measured using the comet assay in

normal fibroblasts treated with (A) 10 μM DMS for 6 min at room temperature or (B)

4 J/m2 UVB, then allowed to repair for 0–24 h in complete culture medium. To generate

breaks at specific adducts, the slides were treated with (A) endo III or fpg or (B) T4 endo V

enzyme. Data represent the averages (± S.D.) for (A) two or (B) three independent

experiments.

Figure 3 Time course of the percent tail DNA measured using the comet assay in cells

treated with NDMAOAc. (A) U937 cells were treated with 0.25 μM NDMAOAc for 2 h.

(B) NCI-H23 cells, (C) fibroblasts and (D) lymphocytes were treated with 0.1 μM

NDMAOAc for 2 h. All cells were allowed to repair for 0–24 h after the treatment in

complete culture medium. During the comet assay, slides were either digested with endo III

or fpg. Data represent the averages (± S.D.) for three independent experiments.

Figure 4 Time course of the percent tail DNA measured using the comet assay in cells

treated with 50 μM NNKOAc for 2 h then allowed to repair for 0–24 h in complete culture

medium. (A) U937 cells, (B) NCI-H23 cells, (C) fibroblasts and (D) lymphocytes. During

the comet assay, slides were either non-digested (buffer) or digested with fpg. Data

represent the averages (± S.D.) for three independent experiments. The fpg-sensitive

damage corresponds specifically at each time post-treatment to the percent tail DNA for

fpg-digested slides minus the percent tail DNA for buffer-treated slides.

Figure 5 Time course of the percent tail DNA measured using the comet assay in

fibroblasts of known p53 status. Normal lung fibroblasts transfected with (A) LXSN alone

145

or (B) LXSN expressing E6 are therefore p53 proficient and p53 deficient, respectively. (C)

LF041 fibroblasts are p53 deficient cells. All cells were treated with 50 μM NNKOAc for

2 h then allowed to repair for 0–24 h in complete culture medium. During the comet assay,

slides were either non-digested (buffer) or digested with fpg. Data represent the averages

(± S.D.) for three independent experiments.

Figure 6 Time course of the percent tail DNA measured using the comet assay in (A)

normal or (B) LF041 fibroblasts that were treated with 50 μM NNKOAc for 2 h then

allowed to repair for 0–6 h in complete culture medium containing 10 ng/mL of TSA.

During the comet assay, slides were either non-digested (buffer) or digested with fpg. Data

represent the averages (± S.D.) for three independent experiments. The time course for fpg-

sensitive damage specifically, in presence of TSA or not, is presented for (C) normal and

(D) LF041 fibroblasts with the percent tail DNA normalized to be 100% at 0 h post-

treatment.

146

Figure 1

NNK

α-methyl hydroxylation

α-methylene hydroxylation

NNKOAc NDMAOAc

pyridyloxobutyldiazohydroxide methyldiazohydroxide REACTIVE METABOLITES

esterase esterase

CYP450

7-pobG

alkylphosphotriesters other types of

pyridyloxobutylation damage

secondary transformation ?

fpg-sensitive

7-pobfapy

7-mG

O6-mG O4-mT

comet assay lysis step pH 10

7-mfapy

?

147

Figure 2

148

Figure 3

149

Figure 4

150

Figure 5

151

Figure 6

152

Chapitre 5 Discussion

La NNK participe au développement des cancers pulmonaires associés à la consommation

de tabac et en particulier des adénocarcinomes (Hecht, 1998 ; Hecht, 1999b). Cependant,

comme la fumée de cigarettes contient de nombreuses substances génotoxiques, il est très

complexe de distinguer les effets carcinogènes de la NNK de ceux de ses autres

composantes. Pour déterminer en quoi cette substance particulière participe à la

transformation maligne chez l'homme, il faut connaître le type et la fréquence des

dommages associés à la NNK générés dans les cellules humaines.

On peut estimer la probabilité pour un type de dommages donné de participer à générer les

mutations présentes dans les tumeurs si l'on connait : (1) la fréquence et le lieu de

formation de ces dommages, (2) leur vitesse de réparation, (3) le potentiel pour les

polymérases de placer la mauvaise base lors de la réplication d'un brin d'ADN présentant ce

type de dommages et enfin (4) les altérations génétiques retrouvées dans les tumeurs pour

déterminer si elles peuvent être générées par le type de dommages en question. Ces

investigations ont été réalisées pour les O6-akylguanines (Rodenhuis et Slebos, 1992 ;

Cooper et al., 1997) mais restent à faire pour la plupart des autres adduits associés à la

NNK, en particulier ceux liés à la pyridyloxobutylation les plus récemment identifiés.

Avec le travail présenté dans cette thèse, plusieurs types de dommages associés à la NNK

ont été investigués à faible fréquence et de manière spécifique à l'aide du test des comètes :

(1) les 7-mG résultant de la méthylation de l'ADN, ainsi que (2) les cassures directes / sites

alcali labiles et (3) les 7-pob-fapy dérivant de la pyridyloxobutylation de l'ADN. Des

résultats concernant la fréquence de formation de ces dommages et leur vitesse de

réparation ont été obtenus qui peuvent servir de base pour discuter de leur éventuelle

participation dans la mutagenèse associée à la NNK.

Les 7-mG sont des dommages d'alkylation souvent étudiés, mais qui ne sont pas

nécessairement pertinents en terme de mutagenèse étant donné qu'ils ne sont ni

cytotoxiques, ni mutagènes. Cependant, ils peuvent subir une dépurination spontanée, et

mener ainsi à la formation de sites AP qui sont eux, cytotoxiques et mutagènes. Nous avons

153

montré qu'à des fréquences de dommages faibles, il n'y a pas accumulation de sites AP

après un traitement méthylant, mais plutôt une disparition progressive des 7-mG due à leur

réparation. La présence de ce type d'adduits a été montrée dans les poumons de fumeurs

(Hecht, 1998). Cependant, comme ils ne sont pas mutagènes en tant que tels et que les

cellules semblent capables de les réparer sans qu'il y ait accumulation de sites AP, il est peu

probable que les 7-mG participent significativement à la mutagenèse associée à la NNK.

Les cassures directes / sites alcali labiles détectés par le test des comètes sont fréquents

dans les cellules traitées avec un analogue pyridyloxobutylant de la NNK. La réparation de

ces dommages s'est avérée très rapide (demi-vie < 1 h) dans les cellules d'une lignée

histiocytique (U937) et dans les cellules d'une lignée dérivée d'un adénocarcinome

pulmonaire (NCI-H23) alors qu'elle est plus lente dans des fibroblastes de peau normaux

(demi-vie ≈ 9 h). Ces dommages dérivent très vraisemblablement de la formation de

pyridyloxobutylphosphotriesters, c'est-à-dire de l'alkylation des phosphates du squelette

sucre / phosphate de l'ADN. La proportion de ces dommages détectés par le test des

comètes correspondant à des CMC versus de simples adduits aux phosphates n'est pas

clairement établie, vu que ce test n'est pas capable de les distinguer. Mais les deux sont

susceptibles d'avoir des conséquences dans les cellules. Les CMC sont habituellement

réparées très rapidement à cause des risques de perte de matériel génétique associés avec la

réplication d'un ADN cassé (Caldecott, 2001 ; Khanna et Jackson, 2001). La formation de

ces cassures pourrait impliquer la NNK dans les pertes d'hétérozygoties associées avec le

développement du cancer du poumon (cf. section 1.5). En accord avec cette hypothèse, une

étude récente a montré une quantité plus importante d'aberrations chromosomiques dans les

adénocarcinomes de souris induits par la NNK par rapport aux tumeurs spontanées (Herzog

et al., 2006). Il a également été montré qu'un analogue pyridyloxobutylant de la NNK,

utilisé à des doses très faibles, mène à une quantité importante de changements dans le

caryotype de cellules pulmonaires humaines en culture (Herzog et al., 2006). En ce qui

concerne les pyridyloxobutylphosphotriesters qui ne mèneraient pas à des CMC, la manière

dont ils sont réparés dans les cellules n'est pas encore clairement connue. Contrairement à

ce qui se passe chez les bactéries, il n'existe pas dans les cellules de mammifères une

protéine alkylguanine transférase capable de réaliser la réversion des méthylations aux

phosphates (Margison et Santibanez-Koref, 2002). Ces derniers doivent donc être pris en

154

charge par un autre système de réparation. Il a été montré que les méthylphosphotriesters

peuvent être détectés et excisés in vitro par la machinerie du système de REN (Branum et

al., 2001) mais il reste à prouver que ce type de réparation intervient effectivement dans les

cellules. Un adduit sur un phosphate n'est pas a priori un problème pour le maintien de

l'intégrité du génome, puisque les phosphates ne portent pas l'information génétique.

Cependant, les conséquences peuvent être importantes si le groupement provoque une

distorsion de la double hélice d'ADN. En effet, cela s'accompagne généralement d'une

perturbation locale dans l'appariement entre bases azotées. Il est alors concevable, même si

cela reste à démontrer, que de tels dommages puissent participer à la formation de

mutations ponctuelles lors de la réplication d'un brin endommagé.

Les 7-pobG sont des adduits fréquents associés à la pyridyloxobutylation de l'ADN et qui

relâchent le HPB. Leur formation a été montrée sur de l'ADN pyridyloxobutylé in vitro

(Wang et al., 2003 ; Sturla et al., 2005) et dans les tissus de rat traités à la NNK (Lao et al.,

2006). On s'attend à ce que de tels dommages soient générés dans n’importe quel type

cellulaire traité avec un agent pyridyloxobutylant. Faute d’avoir une méthode spécifique,

nous n’avons pas pu les détecter avec nos tests des comètes. Cependant, nous avons

observé des dommages sensibles à la Fpg, qui sont vraisemblablement la forme secondaire

fapy de ces 7-pobG. Comme il s’agit d’une démonstration indirecte, la nature des

dommages sensibles à la Fpg devra être confirmé par des méthodes d’analyse plus

spécifiques, telle que la chromatographie alliée à la spectrométrie de masse. On sait très peu

de choses sur les 7-pobG et sur leur forme fapy, si ce n'est qu'il s'agit d'adduits encombrants

qui ressemblent aux adduits générés en N7 par l'aflatoxine B1. Ces derniers sont mutagènes

en générant des transversions G → T et il pourrait donc en être de même pour ces adduits

de la NNK, même si cela reste à démontrer. Les transversions G → T dans TP53 sont les

mutations caractéristiques retrouvées dans les tumeurs pulmonaires associées à la

consommation de tabac. Elles sont habituellement attribuées à la formation de dommages

liés au benzo[a]pyrène aux positions nucléotidiques correspondantes de TP53. Cependant,

il est concevable que les 7-pobG et/ou leur forme fapy puissent contribuer à la formation de

telles mutations. Il ne semble pas y avoir une formation préférentielle de 7-pobG au niveau

des séquences correspondant aux points chauds de mutation de TP53 (Rajesh et al., 2005)

155

mais il reste à vérifier ce qui se passe effectivement dans les cellules, étant donné

l'importance que peut revêtir le contexte chromatinien et/ou épigénétique dans la

probabilité de formation des dommages. On ne dispose pas d'un mode spécifique de

détection des 7-pobG et il serait donc complexe d'étudier le lieu et la fréquence de

formation de ces dommages avec la technologie LMPCR (cf. section 1.8.1), par exemple

dans TP53. Cependant, ce type d’analyse pourrait être réalisé pour investiguer la forme 7-

pob-fapy qui est reconnue spécifiquement par la glycosylase Fpg.

En suivant l'évolution avec le temps de la fréquence des adduits fapy (sensibles à la Fpg)

après un traitement pyridyloxobutylant, nous avons observé un phénotype lié à p53 dans les

cellules. En effet, si ces adduits fapy semblent se former à une fréquence comparable dans

toutes les cellules après une pyridyloxobutylation, certaines cellules présentent une

augmentation importante de la fréquence de ces dommages juste après la fin du traitement.

L’observation de ce phénomène dans plusieurs types cellulaires ayant différents statuts

pour p53 nous a permis de questionner la nature de ce qui se passe dans les cellules. Dans

les fibroblastes, qu'ils soient d'origine cutanée ou pulmonaire, l'augmentation de la

fréquence des sites fapy semble clairement associée avec la présence d'une p53

fonctionnelle, mais cette association n'est pas systématique dans toutes les cellules testées.

En effet, les lymphocytes ne présentent pas d'augmentation de la fréquence des sites fapy

suite au traitement, alors que ce sont des cellules normales (p53 sauvage). Cependant, on

sait que les lymphocytes sont déficients pour la voie ATR-p53 suite à une irradiation UV

(Jones et al., 2004). Il est donc possible que la différence observée entre lymphocytes et

fibroblastes soit liée à cette différence dans la capacité d'induire p53 suite à certains stress

génotoxiques. Ainsi, la différence observée pourrait être en fait une indication de la

manière dont le phénotype associé à p53 est déclenché dans les cellules. D'autre part, on a

observé dans les cellules NCI-H23 que l'évolution de la fréquence des sites fapy post-

traitement était comparable à celle dans les fibroblastes normaux. Or, ces cellules sont

déficientes pour p53. En effet, les NCI-H23 expriment une protéine p53 mutante (Met →

Ile au codon 246) de pleine longueur mais qui a perdu ses capacités de transactivation.

Encore une fois, cette observation pourrait constituer une indication sur la nature du

phénomène associé à p53. En effet, si le rôle de p53 impliqué dans ce phénotype est

indépendant de ses capacités de transactivation, c'est-à-dire qu'il implique plutôt des

156

intéractions protéine / protéine, il est possible qu'une protéine mutante telle que celle des

cellules NCI-H23 soit capable d'agir comme une protéine sauvage. Toutes ces hypothèses

restent à explorer.

La manière dont p53 est capable d'influencer la fréquence des adduits fapy mesurée après la

fin du traitement reste à déterminer. Nous avons montré avec le test des comètes que cette

fréquence pouvait également être affectée par la relaxation globale de la chromatine, et ce

quel que soit le statut de p53 dans les cellules. p53 et la relaxation de la chromatine

influencent la vitesse de disparition des dommages réparés par REN (Allison et Milner,

2004) et l'on peut poser l'hypothèse que la fréquence des sites fapy détectée à un moment

donné pourrait être affectée par la vitesse de la réparation des 7-pobG (lésions primaires

non détectées) et / ou des lésions secondaires fapy qui en dérivent.

Il serait important de mieux comprendre ce phénotype lié à p53, et en particulier, en quoi il

pourrait être influencé différemment en fonction des mutations de p53. En effet, dans des

cellules comme les NCI-H23 (p53 mutante), on observe une forte augmentation de la

fréquence de sites fapy qui sont potentiellement très mutagènes, alors que la cellule est

déficiente dans la plupart de ses fonctions lui permettant de maintenir l’intégrité de son

génome (arrêt du cycle cellulaire, induction de gènes impliqués dans la réparation des

dommages, etc.). Les cellules NCI-H23 sont des cellules d’adénocarcinome pulmonaire et

il serait particulièrement intéressant de déterminer s’il existe une corrélation entre ce

phénotype lié à p53 et les mutations de TP53 plus spécialement associées au cancer du

poumon.

157

Chapitre 6 Conclusions générales

L'objectif principal du travail présenté dans cette thèse était d'investiguer les dommages

associés à la NNK, formation et réparation, à des fréquences se rapprochant de celles d'une

exposition réelle à la fumée de tabac. Le test des comètes qui mesure les dommages

présents au niveau de cellules individuelles, s'est avéré une technique de choix pour aborder

les questions posées. En effet, elle permet d'investiguer les dommages à des fréquences très

faibles et elle peut être réalisée sur n'importe quel type de cellules humaines. D'autre part,

elle ne nécessite pas de manipuler l'ADN à l'extérieur des cellules, ce qui est un avantage

lorsque l'on veut investiguer des dommages instables. Par contre, ce test ne peut détecter les

dommages que sous forme de cassures et il ne permet pas de savoir où ces derniers sont

formés dans le génome. En utilisant différentes stratégies, incluant l'utilisation d'analogues

de la NNK et différentes variantes du test des comètes (variation du pH de la lyse et de la

conversion alcaline, utilisation de glycosylases pour détecter spécifiquement certains types

de dommages...), nous avons pu surmonter les problèmes de spécificités de la technique

pour un certain nombre de dommages et ainsi les investiguer dans plusieurs types

cellulaires. D'autre part, nous avons pu mettre indirectement en évidence la formation d'un

type d'adduits associé à la pyridyloxobutylation qui était jusqu'alors inconnu et qui a les

caractéristiques d'un dommage à protentiel mutagénique élevé : les 7-pob-fapy.

En se basant sur la fréquence connue de DCP générée par une dose particulière d'UV, nous

avons pu associer des valeurs de pourcentage d'ADN dans la queue, telles que mesurées par

le test des comètes, avec des valeurs en fréquence de dommages générés dans les cellules.

Ainsi, une estimation de la fréquence de formation de certains dommages par les analogues

de la NNK a pu être réalisée dans différents types cellulaires. Les variations observées dans

les valeurs mesurées ont systématiquement pu être associées avec des variations dans la

capacité des cellules à activer les analogues en intermédiaires réactifs. En effet, les

dommages ont été plus facilement formés (à des doses plus faibles) par l'analogue de la

NNK méthylant l'ADN que par celui pyridyloxobutylant l'ADN, ce qui reflète la capacité

pour les estérases cellulaires d'activer chacun de ces composés. D'autre part, de petites

différences ont pu être observées entre types cellulaires : les cellules NCI-H23 et U937,

158

correspondant à des types cellulaires bien pourvus en estérases, ont semblé mieux activer

l'analogue pyridyloxobutylant l'ADN que les lymphocytes. Toutes ces données renforcent

l'idée que la formation des intermédiaires réactifs, c'est à dire la capacité de bioactiver la

NNK, est l'un des facteurs fondamentaux déterminant la quantité de dommages subis par

une cellule à un moment donné.

Les cinétiques de réparation de chacun de ces différents types de dommages ont également

été réalisées avec le test des comètes. Certaines des différences observées pour ces

cinétiques ont pu, encore une fois, être associées avec l'activation des analogues via la

formation de nouveaux dommages. Ainsi, l'analogue méthylant l'ADN, qui est le plus

facilement activé dans les cellules, a semblé capable de générer des nouveaux dommages

(des 7mG) dans les cellules, même après la fin du traitement. Combiné avec des capacités

différentes pour les cellules de réparer ces mêmes dommages, les cinétiques observées se

sont avérées très différentes d'un type cellulaire à l'autre. Les cellules U937, qui activent

bien l'analogue méthylant mais réparent bien les 7-mG, ont vu leur fréquence de dommages

diminuer rapidement après la fin du traitement. Tandis que les lymphocytes, qui activent

moins bien mais réparent mal les 7-mG, ont continué à accumuler des dommages jusqu'à

3 h après la fin du traitement. En ce qui concerne les dommages associés à la

pyridyloxobutylation de l'ADN, les différences dans les cinétiques ont semblé refléter plus

spécifiquement des différences dans les capacités de réparation des cellules. Par exemple,

les cellules U937 et NCI-H23 ont semblé réparer beaucoup plus rapidement les

cassures / sites alcali labiles générés que les fibroblastes soumis à la même fréquence de

dommages. D'autre part, la réparation des sites fapy associés à la pyridyloxobutylation, a

permis de mettre en évidence un nouveau phénotype associé à p53 qui reste à caractériser,

mais qui semble lui aussi pouvoir être associé à des différences intercellulaires dans les

capacités de réparation des dommages.

Pour conclure, ce travail a permis d'améliorer les connaissances concernant les

conséquences cellulaires d'une exposition à la NNK, et les résultats obtenus vont dans le

sens des données épidémiologiques et des données obtenues avec des modèles animaux, à

savoir que la NNK a probablement une participation significative dans la transformation

maligne chez les fumeurs et les personnes exposées à la fumée environnementale de tabac.

159

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