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FRANCE n°2989 - 9 septembre 2005 3, 50 FRANCE Catholique FRANCE Catholique ISSN 0015-9506 www.france-catholique.fr 81 ème année - Hebdomadaire

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Page 1: FRANCEest. Les dégâts occasionnés par le tsu-nami ont été évalués à 8 milliards d'eu-ros, tandis que les experts estiment à 20 milliards d'euros en pertes assurées le passage

FRANCEn°2989 - 9 septembre 2005 3,50 €

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BREVES

2 FRANCECatholique N°2989 9 SEPTEMBRE 2005

MONDE

ETATS-UNIS : L'ouragan Katrina est, se-lon l’Onu, une catastrophe naturelled’une ampleur plus grande que celle dutsunami de décembre en Asie du sud-est. Les dégâts occasionnés par le tsu-nami ont été évalués à 8 milliards d'eu-ros, tandis que les experts estiment à20 milliards d'euros en pertes assuréesle passage de l'ouragan qui a frappé lescôtes du golfe du Mexique. Cependantle bilan humain est sans comparaison,même si le maire de la Nouvelle-Or-léans estime à plusieurs milliers lenombre de morts dans sa région, ce quien ferait la pire catastrophe connue parles Etats-Unis depuis le tremblement deterre de San Francisco en 1906.CATASTROPHE AERIENNE : Un avion dela compagnie indonésienne Mandalas'est écrasé lundi 5 septembre dans lenord de l'île de Sumatra. Le bilan est aumoins de 137 morts.TEXTILE : Les exportations de produitstextiles chinois aux Etats-Unis ont dou-blé à 7,4 milliards de dollars dans les sixpremiers mois de l'année, alors quel'excédent commercial de la Chine avecles Etats-Unis a déjà atteint un recordde 162 milliards de dollars en 2004. Le1er septembre les Etats-Unis ont annon-cé l’échec de discussions avec Pékin surce sujet et l’établissement de restric-tions aux importations textiles sur lemodèle européen.IRAK : Plus de 1000 personnes sontmortes, étouffées ou noyées, au coursd’une “bousculade”, mercredi 31 août,sur un pont de Bagdad qui donne accèsau mausolée de Moussa al-Kazim, sep-tième imam chiite, dans le quartierchiite de Kazimiyah, où des pèlerins serendaient en foule. La panique a étéprovoquée par des rumeurs sur la pré-sence de kamikazes sur le pont, et destirs de mortier autour du mausolée.Le projet de constitution fédérale serasoumis à référendum le 15 octobre bienque les négociateurs sunnites n’enaient pas approuvé le fédéralisme mar-qué.LYBIE : Un million de Lybiens auraientdéfilé le 31 août à Tripoli pour célébrerle 36e anniversaire du renversement dela monarchie idrisside le 1er septembre1969 par le colonel Kadhafi, toujours aupouvoir depuis cette date.LIBAN : Trois anciens responsables des

services de sécurité libanais, les géné-raux Jamil as Sayyed, Ali al-Hage etRaymond Azar, ainsi que le chef actuelde la Garde présidentielle, le généralMoustapha Hamdane, ainsi que l'anciendéputé Nasser Qandîl ont été arrêtés àBeyrouth, "en tant que suspects", par lacommission internationale sur l’assassi-nat de Rafic Hariri.De nombreux hauts responsables poli-tiques libanais sont aujourd’hui réfu-giés à Paris, par crainte d’attentats dereprésailles de la part des pro-syriens.COTE D’IVOIRE : La médiation sud-afri-caine sur la Côte d'Ivoire s’est terminéepar un appel du vice-ministre sud-afri-cain des Affaires étrangères, Aziz Pa-had, à l’Onu à prendre le relais, pourfavoriser, le 30 octobre, une électionprésidentielle. Le leader de la rébellionivoirienne des Forces nouvelles (FN),Guillaume Soro ne veut pas d’une telleélection si le président actuel, LaurentGbagbo, assure l’intérim du pouvoir jus-qu’à cette date.INDUSTRIE : Le groupe pharmaceutiquesuisse Novartis veut racheter les 112millions d'actions du groupe américainChiron qu'il ne possède pas encore afinde renforcer sa position dans la produc-tion de vaccins.Le confiseur britannique Cadbury Schwep-pes a remis en vente sa division de bois-sons non alcoolisées en Europe, dont lesmarques Orangina, Oasis ou Pampryl,estimée à 1 milliard et demi d’euros.IRAN : Le dissident Akbar Ganji a misfin à sa grève de la fin et a été recon-duit de l’hôpital à sa prison où il purgeune peine de 6 ans pour avoir dénoncéle rôle de dirigeants de la Républiqueislamiste dans l’assassinat d’intellec-tuels iraniens.VACHE FOLLE : La revue scientifiqueanglaise The Lancet a relancé dans sadernière livraison l’hypothèse du rôle,dans l’apparition de la maladie deCreutzfeldt-Jakob et de la maladie de lavache folle, d’ossements humains dra-gués dans le Gange et utilisés pour laréalisation d’aliments pour animaux ethumains entre les années 1950/1970.

FRANCEPRESIDENCE : Jacques Chirac, est hos-pitalisé depuis le vendredi 2 septembreau soir au Val-de-Grâce, et doit y resterune semaine, après un petit accident

vasculaire au cerveau qui a provoquéun léger trouble de la vue sur un œil.Cet incident de santé, même s’il estsans suite, risque d’avoir une influencedéterminante sur le déroulement de laprochaine élection présidentielle.INCENDIES : Un incendie criminel dansle hall d’une tour HLM de l’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) a provoqué lamort d’au moins 16 personnes par as-phyxie dans la nuit du 3 au 4 sep-tembre. Quatre jeunes filles ont étémises en examen. Il faut peut-être voirdans leur acte un effet pervers de lamédiatisation des autres récents incen-dies d’immeubles.SQUATS : La police a fait évacuer deuximmeubles squattés par des Africains(dans le XIXe et le XIVe arrondissementde Paris) le 2 septembre, à la demandeexpresse du ministre de l’Intérieur Ni-colas Sarkozy.JUSTICE : Lucien Léger, qui avait enlevéet étranglé un enfant de 11 ans en 1964et avait été condamné à la réclusion aperpétuité, va bénéficier, le 3 octobre,d’une libération conditionnelle après 41ans de prison.Un des trois auteurs présumés du meur-tre avec torture d’un jeune couple àBrest en août 2003, a été mis en libertésurveillée le 23 août, après deux ans dedétention provisoire en applicationd’une loi qui interdit de garder en pri-son plus de deux ans un suspect mineurau moment des faits.CHOCOLAT : Ayant obtenu, le 24 août,de la justice le droit de reprendre laproduction de chocolat, les 427 em-ployés de l’usine Nestlé de Saint-Me-net, entendent maintenant obliger lamultinationale, qui souhaite délocalisersa production, à céder son usine en étatde marche à un repreneur concurrent.Le Premier ministre a obtenu qu’unetable ronde entre syndicats (CGT etCFE-CGC) et représentants de Nestlé setienne cette semaine à la préfecture deMarseille.LAIT : Les producteurs de lait ont blo-qué, le 1er septembre, laiteries et ca-mions laitiers dans toute la France,dans le cadre d'une "journée blanche"pour protester contre une baisse de 3%du prix du lait décidée par les transfor-mateurs en juillet. DISPARITION : L’acteur Jacques Dufilhoest décédé, le dimanche 28 août à 91ans.

P.C.

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EDITORIAL

FRANCECatholique N°2989 9 SEPTEMBRE 2005 3

our la première fois en France, à Lyon, la communauté Sant’Egidioorganise, du 11 au 13 septembre, sa rencontre internationale inti-tulée “Hommes et religions”. Il convient de se réjouir de cetévénement qui devrait permettre une meilleure connaissancedans notre pays de l’œuvre réalisée par Andrea Riccardi et ses

amis, depuis leurs années lycéennes autour de 1968. Alors que le climatétait à une universelle remise en cause, une équipe de jeunes chrétiensdécide de vivre l’Evangile en esprit et en vérité. L’éclairage de Vatican II,tout proche alors, leur offre les moyens d’une conversion spirituelle et d’unnouvel ancrage dans les réalités sociales. Le service des pauvres consti-tue leur premier objectif, tandis que l’enracinement dans la prière leurpermet de garder vivante leur foi sans jamais perdre le pôle magnétiquede la grande tradition de l’Eglise.

Jean-Paul II, dès son élection, reconnaî-tra le charisme de Sant’Egidio. Il confieranotamment la belle basilique de Santa Mariadu Transtevere à la communauté romainequi s’y retrouvera chaque soir pour un officeet la méditation de l’Ecriture. Mais la conni-vence entre le pape polonais et Sant’Egidioapparaîtra mondialement, après la premièrerencontre interreligieuse d’Assise en 1986.Cette initiative complètement inédite, auda-cieuse, et qui sera parfois incomprise, a trouvéchez Andrea Riccardi et ses amis un écho profond et le désir d’en prolon-ger l’action. Depuis lors, presque chaque année, Sant’Egidio organise dansune grande ville - cette année donc à Lyon - un rassemblement interre-ligieux dans l’esprit d’Assise. Il s’agit essentiellement de promouvoir lapaix internationale grâce à la fraternité nouée entre toutes les famillesreligieuses de la planète.

Est-il besoin de souligner que, dans le contexte du terrorisme quifrappe non seulement les capitales européennes - Madrid ou Londres - maistous les continents, la rencontre de Lyon intervient à contre-courant debien des préjugés qui courent les médias et les mentalités actuelles ? Nonil n’est pas vrai que le facteur religieux suscite forcément haine et divi-sion, fanatisme et démesure meurtrière. Le souci du sens de la vie et lesperspectives de l’absolu, même s’ils sont vécus avec des différences essen-tielles et des contrastes déroutants peuvent être facteurs de compréhen-sion mutuelle. Certes Jean-Paul II avait fait un pari en 1986 et Sant’Egidioa pu mesurer les difficultés que suscite cette pratique nouvelle du dialogue.Mais, depuis près de vingt ans, une dynamique a été lancée et chaquerencontre apporte la preuve du puissant intérêt du dialogue interreligieuxauprès des personnalités les plus représentatives des religions du mondeet des responsables politiques.

C’est pourquoi nous ne pouvons qu’adhérer de toute notre convictionaux objectifs du rassemblement lyonnais qui se déroule sur le thème “lecourage d’un humanisme de paix”. Avec Sant’Egidio, nous sommes persua-dés que toutes les conditions sont réunies pour que le dialogue interreli-gieux soit mené avec la force de la vérité et la douceur de la charité. �

P

SOMMAIRE

ACTUALITÉ

4 GOUVERNEMENT Panne d’EuropeYves La Marck

5 SOCIETE Immeubles en flammesJosiane Lambret

6 SOCIETE Les fœtus de St-Vincent de PaulTugdual Derville

DOSSIER

8 SANT’EGIDIO Etre chrétien entre guerre et paixAndrea Riccardi

ESPRIT

16 FRERE ROGER Dernier adieu à notre frèrePère Daniel-Ange

19 FRERE ROGER Une joie de TaizéRobert Masson

20 MAGISTERE Le catéchisme retrouvéGeorges Daix

23 ECCLESIA Jean-Paul II et l’EucharistieZenit

25 LECTURES 24e Dimanche ordinairePère Michel Gitton

26 EMMANUEL Paray, trente ans aprèsPère Ludovic Lécuru

MAGAZINE

28 EXPOSITIONS Gustave CaillebotteAriane Grenon

30 PATRIMOINE Champagne et religionPierre François

31 TELEVISION “Nos meilleures années”Marie-Christine Renaud-d’André

32 THEATRE “Le jeu de la vérité”Pierre François

33 CINEMA “Broken Flowers”M.-Ch. R.-d’A.

34 LIBRAIRIE Editions du Carmel (1)

37 PETITES ANNONCES CHRÉTIENNES EmploisThomas Grimaux

38 BLOC-NOTES Vie associative et d’EgliseBrigitte Pondaven

par Gérard LECLERC

Sant’Egidioà Lyon

France Catholique est un journald’engagement militant qui ne trouve son

équilibre financier que grâce à unesouscription annuelle. N’hésitez pas à faire,avant la fin décembre, un don au nom de

l’association qui nous soutient : ADCCc/o France Catholique, 60, rue de Fontenay

92350 Le Plessis-Robinson

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ACTUALITE

4 FRANCECatholique N°2989 9 SEPTEMBRE 2005

uvrant la conférencedes Ambassadeurs le29 Août, trois mois jourpour jour après le réfé-rendum sur le traité

constitutionnel, le président dela République a souhaité "créerun nouveau consensus, unenouvelle adhésion des citoyensau projet européen". Peut-onrevenir sur le vote du 29 mai ?Il ne s’agit pas bien entendud’imaginer un nouveau référen-dum ni même, à cestade, un nouveau texteconstitutionnel. En réalité, quatre attitudes seprésentent aux décideurs quin’ont pas encore fait de choix : - Tout arrêter. Assurer plus large-ment des solutions purementnationales, développer ce que lePremier Ministre appelle le"patriotisme économique ", joueren solo. - Faire une pause dans la cons-truction européenne ; se conten-ter de gérer l’acquis; sauver cequi existe; arrêter notammenttout nouvel élargissement ; fairecomme si de rien n’était ; digé-rer. Cela suppose pour la Francerentrer dans le rang, adopter unprofil bas, se faire oublier, deve-nir modeste. - Faire le ménage; remettre lamaison en ordre : c’est par exem-ple réformer la politique agricolecommune, le fonds européen dedéveloppement, faire mieux fonc-tionner l’Eurogroupe face à laBanque Centrale pour une bonnegestion de l’Euro en vue de lacroissance économique, formu-

ler des projets concrets, perfor-mants, utiles aux citoyens dansleur vie quotidienne.

Les propositions contenuesdans le discours du PremierMinistre se limitent à ces troispremières attitudes d’ailleursconfondues, sans voir ou sansreconnaître les différen-ces voire les contra-dictions entre

elles. L’absence de choix empêched’aller jusqu’au bout de la logiquede chacune des options et doncles condamne d’avance à l’inco-hérence et à l’échec. Chacunepourrait se justifier prise en tantque telle. La confusion paralysetout débat là où il serait le plusnécessaire.

Reste une quatrième attitudedont il n’est rien dit parce qu’enréalité elle est prématurée. Maiselle existe en filigrane de toutesles déclarations : la refondation.Chacun, à travers toute l’Europe,ressent de manière plus ou moinsconsciente le besoin impérieuxde repenser les fondamentaux dela construction européenne. Onn’accepte plus passivement oumécaniquement la référencesymbolique aux pères-fonda-teurs. Il ne s’agit pas non plus dejeter l’idée d’Europe aux orties.

La question ouvertement po-sée en Angleterre, après celle del’Empire hier, est de savoir si les

regroupements régionaux fontencore sens aujourd’hui. Une ré-ponse par l’absurde est définiti-vement insuffisante. Elle nesatisfait plus. Les ensemblesrégionaux qui devaient restruc-turer le monde – Mercosud enAmérique latine, CEDEAO enAfrique de l’Ouest, ASEAN en Asiedu Sud-Est, pour les plus avancés– régressent. On ne parle plus quede grandes puissances régiona-les-pays : Brésil, Nigeria, Afriquedu Sud, Inde, Chine. Il y a visible-ment un problème d’organisationde la communauté internationaleque le terme d’Europe-puissancene risque plus d’exorciser.

Refonder par la culture

Qui dit refondation dit nouvelacte fondateur. A ce stade,personne n’oserait s’aventurerdans cette voie. Comme le disaitJean Monnet : Si c’était à recom-mencer, je commencerai par la

Culture. Le moment est peut-êtrevenu. Ou bien il est trop tard. Y a-t-il une pensée européenne iden-tifiable, cohérente, distincte detoute autre dans le débat inter-national des idées ? Le Saint-Siège avait pressenti la questionet ouvert la discussion. Au-delàde l’article sur les racines, lessources, chrétiennes ou reli-gieuses, de l’Europe, et consé-quemment des valeurs c’estl’identité en soi qui désormais faitproblème. A ce niveau, il ne s’agitplus de parler de "modèle " fran-çais, anglais, rhénan, germanique,latin, ou nordique, romain, sinonbyzantin, mais de la capacité àinventer un "modèle" européen àpartir de tous ces éléments.

Le moteur de l’Europe est etrestera franco-allemand. Maisil faut qu’il le soit intellectuel-lement avant que d’être écono-miquement, socialement, juri-dique ment ou militairement. Iln’en sera pas question dans lacampagne électorale allemanded’ici les législatives du 18 sep-tembre, mais l’interrogation res-surgira le jour d’après. �

Il y a visiblement un problème d’organisationde la communauté internationale(

100 JOURS APRES...

Cents jours après le vote du 29 mai, le

traumatisme européen est encore loin d’avoir

provoqué un début de réaction du

gouvernement français.

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Panne d’Europepar Yves LA MARCK

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FRANCECatholique N°2989 9 SEPTEMBRE 2005 5

ntre le 15 avril et le 29août, 48 Africains, dont28 enfants, ont péri dansl’incendie d’un hôtel oud’un immeuble qu’on

n’ose appeler "d’habitation" tantces locaux étaient vétustes,surpeuplés – à tous égards dan-gereux.

Trois bâtiments en si peu demois, c’est trop pour qu’onpuisse s’en tenir à l’idée du ha-sard malheureux. D’ailleurs, àchaque tragédie, tout le mondea battu sa coulpe face à la colèredes rescapés et aux accusationslancées par les associations dedéfense des mal-logés.

Comme en 1956, commechaque fois que la question dulogement fait scandale dansnotre pays, on a vu reparaîtrel’abbé Pierre, toujours plus tassé,maintenant transporté sur leslieux des drames dans un fau-teuil roulant, mais qui gardeassez de voix pour interpeller,inlassablement, les autorités.

Après avoir fait part de leurcompassion pour les victimes etde leur indignation, puis an-noncé que des mesures allaientêtre prises, les divers responsa-bles de la politique du logementdans la capitale s’efforcent dese mettre à couvert et s’accu-sent mutuellement d’indiffé-rence, de laxisme – voire decynisme.

A la mairie de Paris, l’oppo-sition de droite assure que lamajorité "refuse de construiredes logements sociaux" et il estvrai que l’image d’une capitaleacquise au confortable mode de

vie des "bourgeois-bohêmes"sera durablement ternie par leschiffres publiés après les incen-dies des 26 et 29 août : près demille immeubles insalubres ré-pertoriés dans la capitale, la mi-sère la plus criante dans lequartier de l’Opéra, dans le Ma-rais, dans un XIIIe arrondisse-ment modernisé et, là encore,fortement embourgeoisé.

Furieux de se voir ainsi incri-miné, Bertrand Delanoë a faitrépondre par un de ses adjointsque la droite parisienne, à l’é-poque de Jean Tiberi, avait "a-bandonné" des quartiers et desimmeubles à des gestionnairesincapables, aux marchands desommeil et aux squatters. Clouéau pilori, le propriétaire de l’im-meuble qui a brûlé dans le IIIe

arrondissement a décrit la situa-tion ubuesque d’une personnedont l’immeuble est occupé illé-galement et qui est confronté àla complexité irresponsable desprocédures administratives etjudiciaires. Le maire de Paris ad’ailleurs renchéri en déclarantque la décision d’expulsion dessquatters revenait à la préfec-ture de police…

Appliquer les lois

Quant au Parti socialiste, ilréclame la construction de loge-ments sociaux dans Paris, enoubliant que les socialistesétaient en charge de la politique

du logement entre 1997 et2002 – ce qui leur laissait lar-gement le temps de lancer degrands programmes.

Nul ne conteste, en revan-che, les chiffres avancés par laFondation Abbé Pierre : troismillions de mal-logés en France,ce qui fait craindre que d’autresvilles que Paris ne soient un jourconfrontées à des drames iden-tiques. Dans la région parisienne,l’administration recense 315 000demandes de logement social,dont 100 000 pour la seule villede Paris – chiffres en augmen-tation depuis cinq ans.

Face à cette situation cri-tique, les “propositions” nemanquent pas : arrêt des ventesd’immeubles par l’Etat, suspen-sion des programmes de démo-lition, construction massive delogements sociaux, réquisition

de logements pour faire face auxurgences. Point de révolution,mais l’application des lois exis-tantes : loi sur les réquisitionsd’habitations vides, lois de dé-centralisation, loi de solidarité,loi de cohésion sociale…

Va-t-on encore voter unenouvelle loi, en sachant parfai-tement qu’il est inutile d’ac-cumuler des textes, aussi préciset ambitieux soient-ils, si lesdispositions prévues ne sont pasappliquées ?

En ce domaine, les consé-quences de la dilution des res-ponsabilités sont trop gravespour qu’on puisse se contenter,une fois de plus, des effets d’an-nonce que l’actualité de la ren-trée fera vite oublier si aucundrame ne vient à nouveau agiterles consciences. �

Nul ne conteste, en revanche, les chiffresavancés par la Fondation Abbé Pierre

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ACTUALITE

par Josiane LAMBRET

SOCIETE

Immeubles en flammesLes incendies meurtriers qui ont ravagé

trois immeubles parisiens provoquent

l’émotion et la colère, avivées par la

dilution des responsabilités

administratives et politiques.

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ACTUALITE

6 FRANCECatholique N°2989 9 SEPTEMBRE 2005

’est un haut-le-cœurhexagonal qu’a soulevél’annonce, le 2 aoûtdernier, de la présenceillégale de 351 fœtus,

avortés ou morts avant la nais-sance, dans une salle de l’hôpi-tal St-Vincent-de-Paul à Paris.Un cadre hospitalier zélé avaiteffectué la découverte en se ren-seignant à propos d’un fœtus, àla demande de sa mère. CarolineLemoine explique à La Vie qu’a-près une interruption médicalede grossesse (IMG) subie en 2002,le livre d’Isabelle de Mézerac* luia ouvert les yeux : "Rémy étaitpour moi un enfant". Après avoirdénié son existence, elle éprou-vait soudain un besoin "presquephysique" de "voir où il était in-humé"… Et voilà qu’on lui révèleque le petit corps est encore en-treposé dans une poche de for-mol, comme 350 autres.

Rendu public, le scandale sus-cite des réactions contrastées.Dominique de Villepin annonce,en complément de la procédurejudiciaire, une enquête adminis-trative, afin notamment de préci-ser le statut juridique de chacundes fœtus. La loi française les dif-férencie selon qu’ils ont plus oumoins de 22 semaines ou de 500grammes, ou selon qu’ils sont nésviables ou non. Seuls les enfantsmorts après leur naissance ont lestatut de personnes.

Insistant sur ces frontièresjuridiques, le président du Comitéconsultatif national d’éthique,

Didier Sicard, semble vouloir cal-mer le jeu tandis qu’à l’inverse leministre de la Santé, Xavier Ber-trand, exprime son émotion en serendant sur place.

Même contraste du côté desmédecins : alors que le présidentdu Syndicat national des gyné-cologues obstétriciens, Guy-Marie Cousin, tente de banaliserla conservation de ces corps aunom de l’enseignement et de larecherche, jugeant "ahurissante"la situation créée par "ce concertd’indignations des responsablespolitiques", celui de l’Associationnationale des médecins urgen-tistes hospitaliers de France,Patrick Pelloux, se dit "consterné"ajoutant même : "il faut fairetomber des têtes".

Quant à l’Assistance Publique- Hôpitaux de Paris, maison-mèrede l’hôpital en cause, elle rassu-rera l’opinion, en précisant quela situation constatée dans lesannexes de cette chambre mor-tuaire est unique dans ses établis-sements.

Friande de scandales, lapresse avait imaginé un traficd’embryons ou de fœtus… La réa-lité semble plus simple : un ana-tomopathologiste débordé a étéincapable de répondre dans lesdélais prévus par la loi aux diag-nostics post-mortem qu’on luidemandait jour après jour. Onpeut bien lui reprocher de ne pasavoir grand respect pour les corpsde ces êtres humains-là, mais ilfaut avouer que c’est l’ensemble

de l’organisation du dépistage desanomalies fœtales, induisant l’ad-ministration de la mort pournombre de ces fœtus, qui conduità pareille "chosification". L’en-combrement de son service pardes petits corps qu’on n’a pas letemps d’autopsier relève soitd’une incompétence profession-nelle, soit d’un déficit de moyenshumains au regard de l’activitéhospitalière en amont. Et l’évé-nement n’est pas tant dans le faitrévélé que dans l’impact émo-tionnel de la révélation.

Situation paradoxale

L’homme se caractérise par lerespect du corps de ses défunts :traiter comme une chose son em-bryon ou son fœtus ne peut le lais-ser indifférent. Même s’il y aquelque chose de paradoxal dansle deuil d’une mère qui a obtenula mort de son enfant handicapépar l’avortement, il révèle qu’ellene peut être consolée dans le dénide son existence.

Jugeant la réponse de l’hôpi-tal respectueuse, Caroline Le-moine n’est pas allée jusqu’àporter plainte et le corps de sonpetit Remy a été incinéré. Maisquelle ambivalence ! Les équipeshospitalières et les famillesconfrontées à l’IMG n’en finis-sent pas d’être dépassées parleurs contradictions. D’un côté,les rites de deuil qui sont propo-sés ont le mérite de reconnaîtrel’être humain qu’on vient d’ex-clure, mais de l’autre, ils tendentà nier l’injustice de cette exclu-sion, la faisant peser sur la "fata-lité". Comme si l’accueil de la viede cet enfant était impossible !

C’était au contraire l’uniquesolution propre à respecter sadignité. D’ailleurs, la mère parqui le scandale est arrivé regretteaujourd’hui qu’on ne lui ait pasproposé d’accompagner Rémy"jusqu’à sa mort naturelle". Affir-mant "vivre avec la culpabilité",elle veut désormais enseigner àsa fille "le respect des différen-ces et des enfants qui souffrentd’un handicap". Beau retourne-ment. �L’événement n’est pas tant dans le fait révélé

que dans l’impact émotionnel de la révélation(

“L’affaire des fœtus”, conservés illégalement

dans un hôpital parisien, a vite disparu de nos

médias. Elle aura pourtant révélé un malaise

durable du corps médical.

C

* Un enfant pour l’éternité,éditions du Rocher - 2004

Les foetus deSt-Vincent de Paul

par Tugdual DERVILLE

BIOETHIQUE

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Traditionnellement utilisée en cas de

troubles mineurs du sommeil ou

de nervosité passagère

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e christianisme du XXe siècle a incité denombreux croyants à s’intéresser à des payset des peuples éloignés. Il suffit de penser àl’engagement des missionnaires qui s’estaccompagné d’une solidarité vigilante et

d’une culture solidaire de la part des chrétiens duNord. Dans la spiritualité des disciples de Charles deFoucauld, "petit frère universel", l’élan est évidentqui pousse à être solidaire d’expériences vécuesdans les régions les plus diverses du monde. Charlesde Foucauld, puis en suivant son exemple le pèreRené Voillaume et la petite sœur Magdeleine, lesfondateurs des Petits Frères et des Petites Sœurs deJésus, bien avant la globalisation, avaient comprisqu’il fallait se confronter au monde en tant quechrétiens, dans la prière, le goût de la rencontre, lepartage. Je crois me rappeler qu’il y avait une map-pemonde dans la pièce modeste où vivait la petitesœur Magdeleine, à Rome, dans la maison de TreFontane. En 1950, voici ce que la fondatrice desPetites Sœurs de Jésus écrivait : "Regardez la cartedu globe. C'est infime ce que nous parcourons. Etsurtout, regardez dans le monde le nombre de tousles malheureux qui nous appellent : les prisonniers,les déportés, les chiffonniers, les balayeurs de rue,les habitués des asiles de nuit, les plongeuses derestaurants […] Et prenez-les dans votre prière enattendant que nous puissions être un jour présentesau milieu d'eux […].” Chez la petite sœur Magde-leine, cette attitude est à rapprocher de son goûtprononcé pour l’information et les journaux. Celame rappelle la formule de Karl Barth qui affirmaitqu’un chrétien doit avoir La Bible dans une main etle journal dans l’autre. La Bible et le journal : lesdeux sont nécessaires pour s’accouder à la fenêtredu monde et, simultanément, s’enraciner dans laParole de Dieu.

J’aimerais évoquer une autre facette de la petitesœur Magdeleine, cette grande chrétienne du XXe

siècle : son goût pour les voyages et les rencontres.Lorsqu’elle était jeune, elle observait les Gitans : "Jeregardais chaque roulotte que je rencontrais avec

Les Rencontres "Hommes et

religions", organisées par la

communauté Sant’Egidio, cultivent

l’esprit de la journée mondiale de

prière d’Assise, convoquée par le

pape Jean-Paul II le 27 octobre 1986.

Elles promeuven un dialogue entre

les religions, dans un horizon de

paix. A travers un réseau d’amitié

entre les représentants des

différentes cultures, venant de plus

de 60 pays, Sant’Egidio souhaite

ainsi soutenir un pèlerinage de paix,

qui a fait étape, d’année en année,

dans diverses villes de l’Europe et la

Méditerranée. La XIXe rencontre aura

lieu, pour la première fois, en

France : à Lyon du 11 au 13

septembre 2005. Elle aura pour

thème : “Le courage d’un

humanisme de paix”. Andrea

Riccardi, fondateur de Sant’Egdio,

nous livre, en avant-première, ses

réflexions personnelles sur le thème

“Etre chrétien entre guerre et paix”.*

8 FRANCECatholique N°2989 9 SEPTEMBRE 2005

DOSSIER

Laglobalisationest un défipour leschrétiens, enles poussantà élargir leurregard

L

Etre chrétien entre guerre et

* Ce texte figurera dans son livre à paraîtreaux éditions Salvator à l’occasion de la ren-contre de Lyon.

RENCONTRES INTERNATIONALES DE LA COMMUN

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un tel regard d’envie que ma grand-mère n’arrêtaitpas de me répéter : Tu finiras par mourir dans uneroulotte." Aucune frontière n’était pour elle infran-chissable. L’attraction qu’elle éprouvait pour l’URSSlui faisait franchir le rideau de fer chaque année. Jeme souviens de la passion avec laquelle elle suivaitla démarche de Mikhail Gorbatchev pressentant quequelque chose de profond bougeait dans le mondesoviétique.

Dans un monde vraiment sans limites, la spiri-tualité et le témoignage de la petite sœur Magde-leine interpellent les chrétiens, eux qui parfoisdétournent les yeux de la carte du monde ou fer-ment la fenêtre. La globalisation défie les chrétiens,en les poussant à adopter une spiritualité à l’échelleuniverselle. Je suis convaincu que la première mani-festation de l’espérance chrétienne consiste à nepas détourner son regard du monde, de ses drames,de sa beauté, de ses contradictions. Même si c’estdifficile.

C’est pourquoi ma réflexion a pour cadre lemonde actuel et se fonde sur ma perception d’hom-me de mon époque, de voyageur de cette histoirecontemporaine, membre d’une fraternité, celle de lacommunauté de Sant’Egidio. Cette dernière est pré-sente dans environ soixante-dix pays et est compo-sée partout d’autochtones ; elle met au centre de

son action la solidarité avec les plus pauvres, laprière et l’écoute de la Parole de Dieu. Si aujourd’-hui, nous dirigeons notre regard sur les différentsaspects de la réalité mondiale, nous ne pouvonsqu’éprouver une terrible inquiétude.

DOSSIER

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par Andrea RICCARDIfondateur de la communauté Sant’Egidio

paix

Assise 1986 Varsovie 1989

Rome 1988

Lasolidaritéavec les pluspauvres

AUTE SANT’EGIDIO

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AndreaRiccardi

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Choc de civilisations ?

Depuis le 11 septembre 2001, chacun de nous –du moins pour ce qui est des Occidentaux – se sentplus fragile parce qu’il peut être lui-même touché.Même au Pakistan, aux Philippines ou encore enIndonésie, les chrétiens peuvent être touchés parcequ’ils sont perçus comme "Occidentaux". Dans lemonde présent, la valeur doit moins à ce que l’onest réellement qu’à ce que l’on incarne dans lareprésentation médiatique des oppositions. De tri-stes faits sanglants ont démontré la force de frappeet l’enracinement du terrorisme. Il n’est pas aisé devaincre le terrorisme par la guerre, même si l’espoird’une grande partie des groupes dirigeants occiden-taux est de parvenir à terrasser l’ennemi, qui sèmela violence et la terreur, par la guerre. Les change-ments intervenus après 1989 ont modifié la réalitédes conflits. Dans la situation actuelle, nombreuxsont ceux qui peuvent faire la guerre avec desarmes terribles que l’on trouve désormais avecbeaucoup de facilité sur le marché.

Le Choc des civilisations. Chrétiens, juifs et mu-sulmans à la reconquête du monde a été publié en1996. Il s’agit de l’ouvrage de l’américain Samuel P.Huntington, directeur du centre d’études straté-giques de Harvard. L’auteur propose pour lecture dumonde une réalité articulée en blocs de civilisation(chinoise, japonaise, hindoue, musulmane, occiden-tale, latino-américaine, slavo-orthodoxe) . Selon lui,chaque civilisation a sa religion de référence qui endevient le pilier. Il remarque, comme l’orientalistefrançais et spécialiste de l’islam Gilles Kepel, quenous sommes entrés dans l’ère de la "revanche deDieu", après une longue période où le futur semblaitse dessiner dans la sécularisation. Le tableau brossépar Huntington a provoqué bien des débats, il a étérejeté ou corrigé. Il n’en demeure pas moins, d’unecertaine façon, enfoui dans les plis de la consciencecollective. Au fond, face au terrorisme islamistemenaçant l’Occident, on pense spontanément qu’onse trouve confronté à un "choc de civilisations".

Sans entrer dans la discussion des thèses d’Hun-tington, il est vrai que le monde de la globalisationbouleverse toutes les identités, de la nation à l’eth-nie et à la religion. Ce bouleversement engendrefacilement des conflits. Ces conflits que le cher-cheur américain semblait avoir pronostiqués, no-tamment ceux opposant l’Occident et l’Islam, et queles prolongements du 11 Septembre paraissent

confirmer. Remarquons en passant que les groupesde civilisation identifiés par Huntington n’incluentpas le continent africain (exception faite de l’A-frique du Nord partie prenante du monde musul-man). Où est donc l’Afrique ? Serait-elle la périphé-rie méridionale de l’Occident européen ?

La globalisation n’a pas débouché sur le cosmo-politisme ou sur un monde sans frontières, commeon aurait pu l’imaginer, notamment en raison desgrands déplacements de populations, des phéno-mènes migratoires, du développement des moyensde communication. Souvent, le processus de la glo-balisation et de l’occidentalisation (qui fait, parexemple, qu’un jeune d’Abidjan aspire à des mo-dèles qui ne sont pas tellement différents de ceuxd’un jeune de Hambourg, même s’il les vit dans untout autre contexte), en vient à provoquer une réac-tion de rejet de la part de certains groupes. Ainsi,certaines identités se modifient-elles et finissent-elles par se définir à travers un processus d’affron-tement. Benjamin Barber a parlé de Djihad versusMcWorld. Le fondamentalisme est souvent uneréaction à l’occidentalisation du monde ou à uneglobalisation expansive, en somme à Mc World. Lesidentités se restructurent au surplomb des an-ciennes frontières, la religion étant appelée à lessacraliser. Des fondamentalismes de tout type nais-sent, de nature religieuse (musulmans ou hindous,chrétiens ou juifs), ou ethno-nationaliste (tel celuide l’ETA au Pays basque).

Les événements du 11 Septembre semblent avoirconfirmé le point de vue d’Hungtington, concluantà d’inévitables affrontements de civilisation, en pre-mier lieu entre l’Occident et le monde islamique.L’ouvrage du chercheur américain a été beaucoup ludans l’aire arabo-musulmane, à croire que ses thè-ses plaisent à un certain nombre de musulmans quiregardent l’Occident avec peu de sympathie, éprou-vant un sentiment d’humiliation ou un désir de re-vanche. Par ailleurs, le livre d’Oriana Fallaci(1), LaRage et l’Orgueil, a connu un succès considérable enOccident, si l’on en juge par le nombre d’exem-plaires vendus, en raison de son caractère antimu-sulman. La journaliste italienne écrit : "Car OussamaBen Laden et les Talibans (je ne me lasserai jamaisde le répéter) ne sont que la manifestation la plusrécente d’une réalité qui existe depuis mille quatrecents ans. Une réalité sur laquelle l’Occident fermeinexplicablement les yeux. Eh oui, mon cher… Il y avingt ans, c’est-à-dire bien avant l’apparition

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DOSSIER

Leschangementsintervenusaprès 1989ont modifié la réalité desconflits

Malte 1991Bari 1990

Bruxelles 1992©S

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d’Oussama Ben Laden et des Talibans, je les ai vusles fils d’Allah au travail. Je les ai vus détruire leséglises, je les ai vus brûler les crucifix, je les ai vussouiller les statues de la Vierge, je les ai vus pissersur les autels, transformer les autels en chiottes. Jeles ai vus à Beyrouth."

Dans les immigrés musulmans d’Afrique du Nordou d’autres pays, en Italie et en Europe, Oriana Fal-laci voit la longa manus menaçante des collabora-teurs de Ben Laden à la conquête d’un pays chré-tien. Le terroriste saoudien, selon cette analyse, estle produit logique de la culture musulmane qui, depar sa nature intime, entre en conflit avec l’Oc-cident. Oriana Fallaci défend l’Occident chrétien :"Malgré tout mon laïcisme, je suis tellement trem-pée de culture catholique qu’elle appartient même àma façon de parler, de m’exprimer […] Bien que jen’aie jamais pardonné au catholicisme les infamiesqu’il m’a imposées en commençant par l’Inquisition,bien que je n’aime pas les prêtres et leurs prières, lamusique des cloches me plaît tellement […]" L’Oc-cident est profondément chrétien et le christianis-me s’identifie avec l’Occident, Oriana Fallaci en estconvaincue. Même si l’écrivain ne veut pas entendreparler de foi chrétienne. Et l’Islam est l’ennemi del’Occident. La logique du choc des civilisationsaboutit à proposer de nouveau la guerre commemoyen naturel de régenter les relations entre lespeuples.

Se retrouvent en difficulté ceux qui, dans lesillage de Vatican II mais aussi de ses prédécesseurs,ont cru au dialogue, au dialogue de la vie commefait d’amitié quotidien, au dialogue entre lescroyants sur le plan religieux. Ils ne peuvent parta-ger la montée de la haine ou des antagonismes. Ilsrefusent la logique du choc des civilisations. Sou-vent, ils remarquent néanmoins, chez les musul-mans, des changements profonds et des raidisse-ments. Non point chez tous les musulmans et nonpoint partout. Beaucoup de pionniers du dialogue sesentent déçus. Le dialogue avec l’Islam, dans sesformes les plus diverses, ne relève-t-il pas de la naï-

veté ? Le PèreJules Mon-chanin, grandamoureux dumonde hin-dou, rappelait

que le dialogue, pour s’affirmer, nécessite une "pa-tience géologique". Ceux qui croient au dialogueavec l’Islam n’en ressentent pas moins un malaise.Ils craignent de se retrouver en décalage avec uneépoque qui pourrait être celle du fer et du feu.

Souvent, lors des rencontres internationales dedialogue et de prière pour la paix, organisées par laCommunauté de Sant’Egidio, tout à ma joie de voirensemble chrétiens, musulmans et juifs, j’ai songéau rêve de Louis Massignon. Sa confiance dans lafamille des fils d’Abraham était grande, il étaitpresque certain qu’en dépit de grandes distances, ilexistait un tronc commun entre eux. Il recherchaitavec passion ce qui unissait, ainsi que l’enseignaitJean XXIII.

Pour l’heure, on remarque davantage les fron-tières et ce qui divise. Ce n’est pas uniquement unétat d’âme collectif, c’est une réalité. On ne peutéviter une question cruciale, même posée avec lacirconspection indispensable : allons-nous vers unchoc des civilisations ? Il m’apparaît ici nécessairede remonter à la moitié des années 1930, à l’époquedu Père René Voillaume, un des principaux réalisa-teurs des intuitions de Charles de Foucauld. Alors àEl Abiodh, en Algérie, Voillaume se posait le pro-blème de l’adaptation de l’existence des PetitsFrères au monde musulman. On lui proposa de par-ticiper aux Semaines Sociales des catholiques fran-çais, qui se tenaient en 1936 à Versailles sur lethème, précisément, des conflits de civilisations.Voillaume ne se rendit pas à cette rencontre à la-quelle participaient, entre autres, Jean Guitton,Jacques Maritain et Louis Massignon . Il est cepen-dant intéressant qu’une semblable problématiqueait été, dès 1936, à l’ordre du jour de la réflexiondes catholiques français et qu’elle soit reliée à l’ex-périence des Petits Frères .

L’idée que les catholiques français proposèrentalors était que le christianisme transcendait toutecivilisation. Au cours de ce congrès, nombreuses in-terventions convergèrent sur le fait qu’il fallait dé-passer le choc potentiel pour favoriser un échangepacifique entre les civilisations, échange pour lequelle catholicisme pouvait s’avérer d’une grande aide.On se trouvait néanmoins dans une période – lesannées trente – où le conflit n’opposait pas unique-ment la civilisation occidentale aux autres, maistraversait l’Occident lui-même avec la montée du

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Le dialogueavec l’Islamne relève-t-ilpas de lanaïveté ?

DOSSIER

Assise 1994

Florence 1995

Milan 1993

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nazisme en Europe et le défi auquel le communismeconfrontait différents pays. Aujourd’hui, le contexteest très différent. À diverses périodes de l’histoire,les chrétiens ont compris qu’ils ne pouvaient pas selaisser envahir par la logique de conflit.

La violence de la pauvreté

La violence de l’économie s’ajoute actuellementà celle de la guerre, comme l’écrit Michel Cam-dessus, qui a assumé les fonctions de président duconseil d’administration du Fonds monétaire inter-national : "Nous sommes trop habitués au scandaledu sous-emploi de milliards d’êtres humains pourréussir à le percevoir clairement". Et il continue encitant Gandhi : "La pauvreté est la pire des violen-ces faite aux pauvres". Il suffit d’égrener les chif-fres : 1,2 milliard de personnes vivent avec moinsd’un dollar américain par jour ; 2,4 milliards avecmoins de deux dollars ; plus de deux milliards depersonnes n’ont pas accès aux infrastructures sani-taires de base ; plus d’un milliard n’a pas un accèspermanent à l’eau ; plus de 800 millions de per-sonnes sont sous-alimentées ; 2,2 millions de per-sonnes, surtout des enfants, meurent chaque annéevictimes de problèmes environnementaux ; les réfu-giés liés à l’environnement sont au nombre de 27millions contre 20 millions de réfugiés politiques .

Comment croire à l’avenir lorsque la nourriturecomme la formation culturelle élémentaire man-quent ? 854 millions d’adultes, dont 543 millions defemmes, sont analphabètes, tandis que 325 millionsd’enfants, dont 183 millions de petites filles, nesont pas scolarisés. La violence de l’économiedevient violence sur la personne. Dans le monde,une femme sur trois a été victime de la violencetandis que 100 millions d’enfants vivent ou tra-vaillent dans la rue. Plus de 11 millions d’enfants demoins de 5 ans meurent de maladies guérissablescomme la dysenterie, la grippe ou autres infectionsde ce type. Ces chiffres semblent brutaux, mais pourceux qui connaissent un peu ce monde, ils prennentla forme de visages d’enfants et de femmes, demères et de pères. Même dans le Nord, comme dansles pays de l’OSCE, la pauvreté existe : 130 millionsde personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté(c’est-à-dire avec moins de la moitié du revenumoyen qui, en Italie par exemple, est de 700 eurospar mois environ) et 8 millions de personnes souf-

frent de malnutrition .Le grand Sud n’est plus le tiers-monde : celui-ci

a disparu comme mouvement avec le second mondequi se trouvait dans l’orbite soviétique. Un mouve-ment qui s’était créé, en dépit d’immenses diffi-cultés voire d’errances, avec la décolonisation dansl’objectif de créer un sujet "tiers" sur la scène inter-nationale.

Avec la chute de l’URSS, les régions du mondequi avaient été valorisées (c’est-à-dire qui étaienten mesure d’intéresser et d’attirer l’attention inter-nationale), comme l’Afrique, sont retombées dansl’indifférence générale, secouées par des guerres etpar la terrible pandémie du sida. L’Afrique est uncontinent qui perd de plus en plus de valeur sur le"marché" international. La fierté des États indépen-dants et décolonisés s’est effondrée dans la misère,laissant place à de nombreuses tyrannies, les pau-vres n’ayant aucune protection publique et ne bé-néficiant nullement des richesses produites.

Arrêtons-nous un instant sur le sida. On estimeque 3 millions de personnes sont mortes en uneannée du sida, le chiffre le plus haut depuis le débutde l’épidémie, et 5,3 millions d’individus ont éténouvellement contaminés. On totalise environ 42millions de malades, dont 30 millions pour la seuleAfrique. Chaque jour, environ 14 000 personnessont atteintes. 96 % des personnes infectées vien-nent de pays en voie de développement, 70% d’en-tre elles sont africaines. La malaria, quant à elle,atteint environ 300 millions de personnes et en tue1 million par an (des enfants en particulier), 90 %des cas étant recensés en Afrique .

Ces dernières années, on a assisté à une réduc-tion de l’indice de développement humain dansdivers pays, surtout à cause de la diminution del’espérance de vie. En Afrique, l’espérance de vie à lanaissance passera de 52 ans actuellement à 47 ansen 2010. L’aide au développement destiné aux payspauvres a progressivement diminué depuis 1990. EnAfrique, elle est tombée de 32 dollars par personneen 1990 à 18 dollars. L’ONU a récemment estiméque les aides bilatérales et les aides au développe-ment pour le continent africain sont passées de 23milliards et demi de dollars en 1994 à 15 millionsen 2000. Lam o y e n n egénérale del’aide despays les

DOSSIER

Commentcroire àl’avenirlorsque lanourriturecomme laformationculturelleélementairemanquent ?

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Venise 1997

Bucarest 1998

Lisbonne2000

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plus riches a été, en 2002, de 0,23 % du PIB. Un telécart se traduit par une diminution de 100 milliardsde dollars par an en direction des pays en voie dedéveloppement .

Dans 25 ans, la terre comptera 2 milliards d’ha-bitants supplémentaires, presque tous vivant dansdes pays en voie de développement. La populationmondiale passera de 6 à 8 milliards de personnes,dont 6,5 milliards vivront dans les zones les pluspauvres de la planète. Cette augmentation concer-nera 98% des pays pauvres, tandis que la popula-tion européenne diminuera et que celle des Etats-Unis ne restera stable que grâce à l’immigration. Cemonde s’avérera de plus en plus détaché du milieurural et des traditions. En 2000, environ 47% de lapopulation mondiale vivait en un milieu urbain.Vingt ans plus tard, les villes hébergeront plus de 4milliards de personnes, à savoir 55% de la popula-tion globale. On comptera peut-être 26 mégalo-poles, chacune dépassant les 10 millions d’habi-tants. Une civilisation urbaine d’un type particulier,naît : celle des mégalopoles. Déracinement ou vio-lence de l’économie ? Voici ce que Jim Wolfensohn,le président de la Banque mondiale déclare : "Nousvivons dans un monde où règne l’inégalité. Il estinjustifiable que les 20 % les plus riches de la popu-lation mondiale accaparent plus de 80 % du revenumondial. Il est injustifiable que 10 % de la po-pulation absorbent la moitié du revenu national,comme c'est aujourd'hui le cas dans un trop grandnombre de pays. Il est injustifiable que le revenumoyen des 20 pays les plus riches soit 37 fois plusélevé, en moyenne, que celui des 20 pays les pluspauvres, écart qui a plus que doublé au cours des 40dernières années".

Tout cela est injustifiable, nous le voyons à tra-vers la vie de tant de personnes du Sud qui souf-frent, qui ne peuvent prétendre à une existencemeilleure, qui ont perdu le monde d’hier avec sesvaleurs et qui ne parviennent pas à trouver lemonde de demain. Sombre tableau ! Certes, lessignaux positifs ne manquent pas. Certains pays ontretrouvé la paix, comme l’Afrique du Sud qui n’estplus raciste, ou le Mozambique qui vit en paix de-puis plus de dix ans à la suite des accords entre legouvernement et la guérilla, sans parler du Timor

d é s o r m a i sindépendant.Cette listen’est pas ex-

haustive. On comprend parfois pourquoi on dé-tourne les yeux du monde. On comprend égalementles raisons pour lesquelles on s’est trop facilementlaissé prendre par quelque tragique utopie qui pro-mettait, même si le prix en était exorbitant, unchangement ou une amélioration du sort des indivi-dus. Où donc trouver l’espoir ?

Le prestigieux hebdomadaire britannique TheEconomist, dans un numéro d’octobre 2002, a titréen couverture : A World of Terror . Il faisait référenceà l’attentat terroriste de Bali, à la guerre en prépa-ration contre l’Irak et au dispositif nucléaire duNord de la Corée. Chaque jour, de nouveaux motifsd’inquiétude surgissent. En voyageant à travers lemonde, on perçoit l’anxiété des riches, qui dé-couvrent qu’ils ne sont plus à l’abri, protégés parleur bien-être, tandis que la douleur des pauvres necesse pour sa part de croître. Où est donc l’espoir ?

L’espoir des chrétiens

Sans doute, l’espoir n’est pas un dessein poli-tique ou économique, ni une utopie. On a même as-sisté à la tentation d’idéologiser l’espoir dans unpassé récent. Nous ne pouvons toutefois donner unsemblable contenu à l’espoir, sous peine de l’étouf-fer. Les paroles du psaume disent : "Je lève les yeuxvers les montagnes : d’où me viendra le secours ? Lesecours me vient du Seigneur qui a fait le ciel et laterre" (Ps 121 (120), 1-2). Elles sont nôtres. L’espoirchrétien anime notre prière pour le monde, pour lespauvres et pour la paix. Le père Voillaume a écrit,dans la dernière page de Charles de Foucauld et sespremiers disciples : "Nous entrerons peut-être dansune époque de l’histoire du genre humain qui serale temps de la compassion face à l’impuissance àtrouver les solutions aux problèmes posés. Il seraplus que jamais nécessaire de nous offrir en inter-cession, en communion au sacrifice du Seigneur, ennous immergeant dans son Eucharistie pour supplierque la miséricorde de notre Sauveur se répande surtous les hommes".

Il existe un besoin de prière et d’écoute de laParole de Dieu face aux incertitudes du monde. L’es-poir progresse dans les cœurs qui s’ouvrent à laParole de Dieu, à la prière, à l’Eucharistie. Il fautavoir le courage de regarder le monde, surtout sesplaies douloureuses, sans se laisser décourager. " Sacharité pour les être humains, ses frères, est mar-

DOSSIER

FRANCECatholique N°2989 9 SEPTEMBRE 2005 13

Dans 25 ans, la populationmondialepassera de 6 à 8milliards de personnes

Palerme 2001

Aix-la-Chapelle 2003

Barcelone 2000

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quée par ces deux dimensions évangéliques : elle estattentive au plus petit et, en même temps, univer-selle" , a écrit le Père Voillaume en parlant de Charlesde Foucauld. Dans ce monde parfois douloureux, sou-vent ivre de bien-être, un grand besoin d’amour s’af-firme. Tant de haines, de violences, de dépressions,d’effrois proviennent de ce manque d’amour. Cetamour s’adresse au plushumble : celui qui fait partiedes millions de pauvres, desmillions d’égarés, celui quin’a rien pour attirer notreattention, celui qui ne saitpas vivre et ne sait pas s’im-poser. Nous serons jugés surcet amour, comme nousl’enseigne l’Évangile deMatthieu, au chapitre 25,dans la parabole du juge-ment dernier. Se perdre avecamour dans l’océan dumonde ressemble à une illu-sion tant la haine est forteet les passions de masseentraînantes. Cela paraîtinutile face aux grands mécanismes qui déterminentl’économie, la macroéconomie ou la microéconomie.Cela semble inutile face à la rigidité des positionsreligieuses ou idéologiques, au rigorisme des fanatis-mes ou des fondamentalismes. Pour petite sœurMagdeleine, il faut faire "un" avec tous, autrement dit"s’enrichir à leur contact en abandonnant l’illusiond’avoir toujours quelque chose à apporter à quel-qu’un". Chaque homme est important. Chaque femmein carne une grande histoire même si, sur le marché,elle ne vaut rien. L’amour met en lumière la valeur detoute vie humaine, cette valeur que les calculs écono-miques ou la dureté des rapports humains ont obs-curcie aux yeux du plus grand nombre, jusqu’à géné-rer un mépris massif.

Les intuitions de la petite sœur Magdeleineconcernant les nationalismes, après la SecondeGuerre mondiale, prennent aujourd’hui un relief nou-veau. La Fraternité des Petites Sœurs est un exempleimportant pour l’Église. Elle représente la version pau-vre et humble de la globalisation, celle qui conduit às’aimer entre pays comme entre sœurs et frères. Elleest une façon de vivre une fraternité universelle et desouffrir avec un pays qui souffre, en pensant à sesfrères qui sont là-bas, à leurs familles, à leurs amis,

aux plus pauvres. Une phrase de petite sœurMagdeleine me plaît beaucoup dans sa clarté ingénueet vraie. Elle témoigne bien d’une nouvelle expériencede vie chrétienne communautaire. Elle se trouve dansune lettre envoyée, en 1957, à la petite sœur Jeannede Prague, une ville alors sous la domination sovié-tique et coupée du centre de l’Europe par le rideau de

fer : "A tous ceux qui m’inter-rogent, je réponds que nousfaisons partie d’un groupetout à fait nouveau, interna-tional, un groupe qui prêchel’amour universel entre tousles peuples et l’amitié entretous les hommes, qui les aimecomme ils sont, sans vouloirfaire de prosélytisme ni tenterde réformer les gouverne-ments […]"

Nouvelles ou anciennesréalités de la vie de l’Églisepeuvent converger dans unmême espoir pour les chré-tiens de ce monde : êtresœurs et frères, confiants en

Dieu, unis par un fragile lien de charité, mais fortsdans l’amour de Dieu. Être comme un fil qui passe àtravers des mondes différents, qui franchit les frontiè-res et enjambe les murs et qui, à la fin, unit ce quinous sépare : ici réside le grand secret d’une prophé-tie pour les chrétiens, celle qui appelle à vivre ensem-ble dans l’amour avec tous.

La dernière moitié du siècle passé l’atteste, ungrand nombre d’expériences de cohabitation se sontdramatiquement achevées. Sur les seules rives de laMéditerranée, après la Seconde Guerre mondiale, lesJuifs ont quitté les pays arabes, la Palestine a étécruellement coupée en deux, Chypre se trouve déchi-rée par l’antagonisme entre Grecs et Turcs qui ne serésorbe pas, le Liban a vécu un accouchement dou-loureux, la guerre froide a fait éclater l’Europe endeux… Puis, après 1989, les problèmes ethniques ontresurgi dans l’Est de l’Europe, avec les Serbes et lesCroates, les musulmans de la Bosnie-Herzégovine, ledrame des Albanais du Kosovo, les problèmes eth-niques de la fédération russe. Il faudrait égalementciter en Asie la division de l’Inde et le Pakistan qui aouvert une histoire particulièrement complexe. Onpourrait également parler de l’Afrique, où le problèmeethnique est redevenu central après que les nationa-

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DOSSIER

Dans cemonde parfois douloureux,souvent ivrede bien-être,un grandbesoind’amour s’affirme

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Mgr EtchegarayAix-la-Chapelle, 2003

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DOSSIER

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lismes ou les socialismes ont perdu de leur vigueur.Là encore la même question se pose : commentvivre ensemble lorsque l’on est différent ? EntreTutsis et Hutus, entre les différentes populations duCongo…

Les purifications ethniques, celles qui ont dra-matiquement traversé le XXe siècle, traduisent lapeur intime qui tenaille des peuples : la peur devivre avec autrui, de cohabiter. On retrouve préci-sément cette recherche d’homogénéité après1989, à travers la renaissance d’une série denations, la redéfinition des frontières, l’invocationdes religions pour bénir les identités. Même lesÉglises chrétiennes – je pense au rapport entrecatholiques et orthodoxes, qui ont vécu tant demoments douloureux en ex-Yougoslavie et enRussie – risquent d’être victimes de ces processusqui opposent peuples et croyants.

Malgré tout, dans cet univers du nettoyageethnique, souffle un vent qui ébranle les certitu-des et ouvre des brèches dans les frontières. Mêmesi les vieilles formes de vie en commun connais-sent des crises, si des peuples se séparent dans ladouleur, de nouvelles cohabitations voient le jour.Les peuples se déplacent, l’immigration fait vivreensemble des individus qui ne se connaissaientpas, le virtuel conduit à des rapprochements etamenuise les distances. Les individus reviennentvivre ensemble. Le monde contemporain est com-plexe, ses évolutions ne sont pas faciles à déchiff-rer. Je caresse néanmoins le rêve qu’une civilisa-tion de cohabitation l’emporte, entre les différentspeuples, les différentes ethnies, les différentescommunautés religieuses.

Ce rêve, je l’ai repéré chez deux grands chrétiensdu XXe siècle. Il s’agit d’abord du patriarche ortho-doxe de Constantinople, Athenagoras, décédé en1972, qui disait face à la flambée des nationalis-mes et à l’opposition atavique entre Grecs et Turcs :"Tous les peuples sont bons. Chacun mérite d’êtrerespecté et admiré. J’ai vu des hommes souffrir. S’ilssont mauvais, c’est parce qu’ils n’ont pas rencontréle vrai amour, celui qui ne gaspille pas de mots,mais qui irradie de lumière et de vie. Je sais aussiqu’il existe des forces obscures, démoniaques, quiparfois prennent possession des hommes."

Je me réfère également au cardinal Léon-Etienne Duval, archevêque d’Alger, décédé en 1996.Dans une Algérie embrasée par la haine et la guerred’indépendance, il plaida pour la coopération entremusulmans et Européens (chrétiens et juifs). Ce quine manqua pas de déplaire aux siens. Il apparutmême porteur d’une utopie impossible. Pourtant, lacohabitation, dont il resta le pauvre et digne témoindans une Algérie vide de chrétiens, dans sa maisonsur la colline de Notre-Dame-d’Afrique, reste pourmoi décisive. Si nous n’apprenons pas à vivre en-semble, nous mourrons de la main de l’autre. Leschrétiens bâtissent avec leur vie un tissu humble etfort qui s’étend sur le monde, un tissu aux innom-brables couleurs, qui aide à vivre ensemble, à aimer

qui n’a pas rencontré le véritable amour et qui estpour cette raison mauvais, à rêver l’impossible, àsavoir que des croyants de foi et des peuples diffé-rents vivent ensemble en paix. Il faut peut-êtreaccepter d’être ce petit grain de moutarde de cemonde en gestation ! �Je caresse le

rêve qu’unecivilisation decohabitationl’emporte

De nombreux invités sont attendus à Lyon, enparticulier : les cardinaux Walter Kasper, UgnaceMoussa Daoud, Roger Etchegaray, Paul Poupard,

Dionogi Tettamanzi et Philippe Barbarin ; Mgr Jean-Pierre Ricard, Mgr Yves Patenôtre, Mgr Vincenzo

Paglia ; le Catholicos Karekine II, le pasteur Jean-Arnold de Clermont, Mgr Emmanuel Adamakis,

métropolite de France, Mgr Filaret, métropolite deMinsk, le révérend RowanD Williams, archevêque de

Canterbury, le révérend Sunday C. Mbang et lerévérend Keith Clements ; le grand rabbin d’Israël,

Yona Metzger, et le grand rabbin René Samuel Sirat ;Docteur Ezzedin Ibrahim, conseiller culturel du

Président des Emirats Arabes Unis, et S. E. Ahmad Al-Tayyb, recteur de l’université d’Al-Hazar ; SimoneWeil, Nicolas Sarkozy, Jean Daniel, Mario Soares,Régis Debray et Bernard Kouchner. Gérard Leclerc

représentera notre journal...

(1) Ndlr : Oriana Fallaci, 75 ans, installée aux Etats-Unis où elle soigne un cancer, a réitéré le 25 juinses attaques contre la religion musulmane dans uneinterview au Wall Street Journal. Se proclamantathée chrétienne, elle a été reçue en audience à sademande par le Pape le 27 août à Castel Gandolfo.Inutile de préciser que ses thèses sont aux antipodesde celle d'Andrea Riccardi.

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ès 1952, j’ai eu la grâce deconnaître Taizé, grâce à Gré-goire, mon meilleur ami d’en-fance, y entrant, alors que j’en-trais au monastère bénédictin

de Clervaux. En 1966, frère Roger a vouluque nous nous retrouvions. Il l’envoie doncpartager la vie de notre petite fraternitédans une île du Kivu, au Rwanda, avec unsecond, puis un troisième frère. Ils fai-saient preuve de courage car notre stan-ding de vie était très pauvre : celui de lapopulation environnante. Ce fut uneexpérience forte surtout les temps d’ado-ration du Saint-Sacrement quotidiens.Nous formions donc une des toutes pre-mières fraternités mixtes protestants-catholiques (avec une autorisation expli-cite de Rome pour qu’ils puissent commu-nier). Nous ne soupçonnions pas qu’unjour, ce serait la communauté de Taizéelle–même qui s’ouvrirait aux catholiques.Chaque fois qu’après mon retour en Eu-rope, j’allais revoir Frère Grégoire, FrèreRoger me recevait pour un moment detête-à-tête, de cœur à cœur.

La dernière fois, lors d’une marche desguides d’Europe, il m’invita à un dîner seulà seul dans sa chambre, se concluant avec

un moment de prière, accroupis sur nostalons, devant quelques icônes de son"coin–prière". Instants hors du temps,instants d’éternité.

Cette quête toutintérieure d’uneplénitude

J’ai toujours été frappé de son sens siprofond du mystère de l’Eucharistie.Depuis des décennies, il avait cessé decélébrer la sainte Cène, en tant que pas-teur, car il en avait reçu la certitude in-time : l’Eucharistie en sa plénitude sup-

pose la succession apostolique dans lesEglises catholique, Orthodoxe ou an-ciennes orientales. Et dès les années 60, ila voulu que le Corps de Dieu soit présentdans les tabernacles, d’abord de la vieilleéglise romane, puis à la crypte, et enfindans la grande église de la Réconciliation.

C’est au-dedans de cet amour eucha-ristique qu’il faut décoder quelques "coïn-cidences" : Il est "immolé" en pleine année

de l’Eucharistie, pendant les JMJ toutescentrées sur l’adoration eucharistique. Ladernière fois que le monde entier l’a vu,c’était en communiant, le premier de lafile, des mains du cardinal Ratzinger, lorsde l’encièlement de Jean-Paul II (geste quia provoqué une polémique en Allemagne).

Enfin, son encièlement à lui, 4 moisplus tard, consiste essentiellement dans lacélébration de la messe, qui plus est, parun cardinal venant de Rome.

Une simple présencequi simplement rayonne

A la Pentecôte 1998, pour le ras-semblement des communautés nouvelles,- devant nombre de fondateurs, dont lui -Jean-Paul II avait évoqué cette "mysté-rieuse attraction exercée par la personna-lité des fondateurs". Mais chez lui, c’étaitla simple humilité qui aimantait.

Il n’était ni théologien prestigieux, niprédicateur de feu : quelques phrases,comme autant de diamants rares et pré-cieux, réfractant la clarté de l’Evangile Pourcaractériser son style oral ou écrit, je netrouve qu’un mot : limpidité. Inlassable-ment, il a modulé les mots de : confiance,paix, joie, bonté du cœur, transparence,douceur, tendresse. Se répétant autant queces merveilleux refrains dits de Taizé qui –par leur répétition, finissent par imprégnerla pensée, parfumer l’ambiance, pénétrerles cœurs, apaiser l’âme.

Et voilà, génération après génération,des jeunes ont afflué du monde entier…Attirés par quoi donc ? Par sa présence.douce, silencieuse, effacée devant celle deJésus. Tels les Mages attirés par une étoile,puis séduits par un tout Petit, dans sa pau-vreté, sa faiblesse, son silence.

Un regard qui fait existerPrésence qui se révélait dans son ex-

traordinaire capacité d’écoute. Combien

On trouve sur internet de

nombreuses interventions

et photos concernant les

obsèques de Frère Roger

le 23 août dernier à Taizé.

Dans ces quelques pages

nous n’avons pu retenir

que les témoignages de

Danie-Ange et de Robert

Masson.

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TAIZE

Dernier adieu à n

“La marginalisation de la doctrine dela création réduit la notion de Dieu”(

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de milliers d’heures a-t-il consacrées àécouter des jeunes lui confier leur solitu-de, blessures, désarrois, leurs joies aussi ?

Il donnait quelques conseils, sobre-ment. Mais c’était surtout son regard quiétait réponse. Plus personne ne comptaitau monde à cet instant précis : il n’y avaitplus que toi et lui, car Dieu était là. Re-gard anticipant l’avenir : voyant en toinon plus l’enfant blessé d’hier, mais déjà leprince glorieux de demain. Regard quidonne d’exister ! Que de jeunes se sontsentis pour la première fois fiers d’exister,parce que simplement aimés, enfin !

Et pourquoi donc ? Parce que c’est unregard d’enfant. Incapable de voir le mal.Regard d’innocence, rendant chacun à soninnocence originelle, à son enfance éter-nelle.

Le regard de Jésus était–il tellementdifférent ? En fait, n’était–ce pas Lui qui,

à travers les beaux yeux bleus de frèreRoger nous regardait, de ce regard quiavait fait jaillir les larmes de Pierre etd’une certaine fille de Magdala. Regard oùfiltrait une certaine lumière intérieure.

N’avait–il pas écrit un jour : "Seule lacompassion donne de voir l’autre tel qu’ilest. Un regard d’amour discerne en cha-cun la bonté profonde de l’âme humaine".

Un staretzau cœur universel

"Qui me voit, voit le Père". Avec letemps, son visage d’enfant était devenuune icône de celui du Père. Tant de jeunes,portant cette carence fondamentale : n’a-voir connu que des caricatures de paterni-té, ou n’en n’ayant jamais connu – ou s’ilsl’ont connu n’ayant jamais pu l’aimer. Pour

eux, il a été, comme Jean-Paul II, mais àsa manière, une sorte de sacrement duPère : signe sensible, de l’invisible tendres-se du Père du ciel.

Mais père, il l’a été à la manière d’unfrère. J’oserais dire : un père tout fraternel.Ou un grand frère tout paternel : oui"notre frère". La dernière phrase de sondernier livre : "Pour ma part, j’irais jus-qu’au bout du monde, si je le pouvais,pour dire et redire ma confiance dans lesjeunes générations". (p 150) Maintenantqu’il n’est plus limité par les contraintesd’espace-temps, il ira les rejoindre par-tout.

Une colline deBourgogne : capitale - prière de la planète - jeunes

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par le Père DANIEL-ANGE

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Dans le monde protestant d’alors,Taizé surgit comme un miracle d’amour.La réforme avait éliminé la vie monas-tique. Et voici que des hommes – puis desfemmes – découvrent la consécration to-tale de soi à la personne du Seigneur Jé-sus, dans un célibat joyeusement offert,comme un irrésistible besoin de l’âme cro-yante. Du dedans même de la relationpersonnelle et amoureuse avec Lui, ilsdécouvrent à leur tour ce qui a fait la joied’une multitude, depuis les premières vier-ges consacrées et les premiers moines.Voici qu’ils renouent avec cette longuetradition. Et cela juste entre Cluny et Cî-teaux ! Ils ne le font pas à coups de clai-ron, théories et arguments, mais simple-ment en vivant et de jour et de nuit, lesbéatitudes de l’Evangile. Et là aussi, sansle vouloir, ils feront école.

Comment se fait–il que cette commu-nauté rayonne à ce point sur des jeunesde partout, depuis près de 50 ans ? Pasune ombre de marketing. Une discrétionétonnante. Comme toute effacée derrière,ou plutôt au-dedans, de ce qu’elle susci-tait. Attirant comme un parfum, le simpleparfum de l’Evangile, la bonne odeur duChrist.

Absolument rien d’extraordinaire pourattirer : ni convention charismatique, nigroupe théâtral, ni lieu d’apparition, niconcert. Tout est dans l’intériorité, la pro-fondeur, le recueillement. Une des trou-vailles de génie : ces refrains, brefs, biensciselés, (grâce auxquels tant de cathosconnaissent des bribes de latin !), inlassa-blement re-chantés, calmement, paisible-ment, tranquillement.

Aujourd’hui, ce sont les seuls chantsque l’on peut entonner avec les jeunessous n’importe quelle latitude, sans au-cune répétition. A Cologne, ils formaient2/3 des chants de la veillée finale.

Avec les persécutéset les déshérités

Deux dimensions de la communauténe sont pas assez connues. Leur sollicitudepour les frères alors persécutés de cequ’on appelait le "bloc Est". Dès la fin dela dernière guerre mondiale, tout enœuvrant ardemment à la réconciliationentre Allemands et Français, des frèressont envoyés, en semi-clandestinité, dansces pays du Centre-Est Europe, formantun gigantesque camp de concentration.Grâce à des prodiges de discrétion et de

savoir faire, ils ont pu consoler, épauler ungrand nombre. (Mon frère Grégoire iraainsi plusieurs fois en Roumanie). Quandmoi–même j’ai pu enfin y aller, en 81, tantde jeunes y fredonnaient déjà les refrainsde Taizé !

Cela à une époque où en France, uneconspiration du silence rendait taboutoute évocation de la plus terrible des per-sécutions de toute l’histoire de l’Eglise.

Je me souviens de la fête à Taizé, lors-qu’à été appris la restitution de la cathé-drale de Vilnius. Evoquant son premierpèlerinage à Dresde en 1980 : "Voir enfinle visage de tant de jeunes que, depuis desannées, nous aimions sans les connaître,était une fête". ( p 127). Encore, en 1988,pour le millénaire du baptême de la Rus’ :" Revoir dans l’humble peuple , à Moscou,Yaroslav, Kiev, tant de visages de paix etde bonté, touchait aux profondeurs. Je medisais : serions-nous venus seulementpour voir ces visages, reflets de la saintetéde Dieu, ce serait déjà suffisant pour com-bler nos cœurs !" (p 131).

L’autre dimension : leurs petites fra-ternités disséminées pour un temps oupour longtemps, dans des lieux de grandepauvreté, dans les favelas d’Amérique la-tine, ou bidonvilles d’Afrique ou d’Asie (j’aibien connu celles de Kigali). Telles desantennes à l’écoute des plus miséreux dela planète. Son grand bonheur : pouvoiraller y vivre régulièrement quelques se-maines. Etre parmi eux, non pas pour ap-porter des solutions mais pour être unesimple présence d’amour, un peu commeles petits frères et petites sœurs de Jésus,avec qui tant de liens se sont tissés. C’estpeut-être là, un des secrets de leur atta-chement à une réelle simplicité de vie àTaizé même. Ils ont réussi ce tour de forcede ne rien construire d’inutile ou de dé-mesuré, mais d’en rester toujours au strictminimum vital pour accueillir ces foules,demeurant sous tentes ou ne construisantque de petits bâtiments, au maximum desimplicité. Là où bien d’autres auraientcédé à la folie des grandeurs. Avec aucœur cette évidence de simple bon sens :tout ce qui serait dépensé de non–néces-saire, serait volé à ceux pour qui c’estnécessaire.

De même que leur attachement fa-rouche à la gratuité de l’accueil, de l’autre,au devoir de gagner leur vie par leur pro-pre labeur, refusant tout cadeau et toutdon (sauf pour le bréviaire de Jean XXIII etun calice d’or donné par Paul VI ).

Quand un cœur s’unifie,une vie se simplifie,et la beauté irradie

J’aimerais achever cette évocation pardeux textes où son visage se devine entransparence. Le premier est tiré de sonultime livre, un vrai auto-portrait : “Pourqu’une vie soit belle, il n’est pas indispen-sable d’avoir des qualités exceptionnellesou de grandes facilités : il y a un bonheurdans le don de soi-même. Ce qui rendheureuse une existence, c’est d’avancervers la simplicité : celle de notre cœur etcelle de notre vie. Quand la simplicité estassociée à la bonté du cœur, un être hu-main peut créer un espace d’espéranceautour de lui. Pour qui avance de com-mencement en commencement, une vieheureuse se construit. Jour après jour etmême de nuit, nous irons vers à lasource : en ses profondeurs scintille uneeau vive." ( p 9)

Et encore : "pour qui cherche à aimeravec la bonté du cœur, la vie s’emplitd’une beauté sereine" ( p 142).

Oui, avec cette seule bonté, n’a-t-ilpas réfracté dans la vie d’un grand nomb-re, cette bonté paisible de l’amour, d’unamour tout de confiance ?

Cette confiance qui lui a donné tout àla fois "d’aimer la vie sur la terre et d’at-tendre un au-delà, une vie qui ne finirajamais" (Dieu ne peut qu’aimer , p 57).

"Acquiers la paix et des milliers autourde toi seront sauvés" (Séraphim de Sarov).

Des multitudesen ont été apaisées

L’autre texte est celui d’une stance deces cisterciens qu’il aimait tant. Vivanteenluminure, il en illustre chaque mot :

Heureux celui que ton visage a fasciné,Seigneur JésusEt dont l’amour a reconnu partout lesceau de ton image.Heureux celui que ta présence adépouillé : tu l’envahis !Saisie par toi, toute sa vie te laisse voiren transparence.Vivante icône où ton mystère est appa-ru sur nos cheminsHeureux celui qui dans tes mains, passeavec toi du monde au Père.

Les citations de frère Roger sont tirées deson ultime livre : “Pressens–tu un bon-heur ?” (Le Seuil, juillet 2005).

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omme si le ciel était accordé au chagrin del’heure, il pleuvait ce jour-là. Des multitudesaccourues de partout ne se pressaient pasmoins sur cette colline de Taizé ou, delongue date maintenant, il se passe des

choses qui nous en rappellent d’autres. Ces premiersmatins de la foi quand les disciples allaient dans unélan de Pentecôte. Il y avait de cela avec Frère Rogerqui, dans son grand âge, était toujours habité dumême souffle. Des jeunes ne s’y trompaient pas quivenaient en foules chercher ce qui pourrait donnersens à la vie. Et d’abord une Parole sur quoi aller,comme au premier jour. L’onde de choc de la mort –et celle-là entre toutes– expliquait lesmultitudes accouruesen ce jour où ils’agissaitd’accompagner FrèreRoger au lieu de sondernier repos. A vraidire, c’était plutôt luiqui nous devançaittous, ou plutôt sonMaître et Seigneur.Celui-là même aveclequel il s’était identifiéjusque dans le tragiqued’une fin qui en faisaitun discipleaccompli.Selon la loid’un Evangile qui necesse de nous redire àtravers tous ces témoins : "le disciple n’est pas au-dessus de son maître". Ce n’était pas pour peu dansle saisissement de tous lors de ces derniers joursd’août où Frère Roger nous devançait. Sa mort à sa façon signait sa vie. Il l’avait donnée etn’en avait rien retenu. Les mots ne pourraient suffireà dire tout ce que l’on ressentait en cet instant. Lalouange y suppléait et elle s’élevait dans le chantd’une communauté qui a su retrouver tous les secretsdes vraies liturgies. Les mots étaient à leur placehumble et forte. Comme toujours quand c’est leVerbe qui parle en eux. Ce que le cours d’une pareilleexistence inspire, on le gardait au fond de soi. Signeétonnant, ce sont les témoignages venus des êtres desilence, qui parlaient le plus au cœur de chacun. LesChartreux nous en apprenaient à cet égard. Le signe

le plus évident de ce que la foi apporte au cœur denos détresses, Frère Alois nous l’a donné au cours dela célébration : c’était le signe du pardon.Frère Roger, rappelait-il, ne souhaitait pas qu’onprononce beaucoup de paroles dans les églises, maisil aurait aimé celles qui s’élevaient par la voix de sonpetit frère en cet instant : "Dieu de bonté, nousconfions à ton pardon Luminita Solcan qui, dans ungeste maladif, a mis fin à la vie de notre frère Roger.Avec le Christ sur la Croix nous te disons Père,pardonne-lui, elle ne sait pas ce qu’elle a fait ". ATaizé, on n’oubliait pas le peuple de Roumanietellement affecté par un geste qui le blessait

pareillement. Parce qu’il ya des secrets de rois, on nepeut pas tout rapporter, dece que Taizé a fait, pourtraduire en geste, unpardon qui n’était pasdonné du bout des lèvres.Tout était grave et essentielsur cette colline où l’Eglise,en ce qu’elle a de plusgrand, rassemblait les siensau-delà de leurs différencesdont ils font hélas parfoisdes différends.Le cardinal Kasper, quiprésidait, a parlé del’œcuménisme de lasainteté. "Un printemps, a-t-il dit encore, a fleuri surla colline de Taizé". Les

grandes confessions chrétiennes étaient là et lajeunesse encore plus nombreuse qu’à l’habitude. Onmesurait le chemin parcouru depuis lescommencements, quand la voix d’une vieille femmeavait retenu un jeune Helvète du nom de RogerSchultz en des termes qui le renvoyait à l’évangilesdes pèlerins d’Emmaüs : "Reste avec nous car il se faittard, et déjà le soir tombe". A Taizé ce jour-là cen’était ni la nuit, ni la mort qui l’emportait. On étaitdans ce grand matin du monde quand, dans la forcede l’esprit, Pierre confirmait : "Celui que vous avezfait mourir par la main des impies, celui-là, nous vousl’annonçons est vivant car la mort ne pouvait leretenir en son pouvoir." Il y avait bien quelque chosede cela à Taizé, en ce moment qui n’était pas sifunèbre pour finir. �

Une joie de TaizéC

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e 28 juin dernier, par motu pro-prio, Benoît XVI approuvait etpromulguait le Compendium duCatéchisme de l’Eglise catholiquequi avait été rédigé par une com-

mission restreinte de cardinaux et d’ex-perts à la demande de Jean-Paul II qui enavait confié la présidence à celui qui n’é-tait encore que le cardinal Ratzinger, pré-fet de la Congrégation pour la Doctrine dela Foi, le 7 octobre 2003.

Ce Catéchisme devait être un abrégédu grand Catéchisme de l’Eglise catholiqueque Jean-Paul II avait rendu public le 11octobre 1992 en le présentant commetexte de référence pour une catéchèserenouvelée aux sources de la foi. Ce caté-chisme avait été rédigé par une commis-sion de douze cardinaux et évêques dontJean-Paul II, en 1986, avait déjà confié laprésidence au cardinal Ratzinger.

Les rédactions, tant du Catéchismeque de son résumé, ont fait l’objet, chaquefois, d’une consultation de tous lesévêques du monde.

Si le Catéchisme de l’Eglise catholiqueest un gros livre, d’un millier de pages,comprenant 2.863 articles, le Compen-dium est un petit livre de quelque 200pages comprenant 598 questions etréponses.

En cela, c’est vraiment le "catéchismeretrouvé" qu’ont connu des générationsd’hommes et de femmes. En témoigna,par exemple, un Alain Besançon qui, né en1932, écrit dans Une génération : "J’airetrouvé le livre de catéchisme que nousdevions apprendre par cœur. Il est trèssemblable aux catéchisme des XVIIe, XVIIIe

et XIXe siècles qui dérivent du catéchismedu Concile de Trente, préparé sous la di-rection de saint Charles Borromée. Il vapar questions et réponses (…) Il fallait gar-der en mémoire l’énoncé littéral des pro-position (…) L’Eglise avait compris qu’a-vant que les enfants n’entrassent dans unétat trouble, l’adolescence, il fallait leurdonner un baggage solide de notions clai-

res et sues par cœur, lestantet fortifiant ainsi leur enten-dement et leur mémoire.L’état d’âme pouvait changer,la piété s’évaporer, il restaitun bloc de notions liées, deformules éprouvées de prière– un noyau dur, cohérent, ba-sique, qui accompagneraitl’enfant dans le voyage dan-gereux qui allait être le sien,son viatique".

Parce qu’à partir desannées 60 ce catéchisme aété progressivement suppri-mé, nombre d’enfants n’ontplus bénéficié de cette for-mation de base. C’est leconstat que faisait le cardinalRatzinger dans la conférenceprononcée à Lyon le 15 jan-vier 1983 et à Paris le lende-main : "Ce fut une premièreet grave faute de supprimerle catéchisme et de déclarerdépassé le genre-même ducatéchisme".

Le cardinal mettait en cause une caté-chèse qui prétendait recourir directementà la Bible sans faire le détour par ledogme, au risque de s’embourber dansune lecture historico-critique de l’Ecriture.Et le cardinal Ratzinger d’expliquer qu’une"mère allemande (lui) raconta un jour queson fils, qui fréquentait l’école primaire,était en train de s’initier à la christologiede la source supposée des logia du Sei-gneur : mais des sept sacrements, desarticles du Credo, il n’avait pas encoreentendu un traître mot ".

On a craint qu’en expliquant le Credoet en parlant de la foi en Dieu Créateur, eten la création comme élément du symbolede la foi de l’Eglise, on porterait ombrageà la christologie. "Aujourd’hui, expliquaitle préfet de la Congrégation pour la doc-trine de la Foi, c’est la crainte inverse quime paraît justifiée. La marginalisation de

Si Jean XXIII et Paul VI ont

été les papes du Concile,

Jean-Paul II celui des

voyages (101 hors

d’Italie) et des saints (482

canonisés), Benoît XVI

pourrait être le pape du

catéchisme retrouvé.

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20 FRANCECatholique N°2989 9 SEPTEMBRE 2005

COMPENDIUM

Le catéchisme r

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la doctrine de la création réduit la notionde Dieu, par voie de conséquence la chris-tologie. Le phénomène religieux ne trouveplus d’explication en dehors de l’espacepsychologique et sociologique (…). Or c’estseulement si l’être, y compris la matière,est conçu comme sorti des mains de Dieuet maintenu dans les mains de Dieu, queDieu est aussi réellement notre Sauveur etnotre vie, la vraie vie".

Ce n’est pas pour rien que les ancienscatéchismes plaçaient parmi les toutespremières questions et réponses celles surla création : “Dieu nous a créés pour leconnaître, l’aimer, le servir dans cette vieet puis jouir éternellement de Lui dansl’autre".

Le cardinal Ratzinger rappelait alorsque toute catéchèse devait s’articulercomme le Catéchisme du Concile deTrente autour de ces "éléments vitalementindispensables à l’Eglise" que sont le sym-bole des apôtres, les sacrements, le déca-logue et la prière du Seigneur ".

Face à cette situation, des laïcsavaient repris, en France, l’initiative deproposer aux parents des catéchismes tra-ditionnels. Il faut signaler notammentl’action de Pierre Lemaire et des éditionsTéqui, qui éditèrent plusieurs catéchismes,et celle de Jean Madiran qui publia en unnuméro spécial de sa revue Itinéraires, leCatéchisme du Concile de Trente, puisdans un autre, les deux Catéchismes (lepetit et le grand) de saint Pie X.

En revanche, les instances officiellesde la catéchèse continuaient à publier des"parcours catéchétiques" ainsi qu’unrecueil intitulé Pierres vivantes, qui ne seprésentait pas comme un catéchisme ausens formel du mot, mais comme un"recueil des documents privilégiés de lafoi".

Aussi le cardinal Ratzinger revint-il àla charge par une lettre adressée le 27janvier 1985 à Mgr Vilnet , alors présidentde la Conférence des évêques de France :"Ce statut particulier de Pierres vivantes,

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par Georges DAIXetrouvéPoints de repère

28 octobre 1965 : "On composera un directoire sur l’enseignement catéchétiquedu peuple chrétien dans lequel on traitera des principes fondamentaux et del’organisation de cet enseignement ainsi que de l’élaboration de livres traitant de laquestion" (Décret Christus Dominus sur la charge pastorale des évêques - IIe Conciledu Vatican).Pâques 1971 (11 avril) : Publication du Directoire général de catéchèse sur ordre dePaul VI par la Congrégation pour le Clergé : "La catéchèse doit veiller à proposerfidèlement dans son intégrité le trésor du message chrétien" (n°38).Octobre 1977 : Quatrième assemblée générale ordinaire du synode des évêquesconsacrée à la catéchèse dans le monde contemporain.16 octobre 1979 : Exhortation apostolique post-synodale de Jean-Paul II, Catéchersitradendae.15 et 16 janvier 1983 : Conférence du card. Ratzinger à N.-D. de Fourvière et N.-D. de Paris : "Transmission et sources de la Foi" dont le texte a été repris dans sonlivre Eglise et théologie paru en 1992 chez Mame.8 décembre 1985 : la deuxième assemblée extraordinaire du Synode des évêquesémet le vœu que soit “rédigé un catéchisme ou compendium de toute la doctrinecatholique tant sur la foi que sur la morale qui serait comme un texte de référencepour les catéchismes et compendiums qui sont composés dans les divers pays”.1986 : Jean-Paul II confie à une commission de douze cardinaux présidée par lecard. Ratzinger et assistée de sept évêques, experts en théologie et en catéchèse, latâche de préparer un projet pour le catéchisme demandé par les Pères du Synode.11 octobre 1992 : Constitution apostolique Fidei depositum de Jean-Paul IIaccompagnant la première publication du Catéchisme de l’Eglise catholique qui "doitservir de texte de référence sûr et authentique pour l’enseignement de la doctrinecatholique et tout particulièrement pour la composition des catéchismes locaux. Ilest aussi offert à tous les fidèles qui désirent mieux connaître les richessesinépuisables du salut (…) et, enfin, à tout homme qui vous demande raison del’espérance qui est en nous et qui voudrait connaître ce que croit l’Eglise catholique".15 août 1997 : promulgation par Jean-Paul II de l’édition typique en latin duCatéchismus catholicae Ecclesiae dont le but est de proposer "une expositioncomplète et intégrale de la doctrine catholique qui permette à tous de connaître ceque l’Eglise professe, célèbre, vit, prie dans sa vie quotidienne".18 septembre 1997 : Publication par la Congrégation pour le clergé du nouveauDirectoire pour la catéchèse dont l’idée centrale est que tous ont besoin decatéchèse. Celle-ci ne concerne pas seulement les enfants, mais elle interpelle surtoutaujourd’hui le monde des adultes.2 février 2003 : Lettre de Jean-Paul II au cardinal Ratzinger lui confiant le soin deconstituer une commission spéciale pour préparer un compendium du Catéchisme del’Eglise catholique " qui contienne tous les éléments fondamentaux de la foi et de lamorale catholique formulée d’une manière simple et claire ".28 juin 2005 : Benoît XVI remet symboliquement un exemplaire du compendium àquinze représentant du peuple de Dieu : un cardinal, un évêque, un prêtre, un diacre,un religieux, une religieuse, une famille de trois personnes, deux jeunes, deuxadolescents, trois catéchistes et un laïc engagé dans la pastorale. �

de Benoît XVI

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ESPRIT

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tout comme, d’autre part, la multiplicitédes parcours catéchétiques font – de l’avisde notre Congrégation et de la Congré-gation pour le clergé – naître l’exigenceque la conférence épiscopale de Franceprépare un catéchisme destiné à tout leterritoire (cf. canon 775, par. 2) qui pré-sente d’une manière complète la doctrinede la foi et qui puisse ainsi constituer untexte de base incontesté par la catéchèsedans cette nation".

Les évêques préparèrent bien alors uncatéchisme – pour adultes – qui parut en1991 et fut bientôt éclipsé par le Ca-téchisme de l’Eglise catholique, promul-gué par Jean-Paul II.

Le Compendium promulgué par BenoîtXVI, le 28 juin, est donc un abrégé de cedernier Catéchisme. Comme lui il est arti-culé en quatre parties qui correspondentaux lois fondamentales de la vie en Christ.

1/ La profession de foi présente unesynthèse de la lex crescendi, c’est-à-dire

de la foi professée par l’Eglise catholique,en suivant les articles du Symbole desApôtres (Q.11 à Q. 217)

2/ Intitulée "La célébration du mystèrechrétien", cette partie constitue la lexcelebradi : et elle traite du déroulement del’Année liturgique (Q. 218 à Q. 249), puisdes sept sacrements (Q.250 à Q. 356)

3/ Sous le titre "La vie en Christ", latroisième partie aborde les questions de lavocation de l’homme, de la Loi morale etdes dix commandements (lex vivendi)(Q.357 à 533)

4/ Enfin, une quatrième partie estconsacrée à la Prière chrétienne avec uncommentaire du Notre Père, qui est lasynthèse de tout l’Evangile". C’est la lexorandi ou loi de la prière (Q.534 à Q.598).

Nous avons donc 217 questions pourla loi de la foi. 139 questions pour la loide la célébration, 177 questions pour laloi de la vie et 6 questions pour la loi dela prière.

Tout au long de ses pages, le caté-chisme est émaillé de citations, patris-tiques ou des écrits des saints. En margedes questions des nombres remvoient auxnuméros du Catéchisme de l’Eglise catho-lique où l’on trouvera de plus longs déve-loppement des questions traités.

On a, par ailleurs, tenu à illustrer celivre au début de chacune de ses sec-tions, de reproductions en couleurs d’œu-vres d’art qui proviennent du riche patri-moine de l’iconographie chrétienne. Ellesaussi visent à nourrir la foi des croyants,"Les images sacrées, disait Benoît XVI,lors de la présentation du volume, parleur beauté sont aussi annonce évangé-lique et elles expriment la splendeur de lavérité catholique en montrant l’harmoniesuprême entre le bon et le beau, entre lavoie de la vérité et la voie de la beauté.En témoignant de la tradition séculaire etféconde de l’art chrétien, elles stimulentles croyants et les non-croyants à la dé-couverte et à la contemplation du char-me inépuisable du mystère de la Ré-demption, en donnant une impulsion auprocessus vivant de son inculturationdans le temps".

Toutes les traductions de ce Com-pendium dans les diverses lagues de-vraient en principe contenu les mêmesimages, signe de l’unité de la foi dans lamultiplicité des contextes ecclésiaux etculturels.

Deux appendices complètent le textemême du catéchisme. D’abord vingt-quat-re prières communes pour l’Eglise univer-selle dont le Pape a souhaité qu’ellessoient aussi proposées en latin de façon àfaciliter la prière commune de croyants delangue différentes.

Un second appendice donne les princi-pales formules de la doctrine catholique :de la loi de charité et de la règle d’or(“Tout ce que vous voulez que les hommesfassent pour vous, faites-le vous-mêmepour eux", Matthieu 7,12) aux quatre finsdernières, c’est en deux pages une brèvesynthèse de la foi et de la morale deschrétiens. �

“Catéchisme de l'Église catholique abrégé”,préface par le cardinal Jean Honoré, coédi-tion Cerf / Fleurus-Marne / Bayard édi-tions, 290 pages - 18 €.

Rappel : Cardinal Jean Honoré, “Caté-chisme en bref et en images de l'Église ca-tholique”, paru en : novembre 2002,288 pages, 20 €.

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CHINE

Le 26 juillet, en la cathédrale St-François de Xi’an, dans la province duShaanxi, le P. Anthony Dang Mingyan,38 ans, a été ordonné évêque au-xiliaire du diocèse de Xi’an par MgrAnthony Li Du’an, 78 ans, titulaire dusiège épiscopal. Tout comme l’ordi-nation de Mgr Joseph Xing Wenzhi autitre d’évêque auxiliaire de Shanghai,un mois auparavant, cette ordination

épiscopale a été reconnue par le Saint-Siège et approuvée par le gouver-nement chinois.

Avant-dernier d’une famille de neufenfants, Mgr Anthony Dang est né le12 juillet 1967 au sein d’une famillecatholique. Entré au grand séminairede Xi’an à l’âge de 18 ans, il a pour-suivi ses études au séminaire de Shes-han, près de Shanghai. Ordonné à laprêtrise en 1991, il a été curé de pa-roisse et directeur de la commission fi-nancière de son diocèse. De 2000 à

2002, il a suivi une formation en psy-chologie à l’Université normale deXi’an. Parmi les défis auxquels doitfaire face le diocèse de Xi’an, le nouvelévêque a cité la nécessité de motiver leclergé et les laïcs quant à l’urgence del’évangélisation.

A la différence de celle de Shan-ghai, l’ordination de Mgr AnthonyDang n’a pas suscité une importantecouverture des médias internationaux.Selon les observateurs, cette ordinationtémoigne d’une certaine « banalisation» des ordinations d’évêques au sein del’Eglise « officielle » de Chine, le Saint-Siège reconnaissant le choix des can-didats proposés par les diocèses enquestion et Pékin approuvant ce choix,le tout s’effectuant dans une relativediscrétion. Ces nominations avec ac-cord du gouvernement chinois et deRome se font pourtant sans ententepréalable entre les deux parties. LaChine préserve son indépendance enfaisant nommer le candidat par laConférence épiscopale chinoise. Cequi est nouveau, c’est que la Chine to-lère maintenant que le candidat soitnommé en même temps par Rome. Leproblème devient d’ordre liturgique :comment annoncer la nomination ?

ZF05090106 / EGLISE D’ASIE du 1er septembre

POLOGNE

«Que Dieu bénisse tous ceux quis’engagent pour la promotion de lajustice sociale et pour le bien desouvriers», a déclaré le pape benoît XVIen évoquant, le 31 août, l’anniversairede la fondation du premier syndicatouvrier libre de l’Union soviétique,Solidarnosc, à Gdansk, dans les chan-tiers navals.

En polonais, le Pape a en effet dé-claré à la fin de cette audience géné-rale du mercredi : «J’adresse la bien-venue à tous les Polonais ici présents.C’est aujourd’hui le 25e anniversaire del’institution de "Solidarnosc". Je re-mercie la Providence divine pour lesouffle d’esprit nouveau que ce mou-vement a apporté dans l’histoire del’Europe contemporaine. Que Dieu bé-nisse tous ceux qui s’engagent pour lapromotion de la justice sociale et pour

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Jean-Paul II et l’EucharistieDans son allocution avant la prière de l’Angélus, prononcée en présence

des pèlerins réunis dans la cour de la résidence pontificale de CastelGandolfo, le dimanche 4 septembre Benoît XVI a rappelé que l’Année del’Eucharistie, convoquée par le pape Jean-Paul II, se terminera en octobreprochain.

« Cette Année spéciale consacrée au Mystère eucharistique a été vouluepar le bien-aimé pape Jean-Paul II pour réveiller dans le peuple chrétien, lafoi, l’émerveillement et l’amour envers ce grand Sacrement qui constitue levrai trésor de l’Eglise », a déclaré Benoît XVI.

« Avec quelle dévotion il célébrait la sainte messe, centre de chacune deses journées ! Et que de temps il passait en adoration, prière silencieusedevant le tabernacle ! » s’est exclamé celui qui fut l’un des plus prochescollaborateurs de Jean-Paul II, en tant que préfet de la Congrégation pour laDoctrine de la Foi, depuis 1982.

« Les derniers mois, la maladie l’a identifié de plus en plus au Christsouffrant. Il est frappant de penser qu’à l’heure de sa mort, il s’est retrouvé àunir l’offrande de sa propre vie à celle du Christ dans la messe qui étaitcélébrée près de son lit », a-t-il rappelé.

La messe de la fête de la Miséricorde divine, qui a commencé à 20 h, le2 avril, fut présidée par Mgr Stanislaw Dziwisz, alors secrétaire de Jean-Paul II, aujourd’hui archevêque de Cracovie, avec la participation ducardinal Marian Jaworski, archevêque de Lviv des latins, de Mgr Rylko,président du Conseil pontifical pour les Laïcs, et de Mgr MieczyslawMokrzycki, également secrétaire du pape.

Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège a précisé par la suitequ’au cours de cette messe Jean-Paul II avait reçu le saint Viatique et, unenouvelle fois, l’onction des malades. Le Pape est décédé à 21 h 37 alors queplusieurs dizaines de milliers de fidèles priaient pour lui place Saint Pierre.

Benoît XVI a rappelé que « son existence terrestre s’est conclue pendantl’Octave de Pâques, précisément au cœur de cette Année de l’Eucharistie,au cours de laquelle a eu lieu le passage de son grand pontificat au mien ».

« C’est avec joie par conséquent, a poursuivi Benoît XVI, que depuis ledébut de ce service que le Seigneur m’a demandé, je réaffirme la centralitédu Sacrement de la présence réelle du Christ dans la vie de l’Eglise et danscelle de tout chrétien ».

Le Pape a rappelé que l’Année de l’Eucharistie se terminera en octobrepar le synode des évêques qui aura pour thème : « L’Eucharistie : source etsommet de la vie et de la mission de l’Eglise ».

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le bien des ouvriers. Transmettez mabénédiction à ceux qui vous sontchers. Loué soit Jésus Christ !».

A l’occasion de cet anniversaire, lepape Benoît XVI a également adresséune lettre à l’archevêque de Cracovie,Mgr Stanislas Dziwisz, envoyé spécialdu pape à Gdansk, pour souligner la«grande signification» de la fondationde Solidarnosc, le 31 août 1980.

Non seulement, écrit le Pape, lesyndicat polonais «a provoqué defaçon pacifique des changementspolitiques inimaginables en faisantentrer le peuple polonais sur le cheminde la liberté et de la démocratie», maisa aussi indiqué «aux autres peuples»de l’ancien bloc de l’Est européen lapossibilité de réparer «l’injusticehistorique» qui les avait laissés del’autre côté du rideau de fer.

Le Pape rappelle également com-bien Jean-Paul II «avait à cœur» que«cet acte de justice historique s’ac-complisse et que l’Europe puisserespirer par ses deux poumons», oc-cidental et oriental.

Le pape polonais « soutenait So-lidarnosc de son autorité et, lorsquec’était nécessaire, aussi grâce à uneaction diplomatique habile ».

«Je sais, déclare Benoît XVI, qu’ils’agit d’une cause juste et la chute dumur de Berlin et l’introduction dansl’Union européenne, des pays quiétaient restés derrière lui après laseconde guerre mondiale en est lameilleure preuve».

Pour sa part, le président de lacommission européenne, le PortugaisJosé Manuel Barroso a reconnu que«sans Solidarnosc, l’Union européennedans sa forme d’aujourd’hui ne pour-rait pas exister ».

La messe a été présidée aux chan-tiers navals de Gdansk, foyer desgrèves historiques de l’été 1980 contrele totalitarisme, et berceau de Soli-darnosc, par celui qui a été, pendant40 ans, secrétaire personnel de KarolWojtyla (cf. reportage de Bertrand Dumas dansFrance Catholique, la semaine prochaine).

Mgr Dziwisz disait dans son ho-mélie, selon Radio Vatican : «Danscette ville, les ouvriers ont prononcéde manière nouvelle et dans uncontexte nouveau le mot “solidarité”.Ils l’ont prononcé de toutes leurs forceset avec détermination… puisque l’onne pouvait plus tolérer un système quise nourrissait de l’envie, de la lutte declasses, de la lutte d’un peuple contreun autre peuple, de l’homme contrel’homme».

Le nouvel archevêque de Cracoviea ensuite rendu hommage au grandapport offert à Solidarnosc par des

hommes de foi, non seulement Jean-Paul II, mais le cardinal Wyszynski, lesnombreux prêtres, en premier lieu parl’aumônier martyr, le P. Jerzy Popie-luszko et par tant de fidèles laïcs réunispar les messes pour la patrie qui y ont« puisé les forces pour survivre ».

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CHARLES DE FOUCAULD

La secrétairerie d’Etat a confirméque la célébration de la béatificationde Charles de Foucauld aura lieu àRome, dans la basilique Saint-Pierre, ledimanche 13 novembre et que serontbéatifiées avec lui deux religieuses ap-partenant à des congrégations ita-liennes, probablement Maria CrocifissaCurcio (1877-1957) et Eurosia Fabris(1866-1932) qui devaient être béa-tifiées en avril dernier par Jean-Paul II.

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ECONEBenoît XVI a reçu le lundi 29 août

Mgr Bernard Fellay, successeur de l’ar-chevêque Marcel Lefebvre comme su-périeur général de la Fraternité Saint-Pie X.

Le directeur de la Salle de presse duSaint-Siège, M. Joaquín Navarro Vallsprécise dans un communiqué que «larencontre s’est déroulée dans un climatd’amour pour l’Eglise et de désir d’ar-river à la parfaite communion».

«Bien que conscients des dif-ficultés, poursuit M. Navarro Valls, lavolonté de procéder par étape et dansdes temps raisonnables, a été mani-festée ». Le communiqué de la salle depresse précise que la rencontre a eulieu dans le palais apostolique deCastel Gandolfo en réponse à une de-mande de Mgr Fellay.

Il ajoute que le Pape était ac-compagné du cardinal Darío CastrillónHoyos, président de la commissionpontificale Ecclesia Dei, qui a été ins-tituée par le Pape Jean Paul II avec leMotu Proprio promulgué le 2 juillet1988 à la suite de l'acte schismatiquedes ordinations épiscopales illégaleseffectuées par l'Archevêque Marcel Le-febvre à Ecône en Suisse.

Mgr Fellay a révélé à l’issue de l’en-tretien, dans un communiqué, que «larencontre a duré environ 35 minutes etqu’elle s’est déroulée dans un climatserein».

«L’audience a été l’occasion pourla Fraternité de manifester qu’elle atoujours été attachée – et qu’elle lesera toujours – au Saint-Siège, la RomeEternelle », affirme-t-il.

« Nous avons abordé les difficultés

sérieuses déjà connues, dans un espritde grand amour pour l’Eglise », pour-suit-il.

« La Fraternité Saint Pie X prie afinque le Saint-Père puisse trouver laforce de mettre fin à la crise de l’Eglise,en restaurant toutes choses dans leChriste», conclut le communiqué deMgr Fellay.

ZF05082904

GARDE SUISSE

L’année 2006 sera l’année des 500ans de la Garde suisse pontificale. Lejubilé commence, les 24 et 25 sep-tembre 2005, par des manifestations àLucerne pour célébrer le départ dupremier contingent. L’armée de l’Etatde la Cité du Vatican compte 110recrues suisses, de religion catholique.

ZF05090203

ETATS-UNIS

Le pape Benoît XVI a annoncé, le 4septembre, qu’il chargeait, Mgr PaulJosef Cordes,président du Conseilpontifical Cor Unum, de manifesterconcrètement sa solidarité aux victimesde l’ouragan Katrina qui a dévasté lesud-est des Etats-Unis.

Le Conseil pontifical « Cor Unum »(en latin, un seul cœur), a pour objectifde canaliser les gestes de solidarité dupape, de coordonner l’activité des ins-titutions catholiques et de sensibiliserles croyants aux motifs évangéliquesde la charité.

« Puissent les familles en deuilconnaître le réconfort de la présencede Dieu et les sauveteurs être assurésde notre profonde sollicitude et denotre soutien », a déclaré le pape.

ZF05090403

ZENIT

ZENIT est une Agence internatio-nale d'information. Sa mission est defournir, pour un public international, eten particulier les médias, une cou-verture objective et professionnelle desévénements, des questions, des do-cuments touchant l'actualité de l'Eglisecatholique et du monde vus de Rome.

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ESPRITLectures de la messe du 11 septembre 200524ème dimanche du temps ordinaire par Michel GITTON

� La loi de la vie en communauté est, on le dit, lepardon et le pardon donné et redonné. Mais lepardon pour être vécu suppose une premièrecondition : être assez sorti de nous-même pour nepas considérer le mal qui nous affecte comme lafin de tout. Le sale gosse que nous sommes estporté à considérer que tout lui est dû et à croireinsupportable toute atteinte à son petit moi.Comme le débiteur de la parabole, nous sommesbien capables de réclamer 10 € à qui nous doit,sans voir qu'on nous a remis une dette mille foisplus grande… et ne pas sentir le ridicule de lascène.

� Face à cet état de fait, les raisonnements ontpeu de prise. Restent la crainte et l'amour. La"crainte de Dieu", dans ce qu'elle a de salutaire,est la perception que peut-être Dieu, comme unmaître, aurait bien des choses à redire à nos choix,bien des exigences à faire valoir.La parabole que nous raconte Jésus est là pour

nous faire réfléchir : et si Dieu, à lafin, allait se mettre en colère et exigerson dû ? L' Ecclésiastique (comme on appelait jadisle personnage qui énonce la Sagesse de Ben Sirac)nous dit abruptement "pense à ton sort final","pense à ton déclin et à ta mort".

� L'amour, c'est celui qui jaillit des paroles desaint Paul : "Si Jésus a connu la mort, puis la vie,c'est pour devenir le Seigneur et des morts et desvivants". Jésus, qui ne nous devait rien, a voulutout connaître de nous, il a partagé notrepauvreté, il l'a faite sienne. Depuis qu'il a prisnotre vie sur lui, nous ne pouvons plus faire decomptes, tout ce qui est à nous est à lui etréciproquement. Nous sommes expropriés denous-mêmes, délogés de notre moi. Que serions-nous à présent pour réclamer quoi que ce soit à unfrère, touché comme nous par la mêmegénérosité ? �

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a Communauté de l’Emmanuel afêté cet été 30 ans de sessions àParay-le-Monial. La poignée delaïcs qui, autour Pierre Goursat(mort en 1991), a lancé cette

nouvelle formule de vacances en 1975,était loin de s’imaginer que, 30 ans plustard, elle attirerait des dizaines demilliers de gens assoiffés de vie de prièreet d’enseignement de la parole de Dieu.Ces pionniers ont en commun une expé-rience forte et inoubliable de l’amour deDieu. Sans échafauder le moindre plan, ilsdéploient leurs énergies pour permettre àd’autres de rencontrer ce Dieu au cœurdoux et humble.

Les premières sessions eurent lieu àVézelay. Là, en 1974, se rassemblent lesdifférentes communautés naissantes durenouveau charismatique. Un an après,nouvel élan : le jour de la Pentecôte 1975,10 000 personnes se retrouvent à Romeautour de Paul VI. Ce dernier accueilleofficiellement le Renouveau dans l’Églisecatholique. Au témoignage de PierreGoursat, c’est dans cet élan que naissentles sessions d’été à Paray-le-Monial. "Tucomprends, confie-t-il à un ami, l’an der-nier nous sommes allés à Vézelay comme

des pécheurs pour nous mettre avecMarie-Madeleine (la basilique lui estdédiée. Ndlr). Maintenant Jésus nousappelle à son Cœur." C’est là que le Christmontra son "Cœur qui a tant aimé leshommes et qui n’en reçoit en retourqu’ingratitude" à sainte Marguerite-MarieAlacoque, religieuse visitandine, pile troissiècles auparavant, en 1675.

En trente années d’évolution, les ses-sions d’été ont répondu à des attentes spi-rituelles de plus en plus urgentes et diver-ses. D’une session en 1978, on passe à 3en 1978. Puis 4, puis 5, et enfin 7 en2005. Leur but est de répondre à des be-soins spécifiques : 3 sessions chaque

année pour les familles dont une où sontaccueillis les célibataires, une session pourles 25-35 ans, le Forum international desJeunes, une session-retraite, une journéede prière pour les malades. L’année 2000 aconnu un pic avec 12 jubilés rassemblantau total 25 000 personnes. Les sessionss’importent maintenant en Allemagne, enSlovaquie où eut lieu un premier Forumdes jeunes en 1995, en Pologne, enIndonésie, aux USA et dans plusieurs paysd’Afrique. En tout, ce sont près de 50 000personnes qui ont vécu cet été une ses-sion organisée par la Communauté del’Emmanuel quelque part dans le monde.

Chaque session propose un program-me adapté aux divers types de partici-pants. Mais les ingrédients sont toujoursles mêmes : on ne change pas une recet-te qui marche. Prière de louange, ensei-

Changement de dizaine en

2005 pour les sessions

d’été organisées par la

Communauté de

l’Emmanuel à Paray-le-

Monial. Elles ont

rassemblé en juillet et

août derniers 25 000

personnes venues

renouveler leur conscience

missionnaire.

ESPRIT

26 FRANCECatholique N°2989 9 SEPTEMBRE 2005

COMMUNAUTE DE L’EMMANUEL

Des attentes spirituelles de plus en plusurgentes et diverses(

L

Paray, 30 ans aParay, 30 ans a

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gnement donné par un témoin de la foi,eucharistie, carrefours au choix (éduca-tion des enfants, travail, approfondisse-ment de la foi, découverte de la parole deDieu, formation à l’évangélisation…),temps de confession et d’adoration. À laquestion : "Par quoi avez-vous été le plustouché durant une session ?", 40% departicipants répondent : "La louange et lajoie". Et 30% "L’adoration, la confessionet les témoignages". Beaucoup trouventune occasion de former leur vie spirituel-le grâce à des enseignements concrets etapplicables dans leur vie quotidienne. Cekit enseignement-adoration-miséricorde-louange les incite à devenir témoins etacteurs de la nouvelle évangélisation auservice de l’Église.

Trente ans ! Les années passent maisc’est toujours le même Cœur qui bat. �

ESPRIT

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par le Père Ludovic LECURU

� Qu’êtes-vous allé chercher dans une session pour les familles organisée parl'Emmanuel ?

Après un passage un peu vide au niveau de la foi en couple, notre conseillerspirituel, qui nous avait bien cernés, nous a incités à participer à une session desfamilles organisée par la communauté de l'Emmanuel. Nous avions besoin de nousressourcer, de nous remettre en route. Il faut dire que nous nous sentions un peuisolés au sein de notre paroisse. Nous avions de grandes attentes personnelles.Thomas et moi n'attendions pas la même chose.Je pense que j'avais besoin d'être rassurée, dequitter l’impression de cheminer à côté desréalités du monde. J’avais aussi besoin de rencon-trer d’autres familles qui vivaient la même choseque nous en tant que parents. Nous souhaitions lamême chose pour nos enfants, en particulier lesplus grands. Eux aussi ont besoin de découvrirque le Christ a une place primordiale dans la vied'autres enfants de leur âge. Bref, nous avionsbesoin de déposer nos soucis et nos joies, de fairele point, de rencontrer le Christ là où il est, et làoù il veut que l'on aille.

Thomas était réticent au départ, mais il a faitconfiance. La première session à laquelle nous avons participé en juillet 2004 a étési bénéfique, que Paray est devenu pour nous un rendez-vous important, attendudepuis des mois. Nous avons vraiment ressenti ce qu'était un vrai moment de vied'Eglise. Nous avons également réalisé combien il est important de préserver untemps fort spirituel en famille chaque année.

� Pourtant vous n'êtes pas engagés dans la Communauté...

C’est vrai, mais nous nous sentons très bien accueillis par tous les membres dela session, communautaires ou non. Chacun est respecté selon ce qu'il est, il n'y apas de jugement. Tout le monde trouve sa place. L'organisation est efficace. Lesenfants, qui sont bien encadrés, sont accueillis par tranche d'âge. Eux aussireçoivent énormément. Nous le découvrons tout au long de la session, et encorelongtemps après.

Nous nous sommes aperçus que nous avions besoin de ce temps fort pourreprendre des forces. Nous avons aussi besoin d'un ressourcement spirituel pourapprofondir notre foi, mieux la vivre et mieux la transmettre. Nous donnons mieuxet plus si nous acceptons de recevoir !

� Quels fruits percevez-vous pour votre mission d'époux et de parents ?

Le fait de pouvoir confier nos enfants tout au long la journée nous permet devivre des moments riches en couple. Les soirées et les repas sont avec les enfants.Nous avons ainsi le bonheur de vivre ces temps forts avec eux. Puisque nous allonsprier avec les enfants à la chapelle des apparitions, nous ramenons cette habitude àla maison !

Lors de ces sessions, l'Eglise est représentée très largement, toutes lessensibilités "cohabitent" avec plaisir. Cela nous encourage à vivre cet accueil à pluspetite échelle dans nos paroisses. Cette année, lors de la session d’été, nous avonseu le bonheur de retrouver notre curé. Alors le projet est né d'emmener d'autresfamilles de notre paroisse l'année prochaine. �

Estelle et Thomas Hulot sont mariés depuis 9 ans et habitent Fécamp.

Parents de 4 enfants, Benoît, Louise, Mathilde et Constance,

ils se sont rendus cet été à Paray-le-Monial. Ils nous parlent de

leur expérience dans un des rares endroits où l’on puisse

faire une session-retraite en famille...

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prèsprès

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EXPOSITIONS

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ustave Caillebotte appartient augroupe des Impressionnistes - dont ilfut le généreux collectionneur etmécène - en raison des thèmes qu'ilaffectionne mais il reste l'adepte

d'une facture naturaliste. En réalité il crée enune vingtaine d'années, un style qui lui estpropre, fidèle à une certaine tradition, coloréede son originalité personnelle par son souci dela modernité et par une touche inventive.

La rétrospective de la Fondation de l'Her-mitage, à Lausanne, est ambitieuse dans sonétendue et sa complexité. Tous les thèmes del'artiste appartiennent au présent : rues dunouveau Paris haussmanien aux perspectivesaudacieuses, paysages normands et d'Ile-de-France, jeux nautiques des bords de Seine,fleurs ou natures mortes... C'est une peinturesolide et rayonnante qu'il nous est donné decontempler ici.

De 1875 à 1880, le Paris peint par Caille-botte s'affirme dans les transformations urbai-nes, les espaces nouveauxdégagés pour la circulationet la promenade : un "refu-ge" circulaire sur le boule-vard Haussman ou la vueplongeante sur la rue Halévy.Les trottoirs et chausséessont peuplés de promeneurs,ceux qui arpentent la placeSaint-Augustin ou le couplefrileux devant la Samari-taine, un jour de pluie.

Les points de vue sontaudacieux, "bizarres" pourses contemporains : un

"Boulevard vu d'en haut", ou un "Balcon...",d'où deux hommes admirent la suite de mar-ronniers touffus. Ou les deux versions de cemonument avant-gardiste qu'est le pont del'Europe avec ses grosses poutrelles de fer en-trecroisées : la première est une esquisse inon-dée par la pleine lumière du jour, la secondeest plus descriptive et ouvragée. La netteté dela lumière, une clarté comme matérielle, descaractéristiques qui définissent sa peinture dela ville.

Ce langage neuf, où l'artiste marie l'at-mosphère naturaliste et la touche impression-niste, avive le relief des scènes d'intérieur oudes portraits... Dont les fameux "Raboteurs deparquets", ces travailleurs torses nus, à genoux,peints dans une surprenante vue frontaledevant la fenêtre close sur la chaleur de l'été.

Ses portraits ressemblent à des instantsvolés : un homme en haut de forme assis prèsd'une fenêtre, qui semble patienter ; et cettefemme absorbée par sa lecture, qui sembleloin de tout ; ou encore cet étonnant "Auto-portrait au chevalet" : la main droite est deve-nue une main gauche qui tient le pinceau, etla face du peintre revêt l'expression hallucinée,de qui cherche à attraper la vie...

Ses natures mortes, "Huîtres", "Melon" etplus encore la "Côte de Bœuf" ou les "Ca-nards" suspendus par le bec, tous ces motifs,loin d'être allusifs sont tracés d'un pinceauagile et chargé d'une huile grasse. Tout unmarché ! dont le réalisme est plus goûteux

encore que la réalité... La peinture de Caillebotte

est frappée du même amourde la nature que celle desImpressionnistes. Dans l'é-tendue scintillante de lalumière, dans ses oppositionscontrastées avec l'ombre,elle en connaît l'éparpille-ment, les dilutions légères...Mais la matière s'en distin-gue cependant par son côtécharnu : les corps des bai-gneurs ont du poids, l'eau,les feuillages, les nuées de la

La nouvelle exposition de

la Fondation de l'Hermitage,

à Lausanne, est consacrée

à Gustave Caillebotte,

qui nous fait découvrir un

impressionniste dans une

atmosphère naturaliste.

Un ImpressionnGUSTAVE CAILLEBOTTE

par Ariane GRENON

G

Côte de bœuf, 1882.

Les portraitsde Caillebotteressemblent à des instantsvolés

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EXPOSITIONS

FRANCECatholique N°2989 9 SEPTEMBRE 2005 29

consistance, les ombres sont des taches den-ses, les périssoires pèsent au bras des rameurs,ses vigoureux "canotiers" qui s'affrontent dansle courant.

La beauté de cette peinture réside en safranchise, une sorte de courage qui affronte lavérité du monde sans chercher à l'embellir.Proche des vapeurs et buées de l'Impres-sionnisme, l'œuvre de Gustave Caillebotte pal-pite de vie, y apportant de surcroît un senti-ment d'humanité, tel que ce sévère et magni-fique Autoportrait... �

istesolide

Canotiers, 1877

Autoportrait,1889

"Caillebotte - Au cœur de l'Impressionnisme", jus-qu'au 23 octobre, à la Fondation de l’Hermitage, 2,route du Signal, Case postale 38, 1000 Lausanne 8,Suisse. Rens. tél. +41 (0)21.312.50.13. Courriel :[email protected]

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PATRIMOINE

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n a déjà vu comment les moines belgess’étaient mis à faire de la bière pour êtresûr de boire un liquide sain à une époqueoù les sources n’étaient pas sûres. Ils sontloin d’être les seuls à s’être intéressés à

l’alcool. Mais c’est dans une perspective tout à faitdifférente que dom Pérignon s’attacha à perfec-tionner le vin que produisait son abbaye. Né en1638, mort en 1715, il entre d’abord au collège desjésuites de Châlons, puis en 1656 au monastèrebénédictin de Verdun où - ora et labora – il pra-tique avec un égal bonheur philosophie, théologieet travail manuel. C’est en 1668 qu’il rejoint l’ab-baye d’Hautvillers. Le lieu ne compte plus qu’unepoignée de frères, les celliers, caves et pressoirssont presqu’en ruine. Nommé cellérier-intendant,il lui faut trouver un moyen d’inverser une ten-dance funeste. Il s’avise que la dîme oblige lesvignerons des alentours à reverser aux moines unepartie de leurs récoltes. Il dispose donc d’un vasteéchantillonnage de cépages et va améliorer le vinde l’abbaye en les assortissant au mieux. Son élèveet successeur, frère Pierre, explique sa méthode :"le père Pérignon ne goûtait pas les raisins auxvignes quoiqu’il y allât tous les jours à l’approchede la maturité. Mais il se faisait apporter des rai-sins des vignes qu’il destinait à composer la pre-mière cuvée. Il n’en faisait la dégustation que lelendemain à jeun, après leur avoir fait passer lanuit à l’air sur sa fenêtre, jugeant du goût selon lesannées. Non seulement il composait les cuvées se-lon ce goût, mais encore selon la disposition, lesannées précoces, tardives, froides, pluvieuses, etselon les vignes bien ou médiocrement fournies defeuilles". On lui attribue également, mais sans cer-titude, la découverte de la seconde fermentationen bouteille.

Quoi qu’il en soit, le succès est rapidement aurendez-vous, au point que la Pompadour en com-mandait 200 bouteilles par an, ce vin étant selonelle le seul "qui laisse la femme belle après boire"…

A l’occasion de la journée du patrimoine, lamaison Moët et Chandon, propriétaire de l’abbaye,l’ouvrira exceptionnellement à la visite.

Fondée en 650 par saint Nivard - une colombelui ayant indiqué le lieu – elle suit donc la règle desaint Benoît et de saint Colomban. Rachetée en1823 par Pierre-Gabriel Chandon, elle devientpropriété de la maison Moët et Chandon en 1941.

D’un point de vue architectural, il faut remar-quer sa halle aux pressoirs et son cloître. Autreréalisation remarquable : le labyrinthe végétal quise trouve dans son parc de trois hectares plantéd’essences variées. Des visites guidées auront lieules 17 et 18 septembre de 9h30 à 12h et de 14h à18h. Les autres jours, il faudra se contenter de voirla pierre tombale de dom Pérignon qui est situéedans l’église paroissiale… �

Où comment un moine

apprivoisa le "vin du diable",

dit encore "saute-bouchon".

(1) Abbaye d’Hautvillers, rue de Cumières, 51160Hautvillers. Visite du parc et du cloître de l’abbaye.Réservation impérative auprès d’Isabelle Latella au :03.26.51.33.39.

En chiffres...L’ancêtre des journées du Patrimoine fut la création des jour-nées portes ouvertes dans les monuments historiques en 1984.C’est en 1991 que le Conseil de l’Europe, précédé par quelquespays membres dès 1985, institue la journée européenne duPatrimoine. En 1992, la journée devient un week-end complet.En 1995, 34 pays y participent et la France comptabilise 7millions de visiteurs pour 10.000 sites. Un pic a lieu en 2000avec 14 148 sites ouverts à 11,5 millions de visiteurs. Depuis,le nombre d’entrées est stabilisé, mais celui des monuments à

visiter a légèrement décru. Dans le domaine des alcools, La maison Henessy ouvre pour la seconde annéeson "paradis" - lieu où sont conservées les plus vieilles eaux de vie, appelé enl’occurrence "chai du fondateur"– à Cognac. Ainsi que le château de Bagnolet,demeure de style "Louisiane" sur les rives de la Charente (05 45 35 71 62). �

ll disposed’un vasteéchantillon-nage decépages etva améliorerle vin

Champagneet religion

PORTES OUVERTES

par Pierre FRANÇOIS

L’abbaye d’Hautvillers

O

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Les Carati sont une famille unie de labourgeoisie romaine. Adolescents dela génération 68, les deux frères,

Nicola, au tempérament positif, et Mat-teo, mélancolique et tourmenté, choi-sissent, le premier de devenir psychiatre,le second d'entrer dans la police. Dansles années 80, la famille est dramati-quement marquée par le terrorisme etpar le suicide de Matteo. Nicola dé-couvre que Matteo a eu un fils, de saliaison avec une jeune photographe, etprend sous son aile la mère et l'enfant.Une nouvelle génération se lève, qui au-ra vingt ans dans les années 2000.��� Une passionnante saga fami-

liale, prise dans l'histoire de la sociétéitalienne des années 60 à nos jours.L'écriture du scénario allie, avec in-telligence et sensibilité, le récit in-timiste et l'histoire collective de lagénération de 68. La mise en scène,sobrement lyrique, met en valeur lescaractères et l'évolution des person-nages, profondément attachants etremarquablement interprétés.��� Un film d'une humanité trèsriche, qui montre la complexité et lafragilité psychologiques des êtres(l'hypersensibilité suicidaire de Matteo,

la folie de Giorgia), mais aussi leur libertéet leur responsabilité morale. Même sison couple, né dans l'utopie et la per-missivité de 68, se brise, Nicola trans-mettra à ses enfants le sens profond durespect et de l'amour fidèle qu'il a lui-même hérité de ses parents. �

Nos meilleures années (1/2). Comédie dramatique ita-lienne (2003) de Marco Tullio Giordana, avec Luigi Lo Cascio(Nicola), Alessio Boni (Matteo), Adriana Asti (Adriana), SoniaBergamasco (Giulia), Fabrizio Gifuni (Carlo) (3h05). Diffusionlundi 12 septembre, sur Arte, à 20h40. Le second épisode seradiffusé lundi 19 septembre, sur Arte, à 20h40.

11 septembre,

les révoltés du vol 93

C’était il y a quatre ans déjà, un certain 11septembre au matin, dans le ciel des Etats-Unis.Quatre avions de ligne furent détournés parquatre commandos de terroristes d’Al Kaida. Lesdeux premiers prenaient les commandes de leuravion respectif pour percuter les tours jumellesdu World Trade Center, faisant quelque 2823victimes de toutes nationalités. Puis ce fut letour du troisième commando, dont l’avion vintpercuter le Pentagone. Pendant ce temps-là,mais plusieurs minutes plus tard, le vol 93d’United Airlines est détourné par quatreterroristes déterminés. Mais les passagers, quise sont précipités sur leurs téléphones,apprennent ce qui s’est passé à New York et àWashington. Après un certain temps deflottement et comprenant qu’ils n’ont plus rien àperdre, ils décident de passer à l’action etd’attaquer les terroristes. Grâce à cette actiond’éclat, leur avion s’écrasera dans un champ,alors que sa cible était le Capitole, àWashington.�� Ce documentaire poignant porte lasignature de Brian Lapping, un des plus grandsnoms du documentaire («Yougoslavie, suicided’une nation européenne»). Fidèle à son style, ilest allé interviewer les proches des victimes, enparticulier ceux qui ont pu parler à celles-ci autéléphone. Mais il a eu également accès auxrapports du FBI et aux enregistrements desconversations entre les contrôleurs aériens etles pilotes de l’avion. Intercalant les interviewsde scènes de fiction recréées (pas toujours trèsréussies), le documentariste a réalisé unereconstitution aussi émouvante qu’instructive deces événements tragiques.

Documentaire anglais de Brian Lapping et Phil Craig (1h30).Diffusion le lundi 12 septembre, sur France 3, à 20h55.

TÉLÉVISION

Arsenic et vieilles dentellesDeux vieilles demoiselles, Martha et Abby, font passer devie à trépas, par charité chrétienne, inutile de le préciser,de vieux messieurs célibataires, dont l’existence semblebien triste et solitaire. Elles le font avec la décontraction etla délicatesse qui conviennent. Leur neveu Mortimer vadécouvrir, horrifié, qu’elles en sont à leur douzième victime. ��� «Arsenic et vieilles dentelles» était, au départ,

une pièce à succès. Il fallait tout le talent de Frank Capra, sa délicatesse de touche et son élégance,pour nous faire «avaler» cette histoire désopilante. Cary Grant est impayable dans le rôle du neveuqui découvre la folie douce de ses charmantes vieilles tantes. Pour qui apprécie l’humour noir etsubtil des Anglais (les meilleurs écrivains de romans policiers ne sont-ils pas de charmantes vieillesfemmes d’Outre-Manche ?), cette œuvre est à déguster avec délectation, comme une tassed’excellent thé empoisonné.� Il va de soi qu’il ne faut voir qu’un moment irréaliste de détente dans cette comédie délicieuse.

Comédie américaine en noir et blanc (1944) de Frank Capra, avec Cary Grant (Mortimer Brewster), Priscilla Lane (Elaine), Raymond Massey(Jonathan), Peter Lorre (le docteur Einstein), Joséphine Hull (Abby), Jean Adair (Martha), Jack Carson (O’Hara) (1h58). Diffusion le jeudi 15septembre, sur Arte, à 20h40.

L’histoire italienne récente

racontée à travers

l’histoire d’une famille soudée.

Une Saga romanesque et tendreNOS MEILLEURES ANNÉES (1/2)

par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Une chroniquefamiliale dépeinteavec finesse(

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THEATRE

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e jeu de la vérité (1) fait partie de ces piècesau succès très mérité. En effet, elle conju-gue un rire massif à une réflexion humaineprofonde. Cadre de deux magistraux coupsde théâtre, elle en exploite les ressorts

bien au-delà du simple effet comique. Le texte estciselé, qui dans la forme est construit comme unemachine à faire rire toutes les quatre minutes, etsur le fond sait questionner des sujets aussi gra-ves que la différence entre les êtres, l’évolution del’affectivité chez les hommes et les femmes, l’étatd’esprit d’une génération qui a refusé de grandir…

Le prétexte à tout cela ? Trois hommes n’ontjamais cessé de se voir chaque semaine et de seraconter leurs petits et grands tracas, petits etgrands bonheurs. Ils sont presque quadras et unbeau jour l’un d’entre eux retrouve une fille dontils furent tous amoureux en classe de seconde. Leschasseurs se réveillent et chacun veut rattraperl’occasion perdue il y a si longtemps. Mais ilstombent sur un bec. Les pisteurs deviennent euxmême proie, puis domestiqués.

La crédibilité des personnages est renforcéepar leurs failles respectives : cette femme qui allieune grande lucidité en certains domaines avec laplus grande naïveté dans d’autres, ces hommes quiraisonnent comme si la matière humaine étaitaussi vulgaire qu’un stère de bois mais qui nesavent plus comment réagir face à une personna-lité féminine au mystère déroutant. L’échantil-lonnage des personnalités est également intéres-sant qui met face à ce gibier difficile un théâtreuxsentimentalement papillonneur, un chef de cabi-net marié avec enfants tenté par une aventure etun directeur commercial qui pleure à chaque évo-cation de son divorce.

La mise en scène est réglée comme du papier àmusique. Il faut noter en particulier le jeu de fau-teuils musicaux entre les protagonistes pour serapprocher de la cible ou manifester leur désac-

cord. Il y a dans ce jeu-physique autant queverbal– de chassé-croisé un équilibrebien ordonné, qui ne concède à personne la maî-trise de la partie. Et si les questions sont bienposées, en particulier concernant les différentesfaçons de gérer sa vie affective selon que l’on esthomme ou femme, il serait illusoire d’espérer sortirde là avec une recette… La seule certitude, quitraverse la pièce de bout en bout, est celle d’uneamitié indéfectible, si solide qu’elle supporte quetout puisse être dit. C’est d’ailleurs sur cet élémentque l’auteur insiste. Et il est réconfortant de voiravec quelle justesse cette notion - dont l’étoileavait pâli à une époque – est ici manifestée. Quece soit dans les dialogues ou dans les attitudes,tout dit le lien qui ne se rompra pas, même quandles pires questions sont posées. �

Au-delà de ses coups de théâtre

parfaitement maîtrisés, cette pièce

fait rire sur le moment en même

temps qu’elle offre du grain à

moudre pour la suite.

(1) "Le jeu de la vérité", de Philippe Lellouche. AvecDavid Brécourt, Christian Vadim, Philippe Lellouche,Vanessa Demouy. Au théâtre Tristan Bernard, 64 ruedu Rocher, 75008 Paris. Places à 31 / 25 / 19 €. Tél. : 01 45 22 08 40.

L

Que d’eau, que de larmes… de rire"Tout baigne" est le premier mais - O combien ! - pas le seul jeu de mots de cettepièce désopilante. Ici on ne rit aux dépens de personne. On met en présence desgens qui n’auraient jamais dû se rencontrer et on laisse chacun vivre son propredrame au su des autres. Cela donne des failles par lesquelles s’engouffre l’effetcomique. Autant dire que cette jeune troupe a voulu s’inspirer de la méthode duSplendid, en jouant les rôles au premier degré, sans jamais juger le personnage. Et

l’exercice est réussi.Le catalyseur de ces drames en cascade ? Lamétéo ! Un déluge s’est abattu sur le village,emportant notamment tout le stock de l’épicierarabe et la tente d’un campeur. S’il n’y avaitqu’eux deux à venir se réfugier dans cette mai-son, ce ne serait rien. Mais cette inondation estaussi la première mission d’une voisine pompier

volontaire, poursuivie par un mari qui voudrait bien qu’elle soit de temps en tempsà lui. Et, bien entendu, le maître de maison interdit à ses hôtes de révéler à safemme la situation, pour ne pas déclencher un accouchement déjà imminent.On rit d’autant mieux que, sous le maquillage du trait forcé, ces personnages nousressemblent bigrement. Pas de rôle titre dans cette pièce pour laquelle - esprit detroupe oblige - les auteurs ont voulu mettre chacun en valeur à sa façon. Du purdivertissement ! �

(1) "Tout baigne", de Pascal Elbe, Eric Laborie... Avec Christophe Canard, Cathy Guillemin... Du mercredi au samedi à 21h20 jusqu’au 8 octobre. Au théâtre Le Temple, 18 rue du faubourgdu temple, 75011 Paris, tél. : 01 43 38 23 26.

Amitié vraie"LE JEU DE LA VERITE"

par Pierre FRANÇOIS

D.R.

La seule certitude decette pièceest celled'une amitiéindéfectible

D.R

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Le road movie semble être un genrequ’affectionne tout particulière-ment le cinéaste indépendant Jim

Jarmusch. Qu’il signe un road moviecontemplatif («Stranger than para-dise») ou un documentaire sur la tour-née de Neil Young, il est passé maîtredans ce genre. Il le prouve une nou-velle fois avec son dernier film, trèsbien accueilli à Cannes

Don Johnston est un célibataireendurci. Il a eu de nombreuses con-quêtes, mais toutes ces liaisons n’ontjamais duré. Sa dernière compagne,Sherry, l’a quitté. Sa vie stagne et luiapparaît peu palpitante. L’arrivéed’une lettre anonyme va bouleverserson quotidien. Une de ses anciennespetites amies lui apprend qu’il a unfils de 19 ans qui semble vouloir leretrouver. Désorienté par cette nou-velle, il demande de l’aide à son voisin

et ami, Winston, un détective amateur.Il part sur la route à la recherche defemmes qu’il a aimées et commenceune odyssée à travers différents Etats.Il se retrouve face à lui-même et à sonpassé, qui ressurgit peu à peu.

Jim Jarmusch est un réalisateursingulier, l’exemple d’un cinéma amé-ricain indépendant inspiré et inventif.Il signe son film le plus accessible etqui pourrait rencontrer un succès pu-blic mérité. Il aborde avec finesse desthèmes universels, comme la paternitéet l’écoulement du temps. Les situa-tions un peu légères du scénario nesont jamais montrées avec insistance.La mise en scène est d’une belle élé-

gance et d’une grande fluidité. Lespectateur ressent bien à la fois l’hu-mour des situations dépeintes et unedouce mélancolie qui sous-tend cettequête introspective. Bill Murray estsuperbe dans le rôle de ce personnagetaciturne et vulnérable. �

Broken flowers. Comédie dramatique américaine (2004)de Jim Jarmusch, avec Bill Murray (Don Johnston), JeffreyWright (Winston), Sharon Stone (Laura), Frances Conroy(Dora), Jessica Lange (Carmen), Tilda Swinton, Julie Delpy(1h45). Sortie le 7 septembre 2005.

Paradise nowKhaled et Saïd sont deux amis palestiniens. Ils sesont tous les deux engagés dans uneorganisation qui pratique des attentats-suicides.Lorsqu’on leur demande de devenir kamikazes,ils n’ont d’autre choix que d’accepter etn’imaginent pas refuser. Mais l’opération suicidequ’ils doivent exécuter va prendre une tournureinattendue. On connaît le talent d’Abu-Assad depuis «Lemariage de Rana», un film à la fois drôle ettragique sur les déboires d’une jeunePalestinienne avant son mariage. Le cinéaste sefocalise ici sur le sujet très sensible desattentats-suicides. Il filme avec beaucoup desobriété et de rigueur le quotidien de ces deuxamis. Il y a, sans doute, beaucoup de vérité et dejustesse dans le portrait de ces deux kamikazes.Parce que le récit est vu à travers leur regard, lacondamnation des attentats peut paraîtreatténuée. Mais ce film-témoignage émouvantnous apporte une réflexion à la fois utile etintéressante.

M.-L. R.

Drame palestino-néerlando-germano-français (2005) deHany Abu-Assad,avec Kais Nashef(Saïd), Ali Suliman(Khaled), LubnaAzabal (Suha), AmerHlehel (Jamal), HiamAbbass (la mère deSaïd) (1h27). Sortiele 7 septembre 2005.

Ma vie en l’airYann est instructeur d’une compagnie aérienne.Mais il a la hantise de prendre l’avion. Cettephobie l’a empêché de suivre en AustralieCharlotte, la femme qu’il aime.Voilà un énième film sur les vagabondagessentimentaux des trentenaires. L’ensemble paraîtassez formaté et les clichés abondent. On passemalgré tout un bon moment, car certainessituations sont drôles et le dénouementconvaincant.

M.-L. R.

Comédie française(2004) de RémiBezançon, avec VincentElbaz (Yann Kerbec),Marion Cotillard (Alice),Gilles Lellouche (Ludo),Elsa Kikoïne (Charlotte),Didier Bezace (Castelot)(1h43). Sortie le 7septembre 2005.

CINEMA

VirgilVirgil, qui travaille dans un restaurant grec, aimerait être ungrand boxeur. Lorsqu’il rend visite à son père au parloir de laprison, il ne peut s’empêcher de lui raconter des exploits de boxequ’il aurait réalisés. Il espère ainsi le faire un peu rêver. Un jour,il apprend que son père va être remis en liberté.Ce film est une belle réussite car il parvient à trouver le ton juste

et les rapports entre les différents personnages sont analysés avec finesse. L’interprétation est trèscrédible, notamment celle de Léa Drucker, une révélation. Il y a bien quelques maladresses (c’est lepremier film de Mabrouk El Mechri), mais l’ensemble est plutôt bien maîtrisé et se laisse voir avecplaisir.

Marie-Lorraine ROUSSEL

Comédie de mœurs française (2004) de Mabrouk El Mechri, avec Jalil Lespert (Virgil Bettencourt), Léa Drucker (Margot Melano), Jean-Pierre Cassel(Ernest), Philipe Nahon (Louis), Patrick Floersheim (Dunlopillo), Karim Belkhadra (Sid), Sami Zitouni (Kader)(1h33). Sortie le 7 septembre 2005.

Cette œuvre sensible et poétique

a enthousiasmé la Croisette.

Un road movie EmouvantBROKEN FLOWERS

par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Une baladeintrospective qui se teinte souvent de mélancolie(

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EDITIONS DU CARMEL

34 FRANCECatholique N°2989 9 SEPTEMBRE 2005

PAUL CLAUDEL LA CONVERSION OUL'EPREUVE D'UN CŒUREAN : 978284713002772 pages - 7,00 €La célèbre conversion dePaul Claudel à Notre-Dame de Paris, parlui-même, à travers ses propres écrits.

L'ORAISON CONTEMPLATIVEPetit format vives flammes livreEAN : 9782847130010108 pages - 8,00 €À l’école de Jean de la Croix, unenseignement simple et pédago-gique sur la prière contemplative.Un livre qui nous aide aussi à faireface aux distractions dans la prière.

GUITE, SŒUR D'ELISABETH DE LA TRINITETémoins de vieEAN : 9782847130065184 pages - 16,00 €Une première biographiede la sœur d'Elisabeth,mère de 9 enfants, dontl'existence prouve de façon éclatanteque la foi peut dynamiser une vie. La vie d'une chrétienne accomplie.

MARCHER DANS L'HUMILITENotre-Dame de VieEAN : 9782847130041376 pages - 34,00 €"L'humilité, c'est marcher dans lavérité". Cette définition de Thérèsed'Avila se trouve au cœur dumessage que la sainte adresse àtout chrétien appelé à la commu-nion vivante avec Dieu et au

service de l'Eglise.

SENTIMENTS DU FILSCHEMIN DE FORMATIONA LA VIE CONSACREERecherches carmélitainesEAN : 9782847130119272 pages - 23,00 €Cet ouvrage n'est pasconsacré aux seuls

formateurs mais s'adresse à tout chrétien désireux de se donner àDieu en vérité et qui y trouvera desrepères essentiels tant du point devue psychologique que spirituel.

SAINTETE AU CARMEL VIE ET MESSAGE DE MERE MARAVILLAS DE JESUSPetit format existenCielRédigé par les carmélites de la Collinedes Anges en Espagne, la premièrefondation de Mère MaravillasEAN : 9782847130096120 pages - 6,10 €Le 10 mai 1998, le PapeJean-Paul II béatifiait la MèreMaravillas de Jésus, carmé-lite décédée en 1974, qui«vécut animée par une foihéroïque, dans la réponse àune vocation austère, plaçant Dieu aucentre de son existence... Sa vie et samort sont un message éloquent d'espé-rance pour le monde, qui a tant besoinde valeurs et qui est si souvent tenté parl'hédonisme, la facilité et une vie sansDieu» (Homélie de la béatification).

FEMMES DANS LE CHRIST VERS UN NOUVEAU FEMINISMERecherches carmélitainesCollectif sous la direction de Michele M. SchumacherEAN : 9782847130089500 pages - 35,00 €L'ouvrage, de teneur philo-sophique et théologique(mais aussi éthique et pra-tique), envisage la question de la femme,suite à l'invitation faite par Jean-Paul II(Evangelium vitae n. 99) de proposer un"nouveau féminisme". Ce collectifprésente donc une anthropologie chré-tienne intégrale dans laquelle l'homme etla femme se réalisent et se donnent dansla communion avec d'autres personnes.Sur la base de cette anthropologie rela-tionnelle, le "nouveau féminisme" peutentrer en dialogue avec les féminismestraditionnels et "l'esprit patriarcal".

L'ORAISON DU PAUVREPetit format Vives flammes livre

EAN : 9782847130157128 pages - 8,00 €Le Père Pierre-Marie de la Croix,fondateur de la revue VivesFlammes, nous apprend ici quel'oraison n'est pas l'apanage d'uneélite mais qu'elle est le terreauvivifiant où notre pauvreté est

appelée à germer sous l'action de Dieu.LE CHANT INTERIEUREAN : 9782847130126120 pages - 29,00 €Fruit d'un long travail dans les couventsdes religieux carmes de Suisse et du sudde la France, ce livre tentede restituer par l'image lavie quotidienne d'hom-mes ayant tout quitté pource "je ne sais quoi" dontparle Jean de la Croix.

TERESA DE LOS ANDESTémoins de vieEAN : 9782847130133280 pages - 18,00 €Disciple de Ste Thérèsede l'Enfant Jésus et de la BienheureuseElisabeth de la Trinité, Teresa de LosAndes n'était connue jusqu'ici que parses écrits. Un portrait tout en nuances,sensible et pittoresque la présente désor-mais au public francophone.

SŒUR MARIE DU SAINT-ESPRIT JE DIS OUI A L'AMOURTémoins de vieEAN : 9782847130164208 pages - 15,00 €Les témoignages de ceux quil'ont côtoyée comme sespropres écrits rassemblésdans ce recueil nous invitentà une véritable aventure intérieure. On ne sort pas indemne de la lecture de sœur Marie du Saint-Esprit…

L'ETERNEL FEMININ FEMMES MYSTIQUESVie intérieureJanine HourcadeEAN : 9782847130171168 pages - 15,00 €A travers la rencontre de quelques-unes des merveilleusesfemmes mystiques qui ont enrichil'Eglise des qualités spécifiques de leurféminité, Janine Hourcade nous intro-duit dans le domaine des valeurs univer-selles et de la dignité de la femme.

ANTHOLOGIE SPIRITUELLE SAINT FRANCOIS DE SALES

Centre Saint Jean de la CroixEAN : 9782847130218122 pages - 12,00 €Les meilleurs passages desœuvres de ce docteur del'Eglise : du spirituel purraconté avec simplicité.

CORRESPONDANCE SPIRITUELLEDOM JOHN CHAPMANCentre St-Jean de la CroixEAN : 9782847130201196 pages - 18,00 €Une mine de conseils devie où ce grand bénédic-tin anglais montre unescience très aiguë ducœur humain, à traversdes lettres très vivantes.Le mot clé : simplicité.

EDITIONS DU CARMEL

Cette seconde sélection (voir FC

n°2988) des livres édités sous la

direction des Carmes Déchaussés

de la Province d'Avignon-Aquitaine,

vous permettra d'approfondir la

découverte de la spiritualité des

grands mystiques de l'Ordre.

Page 35: FRANCEest. Les dégâts occasionnés par le tsu-nami ont été évalués à 8 milliards d'eu-ros, tandis que les experts estiment à 20 milliards d'euros en pertes assurées le passage

EDITIONS DU CARMELLA PRIERE SACERDOTALEVie intérieureEAN : 9782847130102118 pages - 12,00 €Lire, prier, méditer cecommentaire, c'est sereplonger dans le mystère

de la Trinité. Robert de Langeac le sait et le dit, de toutes les manières.

ENTRER DANS LE CHATEAU INTERIEURAVEC THERESE D'AVILACarmel vivantEAN : 9782847130188336 pages - 19,00 €Un guide pour aborder, posément, chaque chapitredu dernier livre et chef-d'œuvre deThérèse, (écrit en 1577, publié en 1588)qui est une description des sept degrésque l'âme doit franchir pour parvenir à l'u-nion avec Dieu. "Ce château a de nom-breuses demeures... au centre se trouve la principale où se passent les choses les plus secrètes entre Dieu et l'âme."

INSTITUTION SPIRITUELLECentre Saint Jean de la la Croix -Traduction et présentation par Max

Huot de LongchampEAN : 9782847130256176 pages - 18,00 €Par sa position dans l'histoireet la géographie, Louis deBlois (1506-1566) fut unpersonnage central de la spiri-tualité occidentale. Les innom-

brables éditions et traductions de sesoeuvres transmettront le meilleur de lamystique du Nord à l'Espagne du Siècled'Or, puis à la France du Grand Siècle.L'Institution spirituelle (présenté ici enlatin et français) est le plus connu de sestraités. On y retrouve la profondeur deRuusbroec, l'équilibre de la Règle desaint Benoît et le tendresse de l'Imitationde Jésus-Christ. En quelques dizaines depages, elle donne une clef pour entrerdans des milliers d'autres, en mêmetemps qu'une base solide pour unesaine théologie de la vie spirituelle.

JOURNAL SPIRITUEL LE BONHEUR D'AIMER DIEUCentre Saint Jean de la CroixEAN : 9782847130263

150 pages - 16,00 €Morte en 1979 à Bruxelles,Jeanne Schmitz-Rouly fut unemère de famille... et une des grandes mystiques du XXème siècle.

REGARDS SUR LA PASSION DU CHRISTNotre-Dame de VieEAN : 9782847130270231 pages - 16,00 €Cinq Evêques et plusieursgrands écrivains chrétiens nous aident àextraire, par des regards cinématogra-phiques, spirituels et théologiques, laprofondeur de la passion de Christ dansle film de Mel Gibson.

RESSUSCITER D'ENTRE LES MORTSPetit format vives flammes livreEAN : 9782847130294106 pages - 8,00 €Ce petit livre, du père MaxHuot de Longchamp, formi-dable pédagogue, a pourambition de nous aider àretrouver le sens profond de la vie chrétienne qui est une vie de ressuscités.

EDITH STEIN DISCIPLE ET MAITRESSEDE LA VIE SPIRITUELLE

Carmel vivantEAN : 9782847130225124 pages - 10,00 €Comment Edith Stein s'estfaite disciple de Thérèsed'Avila et de Jean de laCroix et comment sa propreréflexion fait d'elle unemaîtresse de vie spirituelle.

AVEC EDITH STEIN DECOUVRIR LE CARMEL FRANCAISCarmel vivantEAN : 9782847130348146 pages - 11,00 €

A travers le regard d'EdithStein, nous découvrons icile portrait des figures desainteté plus ou moinsconnues du Carmel fran-çais. Son regard intuitif surces carmélites peut nousaider à les redécouvrirpour aujourd'hui.

"MARCHONS ENSEMBLE SEIGNEUR !"FEMMES A LA SUITE DU CHRIST AU CARMELCarmel vivantEAN : 9782847130317

223 pages - 17,00 €Les carmélites de France, à l'occasion de leurquatrième centenaire, fontmémoire des grandes figu-res féminines du Carmeleuropéen. L'actualité d'unevocation.

ENRACINE DANS LE CHRIST BIENHEUREUSE ELISABETH DE LA TRINITECarmel vivantP.-M. FévotteEAN : 9782847130331126 pages - 10,00 €Elisabeth de la Trinité(1880-1906) exerce unrayonnement spirituelinsoupçonné sur tous lescontinents. Sa présence est si intense,partout où son message est entendu,qu’elle ne laisse personne indifférent.Ses écrits ne sont pas des élaborationssystématiques, mais des témoignages del’âme, des fenêtres ouvertes sur une vieintérieure qui n’est que dialogue avecCelui qu’elle a découvert commel’Amour, et qui ne lui demande qu’unechose : l’aimer. Le fil conducteur de ladémarche d’Elisabeth, identifié par P.-M.Févotte, est l’enracinement dans leChrist. Notre mystique ne fait que révé-ler ce que tous les baptisés sont devenuspar la grâce du Christ. C’est dans laproximité toujours croissante avec leChrist que nous découvrons que Dieuest Amour, amour entièrement donné,principe de vie pour toutes ses créatures.2006 verra le centenaire de la mort dela bienheureuse carmélite de Dijon

JESUS CONTEMPLATION DU MYSTERE PASCALNotre-Dame de VieEAN : 9782847130355

92 pages - 7,00 €Le mystère Pascal est aucentre de la contemplationdu Père Marie-Eugène. C'estle visage à la fois si humainet si divin du Christ dansl'accomplissement de sonœuvre de salut qu'il nous découvre ici.

MARIE ET L'ESPRIT AU CŒUR DE LA VIE SPIRITUELLEVie intérieureEAN : 9782847130362119 pages - 12,50 €Cet essai sur Marie est unlivre nourri de la contem-plation de l'auteur et de sa longue expé-rience de l'accompagnement spirituel. Ilmet le lecteur en face du cheminementspirituel de Marie.

FRANCECatholique N°2989 9 SEPTEMBRE 2005 35

Page 36: FRANCEest. Les dégâts occasionnés par le tsu-nami ont été évalués à 8 milliards d'eu-ros, tandis que les experts estiment à 20 milliards d'euros en pertes assurées le passage

EDITIONS DU CARMELGUERISON SAINTETE PERFECTIONVie intérieureEAN : 9782847130379

93 pages - 6,00 €Cet essai simple, fondé sur l'ex-périence clinique d'un psy-chiatre-psychothérapeute, donnede précieux repères pour articu-ler justement dans la vie spiri-tuelle travail psychologique,effort moral et accueil de la vie

filiale (ou ouverture au don de Dieu).

CROYEZ A LA FOLIE DE L'AMOUR QUI EST EN DIEUNotre-Dame de VieEAN : 978284713024956 pages - 5,00 €Un hymne à l'amour de Dieu, en sa vie intimeet dans ses œuvres

VIENS RENCONTRER LE DIEU VIVANTNotre-Dame de VieEAN : 978284713023256 pages - 4,50 €Ce livret présente des extraits de "Je veux voir Dieu" et se veutêtre une aide pour entrer dans laprière et nourrir la vie spirituelleau fil des jours.

LA MORT CHRETIENNEPetit format Vives flammes revueEAN : 370000020991178 pages - 4,00 €Retrouver le sens de la mort

à la lumière de la foi chrétienne.

LA PATIENCEPetit format Vives flammes revueEAN : 370000020998074 pages - 4,00 €Ce dossier tend à mettreen valeur la patiencecomme un chemin vers lasérénité, la paix de l'âme.

EGLISE ET VIE SPIRITUELLEPetit format revue Vives flammes EAN : 370000021144082 pages - 4,00 €Ce numéro sur l'Eglise n'est pas une catéchèsefondamentale : il veut seule-ment mettre en lumière le lien vital quiexiste entre l'Eglise et la vie d'oraison.

LES SIGNES DE DIEUPetit format revue Vives flammes EAN : 370000021146482 pages - 4,00 €St Augustin côtoie Claudel,Max Huot de Longchamp,Fr. Humbrecht et plusieurscarmes pour nous parler

des signes de Dieu dans notre vie.

L'ART DE VIVREPetit format revue Vives flammes EAN : 370000021148884 pages - 4,00 €Ce cahier Vives Flammesveut montrer comment le

contact intime avec Dieu régénère notrehumanité dans toutes les dimensions dela vie. Manger, travailler, se détendre,converser… tout devient nouveau dansla grâce du Christ-homme.

LA SIMPLICITEPetit format revue Vives flammes EAN : 370000021150180 pages - 5,00 €Sous quelque aspect qu'onenvisage Dieu, il est simple, etla simplicité est en lui la racinede l'infinité. Vous trouverezdans ce dossier consacré à lasimplicité, l' interprétationqu'en font quelques grands saints.

LE DISCERNEMENTPetit format revue Vives flammes EAN : 370000021167976 pages - 5,00 €Beaucoup expriment leur désir de fairela volonté de Dieu et se plaignent de ne

pas voir ce qu'il leurdemande. Le discernement devientalors une technique nouspermettant de recevoirl'esprit de Jésus en noscœurs pour en peser lespensées et les intentions.

36 FRANCECatholique N°2989 9 SEPTEMBRE 2005

Bon de commande à retourner, avec votre règlement par chèque, à l'ordre deFrance Catholique, 60, rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-Robinson

❏ PAUL CLAUDEL LA CONVERSION... ......EAN : 9782847130027........7,00 €❏ L'ORAISON CONTEMPLATIVE ...............EAN : 9782847130010........8,00 €❏ GUITE SŒUR D'ELISABETH....................EAN : 9782847130065......16,00 €❏ MARCHER DANS L'HUMILITE ................EAN : 9782847130041......34,00 €❏ SAINTETE AU CARMEL............................EAN : 9782847130096........6,10 €❏ SENTIMENTS DU FILS.............................EAN : 9782847130119......23,00 €❏ FEMMES DANS LE CHRIST... ...................EAN : 9782847130089......35,00 €❏ L'ORAISON DU PAUVRE ........................EAN : 9782847130157........8,00 €❏ LE CHANT INTERIEUR ............................EAN : 9782847130126......29,00 €❏ TERESA DE LOS ANDES ..........................EAN : 9782847130133......18,00 €❏ SŒUR MARIE DU SAINT ESPRIT... ..........EAN : 9782847130164......15,00 €❏ L'ETERNEL FEMININ... ............................EAN : 9782847130171......15,00 €❏ ANTHOLOGIE SPIRITUELLE....................EAN : 9782847130218......12,00 €❏ CORRESPONDANCE SPIRITUELLE..........EAN : 9782847130201......18,00 €❏ LA PRIERE SACERDOTALE.......................EAN : 9782847130102......12,00 €❏ ENTRER / CHATEAU INTERIEUR .............EAN : 9782847130188......19,00 €❏ INSTITUTION SPIRITUELLE.....................EAN : 9782847130256......18,00 €❏ JOURNAL SPIRITUEL... ...........................EAN : 9782847130263......16,00 €❏ REGARDS / LA PASSION DU CHRIST......EAN : 9782847130270......16,00 €❏ RESSUSCITER D'ENTRE LES MORTS .......EAN : 9782847130294........8,00 €❏ EDITH STEIN DISCIPLE... ........................EAN : 9782847130225......10,00 €❏ MARCHONS ENSEMBLE SEIGNEUR... ....EAN : 9782847130317......17,00 €❏ ENRACINE DANS LE CHRIST ..................EAN : 9782847130331......10,00 €❏ AVEC EDITH STEIN DECOUVRIR... .........EAN : 9782847130348......11,00 €❏ JESUS CONTEMPLATION........................EAN : 9782847130355........7,00 €❏ MARIE ET L'ESPRIT AU CŒUR DE...........EAN : 9782847130362......12,50 €

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EMPLOIOffresLe Diocèse de Paris recherche pour son serviceCollecte de Dons une SECRÉTAIRE ADMINISTRA-TIVE (H/F)Cette fonction requiert rigueur, organisation,goût des chiffres, connaissance des logicielsWord et Excel, sens des contacts et du relation-nel pour assurer le lien avec les paroisses et lesdonateurs.- CDD à pourvoir de la mi-octobre 2005 à finfévrier 2006.Envoyer candidature à Claire de Combarel - 7rue St Vincent - 75018 Paris

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Contact : Sœur Elizabeth - Petites Sœurs desPauvres - 49, rue Notre-Dame des Champs -

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FRANCECatholique N°2989 9 SEPTEMBRE 2005 37

Page 38: FRANCEest. Les dégâts occasionnés par le tsu-nami ont été évalués à 8 milliards d'eu-ros, tandis que les experts estiment à 20 milliards d'euros en pertes assurées le passage

ParisParis✔ A l'espace Georges Bernanos,Association "Les Amis de SaintLouis d'Antin", 4, rue du Havre,75009 Paris, ✆ 01.45.26.65.26,fax 01.45.26.65.25, une confé-rence est prévue le 12 septembre(18h, à l'auditorium) "Nos amisles Saints dans l’œuvre deGeorges Bernanos". Récitant :Robert Marcy (il a jadis admirable-ment adapté pour la scène, avecDenise Bosc, le "Mystère de la charitéde Jeanne d’Arc" de Péguy), OlivierMoulin-Roussel présentera lestextes "Nos amis les Saints"(1947) et des extraits de "SaintDominique" (1926) et de"Jeanne, relapse et sainte" (1929).Frais de participation souhaités.✔ Les Semeurs d'Espérance orga-nisent une Nuit d'Adoration,"Dieu écrit droit avec des lignescourbes !", le 23 septembre,avec le père Stan Rougier (éduca-teur dans un centre de délinquants,infirmier en Afrique noire...). Ren-dez-vous à 20h à la paroisse StSéverin (Paris 5ème) avec votre sacde couchage et votre tapis de sol.Entrée par le 3 rue des Prêtres.Programme : Enseignement...messe animée... adoration gui-dée... relais devant Jésus... sacre-ment de réconciliation... petitdéjeuner. Rens. ✆ 06.13.16.29.08, courriel : info@ semeurs.orgsite : www.semeurs.org✔ Jusqu'au 23 septembre, uneexposition photographique s'inti-tule "40 stations" de MuammerYanmaz et Selen Akçali au Bu-reau de la culture et de l'infor-mation de Turquie, 102 Champs-

Elysées, 75008 Paris, ✆ 01.45.62.78.68. Nombreux sont les intel-lectuels et artistes turcs à avoirchoisi Paris pour escale. 40 per-sonnalités œuvrant dans desdomaines très différents ont étéphotographiées dans le décord'une station de métro parisienne.Bas-RhinBas-Rhin✔ Une retraite, ouverte à tous, estproposée du 26 (17h) au 30 sep-tembre (14h) sur le thème "Lesappels du cœur de Jésus et la vied'union à Dieu selon Thérèsed'Avila", animée par le pèreMorand Ruyer, sscc. Rens. :Basilique Notre-Dame, 1, placede la Basilique, 67500 Marien-thal, ✆ 03.88.93.91.91, fax 03.88.93.97.01.CalvadosCalvados✔ La communauté des Béati-tudes, Le Château, 14100 Hermi-val-les-Vaux, ✆ 02.31.32.00.44,fax 02.31.32.44.01, annonce les8 et 22 octobre, des soirées "Pé-tales de roses" à partir de 16h30à la crypte de la basilique deLisieux. Possibilité de venir pourune journée spirituelle avecconférences, eucharistie, chape-let, adoration à la crypte de laBasilique... à partir de 9h (pré-voir son pique-nique). Animationpar la Communauté des Béati-tudes d’Hermival Lisieux. Cour-riel : [email protected]✔ Du 24 (14h) au 25 septembre(14h) sera le premier de troisweek-ends d'une session surl'"Introduction à l'Evangile deSaint-Marc", avec le père Lam-bert (s.j., conseiller spirituel de foyers)

Rens. : Notre-Dame de Fidélité,Khaïré, 14400 Douvres-la-Déli-vrande, ✆ 02.31.37.26.88.DrômeDrôme✔ Un week-end est prévu du 24au 25 septembre "Dans la lu-mière des Béatitudes", à Châ-teauneuf-de-Galaure (26330),organisé par le foyer de Combs-la-Ville, 10, rue Sommeville,77380 Combs-la-Ville, ✆ 01.60.60.20.62, fax 01.60.34.07.48.Haute-GaronneHaute-Garonne✔ A l'occasion de ses 25 ans, laMutuelle Intégrance, créée par etpour les personnes handicapées,organise, à l'auditorium Saint-Pierre des Cuisines, 12, placeSaint-Pierre, 31000 Toulouse, lespectacle "Monsieur Butterfly",d'après le roman d'Howard Bu-ten, avec Patrick Massiah, le 15septembre (20h). Rens. Délé-gation de Toulouse ✆ 05.62.21.46.58, fax 05.62.21.46.59,courriel : [email protected]✔ Au centre "La Flatière", Foyerde Charité, 943, route de la Fla-tière, 74310 Les Houches, ✆ 04.50.55.50.13, fax 04.50.54.59.11,une retraite est prévue : du 19 au25 septembre "Laissons-nousrejoindre par Jésus en priant lesPsaumes avec Lui", par le pèreBonniez. Courriel : [email protected]éraultHérault✔ Le Docteur Xavier Mirabel,médecin cancérologue à Lille etprésident de l'Alliance pour lesDroits de la Vie, donnera uneconférence sur le thème "Toutevie vaut-elle la peine d'être

vécue" le 16 septembre (20h30),au salon VIP du Palais des SportsJacques Chalban Delmas, 515avenue Monnaie, 34170 Castel-nau-le-Lez. Rens. auprès dePierre Bouisset, délégué del'Alliance pour les Droits de laVie de l'Hérault, ✆ 04.67.79.01.73. Entrée libre.MarneMarne✔ Le foyer de Charité, 4, GrandeRue, 51270 Baye, ✆ 03.26.52.80.80, fax 03.26.52.72.15, pro-pose une récollection sur lethème "St Jean Chrysostome etl'Eucharistie", par le père F. J.Leroy, le 13 septembre (9h-17h).Possibilité d'arriver la veille ausoir, messe à 18h30. Courriel :[email protected]✔ Le centre Ti Mamm Doué,Beauregard, 56480 Cléguerec,✆ 02.97.38.06.84, fax 02.97.38.10.16, prévoit une retraite charis-matique du 16 au 23 septembre"Suivre le Christ à travers toutSaint Marc", par le père RenéJacob. Courriel : [email protected]✔ Les amis de la Providence,57930 Saint-Jean-de-Bassel,✆ 03.87.03.00.50, fax 03.87.03.00.51, prévoient une retraite ré-gionale de l'association StFrançois de Sales, du 19 au 23septembre "L'amitié selon saintFrançois de Sales", prêchée parle père Aymar Michiels. Ouverteà tous, salésiens ou non, prêtresou laïcs. Inscription auprès deMarie-Thérèse Hoen ✆ 03.87.92.29.91.NordNord✔ Le centre spirituel du Haut-mont, 31 rue Mirabeau, BP10019, 59420 Mouvaux, ✆ 03.20.26. 09.61, organise des ate-liers : le 20 septembre "Ap-prendre à écrire une icône" ; le23 septembre "Sagesse boud-dhiste et sagesse chrétienne".OiseOise✔ Le Prieuré Notre-Dame deCana (Communauté Saint Jean),3, rue du Château, 60390 Trous-sures, ✆/fax 03.44.47.86.05 orga-nise une retraite, pour tous, du23 (18h) au 25 septembre (17h),"De la Lumière à l'Amour ; LeChrist, Lumière des hommes et"icône de l'Amour du Père",avec le père Samuel. Courriel :[email protected] : http://www.troussures.stjean.comPas-de-CalaisPas-de-Calais✔ Une retraite spirituelle est pré-vue du 14 (17h) au 20 septembre(14h), "Maître, où demeures-tu ?Venez et voyez", par frère PierreHugo, dominicain, au centre

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Page 39: FRANCEest. Les dégâts occasionnés par le tsu-nami ont été évalués à 8 milliards d'eu-ros, tandis que les experts estiment à 20 milliards d'euros en pertes assurées le passage

d'accueil de l'Ave Maria, 62120Wardrecques, ✆ 03.21.93.55.48,fax : 03.21.95.61.09. Courriel :[email protected] un week-end, une se-maine ou quelques jours pour seretirer, prier, recevoir un ensei-gnement... Ouvertes aux prêtres,religieux, religieuses, laïcs, lesretraites de l'Ave Maria permet-tent de se mettre "en condition"pour des expériences spirituellessouvent très riches !✔ Au Foyer de Charité, 19, rueSacriquier, BP 105, 62240 Cour-set, ✆ 03.21.91.62.52, fax 03.21.83.87.13, une retraite est prévuedu 19 au 25 septembre "Venez àmoi, vous tous qui peinez", par lepère François-Jérôme Leroy.Saône-et-LoireSaône-et-Loire✔ Une retraite pour grands-parents est proposée du 23(19h30) au 25 septembre (16h)"Que tous deux voient les enfantsde leurs enfants jusqu'à la troisiè-me et quatrième génération"(Rituel des mariages), par le pèreJean-Marie Baguenard. Rens. :Sanctuaires de Paray-le-Monial,BP 104, 71603 Paray-le-MonialCedex, ✆ 03.85.81.62.22, fax 03.85.81.51.67, courriel : [email protected]'Oiseal-d'Oise✔ L'Œuvre des retraites prévoitdes "Exercices Spirituels de StIgnace" pour dames et jeunesfilles, du 12 au 17 septembre à St Prix (95390). Rens. : MmePoupon ✆ 04.78.30.19.47, ou06.08.26.23.64, site : http://fssp.retraites.free.fr courriel :[email protected]✔ La communauté catholique etœcuménique, Maison Notre-Dame, 23 rue de l’Ermitage,78000 Versailles, ✆ 01.30.83.03.60, fax 01.30.83.03.61, présentedes cycles de formation et des ses-sions de réflexion, des lieux d’é-coute et de partages adaptés à dif-férents publics (jeunes, couples,seniors, démunis). Notammentune session "retraiter ma vie" 55-65 ans… Une semaine pour s’ar-rêter sur ce passage à la retraite etdonner un sens à cette nouvelleétape de vie à la lumière de la foichrétienne, du 26 septembre au1er octobre à Aillon-le-Jeune(Alpes). Rens. Odile Pollet 06.68.22.80.40. Courriel : [email protected] et AimerVivre et Aimer✔ L'association "Vivre et Aimer",(10, résidence d'Estienne d'Orves,91120 Palaiseau, ✆/fax 01.60.10.65.66, site : http://www.vivre-et-aimer.org) composante de la pas-torale familiale de l'Eglise catho-lique propose des week-ends

pour les fiancés, pour les coupleset pour les jeunes de 20 à 30 ans.Fraternité Notre-Dame Fraternité Notre-Dame de la Résurrectionde la Résurrection✔ La Fraternité Notre-Dame dela Résurrection, (80, rue de laTombe-Issoire, 7ème A, 75014 Paris,✆ 01.43.29.67.21, fax 01.43.25.41.98, courriel : [email protected])regroupe des femmes touchéespar un veuvage prématuré, queleur foyer ait été heureux ou non,qu'elles aient ou non desenfants. Un week-end "Veuvageet résurrection, «De la mort... à lavie»" est prévu les 24 et 25 sep-tembre à Paris et en province.Rens. : Françoise Verpont✆ 03.80.41. 74.52 ou OdileMacchi ✆ 01.45. 40.48.27.Session "Icône"Session "Icône"✔ Du 26 septembre au 1er oc-tobre, une session "Icône" seraanimée par Astrid Delande sur lethème "Chemin de guérison inté-rieure" en écrivant l’icône del’Archange Raphaël, aux Frater-nités du Bon Pasteur, Rue au bois365b, 1150 Bruxelles (Belgique)✆ + 00.32 (0) 2.731.47.36. Cour-riel : [email protected] : http://users.pandora.be/astridPèlerinagePèlerinage✔ Marie-Gabrielle Leblanc, histo-rienne d'art, conduira un voyageculturel et pèlerinage en Égypteavec le professeur A.A. Sadek(égyptologue et coptologue, diacrecopte-orthodoxe), et le père ArnaudToury (diocèse de Reims) : du 26décembre 2005 au 4 janvier2006 : "L'Egypte des pharaons etdes coptes, sur les pas de la saintefamille et des pères du désert".Basse, Moyenne et Haute Égypte,églises et monastères coptes, tem-ples et sites pharaoniques, trajetde la Sainte Famille, rencontreavec le clergé copte, des artisteset le peuple d'Égypte, campagne,villages et déserts égyptiens. Nuitsau centre spirituel copte et œcu-ménique Anafora, au désert entreLe Caire et Alexandrie. 1200 €.✆ 01.48.07.05.84, fax 01.48.07.03.09. Courriel : [email protected]✔ Les Amis des Routes Mariales,avec l'abbé R. Brand (presbytère,Le Bourg, 35210 Montautour,✆ 02.99.76.08.29) proposent : du8 au 20 octobre "Fatima : un cir-cuit exceptionnel". Par Sala-manque, Coïmbra, Fatima (3jours) "Le Grand Rosaire". Retourpar Tolède (Cathédrale), Cuenca,Valencia, "Les Vierges Miracu-leuses du Levant", Montserrat et laFrance. Programme détaillé surdemande.

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FRANCECatholique N°2989 9 SEPTEMBRE 2005 39

FRANCE CATHOLIQUE - hebdomadaireN° Commission Paritaire de la Presse : 1006 I 85771

valable jusqu’au 31 octobre 2006 CNIL : 6778405

60, rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-RobinsonTéléphone : 01.46.30.79.06 - 01.46.30.37.38 - Fax. : 01.46.30.04.64.

Courriel : [email protected] - CCP La Source 43 553 55 Xédité par la Société de Presse France Catholique,

s.a. au capital de 327.136 euros. - 418 382 149 R.C.S. NanterrePrésident : Hervé Catta - Directeur gl., dir. de la publication : Frédéric Aimard (Itinéris06.08.77.55.08) - Conseiller de la direction : Robert Masson - Editorialiste : GérardLeclerc - Rédaction : Anne Montabone - Secrétaire de rédaction : Brigitte Pondaven -Abonnements/Comptabilité : Marie-José Carreira.

Imprimé par IPPAC-Imprimerie de Champagne, ZI les Franchises, 52200 LangresLes documents envoyés spontanément ne sont pas retournés.

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Tarif : la ligne de 35 lettres : 6 €. Domiciliation : 9 €. Communiqué dans lebloc-notes, forfait : 20 €

➥ La fraternité des Bourricos, 540 chemin deBourricos, 40200 Pontenx les Forges, tél. 05.58.07.45.22, (courriel : [email protected]) reçoit despersonnes pour des séjours de repos, de réflexionou de prière.

➥ Le Prieuré Saint-Benoît (1, allée Saint-Benoît,91450 Etiolles, tél. 01.69.89.84.84, fax 01.69.89.31.69) accueille des groupes et parfois des indivi-duels qui désirent partager une vie communau-taire avec eux. C'est une communauté de bénédic-tins qui conjuguent recherche de Dieu et témoi-gnage de l'Evangile dans la ville.

➥ Entretien et réparation d'orgues sur toute laFrance, nombreuses références : Marc Hédelin.Tél. 01.39.55.33.29.

8, avenue Louis PasteurPropriétaire-Récoltant84230 CHATEAUNEUF-DU-PAPE

appellation Châteuneuf-du-Pape contrôléemis en bouteille au domaine

Tarif sur demande (en se recommandant de France Catholique)

Tél. : 04 90 83 72 69Fax : 04 90 83 53 08

L’abus d’alcool est dangereux

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