fécamp en 44 - fecamp site officiel de la ville de fecamp · tiquent la politique de la terre...

16
Fécamp en 44 ... de l’Occupation à l’espoir retrouvé Collection projets à suivre...

Upload: doanquynh

Post on 12-Sep-2018

215 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

Fécamp en 44... de l’Occupation à l’espoir retrouvé

Collectionprojets à suivre...

Page 2: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

En couverture : Pont Gayant avant-guerre © Direction Port de FécampDestruction du Pont Gayant © Direction Port de Fécamp

Page 3: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

3

Fécamp en 44de l’ Occupation à l’espoir retrouvé

sommaire

4 Fécamp sous les bombes

5 Le 6 juin : «D-Day»

6-7 Les derniers jours de l’Occupation

8-9 Fécamp libérée !

10 La proclamation de la « nouvelle France »

11 Les Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.)

12 L’épuration

13 Le déminage, opération périlleuse

14-15 Le retour des prisonniers

Exposition organisée par la Ville de FécampCommissaires d’exposition : Manuel Martin, chef de service Archives municipales, Virginie SAMPIC, chef de service Patrimoine -Ville d’art et d’histoireConception graphique : service communication - 2014.

Croix de guerre décernée à la Ville de Fécamp,le 19 novembre 1950 © AMF 2D1

Page 4: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

FÉCAMP SOUS LES BOMBES

Depuis le début de l’Occupation, le 11 juin 40, Fécamp vit au rythme des menaces aériennes, plongeant la popula-tion dans une angoisse quotidienne dès que résonnent les sonneries d’alerte.

L’année 44 concentre l’essentiel des bombardements puisque, du 18 avril au 19 juin, 35 sont recensés par les sapeurs-pompiers. L’étude de leurs archives révèle qu’en l’espace de 2 jours, les 18 et 19 avril, 96 bombardiers survolent la ville en 4 vagues et visent les terrains mili-taires de la Côte de la Vierge au Val Criquet, la plage, le quai Vicomté et le chenal. Les conséquences sont les suivantes : 230 points d’impact, 15 blessés

civils dont 3 graves, 4 travailleurs requis tués en zone militaire, 18 maisons et 2 magasins industriels détruits, 50 immeubles d’habitation et 4 à usage industriel endommagés. On note au cours de ces attaques, le recours à des munitions de gros calibres (500 kg) et à retardement. Le but est de faire un maximum de victimes militaires mais aussi de contraindre les troupes au sol à faire un déminage systématique des zones stratégiques et d’y interdire tout mouvement.

4

Rue du Pressoir © AMF

La maison du Dr d’Alençon, rue Charles Le Borgne © AMF

Entrepôt Lapert, 5, rue Gouel © AMF

Rue Théagène Boufart © AMF

Page 5: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

LE 6 JUIN : « D-Day »Le 6 juin 44, les Alliés démarrent l’opération « Overlord ». La plus grande opération militaire de tous les temps est lancée.

Les voies de la Liberté s’ouvrent sur les plages ensanglantées de Normandie. Le Mur de l’Atlan-tique, réputé infranchissable par la propagande nazie, va tomber…A Fécamp, la nouvelle de ce débarquement se propage rapidement auprès de la population. Le rapport des sapeurs-pompiers mentionne les faits suivants : « Débarquement anglo-américain sur les côtes du Calvados. Etant donné l’état permanent d’alerte, le poste n°2, rue d’Etretat, situé dans la zone des défenses de la digue et du port est replié, place Bigot. Le matériel du poste n°1, rue du Grand Moulin est réparti dans les divers garages municipaux et l’Hôtel-de-Ville. Un poste permanent de nuit est créé aux abris de Défense Passive, dans la carrière souter-raine rue Eugène Marchand. Pour faciliter la circulation des hommes, ceux-ci sont autorisés au port perma-nent de l’uniforme. »Ce même jour, 7 otages sont désignés par l’autorité d’occupation afin de prévenir tout mouvement hostile de la population.

5© AMF - Fonds Marest

© AMF - Fonds Marest

Rapport d’interventions des sapeurs pompiers © AMF

Page 6: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

6

Du 29 au 30 août 44, en se repliant, les soldats allemands pra-tiquent la politique de la terre brûlée.Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant la ville est saboté.

Les premières explosions se produisent vers 5h30 du matin et s’achèvent dans la nuit. Le 30, les installations civiles sont visées : hui-leries Delaunay, hôtel des Postes,

centrale électrique, cale de halage, écluse Bérigny, passerelle Bot-ton, phares, pont Gayant... Les sapeurs-pompiers tentent de limiter au maximum ces destructions et désamorcent quelques charges de dynamite. Un groupe d’otages de la Compagnie électroméca-nique arrivé du Havre dans la nuit du 28 au 29, est incarcéré dans les abris Favraux et ne sera libéré qu’après de longues heures d’attente et d’angoisse. Les derniers soldats quittent la ville en convoi le 31 août vers 3h du matin.Le 1er septembre, la ville en ruines attend ses libérateurs.

LES DERNIERS JOURS DE L’OCCUPATION

Destruction de la cale de Halage © Direction Port de FécampDestruction de la passe Botton © Direction Port de Fécamp

Destruction de la gare © AMF

Passe Botton © AMF

Page 7: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

7Destruction de la passerelle Bérigny © Direction Port de Fécamp

Page 8: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

FÉCAMPLIBÉRÉE !

Le 2 septembre 44, c’est une ville mutilée que libèrent les Alliés. La population sort de plusieurs mois particulièrement éprou-vants. Le port est détruit, les moyens de transports sont réduits à néant, la flotte de pêche est dispersée. Toutefois, une foule en liesse accueille les troupes britanniques du 47e Royal Marine Commando. Le Maire de Fécamp, Gustave Couturier, reçoit les Libérateurs sur le perron de l’Hôtel de Ville sous les acclamations de la population.

8

Accueil du 47e RMC par le Maire Gustave Couturier © AMF

2 septembre 1994, vétérans du 47e RMC © AMF

Arrivée dans la cour de l’Hôtel de Ville des hommes du 47e RMC © AMF

3 septembre 44 © Coll. Lamisse

47e RMC aux ballastières © Coll. part.

Soldats américains dans la cour de l’Hôtel de Ville © AMF - Coll. Lamisse

Page 9: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

De haut en bas : 47e RMC aux ballastières © Coll. part. Accueil du 47e RMC par la population © AMF Groupe de FFI devant le portail sud de l’Abbaye © AMF Soldat britannique sur le péron de l’Hôtel de Ville © Coll. Lamisse

9

Soldat britannique place Bellet © AMF - Coll. Lamisse

Page 10: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

10

LA PROCLAMATION DE LA « NOUVELLE FRANCE »

Le comité départemental de la Libération nationale ordonnel’affichage de la proclamation de la « nouvelle France » :

© AMF

Page 11: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

11

LES FORCES FRANÇAISES DE L’INTÉRIEUR (F.F.I.)

Des noyaux de résistance voient le jour à Fécamp dès 1941. Loin d’être structurés en organisations paramilitaires aux objectifs ciblés et aux buts biens définis, ces initiatives tentent dans un premier temps de rassembler des patriotes autour d’une utopie : la Libération.

En 1942, de petits groupes émergent autour de personna-lités comme Jean Hamel et Jacques Mazoyhié. Les résistants d’obédience communiste particulièrement visés par l’Occu-pant et le régime de Vichy sont décimés après le déman-tèlement de leurs réseaux par les brigades spéciales de la Préfecture de Police de Paris. Robert Delasalle, arrêté avec sa femme Alida en février 1942, est fusillé au Mont Valérien le 21 septembre. A partir de 1943, un groupe de résistants s’organise autour de son chef régional, Jean Pellier-Cuit et est affilié au mou-vement F.F.I / A II 30. En août 1944, c’est un groupe parfaite-ment organisé qui s’apprête à prendre le contrôle de la Ville. Le commandant de la place de Fécamp, Georges Tournis et ses adjoints Raymond Guéroult, Antoine Perretti, Jean Hamel et Gaston Marest, auront pour missions d’assurer la sur-

veillance militaire mais également l’adminis-tration civile de la cité. Ils sont épaulés par le Comité Local de Libération Nationale et la municipalité de Gustave Couturier qui est maintenue en attendant que de nouvelles élections soient organisées. Dès le 2 septembre,

la priorité est donnée aux questions du déblaiement, du ravitaillement, du déminage, du logement et du retour à la normale de l’économie locale, entièrement mise au service de l’Occupant. Viendra ensuite le temps de la Reconstruction.

© AMF

FFI intégrés à la première armée Campagne d’Allemagne © Coll. part.

FFI devant la Caisse d’Épargne © AMF

Instruction à Motteville © Coll. part.

© AMF - Fonds Marest

Page 12: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

L’ÉPURATION

1211

Aux premières heures de la Libération, une soif de justice im-médiate, expéditive commence à frapper les « collabos » ; celles et ceux dont le compor-tement fut particulièrement cho-quant durant l’Occupation sont immédiatement traqués par les FFI. Mais loin de s’apparenter à la justice, ces règlements de compte frappent en premier lieu les femmes : celles qui se sont compromises avec l’Occupant sont tondues en place publique sans qu’aucune consigne offi-cielle ne soit donnée. Au cours des derniers mois de guerre, le cadre légal des arrestations est placé sous la responsabilité conjointe des Préfets et Sous-Préfets. L’ordon-nance du 4 octobre 1944 définit les mesures à prendre à l’égard des individus dangereux pour la Défense Nationale ou la Sécurité Publique ; la circulaire en date du 3 novembre 1944 du Ministre de l’Intérieur porte sur l’organisation de la répression administrative de la collaboration avec l’ennemi et des activités antinationales. Plusieurs Fécam-pois sont internés par mesure administrative ou placés en rési-dence surveillée dans l’attente

commises. Le 28 décembre, Jean Pellier-Cuit est arrêté. Ce véritable résistant sera totalement blanchi par un jury d’honneur du mouvement « Résistance ». La population dénonce un cer-tain laxisme en ce qui concerne les profiteurs de guerre contre lesquels le pouvoir semble trop complaisant. L’unité nationale impose aux autorités d’oublier certains comportements pour lancer au plus vite le vaste chan-tier de la Reconstruction.

Courrier du 11 juillet 1945 © AMF

© AMF

Page 13: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

13

LE DÉMINAGE, OPÉRATION PÉRILLEUSEAu lendemain de la Libération, la joie laisse rapidement la place à de nouvelles épreuves. Avant-même d’imaginer une quelconque reconstruction, il est impératif de débarrasser la ville des nombreux vestiges militaires qui entravent toute cir-culation au sein de la cité. Mais pour s’attaquer aux réseaux de barbelés, aux barrages antichars, il va falloir lancer un chantier périlleux, celui du déminage.

Dès le mois de septembre, les démarches sont entre-prises auprès des autorités civiles et militaires afin de protéger la population des nombreuses mines et munitions laissées sur place par l’Occupant. Un volon-taire, Lambert Helmich, va pratiquer les premières opérations de déminage sur le front de mer en octobre. Le 25 novembre, il se tue en déminant le stade René Gayant. En février 1945, l’armée américaine opère une vaste campagne de déminage des quartiers

maritimes. Durant ces mois, plus d’une ving-taine de civils trouvent accidentellement la mort par éclatement de mines et autres munitions. De plus, les prisonniers de guerre allemands contraints au déminage des régions côtières

comptent un cinquantaine de victimes en effectuant ces opérations. Les années d’après-guerre seront marquées par de nombreux drames liés à ces dangereux vestiges.

Inventaires après décès des effets de prisonniers allemands, tués lors d’un déminage © AMF

Plan de déminage américain © AMF

© AMF

Pétition demandant une campagne de déminage © AMF

Page 14: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

On ne dénombre plus que 14 000 habitants alors qu’avant-guerre, la ville en comptait 18 000. Sur les 4 000 manquants, les situations sont variées : captivité, déportation en Allemagne, repli dans les communes voisines ou évacuation dans les départements de l’Eure-et-Loir, du Loiret et de l’Indre-et-Loire. L’année 44 s’achève sur un nouvel espoir : celui du retour des prisonniers dans le cadre d’une Europe enfin libérée.

14

LE RETOUR DES PRISONNIERS

13

Page 15: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

15

Edouard Dehays, Alida Delasalle et Albert Jouen © AMF - Fonds Bergoin / Imagery Yon

De haut en bas :

Remise du drapeau des Anciens Combattants Prisonniers de guerre © AMF

Roger Vasselin en Prusse orientale (2e en partant de la droite). Fait prisonnier le 31 mai 1940, il retourne à Fécamp le 27 juillet 1945 © Coll. Max Lemaitre

Carte du combattant d’Albert Jouen © Coll. part.

Insigne de boutonnière des prisonniers de guerre représentant un barbelé

Page 16: Fécamp en 44 - Fecamp Site officiel de la Ville de Fecamp · tiquent la politique de la terre brûlée. Durant la journée du 29, l’ensemble du système fortifié ceinturant

179 Villes et Pays d’art et d’histoire investis dans une politique de valorisation du patrimoine et de sensibilisation à l’architecture

Le Ministère de la Culture et de la Communication crée en 1985 le label “ Villes et Pays d’art et d’histoire ”.

Il est décerné par le ministre en charge de la culture, après avis du Conseil national des Villes et Pays d’art et d’histoire.Il désigne des collectivités conscientes des enjeux que représente l’appropriation de leur architecture et de leur patrimoine par les habitants. Elles s’engagent donc à mener des actions favorisant la connaissance, la conservation et la médiation. Ces collectivités soutiennent de même la création architecturale et la qualité du cadre de vie.

Un réseau national, une mise en œuvre régionaleConcrétisé par la signature d’une convention entre l’État et la collectivité, le label prend la forme d’un soutien financier, scientifique et technique du ministère de la Culture et de la Communication. Les collectivités, quant à elles, s’engagent à instaurer une politique d’animation du patrimoine et à recourir à un personnel qualifié et agréé par le ministère.

Le Conseil national des Villes et Pays d’art et d’histoire, créé en 1995, participe à l’orientation de la politique du réseau. Il émet, en outre, un avis sur les demandes d’attribution et de retrait du label.

Les directions régionales des affaires culturelles (DRAC) mettent en œuvre la politique du réseau des Villes et Pays d’art et d’histoire, en lien avec les services départementaux de l’architecture et du patrimoine (SDAP). Les DRAC sont chargées de l’animation du réseau au niveau régional.

le réseau des Villes et

C’est l’exigence de qualité et l’attention portée au public qui font la force et le dynamisme des Villes et Pays d’art et d’histoire.

Pays d’art d’histoire