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Faites le mur UN FILM DE BANKSY supplément

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Faites le murun Film de Banksy

supplément

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«Un film qui interroge brillammentla frontière entre fiction et réalité»

Comment avez-vous découvert le film de Banksy ?C’est Jim Jarmusch, un passionné de street art, qui m’a parlé le premier de Banksy, lors de l’exposition «né dans la rue – Graffiti» à la Fondation Cartier, bien avant que le film fasse sensation au festival de Sundance et il m’a dit : «tu ne peux pas ne pas le voir.» il était dithyrambique ! Ce qui est une référence. Car les films de Jim et le street art appartiennent à une même culture urbaine.

La relation entre Banksy et Mr. Brainwash intrigue. Certains pensent qu’ils ne seraient qu’une seule et même personne. Quelle est votre opinion ?J’ai rencontré mr. Brainwash. C’est un homme intelligent et un artiste extrême-ment doué et prolifique. Comme tout le monde, je n’ai jamais vu Banksy. mais nous travaillons par e-mail avec son équipe sur la sortie du film : il nous a fait le plaisir de réaliser une affiche spécialement pour la France. Je dirais que mr. Brainwash est un disciple de Banksy, mais qu’il n’est pas Banksy lui-même. en tout cas, une relation très forte les unit : mr. Brainwash est une des rares personnes qui ont gagné la confiance de Banksy.

De quelle façon définiriez-vous ce film ?Ce n’est pas un documentaire de Banksy sur son œuvre. Je dirais qu’il s’agit d’une «auto-fausse-fiction». un de ces films qui interrogent brillamment la frontière entre vrai et faux, fiction et réalité. Comme F for fake d’Orson Welles. C’est le premier long-métrage réussi d’un immense artiste.

Jean Labadie, distributeur en France de Faites le mur

Un film inclassable dont l’étrangeté réjouit. Faites le mur, premier long-métrage de Banksy, est de prime abord un film passionnant sur le street art, ses acteurs et leurs pratiques clandestines.La figure centrale du film, c’est Thierry Guetta, commerçant français installé à Los angeles. Obsédé par les graffeurs et leurs exploits nocturnes, il filme sans relâche les plus fameux d’entre eux : space Invader, son cousin, shepard Fairey, graffeur-star de Los angeles, et Banksy. On plonge alors dans les coulisses d’une œuvre qui jusque-là gardait son plein mystère. Voix et visage cryptés, on voit Banksy en action, réalisant ses tags au pochoir. Et Thierry Guetta de se prendre au jeu : il se lance lui-même dans le street art avec un succès fulgurant, sous le pseudo de Mr. Brainwash. Le film bascule dans une interrogation vertigineuse sur la valeur de l’art, les conditions d’émer-gence d’un artiste. sans se départir de ce goût du canular dont Banksy a fait sa marque.

Banksy fait son cinéma

AvAnt-propos

Cette publication consacrée à Banksy est éditée par ttm Éditions / Beaux Arts magazine3, carrefour de Weiden 92441 issy-les-moulineaux cedextél. 01 41 08 38 00

www.beauxartsmagazine.comRCS Paris B 435 355 896

Président : thierry taittingerÉditeur : Claude PommereauRédacteur en chef : Fabrice BousteauDirectrice des partenariats : marion de FlersRédaction : thomas JeanCoordination éditoriale : Charlotte ullmannCréation graphique : michel déjusIconographie : Julie le Borgnesecrétariat de rédaction : Sabine moinet et Barbara PetitToutes images : Courtesy of Pest Control Office.Photogravure : litho Art new, turinimprimé en France par Gim, Paris (Printed in France).© Beaux Arts magazine / ttm Éditions

Pendant des années, Thierry Guetta [ci-contre à gauche] a filmé les interventions de Banksy [ci-dessus, son exposition «Barely Legal» à Los angeles, en 2006] avant de devenir lui-même street artist [ci-contre, son autoportrait au pochoir].

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Avec Faites le mur, le subversif Banksy livre un film passionnant sur le street art. enquête sur un jeune artiste déjà culte qui bouleverse les codes de l’art contemporain et a fait de l’anonymat sa marque de fabrique.

par Thomas Jean

ARt teRRORiStBAnKSY

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DE haUT En Bas ET DE GaUChE à DROITE : Londres, 2003. Londres, 2004. Palestine, 2005. san Francisco, 2010. Los angeles, 2010. Londres, 2002. Ile de Wight, 2010. Londres, 2001.

Ce vandale est un incontournable de l’art d’aujourd’hui. Sur les murs du monde entier, son insolence explose. Banksy, c’est l’icône absolue du graffiti. C’est une causticité, un sens du politiquement

incorrect que la discipline n’a jamais connus avant lui. Alors, comme tous ceux qui réinventent leur domaine, il a ses ennemis farouches et ses pla­giaires. Lui ne s’en offusque pas. Il garde le silence et reste invisible, ce qui participe de son mythe. Ses entretiens dans la presse sont rarissimes. Les photos de son visage inexistantes. Et ce n’est pas son premier et excellent film, Faites le mur qui lèvera le mystère. Au contraire, il l’épaissit.Deux certitudes biographiques, cependant : Banksy est né en 1974. Dans les environs de Bristol. Point. On dit qu’il s’appellerait Robin, Robert ou Robden. On lui prête Gunningham comme patronyme. À moins que ce ne soit Banks, tout bêtement. Sim­ples rumeurs ! C’est son médium, le graffiti, qui impose ce culte du secret : quand on passe ses nuits, bombe en main, à déjouer la surveillance policière, on reste discret pour durer.Banksy fait ses premières armes dans le Bristol du début des années 1990, alors que la culture under­ground bouillonne. Dix ans avant qu’il n’ébauche son premier tag, la grande cité du sud­ouest anglais compte déjà des personnalités du genre : les Inkie, 3D ou autres Nick Walker dont les signatures psychédéliques chahutent l’espace urbain.

Ces figures de proue, Banksy les admire. Mais il compte bien assurer la relève. Dix­huit ans à peine et il connaît déjà tous les recoins du Bristol inter­lope, bariolant ses murs, ses ponts, ses trains.Au départ, son style est plutôt commun : explo­sions de couleurs et lettres biscornues dessinées à la main. Mais du jour où Banksy se lance dans le graffiti au pochoir, il détonne. Ses tags plus précis, plus sobres, ont un vrai goût d’inédit. Si bien qu’au festival de graf Walls on Fire, qui investit en 1998 le quartier portuaire de Bristol, on ne parle que de lui. L’année d’après, sa fresque mythique The Mild Mild West – qui représente un ours en peluche s’apprêtant à balancer un cocktail Molotov sur un escadron de police – le hisse un peu plus haut : Bristol découvre un subversif. Et le traque, via cette police qu’il moque. Sans parler des entre­prises de nettoyage qui effacent consciencieu­sement une grande part de ses interventions.C’est peut­être l’envie d’un art moins éphémère qui pousse Banksy à se diversifier. Entre deux tags, il commence à peindre des tableaux, il s’essaye à la photo. En 2000, il accepte même le principe d’une exposition qui montrerait l’ensemble de son travail au restaurant Severnshed de Bristol. Un triomphe ! Toutes ses œuvres sont vendues dès le premier jour. Dans les médias anglais, on s’excite. On se passionne pour cet artiste anonyme qui oscille entre hype et clandestinité.Et les expositions suivantes ne font pas retomber

ce Banksy buzz. Dans une galerie de l’ouest londo­nien en 2005, il libère 200 rats lors de son expo­sition «Crude Oils» : Banksy est trash. Un cran au­dessus, à Los Angeles en 2006, le vernissage de «Barely Legal» accueille Angelina Jolie et Keanu Reeves : Banksy est glam. Quant à sa dernière exposition, en 2009, dans son Bristol natal, elle a pulvérisé les records d’affluence avec 4 000 visi­teurs quotidiens : Banksy est une star. D’ailleurs, le Network Rail (l’équivalent de la SNCF en Angleterre) apprend désormais à ses employés chargés du nettoyage à reconnaître ses graffitis pour ne surtout pas les effacer.Exposer dans des lieux respectables est une chose. Mais l’adrénaline de l’illégalité reste son meilleur carburant. Malgré ses succès, Banksy distille encore et toujours son ironie mordante dans les espaces publics. Au zoo de Londres, il se faufile dans l’enclos des pingouins pour y écrire le très drôle «We’re bored of fish» [«On en a marre du pois­son»]. Plus acide, il introduit en 2006 à Disney­land, en Californie, une poupée gonflable qui porte un uniforme orange façon Guantanamo. Mais son intervention culte, c’est celle de Ramallah en 2005, sur le mur de séparation entre Israël et Palestine. On y voit des brèches et des fenêtres qui s’ouvrent sur des paysages idylliques, une fillette qui s’envole ou une échelle en trompe l’œil. Soit un ensemble de fresques qui travaillent magnifi­quement le thème de l’évasion. Toutes les télévi­sions du monde retransmettent ces images et font de Banksy le plus fameux des artistes engagés.Mais son anonymat a la peau dure. Toujours pas de visage ni d’état civil à mettre sur son pseudo. Juste une silhouette à capuche. Même si en 2008, le Daily Mail prétend l’avoir démasqué, indices et photo volée à l’appui. Beaucoup doutent de ces preuves. Banksy, évidemment, ne confirme ni n’in­firme, laissant planer ce mystère qui fait son iden­tité. C’est là sa condition pour moquer, question­ner ou vilipender notre époque en toute liberté.

Exposer dans des lieux respectables est une

chose. Mais l’adrénaline de l’illégalité reste

son meilleur carburant.

Qui eSt BAnKSY ?

à lireBanksy – Guerre et Spray, éd. Alternatives, 240 p., 22 €. En librairie le 15 décembre 2010

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la subversion par le pochoirSi Banksy a choisi la technique du pochoir, c’est plus pour des raisons pratiques que pour le style. dans son livre Wall and Piece (Century, 2005), il raconte : «J’avais passé une nuit entière à essayer de peindre “enCORe en RetARd” en grosses bubble letters argentées sur le flanc d’un train.» mais la police débar-que, course le graffeur et ses potes. «J’ai réa-lisé que je devais réduire de moitié la durée de mon temps de peinture, ou alors tout aban-donner.» Fini les bubble letters laborieusement dessinées à la main : les pochoirs répondent parfaitement à l’exigence de rapidité. une fois fabriqués dans l’atelier, sur les lieux du tag il n’y a plus qu’à passer de la bombe dessus.Banksy est pourtant un des seuls, sur la scène prolifique du Bristol des années 1990, à utiliser cette technique si pratique. elle est là, sa singu-larité, dans ces silhouettes précises. À Paris, en revanche, c’est le procédé en vogue depuis les années 1980 chez les graffeurs-phares, miss.tic et Blek le Rat en tête. Beaucoup voient d’ailleurs une influence de ce dernier sur les premiers travaux du Banksy pochoiriste : cette esthétique noir et blanc, cette poésie du trompe-l’œil, et puis ces rats, omniprésents. Sauf que, chez Banksy, les rongeurs prennent un tour plus absurde. détournant l’imagerie guerrière et sécuritaire, il les affuble de parachutes, d’ailes d’hélico ou de caméras de surveillance. d’autres portent l’emblème anarchiste en sautoir et pro-fèrent des messages anti-travail. même chose avec ses pochoirs de singes, flippants ou tor-dants. Quant aux bobbies, eux aussi légion dans l’œuvre de Banksy, il les représente se roulant des pelles [ill. ci-contre]. C’est à travers ces figures récurrentes, ces pochoirs-marottes, que Banksy délivre sa vision du monde, toujours décapante, mais jamais trop sérieuse.

Ci-contre : Brighton, 2005

les chefs-d’œuvre truandésl’irrévérence de Banksy n’épargne ni les grandes œuvres ni les grands hommes de l’histoire de l’art. Rien n’est sacré. tout est prétexte à rigolade. même les trésors du néoli-thique en prennent pour leur grade ! Stonehenge, juin 2007 : non loin de ces cercles de pierre, fierté de l’Angleterre, Banksy érige Boghenge. The bog, c’est les «chiottes» en anglais, et pour cause : singeant le monument, l’artiste a empilé… des cabines de W.-C. chimiques ! une installation en forme de blague qui n’a pas fait marrer tout le monde.Certes, l’art du pastiche n’a pas attendu Banksy pour exister. mais lui le pratique en virtuose. notamment lors de son exposition «Crude Oils» de 2005, un ensemble de tableaux qui revisitent insolemment les classiques. Les Nymphéas de monet ? des Caddie de supermarché, à moitié immergés dans le bassin, cassent leur romantisme [ill. ci-dessous]. Les Tournesols de Van Gogh ? Banksy les représente souillés de pétrole. Quant à Warhol, il le met au diapason de notre époque : sa marilyn se mue en Kate moss, ses soupes Campbell’s en soupes tesco, le Franprix d’outre-manche.Banksy sidère encore plus lorsqu’il s’attaque aux musées, ces sanctuaires de l’histoire de l’art, en les truffant de canulars. toujours expert en infiltration, il parvient à accrocher au louvre, juste à côté de la Joconde, une mona lisa affublée d’un grand smiley. il pose sa boîte de soupe tesco, incognito, au moma. Avec ces performances, Banksy nous dit qu’il y a du dérisoire dans les «chefs-d’œuvre» désignés. du ridicule dans leur vénération. Que leur valeur est relative et peut-être pas éternelle. Comme celle d’un graffiti.

l’art de l’infiltrationle graffeur, c’est celui qui déjoue les règles de sécurité, de propriété, pour faire d’un pan de mur son domaine. le génie de Banksy, c’est d’avoir poussé cet esprit pirate bien au-delà des murs. Street artist hors pair, certes. mais ses interventions dans l’espace public dépas-sent largement le cadre pictural du graf. en 2004, il met en circulation des centaines de faux billets de 10 livres sterling : à la place du visage d’elizabeth ii, celui de lady di, tandis que la mention «Bank of england» devient «Banksy of england». une monnaie de singe qui fait scandale. Autre pied de nez en 2006 quand il pirate 500 copies de l’album de Paris Hilton qu’il replace ensuite en magasin : on y voit en couverture la jet-setteuse seins nus, des phrases du type «Why am i Famous» remplaçant la tracklist. la monnaie, l’industrie du disque… des mécaniques trop bien huilées que l’artiste-hacker adore gripper. dernière victime en date, les studios de la Fox : détournant le générique des Simpson, Banksy fait passer l’entreprise hollywoodienne pour une multinationale totalitaire et esclavagiste. la vidéo fait florès sur Youtube depuis octobre dernier. «Art terrorist» : c’est comme ça qu’il se désigne. On raffole de ses attentats.

le StYle BAnKSY

Banksy nous dit qu’il y a du dérisoire dans les «chefs-d’œuvre» désignés.

Que leur valeur est relative et peut-être pas éternelle. Comme celle d’un graffiti.

Show Me the Monet 2005

Les gardiens de la Tate Britain n’y ont vu que du feu. Juste à côté d’une toile du XIXe siècle, Banksy accroche un tableau champêtre barré du bandeau POLICE LInE – DO nOT CROss. Une simple peinture à l’huile chinée aux puces, et customisée. Par cette intervention d’octobre 2003, Banksy entend dénoncer le climat de peur et de paranoïa qui règne sur l’angleterre. C’est surtout un sacré pied de nez au musée le plus prestigieux du pays.

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dans le genre anti­establishment, Banksy se pose là. Anticapitaliste radical même, quand il s’attaque à McDonald’s ou à Disneyland

avec la violence d’un anarchiste, l’humour en plus. Et puis, le graf est une affaire de rue, pas de salle des ventes. Alors Banksy et le marché de l’art, c’est une association qui sonne un peu faux.Mais Banksy n’est pas qu’un artiste vandale qui taggue à la sauvage. Depuis environ dix ans, il pro­duit aussi des œuvres «vendables» : peintures, des­sins, installations. Ses pochoirs, il ne les applique plus seulement sur les murs des villes, mais aussi sur des toiles. Il déclare pourtant dans un entretien paru dans Time Out en mars dernier : «Je ne suis pas certain que le street art soit destiné à se retrou­ver dans des salons. […] C’est difficile de sentir la montée d’adrénaline que procure un graf dans une jolie pièce bien cosy où l’on sirote une tasse de thé !» Ce qui ne l’empêche pas de vendre ses œuvres jusqu’à 2 000 £ dès sa première exposition en 2000. Elles ont probablement fini dans un salon. Mais il faut bien vivre ! Et financer les interventions coûteuses qu’il réalise dans le monde entier.

Ça tombe bien, sa cote grimpe en flèche. Surtout quand la jet­set s’en mêle. Christina Aguilera achète en 2006 un tableau pour 25 000 £. Après son expo­phénomène à Los Angeles, c’est Angelina Jolie qui craque et débourse 200 000 £ pour trois de ses pièces. Ça grince des dents chez les collègues graffeurs. On l’accuse d’avoir trahi la cause du street art, gratuit par essence. Tandis qu’explosent sur eBay les ventes «sauvages» de ses tags, arrachés à leur support urbain.Les experts du marché de l’art, eux, relativisent le phénomène. Ils parlent d’une «bulle Banksy». Angelina Jolie n’a rien d’une collectionneuse influente. N’est pas François Pinault qui veut ! En revanche, quand Damien Hirst s’affiche en grand fan – sa collection personnelle comprend

plusieurs Banksy – le «Banksy effect» est pris un peu plus au sérieux. D’ailleurs, le street artist et le plas­ticien­star ont créé une œuvre commune, Keep it spotless [ci­dessous], dont la vente en 2008 atteint un record : adjugée près de 1,9 M$ chez Sotheby’s New York ! Mais la crise financière de septembre 2009 freine largement cette surenchère. Les œuvres de Banksy auraient même perdu entre 30 et 40 % de leur valeur. Peut­être une saine correction.Reste l’ambiguïté d’un artiste qui a vendu beau­coup, et très cher, tout en affichant un vrai mépris pour le commerce de l’art et les puissances de l’ar­gent. Il a cette formule qui résume formidablement son paradoxe : «J’utilise l’art pour contester l’ordre établi, mais peut­être que j’utilise simplement la contestation pour promouvoir mes œuvres.»

BAnKSY & le mARCHÉ

BAnKSY & dAmien HiRSt Keep it Spotless Vendu 1,9 M$,collaboration for the Red Auction. Photographie Prudence Cuming Associates. © damien Hirst. All rights reserved, Adagp Paris 2010.

Ça grince des dents chez les collègues graffeurs. On l’accuse d’avoir trahi la cause

du street art, gratuit par essence.

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