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Evaluation d’un programme de prévention de l’Ulcère de Buruli au Bénin Dr Laurence Fond-Harmant, PhD, CRP-Santé, Luxembourg Dr Paule Yolande Goudoté, PhD Student, UCL, 1

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Evaluation d’un programme de prévention de l’Ulcère de Buruli au Bénin

Dr Laurence Fond-Harmant, PhD, CRP-Santé, Luxembourg Dr Paule Yolande Goudoté, PhD Student, UCL, Belgique

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Structure de l’intervention

• Le contexte du projet

• Les objectifs du projet et axes de travail

• Les moyens et méthodes

• Les résultats constatés

• La discussion /questionnement

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– Un Plan National de Lutte contre l’Ulcère de Buruli, PNLLUB,– ARFB, Association Raoul Follereau Benin,– Ministère de la Santé via le PNLLUB,– Fondation Raoul Follereau Luxembourg,

• CDTUB, Centres de Dépistage et de Traitement de l’Ulcère de Buruli Allada: 100 lits + gros du pays, Centre formation OMS pour sous région,

– Partenariat tacite avec l’Education Nationale.– Communauté de 6 villages dont élus locaux, leaders d’opinion

• Arrondissement de Sédje Houègaudo, Commune de Zé, Benin– Des actions communautaires de promotion de la santé

Réduction des ISS

Le contexte du projet évalué

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Le Bénin

COUFFO

ATLANTIQUE

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Département de l’Atlantique

ATLANTIQUE

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Arrondissement de Sèdjè Houègoudo (Commune de Zè)

DEPARTEMENT : ATLANTIQUE

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Les objectifs du projet -1• La promotion de comportements positifs, des villageois, pour la lutte contre

l’Ulcère de Buruli et les ISS pour :– réduire la fréquentation des points d’eau naturelle, – développer l’utilisation de forages, l’hygiène corporelle et l’assainissement du milieu de

vie.

• L’objectif général est de réduire, en deux ans, de 30 % le taux d’incidence de l’Ulcère de Buruli dans l’arrondissement de Sèdjè Houègoudo. 6 villages

• Les objectifs spécifiques se déclinent en 4 axes : – comportementaux, environnementaux, éducationnels et organisationnels.

• Installation d’infrastructures pour la lutte contre les ISS : Forages, latrines (type écossan, dalles sanplat ou VIP) aires de jeux et pour les villages des zones humides, la distribution de bassines et de bottes pour adultes et pour enfants.

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Les objectifs du projet-2

Les interventions du projet visent : • la réduction du contact homme-source d’eau naturelle ; • l’amélioration du niveau d’hygiène et d’assainissement du

milieu dans les villages ; • l’amélioration du niveau socio-économique des familles et

communautés affectées.

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Méthodes de l’évaluation du projet• Pour Green et alt, il y a trois niveaux d’évaluation :

– le processus,– l’impact,– les résultats (outcomes). (Green LW et alt, 1986).

• Niveau 1 : L’évaluation du processus s’intéresse à la pratique professionnelle : la qualité technique, l’organisation de l’action, les relations établies entre les acteurs et la population.

• Notre mission d’évaluation permet de donner à voir une partie de ce processus et de percevoir :– la qualité de l’action, – le professionnalisme des acteurs – les réalisations du projet a mi parcours.

• Visite in situ, • Entretiens individuels auprès des 20 acteurs du projets :

responsables-projet, médecins, relais communautaires, infirmiers.

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Elaboration d’une grille d’évaluation du projet pour les 20 auditions des acteurs

• 6 éléments opérationnels pour une approche micro-sociologique. (Nock F, 2007)

– Le public, la population concernée – Le partenariat – L’information /la communication – La mise en œuvre– Les moyens humains

– Le suivi du projet • Curseur d’appréciation 1 2 3 4 5

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Résultats des 20 auditions et visites sur le terrain

• Indicateur 1: Le public, la population– Mobilisation différenciée selon les chefs de villages– Deux villages inondables , gros enjeux « matériels et tangibles ». – Alors que le projet se veut participatif, lors de l’installation du forage

dans le village d’Ayahounta fifadji (1 303 habitants), il semblerait que la concertation et la démocratie n’ont pas eu la parole.

• l’avis et l’endroit de résidence du seul chef du village qui ont défini le lieu d’installation du forage dans un hameau plutôt qu’ailleurs.

• Ce village est constitué de deux hameaux à distance de 3 à 4 km. • Plusieurs villageois du hameau isolé du forage ont contesté ce choix. • Ce qui a provoqué du désordre et des situations conflictuelles entre villageois

avantagés et les villageois désavantagés par le lieu d’implantation du forage.

• Indicateur 2 : Le partenariat,• Acteurs variés dans le partenariat mais sur le terrain ,

seulement des personnels du soin (médecins-infirmiers), – Manque sociologue, anthropologue, sciences politiques

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Résultats des 20 auditions et visites sur le terrain

• Indicateur 3: Information /communication– Qualité de l’information et équipe projet– Boite à images à 5 thématiques progressives/ Reconnaissance de l’UB,

péril des maladies hydriques, hygiène corps et vêtement, hygiène habitat et environnement, utilisation des latrines,

– Séances de sensibilisation aux villages 1 à 2 fois par mois– Faut améliorer le ciblage par tranche de population/

enfants/adolescents/femmes/pas tous mêmes enjeux et priorités

• Indicateur 4 : Mise en œuvre qualité des méthodes , supports, conditions matérielles et organisationnelles

– Décalage entre l’installation des forages et latrines et lancement des actions de sensibilisation des villageois.

– Supports devraient être rédigés en langue fon, langue des villageois, en format A3

– Sortie sensibilisation et suivi traitement et hospitalisation, deux 4X4, retour avec 20-25 personnes pour consultation approfondies au CDTUB

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Résultats des 20 auditions et visites sur le terrain

• Indicateur 5: Les moyens humains– Formation de prévention primaire, durée 5 jours, pour 40 personnes, 2 enseignants par

village,– Formateurs /infirmiers, relais communautaires, médecin responsable surveillance

épidémiologique, – Equipe soudée, dynamique mais doit être étoffée d’une assistante sociale pour appui des

relais et infirmiers

• Indicateur 6 : Le suivi du projet• Coordination / fréquence + forte des réunions d’équipe, au moins 1 fois par

mois• Faire du lobbying auprès des représentants de l’Etat pour renforcer les

installations, pérenniser l’usage, contacter les familles les plus démunies, les plus isolées.

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Résultats des 20 auditions et visites sur le terrain

• Indicateur 6: Suivi du projet• Suivi épidémiologique à mi-parcours,

Evolution des cas UB à Sedje Houegoudo. Source CDTUB

• Evolution des hospitalisations nouveaux patients : cas UB et non UB. Source CDTUB

Années Nombres de cas UB

2009 10

2010 0

2011 - 1er semestre 5

Années Hospitalisation nouveaux patients UB

Hospitalisation nouveaux patients non

UB2009 - 2ème semestre 56 1082010 48 1472011 - 1er semestre 22 77Total 126 332

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Numéro

Réalisations

Quantité

Observations

1 Forages 6

Un par village test

2 Latrines de type écossan 7 modules de deux latrines

Pour les villages humides

3 Latrines VIP 15 modules de deux latrines

4 Latrines à dalle sanplat 43

5 Paires de bottes 600

6 Bassines 600

7 Aires de jeux 3 Manque 3 installations pour 3 autres villages

8 Formation et installation de mini-entreprise de fabrication de savon 6

6 femmes par regroupement

9 Formation des comités de gestion des forages et des latrines 6

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Discussion/questionnement

• Un bon projet de réduction des ISS dans des régions démunies,• Conditions de réalisations difficiles / matérielles, économiques, climatiques,

conditions de transport, éloignement des villages, ressources limitées des villageois,

• Une approche communautaire plus prononcée est nécessaire • adjoindre l’équipe en place des compétences en santé publique, en sciences sociales pour

réajuster le projet dans le sens du développement social de la communauté– les administrations locales, le gouvernement et l’ARFB doivent jouer un rôle important dans

la définition des problèmes, le choix des solutions et de priorités. Lorsque les infrastructures sont installées, les villageois doivent intégrer la maintenance et la préservation des acquis,

– Multiplier les sensibilisations des villageois pour pérenniser le projet, et les infrastructures,– La question des déchets doit être intégrée dans la formation des guides et relais pour

construire un environnement sain.• Une communauté non homogène et une place des femmes plus spécifique

– Zones humides pas les mêmes besoins, personnes âgées, particularités selon tranches d’âges et de sexe, personnes riches ou pauvres, tenir compte des variables culturelles, économiques, démographiques, pour définir les priorités spécifiques

– Ne pas négliger la place des femmes, elles transmettent comportements et attitudes aux enfants,

– Constituer des comités d’usagers de l’eau et de l’assainissement dans les villages, femmes représentées ou présentes

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Discussion

• Un partenariat élargi• l’UB ne relève pas que de la Médecine et de Services de santé

• Autres acteurs pourraient être informés du projet :– Ministère de l’Environnent, – Ministères des Affaires Culturelles, de la Parité,– Ministère du Travail, – Ministère de l’Eau, des Travaux Publics – Ministère de l’Education

– S’appuyer sur Le coordinateur du PNLLUB pourrait organiser le lien interministériel pour .• une réunion d’information et de bilan de projet. • les collègues décideurs de ces ministères pourraient être invités à réfléchir, dans le cadre d’un

colloque, à leur implication possible pour la suite possible à donner à ce projet de prévention primaire de l’Ulcère de Buruli.

• La lutte pour la réductions des ISS doit passer par une vraie approche communautaire qui implique réellement tous les acteurs.

• Les professionnels doivent être formés à la démarche• Construire les conditions de la “bonne santé” : Charte d’Ottawa 1986

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Bibliographie indicative

• Baba-Moussa A, Nache C, « Proposition d’une démarche d’évaluation en éducation pour la santé » in Santé Publique, N°4, 2010,

• Bent, NK. “The people know what they want : An empowerment process of sustainable, ecological community health”. Advances in Nursing Science 2003;26(3):215-226.

• Deccache, A. “Patient empowerment in Europe : a necessary but impossible goal ? Belgian presidency of the european council : Innovative approaches for chronic illness” in Public Health and Healthcare systems. Ministerial conference. Bruxelles 2010.

• Fassin D, Jaffré Y, « Sociétés, développement et santé », Editions ellipses, Collection « Universités francophones », Paris, 1990,

• Fond-Harmant L, Tal Dia A, « Santé publique et transfert de compétences Nord-Sud : les conditions d’une approche inter-culturelle… », N°1, in Santé Publique, 1-2008,

• Goudet B, « Développer des pratiques communautaires en santé et développement local ». Chronique sociale 2009.

• Green LW et alt, « Measurement and evaluation in health education and health promotion », Mayfield Plublishing Company, California, 1986,

• Houéto D. « Prévention du paludisme de l’enfant au Bénin : Empowerment communautaire et participation des parents ». Thèse de Doctorat en Santé Publique, 2007.

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Bibliographie indicative

• Howard G. et alt , « Healthy villages » OMS, 2004,• Hubbley J. “Communicating health : an action guide to health education and health

promotion », Londres, Macmillan Publications, 1984,• Laverack, G. and Wallerstein, N. “Measuring community empowerment: a Freshlook

at organizational domains”. Health Promotion International, 16-2, 2001,• Mara D, Cairncross S, « Guide pour l’utilisation sans risque des eaux résiduelles et

des excreta en agriculture et aquaculture : mesure pour la protection de la santé publique », OMS, 1989,

• Massé R, « Culture et Santé Publique », Gaëtan Morin Editeur, Montréal, 1995.• Robertson A, Minkler M, “New Health promotion Movement : a critical

Examination”, Health Educ Behav October vol. 21 n°3. 1994. • Wallerstein, N., Duran, B. “Using community-based participatory research to address

health disparities”. Health Promotion Practice. 2006 7(3), 312-323.• Wallerstein, N., Berstein, E. “Health education and community empowerment :

conceptualizing and measuring perceptions of individual, organizational and community control”. Health Education Quarterly 1994; 21:141-148.

• World Health Organization, “Ottawa Charter for Health Promotion”. 1986.