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Novembre 2012
Inspection Pédagogique Régionale EPS de l’académie de Créteil p. 1
Evaluation de l’expérimentation
« Cours le matin, sport l’après-midi »
au lycée Jean Vilar. Meaux
Patrick Dumont
Inspecteur d’Académie. Inspecteur Pédagogique Régional en EPS
Réfèrent académique de l’expérimentation
Novembre 2012
Inspection Pédagogique Régionale EPS de l’académie de Créteil p. 2
Table des matières
Préambule…………………………………………………..………....………………………………….
Objectifs et définition du contexte………………..………………………………………….
Impact sur la vie scolaire…………………………………...................……………………….
Impact sur la réussite scolaire...................................................................
Impact sur la vie quotidienne des élèves………………………………………………….
Conclusion ……………………………………………………………………………………………….
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page 13
page 15
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Préambule:
Suite au comité de pilotage national du 20 janvier 2012, l’académie de Créteil s’est engagée à
évaluer les effets de l’expérimentation auprès des élèves du lycée Jean Vilar de MEAUX,
premier établissement à s’être inscrit dans le dispositif en janvier 2010.
L’ensemble des données ont été recueillies par le Pôle Académique de la Prospective et de la
Performance (PAPP), la Mission académique pédagogie innovation expérimentation (MAPIE)
et le lycée Jean Vilar.
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Objectifs
Apprécier l’impact du dispositif mis en place depuis 3 ans au lycée Jean Vilar (seul
établissement dans ce cas), en précisant les éléments du constat pour en tirer des éléments
d’analyse possibles.
Trois champs d’investigation :
- la vie scolaire,
- la réussite scolaire.
- la vie quotidienne des élèves (bien-être)
Définition du contexte
Organisation :
- Les horaires obligatoires sont assurés pour l’ensemble des matières (du lundi au samedi
matin)
- Découpage horaire de la journée (sauf samedi jusqu’à 12h30) :
Semaine Type :
08H30 / 11H30 : cours
11h30/ 12h30 : déjeuner équilibré et vitaminé sous le contrôle d’une nutritionniste
12h30/ 14h30 : cours (ou accompagnement personnalisé)
14h 30/ 14h45 : collation
14h45/ 17h30 : activités physiques
Lundi : EPS obligatoire (dans le cadre des programmes)
Mardi : activités de découvertes : Tir sportif, escrime (jusqu’aux congés de printemps),
VTT, football américain, jeux d’échecs (Avril à juin)
Mercredi : UNSS
Jeudi : activités de découvertes : lutte, boxe française, (jusqu’aux congés de printemps),
Jeux de boules, équitation, aviron (Avril à juin)
Vendredi : Enseignement de complément (badminton, escalade).
- Une réunion hebdomadaire est organisée avec toute l’équipe des enseignants de la classe
- Un suivi médical effectif : un test électrocardiogramme est organisé en février pour tous les
élèves
- Pour garder le contrôle du dispositif et d’en garantir la qualité, un partenariat avec les clubs
supports est organisé autour du projet EPS du lycée lui-même au service du projet académique.
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Les effectifs élèves :
Nb élèves
/
Nb classes
Année scolaire 2nde
1ère
Tle
2009 28 élèves
1 classe
- -
2010 61 élèves
2 classes
20
1 classe
-
2011 30 élèves
1 classe
21
1 classe
20
1 classe
Les intervenants *:
La lecture des données montre que l’académie de Créteil sollicite à hauteur de 49% des
intervenants extérieurs contre 38,3% pour le national. Les enseignants d’EPS représentent
30,5% (de l’établissement et hors établissement) soit un tiers du volume global d’intervention,
proportion non négligeable.
Au total, 44% des intervenants sont des personnels de l’éducation nationale dans l'académie,
plus de la moitié au niveau national.
Le lycée Jean Vilar sollicite encore plus fortement les éducateurs sportifs (64%) grâce à une
impulsion politique non négligeable qui impacte également le nombre de conventions signées
localement.
Intervenants Jean Vilar Académie France
Professeurs d'EPS 12,1% 24,5% 22,4%
Enseignants autres disciplines 16,2% 8,5% 27,5%
Assistants d'éducation 7,2% 5% 5,5%
Educateurs sportifs 64,3% 35,5% 23,5%
0%
20%
40% 24,50%
8,50% 5%
35,50%
6%13,50%
7%
22,40%27,50%
5,50%
23,50%
0,70%
14,80%5,60%
Académie France
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Nombre de conventions signées :
Pour rappel : 3,9 conventions ont été signées en moyenne par établissement dans l'académie
pour 4,3 au niveau national.
Le contexte :
Les données du contexte caractérisent les élèves à leur entrée dans l’établissement en vue
d’établir un suivi de cohorte jusqu’à la classe de terminale. Les données recueillies concernent
la classe qui a participé à l’expérimentation depuis 2009/2010.
La 2nde
1 devient à la rentrée 2010/2011 la 1ère
S3 et à la rentrée 2011/2012 la TS3 (terminale).
L'expérimentation s'est focalisée sur la filière communément admise comme d'excellence, celle
de la série S.
Observation préalable :
L’effectif de cette 2nde
1, composé en 2009 de 22 élèves, se réduit par le jeu des orientations à
10 élèves en classe de 1ère
S, complété par 9 élèves venant d’autres secondes de
l’établissement.
Ainsi la TS3, à la rentrée 2011, est composée de 10 élèves qui ont réellement expérimentés le
dispositif durant 3 années et de 9 élèves durant 2 années.
L’étude s’applique à la fois :
- au contexte sociologique : évolution du profil sociologique du groupe CMSAM (cours le
matin, sports l’après-midi) au travers des Catégories Sociaux Professionnelles (CSP):
• 2nde
1 (2009): CSP plutôt favorisées (45%) par rapport aux autres secondes
(35% en moyenne)
• 1ère
S3 (2010): CSP très favorisées (52%)
• TS3 (2011): CSP très favorisées (55%)
- au profil scolaire d’entrée :
Part de mentions au DNB des élèves de 2ndes entrants au lycée Jean Vilar : 53,1 %
Part de mentions au DNB des élèves de 2nde 1 entrants au lycée Jean Vilar : 62,5 %
Partenariats Lycée Jean Vilar Plan académique Plan national
Collectivités territoriales 2 0.8 0,5
Clubs sportifs 11 2 2,4
Institutions ou associations culturelles 3 0.6 1,1
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Impact sur la vie scolaire
De la même manière que pour le contexte sociologique, on caractérise la classe par rapport à
l’ensemble des élèves et par rapport aux autres classes de même niveau.
Les données de vie scolaire permettent d’approcher l’absentéisme, les actes de violence les
plus graves et les exclusions de cours en interne.
a) Pour les données concernant le taux d’absentéisme :
Le taux d’absentéisme est calculé sur la base du nombre de demi-journées d’absences divisé
par le nombre total de demi-journées scolarisées. Une demi-journée d’absence est prise en
compte à partir d’une heure, quel qu’en soit le motif.
Rappel des données nationales et académiques :
Le retour d’enquête DGESCO comparée aux données de l’académie de Créteil concernant
l’absentéisme, montre que les avis sont très partagés à ce sujet. Les chefs d’établissement sur
Créteil se partagent à part égale entre ceux qui considèrent ces effets comme positifs (50%) et
ceux qui ne repèrent pas d’effet particulier (50%).
Sur le plan national, cette observation vaut également. A noter une infime minorité (2,8%)
estime qu’ils sont négatifs. La part des chefs d’établissement sur Créteil qui considèrent
l’expérimentation comme sans effet particulier sur les sanctions est nettement plus importante
57%.
Un pourcentage non négligeable (14,3%) estime même qu’elle aurait des effets négatifs.
Ces différences sont moins marquées sur le plan national.
Données Lycée Jean Vilar :
Les résultats au lycée Jean Vilar montrent que ce taux est moins élevé pour les classes
expérimentatrices. La différence la plus marquée concerne la terminale S3 qui a participé à
l’expérimentation dès son ouverture :
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o 2nde
1 : 7,05 pour une moyenne de 7 .95 sur l’ensemble des autres classes de
seconde.
o 1ère
S3 : 5,03 pour une moyenne de 5,4
o TS3 : 3,82 pour une moyenne de 8,9
Les tableaux ci-dessous montrent également que l’absentéisme fléchit au fur et à mesure du
cursus. Ce constat est valable pour les trois cohortes. Le taux est toujours inférieur à celui des
autres classes du même niveau.
A noter que le lycée lance l’expérimentation en 2010/2011 pour 2 classes de 2nde
(2nde
1 et 2nde
2) et pour la troisième cohorte pour une seule classe de seconde.
1ère
cohorte Absentéisme Absentéisme dans
le même niveau
(lycée)
Absentéisme
maxi
Absentéisme
mini
2nde
1 (2009-2010) 7,05 7,6 12,3 6,6
1ère
S3 (2010-2011) 5,3 5,4 9,8 2,3
TS3 (2011-2012) 3,8 8,9 16,1 3,8
2ème
cohorte Absentéisme Absentéisme dans
le même niveau
(lycée)
Absentéisme
maxi
Absentéisme
mini
2nde
1(2010-2011) 5,1 6,4 8,9 3,9
2nde
2(2010-2011) 4,3
1ère
S3(2011-2012) 3,4 6,8 10,3 3,4
3ème
cohorte Absentéisme Absentéisme dans
le même niveau
(lycée)
Absentéisme
maxi
Absentéisme
mini
2nde
1(2011-2012) 8,3 7,3 11,1 2,9
b) Le recensement des incidents de niveau 3 et 4 :
o Aucun cas dans l’établissement en 2009 et 2010
o 1 cas recensé en 2011 mais ne concernant pas la TS3
Il est possible de comparer le nombre d’incidents recensés sur les établissements du
secteur pour remarquer l’influence positive du dispositif sur le climat scolaire :
- 0770032S CLG PARC FROT MEAUX 7
- 0771029A CLG HENRI DUNANT MEAUX 5
- 0771172F CLG ALBERT CAMUS MEAUX 10
- 0771173G CLG HENRI IV MEAUX 6
- 0771420A CLG BEAUMARCHAIS MEAUX 9
- 0770931U LYC PIERRE DE COUBERTIN MEAUX 2
- 0772229E LYC JEAN VILAR MEAUX 1
TOTAL DES INCIDENTS 40
c) Pour le nombre d’exclusions de cours :
Aucune exclusion recensée pour la classe de TS3.
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Impact sur la réussite scolaire
Données nationales et académiques
Les effets positifs sur la réussite scolaire de l’expérimentation sont dans l’ensemble difficiles à
repérer.
Cette tendance est encore plus marquée pour Créteil. 75% des chefs d’établissement estiment
que l’expérimentation n’a aucun effet sur la réussite scolaire. On ne note par contre aucun effet
négatif.
Données Lycée Jean Vilar :
Une analyse plus fine a pu être menée sur la plus-value scolaire de l’expérimentation.
a) L’appréciation du niveau d’entrée par le DNB
Deux remarques :
o Les doublants sont exclus des analyses, de manière à étudier des groupes inscrits
à la même session du DNB, série collège.
o Limites : Les élèves qui ne font pas partie de la base (primo arrivants) ne
pourront être recensés.
2nde
1 : 44% des élèves ont obtenu le DNB avec mention contre 17% dans les autres
classes de seconde.
Ils se situent très au-dessus des autres classes pour la première cohorte mais en-dessous
de la moyenne pour les deux cohortes suivantes.
% de mentions TB et
B
Elèves de 2nde
CMSAM
Tous élèves de
2nde
% maxi % mini
2nde
1 (2009-2010) 43,8 17 43,8 0
2nde
1 (2010-2011) 12,5 18,2 53,6 0
2nde
2 (2010-2011) 7,7
2nde
1 (2011-2012) 22,2 26,5 53,3 0
b. Les moyennes scolaires au cours du cursus
Rappel : la cohorte se reconstitue à partir de la 1ère
S3
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Les données sont établies par l’établissement. Elles concernent les moyennes générales
des différentes classes situées au même niveau que les classes CMSAM (cours le matin,
sports l’après-midi).
Les classes CMSAM de la première cohorte obtiennent des moyennes élevées tout au
long du cursus, plus nettement à partir de la classe de 1ère
S.
o 2nde
1 (2009): 11,6 de moyenne générale sur les trois trimestres. Se place au
deuxième rang des 11 classes de seconde. Meilleure moyenne à 12, plus
mauvaise à 9,4.
o 1ère
S3 (2010) : 11,1. Meilleure moyenne de toutes les classes de première S.
(1ère
S1=10,2 ; 1ère
S2= 10,3)
o TS3 : 10 ,6. Meilleure moyenne de toutes les terminales S (TS1=10 ; TS2=9,2)
Moyennes générales
annuelles
1ère
cohorte
Classe CMSAM Moyenne de classe
la plus élevée
Moyenne de classe
la plus basse
10 classes de 2nde
10 classes de 2nde
2nde
1 (2009-2010) 11,6 (2ème
rang) 12 9,4
3 classes de 1ère
S 3 classes de 1ère
S
1ère
S3 (2010-2011) 11,1 (1er
rang) 11,1 10,2
3 classes de TS 3 classes de TS
TS3 (2011-2012) 10,6 (1er
rang) 10,6 9,2
Pour la deuxième cohorte, les classes CMSAM obtiennent des moyennes contrastées
(élevées ou moyennes) en 2nde
, élevée en 1ère
S :
Moyennes générales
annuelles
2ème
cohorte
Classe CMSAM Moyenne de classe
la plus élevée
Moyenne de classe
la plus basse
2nde
1 (2010-2011) 10,4 (2ème
) 12,1 9,1
2nde
2 (2010-2011) 9,6 (6ème
)
3 classes de 1ère
S 3 classes de 1ère
S
1ère
S3 (2011-2012) 11,3 (2ème
) 11,9 10,8
La classe CMSAM obtient une moyenne élevée :
Moyennes
générales
annuelles
3ème
cohorte
Classe CMSAM Moyenne de classe
de 2nde
la plus
élevée (11 classes)
Moyenne de classe de
2nde
la plus basse
2nde
1 (2011-2012) 11,7 (3ème
) 13 9,9
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c. Les moyennes en éducation physique et sportive
Pour la classe de Terminale S3 engagée dans l’expérimentation dès 2009 les résultats en
EPS sont moins bons que pour les deux autres classes de terminale S :
Année 2011-2012 TS 1 TS2 TS3
Moyenne générale 14,1 14,1 14,1
Moyenne la plus basse 9,8 9,2 12,3
Moyenne la plus haute 18,5 17,2 18
d. Les résultats au baccalauréat :
Concernant le taux de réussite au baccalauréat, on constate que les élèves de TS3 se
situent au-delà du taux global du lycée Jean Vilar, toutes séries confondues: 88,9% contre
76,3%.
Comparée aux autres élèves de la série S, la TS3 représente un taux de réussite également
supérieur aux autres classes (TS1=83,3% ; TS2=55,6%).
Les élèves ayant suivi l’expérimentation depuis la seconde (1ère
cohorte) ont un taux de
réussite identique (88,9%) avec un pourcentage de mention supérieur aux autres élèves
soit 50% contre 30,6%, toutes séries confondues.
SERIE CODIV CMSAM_2de Moyenne Taux Réussite Taux mentions
Tte .Toutes .Tous 10,5 76,3 % 30,6 %
Tte .Toutes CMSAM 2de 11,8 83,3 % 50,0 %
Tte .Toutes Non CMSAM 2de 10,5 75,9 % 29,6 %
S TS1 .Tous 11,1 83,3 % 30,0 %
S TS1 Non CMSAM 2de 11,1 83,3 % 30,0 %
S TS2 .Tous 9,6 55,6 % 40,0 %
S TS2 Non CMSAM 2de 9,6 55,6 % 40,0 %
S TS3 .Tous 11,6 88,9 % 43,8 %
S TS3 CMSAM 2de (1) 12,1 88,9 % 50,0 %
S TS3 Non CMSAM 2de 11,0 88,9 % 37,5 %
Moyennes obtenues en EPS :
La moyenne aux épreuves EPS pour la TS3 est nettement supérieure comparée aux autres
classes de terminale S soit 15,5 contre 13,8 et 13,4.
Concernant plus spécifiquement l’enseignement facultatif, la moyenne des notes
obtenues pour l’ensemble des élèves de terminale est de 13,4. Les élèves de la TS3
obtiennent en moyenne la note de 15,2 soit presque 2 points de plus, coefficient 2 (4
points).
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SERIES DIV CMSAM_2de Moyennes EPS Enseignement Facultatif
EPS
Tte Toutes .Tous 12,7 13,4
Tte Toutes CMSAM 2de 15,5 15,3
Tte Toutes Non CMSAM 2de 12,6 12,6
S TS1 .Tous 13,8 6,3
S TS1 Non CMSAM 2de 13,8 6,3
S TS2 .Tous 13,4 10,7
S TS2 Non CMSAM 2de 13,4 10,7
S TS3 .Tous 15,5 15,2
S TS3 CMSAM 2de 15,9 15,0
S TS3 Non CMSAM 2de 15,1 15,3
e. Les données de l’orientation
L’étude porte sur les demandes enregistrées dans APB, en juin 2012
o Analyse des demandes des élèves de TS3 : sur 4 demandes d’orientation en STAPS, 2
concernent la classe de TS3 (CMSAM), 2 la TS2.
o Pour les quatre élèves, ces vœux ont été retenus et satisfaits.
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Impact sur la vie quotidienne des élèves
a) Résultats d’enquête auprès des élèves.
a.1) lien avec la scolarité :
Concernant la première rubrique, les avis sont très partagés à propos de la charge de
travail ressentie. Tous les élèves estiment que celle-ci est identique (9 élèves) ou
supérieure (6 élèves). Les avis sur les résultats scolaires sont très partagés et donc non
significatifs.
a.2) Lien avec le bien-être, la vie au lycée :
Le degré de satisfaction pour les quatre items retenus (l’ambiance du lycée, les cours,
les activités physiques de découverte et l’emploi du temps) est majoritairement très
satisfaisant ou assez satisfaisant. La plupart ont ressenti un surcroît de fatigue le soir
après les cours (10 élèves).
Tous les élèves sauf deux pensent que l’expérimentation a un effet positif sur leur bien-
être et ont vécu ces trois années avec plaisir.
a. 3) Lien avec l’impact sur le style de vie
Les réponses recueillies montrent le faible impact de l’expérimentation sur la qualité du
sommeil. Par contre les élèves déclarent s’être couchés plus tôt durant les périodes
scolaires.
Un peu moins de la moitié d’entre eux prétend avoir changé leurs habitudes
alimentaires. Les changements les plus marquants concernent le repas du midi. La
quasi-totalité déclare avoir mangé un plateau complet au déjeuner, sans doute en
prévision des efforts physiques de l’après-midi. L’horaire du diner à la maison a dû
également être avancé avant l’instauration au lycée d’une pause goûter vers 16h30 qui
s’est transformée au cours de la seconde année de l’expérimentation en collation.
b) Résultats d’enquête auprès des parents d’élèves.
Neuf familles ont accepté de répondre au questionnaire.
b.1) A la première question posée aux familles sur la scolarité de leur enfant au lycée,
voici l’éventail des réponses données :
o 4 familles trouvent leur enfant d’humeur plus agréable
o 2 le trouvent plus calme
o 3 plus dynamique
o 2 plus enclin à dialoguer
o Aucun ne le trouve plus ponctuel(le)
o 4 le trouve plus sociable
b.2) La question suivante porte sur la motivation ressentie par les parents.
Rappel des résultats de l’enquête nationale et académique :
Les effets sur la motivation sont massivement reconnus sur le plan national :
71% des chefs d’établissement interrogés les considèrent comme plutôt positifs.
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La tendance est moins marquée pour l’académie de Créteil (50%). Pour autant, aucun ne
les considère comme négatifs.
Au lycée Jean Vilar les réponses apportées par les familles sont encore plus nuancées.
A la question : « Sur sa scolarité au lycée, votre enfant vous semble-t-il davantage
motivé pour » :
o Aller en cours : 5 familles ont répondues positivement
o Apprendre ses leçons, faire ses devoirs : 2 familles
o Bien travailler en classe : 1 famille
o Participer à la vie de l’école : 1 famille
o Participer à la vie familiale : 1 famille
o Pratiquer une activité artistique ou culturelle : 4 familles
o Pratiquer une discipline sportive : 3 familles
b. 3) A la question concernant la quantité de travail fourni tout au long de la scolarité
au lycée :
o 3 familles estiment que leur enfant a fourni autant de travail
o 6 que leur enfant a fourni plus de travail
o Aucune, moins de travail
b.4) La quatrième question porte sur les résultats scolaires.
o 3 familles n’ont trouvé aucun changement
o 4 ont constaté des améliorations
o 2 familles ont constaté une baisse des résultats
b.5) La question suivante porte sur l’indice de satisfaction des familles face au dispositif.
La grande majorité des familles estime que l’expérimentation a permis à leur enfant
d’être plus assidu (8), d’améliorer leurs résultats scolaires (6), d’avoir une attitude plus
positive au sein de la famille (8), d’améliorer leur bien-être et leur santé (9) et
d’améliorer leur capacité à gérer leur stress (9).
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b.6) La dernière question est libellée de la façon suivante : « Si une de vos connaissances
hésitait à inscrire son enfant dans ce type de dispositif, que lui conseilleriez-vous ? ».
Voici les réponses apportées :
o Je le lui conseillerais : 8 familles sur 9
o Je l’en dissuaderais : 0 familles
o Je ne lui donnerais aucun avis : 1 famille sur 9.
Conclusion
L’expérimentation « cours le matin, sport l’après-midi » menée au lycée Jean Vilar à
compter de janvier 2010, a permis de mettre en évidence des éléments significatifs sur
la plus-value du dispositif. Le constat ne concerne pas seulement l’impact sur les
résultats scolaires mais aussi sur la qualité de vie et l’image que se font les élèves et
leurs parents de leur établissement et plus largement du milieu scolaire.
Pour permettre d’identifier les effets de l’expérimentation, l’évaluation a donc porté sur
la vie scolaire, les résultats scolaires et la vie quotidienne des élèves.
L’étude a tout d’abord porté sur le profil des élèves testeurs à leur entrée dans
l’établissement. Nous avons constaté tout d’abord un bon niveau scolaire représenté
par un pourcentage de mention élevé au Diplôme National du Brevet.
Le profil sociologique, favorisé en seconde, devient très favorisé en classe de première
suite au remaniement de classe. A noter qu’au-delà de 50% de CSP favorisées dans le
contexte particulier de Jean Vilar, on considère ces catégories comme très favorisées.
Trois cohortes ont donc bénéficié d’un aménagement particulier des rythmes scolaires
sur la base de données chrono biologiques qui à ce jour ne sont pas forcément
stabilisées sur le plan scientifique. Néanmoins, les horaires de cours, de repas et de
pratiques physiques ont essayé de prendre en compte un autre découpage de la journée
au lycée et en dehors. A noter que la première année, le lycée a bénéficié des conseils
d’une nutritionniste. Faute de moyen, celle-ci n’a pu continuer à intervenir pour suivre
les élèves sur l’ensemble du cursus.
Les familles interrogées ont reconnues elles-mêmes que les habitudes de vie à la maison
ont significativement évoluées dans le bon sens. De meilleures relations au sein de la
cellule familiale, des horaires de diners et sommeil plus réguliers, facteurs de bonne
santé, ont été constatés. L’incidence sur certains facteurs liés à la réussite scolaire
comme la gestion du stress, l’ambiance de classe ont également été repérées.
Les élèves eux-mêmes ont dans leur quasi-totalité, vécu cette expérience avec plaisir. Ils
ont particulièrement apprécié la possibilité de vivre des expériences de découvertes (Tir
sportif, escrime, football américain, jeux d’échecs, Jeux de boules lyonnaises, équitation,
aviron) non inscrites dans les programmes obligatoires de l’Education Physique et
Sportive. La qualité des partenariats avec les collectivités locales, les clubs civils a sans
aucun doute été un élément déterminant dans la réussite du projet. Les moyens mis en
œuvre au service de l’établissement sur le plus humain (intervenants extérieurs) et
structurel (installations sportives mis à disposition) en attestent.
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Les retombées sur vie scolaire sont unanimement reconnues. Le nombre très faible de
remontés d’incidents (niveau 3 et 4), de retards, un absentéisme faible qui diminue au fil
du cursus pour être très fortement inférieur en terminale et l’absence totale d’exclusion
de cours témoignent d’une excellente régulation des comportements sur ce plan. Sur la
base d’un contrat avec l’élève, la scolarité est mieux vécue par ce dernier qui accepte
plus facilement les contraintes d’emploi du temps et appréciant d’autant les rythmes
aménagés et les activités qui lui sont proposées. Aucun abandon n’a été recensé au
cours de la première année malgré un surcroît de fatigue généré par une activité
physique plus intense soit six heures de pratique hebdomadaire, hors sport scolaire et
horaires obligatoires EPS. A noter que la moyenne nationale est de trois heures. La
dispersion en classe de première s’est faite tout naturellement par le jeu des
orientations. L’étude s’est orientée ensuite sur la filière scientifique, largement choisie
par les élèves testeurs.
Sur le plan des résultats scolaires, mal appréciés par les élèves et les familles, on
remarque que les moyennes générales des classes expérimentatrices sont élevées tout
au long du cursus. Ce constat est encore plus marqué pour la classe de 2nde
1 (première
cohorte). Comparées aux autres classes du lycée, elles se situent souvent en très bonne
place (au premier ou au second rang). Les résultats aux épreuves du baccalauréat
attestent d’un excellent niveau de sortie avec un taux de réussite de près de 89%. Un
élève sur deux obtient une mention contre un sur trois pour les autres classes toutes
séries confondues.
Malgré des résultats très encourageants, il reste très difficile d’identifier les véritables
leviers qui ont contribués à la réussite scolaire des élèves expérimentateurs tant sur le
plan scolaire que sur celui de leur accomplissement en tant que citoyen actif et
responsable. Nous ne pouvons affirmer que l’expérimentation favorise à elle seule cette
réussite mais nous sommes sûre qu’elle a permis d’instaurer un climat porteur dans et
en dehors du lycée. L’ensemble de la communauté scolaire a témoigné en ce sens. Pour
autant, il semble qu’il y est un véritable décalage entre ces résultats positifs et la
perception qu’en ont ces élèves et leurs familles. Cette question reste aujourd’hui sans
réponse mais repose le problème des limites d’un questionnaire fermé et de son
exploitation.
A la rentrée scolaire 2012/2013, le lycée Jean Vilar a décidé de pérenniser le dispositif et
envisage fortement sa reconduction l’an prochain, sur moyens propres.
Un grand merci à M.ERNEWEIN Anthony, chef de la division PAPP et à ses collaborateurs,
Messieurs CAPILLON Jean, PIRONIN Bernard, RENAUD Thomas, HENRI Pascal, à M.
DANIEL Jean-Thibault de la MAPIE et M. DJIMADOUM Daniel, Proviseur actuel du lycée
Jean Vilar, à M. LOCICIRO, ancien proviseur qui a accepté de mettre en place ce
dispositif en cours d’année scolaire 2009/2010 et à M. CARPENTIER Eric, professeur EPS
coordonnateur du dispositif.