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1 Etude prospective – le Massif central, territoire pilote pour un nouveau modèle de développement Synthèse du rapport 11 mai 2012

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Etude prospective – le Massif central, territoire pilote pour

un nouveau modèle de développement

Synthèse du rapport

11 mai 2012

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I- LE CONTEXTE DE LA DEMARCHE ET L’AMBITION DU PROJ ET Cette étude a été commanditée par le GIP Massif central en décembre 2010, en vue de préparer le prochain programme 2014-2020. Elle fait l’hypothèse que le Massif central possède des atouts environnementaux et sociaux (désignés par les termes : « biens publics », « aménités », « externalités positives »…), capables de faire de ce territoire un modèle de croissance et de développement nouveau qui accorde une place centrale au bien-être des populations qui y résident. Il s’agit donc de recenser ces atouts, non marchands, et de trouver des indicateurs mesurables qui les quantifient, au delà du seul PIB, dans l’objectif de démontrer à la Commission européenne que le Massif central est un territoire qui contribue largement à la réalisation de la stratégie Europe 2020. En effet, la Commission européenne prévoit, dès 2014, de poursuivre et amplifier la valorisation des services rendus par les écosystèmes, ainsi que le verdissement de la PAC, l’inclusion sociale, la promotion d’une économie décarbonée, la lutte contre le changement climatique… Ainsi, il s’agit de dépasser les limites du PIB en tant qu’indicateur de développement et de regarder de quoi le territoire du Massif pourrait être riche, sans forcément le savoir, pour porter un regard neuf sur les enjeux auxquels les territoires sont confrontés : cohésion sociale, vieillissement de la population, changement climatique, maintien des activités productives et de services etc. L’objectif est d’innover dans les réponses et d’ouvrir de nouvelles pistes de développement. Il est aussi de renverser l’image traditionnelle du territoire pour mettre en valeur sa capacité à créer de nouvelles activités, de nouveaux emplois et de nouvelles solidarités. Cette démarche s’inscrit dans un contexte de changement et de remise en question des modèles de développement actuels:

− Le développement durable et la crise actuelle remettent en question les modèles « productivistes classiques » et la lecture classique du développement. Ils renvoient à la prise en compte d’autres valeurs de référence que le PIB. C’est bien l’activation de nouveaux leviers de développement que cette démarche entend encourager. En effet, le Massif central a des atouts à faire valoir en termes de qualité de vie, d’impulsion d’une économie verte et de nouvelles filières ou de contribution aux engagements européens de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

− Enfin, la démarche ne peut nier les effets de la mondialisation notamment la métropolisation, ses recompositions territoriales et sociales, l’avènement du fait urbain à l’intérieur même du Massif, et aussi, des perspectives de croissance importantes dans un espace Grand-Sud de la France. La construction d’une vision partagée doit intégrer ces perspectives pour déployer une stratégie de développement où le milieu rural ne peut être déconnecté des dynamiques urbaines.

- L’étude est aujourd’hui terminée. Il s’agissait, d’une part, de recenser les travaux de recherche effectués dans le domaine des « aménités » territoriales et de les appliquer aux caractéristiques du Massif central ; d'autre part, à partir d'exemples de valorisation des biens écosystémiques mis en œuvre en France ou en Europe, de proposer des pistes concrètes d'application à l'échelle du Massif central, en vue de la préparation des futurs programmes de Massif 2014-2020.

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II- LES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UNE VISION ET D’UN PROJET Remarques liminaires Deux caractéristiques du Massif central plaident en faveur d'un positionnement opportuniste à rechercher pour ce territoire. D'une part, les perspectives de croissance démographique, révélatrices du « fait urbain », et les flux migratoires néanmoins croissants vers le milieu rural, témoignent d'un double enjeu : capter une partie de ces nouveaux arrivants et profiter de marchés de proximité en expansion, notamment dans les grandes métropoles du Sud de la France, par exemple dans les domaines touristique ou agroalimentaire ; et cibler une demande urbaine en croissance, tant dans les villes du Massif que dans des grandes villes françaises.

Perspectives de croissance démographique à l'horizon 2 040 : + 3,9 Millions d’Habitants pour le Grand Sud

Source Insee

D'autre part, les innombrables ressources naturelles dont bénéficie le Massif central, lui confèrent un positionnement environnemental spécifique. La fonction de maillon écologique ou de réservoir du Massif s’exprime en matière de biodiversité, mais également en matière d’eau, puisque le Massif central est également une tête de plusieurs bassins versants. Or cet espace porteur de cohérence pédoclimatique est plus vulnérable au changement climatique que ne le sont les espaces de plaine ou de littoral. Cette vulnérabilité au changement climatique renvoie à une responsabilité accrue des acteurs du Massif et soulève la question de l’exemplarité au regard d’une ambition affichée. Un carrefour biogéographique d’intérêt européen et une densité de zones protégées importante

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La nouvelle lecture du Massif central, issue de l'étude, repose sur les deux dimensions souvent peu analysées du bien-être :

- La place de la dimension sociale du bien-être dans le développement des territoires, mesurée par l'Indicateur de Santé Sociale (ISS), en lien avec les travaux réalisés par l'Association des Régions de France (ARF)

- La place de la dimension environnementale du bien-être à partir de ressources emblématiques, économiquement actives dès lors qu'on en recherche la valorisation.

A travers cette nouvelle lecture, un changement de paradigme apparaît : « faire reconnaître des atouts et la contribution du Massif central au développement national et européen » … sans omettre l’existence de handicaps et de spécificités. 1- L’indice de santé sociale, pour mesurer une dimension du bien-être La construction de l’Indice de Santé Sociale agrège la mesure de plusieurs variables portant sur 8 dimensions : le revenu, le travail et l'emploi, l'éducation, la santé, la justice, le logement, le lien social et le lien interindividuel. Si l’ISS dans le Massif central et dans 4 de ses régions est plutôt favorable, il convient d’en analyser les causes et de se questionner sur la portée de cet indicateur.

Figure 2 : l’indice de santé sociale au regard du PIB/hab et de la croissance démographique en 2008

rang PIB/hab PIB/hab

en € rang ISS ISS rang croisce.

démog.

Limousin 19 24 296 1 71,3 13

Bretagne 10 26 530 2 67,6 6

Pays de la Loire 7 27 357 3 66,3 5

Auvergne 13 25 260 4 65,9 18

Alsace 4 28 285 5 65,6 11

Massif central 23 661 65,5

Midi-Pyrénées 9 27 254 6 62,1 3

Rhône-Alpes 2 30 513 7 61,8 8

Aquitaine 8 27 322 8 60,9 4

Franche-Comté 15 24 908 9 60,5 12

Poitou-Charentes 14 25 010 10 59,5 9

Centre 12 26 449 11 59,1 14

Basse-Normandie 17 24 536 12 58 15

Bourgogne 11 26 459 13 57,7 19

Corse 21 23 803 14 54,8 1

Lorraine 18 24 497 15 53,7 20

Champagne-Ardenne 5 27 917 16 51,1 22

Île-de-France 1 47 696 17 48,2 10

Haute-Normandie 6 27 584 18 46,6 17

Provence-Alpes-Côte d'Azur 3 28 500 19 43,9 7

Languedoc-Roussillon 22 23 741 20 42,5 2

Picardie 20 23 872 21 38,4 16

Nord - Pas-de-Calais 16 24 683 22 33,3 21

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L’analyse comparée des différentes variables de l’ISS pour caractériser le Massif en France met en exergue : une distribution des richesses plus équitable dans le massif et un environnement social plus sûr ou plus favorable, mais une part d’emplois précaires plus importante. Si la précarité de l’emploi peut-être attribuée à un PIB / habitant relativement faible, l’ISS Massif central est aussi déterminé par un territoire moins coûteux, où le niveau de vie est plus accessible et où les aides à la personne jouent pleinement leur rôle d’amortisseur social. Plusieurs questions restent à ce stade en suspens :

− Comment se décline cette mesure de la santé sociale dans les différents espaces du territoire qui présentent des modes de vies tout aussi différenciés ?

− Quelles valeurs sociétales sont réellement véhiculées par le sentiment de bien-être : nostalgie d’un espace rural, modernité, qualité de vie … ?

− Comment peut évoluer cet ISS au regard de tendances lourdes, notamment le vieillissement démographique, la recomposition des territoires, et surtout le devenir de l’offre de services de proximité, en particulier de santé dans bon nombre d’espaces ruraux ?

A ce stade, la corrélation entre attractivité démographique et ISS n’est pas forcément évidente. Si l’hypothèse d’un « effet montagne » peut-être mise en avant, elle n’est pas non plus démontrée. Néanmoins, ces mesures de l’ISS dans les régions en font un marqueur et un outil de communication autour de la qualité de vie en moyenne montagne, susceptibles de renverser un certain nombre d’idées reçues. Par ailleurs, la mesure et le suivi de cet ISS méritent d’être également associées à la poursuite et/ou au renforcement de dispositifs locaux, régionaux et interrégionaux visant le maintien des offres de proximités, les mutualisations, ou le développement de nouveaux services sur les territoires.

L’offre de services de proximité

L’absence d’un professionnel de santé concerne près de 50 % des communes et 40 % des communes ne disposent plus que d’un commerce de proximité

Source BPE-Insee, 2010

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2- Les ressources environnementales actives 2a- L’agriculture et la ressource prairie Le constat : D’une manière générale, il convient de préciser qu’il n’existe pas un seul modèle agricole dans le Massif central, mais plusieurs (extensif, intensif, biologique …), tous concourant à l’équilibre du système. Différentes sphères d’acteurs, autrefois éloignées, convergent vers une valorisation des milieux agropastoraux et des services éco-systémiques associés. Acteurs agricoles, de l’environnement et scientifiques mettent en place des plates-formes d’échanges autour d’outils, de pratiques agro-pastorales « vertueuses » (liées notamment à l’élevage extensif) et de la gestion durable de la ressource. L’effet montagne semble déterminer le maintien d’une agriculture extensive et de pratiques porteuses de biodiversité. Cette agriculture est complémentaire des productions d’origines et labels, mais aussi d’une valorisation des aménités paysagères par le consommateur (Cf 2b-).

Une agriculture de Haute-Valeur Naturelle

Les possibilités de valorisation : Le Massif Central concentre plus du tiers des prairies françaises. L’analyse de la valeur économique totale de cette ressource met en avant une valorisation économique importante puisque 75 % de la valeur économique totale est marchande alors que les fonctions non-marchandes et externalités sont multiples : paysage, biodiversité, piégeage de CO², image positive des productions … L’agriculture est en mesure de s’appuyer sur les mesures d’aides environnementales prévues par la PAC pour rémunérer les aménités entretenues par ses activités. Les prairies permanentes devraient bénéficier des nouvelles mesures environnementales du 1er pilier de la PAC 2014- 2020. Les limites et questionnements identifiés : Néanmoins, un certains nombre d’enjeux en lien avec la création de richesse et la lutte contre le changement climatique méritent d’être soulevés :

− Les prairies temporaires (notamment les pâturages de la montagne sèche), pourtant particulièrement à Haute-Valeur Naturelle (cf carte ci-dessus partie Languedoc-Roussillon du Massif) sont pour l’instant exclues des nouvelles mesures de la PAC. Il est par ailleurs à noter que le verdissement de la PAC marque une reconnaissance de pratiques « naturelles » propres

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à certains territoires du Massif (prairies permanentes) et non une rémunération supplémentaire.

− Le changement climatique et les mutations économiques renvoient aussi à la capacité d’adaptation des exploitations. Il s’agit d’une part de renforcer l’autonomie du chef d’exploitation dans sa prise de décision, notamment en matière d’orientation économique (des outils d’aide à la décision sont en cours de développement à l’échelle du Massif pour faciliter le choix d’une réorientation éventuelle de la production agricole dans l’exploitation) ; d’autre part, de veiller à l’autonomie fourragère à travers trois outils : la prairie permanente, la culture et la prairie temporaire.

2b- Les paysages naturels Le constat : La diversité et la qualité paysagères du Massif sont à relier à l’agriculture, à l’agroalimentaire et au tourisme au sens large (incluant sport et loisirs). Une étude menée par le Cemagref dans le cadre du PSDR1 (Programme de recherche pour et sur le développement rural) met en évidence un potentiel de valorisation des aménités paysagères par les produits du territoire. Les pistes de valorisation possibles : Les consommateurs sensibles au patrimoine présentent des dispositions plus importantes à payer pour les produits de qualité et des volumes d’achats plus importants en produits locaux à fort ancrage territorial. Néanmoins, ce potentiel s’exprime peu, même sur des produits présentant un fort ancrage territorial. L’étude met en avant trois conditions favorisant une valorisation des aménités par les produits locaux :

− des produits et services de qualité et complémentaires, − un cadre patrimonial spécifique, − et une animation inter et intra-filière avec des cahiers des charges précis..

Les limites et questionnements identifiés : Si ce potentiel est une réalité, une question reste en suspens : jusqu’à quel niveau de prix le consommateur est-il prêt à aller pour valoriser ces aménités paysagères pour chaque produit ou panier de produits ? L’enquête n’a été menée que sur un nombre limité de produits du PNR des Volcans d’Auvergne. 2c- La forêt Le constat : L’espace forestier couvre près de 33 % de la surface du Massif, ce qui n’est pas neutre en termes d’aménagement du territoire et de développement. Cependant, force est de constater que le potentiel forestier est largement sous-valorisé. En effet, le calcul de la valeur économique totale de la ressource forestière est estimée à 1,2 milliard € et met en exergue que 90 % de cette valeur est non marchande, du fait notamment de faiblesses récurrentes en matière de valorisation économique de la forêt et du bois. L’audit de la filière bois du Massif central estime qu’il est aujourd’hui possible et réaliste d’augmenter la récolte totale de bois de 30 à 50%.

Les pistes de valorisations possibles : Les enjeux que couvre la valorisation des ressources forestières sont d’actualité : lutte contre le changement climatique, transition énergétique, création de richesses... Le défi essentiel pointé par les acteurs renvoie à une approche globale du potentiel forestier, qu’il soit marchand ou non marchand. Il s’agit d’articuler l'optimisation de la captation de carbone avec l’amélioration de la gestion sylvicole, la valorisation économique du bois et le renforcement de la filière (notamment par les investissements). 1 Mollard A. et alii, Novembre 2011. Valoriser les aménités des espaces ruraux-projet AMEN Aquitaine,

Auvergne, Rhône-Alpes série les 4 pages du PSDR3

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Toutefois, malgré sa multifonctionnalité et le nombre important de services non marchands rendus (stockage CO², régulation de la qualité des eaux, espace récréatif…) la forêt ne valorise pas ces avantages dont pourtant toute la société bénéficie. Au regard des caractéristiques des peuplements et des conditions pédoclimatiques, une approche massif justement dimensionnée paraît pertinente, autour de grandes orientations et de quelques actions classiques (filières, marchés, innovation, transformation etc.) ou expérimentales (marché carbone, eau…). A ce titre, les états généraux du bois représentent une dynamique en cours à l’échelle du massif qui mériterait d’intégrer cette optique de valorisation de la ressource. Un dispositif de compensation carbone constituerait un levier intéressant et complémentaire aux initiatives en cours, à condition qu’il favorise des dynamiques et des actions collectives forestières autour de la mise en place d’un peuplement productif diversifié et surtout qu’il soit partagé par les acteurs de la filière. Notons que des réflexions sont engagées à différentes échelles autour de fonds carbone : nationale (à horizon 2013), régionales, locales. Sur le Massif, il s’agirait de définir une méthode de compensation favorisant l’amélioration des pratiques de gestion sylvicole : production de bois à haute-valeur ajouté et tri des produits de la forêt (bois énergie, bois d’œuvre …) . Le crédit carbone pourrait financer le surcoût lié à ces pratiques. Les limites et questionnements identifiés : La mise en place de tels dispositifs suppose qu’un certain nombre de conditions soient remplies :

-Une sensibilisation des forestiers afin que le dispositif ne soit pas perçu comme une manne financière sans contreparties. -Une approche collective et l’existence de porteurs de projets structurés, par exemple en associations. Il s’agit de pouvoir répondre à la demande émergente d’entreprises, or à ce jour aucun porteur de projet n’a été repéré sur le Massif. - Un appui financier pour élaborer la méthode de certification et un fonds d’amorçage dans l’attente des crédits carbone.

Enfin, la réflexion couvre à l’heure actuelle plusieurs échelles, il conviendrait d’éviter des effets de « concurrence » Massif-Régions-Etat. Le Massif ne pourrait-il pas faire l’objet d’une expérimentation nationale ? 2d- La ressource en eau

Le constat : Tête de bassin versant de la Loire, de la Dordogne, du Tarn, et des principaux fleuves côtiers du Languedoc-Roussillon (où les prévisions de demande en eau à l’horizon 2040 sont importantes), le Massif Central concentre 1/3 des sources et la moitié des eaux minérales en France.

Précipitations- 2011

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Les bénéfices liés à la gestion de la ressource sont de l’ordre de 9,6 Milliards d’€ en France : hydroélectricité, thermalisme, pêche et eaux minérales, qui représentent à elles seules 3,5 milliards d’€. Les bénéfices de ces usages sont marchands (alimentation en eau potable, thermalisme, irrigation, etc…) mais aussi non marchands (paysage, usages récréatifs des cours d'eau superficiels, étangs et lacs). Les pistes de valorisation possibles La qualité des ressources en eau est fonction de plusieurs facteurs, parmi lesquels la pratique agricole et la pratique sylvicole, qui préservent les services écologiques rendus par le couvert végétal et forestier. Le massif central se caractérise justement par une pratique agricole et une pratique sylvicole qui globalement tendent à préserver la qualité de ces ressources. Mais, ces deux secteurs d’activité sont soumis à de fortes pressions, la pression du bois énergie pour le secteur sylvicole, la pression d’une agriculture intensive pour le secteur agricole, tendant à les éloigner de ces pratiques respectueuses de l’environnement. Ayant anticipé ces pressions, des institutions publiques (Ville de Saint-Etienne) et des institutions privées (Société Danone), mettent en place des actions pour soutenir les pratiques vertueuses en péril et préserver la qualité de leurs ressources en eau. La ville de Saint-Etienne rachète les forêts et entretient le couvert forestier pour en optimiser les services écologiques. Volvic, à l’instar de Vittel, a adopté des pratiques de paiement pour services environnementaux. Vittel achète les terres agricoles et contractualise avec les agriculteurs pour une pratique respectant un cahier des charges et Volvic soutient les agriculteurs en les aidant à optimiser leurs pratiques pour les rendre économiquement rentables tout en restant respectueuses de l’environnement. Dans ces deux cas de figure, il s’agit de préserver les services rendus par les écosystèmes en termes d’épuration des ressources en eau, par des formes de paiement pour services environnementaux. Dans les deux cas de figure, le coût de la préservation des services écosystémiques est inférieur au coût des solutions alternatives, soit de traitement des eaux polluées, soit de recherche de nouvelles sources d’approvisionnement en eau. Les limites et questionnements identifiés L’eau constitue une ressource économique majeure pour le massif. Pour de nombreuses activités notamment économiques (le thermalisme, l’embouteillage et l’alimentation en eau potable -AEP), la richesse de ce potentiel "eau" ne représente une valeur réelle que si la qualité de la ressource est préservée et si cette eau est disponible en quantité suffisante. Le maintien de ces activités économiques liées aux usages de l'eau requiert une qualité et une quantité d'eau que le territoire doit savoir préserver, mais qui doit en payer le prix ? l’usager ? le bénéficiaire final ? l’exploitant ? le propriétaire foncier ? le pollueur ? La préservation de la qualité de l’eau relève-t-elle d’une action privée ou publique ? 2e- La biodiversité et les outils de gestion Le constat : La question de la biodiversité est à relier au positionnement environnemental et à la notion de responsabilité et exemplarité. Des outils et des démarches sont portés à différentes échelles, notamment des schémas de cohérence écologiques régionaux, une trame écologique du Massif Central, des réflexions sur les pratiques agropastorales, des trames vertes et bleues sur les territoires ruraux ou urbains, des PNR qui pourraient couvrir à terme près de 40 % de la surface du Massif contre 1/3 aujourd’hui … En parallèle, les politiques européennes incitent à la mise en place de corridors écologiques et d’une cartographie des services éco systémiques dans les Etats et les pratiques respectueuses de

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l’environnement sont aujourd’hui reconnues ou en cours de reconnaissance par les politiques publiques.

Les pistes de valorisation possibles : Elles pourraient privilégier la mise en cohérence interrégionale des outils, la mutualisation au service des acteurs régionaux et locaux du Massif et l’expérimentation. Plusieurs niveaux d’actions sont envisageables : - La mise en cohérence des outils portés à différentes échelles : Trame écologique sur le Massif, SRCAE et trames vertes et bleues sur les territoires. Il conviendra également d’encourager la continuité écologique entre espaces urbains et ruraux à travers par exemple des contrats corridors entre territoires. - L’anticipation et la mise en place d’une cartographie des services éco systémiques rendus par les ressources emblématiques à différentes échelles et notamment sur les territoires : Cette cartographie pourrait aboutir à la mise en œuvre de schémas de valorisation des services éco-systémiques et à la coordination de mesures agri environnementales. Les limites et questionnements identifiés La mise en place de schémas des services éco systémiques suppose la définition d’un cadre méthodologique accessible aux différents acteurs et des capacités d’ingénieries sur le terrain. C’est pourquoi, des expérimentations pourraient s’appuyer, au moins dans un premier temps, sur les PNR, territoires déjà sensibilisés à cette approche et disposant de capacités d’ingénierie relativement importantes.

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2f- Le bouquet énergétique Le constat : Actuellement, les principales sources d’énergies renouvelables dans le Massif Central sont l’hydraulique (49% soit 20% de la production nationale) et le bois (42,1%). D’autres sources comme la géothermie, l’éolien, le biogaz ou le solaire sont encore à un stade de recherche ou d’amorçage. La démarche s’est concentrée sur deux sources : l’énergie solaire en raison des taux d’ensoleillement non négligeables du massif central et le biogaz. Pour ce dernier le cheptel important constitue un premier gisement potentiel, et cette activité peut devenir une source de revenu complémentaire pour les agriculteurs. La filière bois-énergie est intégrée dans l’approche forêt. Les pistes de valorisation possibles : Le développement du potentiel de méthanisation relève avant tout de l’analyse des gisements dans les territoires : agricoles, collectivités, industriels et présente un fort intérêt dans le cadre de valorisations territoriales et multi-partenariales (PCET). Il ne convient pas d’envisager la définition d’un modèle unique de méthanisation sur le Massif mais bien des modèles adaptés à des diversités territoriales. L’énergie solaire quant à elle, est de plus en plus utilisée dans les exploitations. La raison évoquée est principalement la facilité d’installation. Les limites et questionnements identifiés : Concernant la méthanisation, les territoires du Massif manquent de « référentiels » permettant une optimisation de ce potentiel et la mise en place de systèmes économiquement performants et intégrés dans leur environnement propre. Ainsi, le développement d’une filière méthanisation renvoie à des travaux de recherche et développement à une échelle massif, qui pourraient s'articuler autour de :

- la rentabilité : liée à l’évolution du rachat de l’électricité et des besoins de consommation locaux ;

- la maîtrise organisationnelle et technique : l’accompagnement/conseil individualisé et la mise en place d’une interface dans le cadre de projets territorialisés ;

- la réflexion sur les pratiques culturales, sur les équilibres matières et sur les différents types de gisements ;

- enfin, l’approche territoriale et le lien avec d’autres filières. Concernant le solaire, outre le fait que l’on manque aujourd’hui de données objectives pour définir une stratégie de développement plus globale de cette offre énergétique dans le Massif, il pèse un certain nombre d’incertitudes suite aux décisions de l’Etat, comme la levée de la territorialisation du rachat d’électricité. Cette décision encourage les opérateurs à implanter les équipements dans le sud de la France. Un retour possible à la territorialisation constituerait un avantage pour le Massif et ses territoires. Le développement de ces équipements pose également la question de leur intégration dans les espaces paysagers et de leur acceptation par la société. La mise en place de cadres de référence devra prendre en compte cet aspect facteur de réussite.

Des potentiels à valoriser En définitive, de par ses caractéristiques physiques (géographie, climat, hydrographie, pédologie...), le Massif central bénéficie naturellement d'importants atouts environnementaux sur lesquels il pourrait appuyer son développement et sa richesse économique. Il est en effet considéré comme un carrefour biologique pour sa biodiversité, en même temps qu’un « château d'eau » de la France. Il reste cependant vulnérable face aux difficultés engendrées par le changement climatique. Cela place les acteurs du Massif en situation particulière de responsabilité écologique, que le souci d'exemplarité doit servir. Cette prise de conscience collective

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pourrait établir les fondements d'un puissant lobbying du GIP auprès des instances nationales et européennes, sur la contribution du Massif central aux principes de la stratégie Europe 2020. Concrètement, les prairies, la forêt, l'eau, les paysages, et les énergies renouvelables nouvelles (méthanisation et solaire, notamment), sont les principales ressources emblématiques identifiées, à partir desquelles il s'agira de décliner des actions de valorisation qui viendront compléter et enrichir les modèles de développement mis en œuvre à l’échelle régionale et interrégionale.

Des potentiels à valoriser à plusieurs niveaux

Des ressources emblématiques plus ou moins valorisées : La forêt, un potentiel peu valorisé et une filière à redynamiser ; L’eau, un facteur économique, mais quel retour sur le territoire ? Un potentiel de valorisation des aménités paysagères par les produits du terroir insuffisamment exploité. Un potentiel de diversification du bouquet des énergies renouvelables, mais un manque de référentiels partagés Une ressource prairie dont la valorisation actuelle par les acteurs tend à s’inscrire dans une logique d’exemplarité économique et environnementale

Un positionnement environnemental lié aux caractéristiques « physiques »du Massif : Un Carrefour biogéographique Un château d’eau Une cohérence pédoclimatique et une vulnérabilité au changement climatique (prairies notamment) => La responsabilité et l’exemplarité. => Un lobbying portant sur la différentiation et la contribution du Massif central

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III- PERSPECTIVES, STRATEGIE ET ACTIONS 1- Un questionnement sur la portée de cette approche « aménités » en matière d’aménagement et développement du ou des territoire(s) Les aménités, les services éco-systémiques et la qualité de vie mettent en avant un certain nombre d’opportunités pour le développement des territoires notamment dans un contexte de transition économique et environnementale. Ils représentent une carte à jouer parmi d’autres pour le Massif central et ne constituent pas la seule réponse possible aux grands enjeux de demain. La seule valorisation des aménités et de la qualité de vie montrerait rapidement ses limites. Les propositions suivantes se veulent donc complémentaires des politiques publiques menées par ailleurs. Il est bon de relever que la valorisation des aménités accorde paradoxalement une place importante à « l’urbain », pour plusieurs raisons :

- Les aménités des zones rurales et de montagne sont en premier lieu « une notion subjective » et issue du monde urbain: perception positive par les urbains de la montagne, de la campagne et de leurs produits, mais aussi de leur qualité de vie ;

- Les « urbains » sont les premiers consommateurs d’aménités et de plus en plus nombreux (touristes ou consommateurs de produits agroalimentaires ou encore résidents) ;

L’enjeu des continuités écologiques et « environnementales » interpelle les espaces ruraux, urbains et surtout périurbains (les plus attractifs démographiquement aujourd’hui). Sans le maintien de l’armature urbaine du Massif, sans une interdépendance ville-campagne-montagne et sans une stratégie ciblée sur les attentes de ces consommateurs, la place des aménités est difficile à concevoir seule dans une dynamique de développement. La question relève du type de relations pouvant être établies entre la ville et le territoire du Massif central : articulation, « parrainage » urbains, « villes marchés » … L’enjeu serait de concilier un Massif central attractif pour les urbains (tourisme, nouveaux résidents) sans pour autant qu'il soit mis sous cloche pour leur bon plaisir. Le Massif central doit pouvoir offrir à la fois une qualité de vie et de bien-être supérieure et des activités économiques renouvelées et diversifiées. D’où de nouveaux liens et partenariats à organiser en termes d’aménagement du territoire afin de construire ce nouvel équilibre: schémas/ trames vertes et bleues/ SCOT/ politiques foncières, sur les mobilités et l’accessibilité (TIC) et peut-être la mise en place de dynamiques du rural vers l’urbain et réciproquement (offres de services, offre de produits horticoles ou forestiers par exemple). Enfin, le lien entre qualité de vie – aménités et attractivité démographique est imparfaitement démontré à ce jour. Des recherches sont en cours sur le territoire de Millevaches en Limousin (UNILIM). Elles tendraient à corréler fortement aménités et attractivité démographique, mais ces travaux mériteraient d’être consolidés pour caractériser l’attractivité des territoires comme ceux du Massif central. 2- Les principes à respecter pour un massif habité et ouvert Pour que la valorisation des ressources sociales et environnementales du Massif soit, à terme, porteuse de développement et créatrice de richesses économiques, il est capital de garder en tête les 4 éléments suivants, facteurs de réussite :

− Des acteurs en capacité d’anticiper les transitions énergétiques, climatiques, économiques et démographiques ;

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− Le souci de l'exemplarité, de la responsabilité environnementale et de la qualité territoriale, avec une place majeure accordée aux territoires et aux pratiques locales (mise en place d'outils et méthodes d’aide à la décision) ;

− Un positionnement opportuniste par rapport aux dynamiques démographiques et aux demandes urbaines et métropolitaines : une valorisation d’un « capital santé sociale et qualité de vie» et des produits (marketing + offre) ;

− Un réseau de villes (connecté aux grandes métropoles) permettant d’atteindre une masse critique et de peser dans un contexte national. L’interdépendance urbain - rural et les maillages territoriaux sont à privilégier : services et réseaux d’équipements ou de professionnels, continuités écologiques et environnementales etc…

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3- Perspectives d’actions

1 INDICATEURS DE SANTE SOCIALE ET SERVICES

FINALITE − Exemplarité − Anticipation démographique

OBJECTIFS

− Valoriser des ISS favorables (massifs et régions) marqueurs de qualité de vie et différenciateurs

− Mettre en place des outils d’aides à la décision et des éclairages à même d’appuyer les politiques d’accueil locales et régionales

ENJEU

Défi démographique

ACTIONS

ACTION 1 : Rassembler et diffuser les connaissances - Niveau inter-régional � Mettre en place un outil de suivi démographique et des besoins en services � Structurer un outil (indicateur) de pilotage sur certaines de ces dimensions

(emplois et santé par exemple) � Adapter l’indicateur à une échelle infra-régionale notamment pour analyser

cette notion de bien être dans les différents espaces du Massif (rural, urbain et péri-urbain) : travail avec l’ARF

ACTION 2 : Etudier la faisabilité – Niveau inter-régional

� Analyser la corrélation entre ISS - attractivité – aménités environnementales

ACTION 3 : Communication, attractivité - Niveau inter-régional

� Valoriser les ISS et communiquer sur la « qualité de vie » dans le Massif central

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2 MISE EN ŒUVRE DE SCHEMAS ECO-SYSTEMIQUES ET DES TRAMES VERTES ET BLEUES Intégrer les aménités et services écosystémiques aux politiques et outils d’aménagement du territoire

FINALITE − Recherche d'exemplarité et d'une éco-responsabilité − Maillage territorial – Mise en réseau des agglomérations

OBJECTIFS

− Mettre en cohérence les trames vertes et bleues avec les différents documents de planification et de gestion territoriale et d’urbanisme pour prévoir leur intégration dans ces schémas.

− Anticiper la demande d’une cartographie des services éco systémiques et la certification HVE.

− Reconnaître et rémunérer des pratiques vertueuses / au développement durable

ENJEU

Liens ville campagne Lutte contre le changement climatique

EXEMPLE

- Corridors écologiques Saint-Etienne-Métropole et PNR du Pilat Deux territoires imbriqués qui ont mis en place différents outils en commun pour assurer la continuité écologique (trame verte et bleue). Il s’est agi de partager les enjeux communs (limite ville campagne) en lien avec le réseau écologique régional. Première étape : étude portée par Saint-Etienne Métropole pour affiner la trame verte et bleue qui concerne les deux territoires puis un programme d’action sur 5 ans (amélioration de la connaissance, actions agricoles, actions liées à l’urbanisme et traduction dans le PLU). Le PNR s’est également lancé sur un contrat corridor qui dépasse son périmètre. Ce dispositif a été articulé à un périmètre de protection des espaces naturels et à des MAET.

Conditions de la réussite - Une approche transversale à travers la mise en place par Saint-Etienne

Métropole d’un Plan vert et bleu qui associe d’autres acteurs dont le PNR Ce Plan intègre l’ensemble des dispositifs (corridor, plan de déplacement …) et apporte de la lisibilité au projet et de la synergie entre les dispositifs

− L’animation, l’articulation des niveaux de mise en œuvre et la mobilisation de plusieurs dispositifs

ACTIONS

ACTION 1 : Rassembler et diffuser les connaissances - Niveau inter-régional � Plate-forme d’échanges des observatoires existants (changement

climatique et services-éco systémiques) ACTION 2 : Echanges de bonnes pratiques sur l’intégration des TVB dans la planification territoriale

− Niveau inter-régional : Mise en cohérence des trames écologiques, identification d’enjeux inter-régionaux de restauration des écosystèmes

− Niveaux régional et local : déclinaison sur le terrain des Trames Vertes et Bleues

ACTION 3 : Expérimenter la mise en place de schémas territoriaux de valorisation de services éco systémiques - Niveaux massif, régional et local

� Mettre en place de grands cadres stratégiques et d’outils méthodologiques pour une cartographie et valorisation des services éco-systémiques sur les territoires

� Mettre en place des dispositifs locaux : 1) cartographie, 2) stratégie ciblée

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(prairie-eau, Prairie-biodiv, Prairie-paysages) ,3) mise en œuvre : coordination de Mesures Agri-Environnementales (MAE), Expérimentations types HVN ou mécanisme concurrent, 4) Evaluation (indicateur)

� Réaliser des cartographies régionales ACTION 4 : Subventionner et « conditionnaliser » - Niveau interrégional et transferts vers les régions

� Œuvrer à la restauration d’écosystèmes inter- régionaux d’intérêt pour le Massif central

� En fonction des expérimentations sur la haute valeur naturelle (HVN), se doter de critères d’attribution des aides agricoles régionales

� Mettre en place des contrats territoriaux d’objectifs (cf mise en œuvre de schémas éco-systémiques)

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3 VALORISATION DU PATRIMOINE NATUREL PAR LES

CONSOMMATEURS : Produits du terroir, agritourisme, paniers de services FINALITE − Rechercher un positionnement opportuniste OBJECTIFS

− Optimiser la commercialisation des produits de qualité − Renforcer l’approche clients

ENJEU

Création de richesses Lien urbain-rural

EXEMPLE

Projet AMEN – PSDR mené sur le PNR des volcans d'Auvergne Déterminer ou non l’existence de liens entre les aménités paysagères et les prix des produits du terroir ainsi qu’entre les aménités et l’offre d’hébergements

− conditions de la réussite Un cadre naturel et patrimonial spécifique; Des produits et services complémentaires (gastronomie, tourisme, …) liés à ce cadre naturel et patrimonial Une gouvernance qui renvoie à la coordination des acteurs et l’animation entre producteurs à travers notamment des cahiers des charges ressources et en lien avec les acteurs publics (une mise valeur conjointe des produits et ressources utilisées)

ACTIONS

ACTION 1 : Mise en place de bonnes pratiques-niveau inter-régional � Mutualisation d’enquêtes clientèles � Mise en place de guides de bonne pratique sur la valorisation des produits

en lien avec les aménités du territoire � Formations des acteurs agricoles mutualisées : marketing, approche et

stratégie commerciales, …. ACTION 2 : Animation filière et communication – Niveau régional

� Aides aux filières et appellations � Campagne de communication valorisant les produits par rapport aux

aménités

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4 DISPOSITIF DE COMPENSATION CARBONE ET EVOLUTION DES

PRATIQUES FORESTIERES

FINALITE − Rechercher l'exemplarité et l'éco-responsabilité − Anticiper les transitions énergétiques

OBJECTIFS

− Valoriser sur le plan économique les produits forestiers et renforcer les savoir-faire

− Accroître le niveau d’investissement en forêt − Optimiser la fixation carbone

ENJEUX

− Création de richesse − Lutte contre le changement climatique − Lien urbain-rural

EXEMPLE

2 projets de fonds carbone : Aquitaine et Isère − Aquitaine : Approche « descendante ».Des fonds sont versés dans une

structure dédiée (association Aquitaine Carbone) qui a pour objectifs d’attirer d’autres financeurs que la région et de s’auto-entretenir à terme grâce au produit de la vente des crédits carbone. Les acheteurs potentiels de crédits carbone volontaires sont des entreprises notamment des banques et des compagnies d’assurance. Ces entreprises exigeant des labels de qualité, l’AAC s’oriente vers une certification de ses projets par le label VCS, le plus utilisé. La structure dédiée fera l’acquisition des droits sur crédits carbone auprès des sylviculteurs et réalisera la démarche de certification.

− Bas Dauphiné : Approche ascendante - mise en œuvre sur le terrain d’un projet de compensation. La démarche s’apparente à un mécanisme de compensation volontaire, si ce n’est qu’il n’y a pas de démarche de certification des crédits engagés selon le label international, du fait tout simplement du coût des démarches de certification de ces crédits carbone. Il s’agit d’une démarche pouvant se rapprocher de la mise en œuvre d’un certificat carbone. Elle s’appuie sur - Le regroupement des forestiers - L’amélioration de la séquestration de CO² par la mise en œuvre

de techniques forestières spécifiques et adaptées à chaque peuplement

- L’amélioration à terme du rendement économique des surfaces boisées ainsi gérées

− Conditions de la réussite

Le projet aquitain a pour origine la tempête Klaus et l’obligation de replanter la forêt. Il semble relativement éloigné de la problématique du Massif central, qui n’est pas de planter des arbres supplémentaires. Le projet du Bas Dauphiné est plus adapté au Massif mais met en avant : des forestiers sensibilisés au développement durable, un ou des porteur(s) de projets structurés et capable(s) de répondre à la demande, un fonds d’amorçage.

− Des freins déjà identifiés sur le Massif central Absence de porteurs de projets sur le Massif à ce jour structurés

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Le coût de la méthode de certification : min. 40 000 € Absence de trésorerie au départ La multiplication des échelles de réflexion

ACTIONS

ACTION 1 : Animer et étudier la faisabilité d’un fonds carbone- niveau inter-régional

� Animer et sensibiliser la filière en s’appuyant sur un dispositif inter-régional

� Examiner la compatibilité avec le projet de fonds carbone national à l’horizon 2013

ACTION 2 : Expérimenter un fonds carbone comme outil de coopération inter-régionale

� Définir un dispositif d’amorçage et de structuration d’une offre crédit � Identifier et appuyer la structuration de porteur (s) de projets � Mutualiser les moyens concernant la définition et l’approbation de la

méthode de certification � Mutualiser des dispositifs de formation professionnelle pour accompagner la

structuration du fonds carbone

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5 APPUI A LA DIVERSIFICATION DU BOUQUET ENERGETIQUE

FINALITE − Recherche de l'exemplarité et éco-responsabilité − Anticiper les transitions énergétiques

OBJECTIFS

− Structurer une filière énergie renouvelable en moyenne montagne, notamment méthanisation

− Disposer d’outils d’aide à la décision pour l’intégration de nouvelles infrastructures de production énergétique (paysage, acceptabilité).

ENJEUX

− Transition énergétique − Création de richesse − Lutte contre le changement climatique − Lien urbain-rural (projet territoriaux)

EXEMPLE

Retour d’expérience sur la méthanisation de l’agence régionale Rhône-Alpes Energie -Environnement

− Un focus sur la méthanisation liée à l’élevage (d’autres gisements sont possibles). Les opportunités de valorisation sont nombreuses et dans le cadre d’un projet agricole on peut trouver un grand nombre d’intérêts (création d’un revenu complémentaire, Chauffage bâtiments d’élevages, …). Si aujourd’hui certaines régions ont mis au point des modèles performants qui permettent le développement d’une filière, ce n’est pas encore le cas des territoires montagnards ou d’élevage extensif.

− conditions de la réussite : Concernant une approche agricole, un certain nombre de travaux de recherche doivent être menés notamment en termes de rentabilité de l’investissement, de pratiques culturales … ..

− freins déjà identifiés sur le Massif central : Pour bénéficier à l’ensemble des territoires, l’approche pourrait être intégrée l’ensemble des gisements présents sur le Massif et s’inscrire dans un cadre territorial. L’autre frein relève de l’acceptation et de l’intégration de ce type d’équipement (installation classée) dans le milieu.

ACTIONS

ACTION 1 : Etudier la faisabilité - Niveau inter-régional � Définir des référentiels territoriaux et des méthodes pour le développement

des énergies renouvelables : analyse des gisements, besoins, potentiels de production, porteurs et territoires de projets potentiels etc.

� Travailler sur l’intégration paysagère des installations et leur acceptabilité par les populations (élaboration d’une charte par exemple)

ACTION 2 : Formation et sensibilisation- Niveau inter-régional

� Mettre en place des modules de formation pour les porteurs de projets. Ces modules pourraient être mutualisés à l’échelle inter-régionale, notamment pour des échanges d'expériences

ACTION 3 : Expérimenter et animer- Niveau inter-régional

� Mettre en œuvre des modèles de méthanisation pour l'agriculture extensive (expérimenter un programme de recherche et développement notamment autour des équilibres matière et rentabilité des opérations)

� Effectuer des expérimentations pour des territoires autonomes en zone de moyenne montagne, en lien par exemple avec une opération de valorisation du Massif central comme territoire d’avenir.

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6 APPUI A LA PRESERVATION DU POSITIONNEMENT STRATEGIQ UE EN

TANT QUE CHATEAU D’EAU- préservation du patrimoine naturel

FINALITE − Recherche de l’exemplarité et matière de politique publique − Préservation des services écologiques rendus par les ressources en eau et

support de valorisation économique (thermalisme, eaux minérales, usages récréatifs, …)

OBJECTIFS − Soutenir les pratiques agricoles et sylvicoles respectueuses de l’environnement

− Rechercher des formes de contractualisation entre bénéficiaires économiques des services écologiques et acteurs des filières sylvicoles et agricoles.

ENJEUX − Préservation des ressources en eau − Création de richesse − Lutte contre le changement climatique − Lien urbain-rural (projet territoriaux)

EXEMPLES Ville de Saint-Etienne − Pour préserver sa ressource en eau des pollutions diffuses, la Ville de Saint

Etienne achète, au fil des années, de nombreuses parcelles sur le bassin versant du Furan. Le patrimoine forestier que la ville se constitue ne cesse de croître depuis 1861. Il atteint actuellement 670 ha.

− Association avec Volvic sur le projet SEMEAU : modélisation de la relation entre couvert forestier et qualité des ressources en eau pour une meilleure identification des services écologiques

− Objectifs : − minimiser les coûts d’approvisionnement en eau − Améliorer la connaissance des services écologiques rendus par les

couverts forestiers − Diffusion scientifique

Volvic − Sur le site de Volvic, la société Danone identifie un risque de dégradation des

ressources en eau qu’elle exploite. − Le risque est lié à la pression exercée par une pratique agricole productiviste

sur des agriculteurs qui jusqu’à présent avaient une pratique qui préservait les ressources en eau.

− Volvic entreprend alors des actions à destination des agriculteurs pour les aider à accroître leurs revenus ou réduire leurs coûts sans intensifier leurs pratiques : − la mise en place de circuits courts en faveur des ateliers de transformation

du fromage et de coopératives laitières − la valorisation énergétique des effluents d'élevage par méthanisation et la

création d'une coopérative d'épandage

ACTIONS ACTION 1 : Améliorer les connaissances des services écosystémiques rendus par les ressources en eau

− Rechercher les financements en lien avec le projet européen de cartographie des services écologiques

− Evaluation quantitative et qualitative des services écosystémiques rendus par les ressources en eau (exemple évaluation économiques des services écologiques rendus par les zones humides)

ACTION 2 : Innover - Inventer de nouveaux outils économiques Il y a, dans ce domaine, une nécessité d’inventer de nouveaux outils de

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préservation et de valorisation des ressources en eau. Ces outils doivent permettre aux activités économiques ayant un impact sur la qualité et la quantité des ressources de résister aux pressions exercées par le modèle productiviste traditionnel. Les moyens d’y parvenir :

− Identifier les risques d’atteinte à la qualité (exemple eutrophisation des lacs) et à la quantité des ressources en eau

− Inventer de nouvelles formes de paiement pour services environnementaux ou optimiser les aides existantes (PAC); i.e. rémunération des pratiques vertueuses

− Renforcement des revenus des agriculteurs et sylviculteurs contraints de changer de pratiques

− Soutien aux investissements des agriculteurs, sylviculteurs, pour maîtriser leurs dépenses contraintes.

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Pour en savoir plus :

Téléchargez le rapport final dans son intégralité : http://www.gip-massif-central.org/2012/07/23/etude-prospective/

Contact :

Caroline MARIE, animatrice du GIP Massif central [email protected]

04-73-31-85-46