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Page 1: Etude Biblio Filiere Riz Bf

Plan d’Actions Pour la Filière Riz ******

Observatoire National de la filière Riz du Burkina Faso

Atelier Régional sur la compétitivité des filières riz, dynamiques commerciales et accords commerciaux

régionaux et internationaux Bamako du 10 au 14 mai 2004

Projet de Renforcement de l’Informations aux Acteurs des Filières Rizicoles

(PRIAF Riz)

« SITUATION DE LA FILIERE RIZ AU BURKINA FASO »

Présentée par Amadou DRABO Agro-économiste /Formateur

Administrateur de l’Observatoire National de la Filière Riz du Burkina Faso

ONRIZ, mai 2004 [email protected]

Page 2: Etude Biblio Filiere Riz Bf

SOMMAIRE

Liste des sigles et abréviations utilisés…………………………………………………… 3 INTRODUCTION.................................................................................................................. 4

1- SITUATION GENERALE DE LA FILIERE RIZ AU BURKINA FASO....................4-5

2-LA PRODUCTION DU RIZ AU BURKINA FASO…………………………………..6-8

3- LE FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE RIZ AU BURKINA FASO………………8

3.1-La commercialisation du paddy ………………………………………...….9 3.2-La transformation du riz au Burkina………………………………………….… 10 3.3-La distribution du riz……………………………………………………………...11

4- LES IMPORTATIONS DE RIZ AU BURKINA FASO................................................. 12

4.1-Evolution des importation de 1994 à 2003……………………………………….12 4.2-Origines du riz importé au Burkina……………………………………………. 12 4.3-Qualités du riz importé au Burkina Faso…………………………………………13 4.4-Evolution du nombre d'importateurs de riz au Burkina Faso…………………….13

5- LE COMPORTEMENT ET LES PREFERENCES DES CONSOMMATEURS .......... 13

6- EVOLUTION DES PRIX ET ANALYSE FINANCIERE ........................................... 144

7- INTERVENTIONS POLITIQUES.................................................................................. 14 7.1-Bref rappel des grandes étapes de la politique rizicole……………………… 14-15 7.2-Interventions publiques actuelles…………………………………………………15 7.3-Dispositions actuelles de négociations politiques……………………………… 15

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS.................................................................. 15

Bibliographie……………………………………………………………………………….17

Page 3: Etude Biblio Filiere Riz Bf

Liste des sigles et abréviations utilisées CG Cellule de Gestion CGP : Caisse Générale de Péréquation CIR-B : Comité Interprofessionnel du Riz du Burkina Faso DGPSA Direction Générale des Prévisions et des Statistiques Agricoles INSD : Institut National des Statistiques et de la Démographie OFNACER Office National des Céréales ONRIZ : Observatoire de la filière Riz du Burkina Faso OPR Organisation de Producteurs de Riz PAFR Plan d’Actions pour la Filière Riz PRIAFriz : Projet de Renforcement de l’Information aux Acteurs des Filières Rizicoles STATISTIKA Bureau d’études SONAGESS Société National de Gestion du Stock de Sécurité Alimentaire UEMOA : Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest

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Page 4: Etude Biblio Filiere Riz Bf

INTRODUCTION Le riz est constitue un enjeu majeur pour l’ensemble des populations mondiales. Sa consommation ne cesse de croître d’une année à une autre et aussi de s’élargir à toutes les couches socio-économiques. Déjà dans les années 1980, sur 10 plats consommés au monde 6 sont base de riz. Le continent africain n’est pas en reste; sa consommation progresse rapidement avec un besoin d’importation de 8 millions de tonnes de riz pour l’année 2004, représentant 20-25% de la production mondiale contre 7,2 millions de tonnes en 2002. 80% du volume de riz importé concernerait l’Afrique de l’Ouest. Le riz est la troisième céréale produite dans le monde après le blé et le maïs, mais il s’échange très peu sur le plan international.4% seulement de la production est vendue sur le marché mondial. Donc 96% de la production est consommée dans les pays de production. Les pays asiatiques à eux seuls assurent près de 90 % de la production mondiale de riz et 70% des quantités vendues sur le marché international. 1- SITUATION GENERALE DE LA FILIERE RIZ AU BURKINA FASO Au Burkina Faso, les superficies consacrées à la riziculture durant les 10 dernières années (1994/1995 à 2003/2004) varient d’une année à l’autre, la production suit également cette évolution. En effet, la production nationale en paddy du Burkina Faso connaît une évolution en dents de scie du fait qu’elle serait fortement tributaire des aléas pluviométriques. Après une hausse de la production durant la campagne 1996/1997 avec une réalisation de 111 807 tonnes de paddy, elle a connu une tendance à la baisse. On note cependant une remontée à partir de 1999 et se maintenant jusqu’à la campagne 2001/2002. Une chute interviendra en 2002/2003 pour une autre remontée en 2003/2004.

GRAPHIQUE 1: PRODUCTION NATIONALE DE RIZ PADDY DU BURKINA FASO DE 1994 A 2003

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Année

Qua

ntité

(ton

nes)

Source DGPSA A l’analyse de l’historique de la production rizicole durant ces dix dernières années, il apparaît une moyenne de production annuelle de 93 000 tonnes de paddy et une production minimale de 84 000 tonnes de paddy.

Page 5: Etude Biblio Filiere Riz Bf

Des données du bilan céréalier, la part du riz en moyenne 3 à 4% de la production céréalière du Burkina Faso.

Tableau 1 : Evolution de la part du riz dans la production céréalière au Burkina Faso de 2000 à 2003

Campagne 2000 2001 2002 2003 Sorgho 847 297 1 371 569 1 373 331 1 610 254Mil 604 153 1 009 044 994 661 1 184 283Maïs 315 773 606 291 653 081 665 508Riz 66 395 109 868 89 104 95 494Fonio 10 778 12 320 8 873 8 741Total 1 844 396 3 109 092 3 119 050 3 564 281En % du total Sorgho 46% 44% 44% 45%Mil 33% 32% 32% 33%Maïs 17% 20% 21% 19%Riz 4% 4% 3% 3%Fonio 1% 0% 0% 0%

Au cours de la dernière décennie, l’importation est nette évolution. Les volumes de riz importé ont pratiqués doublés depuis la suppression du monopole de la Caisse Générale de Péréquation. La consommation est en forte augmentation au cours de la dernière décennie. La consommation serait remontée à 11,5 kg/habitant/an en tonnes 1996 contre un peu moins de 6 kg/habitant/an. Il occupe donc une place de choix dans la consommation nationale, surtout dans les villes où les taux de consommation avoisineraient 40 à 50 par habitant/an. En effet, la part du riz dans la consommation des ménages devient de plus en plus importante du fait de l’accroissement de la population urbaine, mais aussi des changements des habitudes alimentaires des populations par la substitution des céréales traditionnelles par le riz. La consommation apparente de riz est passée de 17, 2 en 1998 à plus de 20 kg/habitant/an en 2003. cette consommation représente en moyenne 7-8% dans la consommation des céréales au Burkina Faso.

Tableau 2 : Evolution de la consommation apparente de riz au Burkina Faso

1998 1999 2000 2001 2002 Consommation apparente de riz (kg/hab/an)

17,2 16,5 12,6 22,1 21,4

Part de consommation de riz sur les céréales (%)

7 7 8 8 8

Source : DGPSA, INSD

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2- LA PRODUCTION DU RIZ AU BURKINA FASO La culture est possible au Burkina Faso du fait de l’existence d’un potentiel agro-pédologique et climatique favorable. En effet,

• 10 des 13 régions du Burkina sont au dessus de l’isohyète 800, donc favorable à la culture du riz

• un disponible de plus 500 000 ha de bas-fonds • une superficie en terres irrigables de près de 164 462 ha

Toutefois des données statistiques de la DGPSA, il ressort que le riz est produit sur l’ensemble des 13 régions mais à des degrés divers. Les grandes zones de production sont les régions du Centre-est, des Hauts Bassins, des Cascades et du Sourou qui réalisent plus de 60% de la production nationale de riz.

Le riz est cultivé au Burkina Faso selon trois (3) modes : - riziculture pluviale stricte, - riziculture de bas-fonds - riziculture irriguée

Selon les résultats de l’étude sur les coûts de production en riziculture (STATISTIKA,2003), il existe au total huit (8) types d’exploitations rizicoles : deux(2) au niveau du type pluvial strict, trois (3) au niveau des bas-fonds et quatre (4) dans le cas des périmètres irrigués. Les caractéristiques des différents systèmes de riziculture sont présentées dans le tableau ci-après présenté.

Tableau 3 : Différents systèmes de riziculture au Burkina Faso

Types de riziculture Systèmes d’exploitation Caractéristiques PLUVIAL I Exploitation moyenne de 2 à 16 actifs, superficie variant entre

0,49 à 1,5ha Exploitation équipée en outils et en attelage

Riziculture pluviale stricte PLUVIAL II Exploitation moyenne de 4 à 5 actifs, superficie moyenne de 0,22 ha, exploitation de culture manuelle et attelée

BAS-FOND I Bas-fonds non aménagés de grande superficie moyenne de 1,52ha, moyenne de 5 à 6 actifs, exploitations équipées en outils, attelage et matériels spécifiques de riziculture

BAS-FOND II Bas-fonds de superficie moyenne de 0,53ha et de 4 à 5 actifs et possédant outre des outils, mais aussi d’un attelage

Riziculture de bas_fonds BAS-FOND III Bas-fonds aménagé ou non aménagé de superficie moyenne de

0,22ha et composé de 6 à 7 actifs IRRIGUE I Grands Périmètres Par Pompage (GPPP) de superficie

moyenne de 0,75ha, de 2 à 3 actifs en moyenne et dont culture attelée dominant

IRRIGUE II Ce sont des exploitations de superficie moyenne de 1,12ha, composées de 8 à 9 actifs et disposant majoritairement de matériel spécifique à la riziculture

Riziculture irriguée

IRRIGUE III Ce sont des exploitations de superficie moyenne de 0,47ha, composé de 5 actifs

Source : STASTIKA,2003 Les contraintes des différents types de riziculture sont regroupées en deux grands groupes à savoir la riziculture irriguée d’une part et d’autre part la riziculture de bas-fonds et pluviale stricte. Ces contraintes ont été analysées tant au niveau de l’amont de a production et au cours de la production que l’aval de la production.

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Page 7: Etude Biblio Filiere Riz Bf

Les contraintes de la riziculture irriguée sont entre autres: Amont de la production

• Abandon total ou partiel de certaines parcelles • Coût élevé, la non disponibilité et la mauvaise qualité des intrants • Difficultés d’obtention de semences de bonne qualité • Coût élevé de la redevance en eau • Manque de rigueur des producteurs dans la gestion infrastructures

A la production

• Difficultés de préparation du sol • Négligence et/ou difficultés d’application des itinéraires techniques • Attaques parasitaires

Aval de la production

• Insuffisance d’équipements de battage, vannage et de décorticage • Non-respect des contrats d’achat par certains partenaires • Difficultés de séchage au cours de la première campagne (janvier à juin) • Enlèvement de paddy

Les contraintes de la riziculture pluviale et de bas-fonds sont entre autres: Amont de la production

• Caprices pluviométriques • Méconnaissance des semences améliorées et adaptées aux types de riziculture • Mauvaise gestion de l’exploitation • Faible capacité financière des producteurs • Insécurité foncière

A la production

• Non maîtrise des itinéraires techniques • Faible taux d’encadrement • Insuffisance des semences améliorées • Fort taux d’enherbement des parcelles • Insuffisance et la non disponibilité de la main d’œuvre • Dégâts animaux

Aval de la production

• Détérioration de la qualité du riz due au battage manuel • Non-respect des contrats par les 2 partenaires

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Page 8: Etude Biblio Filiere Riz Bf

L’organisation des producteurs rizicoles avait été amorcée suite à la prise des décrets d’application de la nouvelle loi sur la réorganisation du monde rural. Un plan d’actions est mis en œuvre dans ce sens depuis 2000 dans le cadre du Plan d’Actions d’Organisation du Secteur Agricole (PA/OSA) aux fins de stimuler et renforcer la structuration du mouvement paysan et développer la professionnalisation agricole. Pour le cas spécifique de la riziculture, il est prévu dans le cadre de la mise en œuvre du PAFR l’organisation des riziculteurs par la mise en place d’OPR. La mission essentielle des OPR répond à un objectif de responsabiliser aux fins de dynamiser la filière, mais aussi pérenniser les investissements. Ce volet amorcé et conditionnant la réalisation des aménagements de bas-fonds a démarré en 2000 a permis de mettre en place, selon la CG/PAFR (2004) 97 OPR. Un autre objectif spécifique est la professionnalisation des acteurs de la filière dont le résultat en 2001 a été la mise en place d’un Comité Interprofessionnel du Riz du Burkina (CIR-B). Ce comité assure la maîtrise d’œuvre du PAFR depuis 2002 et dispose du mandat pour :

• contribuer au développement durable de la filière • favoriser la professionnalisation et la concertation des acteurs • défendre et représenter les intérêts de la filière • mettre en place des outils d’appui adaptés aux opérateurs

L’interprofession au niveau du Burkina Faso regroupe ses sous-filières entre quatre (4) collèges, à savoir :

- le collège des producteurs - le collège des commerçants - le collège des transformateurs - le collège des transporteurs

Des échanges issus des ateliers régionaux sur les stratégies pour son autofinancement a aussi inviter le CIR-B à réfléchir sur l’éventualité de l’adhésion des consommateurs à cette interprofession. 3- LE FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE RIZ AU BURKINA FASO A la faveur de la nouvelle orientation politique dans le secteur du développement agricole, le riz a été retenu comme un produit stratégique pour le Burkina Faso. C’est dans ce sens qu’il a été identifié pour constituer une filière part entière. Cependant, les circuits de commercialisation et de distribution du riz local sont peu connus au regard de la nouvelle structuration de la filière riz. La plus part des travaux ont surtout mis à l’accent sur les céréales traditionnelles. C’est pour ce faire que l’Observatoire envisage l’organisation d’une étude sur les « Circuits de commercialisation et de distribution du riz local au Burkina Faso » dans le cadre des études complémentaires comptant pour l’année 2004. Les circuits de commercialisation mettent en relation :

• La commercialisation primaire de paddy • La transformation du riz • La distribution du riz

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31- La commercialisation du paddy

SCHEMAS N°1 : CIRCUIT DE COMMERCIALISATION DU PADDY

CIRCUIT N°1 CIRCUIT N°2

OPR

AUTRES COMMERÇANTS

FEMMES

PRODUCTEURS

UNITES DE TRANSFORMATION

DIVERSES DESTINATIONS

Il n’existe pas de collecteurs de riz contrairement aux céréales traditionnelles. Ce sont les femmes et les commerçants de paddy et les transformateurs qui se chargent eux-mêmes de s’approvisionner en produit nécessaire à leur activité. Avec les faibles capacités (modes de paiement) des transformateurs et des autres commerçants, les producteurs font de plus en plus de transactions avec les femmes (comptant) qui sont en forte progression. Le secteur connaît une implication de plus en plus prononcée des femmes. Ce qui permet aujourd’hui de soulager les périmètres à double culture.

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3.2- La transformation du riz C’est l’ensemble des procédés qui permettent de passer du paddy au riz consommable appelé « Riz brun » ou « Riz blanc »

SCHEMAS N°2 : CIRCUITS DE TRANSFORMATION DU PADDY

FEMMES UNITES DE TRANSFORMATION

TRANSFORMATION INDUSTRIELLE

ETUVAGE

TRANSFORMATION

ARTISANALE

TRANSFORMATION SEMI-

INDUSTRIELLE

PRODUCTEURS

TRANSFORMATEURS

PRESTATAIRES DE SERVICE

TRANSFORMATEURS COMMERÇANTS

La transformation est une des sous-filières qui est aussi très mal organisée au Burkina Faso. Les caractéristiques sont les suivantes:

la non professionnalisation des acteurs de la transformation (qualité technologique du

paddy, problèmes de gestion, fixation des coûts de transformation)

l’inadéquation des équipements et des unités elles-mêmes (zone d’implantation, pièces de rechange, maintenance, dimensionnement, qualité du riz, , …)

Les coûts élevés de l’électricité, du carburant et des lubrifiants

Faible capacité d’approvisionnement du fait de la modicité du fonds de roulement ou

la non mise en relation avec les commerçants de riz (les transformateurs jouent à la fois les rôles de collecteurs, transporteurs et commerçants)

Aujourd’hui, la capacité réelle de transformation de riz du Burkina Faso (dans le temps et dans l’espace) est inconnue : on peut sans se tromper dire qu’elle est faible. ( Chaque année, ce sont des cris d’alarme des producteurs sur la présence de stocks de paddy, donc pas de possibilité de transformation)

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3.3- La distribution du riz Les circuits de distribution sont les canaux par lesquels ces produits et services passent pour accéder aux consommateurs.

SCHEMAS N°3: CIRCUIT DE DISTRIBUTION

TRANSFORMATION SEMI-

INDUSTRIELLE

TRANSFORMATION INDUSTRIELLE

FEMMES COMMERÇANTS

Mali-Niger-Côte d’Ivoire

Détaillants ½ Grossistes Intermédiaires

CONSOMMATEURS

RIZ ETUVE

TRANSFORMATION ARTISANALE

Grossistes

Les commerçants actuels de riz préfèrent s’intéresser au riz importé. Le riz local fait l’objet de peu d’intérêt du fait d’un manque de réseau de collecte du paddy, de distribution du produit fini, et aussi de difficultés de vente du riz local. Au niveau du transport du riz, il existe une parfaite organisation des professionnels routiers à l’échelle nationale (mise en place de structures provinciales autonomes) Les prix de transport sont encore très élevés :

- 50F la tonne kilométrique route bitumée - 60F la tonne kilométrique pour les routes non bitumées

Selon les transport, les raisons concernent les prix élevés du carburant et des lubrifiants et aussi de la vétusté du réseau routier.

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4- LES IMPORTATIONS DE RIZ AU BURKINA FASO Les besoins en consommation de riz n’étant pas couverts par la production nationale, l’Etat se voit contraint d’encourager l’importation du riz au Burkina Faso. En l’absence de statistiques précises sur le niveau disponibilité et de couverture du riz local, les importations sont libres. Ainsi, les quantités importées sont dépendantes beaucoup plus des capacités financières des commerçants et des opportunités du marché international du riz que du niveau de besoin à couvrir. Toutefois, les importations ont connu une nette augmentation depuis la libéralisation du secteur et la privatisation de la Caisse Générale de Péréquation

Graphique 2: Volume de riz importé de 1994 à 2003 au Burkina Faso

0

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003(*)

Année

Qua

ntité

(ton

nes)

(*) : les données de 2003 sont partielles Source INSD Pour faire face à la demande croissante des consommateurs, l’Etat a dû en effet importer du riz. Ces importations étaient assurées jusqu’en 1996 par la Caisse Générale de Péréquation (CGP) et complétées par les aides alimentaires. Ce qui montre un certain contrôle du niveau d’importation entre 1996 jusqu’à son retrait définitif en 1999. La taille du marché du riz importé est largement dépendante du niveau de production locale des céréales locales, toutes spéculations confondues. Le pic atteint en 1998 est la conséquence d’un ajustement des opérateurs au déficit de cette année. Selon l’INSD, il existe un marché incompressible de 90 000 tonnes de riz importé quelque la production intérieure. A partir de 2000, les données font ressortir un dédoublement du nombre d’importateurs de riz qui passe de 17 en 2000 à 24 en 2001 puis à 36 opérateurs en 2002. Cette multiplication des acteurs à l’importation (entrée de nouveaux opérateurs) s’explique par l’attrait des marges tirées de l’activité et du faible niveau des prix sur le marché international du riz, qui incite les opérateurs à importer (avec le recours aux bateaux flottants, qui permettent d’effectuer des achats en volumes réduits, et livrés rapidement, et de limiter l’immobilisation de capital)

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Page 13: Etude Biblio Filiere Riz Bf

4.2-Origine du riz importé au Burkina Faso Le riz importé vendu sur les marchés du Burkina Faso proviendrait de plusieurs pays dont ceux de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique. De 1999 à 2002, trente-trois (33) pays ont fourni du riz au Burkina Faso soit en importations commerciales soit en dons alimentaires. En terme de volume, c’est la République Populaire de Chine qui constitue le principal pourvoyeur (fourniture de 30% des importations en 2002). Cependant les volumes sont en recul depuis le record de 2000 où plus de 50% des importations ont été réalisés par ce pays. Un autre pays, fortement sollicité par les importateurs, est l’Inde qui a réalisé en 2002 plus de 22% des importations, en croissance depuis 2000. Toutefois, les importations de riz du Burkina Faso sont assurées pour l’essentiel (soit plus de 75% du volume total) par cinq (5) pays : la Chine (RP), l’Inde, le Pakistan, la Thaïlande et le Vietnam depuis 1998. 4.3- Qualités du riz importé Jusqu’à son retrait, le riz importé acheté par la CGP était d’une qualité et d’une origine unique (SOURISSEAU, 2000). Le choix concernait le riz 100% brisé jusqu’en 1994. C’est à partir de 1995, qu’elle a diversifié et que le riz 35% brisé est devenu dominant. L’arrivée des opérateurs privés sur le marché en 1997 s’est traduit par une plus grande diversité de qualité de riz. Les informations fournies sur les qualités de riz blanchi ne permettent pas de faire la part des différentes qualités mises à la consommation des ménages burkinabè. Cette difficulté d’appréhension des différentes qualités du riz importé est par ailleurs noyée dans une faible diversification des sources d’approvisionnement (depuis 1998, 75% des importations sont détenues par les mêmes pays). A cela s’ajoutent les « opportunités » des bateaux flottants qui font miroiter une perspective de gains de marges importantes au détriment de la qualité potentiellement attendue. V- LE COMPORTEMENT ET LES PREFERENCES DES CONSOMMATEURS Le comportement de la plus part des consommateurs burkinabè est d’abord orienté par les prix que par la qualité du produit. Toutefois, la notion de qualité repose sur un ensemble de paramètres variant selon le groupe d’acteurs et même entre les acteurs d’un même groupe. L’objectif visé restant le même et est relatif à l’acceptabilité du riz. Les consommateurs expriment leurs préférences organoleptiques par

- le plaisir ou le déplaisir éprouvé en consommant du riz cuit - l’aptitude à rassasier ou au contraire à être léger, - la capacité à être conservé cuit sans perdre ses qualités

Ils sont ainsi tournés sur le riz importé caractérisé par:

• les prix moyens de vente inférieurs à ceux du riz local • une gamme variée de qualités contrairement au riz local (25 et 35% brisures) • un réseau dense de distribution • une disponibilité contrairement au riz local qui n’est pas visible • ses qualités organoleptiques répondant aux attentes actuelles des consommateurs(

gonflement, la fermeté, le collant, l’odorat ) Le taux de gonflement est aussi un des critères très apprécié par la plus part des consommateurs burkinabè.

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Page 14: Etude Biblio Filiere Riz Bf

6- EVOLUTION DES PRIX ET ANALYSE FINANCIERE Les coûts de production du paddy par type de riziculture sont de ci-dessous présenté:

Tableau 3 : Coûts de production par systèmes de riziculture au Burkina Faso

Types de riziculture Riziculture Pluviale

Bas-fonds Non

Aménagés

Bas-fonds Aménagés

Petits Périmètres en

Aval de Barrage

Grands Périmètres en Aval de

Barrage

Grands Périmètres au Fil de

l’Eau

Grands Périmètres

par Pompage

Coûts de production par hectare (francs CFA)

129 869 173 248 222 037 256 489 243 954 199 355 353 632

Source : STASTIKA,2003 Selon les données de plusieurs sources recoupées par l’ONRIZ et dans les conditions du respect de l’application des itinéraires techniques, les coûts de revient du paddy sont de :

- 65 FCFA/kg de paddy la riziculture pluviale et de bas-fonds - 75 FCFA/kg de paddy pour la riziculture irriguée

7- INTERVENTIONS POLITIQUES 7.1-Bref rappel des grandes étapes de la politique rizicole au Burkina Faso 1974 à 1987 : le commerce intérieur des céréales fait l’objet d’un contrôle strict de la part de l’Etat burkinabè- 1978 : Création d’une Caisse Générale de Péréquation pour le riz au Burkina Faso 1985 : Attribution du monopôle d’importation de riz à la CGP 1987 : Contrôle des prix allégé 1991 : Le Burkina Faso s’engage dans un Programme d’Ajustement Structurel (PAS) aidé en cela par le FMI et la Banque Mondiale. L’Etat a entrepris dans ce sens des reformes dont le retrait de son intervention dans un certain nombre de services : le secteur agricole et aussi à l’élimination de la plupart des prix administrés, de la libéralisation des échanges commerciaux, la promotion de l’initiative privée et des secteurs d’exportation. 1992 : Elaboration de Lettre de Politique de développement Agricole (LPDA) qui a donné naissance au Programme d’Ajustement du Secteur Agricole 1992 : Mise en place du PASA 1992 : La libéralisation du commerce intérieur, suppression de l’OFNACER et son remplacement par la SONAGESS dont le mandat est limité à la gestion des stocks de sécurité alimentaire dont le riz 1994 : Création de l’UEMOA en remplacement de l’UMOA crée en 1962 1994 : Accord de Marrakech débouchant sur la création de l’OMC

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Page 15: Etude Biblio Filiere Riz Bf

1999 : Politiques sectorielles commune et harmonisation du cadre juridique des échanges commerciaux au sein de l’espace régional et vis-à vis des pays tiers 1996 : Libéralisation des importations du riz au Burkina Faso 1998 : Adoption d’un Document d’Orientation Stratégique (DOS) à travers lequel l’Etat a dégagé un certain nombre d’implications stratégiques pour promouvoir une croissance durable du secteur agricole. 1999 : Adoption du Plan Stratégique Opérationnelle (PSO) de croissance durable du secteur de l’agriculture qui traduit les orientations stratégiques du DOS en Plans d’Actions. En l’occurrence, 5 programmes transversaux et 6 filières prioritaires ont été retenus pour constituer le PSO de l’agriculture. Ils seront transcrits par la suite en 15 Plans d’Actions dont 8 programmes prioritaires transversaux et 7 plans d’actions par filière, dont la filière riz. 2000 : Mise en place d’un TEC 2000 : Démarrage du Plan d’actions pour la filière riz 7.2-Interventions politiques actuelles L’Etat burkinabè s’est réservé d’intervenir dans les activités de production, de commercialisation et les importations (mécanismes) du riz depuis son désengagement.

Toutefois des difficultés sont rencontrées dans l’écoulement du paddy au niveau de la production comme du riz en aval de la filière a contraint l’Etat à intervenir récemment dans la filière à travers la mise en œuvre d’une structure mixte (Etat et privé) avec une stratégie de filière intégrée (fourniture d’intrants, collecte, transformation, commercialisation) et de transformation industrielle.

Dans sa stratégie d’amélioration de la commercialisation des productions nationales, il est de plus en plus mis l’accent sur la part du riz dans les appels d’offres publiques. 7.3-Dispositions actuelles de négociation des politiques Dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs et de l’amélioration de leur participation efficiente dans le processus de définition et l’élaboration de politiques agricoles, des séries de formation ont été initiées au bénéfice de l’Interprofession du riz et des autres acteurs de la filière riz.

Au niveau national, des cadres de concertation sont à chaque organisés dans le cadre de l’interprofession aux fins d’examiner des contraintes et les avantages ponctuels de la filière. Par ailleurs, plusieurs rencontres régionaux ont été organisés dans l’objectif

• d’examiner les enjeux et les défis de la filière riz au Burkina et • d’élaborer les instruments d’appui aux acteurs de la filière riz

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Page 16: Etude Biblio Filiere Riz Bf

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS Il ressort de cette étude que le Burkina Faso dispose de conditions agro-pédologiques et climatologiques favorables à la riziculture. Le riz est produit sur l’ensemble de ses 13 régions qui la compose dont plus de 60% de la production est réalisée par le Centre-est, le Mouhoun, les Hauts Bassins et les Cascades. Sa consommation à l’instar des autres pays de la zone UEMOA est en progression liée surtout à l’urbanisation. L’importation de plus en croissante de riz au regard l’évolution de la production nationale liée aux aléas climatiques et son impact sur la balance commerciale du Burkina Faso, a amené l’Eta à une prise de décision. En effet, la projection du volume de riz importé en 2015 a été estimée à 300 000 tonnes et représenterait une sortie de devises de près de 70 milliards de francs CFA. C’est ainsi que dans sa politique d’amélioration de la sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté, l’Etat burkinabè a adopté une Stratégie de Développement Rural à l’horizon 2015 dont les actions prioritaires sont ci-après :

- l’appui conseil aux producteurs et la recherche/développement - le développement des aménagements hydro-agricoles avec une priorité à l’aménagements de

bas-fonds en vue d’intensifier la petite irrigation - la promotion de filières porteuses dont le riz - l’amélioration et la sécurisation de l’accès à la terre - l’amélioration des conditions d’accès aux crédits auprès des banques et des institutions de

micro-finance Pour atteindre une exploitation optimale et durable des investissements, le processus doit être soutenu par

- une réorganisation et une responsabilisation effective des producteurs et des opérateurs privés

- la promotion de la consommation du riz local par la mise en œuvre de stratégies de communication et de marketing appropriées sur ses qualités nutritionnelles et le changement de comportements des consommateurs.

Par ailleurs, les actions en cours pour l’élaboration d’une Politique Agricole de l’Union (PAU) de l’UEMOA devrait permettre une réorganisation des acteurs des filières porteuses identifiées dont le riz. Ce qui suppose aux acteurs de la filière rizicole la possibilité d’engager un axe de reflexion la mise en place d’un cadre de concertation et d’échanges sur le devenir de leur filière commune, non seulement pour des questions de protection de leur marché, mais aussi celle relative à la souveraineté alimentaire.

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