et l'on se retrouve de l'autre côté - documentaire soutenu par la région paca
DESCRIPTION
revue de presse Documentaire réalisé par Nicola Farina Produit par Airelles productionSoutenu par la Région PACATRANSCRIPT
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Airelles Production, Le Ligoures, Place Romée de Villeneuve,
13090 Aix-en-Provence +33 (0)9 53 38 58 92, [email protected]
Un documentaire de 75 minutes
EEEcrit et réalisé par Nicola Farina
Produit par Hélène Lioult, Airelles Production
Avec le soutien de SCAM Brouillon d’un rêve et
de la Région PACA avec la participation du CNC
Depuis l'enfance l'auteur fréquente Realdo :
village perdu dans les Alpes près de la frontière, où sa mère lui
chantait les hymnes des partisans.
Il rencontre deux sœurs orphelines de guerre séparées par le
rattachement de la commune de Briga à la France en 1947.
Jacqueline, italienne, reprend le récit des derniers moments de
ses parents exécutés par les partisans antifascistes. Liliane,
française part à la recherche des traces de ce passé qui hante
son esprit.
Dans les mémoires des montagnards, derniers témoins d'un
rapport profond avec la terre où ils sont nés, sont enfouies les
controverses d'une histoire récente alors que se dessine le
nouvel avenir de cette région frontalière.
Du Réel à l'Imaginaire, Rencontres de Cinéma
de Manosque 2013
FIPATEL 2013
Projection débat Mémoires de Guerre civile -
Italie/Espagne, MMSH Aix-en-Provence 2013
Un très beau film, qui nous emporte …
Thierry Michel, auteur réalisateur, Coordinateur Fédération
des Vidéos des Pays et des Quartiers
Une qualité dans le travail de Nicola, c’est de voir comment
l’individu se construit par rapport à l’Histoire.
Michel-Ange Bracco, Historien
C’est avec beaucoup de pudeur que Nicola Farina a su
filmer le parcours mémoriel de Liliane, parcours
douloureux mais rédempteur ….
Estelle Ceccarini,, Maître de conférences Université de
Provence
Un premier long-métrage d’un cinéaste qui a trouvé le
moyen de se confronter à l’Histoire.
Pascal Privet, Directeur Rencontres de cinéma de
Manosque
Basta un nulla, un passo falso, un impennamento dell’anima
e ci si ritrova dall’altra parte.
… un faux pas, une hésitation, une petite émeute de l’âme et
on se retrouve de l’autre côté
Italo Calvino, Il sentiero dei nidi di ragno / Le sentier des nids
d’araignées
Le réalisateur : Nicola Farina
Né en 1975 à San Remo, ville touristique coincée entre la mer et les
Alpes à 30 km de la frontière franco-italienne.
Après avoir travaillé pendant cinq ans dans la recherche (géographie
historique, histoire locale), aujourd’hui il expérimente la réalisation de
films documentaires, il interroge les traces que l’Histoire a laissées et
laisse dans les paysages et dans la vie des personnes.
Pendant ses études en Géographie à l’Università di Genova, recherche
pourquoi à partir du XIX siècle les personnes ont quitté son pays natal,
les vallées des Alpes Ligures. Ensuite il s’intéresse à la relation entre
l’homme et la nature, avec une recherche sur la disparition des grands
carnivores – loup, ours, lynx - dans les Alpes Ligures et sur la figure symbolique du loup dans la littérature orale des
communautés de la même région. Pendant ce travail il commence à se servir de la caméra pour déceler les traces du
temps dans le ressenti des personnes et dans les paysages. En 2007 il reprend les études à l’Université d’Aix-Marseille.
Dans le cadre du Master « Métiers du film documentaire » il réalise La Mine a fermé et La Mine des souvenirs, deux films
sur les anciens mineurs du bassin charbonnier de Gardanne.
Depuis 2009 il est réalisateur et technicien à Airelles Vidéo, et membre fondateur de l’association Les Films du Gabian
qui depuis 2010 organise La Première Fois, festival du premier film documentaire, avec l’Ecole d’Art d’Aix-en-Provence.
Et l’on se retrouve de l’autre côté est son premier long-métrage. Aujourd’hui il travaille à l’écriture de Repérages en
Palestine, un film sur les raisons qui motivent les jeunes italiens et les jeunes israéliens à partir ou à s’engager pour que
leur pays soit le pays où ils se voient vivre.
Le producteur : Airelles Production
Airelles Production associe des jeunes professionnels à l’équipe d’Airelles Vidéo, fondée en 1980,
pour produire des films documentaires, les décliner sur les nouveaux écrans, développer des
collaborations internationales. Nous voulons ainsi partager la culture populaire et savante,
échanger idées et imaginaires proches et lointains.
Nous vivons et travaillons autour d’Aix-en-Provence, ville reliant symboliquement le littoral d’où viennent depuis
toujours les influences étrangères et l’arrière-pays provençal plus secret. Nos films expriment la société mouvante,
l’engagement citoyen dans l’Histoire et dans le présent, les paysages immuables et ceux façonnés par les hommes, la
résistance d’un monde rural et urbain fragilisé et les initiatives économiques et sociales qui font la vie quotidienne à la
fois plus aventureuse et plus solidaire.
Depuis quelques années nous produisons aussi des auteurs réalisateurs inspirés par d’autres horizons : Corée du Sud,
Portugal, Italie, Algérie, Roumanie, Espagne qui ont choisi de venir travailler ici et donnent de nouveaux éclairages sur
l’accroche locale et les appartenances multiples.
Airelles Production, Le Ligoures, Place Romée de Villeneuve,
13090 Aix-en-Provence +33 (0) 9 53 38 58 92, [email protected]
Approfondissements et commentaires
Et l’on se retrouve de l’autre côté, c’est la poésie des paysages, les personnages touchants, la présence douce et persévérante de
Nicola, son attachement à poursuivre la quête. L'image qui me vient, c'est celle d'un cours d'eau, qui veut aller jusqu'au bout, qui
lorsqu'il rencontre une résistance trouve une voie secondaire, et en même temps qui s'infiltre un peu plus dans la profondeur de la
terre qu'il traverse jusqu'à atteindre son but ultime, rejoindre les eaux marines... et le long de ce parcours nous prenons le temps de
sentir et de nous rapprocher vraiment des personnages.
Thierry Michel, auteur réalisateur, Coordinateur Fédération des Vidéos des Pays et des Quartiers
La façon dont Nicola a suivi ses personnages, la qualité de la rencontre qu’il nous propose est tout à fait remarquable. La mémoire
est un lieu de travail que le cinéma interroge de multiples façons. Comment cette mémoire s’incarne, comment ça résiste ? Liliane va
partir de Nice pour se confronter à la réalité des mémoires qu’elle a enfouies. Elle entreprend ce parcours à cause du film, à cause
de la présence de Nicola, à cause du fait qu’il y a cette recherche qu’ils ont décidé de faire ensemble. C’est douloureux pour elle,
parce qu’elle n’a pas choisi : le film nous parle de ça, on voit ce personnage qui va évoluer au cours du film, et c’est celle-ci la qualité
du travail du cinéaste.
L’intérêt pour nous spectateurs c’est à la fois la direction où nous amène le film ainsi que de voir comment un cinéaste a
l’intelligence de changer lui aussi son idée de départ.
Pascal Privet, Directeur Rencontres de cinéma de Manosque
Le parcours que Liliane entreprend la conduira à confronter ses souvenirs d’enfant, le
traumatisme de l’arrachement à ses parents, aux doutes qui planent sur le lien entre ses
parents et le régime fasciste. La caméra de Nicola Farina accompagne avec finesse et
discrétion Liliane, pas à pas, de village en village, de porte en porte, à la recherche des indices
qui lui permettront de rompre avec les amnésies protectrices, de se confronter à la vérité et
de forger, dans l’effacement du doute, une relation nouvelle, complexe mais apaisée au passé.
Il y a, dans la façon dont Liliane tente de reconstruire l’itinéraire de ses parents, au travers de la recherche de témoins et de
documents, seules traces auxquelles se raccrocher, un exemple des difficultés mémorielles qui naissent quand la mémoire
individuelle et familiale se confronte à l’Histoire. Il y a là aussi, essentiel, en filigrane, tout le poids des enjeux liés à la mémoire de
la période du fascisme et de la guerre civile en Italie.
Mais, au-delà de ce parcours familial aux prises avec la grande Histoire, c’est aussi l’histoire de toute une vallée, à l’identité
complexe, déchirée entre deux pays, qui est ici esquissée. Une vallée autrefois paysanne, dépeuplée par l’exode rural, dont
l’identité se remodèle sous l’effet de l’installation de nouveaux arrivants venus d’Europe du Nord, des flux saisonniers des
habitants. Une vallée qui aujourd’hui est à la recherche d’un nouveau souffle que la rhétorique de l’effondrement des frontières
promut par l’union européenne peine à lui insuffler, mais dont on perçoit qu’il pourra naître, plutôt, de ce qui demeure quand la
pompe des cérémonies et des commémorations se taie, de l’envie des hommes de vivre ensemble.
Et l’on se retrouve de l’autre côté est ainsi bien plus qu’un documentaire historique, c’est la narration pudique, sincère – parfois
poétique aussi par la profondeur méditative des paysages – d’un cheminement courageux, d’une histoire individuelle qui fait
émerger des questions essentielles du rapport l’Italie contemporaine à son passé.
Estelle Ceccarini,, Maître de conférences Université de Provence
Dans le film il y a deux fils de l’Histoire qui sont imbriqués : 1947, l’avant-dernière modification
de la frontière française - la dernière ce sera l’Algérie en 62 - et la Résistance. D’une part, le film
montre que cette frontière complètement arbitraire n’est pas vraiment un obstacle. D’autre
part, le parcours des deux sœurs, surtout de Liliane, me semble symptomatique de la question
de la mémoire de la Résistance en Italie.
En Italie dans l’après-guerre, on assiste progressivement à des recadrages. Le cas de la chanson partisane Fischia il vento est
extrêmement intéressant : son texte, composé sur une musique russe, est écrit en 1943 avec une tonalité révolutionnaire, avec les
notions de rossa primavera, de soleil de l’avenir, donc un texte qui exprime la revendication politique de la majorité des partisans.
Après la fin de la guerre il va y avoir une sorte de lutte pour l’affirmation du caractère principal de la guerre de Résistance, pour
affirmer qu’il ne s’est pas agi d’une guerre civile ni social, mais plutôt d’une guerre de libération nationale. Ainsi va être adoptée la
chanson Bella Ciao par des volontés politiques, en particulier celle du Parti Communiste Italien, affirmant la revendication d’une
lutte nationale : le texte dit je me suis réveillé et j’ai trouvé l’envahisseur. On voit là à travers les chansons, des modifications des
lectures de la Résistance et de l’image que les partis politiques voulaient lui donner. De toute façon, toute commémoration ou
lecture de l’Histoire se fait toujours à partir du présent, et c’est donc pour cela que l’on assiste toujours à une instrumentalisation.
Michel-Ange Bracco, Historien
Fiche Technique
Et l’on se retrouve de l’autre côté
Auteur, réalisateur : Nicola Farina
Produit par : Hélène Lioult, Airelles Production
Image : Jean-Luc Chaperon, Nicola Farina
Son : Hélène Lioult
Montage : Isotta Trastevere, Nicola Farina
Archives : Proloco Realdo Inchiesta sulle scuole
rurali : Realdo in Valle Argentina 1951 ; René Sassi, Le rattachement de La Brigue et Tende à la France 1945-47 ; Les Films
d’Ariane, La loi c’est la loi!; Liliane Masi-Pastorelli, photos de famille 1941-44 ; Marina Moretti-Gamanets, photos de famille
1968-81; Armand Oliviero, journaux 1947 ; Istituto Storico della Resistenza di Imperia, photos 1943-45 (revue de presse).
Année de production : 2012
Format de tournage/diffusion : HDV / fichier .mov ou Blue-Ray
Durée : 75 minutes
Une coproduction Airelles Production, Hélène Lioult, Nicola Farina, TLP, avec le soutien de Brouillon d’un rêve SCAM, de la
Région PACA et du Parco Regionale Alpi Liguri.
Contact : [email protected], +33 (0)7 60 24 58 36
Contact production : Hélène Lioult, +33 (0)6 77 06 74 28, [email protected]