et les troubles de l’humeur - irène lorient, naturopathe · membranaires des cellules nerveuses....

Les habitudes de vie

et les troubles de l’humeur

Conférencière: Roseline Gagnon

M.Sc. nutrition, ND.A.

Montréal, le 9 avril 2013

Alimentation et Nutrithérapie

Plan de la conférence

• Troubles de l’humeur et nutrithérapie…

• Quelques notions de neuro-physiologie

• Protocole nutrithérapeutique

• Recommandations alimentaires

• Conclusion

Troubles de l’humeur et nutrithérapie…

• Il est connu aujourd’hui que l’activité des neurones

est influencée par des facteurs nutritionnels tels que

la prise des repas, le choix des aliments et les

constituants chimiques des aliments.

• De nombreuses études révèlent que plusieurs

manifestations cliniques de la dépression, de la

bipolarité et des troubles anxieux sont associées à

des perturbations biochimiques causées par des

déficiences nutritionnelles.

Troubles de l’humeur et nutrithérapie…

• La nutrithérapie est une discipline thérapeutique de choix à adopter en présence de ces états pathologiques, puisqu’elle fait intervenir les principes d’une alimentation saine, naturelle et complète, combinés dans certains cas à des suppléments (compléments) alimentaires visant à rétablir l’équilibre physiologique et biochimique des fonctions nerveuses.

Quelques notions de neurophysiologie

Neurotransmetteurs

Quelques notions de neurophysiologie

Précurseurs de neurotransmetteurs

Les 3 principaux neurotransmetteurs

impliqués dans la dépression sont:

• Noradrénaline ou norépinéphrine:

Régule les états de vigilance, de motivation et le niveau d’énergie.

• Sérotonine:

Régule l’appétit, l’humeur et le sommeil.

• Dopamine:

Intervient dans le désir et la sensation de plaisir.

Protocole nutrithérapeutique

Les glucides

Le Glucose: unique source de combustible du cerveau.

• Cerveau à lui seul consomme 20% à 30% de l’énergie du corps.

• Cerveau ne fait pas de réserve de glucose, il faut lui en fournir constamment.

• Fluctuations du glucose sanguin influent sur l’humeur.

Hypoglycémie:

Une cause fréquente de l’angoisse, de l’anxiété, de la dépression, des étourdissements, des céphalées, de la vision embrouillée, de la réduction de l’acuité mentale et de l’instabilité émotionnelle.

Se manifeste fréquemment durant la journée, généralement trois à quatre heures après les repas.

Protocole nutrithérapeutique Équilibre glycémique

Intégrer dans la diète des aliments à faible

index glycémique.

Prendre les repas à des heures régulières.

Intégrer une collation (combinant glucides, fibres et

protéines) en AM et en PM.


Les protéines et acides aminés (A.A.)

• Les protéines jouent un rôle important au niveau des fonctions cérébrales.

• En plus de fournir les acides aminés nécessaires à la croissance et au développement du cerveau, certains acides aminés sont des précurseurs de neurotransmetteurs.

Protocole nutrithérapeutique A.A. : précurseurs de neurotransmetteurs

Tryptophane

Tryptophane hydroxylase

Vitamine C et fer

5-hydroxy-L-tryptophane

Dopa/5-HTP Décarboxylase

Vitamine B6

Sérotonine

Tyrosine

Tyrosine hydroxylase

Vitamine C et fer

L-dopa

Dopa/5-HTP Décarboxylase

Vitamine B6

Dopamine


Protéines et acides aminés (A.A.)

Une diète déficiente en phénylalanine et en

tyrosine est associée à des symptômes de

dépression chez des patients non dépressifs.

Sources alimentaires de protéines:

Viandes et volailles, noix et graines, œufs,

poissons et fruits de mer, produits laitiers,

légumineuses.



Notes:

1. La phénylalanine devrait être évitée en présence

de phénylcétonurie et avec la prise concomitante

de neuroleptique et levodopa.

2. Les suppléments de phénylalanine et de tyrosine

sont contre-indiqués avec la prise concomitante

d’antidépresseurs de la famille des inhibiteurs de

la monoamine oxydase (IMAO).



Les protéines doivent être présentes à tous les repas:

• L’usine à fabrication des neurotransmetteurs représente un processus complexe.

• Les protéines ingérées doivent traverser la barrière hémato-encéphalique (du sang au cerveau).

• Un repas riche en protéines stimulerait l’état d’éveil et d’attention.

• Un repas riche en glucides favoriserait le sommeil et la relaxation en privilégiant la disponibilité de l’acide aminé tryptophane pour le passage de la barrière hémato-encéphalique nécessaire à la synthèse de la sérotonine.


Les lipides

Phospholipides: • Maintiennent la fluidité et la

perméabilité de la membrane cellulaire.

• Sont une composante de la myéline, et sont donc, essentiels à une bonne transmission nerveuse.

Sources alimentaires: Arachides, foie, germe de blé, jaune d’œuf, poissons, soja, viandes. Note: La lécithine est contre-indiquée chez les patients souffrant de bipolarité.


Les lipides

Structure d’un phospholipide:


Les lipides

Acides gras oméga-3 à longue chaîne (EPA et DHA):

•Les acides gras de type oméga-3 figurent parmi les

constituants des phospholipides des membranes

cellulaires des cellules nerveuses. Ils assurent la fluidité

membranaire.

•Un faible niveau d’acides gras oméga-3 dans

l’organisme (plasma sanguin et globules rouges) est

associé à des états dépressifs.


Les lipides Acides gras oméga-3 à longue chaîne :EPA

•Précurseurs des écosanoïdes anti-inflammatoires

•Peuvent être transformés en DHA

Acides gras oméga-3 à longue chaîne :DHA

•Entrent dans la composition des phospholipides

membranaires des cellules nerveuses.

•Sont prédominants au niveau cérébral.

Sources alimentaires: Poissons à chair grasse : maquereau, flétan, hareng, saumon, thon, morue, sardine, truite.


Les lipides Acides gras oméga-3 à longue chaîne (EPA et DHA):

•Plusieurs recherches ont démontré que la prise de suppléments d’acides gras oméga-3 ont des effets bénéfiques dans le traitement de la dépression et des troubles bipolaires.

•DHA sanguin élevé est associé à l’augmentation du taux de sérotonine.

Note:

La prise d’oméga-3 est à éviter en présence de médicaments anticoagulants (Warfirin).

Attention si prise de Rx hypoglycémiants.


Les lipides

Oméga-3: Cerveau et Coeur…

•Tant la maladie cardiaque que les troubles nerveux peuvent avoir pour origine, une déficience en acides gras Oméga-3 de type EPA et DHA.

•La preuve: une maladie cardiaque est souvent précédée d’un épisode de dépression.

•Hypocrate a été le premier à le mentionner:

« Les aliments qui sont bons pour le cœur seront vraisemblablement bons pour le cerveau. »

http://misstics.canalblog.com/images/coeur.jpg

http://vanb.typepad.com/maviesansmoi/images/cerveau.jpg


Oméga-6 et Oméga-3

Conséquences possibles de la prédominance des

acides gras Oméga-6:

•Inflammation persistante des tissus cérébraux

Dommages aux vaisseaux sanguins cérébraux

Déformation des membranes des cellules nerveuses

Perturbation de la fonction neuronale

Nuisance à la transmission neuronale des messages

Augmentation des accidents vasculaires cérébraux

Prédisposition aux maladies neuro dégénératives (ex:

Alzheimer)

RATIO OPTIMAL: 3:1


Neuromodulation

Neuromodulateur

Substance chimique qui agit au niveau synaptique pour modifier l'action qu'a un neurotransmetteur.

Inositol:

Support à la communication cellulaire spécifiquement au niveau des récepteurs de la sérotonine, de la noradrénaline et de l’acétylcholine.

Sources alimentaires:

Arachide, céréales à grains entiers, cœur, foie, fruits citrins, noix et graines, jaune d’œuf, légumes, légumineuses, levure de bière.


Vitamines du groupe B

•Des déficiences en vitamines du groupe B ont été détectées chez des gens dépressifs. Ces vitamines jouent un rôle important dans la synthèse de composantes nécessaires à l’équilibre des fonctions nerveuses (synthèse des neurotransmetteurs, production d’énergie).


Abats, céréales à grains entiers, germe de blé, jaune d’œuf, légumineuses, levure de bière, riz brun, viandes et volailles.


Acide folique (Vitamine B9) • Une carence en acide folique inhibe la production de la

sérotonine.

• Une déficience en acide folique peut être associée à des

changements au niveau de l’humeur (instabilité psychologique,

difficulté de concentration, introvertis, faible confiance en soi,

déprime légère).

• La dépression est la réaction la plus courante du cerveau à une carence en acide folique.

Une étude récente à double insu portant sur 127 patients en dépression majeure concluait que l'acide folique augmente l'efficacité de leur médication, la fluoxétine (Prozac). Les sujets recevaient 500 µg d'acide folique par jour ou un placebo, en plus de leur médication habituelle.


Pyridoxine (Vitamine B6) • Une déficience en vitamine B6 peut entraîner de la détresse

psychologique et une performance cérébrale sous-optimale

traduite par : irritabilité, déprime, colère, fatigue, confusion et

incapacité de se concentrer, perte de mémoire)

• B6 est nécessaire à la synthèse des neurotransmetteurs, incluant

la sérotonine, la dopamine, la noradrénaline , le GABA et la

taurine.

Une combinaison de vitamines B1, B2 et B6 a été évaluée auprès de 14 personnes âgées souffrant de dépression. Après quatre semaines, les fonctions cognitives et les symptômes de dépression du groupe prenant ce supplément vitaminique étaient améliorés par rapport à ceux du groupe placebo.


Thiamine (Vitamine B1)

• Une déficience en thiamine inhibe la capacité du cerveau

à utiliser le glucose, ce qui réduit la quantité d’énergie à sa

disposition pour les activités mentales.

• Un manque de thiamine peut gâcher l’humeur.

Une étude menée en Allemagne sur 1 081 jeunes hommes a montré que 23% d’entre eux avaient des taux insuffisants de

thiamine (introvertis, passifs, fatigués, peu sûrs d’eux-mêmes et

de mauvaise humeur). Une supplémentation pendant 2 mois a corrigé la situation.


Vitamine C


Ananas, asperge, brocoli, cantaloup, cassis, chou, cresson, fraise, framboise, fruits citrins, kiwi, luzerne, persil, poivron,

tomate.

• Une déficience en vitamine C peut être associée à des

symptômes de dépression, de lassitude extrême et de

somnolence.

• La vitamine C est présente en concentration élevée dans les

tissus cérébraux: elle participe à la production de

neurotransmetteur, comme la dopamine, en plus de

protéger les cellules contre les dommages causés par

l’oxydation.


Minéraux Sodium, potassium, phosphore, magnésium,

calcium, chlore, sélénium, etc.)

•Ces éléments sont nécessaires à la transmission de

l’influx nerveux. Une déficience en minéraux est

associée à une perturbation des fonctions nerveuses.


Légumes frais, noix et graines, céréales à grains entiers,

produits laitiers, soja.


Probiotiques

• Notre intestin héberge un ensemble de bactéries participant à

notre bonne santé: notre microbiote (microflore intestinale), qui

peut être modifié par : infection, inflammation, stress.

• Permet à un agent indésirable de pénétrer dans l’organisme,

déclenchant une réaction immunitaire. Des substances

capables d’activer des terminaisons nerveuses (système

nerveux entérique) seraient alors libérées et entraîneraient une

stimulation des zones du cerveau liées à l’anxiété.

• Les probiotiques (lactobacillus et bifidobacterium) aident à

renforcer la barrière intestinale ce qui permettrait d’apaiser le

système nerveux.

• Des recherches sur l’anxiété, l’irritabilité et la dépression sont

actuellement en cours.

Recommandations alimentaires

Aliments vs suppléments

Aliments

Suppléments

L’un ne va pas sans l’autre

Contiennent de

nombreuses

substances qui

favorisent une

meilleure utilisation

des suppléments

Viennent

augmenter l’apport

en certains

nutriments

nécessaires pour

contrer les

désordres de santé


• Céréales complètes (pains, pâtes alimentaires, farines, etc.).

• Fruits et légumes frais: à volonté !

• Huiles de première pression à froid.

• Source de protéines à tous les repas (viandes, volailles, poissons, œufs, yogourt, fromage, légumineuses, tofu, noix et graines).

• Prise des repas à des heures régulières et instaurer l’habitude de collationner en AM et en PM

« Nous sommes ce que nous mangeons, digérons,

absorbons.»


• Éviter les sucres rapides (gâteaux, jus

de fruits, boissons gazeuses,

confiseries, etc.).

• Éviter les stimulants (café, thé,

chocolat).

ATTENTION CAFÉ

Une étude montre que 30% des consommateurs

adultes ont signalé avoir subi de l’anxiété

attribuable è la caféine.

2 tasses et demi de café (soit 250 mg de caféine

par jour), peuvent déclencher de l’anxiété chez

une personne normale, et une quantité moindre

peut déclencher ou aggraver les crises d’anxiété et de panique chez les personnes plus

vulnérable à ses troubles.

Conclusion

• La nutrithérapie a un rôle majeur à jouer dans l’équilibre des fonctions nerveuses.

• Une perturbation de ces fonctions peut être associée à des déficiences nutritionnelles, lesquelles peuvent être enrayées à l’aide d’un protocole nutrithérapeutique adapté.

• La nutrithérapie peut donc être bénéfique pour aider à enrayer les symptômes associés aux troubles de l’humeur. Par contre, ce type de protocole ne remplace en aucun cas un traitement médical déjà amorcé.

Références • Roberge AG. Le cerveau est très sensible aux phénomènes nutritionnels.

Perspectives. Vol.3, No 1. Printemps 1985.

• Roberge AG. Le système neuro-endocrinino-immunitaire: un trio indissociable. Le Clinicien. Septembre 1998.

• Gagnon R. La Nutrithérapie. Collection Douce Alternative, Atlantica. 2001. 287 p.

• www.reseauproteus.net/

• Carper J. Les aliments miracles pour votre cerveau. Les éditions de l’homme. 2001. 400 p.

• Gagnon R. Alimentation et performances scolaires: « Ça ben rap ! » Mars 2004. Subventionnée par les Laboratoires Yves Ponroy

• www.naturaldatabase.com

• Servan-Schreiber D. Guérir. Robert Laffont. 2003. 302 p.

• Vitalité Québec – Novembre 2001

• *« Assessment of psychotropic-like properties of a probiotic

formulation (Lactobacillus helveticus R0052 and Bifidobacterium longum

R0175) in rats and human subjects », in British Journal of Nutrition, 26

octobre 2010.

• www.psychologies.com/Bien-etre/Prevention/Hygiene-de-vie/Articles-et

-Dossiers/Probiotiques-des-bacteries-bonnes-pour-l-humeur

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