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Libération Nationale et Amis de Libération Nationale PTT
A.N.A.C.R. 1er Trimestre 2015
PRESIDENT D'HONNEUR : HENRI GOURDEAUX (1881-1961)
«Immigration – Insécurité ? Je supprimerai le droit du sol !»
Voilà ce que dit Marine Le Pen. Le programme du Front National fait froid dans le dos ! De quoi
s’agit-il ? En revenir à la notion du droit du sang, dont la République s’est affranchie depuis longtemps au
bénéfice du droit du sol. Cela nous ramène 75 ans en arrière lorsque Pétain promulguait sa loi du 3 octobre
1940 portant statut des Juifs. On sait comment cela s’est terminé !
Aujourd’hui il n’y a pas de camps de concentration ni d’extermination nazis, mais les ambitions des
extrêmes-droites en Europe comme en France à l’égard de certaines catégories de personnes dont les
origines, les cultures ou les opinions seraient différentes pourraient conduire à des atteintes aux libertés
individuelles et collectives. Le rejet de l’autre, comme ce fut le cas sous Pétain, c’est la négation de
l’être humain.
Nous constatons que l’extrême-droite et le Front National en particulier, tendent sans l’avouer à
réhabiliter le souvenir du Pétainisme. Le slogan «La France aux Français» plébiscité dans leurs meetings,
la «préférence nationale» qu’ils veulent mettre en place dans les mairies qu’ils administrent, sont une
négation des principes de 1789. La force de notre pays, c’est trois mots au fronton de la République
«Liberté-Égalité-Fraternité» et la «Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen».
«La France aux Français» s’utilisait déjà dans les années 30 et aussi sous Pétain. Quant à la
«Priorité nationale», pour les tenants de cette politique les Français sont prioritaires dans tous les
domaines (emplois, logements sociaux etc.). Ces deux idées conduisent à une hiérarchisation fondée sur la
«pureté» de «notre sang français». Déjà sous le régime de Pétain, l’accès privilégié à des emplois était
fondé sur cette même définition.
La similitude du programme du Front National sur ces questions et celui appliqué par Pétain durant
la collaboration, est une réalité. N’oublions jamais que les déportés, dès leur retour des camps, ont
rappelé « pour les avoir vécus, à quels désastres conduisent la violence, le mépris de la dignité humaine,
le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie ». Cette alerte nous devons la prendre aujourd’hui à notre
compte. Nos Libertés et les Droits de l’Homme sont en grand danger.
Charles SANCET
Secrétaire général
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Compte rendu de l’Assemblée Générale du 5 mars 2015
Comme tous les ans, « Libération Nationale PTT –ANACR » a tenu son assemblée générale dans
une salle à l’Hôtel de Ville de Paris.
Ag du 05 mars 2015
Le président Michel Delugin, présente d’abord les invités, Jacques Varin pour l’ANACR,
Jacqueline Lapoumeroulie pour l’Union Fédérale des Retraités, Patrick Lasserre pour la FAPT – CGT,
Emile Dupuy pour l’IHS de la CGT, Quelques personnes s’étaient excusées dont le secrétaire du CCUES
de France Télécom – Orange.
Jacqueline Lapoumeroulie Patrick Lassere Emile Dupuy
Après la lecture des noms des camarades décédés depuis la dernière Assemblée et la minute de
silence, Michel Delugin donne la parole au secrétaire général Charles Sancet.
En présentant le rapport d’activité de l’association, Charles Sancet, a d’emblée fait état de la
situation à laquelle notre pays venait d’être confronté.
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Jacques VARIN Charles SANCET Michel DELUGIN
« Mon rapport de l’an dernier – dit-il – dénonçait et stigmatisait les évènements de janvier dans les
rues de Paris. Des cris antisémites étaient poussés par des fascistes d’extrême droite ce qui nous renvoyait
à des temps anciens que nous pensions révolus. C’était déjà une atteinte à la République. En janvier 2015,
c’est l’assassinat par des djihadistes des journalistes de Charlie Hebdo et des personnes qui se trouvaient
autour d’eux, dont des policiers, puis le meurtre de la jeune policière à Montrouge et ensuite l’attaque du
magasin Hyper Cacher à Vincennes avec la prise d’otages et l’exécution de quatre d’entre eux. Cet acte
aveugle, a été préparé et destiné à créer un climat de peur pour déstabiliser la démocratie. Il s’agit bien
d’une attaque sans précédent contre la République. L’ANACR a immédiatement condamné cet odieux
attentat criminel et s’est incliné devant celles et ceux qui en ont été victimes. Un mois après, les djihadistes
frappaient aussi le Danemark. Nous devons sans cesse réaffirmer que la liberté d’expression est une des
valeurs fondamentales de notre société. Nous devons nous garder de tout ostracisme, faire aussi attention
aux termes que l’on emploie, par exemple en parlant de fascisme, l’histoire nous a donné des exemples
précis. Nous devons avant tout ne pas faire d’amalgame et éviter le piège où voudrait nous entraîner le
Front National ».
Le rapporteur fait ensuite le bilan de l’activité de l’association en 2014 qui aura été riche en
évènements.
Du 21 au 23 mars, se tenait le Salon du Livre à Paris où était présenté le livre « Les Femmes des
PTT et la Seconde Guerre mondiale » suivi du Salon du Livre à Limoges à l’invitation de l’Institut
d’Histoire Sociale du Limousin et du Festival du Livre à Caen « Histoire et Mémoire » avec le Comité pour
l’Histoire de La Poste.
La commémoration de la capitulation sans conditions de l’Allemagne nazie s’est déroulée au siège
de La Poste le 7 mai. La même cérémonie s’est tenue à Toulouse avec la participation de notre section de
Haute-Garonne. Il en fut de même à Rennes avec une autre cérémonie en hommage à Pierre Guillou, l’un
des acteurs de La Source K, organisée par Louis Cardin, membre de notre Conseil d’Administration.
Pour la première fois le 27 mai, se sont déroulées dans un très grand nombre de départements, les
cérémonies commémorant la Journée Nationale de la Résistance. A Paris, plus de 35 associations et
institutions dont « Libération Nationale PTT-ANACR » se sont retrouvées salle des Prévost à l’Hôtel de
Ville.
Charles Sancet souligne ensuite la participation de notre association aux commémorations de 1944
en Normandie : Colleville-sur-Mer, Ouistreham et aux manifestations qui se sont déroulées à Sainte-Mère-
Eglise et Carentan. Il fait aussi l’historique du réseau PTT de Résistance de Villebaudon-Beaucoudray et
l’exécution de 11 maquisards dont des postiers. L’association a participé à la cérémonie qui se déroulait le
15 juin 2014 à Beaucoudray.
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En août, ce fut les traditionnelles commémorations de la Libération de Paris au siège de La Poste, à
la Recette Principale de Paris Louvre et avec l’ANACR à l’Arc-de-Triomphe. D’autres commémorations
eurent lieu à Toulouse et en Ille-et-Vilaine.
Le rapporteur va faire le compte rendu du Congrès de l’ANACR qui s’est déroulé en octobre à
Brive-la-Gaillarde. Soulignant que le rapport d’activité fut adopté à l’unanimité, Charles Sancet apporte
quelques précisions, nous le citons :
« Ce rapport a longuement abordé la question du fascisme récurrent qui se développe en Europe et
en France avec notamment la montée des idées portées par le Front National. Il a été souligné aussi
l’importance de la mémoire que les Résistants et Amis de la Résistance doivent transmettre aux générations
actuelles et futures afin que la Seconde Guerre mondiale ne soit pas occultée. Le congrès s’est fixé
plusieurs objectifs en réaffirmant la nécessité de rester vigilants face à la résurgence du fascisme sous
toutes ses formes, au négationnisme, aux falsifications de l’histoire de la Résistance, en utilisant tous les
supports de communication. C’est dans cet esprit que le congrès a réaffirmé la nécessité d’avoir un
enseignement renforcé de l’histoire de la Résistance dans les programmes de l’Education nationale, de
s’engager à pérenniser le Concours National de la Résistance et la Déportation dans les collèges et lycées.
Sur ce sujet, j’invite tous ceux qui n’ont pas vu l’excellent film « Les Héritiers » d’aller le voir ».
Le rapporteur termine par les objectifs pour 2015 : l’organisation de deux cérémonies, l’une à
Montreuil ou Paris pour l’hommage à Marie-Thérèse Fleury et l’autre à Issy-les-Moulineaux devant la
plaque dédiée à Simone Michel-Lévy. Ensuite, participation aux cérémonies du 70e anniversaire de la
libération des camps, de la capitulation de l’Allemagne nazi, et la Journée Nationale de la Résistance le 27
mai prochain. Et bien évidemment les commémorations d’août 2015. Concernant, le 8 mai 1945, le Groupe
La Poste va organiser durant une dizaine de jours du 6 au 15 mai, une manifestation sur la Résistance des
postiers pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous pensons y présenter notre exposition « Le personnel des
PTT et la Résistance ».
Après cette intervention, c’est au tour d’André GOUJON de présenter le rapport de trésorerie. La
situation financière est satisfaisante mais le rapporteur insiste sur le renforcement de notre association. Puis
Serge Grégory au nom de la commission de contrôle financier, donne quitus de la bonne tenue et le
l’exactitude des comptes de «Libération Nationale PTT – ANACR».
Une large discussion s’est ensuite engagée à laquelle une quinzaine de camarades ont participé. Le
président a mis au vote les deux rapports qui sont adoptés à l’unanimité. Puis il donne la parole à nos invités
pour de courtes interventions.
Hélène LAFFAIT présente ensuite le nouveau Conseil d’Administration qui sera élu à l’unanimité.
À l’issue de ces travaux il revenait à Jacques VARIN, Secrétaire général de l’ANACR de clôturer
cette assemblée générale.
André GOUJON Hélène LAFFAIT Jacques VARIN
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Le Conseil d’Administration élu le 5 mars 2015
Président d’honneur : Jean BLANCHON
Président : Michel DELUGIN
Secrétaire général : Charles SANCET
Secrétaire à l’organisation : Michel CHASSAGNE
Trésorier : André GOUJON
Trésoriers adjoints : Hélène LAFFAIT et Christian AUSTRUY
Secrétaires : Yvette CROS, Emile DUPUY, Ernest LE STRAT, Patrice LIGONIERE,
Colette PALLARES.
Membres : Sylvie BAYLE, Jean-Pierre CHEVRIER, Louis CARDIN, Raymond DAUDE,
Jacqueline FOUCHER, Suzanne GATELLIER, Jean-Jacques JOIGNEAU, Marcel PILLET,
Joël RAGONNEAU, Jean-Marc VACHER, Jean MANANÉ, Serge MAS, Michel SCHAEFFNER
Commission de contrôle financier : Daniel BENIT, Serge GREGORY, Raphaël GUIBERT
Comme chaque année, un repas fraternel a clôturé notre assemblée générale
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Célébration du soixante-dixième anniversaire de la mort de
Simone MICHEL-LEVY
Le vendredi 13 AVRIL 1945 dans le camp de concentration de FLOSSENBURG, 10 jours avant sa
libération par les américains, les nazis qui jusqu'à la fin ont tués et gazés, ont ce jour pendu SIMONE
MICHEL-LEVY et deux de ses compagnes « nues, les mains attachées dans le dos avec du fil de fer à l’un
des six crochets situés dans le mur à cet effet ». Cette résistante de la première heure a combattu y compris
dans les pires conditions (elle sabotait dans l’usine qui fabriquait des munitions antiaériennes). Découverte,
après avoir été torturée elle fut pendue à l’âge de 39 ans. Elle était l’une des six femmes faites Compagnons
de la libération par le général de Gaulle, (Charles Sancet dans son ouvrage « Les Femmes des PTT et la
Seconde Guerre mondiale » lui consacre tout un chapitre).
Lundi 13 AVRIL 2015, 70 ans après sa mort, un hommage plein de dignité lui a été rendu dans son
village natal de CHAUSSIN dans le JURA. Une rue porte son nom et une plaque est apposée sur sa maison
natale. Dans le village voisin de CHAUSSIN, une place porte aussi son nom, de même qu’à PARIS, dans la
prolongation du CHAMP DE MARS.
Cette cérémonie organisée par l’ANACR et son comité local se déroulait au cimetière de
CHAUSSIN avec la présence de Madame le maire de CHAUSSIN, des représentants d’associations
d’anciens combattants, du représentant de la gendarmerie et de personnalités élues du département. Notre
association « LIBERATION NATIONALE PTT » était représentée par Charles SANCET, son secrétaire
général et Patrice LIGONIERE comme porte-drapeau qui avec les 10 autres porte- drapeaux se sont inclinés
sur le cénotaphe de SIMONE MICHEL-LEVY.
Patrice LIGONIERE Charles SANCET
Dépôt de gerbe par Charles SANCET
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Un discours d’une grande dignité avec beaucoup d’émotions fut prononcé par Madame la présidente
de l’ANACR - Jura Nord. La chorale locale a entonné le chant de la déportation le « Le CHANT DES
MARAIS » en ouverture de la cérémonie et le « CHANT DES PARTISANS » en clôture de la cérémonie.
Un vin d’honneur offert par la mairie de CHAUSSIN clôtura cette journée commémorative.
Patrice LIGONIERE
Discours prononcé par Danièle PONSOT,
Présidente du Comité ANACR Jura Nord
Le 13 avril 1945, au camp de Flossenburg, à quelques jours de la déroute définitive de l’Armée
Allemande et du suicide d’Hitler, avait lieu une abomination !
Simone Michel-Lévy, née à Chaussin le 19 janvier 1906, entrée en résistance dès 1940, et deux de ses
compagnes étaient ignominieusement pendues, sans jugement ni procès, après avoir été battues à coups de
gourdin par leurs tortionnaires, dans l’attente de la sentence fatale.
Leur crime ? SON crime ? C’est d’être resté debout, d’avoir refusé la compromission d’un état
pétainiste, celui-là même qui avait remplacé par « Travail, Famille, Patrie » notre impérissable devise
républicaine « Liberté Egalité, Fraternité » !
Danièle PONSOT
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A l’instar des Peshmerga kurdes qui, aujourd’hui, se battent contre DAESH et l’Etat Islamique
en Irak et dont les femmes sont des combattantes aussi déterminées que les hommes, Simone Michel-Lévy,
Rédactrice en chef au service des recherches et du contrôle technique, aux PTT, n’a pas hésité une seconde
à mettre ses compétences au service de la Résistance.
Il est de ces femmes d’exception qui, pendant cette période terrible de la collaboration, ont fait
honneur à leur pays, que leur rôle soit reconnu ou qu’il demeure humble et modeste, comme celui des
femmes de 14/18, assumant sans états d’âme des responsabilités traditionnellement dévolues aux hommes :
la charrue, la conduite des machines à l’usine…les hommes étant au front il fallait prendre le relais et elles
l’ont fait….n’obtenant le droit de vote (quand même !) qu’en 1945 et ne le voyant inscrit dans la
constitution qu’en 1946!
Cette personnalité attachante et irréductible, qui avait fait sienne la devise : « Comtois, Rends-toi,
Nenni, ma foi ! » clamée par les habitants de Dole assiégée lors de la Guerre de 30 ans, cette femme de
courage et d’abnégation, pouvant à elle seule symboliser la Résistance, cette femme a été trahie !
Mettant à profit ses fonctions d’adjointe, Emma (c’était son nom de « guerre »), avait mis en place
nombre d’actions de résistance, en liaison avec la "Confrérie Notre-Dame" du Colonel Rémy. Cela allait
de l’édition et la diffusion de tracts à ta transmission de renseignements à Londres en passant par le repérage
des zones de parachutage et la mise en place de dizaines de postes-radio. Le 5 novembre 1943, son contact à
la Confrérie Notre-Dame, Robert Bacqué, alias TILDEN, lui fixe un rendez-vous urgent dans un café. C’est
un piège et la Gestapo empoigne Emma, l’assomme et la jette dans une voiture en direction du 101 Avenue
Henri Martin. TILDEN fut à l’origine de 90 arrestations de Résistants dans toute la France.
Torturée d’abominable manière, la petite postière jurassienne
n’a pas parlé, elle a protégé ses camarades et a tenu bon !
Transférée à la Gestapo, rue des Saussaies, Emma, désormais
sous le pseudonyme de Françoise, est envoyée à Ravensbrück, dans
un convoi à bestiaux, le 31 janvier 1944. Le voyage s’achève le 3
février et la quarantaine, au bloc 22.
Elle est alors expédiée à Holleinschen (Tchécoslovaquie
d’alors) où avec ses camarades, elle travaille pour le groupe
SKODA, à la fabrication de munitions anti-aériennes. Là, elle
continuera tant qu’elle le pourra son œuvre de résistante, sabotant les
engins de mort qu’on les oblige à fabriquer !
Découvertes (la presse sabotée saute une fois de trop !)
Françoise et deux de ses amies subissent alors la sentence terrible les
condamnant sans appel.
Je ne résiste pas au plaisir de rappeler les derniers mots de
Simone, écrits à ses parents depuis sa cellule :
« Ne pleurez pas, c’est un ordre, ne soyez pas tristes, moi, je ne le suis pas. Mon cœur est calme
autant que mon esprit… »
S’ils étaient les seuls à résumer le rôle de Simone Michel-Lévy, ces mots devraient être gardés en
mémoire !
Le 6 juillet 1952, pendant le mandat de Monsieur Romanet, la Croix de Compagnon de la Libération
fut remise à la maman de Simone au cours d’une cérémonie à Chaussin, en présence de M. DUCHET, alors
Ministre des PTT et l’on procéda aussi à l’inauguration de ce cénotaphe et de la plaque sur sa maison natale,
au 9 rue Simone Michel-Lévy. En 1958 fut édité un timbre à son effigie.
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Le 8 mars 2005, la cérémonie inaugurale d’une place de Paris fut organisée en présence de Monsieur
Jean Michel-Lévy.
Aujourd’hui, le système concentrationnaire mis en place par le pouvoir nazie semble appartenir au
passé, à l’histoire, celle qu’il faut garder à l’esprit tant il est vrai que :
« Un peuple qui oublie son passé se voit condamné à le revivre… »
D’après la célèbre citation attribuée à Winston Churchill. Mais !!! Les événements du 7 janvier
dernier doivent maintenir intacte notre vigilance !
NON ! Le danger n’est pas écarté ! Par l’audience de plus en plus large qu’ils recueillent, par leur
soi-disant dédiabolisation, les révisionnistes quels qu’ils soient constituent un danger de plus en plus grave !
C’est leur rôle croissant qui, le 11 avril 1987, poussa au suicide l’écrivain Primo Lévi auteur du
bouleversant témoignage de sa déportation à Auschwitz « Si c’est un homme. » Ne l’oublions pas !
70 ans après la disparition cruelle de Simone Michel-Lévy, qui n’avait jamais accepté la soumission
de son pays et s’était levée pour désobéir, qui, comme Jean Moulin, a donné sa vie (mais jamais ses amis !)
pour que vive la Liberté, souvenons-nous d’elle ! Elle a été un modèle de fidélité à un idéal…
Ne l’oublions pas ! Je vous remercie. Danièle PONSOT
Journée Nationale de la Résistance
Le 27 mai prochain, pour la 2ème
année consécutive, la Journée Nationale de la Résistance sera
célébrée officiellement dans toute la France. Nous devons veiller, là où nos forces militantes sont engagées
dans les Comités départementaux ANACR, à ce que cette commémoration garde ou prenne ce caractère
populaire acquis depuis plus de vingt ans, avec la coopération effective entre les collectivités locales et les
Associations mémorielles. L’ANACR, qui a été à l’origine de cette demande de Journée Nationale
officielle, sera mobilisée le 27 mai prochain.
À Paris, elle se déroulera à l’annexe de la Mairie du 14e arrondissement. Dans le même temps, nous
allons nous inscrire dans les cérémonies marquant l’entrée au Panthéon de quatre Résistants.
Germaine TILLON Jean ZAY Pierre Brossolette Genevieve de Gaulle-Anthonioz
La commémoration de cette journée à laquelle plus de 45 associations vont participer, sera marquée
par la présentation d’une pièce de Charlotte Delbo et une exposition de dessins sur le thème « Dessiner pour
résister » œuvres de déportés, d’emprisonnés. Chants, textes récités et chorales se succèderont courant de
l’après-midi.
Notre association aura un stand avec des documents, des livres et ses publications. Cela nous
permettra de rencontrer les visiteurs et parler de la Résistance dans les PTT.
Fidèles adhérents et lecteurs de notre Bulletin, nous vous attendons ce 27 mai, pour un rendez-
vous amical et convivial.
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HISTOIRE
Nous poursuivons à nouveau la rédaction de pages sur l’histoire. Nous savons que de
nombreux lecteurs ont apprécié les sujets abordés dans les précédents bulletins.
Pierre MOULIÉ, né le 28 janvier1891 à Saint-Martin-Sepert (Corrèze) débute sa carrière
dans les PTT comme commis à Vierzon (Cher) puis contrôleur en région parisienne à Ivry. Il est
soldat durant la Première Guerre mondiale, en revient gazé et profondément marqué par les
atrocités dont il avait été témoin. Professeur d’espéranto, trésorier de la chorale ouvrière et
secrétaire général de l’œuvre des Vacances populaires enfantines d’Ivry, Pierre Moulié fut élu en
1929 puis en 1935 conseiller municipal communiste. Secrétaire de la section de l’ARAC
(association républicaine des anciens combattants) jusqu’en 1939 il fut déchu de son mandat
municipal le 9 février 1940 par le conseil de préfecture pour appartenance au Parti communiste.
Pierre MOULIÉ part pour la Corrèze où habite sa mère et rejoint la Résistance. Il est
l’auteur du chant « Ce sont ceux du maquis, ceux de la Résistance » diffusé aux heures d’émission
de la BBC « Les Français parlent aux Français ».
En 2006, nous avions signalé l’existence d’une plaque commémorative dans le hall de La
Poste d’Ivry. Notre amie Nicole Chalat, habitant en Corrèze, nous avait écrit à cette époque pour
nous donner de précieux renseignements sur Pierre Moulié. Alors qu’il était à la tête d’un maquis,
il tomba avec ses camarades sous les balles nazies le 15 novembre 1943 au lieu-dit La Besse
Sainte-Féréole dans la commune de Donzenac.
En 1945 le conseil municipal d’Ivry donne le nom de Pierre Moulié à une rue de la ville.
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Louisette HEINIC
À l’occasion de l’exposition sur la Résistance et la Déportation en mars dernier à Dinard
(Ille-et-Vilaine), Louisette Heinic, âgée de 95 ans, donnait son témoignage de Résistante et de
Déportée devant des collégiens.
Entrée dans la Résistance en 1941, Louisette avait alors 20 ans et distribuait des tracts à
Paris, arrêtée et emprisonnée elle est déportée à Ravensbrück puis en février 1945 à Holleinschen
en Tchécoslovaquie à l’époque. En revenant des camps, elle fut embauchée en 1946 par la nouvelle
Fédération Postale CGT au 120 rue Lafayette à Paris 10e. Elle était à cette époque la secrétaire-
dactylo de Fernand Piccot et de Jean Lloubes.
Fernand Piccot, un des premiers Résistants des PTT, arrêté en mai 1941, emprisonné dans
divers camps en France, il s’évade le 11 mai 1944 et reprend sa place dans la Résistance à Paris.
Il va préparer avec Emmanuel Fleury la grève insurrectionnelle des PTT d’août 1944 et sera
l’un des dirigeants de la Libération de Paris. En septembre 1945, il est élu Secrétaire général de la
Fédération Postale CGT réunifiée au Congrès de Limoges. Louisette Heinic sera sa secrétaire en
1946.
Jean Lloubes, Résistant de la Recette principale de Paris-Louvre, il est arrêté, emprisonné et
déporté. À son retour de déportation, il sera élu au Bureau fédéral, secrétaire de la Fédération
Postale CGT.
Louis CARDIN
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Un film à voir !
« Les Héritiers » de Marie-Castille Mention-Schaar, sorti en salle fin 2014, est un très beau
film. Le sujet est d’actualité, il est réalisé d’après une histoire vraie dont le cadre est un lycée de
Créteil (Val-de-Marne). Nous découvrons une classe de Seconde dont les élèves sont en difficulté
et une professeure d’Histoire, admirablement jouée par Ariane Ascaride, qui ne baisse pas les bras
et va proposer à ces jeunes de participer au Concours National de la Résistance et de la
Déportation.
Nous sommes en 2008-2009 au lycée Léon-Blum de Créteil où les élèves de cette classe de
Seconde doivent réfléchir sur le thème : « Les enfants et les adolescents dans le système
concentrationnaire nazi ». Au départ ils ont du mal à accepter le sujet puis ils vont petit à petit se
mettre au travail par petits groupes. Cela les aide à surmonter leurs tabous et à comprendre le
mécanisme de l’Occupation et de la Déportation.
La découverte du Journal d’Anne Frank et d’Un enfant à Auschwitz de Maurice Cling ainsi
que le témoignage de Simone Veil leur permet de mesurer la dimension de cette tragique page
d’histoire. Puis la rencontre très émouvante avec un rescapé des camps, (*) déporté à 15 ans, leur
âge justement, est un moment déterminant dans leur travail.
Ce film pédagogique aborde avec tact la situation de jeunes adolescents dans la France
d’aujourd’hui, parle du civisme, du racisme et nous amène à saisir comment autour d’un projet
commun on peut réaliser de grandes choses en privilégiant le respect et l’écoute. Il faut souligner
l’excellente prestation de ces tous jeunes acteurs et amateurs.
(*) Léon Zyguel est décédé à Montreuil fin janvier 2015 deux mois après la sortie du film.
Léon Zyguel
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Courrier des lecteurs
Fin janvier j’ai reçu une lettre très émouvante de Marcel Jaurant-Singer, qui venait
d’acquérir l’ouvrage « Les Femmes des PTT et la Seconde Guerre mondiale ». Il y a dans la vie
des rencontres qui tiennent au hasard et dont le fil conducteur réside parfois dans quelques lignes
d’histoire parues dans un livre.
Cet homme, nonagénaire, disait ceci « …parmi les nombreuses résistantes que vous citez, je
suis ainsi arrivé au texte que vous consacrez (pages 104 à 106) à Madeleine Damerment, qui
appartenait comme moi, à la section F du SOE et avec qui je me suis trouvé un jour chez le tailleur
pour –comme elle- essayer les vêtements qu’il avait préparés pour notre départ en mission.
J’ai, évidemment, été surpris par la photographie qui accompagne votre texte : ce n’est pas
une photo de Madeleine Damerment, mais – d’où sans doute, la confusion – celle de l’agent
« Madeleine » en fait Madeleine/Nurse et, donc, Noor Inayat Khan ! »
Auteur de l’ouvrage, j’avais hésité entre deux photographies pour illustrer le chapitre
consacré à cette jeune employée des chèques postaux de Lille, l’une des deux étant une tenue
militaire et le grade de Madeleine, lieutenant du SOE (Service de renseignement crée par
Churchill), m’a effectivement induit en erreur. Dont acte.
Monsieur Jaurant-Singer poursuit son intéressant récit : « Madeleine Damerment, qui était
l’agent Solange/Dancer, a été parachutée avec France Antelme, agent Renaud/Bricklayer, chef de
réseau éponyme, et Lionel Lee, radio, agent Thibaud/Mechanic, directement dans les bras de la
Gestapo, dans la nuit du 28 au 29 février 1944… »
"Pauline" Cornioley, Gaston Collin, André Watt, Bob Maloubier, Henri Diacono,
Marcel Jaurant-Singer, Jacques Poirier (06/05/1997 ?)
L’histoire des filles du SOE (Special Operations Executive) est racontée dans un livre « Vera
Atkins, une femme de l’ombre, La Résistance anglaise en France » par Sarah Helm, édition Seuil
Paris 2010.
Monsieur Jaurant-Singer cite aussi le livre de Beryl E. Escott "The Heroines of SOE F
Section" paru également en 2010 chez "The History Press". Dans ce livre on trouve évidemment la
photographie de Madeleine Damerment.
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L’agent Noor Inayat Khan, citée par Monsieur Jaurant-Singer dans sa lettre, fut la
première opératrice radio, elle fut arrêtée, transférée à Dachau où elle subit les pires tortures et
jusqu’à sa mort elle résista en gardant le silence devant ses bourreaux. Quant à Madeleine
Damerment, jeune postière de 26 ans, dès son arrivée à Dachau, avec trois autres filles du SOE,
elles sont exécutées d’une balle dans la nuque.
Monsieur Jaurant-Singer, est l’un des derniers survivants du SOE, il était l’agent
Flavian/Sharehulder, et en opération il portait le nom d’« Armand ». Qu’il soit remercié pour ces
exceptionnels renseignements historiques sur les services de renseignements durant la Seconde
Guerre mondiale.
Charles Sancet
Robert CHAMBEIRON n’est plus
C’est l’un des derniers témoins et acteurs des débuts de la Résistance qui vient de
disparaitre. Robert Chambeiron, né en mai 1915, est décédé fin décembre 2014 à l’âge de 99 ans. Il
restait avec Daniel Cordier, qui en fut le secrétaire dans la clandestinité, l’un des derniers à avoir
connu Jean Moulin. Robert Chambeiron, à partir de mars 1937, vint travailler au cabinet de Pierre
Cot, ministre de l’Air du Gouvernement du Front Populaire puis durant le premier trimestre 1938
jusqu’au 8 avril, ministre du Commerce. Il fit connaissance de Pierre Meunier.
Mobilisé en 1939 dans l’Armée de l’Air, Robert Chambeiron sera démobilisé en octobre
suivant. Il reprend son poste à l’Administration des Finances où il retrouve Pierre Meunier, lui
aussi démobilisé et qui avait repris contact avec Jean Moulin, préfet à Chartres, pour l’aider dans la
tâche qu’il souhaitait entreprendre de recensement des mouvements, structures et réseaux de
Résistance se mettant en place à l’automne 1940. Pierre Meunier accepta cette mission en
suggérant de s’adjoindre une connaissance commune Robert Chambeiron, ce qui eut l’accord de
Jean Moulin.
La préparation au printemps 1943 de la formation du Conseil National de la Résistance
(CNR) et l’organisation matérielle de sa réunion constitutive le 27 mai amèneront Jean Moulin,
accompagné de son secrétaire Daniel Cordier, à venir à Paris et à solliciter pour ce faire le
concours de Pierre Meunier – qui assume désormais les fonctions du colonel Manhés – et de son
adjoint Robert Chambeiron.
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Tous deux assisteront en partie à la réunion du CNR, 48 rue du Four à Paris le 27 mai, ayant
ensuite à assurer conjointement à Daniel Cordier sa sécurité extérieure et sa dispersion à l’issue de
ses travaux. Lors de cette réunion Pierre Meunier fut nommé secrétaire général du CNR et Robert
Chambeiron, secrétaire général adjoint. « Nous n’avions ni le droit à la parole ni ne prenions part
au vote » dira Pierre Meunier. Non membres du CNR, qui ne regroupe avec son Président Jean
Moulin que les 16 représentants mandatés des mouvements, partis et syndicats clandestins
fondateurs, le secrétaire général et son adjoint auront cependant l’importante mission d’en assurer
le fonctionnement, sous la direction de Jean Moulin jusqu’à son arrestation le 21 juin 1943, puis à
partir de juillet 1943 et jusqu’à la Libération sous celle de Georges Bidault, notamment en
organisant les réunions de son bureau, que Robert Chambeiron aura plus particulièrement la
responsabilité de sécuriser.
À la Libération, Pierre Meunier et Robert Chambeiron seront en octobre 1944 nommés à
l’Assemblée Consultative Provisoire. Puis Robert Chambeiron sera élu député radical puis
progressiste des Vosges en 1945 aux Assemblées Constituantes, puis de 1946 à 1951 et de 1956 à
1958 à la Chambre des députés. Il sera avec Pierre Cot et Pierre Meunier l’un des animateurs de
l’Union progressiste, petite formation politique proche du Parti communiste.
Robert Chambeiron sera élu député européen de 1979 à 1989 sur la liste présentée par le
Parti communiste. Ayant rejoint en 1965 l’Association Nationale des Anciens Combattants de la
Résistance (ANACR) fondée en 1954, il deviendra en 1966, aux côtés d’autres personnalités de la
Résistance et de la France Libre, membre d’honneur de son Conseil National. Puis à partir de 1976,
il sera membre de son Bureau National et de 1992 jusqu’en 2010 son co-Président contribuant ainsi
au rayonnement de l’ANACR.
À l’heure de sa disparition, l’ANACR et notre association « Libération Nationale PTT »
s’inclinent devant la mémoire d’un homme dont pour son action et son rôle dans la Résistance,
l’Histoire gardera le nom et son souvenir.
Trésorerie :
Notre appel dans l’éditorial du dernier Bulletin a porté ses fruits. À la date du 4 avril, 95%
de nos adhérents ont payé leur cotisation annuelle à la trésorerie de notre association. Quelques
adhésions ont été faites durant ce premier trimestre.
C’est un encouragement
pour tous ceux et toutes celles
qui souhaitent que le travail de
« Libération Nationale PTT –
ANACR » se poursuive. Pour
ceux qui ne sont pas encore
adhérents nous les appelons à
nous rejoindre.
D’avance, merci.
André GOUJON
André GOUJON Louis CARDIN
16
Programmation des cérémonies commémoratives 2015
au siège de La Poste - 44, boulevard de Vaugirard Paris 15e
Capitulation sans conditions de l’Allemagne nazie : Mercredi 13 mai 10 h. 45
Commémoration de la Libération de Paris : Mardi 25 août à 11 h. 15
Commémoration Armistice 1ère
Guerre mondiale : Jeudi 12 novembre 11 h. 15
Nos deuils :
Alain GAUVIN de Bourges
Jean-Marie FABRE de Castres
Madeleine CHAIGNEAUD de Paris
Serge DER LOUGHIAN de Privas
Nous présentons à leurs familles nos plus sincères condoléances
Site INTERNET
La fréquentation de notre site internet est pour le moment en constante augmentation ainsi que la durée moyenne de consultation, ce qui montre l’intérêt que suscite celui-ci. Ce site « ouvert » vers les autres sites et lieux de résistance, permet d’avoir une vue d’ensemble sur la Résistance et ses problématiques et peut constituer un bon point de départ pour quelqu’un qui souhaite approfondir ses connaissances sur le sujet.
Lien vers le Site Internet :
http://libeptt.org
On peut aussi passer par le moteur de
Recherche Google, en tapant seulement :
« Libération Nationale PTT »
ou « libe ptt »
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o 13 €.Journal de la Résistance ANACR (facultatif,
mais très conseillé)
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