erus 2005, symposium européen d'urologie robotisée

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- Dossier : ERUS 2005 symposium européen d'urologie robotisée- Politique de la santé : rencontreavec M. Jean-Marc Guinchard- Conseil d’administration :interview de M. Claude Hauser

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Page 1: ERUS 2005, symposium européen d'urologie robotisée

n° 29 - mars 2005

S O M M A I R E N°29

Mot du directeur 1 - 2

Dossier: ERUS 2005 3 - 6

Politique de la santé: rencontre avec M. Jean-Marc Guinchard 7 - 8

Conseil d’administration: interview de M. Claude Hauser 9 - 10

PRINTEMPS MÉDIATIQUEPartenaire de l’organisation du Symposium euro-péen d’urologie robotisée (ERUS 2005), les 24 et25 février 2005, la Clinique Générale-Beaulieu abénéficié d’un joli coup de projecteur des médias,en particulier du quotidien L’Agefi et des télévi-sions locales régionales, tant genevoise que fran-çaise. Le titre de L’Agefi (édition du 28 février2005, page 14) est intéressant: «La CliniqueBeaulieu opère certains patients à distance».

Ce titre nous inspire deux réflexions. La première,évidente, c’est qu’en ce début du XXIe siècle lesprogrès de la médecine et des technologies inhé-rentes aux soins chirurgicaux constituent encore ettoujours l’un des centres d’intérêt qui fascinentjournalistes et grand public.

(suite en page 2)

mot du directeur

Le conseiller d’Etat Pierre-François Unger, chef du Département de l’action sociale et de lasanté (DASS) est accueilli par M. Philippe Cassegrain et le Dr Charles-Henry Rochat.

ERUS 2005,un succès

pour Genève

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2 mot du directeur

(suite de la page 1)

La médecine, tout comme l’infiniment grand oul’infiniment petit en physique, n’a pas épuisé sonlot de surprises et son potentiel de progrès. Ce Symposium ERUS 2005, qui comprenait plu-sieurs démonstrations de techniques opératoires àl’aide du robot Da Vinci®, en direct de notre cli-nique, l’a démontré de manière spectaculaire, enprésence d’un public de médecins et spécialistesvenus du monde entier.

Nous sommes particulièrement reconnaissant auxmédecins Charles-Henry Rochat, Jean Sauvain etGeorges-Antoine de Boccard, tous médecins uro-logues agréés à la Clinique Générale-Beaulieu etresponsables du programme scientifique de cesymposium, de l’énergie et du travail déployés.Nos remerciements s’adressent aussi à toutel’équipe d’organisation et, bien entendu à nos par-tenaires, la Société Médicale de Beaulieu, laFondation genevoise pour la formation et larecherche médicales ainsi que l’entreprise IntuitiveSurgical, tout comme aux sponsors et aux autori-tés genevoises, représentées par le conseillerd’Etat et chef du Département de l’action socialeet de la santé, Monsieur Pierre-François Unger. Un grand merci à tous.

La seconde réflexion, à la veille du démarrage denotre campagne de publicité qui égaiera la ville deGenève, mais aussi le tram 12 des TPG au coursde ces prochains mois, tient à ce nom repris parL’Agefi: «Clinique Beaulieu». Certes, le nom com-plet de «Clinique Générale-Beaulieu» est un peulong pour un titre de journal. Mais ce raccourci estaussi un clin d’œil, en ce printemps 2005: il nousrappelle que la notoriété ne se construit pas en unjour. Elle nécessite une attention de tous les ins-tants qui se traduit, en priorité, par nos pro-grammes rigoureux de qualité, d’accueil et de soinà la clientèle, tout comme par le développementde notre offre médicale. Le robot Da Vinci® est l’undes éléments de cette offre aux côtés, entreautres, de notre Institut de Médecine Nucléaire et,bientôt, de notre tout nouveau Centre de procréa-tion médicalement assistée.«Beaulieu», «Générale-Beaulieu», «CGB»: ce prin-temps 2005 est, définitivement, riche puisqu’ilsouligne le dynamisme d’une entreprise et de sescollaborateurs.

PHILIPPE CASSEGRAIN, DIRECTEUR

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3 le dossier

Les autorités genevoises ont saisi la portée del’événement: le chef du Département de l’ac-tion sociale et de la santé, le conseiller d’EtatPierre-François Unger, avait fait le déplacementpour saluer ces hôtes de Genève et de laClinique Générale-Beaulieu, en provenance dumonde entier (voir extraits du discours de M.Unger en page 4).

Si le robot Da Vinci®, développé par la sociétéaméricaine Intuitive Surgical, a bien entenduété au cœur de l’intérêt des médecins et spé-cialistes réunis durant deux jours à l’auditoireLouis-Jeantet, ne serait-ce qu’en raison desséances d’opération réalisées «en direct» de laClinique Générale-Beaulieu et retransmises surun grand écran, la volonté d’échanges et l’ob-jectif déclaré des organisateurs de constituerun groupe de travail européen pour assurer lesuivi d’ERUS 2005 ont aussi été salués.

CRÉATION D’UN GROUPE EUROPÉEND’UROLOGIE ROBOTISÉELes Drs Charles-Henry Rochat (Genève), XavierCathelineau (Paris) et Thierry Piéchaud(Bordeaux), ont cosigné un appel à la constitu-tion d’un Groupe européen d’urologie roboti-

sée, avec l’appui de la GFMER (en français:Fondation Genevoise pour la Formation et laRecherche Médicales), et en ont livré les prin-cipes généraux dans un document figurant enbonne place dans l’imposante documentationremise aux participants. Ce document affirme,en substance (texte original anglais):

! la volonté de réunir dans ce groupe lescentres urologiques disposant en Europe de latechnologie opératoire robotisée (du typeSystème Da Vinci) afin de comparer leurs expé-riences et de réunir le matériel existant pourune étude de cas généralisée;

LA CLINIQUE GÉNÉRALE-BEAULIEU (CGB), EN PARTENARIAT AVEC LA SOCIÉTÉ

MÉDICALE DE BEAULIEU (SMB) ET THE GENEVA FOUNDATION FOR MEDICAL EDU-CATION AND RESEARCH (GFMER), AVEC LA COLLABORATION DE LA SOCIÉTÉ

INTUITIVE SURGICAL, A ORGANISÉ LES 24 ET 25 FÉVRIER À GENÈVE, UN SYM-POSIUM EUROPÉEN D'UROLOGIE ROBOTISÉE (ERUS 2005) AVEC DES RETRANS-MISSIONS D'INTERVENTIONS EFFECTUÉES À LA GÉNÉRALE-BEAULIEU ET DIFFU-SÉES À L'AUDITOIRE LOUIS-JEANTET. DEUX JOURNÉES INTENSES, DE HAUT

NIVEAU, SOUS LE PILOTAGE SCIENTIFIQUE DES DRS CHARLES-HENRY ROCHAT,JEAN SAUVAIN ET GEORGES-ANTOINE DE BOCCARD, TOUS TROIS CHIRURGIENS-UROLOGUES ET SPÉCIALISTES DE LA LAPAROSCOPIE ROBOTISÉE AU CENTRE PLU-RIDISCIPLINAIRE DE LA CLINIQUE GÉNÉRALE-BEAULIEU. LE COMITÉ D’ORGANISA-TION ÉTAIT COMPLÉTÉ DU DIRECTEUR DE LA CLINIQUE, PHILIPPE CASSEGRAIN, DE

NIGEL RIGG (POUR INTUITIVE SURGICAL) ET DU PROFESSEUR ALDO CAMPANA,PRÉSIDENT DE LA GFMER.

Révolution chirurgicale en direct

ERUS 2005 - SYMPOSIUM EUROPÉEN

D’UROLOGIE ROBOTISÉE

LES 24 ET 25 FÉVRIER 2005

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4le dossier

! de formaliser la création de ce groupe à l’oc-casion du Symposium d’urologie robotisée àGenève (24-25 février 2005);! de créer un bureau spécifique à cetterecherche et analyse de cas à la suite de la créa-tion du groupe;! de localiser ce bureau et ses activités àGenève, à l’intérieur de la GFMER;! de proposer un protocole destiné à formaliserl’étude clinique des opérations destinées à trai-ter le cancer de la prostate au moyen de la pros-tatectomie laparoscopique robotisée;! de présenter, lors d’ERUS 2005, une série decritères appropriés à la sélection des patientsen vue de cette étude de cas;! de suivre la réalisation de cette étude, en col-laboration avec la GFMER, en temps réel grâceà l’utilisation d’une base de données accessiblesur l’internet;! d’organiser les meetings nécessaires;! de faire bénéficier le Groupe européen d’uro-logie robotisée des infrastructures et presta-tions de la GFMER.

CONFÉRENCIERS ET MODÉRATEURS

Dr James Peabody, Henry Ford Hospital,Detroit, Etats-Unis.Prof. Arnaud Villers, Centre HospitalierUniversitaire, Lille, France.Dr Xavier Cathelineau, Institut MutualisteMontsouris, Paris, France.Dr Alexandre Mottrie, Hospital Onze LieveVrouw Aalst, Belgique.Dr Thierry Piéchaud, Clinique SaintAugustin, Bordeaux, France.Dr Pierre Dubernard, Centre Lyonnaisd’Urologie Bellecour, Lyon, France.Prof. Jacques Hubert, Centre HospitalierUniversitaire, Nancy, France.M. Ryan Rhodes, Intuitive Surgical,Sunnyvale, Etats-Unis.Dr Timothy Wilson, City of Hope NationalMedical Center, Duarte, Etats-Unis.Prof. Peter Wiklund, Karolinska Hospital,Stockholm, Suède.Dr Hubert John, Zurich University Hospital,Suisse.Dr Aldo Campana, GFMER,Genève, Suisse.Dr Charles-Henry Rochat, CliniqueGénérale-Beaulieu, Genève, Suisse.Dr Jean Sauvain, CliniqueGénérale-Beaulieu, Genève, Suisse.Dr Dominique Weintraub, CliniqueGénérale-Beaulieu, Genève, Suisse.M. Philippe Cassegrain, CliniqueGénérale-Beaulieu, Genève, Suisse.

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OPÉRATIONS «LIVE»: PROUESSE TECHNIQUELes deux journées ont été ponctuées d’inter-ventions reflétant l’état de la pratique de la chi-rurgie laparoscopique robotisée et de démons-trations, conduites notamment par les Drs

Charles-Henry Rochat et Jean Sauvain. Quatreopérations ont été présentées «live», commen-tées en direct par des médecins-modérateurset permettant à l’assistance de poser ses ques-tions tant au chirurgien en train d’opérer qu’aumodérateur. La prouesse technique a d’ailleursété unanimement saluée.

Les exposés, très documentés et provoquantde nombreuses questions, étaient disponiblesdans la documentation fournie aux participantset regroupée dans un classeur au titre évoca-teur: «ERUS 2005: Surgical Protocol. Launchingthe European Data Base.» Parmi les présenta-tions effectuées, relevons celle présentant le«Projet Da Vinci à la Clinique Générale-Beaulieu» et effectuée par Philippe Cassegrain,directeur de la clinique (voir encadré).Parmi les animations proposées par les spon-sors et présentes au sein de l’auditoire Louis-Jeantet, la présence d’un robot Da Vinci® - quel’on pouvait essayer… en faisant un exercice de

EXTRAITS DU DISCOURS DU CONSEILLER D’ETAT PIERRE-FRANÇOIS UNGER

«Si Dieu ne s’est jamais pris pour un chirurgien,l’inverse n’a pas toujours été vrai. La robotiqueme semble être un exercice d’humilité étantdonné que les gestes effectués à l’intérieur dupatient se font par l’intermédiaire d’un micro-manipulateur qui est plus adroit, plus précis quele plus talentueux des opérateurs. J’ai comprisque depuis sa console de commande, le chirur-gien devenait instantanément ambidextre ettravaillait dans le confort le plus total assis dansun fauteuil. […] Lors de ce symposium, cinqéquipes européennes vont présenter leurs tra-vaux, et l’on devrait assister à la naissanced’une base européenne, voir internationale, derecueil de données. Il est rare, en médecine, deparler le même langage, en analysant lesmêmes éléments et en évaluant les résultatsauprès des patients de la même façon. C’estune belle occasion qui vous est donnée deprouver que des médecins et différents centrespeuvent s’entendre entre eux en collaborant àune base de données et en exposant la qualitéde leur travail.»

5 le dossier

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couture - a suscité tant l’intérêt des participantsque celui des représentants des médias pré-sents, dont les télévisions régionales LémanBleu Télévision et TV8 Mont-Blanc ainsi que lequotidien économique L’Agefi (compte-renduparu dans l’édition du lundi 28 février 2005). Unexercice de couture qui par ailleurs contrastaitagréablement avec les images, saisissantes, del’activité du robot en cours d’opération sur unpatient bien réel.

REMERCIEMENTSSuccès scientifique et technique, mais aussiorganisationnel, le Symposium ERUS 2005 doitégalement son succès au comité d’organisa-tion, aux sponsors de la manifestation, maisaussi au personnel de la Clinique Générale-Beaulieu ainsi qu’aux collaborateurs et collabo-ratrices des partenaires et médecins mobili-sé(e)s pour l’occasion. Malgré les courants d’airet le froid, les sourires de tout le personneld’accueil ont réchauffé l’atmosphère et fait hon-neur à Genève, ville hôte de cette manifestationd’envergure internationale. Qu’ils et qu’elles ensoient ici remercié(e)s.

Outre les moments de détente à la cafétéria etau déjeuner, la soirée «jazz» aux Halles de l’Ilea été très appréciée. Les participants quis’étaient inscrits au week-end de découvertede la haute montagne organisé à leur attentionont achevé leur séjour genevois par une décou-verte du Mont-Blanc. C’est dire si ERUS 2005restera, à plus d’un titre, dans les mémoires detous les acteurs de ce symposium.

6le dossier

«ABOUT US»

Philippe Cassegrain, directeur de la CliniqueGénérale-Beaulieu, a exposé la portée et l’im-portance du Centre pluridisciplinaire de chirur-gie laparoscopique robotisée, depuis la décisionfin 2003 d’acquérir le robot Da Vinci®. Plusd’une centaine d’opérations ont été réaliséesen une année dans les diverses spécialités (cf.Trait d’union n° 28, décembre 2004). Il a égale-ment présenté la clinique, en anglais, enquelques termes concis, qu’il est intéressant derappeler ici.

! The Clinique Générale-Beaulieu was foundedin August 1899.! We are a multi-discipline acute care clinic with130 beds spread over 6 care units.! The technique facilities consist of an opera-ting block with 8 operating theatres and a reco-very room.! The maternity unit includes 3 delivery rooms.! The Clinique has an Institute of Radiologycomplete with magnetic resonance, scanner,ultrasound, mammography, conventional X-raytables and interventional radiology room.! In April 2004 we opened an Institute ofNuclear Medicine, equipped to carry out scinti-graphic examinations, PET tomographic exami-nations with the aid of PET-CT, bone densito-metry examinations and isotopic treatments.! We work with two independent laboratorieswhich are based in a building immediately adja-cent to the Clinique: Unilabs for all medical ana-lyses and Laboratoire Weintraub for pathology,histology and cytology.! There is also a centre for physiotherapy andrehabilitation within the Clinique’s premises.! The Clinique’s full range of medical facilitiesallows the practice of a lot of different surgerydisciplines, medicines and obstetrics. We alsohave a Sports Medicine Unit.! 45 medical consultancies covering all specia-lisations are situated within the Clinique’s medi-cal complex.! 387 employees work at the Clinique; this cor-responds to the equivalent of 349 full-timestaff.! In 2004, we received almost 6,000 in-patients. (365 clinic patients and 822 out-patients for a total of 7,109 patients).! The in-patients generated more or less31,600 patient-days,! Which represents an average stay of 5.34days.! 565 babies were born at the CliniqueGénérale-Beaulieu in 2004.

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POUR UN «ETAT-GARANT»

Jean-Marc Guinchard, en sa qualité d’anciensecrétaire général de l’Association desmédecins de Genève, est un fin connaisseurdes relations entre le secteur privé et le sec-teur public. Il livre, pour Trait d’union,quelques réflexions à ce sujet:

«La Direction générale de la santé que jedirige ne chapeaute pas les hôpitaux publics,qui relèvent de la responsabilité de laPrésidence du DASS. Outre les EMS, nousnous occupons de planification médico-sociale ainsi que de l’ensemble des profes-sionnels de la santé, y compris les profes-sions paramédicales. Genève conserve desspécificités et des traditions que l’on neretrouve pas dans les autres cantons. Monrôle est aussi d’assurer la surveillance d’ex-ploitation des établissements.

En ce sens, après 23 ans d’activité profes-sionnelle dans le secteur privé, je ne meconsidère pas comme “étatiste“ mais plutôtcomme “légaliste“. J’aime faire la différen-ce entre un “Etat-garant“ et un “Etat-gérant“. En outre, on ne peut pas tout dis-tinguer en fonction de l’étiquette privée oupublique. Ce dont nous avons besoin, c’estd’un débat sur la collaboration inter-cantona-le en ce qui concerne la médecine. Il fauttenir compte du bassin de population.

On est extrêmement gâté si l’on prend cecritère comme moyen de comparaison, etcela sans compter le secteur privé. Il est cer-tain que les hôpitaux publics doivent aussipouvoir suivre des cas intéressants et doncêtre associés à l’ensemble des progrès de lamédecine. Il ne faut pas concevoir les rela-tions entre les deux secteurs de manièremanichéenne.»

7 politique santé FUTURE LOI SANITAIRE DU CANTON DE GENÈVE

DIRECTEUR DE LA DGS (DIRECTION GÉNÉRALE DE LA SANTÉ, RATTACHÉE AU

DÉPARTEMENT DE L’ACTION SOCIALE ET DE LA SANTÉ, DASS), JEAN-MARC

GUINCHARD NOUS COMMENTE LA PORTÉE DE LA NOUVELLE LOI-CADRE SUR

LA SANTÉ QUI EST ACTUELLEMENT À L’EXAMEN AU SEIN DE LA COMMISSION

DE LA SANTÉ DU GRAND CONSEIL. LE «PL 9328» COMPTE 146 ARTICLES. LA

LOI RÉSULTE D’UN LONG TRAVAIL DE CONSULTATION QUI A RÉUNI TOUS LES

ACTEURS IMPLIQUÉS. ELLE DÉPOUSSIÈRE L’ACTUEL INSTRUMENT LÉGISLATIF,MAIS AUSSI, ELLE PLACE «L’ÊTRE HUMAIN» AU CŒUR DU DISPOSITIF DE LA

SANTÉ, TANT PRIVÉ QUE PUBLIC, ET DOTE NOTRE CANTON D’UN TEXTE

NOVATEUR POUR L’ENSEMBLE DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ.

Jean-Marc Guinchard:«un travail remarquable»

Monsieur Guinchard, pouvez-nous nous préci-ser les contours principaux de la future Loi sani-taire du Canton de Genève?

JEAN-MARC GUINCHARD: «Cette loi-cadre résulted’une réflexion et d’un travail approfondis surquatre projets de loi: la Loi sur la santé, la Loisur la commission de surveillance, la Loi sur laprivation de liberté à des fins d’assistance etenfin la Loi sur les HUG. Cette réforme du droitsanitaire cantonal a pour objectif principal d’of-frir une ligne politique claire, en convergenceavec les droits cantonaux existants, et de sépa-rer les notions de santé et de soins. L’aspectnovateur de la nouvelle loi est notamment deplacer l’être humain au cœur du dispositif etd’aborder la planification sanitaire selon sa tra-jectoire de vie.»

Comment une loi d’une telle importance seconçoit-elle?

JEAN-MARC GUINCHARD: «Elle a fait l’objet d’untravail méticuleux au sein d’une commissionextra-parlementaire réunissant une vingtaine depersonnes, dont des représentants des partispolitiques et de l’Etat, des médecins et despatients. Des lignes fortes et originales ont étéinspirées des objectifs de législature duconseiller d’Etat Pierre-François Unger, chef du

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8politique santé

PORTRAIT-EXPRESSDE JEAN-MARC GUINCHARD

Né en 1954, Jean-Marc Guinchard est titu-laire d’une licence de droit. Après avoir exer-cé divers postes à responsabilité à laFédération des syndi-cats patronaux àGenève, il a occupédurant plusieursannées le poste desecrétaire général del’Association desmédecins de Genève.

En janvier 2004, il a été nommé par leConseil d’Etat comme responsable de pro-jets auprès de la Présidence et auSecrétariat général de l’action sociale et dela santé. Il dirige la Direction générale de lasanté depuis août 2004.

Département de l’action sociale et de la santé(DASS). Cette commission doit beaucoup auProfesseur Olivier Guillod qui en assumait l’ac-compagnement juridique, et qui est considérécomme un “pape“ du droit de la santé enSuisse. La commission s’est réunie à raisond’une fois par mois pendant dix-huit mois et aété présidée par Pierre-Antoine Grobet, direc-teur de cabinet auprès du DASS. Elle a faitœuvre de législateur dans le sens où les quatreprojets de loi cités ont fait l’objet d’une procé-dure de consultation, décidée par le Conseild’Etat en décembre 2003. Cette procédure acommencé en janvier 2004 et s’est achevée enmars 2004. Plus de 70 institutions et organisa-tions, cantonales et fédérales, ont été consul-tées. Un questionnaire a été adressé à tous lesmilieux intéressés et 58 réponses ont été ren-dues dont deux émanaient de personnes pri-vées, car le texte était accessible via internet.L’ensemble du projet a été remis au Conseild’Etat en juin 2004 puis soumis au GrandConseil qui l’a renvoyé en commission au moisde septembre, à l’exception de la Loi sur lesHUG qui n’a pas fait l’objet d’une présentationau Conseil d’Etat et au Grand Conseil. La pro-cédure, dans son ensemble, a été un exemplede transparence et un gros travail de synthèse.Ce sont donc les trois premières lois qui consti-tuent aujourd’hui le projet de nouvelle Loi sani-taire. La procédure de consultation n’a pas sou-levé de contestations majeures.»

Pouvez-vous nous présenter la nouvelle loi demanière succincte?

JEAN-MARC GUINCHARD: «La Loi sur la santé estoriginale à plus d’un titre. Elle place l’êtrehumain au centre et considère que la problé-matique de la santé doit graviter autour de lui.Elle démarre donc dès la période pré-natalepour s’étendre jusqu’au décès, à travers notam-ment les soins palliatifs. Certaines dispositionsen matière de don d’organe devront encore êtremodifiées pour tenir compte du droit fédéral.Parmi les nouveautés: de trois commissions desurveillance, la nouvelle Loi sanitaire n’en pré-voit plus qu’une. On enlève ainsi le “soupçon“d’une différence de traitement entre le secteurprivé et le secteur public. La nouvelle loi voit lacréation d’un médiateur, fonction que lePrésident Pierre-François Unger a voulue. Cerôle s’inspire du constat que quelqu’un qui asouffert, en raison par exemple d’un dysfonc-

tionnement du système de santé, doit trouverune réponse équitable et quasi immédiate. Ils’agissait d’éliminer les doutes et les incerti-tudes. A l’avenir, la qualité de partie sera don-née au patient qui pourra ainsi connaître l’évo-lution de sa plainte. Autre nouveauté égale-ment: le droit des patients est clairement défi-ni, avec une mise en égalité des patients soma-tiques et des patients psychiatriques. On a tenucompte des expériences des autres cantons.Enfin, le fait de disposer d’un seul texte ou loi-cadre en facilitera la lecture et donnera unaccès plus clair à l’ensemble des acteurs, pro-fessionnels de la santé mais aussi patients. Onparle de “santé“ et non de “soins“ dans la nou-velle loi qui contient aussi des éléments nova-teurs en matière de prévention et de promotionde la santé.»

Cette loi faisait encore défaut à Genève?

JEAN-MARC GUINCHARD: «Chronologiquement,Genève était le dernier canton romand à réfor-mer sa Loi sanitaire. Mais, avec le projet tel queconçu et défini aujourd’hui, notre canton vareprendre un rôle novateur du fait de son origi-nalité et de ses ambitions.»

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MONSIEUR CLAUDE HAUSER, PRÉSIDENT

DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA CGB

9 interview

LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA GÉNÉRALE-BEAULIEU HOLDING SA,QUI CONTRÔLE LA SOCIÉTÉ D’EXPLOITATION DE LA CLINIQUE AINSI QUE LA

SOCIÉTÉ IMMOBILIÈRE GÉNÉRALE-BEAULIEU SA, PRÉSENTE LA PARTICULARI-TÉ QUE MÉDECINS ET NON-MÉDECINS Y COHABITENT AVEC SUCCÈS. LE CAPI-TAL-ACTIONS DE LA CLINIQUE EST DÉTENU POUR PRÈS DE 50% PAR DES

REPRÉSENTANTS DU CORPS MÉDICAL. CETTE FORTE IDENTIFICATION, SELON

CLAUDE HAUSER, PRÉSIDENT DU CONSEIL, EXPLIQUE LE DYNAMISME ET L’ES-PRIT NOVATEUR DE L’ÉTABLISSEMENT.

«Nous devons anticiper l’évolutiondu système de santé en Suisse»

Personnalité genevoise bien connue, ClaudeHauser, ex-directeur de Migros Genève à quil’on doit, notamment, les expansions en terri-toire français, a été réélu en 2004, pour un man-dat de quatre ans, à la présidence del’Administration du numéro un helvétique ducommerce de détail. Ce golfeur émérite, âgé de62 ans, livre à Trait d’union sa perception dufonctionnement de la Clinique Générale-Beaulieu.

Comment se caractérise le conseil d’adminis-tration d’une clinique privée comme laGénérale-Beaulieu?

CLAUDE HAUSER: «Avant toute chose, je relèveraila sagesse des fondateurs de la CliniqueGénérale-Beaulieu qui ont composé le conseild’administration pour moitié par des médecinset pour moitié par des non-médecins. Cette par-ticularité permet notamment de conserver unecertaine objectivité et participe à la saine ges-tion de l’entreprise. En tant que président non-médecin de ce conseil, je m’assure en prioritéque l’entreprise soit gérée de manière rigoureu-se et professionnelle. Le conseil d’administra-tion gère l’entreprise dans l’intérêt des action-naires et dispose, pour cela, des instrumentsappropriés. Je citerai la comptabilité analytique,les états financiers extrêmement complets et

précis, le contrôle budgétaire. Le conseil d’ad-ministration qui compte en son sein des com-missions permanentes chargées d’analyser lesdossiers confie, par délégation, les tâches opé-rationnelles à la direction. Avec PhilippeCassegrain, le management de la CliniqueGénérale-Beaulieu est entre de très bonnesmains.»

Quelle est votre perception de la situation de lasanté en Suisse et à Genève en particulierdepuis l’introduction de TarMed?

CLAUDE HAUSER: «La politique de la santé enSuisse nous interpelle tous. Elle nous laisseentrevoir un avenir plus difficile et nous devonsnous préparer aux changements qui s’annon-cent. Vu la spirale de hausse des cotisations del’assurance maladie, le nombre de ménagesbénéficiant d’assurances complémentairesdiminue régulièrement. TarMed exerce unepression énorme sur les cliniques privées etrend presque impossible la prise en charge descas ambulatoires par le privé. N’oublions pasque le secteur hospitalier public, subventionnéaux deux tiers, constitue un concurrent contrelequel il n’est pas impossible de lutter à armeségales. Dans le débat politique actuel, l’évolu-tion des coûts de la santé laisse entrevoir unemodification du contenu de l’assurance de base

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10interview

ce qui devrait entraîner une diversification desassurances complémentaires et permettre,ainsi, de mieux valoriser les choix individuels.De toutes les cliniques genevoises, la CliniqueGénérale-Beaulieu est celle qui anticipe lemieux cette évolution et qui dispose, aujour-d’hui, d’une marge de manœuvre suffisantepour réussir.»

Quels sont, précisément, les atouts présentsde la Clinique Générale-Beaulieu et quel regardportez-vous sur ses besoins futurs?

CLAUDE HAUSER: «La Clinique Générale-Beaulieuest un complexe magnifique qui offre non seu-lement le meilleur confort aux patients maisencore un outil de travail hautement perfection-né pour les médecins exerçant dans le secteurprivé. Les chirurgiens y trouvent un “plateautechnique“ qui est à la pointe de la technologiemédicale. Grâce à des investissements consé-quents, au bon moment, la clinique a fait preu-ve de vision: il suffit d’évoquer l’Institut deMédecine Nucléaire, le robot Da Vinci® ou enco-re, prochainement, la nouvelle Maternité et leCentre de procréation médicalement assistéepour s’en convaincre.»

Comment réagissez-vous, sachant l’attentionque vous portez, comme patron de la Migros, àla problématique des prix, à la crainte de voircohabiter une médecine à deux ou à plusieursvitesses?

CLAUDE HAUSER: «Depuis quelques années, lescoûts de la santé explosent en Suisse. En fait, ils’agit davantage d’un problème social, à savoirla surconsommation en soins médicaux. Deplus, une diminution des subventions se traduit

par une hausse progressive des cotisationspour les assurés. Une médecine de base dequalité restera accessible à des conditionsavantageuses pour chacun, c’est incontestable.Par contre, libre choix du médecin, accès à cer-taines thérapies, confort hôtelier, etc. consti-tuent des options offertes par la médecine pri-vée que doivent couvrir partiellement ou entotalité les assurances complémentaires. Celaimplique évidemment cohabitation d’unemédecine publique et privée, c’est-à-dire unemédecine à plusieurs vitesses. Dans une socié-té libérale comme la nôtre, il est légitime quel’individu puisse rester libre de ses choix deconsommation. Effectivement, les ménagesdécident déjà de la part du revenu qu’ils affec-tent au logement, à la nourriture, aux vête-ments, à la voiture, aux loisirs, etc. Dès lors,pourquoi restreindre leur liberté en matière desanté?»

Pour conclure, quel souhait exprimeriez-vousquant à l’avenir de la Clinique Générale-Beaulieu?

CLAUDE HAUSER: «Le succès d’une entrepriserepose essentiellement sur les femmes et leshommes qui l’animent. Mon souhait est que laClinique Générale-Beaulieu puisse poursuivresa trajectoire actuelle avec un personnel qui adu plaisir à y travailler, des médecins entière-ment satisfaits des prestations qui y sontoffertes et des patients qui se sentent privilé-giés d’y être hospitalisés. Ainsi, avec une poli-tique d’investissements judicieuse, la CliniqueGénérale-Beaulieu s’imposera au cours des pro-chaines années comme la référence à Genèveet dans la région.»

Dr ARROYO Jesus-F.Me BOLSTERLI FrançoisMme BROLLIET SophieM. BRUNSCHWIG NicolasDr FRIEDRICH RolfDr GUMENER RaphaëlM. HAUSER Claude - PrésidentProf. MONTANDON DenysDr RACLOZ Yves - Secrétaire

Dr SAUVAIN Jean - Vice-PrésidentM. STAHLER Luc AlainM. STEPCZYNSKI Marian

Participent aux séances:Dr DELLA SANTA René - Membre d’honneurDr SCHWIEGER Ian - Médecin répondantM. CASSEGRAIN Philippe - Directeur

MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION