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E Lichtbericht 83 Paru en octobre 2007 Corporate Architecture Lufthansa Aviation Center de l’aéroport de Francfort : un exem- ple convaincant de la façon dont les entreprises peuvent faire de la communication avec leurs locaux. Les bâtiments abritant des entre- prises véhiculent des contenus, impressionnent le visiteur et moti- vent le personnel. lls sont un élé- ment de la culture d’entreprise.

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E Lichtbericht 83

Paru en octobre 2007

Corporate ArchitectureLufthansa Aviation Center de l’aéroport de Francfort : un exem-ple convaincant de la façon dont les entreprises peuvent faire de la communication avec leurs locaux. Les bâtiments abritant des entre-prises véhiculent des contenus, impressionnent le visiteur et moti-vent le personnel. lls sont un élé-ment de la culture d’entreprise.

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Le terme de Corporate Identity s’est, au fil des années, fermement ancré dans l’usage. De plus en plus de domaines et formes d’expres-sion des entreprises et des organisations sont aujourd’hui considérés sous l’aspect de leur image. Il n’est guère surprenant dans ce con-texte que la Corporate Identity commence à s’articuler dans les sous-thèmes les plus divers. On aime aujourd’hui à parler de Corporate Design, de Corporate Behavior, de Corporate Architecture ou encore de Corporate Light. Vous l’aurez deviné, ce Lichtbericht aura pour objet principal de mettre en regard divers exemples concrets de Corporate Architecture, et bien entendu de Corporate Light.

Vous trouverez donc en début de ce numéro le nouveau bâtiment administratif de la Luft-hansa à l’aéroport de Francfort, le Lufthansa Aviation Center. La Corporate Identity de la Lufthansa dispose encore d’une longue tradi-tion, où l’influence de Otl Aicher se fait claire-ment sentir et qui trouve désormais son expres-sion moderne architecturale avec le travail de Christoph Ingenhoven.

La société Brunner, si elle ne dispose pas d’une tradition tout à fait aussi longue en matière de Corporate Identity, est néanmoins un cas très prometteur. Avec l’aide du bureau Schneider+ Schumacher, Marc Brunner, 30 ans et directeur officiel depuis trois ans, a donné un visage à sa vision de l’orientation de son entreprise par la construction d’un nouveau centre de communication.

Que l’architecture d’entreprise, loin d’être un stérile jeu sur les formes, contribue pour une part importante à mettre en avant l’identi -té d’une entreprise, de son personnel et même de ses clients, voilà ce dont témoigne l’article « L’architecture d’entreprise, un facteur de succès » de prof. Jan R. Krause.

ERCO LichtberichtMentions obligatoiresDirecteur de la publication : Tim H. MaackRédacteur en chef : Martin KrautterMise en page : Christoph Steinke, Thomas KotzurImpression : Mohn Media Mohndruck GmbH, Gütersloh

1028704000© 2007 ERCO

Photographies (page) : Ian Barnes (36), Frieder Blickle (U1, 3, 6-11, 32-33), Martin J. Duckek (3), Ken Hayden (34-35), Alexandra Lechner (2), Thomas Mayer (2, 28-31), Shannon McGrath (2), Rudi Meisel (26-27), Thomas Pflaum (12-15), Andres Reynaga (37), Tomas Södergren (3, 4-5), Mike St. Maur Sheil / Das Foto-archiv (3), Dirk Vogel (1, 3, 36-37), Sabine Wenzel (24-25), Edgar Zippel (U4)

Traduction : Lanzillotta Translations, Dusseldorf

Tim Henrik Maack

Arrière-plan

Prof. Jan R. KrauseL’architecture d’entreprise, un facteur de succèsLe spécialiste de la communication dans l’architecture à propos de la justification et des moyens d’une Corporate Identity architecturale.

Projets

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Q110 est l’abréviation de Quartier 110, l’adresse d’une agence de la Deutsche Bank sur la Friedrichstraße à Berlin. Dès l’entrée, le client découvre qu’il ne s’agit pas là d’une salle des guichets classique. Outre les traditionnels et indispensables formulaires de virement ban-caire, il y trouvera un lieu de communication de la banque avec ses clients. A l’heure de la ban-que en ligne, certainement un pas important pour continuer à consolider les relations client sur un plan personnel.

Du point de vue de l’architecture et de la lumière, les entreprises disposent d’une grande étendue de formes d’expression personnali -sées, qui varie énormément selon la marque. En tant que chaînes de magasins, elles ont leur part dans la similarité de notre environnement architectural tout en restant malgré tout un outil de différenciation. Pour conclure, disons que ces deux pôles sont justement ce qui rend si passionnant le domaine de la Corporate Architecture.

Tune the light : l’auditorium d’ERCOLight System DALI : l’auditorium réamé-nagé du siège d’ERCO de Lüdenscheid dévoile l’étendue des possibilités de cet outil d’éclairage scénographique.

ZoomComment optimiser la performance éner-gétique grâce à la technologie des lampes

Zoom rapprochéPerformance énergétique et confort visuel grâce à des études d‘éclairage intelligentes

Introduction

Reportage

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Deutsche Bank Q110Sur la Friedrichstraße de Berlin, la Deutsche Bank dévoile sa vision des agences du futur.

Camper ShopCamper, la marque de chaussures culte de Majorque, a désormais également une boutique sur le Kurfürstendamm à Berlin.

US Air Force MemorialTrois stèles en acier spécial et béton s’élancent vers le ciel pour former l’US Air Force Memorial à Arlington, Washington DC.

Annemarie BörlindAvec une boutique doublée d’un centre de remise en forme « Store & City Spa », la marque allemande Börlind donne le ton à Milan, capitale de la mode.

Bauhaus en Floride : Bungalow, MiamiTerence Riley s’est construit un bun-galow à Miami – sur la base de plans jamais réalisés de Mies van der Rohe.

A propos de cette publication

Flash

Lumières

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Lufthansa Aviation CenterLe nouveau bâtiment administratif de la compagnie aérienne allemande à l’aéro-port de Francfort allie « High Tech » et « Low Energy ».

Centre de communication Brunner, RheinauTransparents, édifiés sur deux niveaux, clairs, sobres et reposant sur une base triangulaire – tels sont les nouveaux locaux du fabricant de meubles de col-lectivité.

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Sommaire A propos de cette publication

Lumière & Technique

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Flash

ZurichEn février, le musée Rietberg d’art non européen inaugurait son nou-veau bâtiment. De l’extérieur, seul un cube de verre couleur émeraude – le pavillon d’entrée – est visible : la nouvelle surface d’exposition de 2600 m2 est en effet entièrement souterraine. Des plafonds de lumiè-re dispensent une lumière diffuse ; des projecteurs Parscan pour lam - pes halogènes basse tension met-tent en scène les trésors d’Asie, d’Afrique et d’Océanie.

Musée RietbergArchitecte : ARGE Alfred Grazioli et Adolf Krischanitz (Vienne/Berlin) Etudes d’éclairage : d‘lite Licht-design Guido Grünhage, Pia Ziegler, Zurich. Electricien éclairagiste : Rainer Wolfsberger, Musée Rietbergwww.rietberg.ch

AtlantaSi, demeurant dans le chaud Etat de Géorgie, vous souhaitez équiper de meubles de designers européens votre villa typique des Etats du sud, alors vous n’échapperez pas à « domus international » : dans son showroom aux dimensions géné-reuses, ce marchand de meubles expose toutes les principales mar-ques – d’Alessi à Zanotta. domus international furniturewww.domusinternational.com

Melbourne/BulleenSon nouveau bâtiment « Heide III » ouvre au Heide Museum of Modern Art de Melbourne en Australie de séduisantes surfaces d’exposition supplémentaires, comme par exemple l’« Albert and Barbara Tucker Gallery », éclairée au moyen de claires-voies et de projecteurs Pollux et Optec.

Heide Museum of Modern Art Architecte : O‘Connor + Houle, Melbourne. Etudes d’éclairage : Electrolight, Melbournewww.heide.com.au

DarmstadtDirigée par son propriétaire, la chaîne de boutiques de mode exclusive Bailly Diehl compte neuf filiales implantées dans la région Rhin-Main. L’une d’entre elles vient d’ouvrir à Darmstadt : hommes et femmes y trouvent, sur 420 m2 répartis sur deux étages, des arti-cles choisis de marques connues, idéalement éclairés par des outils d’éclairage ERCO – notamment des encastrés orientables Gimbal inté-grés au plafond et des projecteurs Optec montés au plafond avec raf-finement sur des rails lumière. Les lampes : des lampes aux halogénu-res métalliques haute performance.

Bailly Diehl StoreArchitecte : Kandora + Meyer Architekten, Francfortwww.bailly-diehl.de

AnversSi Anvers fait figure de capitale belge de la mode, ce n’est pas uni-quement parce que l’on y trouve la célèbre académie de mode, le musée de la mode et la Fashion Week. Les possibilités de shopping y tiennent la comparaison avec n’importe quelle autre capitale étrangère de la mode. L’ostensible neutralité de la vitrine et de l’agen-cement intérieur de « Company Fashion », toute en subtils dégra -dés de gris, permet de mettre en valeur les collections de designers qui s’y succèdent et y sont mises en scène au moyen de projecteurs à faisceau mural et de projecteurs encastrés de la gamme Quadra.

Company Fashion ShopArchitecte : Claire Bataille & Paul Ibens, Anvers

CanterburyDepuis 1907, Ringtons est syno-nyme de produits de grande quali -té pour les amoureux de café et de thé anglais. Depuis peu, ceux-ci sont distribués dans des boutiques à l’enseigne de la marque. Comme élément de Corporate Light, citons notamment l’éclairage vertical des rayonnages, dispensé au moyen d’appareils à faisceau mural à len-tille pour lampes halogènes basse tension et créant une atmosphère chaude et intime.

Ringtons, Canterburywww.ringtons.co.uk

GöteborgAvec ses chaussures de marques tendance et d’autres à son ensei-gne, la boutique de chaussures Yoko Yap s’adresse aux jeunes sué-doises branchées. La boutique est entièrement blanche à l’exception du sombre plancher de bois. Son éclairage de grande qualité est intégré au plafond : Downlights Quadra non éblouissants et Wall-washers Quadra fournissent des éclairements verticaux élevés. Un fier lustre en fer forgé orne la pièce et constitue une source de « lumière pour décorer ».

Yoko YapArchitecte : Vasilis Arkitekt Design, Västra Frölunda

UlmInspirés de l’hôtel de Richard Meier et de la bibliothèque de Gottfried Böhm, les nouveaux locaux de la caisse d’épargne de Braunfels Architekten placent un accent urbanistique supplémen-taire au cœur d’Ulm. Ce bâtiment tout en arêtes fait d’acier, de verre et de béton apparent est implanté sur l’axe central qui relie la place du marché à la cathédrale. Pour ce qui concerne l’éclairage des espaces intérieurs, dispensé par des Lightcast Downlights, on re -marquera la précision du détail de montage situé au ras du plafond avec son anneau d’encastrement.

Sparkasse Ulm Neue MitteArchitecte : Stephan Braunfels Architekten, Berlin/MunichTechnique du bâtiment : Conplaning GmbH, Ulmwww.sparkasse-ulm.de

BarceloneRestaurants et bars à tapas des marchés catalans sont toujours un bon choix pour déguster des plats authentiques à base de pro-duits frais. Le « Cuines de Santa Catarina » donne à cette tradition une interprétation contemporaine adaptée à l’architecture palpitante du marché couvert situé en bor-dure du Barri Gòtic et transformé par Enric Miralles et Benedetta Tagliabue.

Restaurant Cuines de Santa Catarina, BarceloneIntérieur et études d’éclairage : Sandra Tamuella, Isabel Lopéz, Barcelone

Cava de‘ Tirreni (Salerno)La maison de couture Virno jouit elle aussi d’une longue tradition : depuis 1864, cette famille fait com-merce de textiles de haute qualité. Les espaces de la boutique de la maison mère, rénovés et éclairés depuis peu au moyen de projec-teurs Parscan et ornés d’arcades de style classique, expriment cette tradition avec une élégance innée.

Boutique Virnowww.virno.it

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Lumières Môle, Hjo (Suède)Architecture : Hjo Kommun Stadsbyggnad & Miljö. Etudes d‘éclairage : White Design AB, Göteborg.Photographino: Tomas Södergren, Stockholm

www.hjo.se

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Par un recours intelligent à la technologie, les archi­tectes ont voulu combi­ner conditions optimales de travail et économie maximale des ressources. De cette philosophie a logiquement émergé une forme devenue un symbole important pour cette compagnie moder­ne qu’est Lufthansa.

Selon une enquête menée en 2006 par l’univer­sité de Munich, Lufthansa serait l’entreprise la plus estimée d’Allemagne. Si les passagers du monde entier apprécient les qualités « typique ­ment allemandes » de la compagnie au logo à la grue – efficacité, fiabilité et modernité –, ils sont également sensibles à son style fait d’élé­gance et de technicité avec ses tons jaune, gris et bleu foncé. L’influence d’Otl Aicher, qui a conçu l’identité visuelle de la marque, continue à se faire sentir. Pourtant, même une marque culte allemande n’est pas sans être affectée par des événements de portée mondiale. Les atten­tats du 11 septembre 2001 et le débat autour du changement climatique ont soulevé des ques­tions auxquelles le secteur du transport aérien ne peut manquer de se confronter.

Dans ce contexte, l’appel d’offres interna­tional lancé en 1999 pour la conception du nouveau bâtiment administratif de Lufthansa à l’aéroport de Francfort était une épreuve qu’Ingenhoven Architekten a remportée avec brio, décrochant pour ses études le 1er prix grâce à sa clairvoyance et à l’intelligence stratégique de ses architectes. Pour preuve, le bâtiment, dont la construction a été achevée entre 2002 et 2006 après avoir été interrompue en 2001, reprend largement les qualités des études réalisées pour l’appel d’offres : comme

Le diagramme ci­contre met bien en évidence le principe de la venti­lation naturelle assurée par les atriums. L’air frais pénètre par le sous­sol dans les atriums et les bureaux. Les employés peuvent ouvrir et fermer manuellement les fenê­tres donnant sur l’atrium. La ventilation s’effectue à la jonction entre les enveloppes qui forment le toit.

Lufthansa Aviation CenterLe nouveau bâtiment administratif de la compagnie aérienne allemande à l’aéroport de Francfort allie « High Tech » et « Low Energy » au sein d’un projet exemplaire du bureau d’études Ingenhoven Architekten.

Le passage, véritable rue intérieure qui s’étend sur 175 m tout le long du bâtiment, est struc­turé par plusieurs séries d’escaliers et par des encastrements arrondis formant un ensemble harmonieux. Des points de rencontre et des pla­ces assises ponctuent la circulation et encoura­gent la communication.

Grâce à des matériaux et des constructions d’une grande modernité et à de fines colonnes en béton extrêmement résistantes, ces espaces de bureaux vitrés, qui peuvent abri­ter 1800 employés, n’en

Chacun des neuf atriums est un jardin conçu autour d’un thème géographique spécifique : Une évocation visuelle des paysages de chacun des cinq continents sym­bolise le caractère inter­national du groupe et la diversité des destinations desservies.

Ingenhoven ArchitektenChristoph Ingenhoven a fondé le bureau d’études Ingenhoven Architekten en 1985. Lui et son équipe ont remporté de nombreux appels d’offres internationaux et se sont vus distingués pour des projets marqués par leur approche écologique et durable. Parmi les projets ainsi réalisés figurent notamment le siège administratif de la société RWE AG à Essen, le Burda Medienpark à Offenbourg, le Pavillon Audi lors des salons automobiles internationaux de 1999 à 2002, le Lufthansa Aviation Center à Franfort­sur­le­Main, la tour Uptown à Munich ainsi que des magasins Peek & Cloppenburg à Chemnitz

et Lübeck. D’autres projets de tours sont en cours de réalisation, notamment à Sydney, Osaka et Singapour ; ou encore le parc des expositions Neue Messe à Hambourg, la Banque européenne d’investissement à Luxembourg et un grand campus univer­sitaire à Dublin. La plupart de ces projets ont été précédés d‘appels d’offres interna­tionaux.

www.ingenhovenarchitekten.eu

le note Ingenhoven, il « crée simultanément une ambiance de travail saine, intéressante et communicative ainsi qu’un symbole important pour l’entreprise ».

Considéré dans son ensemble, cet ouvrage apparaît tout d’abord comme une masse rec­tangulaire d’une relative sobriété et de taille respectable. Mais il suffit de passer les façades vitrées en filigrane pour deviner la complexité de la structure intérieure. L’assemblage des enveloppes convexes, qui forment le toit de l’édifice comme autant de cellules d’un para­pente, laisse transparaître cette organisation intérieure : dix ailes de bureaux disposées le long d’un axe central confèrent au bâtiment la forme d’un peigne ; imbriqués entre ces ailes, des atriums aux toitures transparents font office d’efficaces isolants phoniques et clima­tiques.

Sur le plan technologique, l’édifice flirte avec les limites du possible à des fins d’économie des ressources. Grâce à la ventilation naturelle, mais contrôlée, dispensée par les atriums, aux plafonds de béton thermoactifs et à une tech­nique de commande de pointe, ce complexe de bureaux fait figure de « Low Energy Building » avec sa consommation d’énergie égale à un tiers de celle d’une construction convention­nelle de taille comparable.

paraissent pas moins légers et élégants. Si le besoin s’en faisait sentir, leur construction modulaire autorise des extensions pour accueillir jusqu’à 4500 employés.

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Dans le cadre du concept d’ensemble « Low Energy », l’éclairage du Lufthansa Aviation Center emprunte lui aussi de nouvelles voies. Divers dispositifs de gestion de la lumière du jour – anti-éblouissement à l’intérieur, protec-tion solaire à l’extérieur, ainsi que des compo-sants guidant la lumière à l’intérieur du vitrage – contribuent à réguler et à exploiter de façon largement automatisée la lumière naturelle filtrant par les surfaces vitrées des toits et des façades.

Concernant l’éclairage artificiel, la concep-tion des plafonds en béton avec leurs compo-sants thermoactifs posait des défis particuliers à la technique d’éclairage. La solution classique généralement retenue – consistant en des Downlights encastrés dans des plafonds sus-pendus – ne pourrait être mise en oeuvre. A la place, les architectes et le bureau d’études d’éclairage Tropp Lighting Design se sont alliés à ERCO pour mettre au point un élément tech-nique supplémentaire permettant d’intégrer différentes fonctions (lumière, électro-acousti-que, détecteurs de fumée et isolation phonique) au sein d’un unique point de montage et d’ins-tallation au lieu de les dissimuler dans des faux-plafonds. Détail majeur jouant sur l’impression générale laissée par l’architecture, ce système modulaire de cadres se retrouve dans l’ensem-ble du bâtiment. Il s’adapte en outre facilement aux différentes données spatiales de l’édifice au moyen de divers équipements.

Le système modulaire de cadres offre deux emplacements pour le montage de Downlights et/ou d’encastrés orien-tables. Ballasts et com-posants de type haut-parleur ou détecteur de fumée trouvent place sur une plateforme au cen-tre du cadre. Des voiles acoustiques peuvent être montés sur des étriers. La technique d’éclairage

La gamme d’encastrés de sol Tesis pour l’exté-rieur offre au choix du concepteur un éventail particulièrement large de répartitions de l‘intensité lumineuse. Elle est opti-misée pour recevoir des lampes modernes telles que les lampes à halogé-nures métalliques.

adoptée s’oriente sur la gamme d’appareils encastrés ERCO et recourt à des lampes à halogénures métalliques modernes et rentables sur le plan énergétique. Des projecteurs à fais-ceau mural Optec montés sur les poutres en rive de toiture éclairent en outre les plafonds con-vexes.

Remarquable de loin, le bâtiment irradie dans le paysage nocturne ; piliers en filigrane, fins panneaux de plafond et enveloppes de toit réduites à leur plus simple expression se déma-térialisent dans un bain de lumière artificielle. De subtiles variations dans les températures de couleur de la lumière blanche distinguent les jardins-atriums des ailes dédiées aux bureaux.

Les concepteurs lumière ont renforcé encore davantage cette répartition en mettant en valeur par une accentuation lumineuse les débords des massives enveloppes de toit en béton qui recouvrent les ailes de bureaux, enve-loppes qui contrastent avec la toiture vitrée des atriums. Avec les Uplights réglables Tesis pour lampes à halogénures métalliques, ils ont trou-vé l’outil parfait pour obtenir l’effet recherché : l’inclinaison de leur rayonnement à faisceau étroit peut être modifiée de quelques degrés, d’où une orientation précise sur la surface voulue, même à une grande distance. Grâce à la puissance de la technique d’éclairage, seul un nombre limité d’appareils est requis, réduisant ainsi la consommation énergétique, mais aussi et surtout les coûts de l’installation extérieure.

Architecture : Ingenhoven Architekten, DusseldorfEtudes du système porteur avec structure statique spéciale :Werner Sobek Ingenieure GmbH, Stuttgart Equipement technique de construction :HL-Technik AG Beratende Ingenieure, MunichBrendel Ingenieure GmbH, Francfort/MainEbert Ingenieure, Francfort/MainAménagement des façades :DS-Plan GmbH, Stuttgart

Physique de construction :DS-Plan GmbH, Stuttgart Institut für Bauphysik Horst Grün GmbH, Mülheim/RuhrEtudes d’éclairage lumières artificielle et naturelle :Tropp Lighting Design, WeilheimPhotographies : Frieder Blickle, Hambourg

lac.lufthansa.com

Le faisceau étroit des Uplights réglables Tesis est orienté de telle sorte que le toit en saillie soit précisément éclairé tout en évitant la présence de lumière diffuse sur la façade, ou l’éblouisse-ment des usagers dans les bureaux.

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Corporate ArtLes œuvres d’art que choisit une société pour ses locaux sont révélatrices de la culture de l’entreprise.

À l’aide des accessoires du système ERCO (notam­ment lentilles à sculpture et systèmes optiques des projecteurs à faisceau mural), l’éclairagiste Clemens Tropp (à droite) règle l’utilisation de la lumière de telle sorte que l’éclairage des plaques satisfasse précisément les désirs de l’artiste.

Avec le soutien des commissaires d‘exposition Max Hollein, Nicolaus Schafhausen et Michael Neff de Francfort, Lufthansa a élaboré un con­cept artistique pour l’Aviation Center à l’inten­tion des représentants internationaux de la jeune génération d‘artistes chargés de créer les œuvres d’art destinées à s’intégrer au nou­veau bâtiment. Le choix s’est porté sur Michael Beutler, Thomas Demand, Michael Elmgreen & Ingar Dragset, Liam Gillick, Carsten Nicolai, Beat Streuli et Cerith Wyn Evans, artistes qui ont su aborder avec intelligence la question de l’ar chitecture du bâtiment et celle des activités de l’entreprise.

L’exemple du travail de Thomas Demand mérite ici d’être cité car les défis qu’il a posés à la technique d’éclairage sont certainement les plus spécifiques du projet. Au premier abord, le tableau mural de Thomas Demand semble être une vue partielle des feuilles et des branches d’une forêt. Mais les connaisseurs de l’artiste le pressentent déjà : plutôt qu’à la photogra­phie d’une véritable forêt, on a affaire à un

modèle produit et photographié en studio à l‘aide d‘importants moyens et à partir de mil­liers de feuilles de papier. Jeu paradoxal avec les notions de réalité et de représentation, de nature et d’artifice – analogie avec l’architec­ture qui tente, en exploitant toutes les ressour­ces de la technologie, de limiter autant que possible ses effets sur l’environnement : une fuite paradoxale en avant, mais peut­être aussi notre seule chance ? « La Lufthansa a fait le choix conscient de positions artistiques qui ne sont pas univoques mais donnent à réfléchir au personnel et aux visiteurs », se félicitait Michael Hierholzer dans le journal Frankfurter Allge­meine Zeitung à propos de ce concept.

Thomas Demand (ci­ dessus), dont l’œuvre est placée bien en vue, tenait à ce qu’un éclai­rage homogène tire le meilleur effet de son travail monumental.

Voici l‘installation de Thomas Demand dans le bâtiment achevé. Elle se trouve dans l’espace cafétéria entre la 4e et la 6e aile de bureaux, au dernier étage de l’Aviation Center.

24 avril 2006 : artistes, éclairagistes et techni­ciens ERCO se réunissent dans l’Aviation Center pour travailler à la « mise en lumière » des instal­lations. Frieder Blickle, notre photographe, suit l’avancée des travaux avec sa caméra.

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Au premier abord, l’édifice n’impressionne guère ; ce n’est qu’au deuxième coup d’œil que le bâtiment dévoile ses qualités, comme on le constatera en découvrant sa base triangulaire aux contours nets. De fait, le centre de com-munication repose sur un triangle isocèle dont l’angle obtus est précisément orienté en direc-tion d’un des angles de l’ancien bâtiment, et qui s’en approche tant que leurs gouttières respec-tives semblent se toucher. Le message est clair : le nouveau centre symbolise le neuf émergeant de l’ancien – et par là-même, le changement de génération au sein de la direction et la pour-suite des exigences portées par l’entreprise sur les plans technique, conceptuel et économique.

Le centre de communication est l’œuvre du bureau Schneider + Schumacher de Francfort, auquel Marc Brunner donna la préférence au terme de longues recherches. Une raison en est certainement que Schneider + Schumacher sont synonymes de solutions fonctionnelles et sobres aux formes reposantes et renoncent à célébrer un style personnel très affirmé. Le nouveau bâtiment devait tout simplement être en harmonie avec la philosophie de Brunner. De fait, celle-ci peut se définir en des termes similaires : fonctionnalité et esthétique jouent à jeu égal, les chaises et les tables reposent généralement sur des innovations techniques. Ainsi de la construction de la table de confé-rence ultralégère Sleight Ultralight, de la fini-tion en bois formé de la chaise Fina ou encore du dossier en maille de la chaise Taceo – ce dernier siège, fabriqué suivant le procédé du tricot rond, étant pensé pour les équipements

Centre de communication Brunner, RheinauTransparent, édifié sur deux niveaux, clair, sobre et reposant sur une base triangulaire – avec son nouveau centre de communication, le fabricant de meubles dispose de davan-tage de surface pour présenter ses produits et installer ses bureaux, symbole du même coup du développement de l’entreprise.

De l’espace sur deux niveaux : tout un pan de mur de la salle modu-lable est occupé par de longs rayonnages garnis de chaises. L’éclairage est assuré par des appa-reils pour l’éclairage du plafond Trion équipés de lampes à halogénures métalliques au niveau des supports de toit. Les projecteurs Optec illumi-nent les objets exposés.

Le centre de communi-cation de Brunner GmbH annonce la couleur : il est transparent, sobre et ouvert, en parfaite con-formité avec l’usage qui en est fait. L’entrée, de généreuses dimensions,

Le plan, qui montre la jonction entre le nou-veau bâtiment et l’ancien datant de 1985, met en évidence les caractéristi-ques de la toiture.

Schneider + SchumacherTill Schneider (à gauche) et Michael Schumacher (à droite) ont fondé en 1988 à Francfort ce bureau qui emploie aujourd’hui 35 personnes. Il s’est fait connaître en 1995 avec la désormais légendaire Info-Box rouge de la Pots-damer Platz à Berlin. Autres projets majeurs : le Westhafen Tower de Franc-fort (2003), l’entrepôt à rayonnages auto matisés ERCO (2001) ou le Gewerk-schaftshaus Wolfsburg récemment ouvert. Outre les bâtiments industriels, ce cabinet se consacre aux études d’ha-bitats et d’équipements sociaux tels que le lieu de rencontre pour jeunes et pour enfants de Munich-Riem (2003). Ses plans traduisent une construction épu-rée, une utilisation flexible et un langage formel univoque.

www.schneider-schumacher.de

mène directement au cœur de ce bâtiment, dont le second niveau abrite des bureaux (ci-dessous, celles de la direction) et le rez- de-chaussée des salles de conférence.

Architecture et études d’éclairage : Schneider + Schumacher, FrancfortEtudes d’électricité : Raabe Planen und Beraten, VallstedtMaîtrise d’œuvre : Jörg Metzmeier, Baden-BadenPhotographies: Thomas Pflaum, Castrop-Rauxel

www.brunner-stuehle.de

Marc Brunner est depuis trois ans le directeur officiel de l’entreprise familiale – aux côtés de son père et de sa mère, qui ont fondé en 1977 cette société de meubles de collectivité. A 30 ans, ce docteur en microéconomie a entamé la construction d’un nouveau centre de commu-nication qui abrite, outre les surfaces de pré - sentation dont le besoin s’était fait urgent, des bureaux et des salles de conférence destinés à la direction générale, au marketing et aux ser-vices de vente.

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sociaux et en premier lieu pour les maisons de retraite. Dans ce secteur en pleine croissance, Brunner fait fonction de leader du marché allemand de haute qualité. En revanche, les meubles de bureau purs sont absents de leur portefeuille. L’entreprise a fait le choix cons-cient d’abandonner ce domaine à d’autres. A la place, Brunner investit le secteur aéroportuaire – avec Take, son banc innovant de construction modulaire conçu pour les zones d’attente. Le salon de Stuttgart a en outre fait l’acquisition de plusieurs milliers de chaises de conférence de Rheinau.

La production est concentrée à proximité directe du centre de communication, ce qui doit être compris comme le signe d’une fidélité de Brunner à l’Allemagne comme site de produc-tion. Les exportations représentent pourtant une part croissante de son chiffre d’affaires – 40 % actuellement. Ce développement sur les marchés internationaux permet à Brunner de poursuivre sa croissance malgré l’évolution de la conjoncture intérieure. C’est ainsi que fut prise en 2003, moment où le secteur du mobilier était en difficulté, la décision de construire ce triangle à deux étages, qui renferme désormais également l’entrée de la société.

On aborde aujourd’hui l’entreprise par une vaste place, l’entrée formant elle-même comme une entaille dans la façade nord. De là, on accè-de à la zone d’exposition aux généreuses pro-portions et dont les deux niveaux comportent sur toute leur hauteur un présentoir de chaises. L’idée de cette salle est de permettre une grande liberté d’emploi, tout en flexibilité, pour les pré -

Lumière pour voir : appa - reils pour l’éclairage Trion avec lampes à halogénu-res métalliques. Lumière pour mettre en valeur : projecteurs Optec pour lampes halogènes basse tension. Lumière pour décorer : appareils sus-pendus Starpoint avec boîtier en verre au scin-tillement décoratif. Eclai-rage vertical : projecteurs à faisceau mural Optec.

Le concept d’éclairage du centre de communi-cation recourt à diffé-rents outils de la gamme ERCO pour couvrir les trois types de lumière définis pas Richard Kelly et tient en outre compte de l’éclairement vertical, qui joue un rôle majeur dans la perception.

Les salles de conférence, qui servent également aux journées de forma-tion, sont dotées d’un équipement de présenta-tion des plus modernes. La lumière provient de Downlights CL économi-ques pour lampes fluo-rescentes compactes, de projecteurs Optec varia-bles et de projecteurs à faisceau mural montés sur des rails triphasés.

Le café-bar invite à se rafraîchir ; les boxes servent à exposer des meubles et des maté-riaux adaptés au client. Une lumière halogène se charge ici d’assurer une qualité optimale de rendu des couleurs.

sentations et les manifestations les plus diver-ses. Au même niveau se trouvent un café-bar avec une cuisine entièrement équipée, un noyau sanitaire de consolidation, des salles de confé-rence divisibles et des boxes de présentation où sont exposés meubles et matériaux pour la clientèle. Cette dernière ne compte d’ailleurs pas uniquement des architectes, mais aussi des partenaires commerciaux, des entrepreneurs ou encore des maîtres d’ouvrage, soit les clients finaux de Brunner. On accède à l’étage supérieur par deux escaliers en acier, où s’étendent les bureaux de la direction et les postes de travail des collaborateurs chargés des relations avec l’extérieur. Loin de susciter une appréhension, le centre de communication cherche à inspirer la sympathie, à provoquer des émotions positives et à signaliser l’ouverture.

La sensation d’espace est particulièrement saisissante avec la salle à plafond haut, recou-verte d’un toit en bois présentant des pliures en de nombreux endroits. Nulle part encore une telle construction n’avait été mise en œuvre : le toit est constitué de 45 modules en bois auto-porteurs préfabriqués et montés sur site qui se consolident mutuellement. Ces modules en forme de losange et de pyramide sont soute - nus par de fins piliers en acier, qui intègrent en outre les drains. Le motif du triangle surgit en de nombreux endroits : au niveau de la coupe transversale des façades de verre, sur les rayon-nages de présentation et même sous la forme de Uplights Trion entourant les piliers en acier telle une couronne.

Armin Scharf

Entrée avec des pré-sentoirs d’information ; au-dessus, le bureau du directeur derrière une baie vitrée. Des projec-teurs à faisceau mural Optec éclairent l’étalage de brochures, des appa-reils pour l’éclairage du plafond Trion génèrent une luminosité indirecte en se reflétant dans les modules de toit recou-verts d’un vernis blanc transparent.

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Au vu du nombre croissant de produits et de prestations comparables, il est essentiel pour une entreprise de se différen cier des autres par un profil autonome. L’émergence d’une identité crédible n’est envisageable que si elle est adoptée à tous les niveaux de l’entreprise. Sur ce plan, l’image donnée en interne comme à l’extérieur est d’une importance fondamentale. En tant qu’élé-ment d’atmosphère et d’aménagement de l’espace, l’éclairage joue un rôle essentiel dans la mise en scène architectonique. Pourtant, les mesures prises vont rarement au-delà du recours aux standards habituels que sont le papier à lettre, les cartes de visi - te et les caractères typographiques. L’archi-tecture n’est souvent qu’insuffisamment employée comme moyen de communica-tion ciblé. Et cependant, une architecture d’entreprise bien conçue peut justement contribuer de façon décisive à la construc-tion de la marque, à sa notoriété, à l’affir-mation de son identité et à son succès éco-nomique.

L’architecture n’est pas un luxe mais porte des fruits quantifiables et bien réels. Elle a un effet sur les clients et les visiteurs. Elle a un effet sur les collaborateurs et le climat de l’entreprise. Elle a un effet sur les postulants et les compétiteurs. Si l’on sait l’exploiter, elle peut devenir un fac -teur durable de réussite. Par l’architecture d’une entreprise, c’est toute la complexité de la Corporate Identity – l’identité de cette entre prise – qui est donnée à sentir :

L’architecture d’entreprise, un facteur de succèsProf. Jan R. Krause

Bâtiment administratif d’Eternit, Heidelberg : les bâtiments édifiés par Ernst Neufert dans les années 1950 et 1960 ont été remis dans leur état initial et rénovés par Astrid Bornheim à partir de 2004.

séquences directes et durables du point de vue de l’application et de la motivation.

Dans le fond, l’architecture d’entreprise ne représente pas un cas à part. Elle ne semble si particulière que dans la mesure où la plupart des entrepreneurs croient pou-voir faire l’économie d’un effort architec-tural pour les bâtiments utilitaires, que ces derniers soient dévolus à des tâches admi-nistratives ou de production. L’architectu-re apporte pourtant une véritable valeur ajoutée durable qui ne peut être obtenue au moyen d’annonces ou d’autres mesures de marketing. Une architecture d’entreprise bien conçue n’est en aucun cas une simple mascarade visuelle mais tient compte non seulement de la qualité fonctionnelle et architecturale, mais aussi de l’identité du lieu et de l’utilisateur. Ce n’est pas l’unifor-mité architectonique qui définit la Corpo-rate Architecture moderne, mais sa qualité. Elle ne recherche pas la création d’effets clinquants mais au contraire à fournir une expression architecturale adaptée de l’ima-ge qu’a l’entreprise d’elle-même.

Certaines sociétés ont reconnu très tôt cette interaction entre architecture, iden-tité de l’entreprise et succès commercial. L’apport de Peter Behrens, qui a, en sa qualité de conseiller artistique, contribué de façon déterminante à forger l’identité visuelle d’AEG à partir de 1907 et ce durant plusieurs années, est ici légendaire. Son champ d’action s’étendait des usines, des maisons des ouvriers et des installations électriques à l’équipement commercial et aux concepts d’exposition. Dans les années 1920, le portail de Peter Behrens est même devenu le logo du groupe chimique franc-fortois Hoechst. Behrens, qui avait cofondé le Deutscher Werkbund (Association alle-

l’équilibre de l’ensemble, les principes fon-damentaux, les détails. Plus que tout autre instrument de Corporate Design, l’archi-tecture d’entreprise a un effet durable – en positif comme en néga tif. Si elle est conçue avec rigueur, elle permet d’afficher pour des décennies l’image qu’a l’entreprise d’elle-même. Même dans les périodes de crise, elle peut communiquer efficacement les valeurs de l’entreprise au public et avoir un effet stabilisateur. Mais si elle est insignifiante et dépourvue d’exigence, elle exprimera et marquera durablement le man-que de respect de l’entreprise vis-à-vis de l’environnement, de la culture, de la société et de son personnel.

Des études ont montré que les entre-prises qui réussissent disposent souvent d’envi ron nements attrayants sur un plan architecto nique. Selon ces études, jusqu’à un quart du succès de la gestion d’une entreprise dépend de la culture de valeurs telle qu’elle est vécue. Il existe une corré-lation claire entre architecture attrayante et succès d’une entreprise. Les collabora-teurs vivent comme une récompense le fait d’avoir la chance de travailler dans un environnement de qualité. Toute per-sonne qui connaît de l’intérieur les paysa-ges de bureaux et les ateliers de production allemands sait que cela est loin d’être une évidence. Le manque de respect vis-à-vis de l’environnement et des collaborateurs qu’exprime souvent de façon sous-jacente la forme des bâtiments peut avoir des con-

mande des artisans) en 1907, a ébauché avec le Werkbund les premiers principes de Corporate Identity, bien que ce nom ait bien entendu été inconnu à l’époque.

Une autre association d’entreprise a reconnu l’importance de ce sujet pour elle-même, pour ses collaborateurs et pour ses clients : Eternit AG. Pendant la période de croissance ayant suivi la Deuxième guerre mondiale, l’entreprise a embauché deux des principaux architectes de leur temps pour réaliser les bâtiments de la société. A Berlin, Paul Baumgarten a conçu plu-sieurs usines sur le terrain de l’entreprise à Rudow, la maison Eternit à Tiergarten avec un showroom et les logements des collaborateurs, ainsi que la maison d’hô-tes Eternit à Grunewald. A Heidelberg, le maître-plan de la zone industrielle a été dessiné par Ernst Neufert pour Eternit et à partir de 1954, ce fut lui qui construi-sit le bâtiment administratif et toutes les halles dix années durant. Comme le prou-vent les clichés datant de cette époque, l’éclairage jouait déjà un rôle essentiel dans les plans de ces années-là – et ce, non seulement dans le showroom et sur la façade, mais également aux postes de travail des bureaux et dans les ateliers. En 2004, pour les 75 ans de la société, Eternit s’est intéressé à la question de ces qualités architectoniques et a chargé l’architecte berlinoise Astrid Bornheim de poursuivre le développement architectonique des bâtiments Eternit sur les différents sites. Cette dernière a énucléé du bâtiment admi-nistratif les ajouts datant des années 1980 à Heidelberg pour revenir à la structure initiale de Neufert. Un élément spatial particulier qui est apparu à cette occasion est le plafond à nervures en béton, dont

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Usine BMW, bâtiment central, Leipzig : la lumière est le médium central qui donne à l’espace dynamique une structure et une orien­tation (Architecte : Zaha Hadid, Londres. Etudes d’éclairage : Equation Lighting Design, Londres).

la délicatesse serait à peine concevable aujourd’hui. L’architecte s’est inspirée de cette structure rythmique du plafond pour mettre en œuvre des interventions spatiales essentielles. L’irrégularité de la trame de la façade est une mélodie qui s’inscrit en con-trepoint du rythme existant. Les imposants meubles en cibrociment placent une ligne de basse dans la pièce. Inversement, par l’éclairage, elle accentue l’identité structu-relle du lieu en suspendant entre les fines nervures des tubes de verre en filigrane qui, au choix, diffusent une lumière halogène blanche dans la pièce ou font office de pro-jecteurs halogènes à gradation. L’ambiance lumineuse conçue par l’architecte Astrid Bornheim et l’éclairagiste Dirk Wortmeyer pour le showroom et la salle de conférence est devenue un élément constitutif de la Corporate Identity. Par la suite, elle a été transposée sur d’autres sites et employée dans la salle de l’académie Eternit, sur le stand de foire de l’entreprise. Au lieu du logo de la société, seules les couleurs de l’entreprise sont représentées : sous forme de verres rétroéclairés de couleurs rouge et verte.

La lumière n’est pas qu’un élément témoi-gnant de l’identité d’une société dans les salles de vente et d’exposition, comme le montrent d’autres exemples actuels, tels que l’usine BMW de Zaha Hadid à Leipzig. Le concept d’éclairage élaboré par le bureau d’études d’éclairage londonien Equation Lighting pour les bureaux et la production est l’expression d’une identité et d’une fonctionnalité. Une succession en cascade de surfaces de bureau ouvertes instaure des espaces de communication. Des installa-tions d’acheminement évoluant librement dans cet espace transportent au travers

le préambule du concept d’ensemble, on peut lire : « Le Plan Lumière renforce l’iden-tité de la ville de Zurich, fait ressortir sa singularité et construit une atmosphère poétique nocturne. » Mais naturellement, des préoccupations économiques occu-pent également le premier plan : Zurich souhaite se remettre en lumière, améliorer son image. Pour les auteurs, le fait que le nouvel éclairage nocturne attire des visi-teurs dans la ville, quoi que désirable, n’est rien de plus qu’un simple effet secondaire. Il est surtout essentiel que les habitants se sentent bien, puissent mieux s’orienter et s’identifient à leur ville. Cet aspect central se retrouve pareillement aux plans urbain et architectonique.

Rolf Fehlbaum, Chairman du fabricant de bureaux et de meubles de design Vitra à Weil am Rhein, décrit en des termes simi-laires l’importance de l’architecture dans le musée Vitra Design, conçu par Frank O. Gehry : « Ce musée renforce les liens avec un groupe cible important, les architectes. Mais ils sont aussi nombreux à avoir décou-vert le nom Vitra, qui ne connaissaient rien jusqu’alors de nos activités. Dans le milieu, ce lieu est un lieu d’identification. » L’enceinte de l’entreprise a aujourd’hui bien davantage à offrir qu’un musée de la chaise. Elle s’est elle-même muée en un musée de l’avant-garde architecturale internationale, avec des constructions de Nicholas Grimshaw, Alvaro Siza, Tadao Ando et Zaha Hadid.

Culture d’entreprise et architecture d’en-treprise ne sont toutefois pas une question de taille, d’argent ou de grand nom : c’est avant tout une question d’attitude. Pour l’architecture, le même principe s’applique que pour les produits : qualité oblige. En matière d’architecture d’entreprise, on ne construit pas en une seule fois et de façon définitive. La culture d’entreprise est un processus et elle nécessite d’être soumise à un entretien et à un réaménagement continus. Les deux aspects que regroupe cette notion sont à nouveau particuliè-rement demandés à notre époque trépi-dante : l’esprit d’entreprise inséré dans une éthique entrepreneuriale. Il convient de recomman der à chaque entreprise d’in-vestir suffisamment tôt dans sa propre

du bâtiment des véhicules arrivés à diffé-rents niveaux d’avancement et fournissent aux collaborateurs administratifs et des bureaux un contact permanent avec le pro-duit. La lumière est le médium central qui donne à l’espace dynamique sa structure et son orientation. Plus que toute autre chose, c’est la modulation des couleurs de lumière et des luminosités qui contribue à structu-rer l’espace. Des éclairements plus intenses, des couleurs de lumière plus froides et l’emploi d’un bleu monochromatique – la couleur de BMW – mettent en valeur des zones et des composants spécifiques. Si la célèbre phrase de l’architecte Louis Kahn : « Structure is the giver of light » trouve ici aussi sa justification, c’est en creux : la lumière crée des structures génératrices d’identité.

La lumière agit également comme un générateur d’identité à une toute autre échelle. A Zurich, sous la direction de Regula Lüscher – aujourd’hui sénatrice à Berlin –, la lumière a été instrumentalisée en tant que composant fondamental du concept architectonique global et du modèle urbanistique de la ville. Comme fil directeur, le « Plan Lumière » décrit la façon dont l’éclairage sera géré à l’avenir dans les espaces publics de toute la ville. Principale préoccupation du concept zuri-chois : ce ne sont plus les considérations fonctionnelles et sécuritaires, mais les con-sidérations conceptionnelles qui importent pour l’éclairage urbain. La lumière doit désormais façonner le visage nocturne de la ville. L’équipe de projet a divisé la ville en huit zones d’intervention, huit « pièces » de la ville. Ce ne seront plus des édifices isolés qui seront illuminés ; mais des ensem-bles entiers passeront au premier plan. Dans

culture d’entreprise, qu’elle communiquera en interne comme à l’extérieur et soignera durablement. C’est ainsi que l’on crée des valeurs durables qui relient clients et colla-borateurs, créent une base de confiance et promeuvent et entretiennent sur le long ter-me la notoriété de la marque. La condition de la crédibilité d’une culture d’entreprise est son authenticité. Cette compréhension globale de la culture d’entreprise réussit lorsqu’elle imprègne tous les niveaux d’une entreprise et devient un véritable modèle, vécu de la direction à la production en pas-sant par la distribution. De ceci découle la maxime consistant à créer de l’architecture, non pour l’exploiter en tant qu’instrument marketing, mais par conviction et sens du devoir. Si cela réussit, alors investir dans la culture d’entreprise, c’est véritablement investir dans le succès durable de l’entre-prise.

Bâtiment administratif d’Eternit, Heidelberg : l’ambiance lumineuse conçue par l’architecte Astrid Bornheim et l’éclai­ragiste Dirk Wortmeyer pour le showroom et la salle de conférence est devenue un élément constitutif de la Corpo­rate Identity.

Plan Lumière, Zurich : La lumière a désormais pour mission de façonner le visage nocturne de la ville.

Né en 1969, Jan R. Krause est professeur d’architecture et de gestion des médias à l’Ecole supérieure spécialisée de Bochum. Au sein de la filière master du même nom, il fait de la recherche sur les tendances, le marché et les produits et enseigne aux architectes des méthodes et des stratégies en matière de relations publiques. Après des études d’architecture à l’Université technique de Braunschweig, à l’ETH Zurich et à l’Université de Vienne, il s’est spécialisé dans la communication professionnelle en architecture à l’académie de journalisme de Bade­Wurtemberg et en tant que rédacteur et chef de service de la revue d’architecture

AIT. Jan R. Krause vit à Berlin, où il dirige le département de communication d’entre­prise d’Eternit AG. A son compte, il rédige des articles sur l’architecture et sur l’image du métier d’architecte, notamment pour la presse spécialisée économique et architec­turale et pour des quotidiens. Il est président du Deutscher Werkbund de Berlin depuis 2006. En 2007, il a été nommé à l’assemblée de la Fondation fédérale pour la culture architecturale.

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Chaque année, plusieurs milliers de visiteurs participent aux sémi­naires ERCO à Lüdenscheid, se rendent à une manifestation ou à un entretien avec un spécialiste de l’entreprise. Pour cette raison, un auditorium de 70 places situé à l’intérieur du centre technique est mis à disposition pour des réu­nions, des exposés et des présen­tations. Cette salle multifonctions s’est vue dotée d’une nouvelle installation d’éclairage reposant sur le système de commande de la lumière Light System DALI d’ERCO. Elle fait la preuve des étonnantes possibilités scénographiques de la technologie DALI, qui n’est sou­vent employée qu’en combinaison avec un éclairage de bureau et avec des lampes fluorescentes. Quelques chiffres : 9 Light Servers 64+ mis en réseau commandent 160 Clients (outils d’éclairage ERCO compa­tibles DALI) pour un total d’envi­ron 375 adresses DALI. 25 scènes d’éclai rage sont actuellement pro ­ grammées, qui peuvent être indif­féremment chargées depuis le Light Changer ou la commande multimédias.

Des Light Changers ERCO montés au mur servent de module de commande. L’écran tactile lumineux permet de choisir en tou­te simplicité les scènes d’éclairage au quotidien.

L’ordinateur portable dis­ponible sur le pupitre de l’orateur sert également à arranger et à configurer l’installation d’éclairage à l’aide du logiciel ERCO Light Studio.

Tune the light: l’auditorium d’ERCO

Les anneaux varychromes pilotables individuelle­ment des Downlights Skim se chargent de produire de fascinants effets. Grâce à la technique de comman­de DALI, l’installation reste simple et économique.

Dans l’auditorium ERCO, chacun des neuf Light Servers – les Controllers DALI du système de commande de l’éclairage – sont montés dans une armoire électrique. Toute­fois, leur volume compact autoriserait également un montage réparti, encore plus économique en ter­mes de place. Pour les installations DALI requé­rant plus de 64 adresses, les Light Servers 64+ sont à disposition, qui peuvent aisément être mis en réseau par Ethernet.

Le concept scéno­graphique comprend un éclairage général anti­éblouissement et graduable combiné à un éclairage varychrome source d’effets de cou­leur, en particulier sur les surfaces verticales.

Des projecteurs Optec pilotables individuelle­ment plongent le mur de projection dans une lumière intense couvrant tout le spectre. Plusieurs projecteurs Parscan pour lampes halogènes basse tension garantissent un bon éclairage du pupitre allié à un éblouissement minimal.

Les projecteurs à fais­ceau mural varychromes Quadra fournissent un éclairage très homogène des murs latéraux dans des couleurs au libre choix de l’utilisateur. La technique LED permet de produire des appareils de mélange des couleurs présentant une gamme étendue de nuances for­tement saturées, repro­duite avec une fidélité optimale grâce à la com­pensation chromatique.

Light Clients ERCO utilisés : notamment Downlights Skim vary­chromes, Wallwashers Quadra et Wallwashers varychromes, projecteurs Optec varychromes, pro­jecteurs Parscan, projec­teurs Stella et appareils d’éclairage de façade Focalflood varychromes.

Le logiciel Light Studio fournit des outils con­fortables pour le choix des couleurs comme pour la mise en place de progressions dynamiques particulièrement bien adaptées aux appareils d’éclairage varychromes.

Light System DALI : l’auditorium réaménagé du siège d’ERCO de Lüdenscheid dévoile l’étendue des possibilités de cet outil d’éclai­rage scénographique.

AQT, QPARQT-NVTTCHIT-CEHSTLED

(lm/W)10080604020

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Zoom Zoom rapproché

Comment optimiser la perfor-mance énergétique grâce à la technologie des lampesL‘interdiction des lampes à incan-descence en Australie a lancé le débat sur les économies d‘énergie dans l‘éclairage. Toutefois, force est de constater que limiter le pro-pos sur la question environnemen-tale à certains types de lampe et à leur rendement lumineux, revient à ne considérer que l‘un des aspects du problème.

Pour l‘éclairage privé notam-ment, la lampe à incandescence standard - couramment appelée « ampoule » - est appréciée des maîtres d’ouvrage qui trouvent en elle une lampe aisément gra-duable, d‘un ton agréablement chaud. En éclairage professionnel en revanche, son emploi est en forte régression depuis longtemps déjà : sa courte durée de vie et son faible rendement lumineux dû à son rayonnement thermique élevé font de la lampe à incandescence un mode d‘éclairage peu rentable. Le rendement lumineux et la durée de vie de la lampe halogène basse tension étant doubles, celle-ci reste préférée partout où des exi-gences particulières se posent en matière de brillance, de graduabi-lité et de rendu des couleurs. Ther-morayonnante comme la lampe à incandescence, elle présente l‘avantage de fournir un spectre continu.

Si le remplacement des lampes à incandescence par des lampes fluorescentes compactes assure un gain de rentabilité, celui-ci se fait au détriment de la gradation et de la brillance, tous deux facteurs d‘un éclairage de qualité. Une alterna-tive intéressante aux lampes halo-gènes basse tension est la lampe à décharge haute pression, extrê-mement économique. La lampe à halogénures métalliques notam-ment a connu une véritable envo-lée : l‘extension de l‘offre par des lampes toujours plus petites dans la plage de puis sance inférieure tout en améliorant globalement le rendement lumineux, la stabilité et le rendu des couleurs. Cette tech-nologie se généralise, trouvant un

Performance énergétique et confort visuel grâce à des étu-des d‘éclairage intelligentes Outre l‘emploi de lampes et d‘ap-pareils efficaces, les études d‘éclai-rage recèlent elles aussi un poten-tiel élevé d‘économies d‘énergie. Une solution satisfaisante ne peut ni faire l‘économie d‘un éclairage, ni recourir à des appareils certes très efficaces, mais éblouissants. Bien plus, il faut s‘interroger sur la manière dont le maître d’ouvrage obtiendra une qualité d‘éclairage satisfaisante et une performance énergétique optimale.

La distinction de plusieurs zones spatiales au sein d‘un même concept d‘éclairage évite d‘avoir à appliquer les mêmes directives d‘éclairement minimal dans la tota-lité de l‘espace. Dans un bureau par exemple, une répartition en fonc-tion des impératifs visuels contri-bue aux économies d‘énergie : une luminosité suffisante sera choisie pour la zone de travail directe, puis progressivement réduite, de la zone de travail étendue aux zones de passage.

Contrairement aux études d‘éclairage quantitatives, les études qualitatives intègrent la psycho-logie de la perception et le bien-être. En architecture, la luminosité perçue est davantage fonction de l‘éclairement des surfaces vertica-les qu‘horizontales. En conséquen-ce, un éclairage mural intensifiera l‘impression de luminosité malgré un apport d‘énergie moindre.

De plus, les études qualitatives préviennent les éventuels éblouis-sements consécutifs à l‘emploi de lampes non dissimulées dans les appareils dont seul le rendement lumineux est privilégié au détri-ment du confort visuel. Les réflec-teurs Darklight garantissent ici un bon rendement pour un confort visuel maximal : l‘œil n‘est pas ébloui tant qu‘il se trouve dans l‘angle cut-off du réflecteur.

La gestion de l‘éclairage repré-sente un moyen supplémentaire d‘économiser l‘énergie. Elle permet de composer des scènes d‘éclaira-ge combinant pour chaque zone l‘éclairement nécessaire – en recou-

emploi de plus en plus ciblé dans l‘éclairage général et d‘accen-tuation. Par exemple, la variante miniaturisée de la lampe à halogé-nures métalliques d‘une puissance nominale de 20W peut souvent remplacer la lampe halogène bas-se tension de 90/100W. La lampe à halogénures métalliques est à exclure uniquement lorsque la gra-duabilité ou la possibilité d‘allumer et d‘éteindre les appareils à sa guise dans le domaine privé par exemple représentent des critères de choix. Si la technologie poursuit l‘évolu-tion fulgurante de ces dernières années, les LED, dont le rendement lumineux est actuellement compa-rable à celui des lampes halogènes, pourraient bien devenir une solu-tion rentable.

Le rendement lumineux ne peut toutefois rester le seul critère de sélection d‘une lampe, particuliè-rement lorsque les exigences sont élevées comme dans les musées, qui requièrent la graduabilité et un excellent rendu des couleurs avec un spectre lumineux continu. Le rendement estimé n‘est donc pas le seul critère à prendre en compte pour établir un bilan global des lam-pes ; les exigences de l‘éclairage, et plus spécifiquement le procédé de fabrication des lampes, ont aussi un rôle à jouer. Une bonne exploi-tation du flux lumineux exige donc une technique d‘éclairage et de réflecteur adaptées avec précision à la lampe employée.

rant selon les cas à la gradation ou à l‘extinction ciblée de groupes d‘appareils. Avec les minuteries program mables, les capteurs de mouvements et les capteurs de luminosité, l‘utilisateur peut déclencher les scènes d‘éclai rage auto matiquement. Les nouvelles techniques de commande numé-riques telles que le protocole DALI (Digital Addressable Lighting Inter-face) réduisent considérablement les contraintes liées aux installa-tions correspondantes. Si, comme on peut s‘y attendre, la hausse des prix de l‘énergie se poursuit, les investissements réalisés en faveur de techniques modernes et d‘étu-des d‘éclairage qualitatives intel-ligentes seront amortis de plus en plus rapidement.

Thomas Schielke

Réelle tendance dans l‘éclairage architectural professionnel : des lam-pes modernes et effica -ces telles que les lampes haute pression (en haut) remplacent la tradition-nelle « ampoule » (en bas).

Plages de rendement lumineux η pour les dif-férents types de lampe

La Pyramide du Louvre, Paris : les HIT 20W ont remplacé les lampes halogènes basse ten-sion 100W initialement prévues par les études d‘éclairage des années 80. Résultat : 70 % d‘éco-nomies d‘énergie et des cycles de maintenance beaucoup plus longues.

Peu de lumière, beaucoup de chaleur : le rendement lumineux élevé des lam-pes à halogénures métal-liques, et leur apport de chaleur moindre, réduit non seulement la puis - sance installée de l‘éclai-rage, mais aussi les dépen-ses et les contraintes de climatisation.

Les éclairements verticaux ont une influence déter-minante sur la luminosité perçue : voilà l‘occasion de réaliser des économies d‘énergie grâce à des étu-des intelligentes.

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Si elle recèle de considérables avantages de rationalisation pour les instituts financiers, la tendance au self-service – via les distributeurs automatiques tout d’abord, mais, de plus en plus, via la banque en ligne également – a aussi un inconvénient : le client n’a plus d’occasions régulières de se rendre dans son agence, ce qui nuit à sa fidélité. C‘est pourquoi, dans le cadre de son projet Q110, la Deutsche Bank possède depuis l’automne 2005 une agence-type sur l’une des avenues commerciales les plus chics d’Allemagne, la Friedrichstraße à Berlin, où elle teste de nouveaux concepts de service et de mise en scène visant à attirer à nouveau la clientèle dans la banque – avec un succès cer-tain : au total, depuis le lancement de ce projet, cette agence a comptabilisé plus de 50 % de nouveaux clients de plus que d’autres agences de taille comparable, comme le révèle la banque à l’occasion de sa distinction en tant qu’« agen-ce de l’année 2007 » par le magazine spécialisé « Geldinstitute ».

Pour la conception architectonique, il a été fait appel à l’un des bureaux d’architecture des espaces de vente les plus expérimentés qui soient, Schwitzke & Partner, installé à Dussel-dorf. Son secret : donner forme à cette gran-deur abstraite qu’est l’argent en représentant les désirs de consommation des clients. A cette fin, les architectes ont créé différentes zones exposées en alternance – un mois, une agence de voyage, le mois suivant une boutique de pro-duits bio, celui d’après une exposition automo-bile. Le contact avec un conseiller a lieu dans le « forum » central – en direct et les yeux dans les yeux. Pendant l’entretien, il est à tout moment possible de quitter l’élégant café lounge pour des salles de réunion plus discrètes, tandis que des animateurs prennent en charge les enfants des clients dans le coin jeu. Ce concept scéno-graphique orienté vers le client, qui mise sur des emplois souples aux plans à la fois spatial et tem-porel, est soutenu par les études d’éclairage du bureau Lichtplan de Cologne : différentes quali-tés d’éclairage structurent l’espace et dévoilent au visiteur toute la richesse de l’offre de l’agence bancaire du futur d’un seul coup d’œil.

Deutsche Bank Q110Sur la Friedrichstraße de Berlin, la Deutsche Bank dévoile sa vision des agences du futur : colorées et accessibles aux handicapés, plus « lounge » que salle des guichets.

Le lounge Q110 est une oasis implantée au cœur de l’agitation de la grande ville, tout autour de la Friedrich-straße. Les Downlights et encastrés orientables Quadra soulignent l’atmosphère de cette zone par leurs effets de lumière, mais aussi par l’élégance de leur aspect.

Contrairement aux agences classiques, Q110 adapte ses horai-res d’ouverture aux magasins, centres com-merciaux et boutiques environnants – il est donc ouvert le samedi et jusqu’à 20 heures le soir en semaine ; plus tard encore lors d’occasions spéciales telles que la Coupe du monde de foot-ball. La récompense de

Le forum constitue le cœur du projet sur les plans à la fois de la con-ception et de l’espace ; c’est là que se retrouvent clients et conseillers. Des boîtiers d’éclairage de grande dimension portent des motifs dont les thèmes alternent. Des projecteurs TM montés au plafond sur des rails lumière autorisent une certaine souplesse de l’éclairage de présen-tation.

cette orientation client : une moyenne de près de 700 visiteurs par jour et des enquêtes qui révèlent qu’ils sont 91 % à trouver le concept « bon » ou « excellent ».

Le programme Quadra comprend des Down-lights, des projecteurs à faisceau mural et des projecteurs encastrés. Il permet ainsi aux concep-teurs de réunir au sein d’une esthétique globale les aspects essentiels d’un concept d’éclairage, tels que l’éclairage géné-ral d’accentuation et l’éclairage vertical.

Outre différents corps d’éclairage taillés sur mesure, les concepteurs ont fait appel à toute une variété d’outils d’éclairage ERCO pour l’éclairage fonctionnel – notamment des Down-lights et des encastrés orientables Quadra, ainsi que des projecteurs TM montés sur des rails lumière ERCO.

Architecte : Schwitzke & Partner, Dusseldorf Etudes d’éclairage : Robin Uber, Lichtplan, ColognePhotographies: Sabine Wenzel, Berlin

www.q110.de

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Le Kurfürstendamm fut, des décennies durant, l‘adresse incontestée pour le shopping de Berlin. Toutefois, depuis la chute du mur certains quar tiers de l‘Est, tels que Mitte ou Prenzlauer Berg, sont eux-mêmes peu à peu devenus des zones commerçantes nouvelles et attrayantes. Le choix d‘un lieu pour les responsables de boutiques de marques internationales à Berlin a donc été une décision difficile. La solution retenue par Camper Shoes est brillante : un second point de vente est tout simplement venu s‘ajouter à la première boutique située Neue Schönhauser Straße de l‘arrondissement « Mitte », apportant un brin de fraîcheur bien-venu sur le somptueux boulevard du quartier de Charlottenburg, jusqu‘à présent peuplé de marques bien établies.

Avec son slogan volontaire « Walk, don‘t run », Camper s‘est métamorphosé ces trente dernières années en une marque de chaussures à succès dans le monde entier – « à la mode » ne serait pas ici une formule appropriée. C‘est à dessein que l‘entreprise se détourne des cou-rants majoritaires, revendique ses racines cam - pagnardes majorquaises et soigne une image écologique en employant des matériaux recy-clés, exempts de substances toxiques. Pour accompagner sa transition de « marque de mode » à une « marque de culture », Camper a demandé à des architectes et à des décorateurs de différents pays d‘inventer des concepts de boutiques originaux ; les premiers fast-foods bio et le premier hôtel alternatif sont en outre venus étendre l‘offre de cette marque phare.

Camper ShopCamper, la marque de chaussures culte de Majorque, a désormais également une boutique sur le Kurfürstendamm à Berlin. La lumière : une alliance séduisante d’éclai­rage horizontal et vertical.

« A la mode » n‘est pas l‘expression qui convient pour qualifier les chaus-sures Camper. Avec leur style authentique et origi-nal, elles ont conquis une clientèle large et fidèle qui dépasse les courants majoritaires. Des Down-lights Quadra fournissent

L’entrée de la boutique est flanquée de deux appareils d’éclairage de façade Cylinder, qui sou-lignent, par une agréable lumière rasante, la façade du local entièrement rénové, tout en éclairant les trottoirs.

Le nouveau magasin berlinois a été conçu par les frères brésiliens Fernando et Humberto Campana de São Paulo. Il ouvra le 14 décembre 2006. Les murs retiennent particulièrement l’attention : ils sont couverts d’une série d’affi-ches tronquées, superposées les unes sur les autres. Chaque bout arraché donne lieu à de nouveaux motifs. Les clients sont d’ailleurs expressément invités à y apporter leur touche.

L’éclairage de l’espace de vente est assuré par des appareils intégrés au plafond de la gamme Quadra. Des Downlights et des encas-trés orientables mettent en scène les articles, et des projecteurs à faisceau mural assurent la mise en valeur artistique des murs. Par l’emploi de lampes à halogénures métalliques connues pour leur longue durée de vie et leur rentabili-té énergétique, Camper est à la hauteur de sa réputation d’entreprise progressiste et respec-tueuse de l’environnement.

Design intérieur :Humberto et Fernando Campana, São Paulo Photographies : Rudi Meisel, Berlin

www.camper.com

une luminosité non éblouissan te sur les sur-faces de présentation, tandis que des projec-teurs à faisceau mural produisent un éclairage vertical.

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US Air Force MemorialTrois stèles en acier spécial et béton s’élancent vers le ciel pour former l’US Air Force Memorial à Arlington, Washington DC. L’éclairage nocturne est assuré par des projecteurs de forte puissance Beamer.

Seule la rivière Potomac sépare la capitale des Etats-Unis, Washington, de la base militaire de l’armée de l’air, Arlington. C’est là qu’une fondation spécialement créée à cet effet a érigé l’Air Force Memorial, mémorial visible de loin dédié aux vétérans de l’armée de l’air améri-caine et à ses soldats morts au combat. Les trois stèles en béton armé et acier spécial se dressent dans le ciel en s’écartant les unes des autres sur plus de 80 m de haut. Cet ouvrage, réalisé par James Ingo Freed, mort en 2005 et qui fut l’un des partenaires d’I.M. Pei, représente les traî-nées blanches d’une escadrille en manœuvre.

Le concept d’éclairage développé pour ce mémorial par les éclairagistes de l’« Office for Visual Interaction » (OVI) donne l’illusion que les stèles irradient de lumière, garantissant à l’installation sa qualité architecturale même de nuit. Le défi tenait dans la configuration quelque peu particulière du mémorial : compte tenu de leur étroitesse, les stèles n’offrent pour l’éclairage qu’une surface réduite. Il convenait en outre de tenir compte des directives des autorités responsables de la sécurité aérienne. Afin d’éviter la mise en place d’appareils de balisage rouges, les concepteurs lumière ont dû assurer des éclairements minimaux au sommet des stèles. Ils ont recouru pour cela aux fais-ceaux étroits de projecteurs de forte puissance Beamer qu’ils ont orientés avec précision et équipés de lampes à halogénures métalliques 250W extrêmement performantes. Montés derrière un mur en granit gravé d’inscriptions, les projecteurs sont soustraits au regard des visiteurs.

L’éclairement, accentué au niveau du tiers supérieur des stèles, décroît jusqu’au sol. Puis, d’autres éléments complètent l’éclairage du monument : des projecteurs de forte puissance Beamer sont fixés aux embasements des stèles ; des dalles de verre satiné illuminées forment l’étoile à cinq branches caractéristique de l’Air Force ; enfin, des encastrés de sol Tesis mettent en lumière la garde d’honneur en bronze.

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De par leur construc­tion et leur technique d’éclairage, les appareils d’éclairage extérieur ERCO équipés de lampes à halogénures métalli­ques sont prévus pour fournir des performances optimales. En harmonie avec la surface en acier spécial des stèles de l’Air Force Memorial, les concepteurs lumière ont opté pour des lampes d’une température de couleur blanche plutôt froide, de 4000K.

Le concept d’éclairage satisfait à la fois aux critères d’esthétique et aux exigences des auto­rités responsables de la sécurité aérienne. Pour y parvenir et déterminer l’orientation des projec­teurs, l’OVI a réalisé un grand nombre de simula­tions par ordinateur. La concrétisation de ces étu­des est ensuite passée par des dispositifs de visée laser ; puis, des techni­ciens cordistes venus de Grande­Bretagne ont pris les mesures à 80 m de hauteur et ainsi confir­mé que les éclairements recherchés au sommet des stèles étaient bien atteints.

Rien dans la conception de la structure et l’équi­pement retenu n’a été épargné pour assurer la longévité du mémorial. Les lampes à halogénures métalliques garantissent des cycles de mainte­nance longs. Quant aux projecteurs Beamer, ils ont su convaincre non seulement par leurs per­formances, mais aussi par leur finition : les câbles sont intégrés à l’intérieur et le revêtement des boî­tiers est particulièrement robuste.

Architecture : Pei Cobb Freed & Partners, New YorkÉtudes d’éclairage : Office for Visual Interaction, Inc. (OVI), Jean M. Sundin, Enrique Peiniger, New YorkStatique/ingénieurs consultants : Ove Arup & Partners, LondresPhotographies : Thomas Mayer, Neuss

www.airforcememorial.org

Office for Visual Interaction (OVI)Jean Sundin et Enrique Peiniger ont fondé l’OVI à New York en 1997. Ils ont travaillé sur des projets tels que le Parlement écossais, le Rosenthal Center for Contemporary Art ou le New York Times Building. Enrique Peiniger (Dipl.­Ing., M.A.) a rattaché ses études d’architecture à d’autres disciplines spécialisées, faisant de la perception et de l’influence de l’archi­tecture sur la société les thèmes majeurs de son cursus. Jean Sundin (IESNA, IALD, PLDA) est diplômée en architecture d‘intérieur (Bachelor of Fine Arts). Elle intervient depuis

20 ans dans des pro­jets internationaux phare en tant qu‘ex­perte en éclairage. Elle a participé à la rédaction des « IALD Lighting Specification Guidelines for North America », les directi­ves relatives à l‘éclai­rage en vigueur en Amérique du Nord.

www.oviinc.com

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« Made in Germany » : voilà qui évoque en premier lieu voitures et machines. Les cosméti-ques naturels allemands rencontrent pourtant eux aussi un grand succès à l‘étranger. C‘est le cas d‘« Annemarie Börlind », une société qui a su, après des débuts modestes à Calw dans la Forêt-Noire, devenir un fabricant présent dans le monde entier. Après une entrée réussie sur le marché mondial, Annemarie Börlind continue d‘affiner l‘identité de sa marque. Parallèlement à son premier circuit de distribution, consti-tué principalement de boutiques de produits diététiques, elle a crée une nouvelle chaîne de magasins à son enseigne. Le premier flagship store est ainsi né dans la capitale italienne de la mode, à Milan – au Corso Como –, où se retrou-ve une clientèle faite d‘amateurs de beauté et de design. Pour l‘aménagement de son maga-sin, Börlind a travaillé en collaboration avec le cabinet Burk Architekten, domicilié à Calw tout comme son maître d‘ouvrage.

Le concept de la boutique s‘appuie sur une superficie de 80 m2 répartis sur deux niveaux : une vitrine toute en verre attire les passants au rez-de-chaussée, entièrement dédiée à la présentation des articles et à leur vente. Un mur en pierre de taille accroche le regard ; ses joints horizontaux servent à placer de petits présentoirs en filigrane. Par contraste, l‘autre côté de la pièce affiche des formes douces d‘où émergent bandes de lumière, comptoirs et autres présentoirs. Un escalier mène au sous-sol, qui héberge un spa urbain où des clientes se font dorloter avec les produits des lignes Annemarie Börlind, Tautropfen ou Dado Sens. Le mur en pierre de taille traverse tout l‘espace et relie avec art la zone de vente au spa. Les revêtements muraux courbes réapparaissent eux aussi à cet endroit avec leurs bandes de lumière affleurantes.

Les matériaux et les coloris retenus ins-taurent ainsi une atmosphère de bien-être et de détente, qui reflète l‘esprit de la marque. Menées avec minutie, les études d‘éclairage ont privilégié des outils de grande qualité assurant un confort visuel optimal. Des Downlights et des projecteurs à faisceau mural Skim affleu-

Annemarie BörlindLa mode des cosmétiques naturels touche le monde entier. Avec une boutique doublée d’un spa « Store & City Spa », la marque allemande Börlind donne le ton à Milan, capitale Italienne de la mode.

Dans le spa, les encastrés Skim sont disposés en périphérie de la pièce, évitant ainsi toute vision directe de la source de lumière pendant les soins.

A l’entrée, un mur en pierre de taille sert à la présentation des pro-duits. Très performants, des Downlights et des projecteurs à faisceau mural Skim équipés de lampes à halogénures métalliques dispensent un éclairement qui attire inévitablement le regard à travers la façade vitrée du magasin.

Avec ses lignes pures et ses matériaux nobles, l’intérieur de la boutique reflète l‘essence de la marque du fabricant de cosmétiques. Le soin apporté à la conception de l’éclairage fait res-sortir l’architecture et le message qu’elle véhicule.

rant au plafond éclairent efficacement l‘espace de vente au moyen de lampes à halogénures métalliques. Des projecteurs Parscan montés sur des rails lumière triphasés permettent une certaine souplesse d‘agencement au niveau de la vitrine et de l‘accueil.

Au sous-sol, l‘on retrouve une fois encore la famille d‘appareils d‘éclairage Skim avec joint d‘ombre et détail de montage invisible. Ici toute-fois, elle est équipée de lampes halogènes gra-duables pour un meilleur rendu des couleurs. La disposition des appareils en périphérie de la pièce prévient tout éblouissement du client pendant ses soins, ceci pour son plus grand con-fort. Volumes, matériaux, couleurs et lumière fusionnent dans le nouveau Store & City Spa de Börlind pour donner naissance à une expé-rience stimulante, qui ouvre à la marque cos-métique une dimension nouvelle et positive.

Architecture : Burk Architekten, CalwPhotographies : Frieder Blickle

www.boerlind.com

Pour ces produits cos-métiques de grande valeur, les matières pre-mières d‘origine végétale utilisées sont issues en priorité de l‘agriculture biologique ; les méthodes de production employées sont respectueuses des composés sélectionnés et rentabilisent l‘énergie au maximum. Extraits animaux, produits à base de pétrole, matières pre-mières génétiquement modifiées et essais sur les animaux sont proscrits.

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Voici une expérience intéressante : peut-on transposer à notre époque, sous le soleil de Floride, des plans réalisés dans les années 30 par Mies van der Rohe ? Sur un plan technique, cela n’est pas un problème pour le jeune archi-tecte John Bennett ; la responsabilité morale de ce projet, quant à elle, est assumée par le maître d’ouvrage, Terence Riley, qui n’est rien moins que l’un des connaisseurs les plus réputés de l’œuvre de van der Rohe : l’actuel directeur du MAM (Miami Art Museum) a encadré en 2001 la très populaire rétrospective « Mies in Berlin » au titre de commissaire au MoMA (Museum of Modern Art) de New York. Alors qu’il préparait l’exposition, il tomba sur des plans dessinés par Mies peu après son entrée en fonction en tant que directeur du Bauhaus.

Cette « construction plate avec cour » était destinée à servir de modèle pour un lotissement près de Magdebourg. Deux ailes de bâtiment s’y ouvrent sur une cour intérieure : la partie avant inclut l’entrée, la cuisine, le salon et la salle à manger ; la partie arrière comporte deux chambres et deux salles de bain. La piscine de la cour intérieure et la domotique moderne sont des concessions faites aux exigences actuelles de confort et aux conditions climatiques de la Floride. En contrepartie, Riley et Bennett ont renoncé aux matériaux nobles privilégiés par Mies (travertin ou encore onyx), au profit de sols de béton polis et de murs en crépi blanc.

L’éclairage recourt lui aussi à la technique actuelle : il fait presque exclusivement appel à des projecteurs à faisceau mural basse tension Optec montés sur des boîtiers de sortie unitaire ou sur des rails lumière au ras du plafond. Les éclairements verticaux homogènes mettent en valeur la tectonique spatiale et donnent aux murs un caractère presque immatériel. Ceci aurait certainement plu à Mies : pour le Seagram Building, il s’était lui-même laissé convaincre par Richard Kelly des avantages de l’éclairage mural.

Le Bauhaus en Floride : un bungalow à MiamiTerence Riley, spécialiste reconnu de l’œuvre de Mies van der Rohe, s’est cons-truit un bungalow à Miami – sur la base de plans jamais réalisés du maître de la modernité.

La passerelle en béton recouvre la piscine de la cour intérieure et relie zone d’habitation et zone de repos – une solution qui semble pouvoir se justifier sous le climat de la Floride.

Il est évident que l’ar-chitecte John Bennett joue délibérément avec la lumière : n’oublions pas qu’il fut l’un des initiateurs de l’opéra-tion « Tribute of Light », laquelle, après les atten-tats du 11 septembre 2001 sur le World Trade Center, reconstitua la ligne d’horizon de la ville de New York avec des faisceaux lumineux. Ici,

dans cet espace privé, il attribue à la lumière un rôle fonctionnel, celui de rendre perceptible au mieux l’architecture du lieu. Avec leur petit for-mat, ces outils d’éclairage que sont les projecteurs à faisceau mural Optec illustrent parfaitement la philosophie du « Less is more ».

Suivant l’esprit de Mies van der Rohe, les murs du bungalow de Riley font pratiquement l’im-passe sur l’art – et lorsque celui-ci est présent, ce sont les murs eux-mêmes qui deviennent objets d’art. Des projecteurs

Nombreuses pièces de designer : le choix des meubles laisse transpa-raître l’œil du commis-saire d’art. Des matériaux tels que les piliers en acier et la chape de béton poli sont d’une ostensible simplicité : le véritable luxe est la continuité spatiale.

Modernité blanche exploitée avec les médias du XXIe siècle : Terence Riley met en scène ce mur donnant sur la cour intérieure au moyen de projections de films et de vidéos d’artistes.

Architecture : John Bennett, Miami, d’après des plans de Mies van der Rohe (1886 - 1969)Photographies: Ken Hayden, Miami

à faisceau mural Optec mettent en scène la reproduction numérique d’un motif issu d’un livre d’esquisses de van der Rohe (voir ci-dessous) ainsi qu’une photogra-phie de Richard Misrach (ci-dessus).

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Feux stop

Lumiville/InLight Expo 2007(Lyon, 12-14.06.2007)La ville de Lyon ne doit pas son statut de haut lieu de l’éclairagis-me qu’à sa traditionnelle « Fête des Lumières ». Grâce aux salons Lumiville, dédié à l’éclairage exté-rieur, et InLight Expo consacré à l’éclairage intérieur et dont la première édition s’est tenue cette année, la ville est depuis 2003 un rendez-vous régulier de l’industrie avec les bureaux d’étude et les maîtres d’ouvrage dont le rayonne-ment franchit désormais les fron-tières du pays : les organisateurs ont indiqué la présence de plus de 12 000 visiteurs professionnels, dont un grand nombre venu d’au-tres pays européens.

www.lumiville.com

Lumière peinte : les natures mortes de Willem Kalf(Suermondt-Ludwig-Museum, Aix-La-Chapelle, 8 mars – 3 juin 2007)« Il adorerait ces projecteurs de plafond. Félicitations à la société ERCO qui les a développés » : c’est par ces mots que débute la critique de Benedikt Erenz sur l’exposition Willem Kalf parue dans l’hebdo ma-daire allemand « DIE ZEIT » du 8 mars 2007. Et de dire de cette exposition à Aix-La-Chapelle qu’il s’agit de « l’une des plus belles de l’année ». Nous n’avons rien à ajouter.

www.willem-kalf.de

« Tune the light » – ERCO a placé sa présence au salon Lumiville de Lyon sous le signe de l’éclairage scénographique. La socié-té française de distribu-tion ERCO Lumières Eurl a réalisé son stand avec le soutien du marketing central d'ERCO.

Digital Origami(72 Erskine Gallery, Sydney, 17-25 mai 2007)L’architecte germano-australien Chris Bosse et ses étudiants de l’université technologique de Sydney sont les auteurs de cette installation où des modules en papier construits par CAO, puis découpés, servaient à remplir l’espace. Des appareils d’éclairage varychromes et une commande d’éclairage du Light System DALI ERCO conféraient à l’exposition sa lumière d’ambiance dynamique.

www.chrisbosse.de/origami.pdf

Bryce d‘Anice Aime, collection automne-hiver 2007/08 A la recherche de lieux originaux pour réaliser des prises de vue de sa collection, le jeune styliste de mode londonien Bryce d’Anice Aime a découvert le showroom d’ERCO sur la Dover Street. Durant une jour-née, stylistes, mannequins et visa-gistes ont transformé le showroom en studio de photographie – avec, en fond, des produits ERCO qui assuraient la figuration. Les colla-boratrices et les collaborateurs d’ERCO Londres ont apprécié cette production qui leur offrait une dis-traction intéressante tout en leur donnant un passionnant aperçu de l’univers de la mode.

www.bryce-danice-aime.com

Armés de 3500 cartons vides de deux formes de base différentes seule-ment, les étudiants ont élaboré une nouvelle interprétation fascinan -te de la notion tradition-nelle d’espace.

Un lieu inhabituel pour la photographie de mode : le showroom d'ERCO, 38 Dover Street, Londres.

E ERCO Leuchten GmbHPostfach 24 6058505 LüdenscheidGermanyTel.: +49 2351 551 0Fax: +49 2351 551 [email protected]

Uniqlo Flagship Store SoHo, New YorkAvec son très grand choix de basi-ques et de sportswear simples et colorés, la marque japonaise de vêtements de mode Uniqlo se lance à l’assaut du marché mondial. La lumière : un bel exemple d’éclairage mural faisant usage d’appareils à faisceau mural à lentille Lightcast pour lampes aux halogénures métalliques.Architecte : Masamichi Katayama, Wonderwall, Tokyo. Etudes d’éclai-rage : Masaki Yasuhara, Plus Y Lighting Planning Office, Osaka

www.uniqlo.com