GenèveEntre vignobles et AllondonLa plus connue des régions viticoles genevoises, et la plus grande aussi, Le Mandement, se protège au pied de la chaîne du Jura. Exposée plein sud, elle bénéficie d’un ensoleillement maximum entre Satigny et Dardagny. Une bonne partie de cette balade va pourtant se dérouler à l’ombre des arbres et dans la fraîcheur bienfaitrice d’une rivière.

De Satigny, atteignable en train ou en bus depuis Genève, on suivra les indications du tourisme pédestre sur la route qui monte en direction de la mairie et continue vers le pittoresque village de Choully. On peut y découvrir quelques très belles et cossues maisons vigneronnes, ainsi qu’une petite auberge réputée à la terrasse idyllique et tranquille. Toujours sur le goudron, on poursuivra en légère descente à travers vignes, puis à travers champs, vers le Moulin Fabry. Juste après, la route est barrée. En face, de l’autre côté de la rivière, c’est la France.

Un petit sentier forestier de terre battue invite à suivre la rive gauche de l’Allondon, rivière fétiche des Genevois en quête d’un joli coin pour leur pique-nique dominical. C’est un endroit très couru le week-end. En semaine, le promeneur ne croisera qu’un ou deux éventuels joggeurs, voire un cavalier quand le sentier se confond avec la piste pour chevaux qui traverse le même bois. Toujours guidé par les losanges jaunes, on s’écarte parfois du cours d’eau, avant d’y revenir en franchissant de petits ponts de bois ou quelques escaliers taillés dans la molasse.

Par endroit, des falaises offrent une vision de Colorado (en plus modeste, évidemment, comme dirait Gilles). On peut se risquer sur la rive et même sur les grosses pierres plates qui divisent la rivière en de multiples ruisselets, dans lesquels l’eau s’écoule tantôt calmement, tantôt avec quelques remous. Il n’est pas rare d’y rencontrer un serpent qui apprécie aussi le lieu. Aucune crainte, il fuira à votre approche et aura plus peur que vous !

Soudain, au bout du sentier, ce sont des dizaines de caravanes aux alentours joliment fleuris qui semblent barrer la route. Il faut alors traverser ce camping, bien calme en semaine, toujours en suivant les indicateurs posés par le tourisme pédestre. Bref passage sur une route goudronnée avant de remonter assez rapidement sur un large chemin de terre, toujours sous l’ombre agréable des feuillus qui laissent percevoir les prémices de leur parure automnale.

Dès la sortie du bois, c’est le bitume qui s’impose à nouveau jusqu’en fin de balade. Des champs, quelques vergers, puis à nouveau des vignes vont se succéder jusqu’au retour à Satigny. Retour à la civilisation avec le bruit des nombreux avions qui survolent la région ; tiens, on les avait oubliés !

Texte et photos de Philippe Lecoultre