entomologie du paludisme: comment mener les études de terrain?

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Entomologie du paludisme: comment mener les études de terrain Un exemple d'évaluation de substances répulsives pour la diminution du risque de transmission Carlo Costantini Dept. Santé Publique, Univ. Rome « La Sapienza », Italie Centre National de Recherche et Formation sur le Paludisme, Ouagadougou, Burkina Faso

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Entomologie du paludisme: comment mener les études de terrain

Un exemple d'évaluation de substances répulsives pour la diminution du risque de transmission

Carlo CostantiniDept. Santé Publique, Univ. Rome « La Sapienza », ItalieCentre National de Recherche et Formation sur le Paludisme, Ouagadougou, Burkina Faso

Les tâches de l’entomologiste médical

Connâitre la biologie des vecteurs(génétique, écologie, comportement, etc.)

Identification des meilleures stratégies de lutte anti-vectorielle adaptées au contexte locale(pulverisation intra-domiciliare, materiaux impregnés, etc.)

Identification et évaluation des outils de lutte(insecticides, répulsifs, etc.)

Application et gestion des outils de lutte(management des résistences, etc.)

Suivi épidémiologique(dynamique de la transmission)

Définition de répulsif

Substance conférant un degré de protection contre les piqûres d’arthropodes hématophages

1. Répulsion (sensu stricto)2. Inhibition du comportement de contact3. Inhibition du comportement de piqûre (Déterrents)

Le mode d’action des répulsifs1. Inhibition de la réponse du récepteur député à

« l’attraction » ;2. Transformation d’un message attractif en

répulsif ;3. Activation des récepteurs d’un répertoire

comportemental alternatif ;4. Activation d’un récepteur pour une odeur

« désagreable » ;5. Activation d’une cascade de signaux avec panne

du système sensoriel député à la réception du signal « attractif ».

Le mode d’action des répulsifs

L’action d’un répulsif se manifeste dans la phase VAPEUR : pas d’évaporation, pas d’effet.

Autres mécanismes de réduction de la quantité d’un répulsif appliqué sur la peau :

1. Absorption dermale2. Lessivage (sueur, lavage, pluie)3. Frottement4. Photo-dégradation

Quel intêret pour les répulsifs dans la lutte contre le paludisme ?

La stratégie de contrôle repose principalement sur deux axes :

Traitement efficace et rapide des cas symptomatiquesRéduction de la transmission

Matériaux Impregnés d’Insecticides

Quel apport pourraient-ils donner les répulsifs ?

Matériaux Imprégnés : contraintes biologiques

Qu’est-ce que nous voulons savoir sur les répulsifs ?

1. Combien de répulsif il faut appliquer sur la peau ?2. Combien de temps la protection durera ?3. Combien ça va coûter ?

Ce sont des questions de « Combien … » et non de « Pourquoi…» ou de « Est-ce que… »

Exercice quantitatif

La variabilité des Doses Efficaces

ED50

SPECIES

Box & Whisker plot

-1.96*SE-SEMean+SE+1.96*SE

AE_ALBOPAE_AEGYPAE_TAENICX_PIPIEAN_STEPH

.1

.08

.06

.04

.02

0

(Rutledge (Rutledge et alet al., 1983; J.Med. Ent. 20(5): 506., 1983; J.Med. Ent. 20(5): 506--510)510)

EDED5050 (µg/cm(µg/cm22) de 31 substances répulsives vis) de 31 substances répulsives vis--àà--vis de 5 vis de 5 espèces de moustiques espèces de moustiques répresentantrépresentant 3 genres3 genres

L’interaction entre les facteurs

Dose de répulsif rémanent sur la

peau

Temps après application du répulsif

Sensibilité du moustique au répulsif

Proportion de moustiques

« répoussés »

La rémanence : modèle de « déclin »

Repellent Decay

0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Time

Dt = D0 e -λt Ln (Dt) = Ln (D0) -λ t

Le profil efficacité/rémanence

TIME

BITERS

DOSE

109876543210

1

.75

.5

.25

0

.8.7

.6.5

.4.3

.2.1

0

Ln [p/(1-p)] = a + b1 Ln (Dt)

Ln (Dt) = Ln (D0) -λ t

Logit (p) = a + b1 [Ln (D0) -λ t]

Logit (p) = a + b1 Ln (D0) + b2 t

λ = − b2 / b1

Les contraintes sur le terrain

La variabilité spatialeLa variabilité temporelleL’agrégation des vecteursLa variabilité due aux captureursL’autocorrélationEtc. etc. …

Le « bruit de fond »

-0.8

-0.6

-0.4

-0.2

0

0.2

0.4

0.6

0

50

100

150

200

250

-0.9

95% de valeurs :[–0,3 , +0,3][0.5x , 2x]

Plan expérimentale

Carré Latin 4 x 4

Control

DEET

IR3535

KBR 3023

Hut 1 Hut 3

Hut 4

Hut 2

ADBC

CBAD

DACB

BCDA

Concessions

Nui

ts d

e ca

ptur

e

Résultats : données brutesSpecies Repellent Control Total

133 48.9% 162 59.6% 60 22.1% 272 627

(43.0% Š 54.8%) (52.3% Š 68.4%) (16.9% Š 30.0%)

6 454 23.7% 8 891 32.7% 3 485 12.8% 27 231 46 061

(20.4% Š 29.2%) (28.5% Š 39.2%) (10.8% Š 16.3%)

217 17.2% 274 21.8% 117 9.3% 1 259 1 867

(14.1% Š 22.3%) (18.1% Š 27.6%) (7.3% Š 12.7%)

13 20.0% 18 27.7% 8 12.3% 65 104

(12.0% Š 33.4%) (18.1% Š 42.0%) (6.3% Š 24.2%)

4 2.8% 2 1.4% 0 0.0% 144 150

(1.1% Š 7.7%) (0.4% Š 5.7%)

12 3.1% 18 4.6% 17 4.3% 393 440

(1.7% Š 5.8%) (2.9% Š 7.9%) (2.7% Š 7.5%)

3 2.1% 8 5.5% 11 7.6% 145 167

(0.7% Š 6.6%) (2.8% Š 11.5%) (4.2% Š 14.2%)

Total 6 836 9 373 3 698 29 509 49 416

DEET IR3535 KBR 3023

Anopheles funestus

Aedes taylori gr.

Aedes vittatus

Anopheles gambiae s.l.

Anopheles nili

Anopheles pharoensis

Aedes hirsutus

Résultats : sommaire des paramètres

Repellent a b 1 b 2 ED50 ED95 slope λ half-life

8.160 2.209 -0.532 0.0249 0.0943 2.21 -0.241 2.9

(±0.3472) (±0.1064) (±0.0326) (0.0197 Š 0.0308) (0.0776 Š 0.1149) (0.214 Š 0.270) (2.6 Š 3.2)

5.406 1.589 -0.382 0.0333 0.2124 1.59 -0.240 2.9

(±0.4113) (±0.0770) (±0.0226) (0.0223 Š 0.0470) (0.1515 Š 0.3115) (0.195 Š 0.292) (2.4 Š 3.6)

9.413 2.583 -0.439 0.0262 0.0818 2.58 -0.170 4.1

(±0.5910) (±0.1632) (±0.0381) (0.0183 Š 0.0354) (0.0620 Š 0.1073) (0.132 Š 0.212) (3.3 Š 5.3)

DEET

IR3535

KBR 3023

…donc on peut tout faire avec les répulsifs et puis oublier les materiauximpregnés, n’est-ce pas ?