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L es différentes techniques d’imagerie jouent un rôle crucial dans la sélection des patients et au cours de la procédure d’implantation. Une bonne connaissance de l’ap- port de chaque technique est nécessaire pour toute l’équipe médicale et paramédicale. Le programme d’implantation valvulaire aortique par voie per- cutanée a débuté en octobre 2006 à l’hôpital Bichat de Paris. Au 30 juin, 227 patients ont bénéficié d’une implantation de valve aortique, 161 par voie transartérielle (fémorale ou sous-clavière), 66 par voie transapicale. Les services impliqués sont le Département de cardiologie, le Service de chirurgie cardiovasculaire, le Département d’anesthésie-réa- nimation et les Services de radiologie et de gériatrie. L’hôpital Bichat est un centre de référence et un centre for- mateur pour les équipes euro- péennes débutant leur expé- rience. Rôle de l’échocardiographie L’échocardiographie est deve- nue en quelques années une technique essentielle en salle de cathétérisme. Différentes techniques sont uti- lisables : • L’échographie transthora- cique (ETT) la plus simple mais également la plus limitée en termes de performance. • L’échographie transœsopha- gienne (ETO) bi- ou tridimen- sionnelle temps réel, technique la plus utilisée, généralement sous anesthésie générale. • L’échographie intracardiaque, peu utilisée dans le cadre du TAVI. L’apport de l’échocardiographie est important à toutes les étapes de la procédure Pour la sélection des patients • Évaluation de la sévérité du RA et de ses conséquences hémodynamiques. • Analyse de la valve aortique (bi/tricuspide, calcifications), du diamètre de l’anneau et de la racine aortique… En début de procédure • L’ETT est utilisée pour le repé- rage de la pointe du ventricule gauche lors des procédures d’implantation par voie apicale. • L’ETO permet une mesure précise de la taille de l’anneau aortique, qui conditionnera le choix de la taille de la prothèse (figure 1). Au cours de la procédure, lʼETO permet • le positionnement correct de la prothèse, en complément de la fluoroscopie ; • d’évaluer immédiatement le résultat après implantation, en précisant la position correcte ou non de la prothèse, l’exis- tence d’une éventuelle fuite aortique, de son mécanisme et son importance ; • l’identification immédiate des complications possibles (tam- ponnade, dysfonction ventri- culaire gauche globale ou segmentaire), pouvant être liées à une obstruction des ostia coronaires, une dissec- tion aortique ou une insuffi- sance mitrale. Lʼinconvénient principal de lʼETO est la nécessité dʼune anesthésie géné- rale. Avec le développe- ment dʼabords percutanés moins invasifs, il devient possible de réaliser la procédure de TAVI sous anesthésie locale, chez un patient sédaté. Dans ce contexte, nous avons récemment déve- loppé dans notre centre une surveillance échogra- phique non invasive par sonde ETO miniature, réa- lisable sans intubation du patient (figure 2). En effet, cette sonde dʼun calibre très inférieur à la sonde traditionnelle permet une introduction soit par la bouche, soit par le nez sans avoir besoin dʼune anesthésie générale. L’équipe paramédi- cale joue un rôle important dans le déroulement de ces procédures • Préparation de la salle et du patient. • Préparation du matériel et plus spécifiquement prépara- tion de la prothèse (figure 3). • Stimulation ventriculaire rapide. • Surveillance des paramètres hémodynamiques. • Acquisition et traitement des images d’angiographie. • Utilisation d’un logiciel spéci- fique (système de navigation pour le choix de la bonne inci- dence d’implantation et du posi- tionnement de la prothèse). • Sortie de salle vers l’Unité de soins intensifs de cardiologie. Un travail d’équipe Un travail dʼéquipe pour les infirmières, une colla- boration IBODE, IDE, IADE. Un partage des savoirs et un échange dʼexpériences. Un développement des compétences. Un atout de plus dans la connaissance des autres. Une progression ensem- ble vers un nouveau métier. DÉCEMBRE 2010 26 PARAMÉDICAL Endoprothèses valvulaires percutanées Intérêt de l'échographie et rôle des paramédicaux G. PARTOUCHE, Cadre supérieur IDE, Département de Cardiologie, Hôpital Bichat, Paris L’implantation valvulaire aortique percutanée (Transcatheter Aortic Valve Implantation ou TAVI) a connu un essor très rapide ces dernières années, modifiant la prise en charge des patients porteurs de rétrécissement aor- tique (RA) symptomatique à haut risque chirurgical. conclusion L’ a pproche mu ltidisciplin a ire ré u niss a nt l’en- semble des équipes médicales et paramédicales de cardiologie et de chirurgie cardiaque et d’au- tres spéci alistes, le tout dans un environnement spécifique (figure 4) permet aujourd’hui d’ amé- liorer l a prise en charge des patients âgés souf- frant de RA sévère. Elle permet, parmi une popul ation à haut risque chirurgical, de sélectionner des candidats à une impl antation valvul aire aortique par voie percu- tanée et de choisir l’approche appropriée à chaque cas particulier, de réaliser l’intervention et d’en évaluer les résultats. On peut espérer que ces nouvelles techniques per- cut anées tiendront leurs promesses et permet- tront d’augmenter le nombre de patients pouvant bénéficier de l’impl antation d’ une prothèse val- vulaire, seul traitement curatif du rétrécissement aortique. z

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  • Les différentes techniquesd’imagerie jouent un rôlecrucial dans la sélectiondes patients et au cours de laprocédure d’implantation. Unebonne connaissance de l’ap-port de chaque technique estnécessaire pour toute l’équipemédicale et paramédicale.Le programme d’implantationvalvulaire aortique par voie per-cutanée a débuté en octobre2006 à l’hôpital Bichat de Paris.Au 30 juin, 227 patients ontbénéficié d’une implantation devalve aortique, 161 par voietransartérielle (fémorale ousous-clavière), 66 par voietransapicale. Les servicesimpliqués sont le Départementde cardiologie, le Service dechirurgie cardiovasculaire, leDépartement d’anesthésie-réa-nimation et les Services deradiologie et de gériatrie.L’hôpital Bichat est un centrede référence et un centre for-mateur pour les équipes euro-péennes débutant leur expé-rience.

    Rôle del’échocardiographie

    L’échocardiographie est deve-nue en quelques années unetechnique essentielle en sallede cathétérisme.Différentes techniques sont uti-lisables :• L’échographie transthora-cique (ETT) la plus simple maiségalement la plus limitée entermes de performance.• L’échographie transœsopha-gienne (ETO) bi- ou tridimen-sionnelle temps réel, techniquela plus utilisée, généralementsous anesthésie générale.• L’échographie intracardiaque,peu utilisée dans le cadre duTAVI.

    L’apport del’échocardiographieest importantà toutes les étapesde la procédure

    ■ Pour la sélection despatients• Évaluation de la sévérité duRA et de ses conséquenceshémodynamiques.• Analyse de la valve aortique(bi/tricuspide, calcifications), dudiamètre de l’anneau et de laracine aortique…

    ■ En début de procédure• L’ETT est utilisée pour le repé-rage de la pointe du ventriculegauche lors des procéduresd’implantation par voie apicale.• L’ETO permet une mesureprécise de la taille de l’anneauaortique, qui conditionnera lechoix de la taille de la prothèse(figure 1).

    ■ Au cours de la procédure,lʼETO permet• le positionnement correct dela prothèse, en complémentde la fluoroscopie ;• d’évaluer immédiatement lerésultat après implantation, enprécisant la position correcteou non de la prothèse, l’exis-tence d’une éventuelle fuiteaortique, de son mécanismeet son importance ;• l’identification immédiate des

    complications possibles (tam-ponnade, dysfonction ventri-culaire gauche globale ousegmentaire), pouvant êtreliées à une obstruction desostia coronaires, une dissec-tion aortique ou une insuffi-sance mitrale.

    Lʼinconvénient principalde lʼETO est la nécessitédʼune anesthésie géné-rale. Avec le développe-ment dʼabords percutanésmoins invasifs, il devientpossible de réaliser laprocédure de TAVI sousanesthésie locale, chez unpatient sédaté.Dans ce contexte, nousavons récemment déve-loppé dans notre centreune surveillance échogra-phique non invasive parsonde ETO miniature, réa-lisable sans intubation dupatient (figure 2). En effet,cette sonde dʼun calibretrès inférieur à la sondetraditionnelle permet uneintroduction soit par labouche, soit par le nezsans avoir besoin dʼuneanesthésie générale.

    L’équipe paramédi-cale joue un rôleimportant dansle déroulementde ces procédures

    • Préparation de la salle et dupatient.• Préparation du matériel etplus spécifiquement prépara-tion de la prothèse (figure 3).• Stimulation ventriculairerapide.• Surveillance des paramètreshémodynamiques.• Acquisition et traitement desimages d’angiographie.• Utilisation d’un logiciel spéci-fique (système de navigation

    pour le choix de la bonne inci-dence d’implantation et du posi-tionnement de la prothèse).• Sortie de salle vers l’Unité desoins intensifs de cardiologie.

    Un travail d’équipe

    Un travail dʼéquipe pourles infirmières, une colla-boration IBODE, IDE, IADE.Un partage des savoirs etun échange dʼexpériences.Un développement descompétences.Un atout de plus dans laconnaissance des autres.Une progression ensem-ble vers un nouveaumétier.

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    DÉCEMBRE 2010 26

    P A R A M É D I C A L

    Endoprothèses valvulairespercutanéesIntérêt de l'échographie et rôle des paramédicauxG. PARTOUCHE, Cadre supérieur IDE, Département de Cardiologie, Hôpital Bichat, Paris

    L’implantation valvulaire aortique percutanée (Transcatheter Aortic ValveImplantation ou TAVI) a connu un essor très rapide ces dernières années,modifiant la prise en charge des patients porteurs de rétrécissement aor-tique (RA) symptomatique à haut risque chirurgical.

    conclusion

    ■ L’approche multidisciplinaire réunissant l’en-semble des équipes médicales et paramédicalesde cardiologie et de chirurgie cardiaque et d’au-tres spécialistes, le tout dans un environnementspécifique (figure 4) permet aujourd’hui d’amé-liorer la prise en charge des patients âgés souf-frant de RA sévère.

    ■ Elle permet, parmi une population à haut risquechirurgical, de sélectionner des candidats à uneimplantation valvulaire aortique par voie percu-tanée et de choisir l’approche appropriée à chaquecas particulier, de réaliser l’intervention et d’enévaluer les résultats.

    ■ On peut espérer que ces nouvelles techniques per-cutanées tiendront leurs promesses et permet-tront d’augmenter le nombre de patients pouvantbénéficier de l’implantation d’une prothèse val-vulaire, seul traitement curatif du rétrécissementaortique. z

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    DÉCEMBRE 2010 27Reproduction interdite de tous les articles sauf accord de la Direction. Directeur de la publication : E. Elgozi – Imprimerie de Compiègne –4e trimestre 2010 – ISSN 1962-2740 – © AXIS SANTÉ –Dépôt légal :

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    Figure 3. Préparation de la table de crimping.

    Figure 1. Visualisation de lʼorificeaortique en 3D.

    Figure 2. Microsonde dʼéchographie.

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    Figure 4. Salle hybride, Imagerie multimodalité.