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Annick Le Douget Chapelle Notre-Dame de Clohars-Fouesnant : La tradition de l’habillement de la Vierge du Drennec. Chaque année au 15 août, lors du pardon de la chapelle du Drennec à Clohars- Fouesnant, les fidèles et les spectateurs peuvent admirer la belle statue de la Vierge à l’Enfant, dans la chapelle même, ou sur le placître pendant la messe célébrée en plein air. Ce jour-là, et ce jour-là seulement, Notre-Dame du Drennec apparaît habillée de vêtements réels, d’une robe blanche, d’un manteau bleu aux galons dorés, et couronnée d’un voile, pendant que l’Enfant-Jésus arbore un bavoir luxueux. La Vierge du Drennec est l’une des dernières statues de Cornouaille que l’on habille à l’occasion d’une fête, aussi nous paraissait-il intéressant de connaître l’origine de cette coutume d’habillement, pratique de dévotion chrétienne fort ancienne et fort répandue dans le monde catholique, mais aujourd’hui en voie de disparition dans nos régions. La Vierge sur le placître lors du pardon du Drennec 2005, dans le costume actuel dont on la revêt le 15 août. 1/9

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Eglises du Pays de Fouesnant -

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Annick Le Douget

Chapelle Notre-Dame de Clohars-Fouesnant : La tradition de l’habillement

de la Vierge du Drennec.

Chaque année au 15 août, lors du pardon de la chapelle du Drennec à Clohars-Fouesnant, les fidèles et les spectateurs peuvent admirer la belle statue de la Vierge à l’Enfant, dans la chapelle même, ou sur le placître pendant la messe célébrée en plein air. Ce jour-là, et ce jour-là seulement, Notre-Dame du Drennec apparaît habillée de vêtements réels, d’une robe blanche, d’un manteau bleu aux galons dorés, et couronnée d’un voile, pendant que l’Enfant-Jésus arbore un bavoir luxueux. La Vierge du Drennec est l’une des dernières statues de Cornouaille que l’on habille à l’occasion d’une fête, aussi nous paraissait-il intéressant de connaître l’origine de cette coutume d’habillement, pratique de dévotion chrétienne fort ancienne et fort répandue dans le monde catholique, mais aujourd’hui en voie de disparition dans nos régions.

La Vierge sur le placître lors du pardon du Drennec 2005,

dans le costume actuel dont on la revêt le 15 août.

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Une antique tradition dans une chapelle récente Ce qui paraît de prime abord paradoxal, c’est que la chapelle de Notre-Dame du Drennec est de construction récente, bâtie en 1878 : pourquoi cette antique tradition a-t-elle été adoptée ici aussi tardivement ? Il pourrait y avoir deux hypothèses. La chapelle a été édifiée certes en 1878, mais non loin des ruines d’une ancienne chapelle du 16e siècle, située plus au nord que celle que nous connaissons aujourd’hui. La statue de Notre-Dame du Drennec date du 16e siècle également, et provient peut-être de cette première chapelle détruite. On peut dès lors penser que la tradition de l’habillement aura été reprise et conservée dans la nouvelle chapelle du Drennec, comme attachée à la Vierge elle-même. Ce pourrait être la première réponse. Toutefois une autre hypothèse se profile : en cette fin de 19e siècle, nous étions à une période de vaste élan du culte de la Vierge, et, pour les fidèles, vêtir une statue lors d’une fête lui conférait un aspect encore plus vénérable, à l’image de la Vierge couronnée de Rumengol. Mais nous ne savons pas laquelle des deux explications privilégier car les archives sont muettes et notre enquête locale n’a pu déterminer ce point. On notera aussi à ce propos que le pardon de saint Alar qui s’y fête le premier dimanche de juillet est l’un des derniers pardons des chevaux de la région. Est-ce une survivance d’une tradition ancienne immémoriale pratiquée dans l’ex-chapelle du Drennec, ou alors une création récente (après 1878), s’insérant d’un seul coup dans la tradition locale, portée par une religion paysanne à son zénith et s’inscrivant dans la poussée d’un culte des saints bretons alors réactivé par le clergé ? Là aussi nous en sommes réduits à des supputations pour l’instant. Les couturières de la Vierge De la mémoire des vieux villageois de Clohars-Fouesnant, la plus ancienne couturière de la Vierge que l’on ait connue au Drennec était Marie-Louise Diascorn épouse Nerzic, qui demeurait près de la chapelle et qui est morte en 1932. C’est elle qui avait confectionné la robe bleue – déteinte avec les années! – dont on a habillé la statue jusqu’en 1986. Cette robe est toujours conservée à ce jour : entreposée chez des particuliers entre deux pardons, elle avait ainsi échappé à l’incendie de 1982 qui avait détruit la chapelle. Les vêtements portés aujourd’hui par Notre-Dame lors du pardon ont été confectionnés en 1987 par Elisa Le Breton, voisine de Roud-Gwen. L’association des « Amis de la chapelle du Drennec », mise sur pied en 1982 après le sinistre, avait financé l’achat du tissu, et dès le 15 août 1987, la Vierge était habillée de neuf par l’habile couturière ! Son vestiaire est composé d’une robe (robe-tablier), d’un manteau (cape) et d’un voile blanc ceint d’une couronne. L’enfant-Jésus porte un bavoir et une couronne. Les habilleuses ou les « chambrières » de la Vierge : des femmes seulement. Qui est chargé d’habiller la Vierge ? C’est le domaine réservé des femmes, c’est un point intéressant à souligner.

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Ces femmes sont souvent des voisines de la chapelle, qui s’occupent aussi, sans bruit, de son entretien. La plus ancienne femme qui avait en charge l’habillement de la Vierge, et dont on a gardé le souvenir, était Marie-Jeanne Friant, décédée en 1975 à l’âge de 91 ans. Son jardin, dit-on, était cultivé en fleurs uniquement destinées à la chapelle et au fleurissement de l’autel. Catherine Le Corre, du Drennec, bien connue de tous sous le petit prénom de Rine, a alors pris la relève et l’a fait jusqu’en 2000, se chargeant en outre de l’ouverture de la chapelle au public de 1984 à 2000. Puis Elisa Le Breton et Joséphine Coriou ont repris conjointement le flambeau, avant de le passer à Louisick Lebreton, fille de Rine. Ces habilleuses ont, non seulement la charge de vêtir la Vierge, mais aussi de conserver à l’abri le costume le reste de l’année et de l’entretenir. QmeV

uel sens ces femmes donnent-elles à leuranipulation technique sans importance. Rin

xplique sa motivation, d’abord par son fort attaria an Drenek, dont elle aime à chanter le ca

« Betek chapel hor maChapel Mari mamm

En deiz-man omp holGant fizianz ha kara

Jusque la chapelle de notrLa chapelle de Marie, mNous avons tous accouru

Avec confiance et a

Louisick nous montre l’ancien costume de la

La Vierge du Drennec dans sonancien costume en 1984

s fonctions ? Ce n’est pas une e, aujourd’hui âgée de 85 ans,

achement à la chapelle et à l’Itron ntique : mm garet, Doue, l diredet, ntez“.

e Mère chérie ère de Dieu, aujourd’hui mour.

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Les étapes de l’habillement de la Vierge en 2005 dans la chapelle du Drennec. Louisick officie sous les yeux attentifs de sa mère, Rine.

Les étapes de l’habillement de la Vierge en 2005 dans la chapelle du Drennec. Louisick officie sous les yeux attentifs de sa mère, Rine.

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Cet attachement à la chapelle est une tradition familiale : le grand-père de Rine, demeurant dans le penty proche de Ty-Feunteun, gardait déjà les clés de l’édifice. C’est lui qui sonnait le glas quand passait sur la route le corps d’un voisin que l’on portait au cimetière. Mais au-delà, Catherine nous rappelle avoir eu grand plaisir à habiller la Vierge pendant toutes ces années, une façon sans doute d’être plus proche d’elle. Et « l’habilleuse » d’aujourd’hui, Louisick, nous dit être contente de reprendre la tradition ! Anatole Le Braz (Au Pays des pardons), avait été en fin du 19e siècle le témoin ému de la piété d’une femme qui s’occupait tout particulièrement de Notre-Dame de Rumengol et passait sa vie dans cette chapelle ; elle lui avait confié n’aimer que la compagnie de la Vierge, elle aimait à lui parler, elle pensait même que la statue lui souriait et lui répondait, et elle lui chantait complaintes et cantiques. Les origines de la tradition d’habiller les Vierges et le sens de cette tradition Venons-en aux origines de cette tradition. Certains auteurs pensent qu’il s’agit d’une pratique antérieure au christianisme, remontant même à l’Antiquité, à une période où l’on habillait les statues des divinités. Ce dont on est sûr, c’est que les statues de la Vierge sont l’objet d’une dévotion intense dans le monde catholique, et que l’habitude de les vêtir, si elle s’est perdue dans nos régions, est conservée activement dans de nombreux pays, au Mexique ou aux Philippines par exemple, et plus près de nous, en Italie, en Espagne, en Catalogne notamment, ou encore dans le Roussillon. Nous avons dégagé de notre étude locale deux raisons de vêtir une statue : l’une, pour valoriser la Vierge, et l’autre, pour cacher ses formes. L’historien Michel Lagrée explique fort bien, dans son livre Religion et cultures en Bretagne, la place de la Vierge dans la piété populaire. « Omniprésente et invoquée à toutes fins, la Vierge est, en Bretagne comme souvent ailleurs, une personnalité ambiguë : la Mère du Sauveur est une image universelle, mais la topographie mariale individualise fortement celle qui est invoquée dans la pratique par les fidèles », affirme-t-il. L’habillement de la statue s’inscrirait donc dans cette volonté d’individualiser la Vierge de la chapelle de son propre village. Mais pour les fidèles, mettre un riche vêtement à la Vierge est aussi un geste fort de piété, façon d’entourer la statue et de lui donner plus d’éclat lors d’un événement, ou un aspect plus vénérable. Ainsi le vêtement du Drennec donne une allure de reine à la Vierge, montrant la place qu’elle tient dans le cœur des paroissiens. Mais parfois, plus prosaïquement, un vêtement peut servir à cacher des formes que l’on ne souhaite pas montrer. Il en est ainsi de l’habillement de plusieurs « vierges allaitantes » du diocèse : les vêtements servent alors à masquer des formes plantureuses et des seins exhibés, susceptibles de choquer les plus pudiques ; le clergé pouvait également penser qu’une connotation pour le moins charnelle, voire sexuelle, était susceptible de s’en dégager et de nuire à la prière du fidèle et au culte de l’Immaculée Conception ! Notre-Dame de Tréguron en Gouézec en est un exemple éloquent : jusqu’aux années 1950, l’on drapait sagement son impudique poitrine…

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Et l’on peut penser que le vêtement de la vierge allaitante de Quillidoaré à Cast avait ce même but ; là, en outre, un bras artificiel était glissé dans la manche de son costume breton pour parachever l’équilibre général de la toilette, lui conférant une allure diamétralement différente de celle voulue par le sculpteur. Une différence doit être signalée entre les statues « traditionnelles » exposées habillées à certaines occasions, comme la Vierge du Drennec, mais qui, le reste du temps, sont dans l’église sans ces vêtements d’apparat, et les statues-mannequin articulées, avec juste un visage et des mains sculptées : ces dernières ne peuvent être exposées qu’habillées, et sont remisées pendant l’année dans une armoire de la sacristie. C’est par exemple le cas de la « statue-poupée » de la Vierge à l’Enfant de la chapelle de Saint-Divy en Plounéour-Ménez, dont le corps est un mannequin de bois fort fruste. Dans certains cas, la perruque de cheveux naturels en est l’accessoire obligatoire. Les vêtements Dans certains lieux prestigieux, les statues sont parées de robes royales et de voiles somptueux. On sait que, sous l’Ancien Régime, Marie-Antoinette a offert en 1779 une robe en drap d’or –la seule robe qui soit restée de la garde-robe de la reine – à Notre-Dame de Montflières, près d’Abbeville dans la Somme, pour placer sous ses grâces l’enfant qui venait de naître dans son foyer. Il est dit également qu’Anne de Bretagne avait ainsi offert sa robe de mariage pour vêtir une Vierge.

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Ici, en Bretagne, les statues de la Vierge, et non des moins illustres, étaient nombreuses à être vêtues, et certaines toute l’année. On peut citer Notre-Dame des Portes à Châteauneuf-du-Faou, Notre-Dame de Cléden-Poher, Notre-Dame de Bon-Secours à Guingamp, Notre-Dame de la Délivrance à Quintin, Notre-Dame de Rumengol, Notre-Dame de Grâces à Saint-Eloy, Notre-Dame des Cieux au Huelgoat, etc.

Notre-Dame de Quillidoaré (Cast) et l’Enfant-Jésus se présentent en 1939, dans la Bretagne d’Aubert, dans un beau costume paysan. Le vêtement cache

une Vierge allaitante, photographiée plus tard par l’abbé Feutren. Mais dans nos chapelles de campagne, les parures étaient souvent plus modestes : les dentelles, les galons, les tissus étaient autant d’offrandes des paroissiennes, parfois provenaient-elles de leurs propres vêtements qu’elles portaient encore l’année précédente, nous indique un curé. On voit donc des Vierges habillées à la mode du pays, véritables vierges paysannes, parées de rubans et de paillettes, comme à La Roche en Saint-Thois ou encore à Cast, avec la surprenante Itron Varia de la chapelle de Quillidoaré, déjà évoquée ci-dessus, dont la couronne de métal écrasait la coiffe avec peu d’élégance. Il faut savoir pourtant qu’après le concile de Trente, l’Eglise –sans doute dans le souci de moraliser les images saintes - avait interdit d’accoutrer les Vierges de façon profane, mais on voit que le culte populaire était le plus fort.

Pour résumer, les puristes estimaient que ces vêtements modestes étaient de mauvais goût – du goût des paysannes, disaient-ils avec mépris ! - gâtant les lignes et la silhouette de la sculpture.

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Mais, surtout, cette coutume ne manquait pas d’agacer un clergé soucieux d’épurer le culte de la Vierge.

Ne pas confondre les Vierges habillées et les Vierges couronnées !

Les Vierges habillées sont un signe de piété populaire tandis que les Vierges couronnées sont une marque de militantisme religieux. Un des aspects religieux marquants du 19e siècle est le nouvel essor du culte marial à partir de 1830. Ce nouvel élan de dévotion à la Vierge va s’accompagner, dans la seconde moitié du 19e siècle, d’une spectaculaire réactivation des pardons et pèlerinages dans les sanctuaires qui lui sont consacrés. En 1854, le pape Pie IX proclame le dogme de l’Immaculée Conception. L’Eglise reconnaît les hauts lieux de la prière dans le monde en accordant à certaines Vierges – ici celles des grands sanctuaires bretons traditionnels -, par autorisation du pape, le privilège d’une cérémonie solennelle de couronnement. En 1858, le premier couronnement autorisé par Pie IX dans le diocèse est celui de la statue de la Vierge de Rumengol, suivi de quatre autres dans notre département. Le rayonnement de ces sanctuaires dédiés à la Vierge va s’accroître encore et attirer des foules de pèlerins. L’Eglise tente ainsi de canaliser la religiosité populaire naturelle par un renforcement doctrinal dans le sens d’une dévotion eucharistique. Ces sanctuaires deviendront un lieu de militantisme religieux, où se fera entendre l’appel à l’action et à la défense du culte catholique : il s’agit alors d’une démonstration de puissance catholique pour l’Eglise et une manière de se compter, de s’affirmer, pour les catholiques ! Une tradition combattue par le clergé à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Mais il n’y avait pas que la Vierge qui faisait l’objet des soins attentionnés des fidèles, c’était aussi le cas du fameux « Petit Jésus de Prague ». Marie-Paul Salonne note en 1939 : « Cela nous semble tout naturel, chez nous, de voir le « Mabic-Jésus attifé comme un potik de Cornouaille » ! Enfin, c’est peut-être l’habillement de la statue de sainte Anne à Sainte-Anne-La Palud qui a suscité le plus de réactions : la population de Plonévez-Porzay et le clergé se sont affrontés sur le sujet pendant de nombreuses années à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Les gens du pays aimaient leur sainte Anne de façon possessive et refusaient de nier cette tradition séculaire. On apprend que le plastron de la Vierge était formé de rubans clinquants, et que son vêtement était garni d’une douzaine de mètres de galons lors du pardon. Anatole Le Braz, dans son livre Au pays des pardons, nous dit que « la sainte, habillée à neuf, avait les grâces jeunettes d’une aïeule endimanchée ».

Le clergé s’indignait de cette coutume : « Il serait temps que nos campagnards comprennent qu’ils n’ont pas le droit, pour satisfaire un goût grotesque, d’exposer à la risée des étrangers les objets les plus respectables. Ils doivent faire ce sacrifice à leurs frères des villes et à leurs prêtres qui verraient avec plaisir disparaître cet usage », note le chroniqueur de la Semaine religieuse en 1888 ! En 1896, aucune évolution n’est relevée, au grand dam du recteur qui n’hésite pas à affirmer que cette coutume donne une très mauvaise image du pays aux touristes. Mais la problématique du bon ou du mauvais goût n’est pas essentielle pour le prêtre.

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Il estime surtout qu’il s’agit d’une marque évidente, et à ses yeux répugnante, d’idolâtrie tout à fait éloignée des coutumes catholiques ! Avec un certain humour, il conclut : « J’aimerais assez que pour pénitence on pût infliger [aux paroissiennes de Plonévez-Porzay] de paraître vêtues de la même manière, et je suis convaincu que ce procédé opérerait une conversion immédiate. » Une tradition à maintenir ! Mais ici, au Drennec, le costume de la Vierge n’a pas suscité les passions et remous de Sainte-Anne La Palud ! Contrairement à l’habillement anarchique de sainte Anne, laissé au goût des fidèles dévotes, on a vu qu’au 20e siècle cet habillement a été géré au Drennec par la collectivité à laquelle agréait le costume taillé sur mesure pour la Vierge. Ce point est important à souligner, on voit qu’ici la tradition a été canalisée en imposant l’idée d’un costume unique et en écartant les dons individuels ou les initiatives spontanées. Ainsi la tradition de l’habillement a passé sans encombres le cap des années, avec vraisemblablement l’aval des prêtres. Aujourd’hui l’abbé Castel, spécialiste du patrimoine religieux en Bretagne, nous confie « qu’il serait dommage de voir abandonner la coutume au Drennec d'autant plus que l'habillement est une manière de s'occuper d'une statue qui, sans cela, perdra de sa présence. »

Remerciements à l’Association des Amis de la Chapelle du Drennec, à l’abbé Castel, Yann Celton, Daniel Giraudon, Michel Le Goff, Josick Peuziat.

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