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Ils fuient les mêmes violences que celles que nous subissonsMais le 13 novembre 2015, pour eux, cest tous les joursLe 9 octobre dernier, la population mouscronnoise apprenait l’arrivée prochaine de quelque 600 réfugiés qui seraient logés dans l’ancienne clinique « Le Refuge » au sein du populeux quartier du Tuquet. Di- rectement, l’information provoqua interrogations et craintes chez nombre de nos concitoyens. Le bâtiment, déserté depuis 5 ans, appartient aujourd’hui à l’homme d’affaires anversois Tony GRAM. Il n’est au départ pas adapté pour accueillir 600 personnes. Par ail- leurs, Théo FRANCKEN, Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration n’a absolument pas consulté les auto- rités communales. Quasi dans le même temps, au- delà des interrogations légitimes des citoyens, les réseaux sociaux furent inondés de propos racistes et injurieux. Devant ce flot de haine, au sein de l’association Eco- Vie nous avons estimé qu’il fallait prendre une initiative pour mon- trer que cela ne reflétait en rien l’avis de l’ensemble de la popula- tion mouscronnoise. Dès le 19 oc- tobre, nous avons pris l’initiative, , d’écrire au bourgmestre pour solli- citer des informations plus pré- cises, ce dont il ne disposait pas, mais aussi pour demander de mettre à notre disposition une salle communale pour tenir une réunion d’information à l’intention des personnes qui voulaient réagir positivement à cette arrivée. Dans le même temps, une concer- tation associative a réuni quelque cinquante représentants d’associa- tions locales et, suite à cela, un réseau associatif et citoyen le « Mouscron terre d’accueil » a vu le jour. C’est ce réseau, auquel notre association adhère pleine- ment, qui coordonnera les actions qui seront menées pour que l’ac- cueil des réfugiés en terre mous- cronnoise se passe bien. La réunion publique organisée à l’initiative d’Eco-Vie avec le soutien de nombreuses associations lo- cales a réuni 350 personnes. L’avocate Anne-Sophie ROGGHE développa le volet légal de l’accueil des réfugiés. Cette information permit de discerner le vrai du faux et de démonter les nombreux amalgames qui circulent. Il appar- tint ensuite à Jacques VARRASSE de présenter le réseau « Mouscron, Terre d’Accueil ». En- fin, Sylvia interrogea Madame Anne WILLIAMS, administratrice de la société irlandaise « BRID- GESTOCK » qui sera opérateur de l’accueil au Refuge et dont c’était, suite à notre invitation !, la pre- mière intervention publique sur ce dossier. Eco- Vie, la revue n. 287 / novembre - décembre 2015 http:// www. eco- vie. be Prix de vente ( hors- adhésion) : 2 euros Edit. resp. : Sylvia Vannesche, 34 rue de l' Oratoire, 7700 Mouscron - Accueil des migrants, pages 3 à 5 / 14 et 15 / 17, 18 et 24 - « Modernisation » de la traversée de Tournai, pages 6 à 9 et 18 - Courrier de lecteur, les sul- fites : pages 10 à 13 - Courrier de lecteur, serre artisanale, pages 15 et 16 - Grisou : page 19 - Agenda : page 20 - Campagne contre les « usines à viande », pages 23 et 24 Sommaire Editorial

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Page 1: Eco Vie la revue · furent inondés de propos racistes et injurieux. Devant ce flot de haine, au sein de l’association Eco-Vie nous avons estimé qu’il fallait prendre une initiative

Ils fuient les mêmes violences que

celles que nous subissons…

Mais le 13 novembre 2015, pour

eux, c’est tous les jours…

Le 9 octobre dernier, la population

mouscronnoise apprenait l’arrivée

prochaine de quelque 600 réfugiés

qui seraient logés dans l’ancienne

clinique « Le Refuge » au sein du

populeux quartier du Tuquet. Di-

rectement, l’information provoqua

interrogations et craintes chez

nombre de nos concitoyens. Le

bâtiment, déserté depuis 5 ans,

appartient aujourd’hui à l’homme

d’affaires anversois Tony GRAM. Il

n’est au départ pas adapté pour

accueillir 600 personnes. Par ail-

leurs, Théo FRANCKEN, Secrétaire

d’Etat à l’Asile et à la Migration n’a

absolument pas consulté les auto-

rités communales.

Quasi dans le même temps, au-

delà des interrogations légitimes

des citoyens, les réseaux sociaux

furent inondés de propos racistes

et injurieux. Devant ce flot de

haine, au sein de l’association Eco-

Vie nous avons estimé qu’il fallait

prendre une initiative pour mon-

trer que cela ne reflétait en rien

l’avis de l’ensemble de la popula-

tion mouscronnoise. Dès le 19 oc-

tobre, nous avons pris l’initiative, ,

d’écrire au bourgmestre pour solli-

citer des informations plus pré-

cises, ce dont il ne disposait pas,

mais aussi pour demander de

mettre à notre disposition une

salle communale pour tenir une

réunion d’information à l’intention

des personnes qui voulaient réagir

positivement à cette arrivée.

Dans le même temps, une concer-

tation associative a réuni quelque

cinquante représentants d’associa-

tions locales et, suite à cela, un

réseau associatif et citoyen le

« Mouscron terre d’accueil » a vu

le jour. C’est ce réseau, auquel

notre association adhère pleine-

ment, qui coordonnera les actions

qui seront menées pour que l’ac-

cueil des réfugiés en terre mous-

cronnoise se passe bien.

La réunion publique organisée à

l’initiative d’Eco-Vie avec le soutien

de nombreuses associations lo-

cales a réuni 350 personnes.

L’avocate Anne-Sophie ROGGHE

développa le volet légal de l’accueil

des réfugiés. Cette information

permit de discerner le vrai du faux

et de démonter les nombreux

amalgames qui circulent. Il appar-

tint ensuite à Jacques VARRASSE

de présenter le réseau

« Mouscron, Terre d’Accueil ». En-

fin, Sylvia interrogea Madame

Anne WILLIAMS, administratrice

de la société irlandaise « BRID-

GESTOCK » qui sera opérateur de

l’accueil au Refuge et dont c’était,

suite à notre invitation !, la pre-

mière intervention publique sur ce

dossier.

Eco-Vie, la revue n. 287 / novembre - décembre 2015

http: / /www. eco-vie. be

Prix de vente (hors-adhésion) : 2 euros

Edit. resp. : Sylvia Vannesche, 34 rue de l' Oratoire, 7700 Mouscron

- Accueil des migrants, pages

3 à 5 / 14 et 15 / 17, 18 et 24

- « Modernisation » de la

traversée de Tournai, pages

6 à 9 et 18

- Courrier de lecteur, les sul-

fites :pages 10 à 13

- Courrier de lecteur, serre

artisanale, pages 15 et 16

- Grisou : page 19

- Agenda : page 20

- Campagne contre les

« usines à viande », pages 23

et 24

Sommaire

Editorial

Page 2: Eco Vie la revue · furent inondés de propos racistes et injurieux. Devant ce flot de haine, au sein de l’association Eco-Vie nous avons estimé qu’il fallait prendre une initiative

P a g e 2

ECO-VIE est une association à vocation écologique, reconnue en Education Permanente et membre d'Inter-Environnement Wallonie, de la Maison des Associations de Tourcoing, du CRIE de Mouscron, de Nucléaire STOP !, du réseau Idée, de la Coalition Climat ainsi que du Contrat rivière Escaut-Lys, d'Escaut Sans Frontière et du Collectif Lys-Deûle Environnement.

S’en suivit un débat qu’on peut

qualifier de positif et réfléchi au

terme duquel les participants

avaient l’occasion de compléter

une feuille en vue de spécifier

quelle aide chacun était disposé à

apporter (on peut retrouver copie

de cette lettre sur la page Face-

book d’Eco-Vie ou prendre contact

en écrivant à [email protected]

ou encore en téléphonant au

056/337213).

Depuis, il y a eu le 13 novembre et

les attentats à Paris. Sur certains

forums, amalgames et propos nau-

séabonds couleur bleu marine ont

repris de plus belle. Par contre, pas

mal de gens ont compris que ces

réfugiés qui seront là dans

quelques jours fuient les mêmes

violences que celles que Paris a

subies vendredi dernier. Au sein du

collectif « Mouscron, Terre d’Ac-

cueil », la motivation n’a en rien

diminué. Bien au contraire !

Jean-Marc DE MULLIER,

Président d’Eco-Vie

Editorial ( suite)

« Vous n’aurez pas ma haine »

Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’au-

rez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu

pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une

blessure dans son coeur.

Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine

par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’ai peur,

que je regarde mes concitoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même

joueur joue encore.

Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce

vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis

dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous

accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez

jamais accès.

Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ail-

leurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine,

il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit

garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus.

Antoine Leiris, journaliste à France Bleu.

Un petit mot de la rédaction.

En ces mois de novembre et de décembre 2015, il nous aurait fallu deux revues pour rendre compte de tout ce qui

nous tient à cœur. Nous avions par exemple prévu de faire un long dossier sur la COP 21 et sur l’ensemble des

mobilisations autour de ce rendez-vous planétaire. Il a fallu que nous nous résolvions à nous en passer. Un comité

de rédaction, c’est aussi un « comité des choix ». Dans cet esprit, nous avons toujours privilégié les interventions

de nos lecteurs et lectrices, c’est pourquoi vous trouverez des textes de Jean-Marc, Antoinette, Philippe ou de

Christine et des informations qui nous ont été envoyées par Raymond. L’actualité nous a aussi poussés à faire de

ce n°287, un numéro un peu « spécial migrants », puisqu’après Tournai, c’est Mouscron qui accueillera très pro-

chainement des demandeurs d’asile. Nous avons aussi consacré quelques pages à la problématique de la

« modernisation de la traversée de Tournai », entendez aux divers chantiers qui sont à l’étude pour mettre l’Es-

caut au gabarit : un dossier aux répercussions finalement plus internationales que strictement locales. L’année

prochaine -déjà !- nous aurons le temps de nous pencher sur les sinistres évènements du 09 novembre 2015 :

nous pensons qu’il est essentiel de « parler » ou d’écrire, de réfléchir et d’échanger pour qu’ensemble nous puis-

sions construire sinon une compréhension de cette horreur au moins quelque chose comme une approche ci-

toyenne… Nous pourrons aussi débriefer calme-

ment les résultats de la COP 21 (il s’agira sans

doute plutôt, et hélas, de prendre la mesure de

l’ampleur plus ou moins importante des dégâts,

mais n’anticipons pas trop). Quoi qu’il en soit

de ce monde si difficile, soyez heureux, soyez

humains et citoyens et profitez des bons mo-

ments que la vie vous offre, comme des fêtes

de fin d’année, par exemple… Et n’hésitez à of-

frir une des publications d’Eco-Vie !

Page 3: Eco Vie la revue · furent inondés de propos racistes et injurieux. Devant ce flot de haine, au sein de l’association Eco-Vie nous avons estimé qu’il fallait prendre une initiative

2 8 7 P a g e 3

Christine Zavaher (« Mouscron

réfugiés solidaires ») nous a

fait le plaisir des prendre des

notes pendant la réunion ci-

toyenne du 9 novembre. Nous

les retranscrivons ici avec plai-

sir, merci à elle !

Une petite précision pour ce qui

concerne l’intervention d’Anne-

Sophie Rogghe : celle-ci nous

ayant aimablement transmis les

documents qu’elle avait proje-

tés, nous nous en servirons

pour rester le plus fidèle pos-

sible à ses propos.

Le comité de rédaction.

Introduction de Jean-Marc De

Mullier, président d'Eco-Vie.

Nous avons appris il y a un mois

l'arrivée de 600 réfugiés sur le site

du Refuge à Mouscron.

Les réactions ont été vives, avec

des interrogations légitimes. Mais

les réseaux sociaux ont connu des

débordements injurieux et racistes.

D'où notre réaction, nous ne pou-

vions laisser faire. Nous avons écrit

au bourgmestre afin de pouvoir

organiser une réunion.

Les associations mouscronnoises et

les citoyens se sont réunis et ont

décidé de coordonner leurs actions

pour que l'accueil des réfugiés se

passe bien. Ainsi est né le collectif

inter-associatif et citoyen :

« Mouscron Terre d'Accueil. » Ce

collectif coordonnera nos actions

en faveur de l'accueil et de l'ac-

compagnement des réfugiés.

Intervention d'Anne Sophie

Rogghe, avocate spécialisée en

droit des étrangers.

Anne Sophie nous explique les dif-

férentes terminologies utilisées

pour désigner les réfugiés, leur

parcours, les instances interve-

nantes, les difficultés rencontrées,

les aberrations inhérentes au sys-

tème.

Ainsi le candidat réfugié (ou de-

mandeur d'asile), une fois inscrit

auprès de l'Office des étrangers,

peut obtenir un droit de rester sur

le territoire belge pour différentes

raisons :

- au droit à la régularisation huma-

nitaire ou médicale

- au droit au regroupement familial

- au droit à l’asile, tel que défini

par la convention de Genève de

1951. (On peut prendre connais-

sance de la procédure complète

d’asile ici :

http://fedasil.be/fr/content/asile-

en-belgique).

Ce droit, une fois obtenu, est défi-

nitif. Il faut noter que ce caractère

définitif est actuellement remis en

cause par Théo Francken (NVA,

actuel secrétaire d'État à l'Asile et

aux Migrations)

- au droit à la protection subsi-

diaire. Créée en 2006, en raison

d'un vide juridique, la protection

subsidiaire, contrairement à l'asile,

offre un statut provisoire, renouve-

lable tous les ans. Il devient défini-

tif après 5 ans.

Lors de son arrivée, le réfugié a 8

jours pour s'enregistrer, tant qu'il

ne l'a pas fait, il est à la rue. Ac-

tuellement, le délai d'attente pour

s'enregistrer amène les réfugiés à

dormir dehors pendant plusieurs

jours. Aucune prise en charge hu-

manitaire n'est proposée sans cet

enregistrement. Ce sont les ci-

toyens et associations qui pallient

actuellement à ce manque de prise

en charge du pré-accueil (plate-

forme citoyenne de Bruxelles)

Après l'enregistrement, le réfugié

passe un examen médical, il est

logé et pris en charge par Fedasil

durant toute la procédure.

Accueil des migrants, réunion citoyenne du 9 novembre 2015

L’ASILE

La Convention de Genève définit

le réfugié comme toute per-

sonne : « Qui, craignant avec rai-

son d'être persécutée du fait de sa

race, de sa religion, de sa natio-

nalité, de son appartenance à un

certain groupe social ou de ses

opinions politiques, se trouve hors

du pays dont elle a la nationalité

et qui ne peut ou, du fait de cette

crainte, ne veut se réclamer de la

protection de ce pays; ou qui, si

elle n'a pas de nationalité et se

trouve hors du pays dans lequel

elle avait sa résidence habituelle à

la suite de tels événements, ne

peut ou, en raison de ladite

crainte, ne veut y retourner. »

LA PROTECTION SUBSIDIAIRE

Pour être reconnu sous le statut de

protection subsidiaire et avoir ainsi

le droit de résider en Belgique, les

étrangers doivent introduire une

demande d’asile auprès de l’Office

des Etrangers et respecter cer-

taines conditions.

Tout d’abord, ils ne peuvent être

considérés comme réfugiés ni bé-

néficier de l’article 9 ter (raison

médicale).

Ils doivent encourir un risque réel

au moment de la procédure et su-

bir des atteintes graves (torture,

peine de mort, menaces de mort

en cas de conflit armé interne ou

international) qu’ils doivent prou-

ver. S’ils n’ont pas de preuves, ils

doivent au moins montrer qu’ils

en ont cherché.

En 2008, par exemple, plusieurs

Irakiens ont pu bénéficier de ce

statut. Leur pays était en pleine

guerre civile à l'époque, ce qui

mettait leur vie en danger.

N'étant pas visée directement par

cette guerre, la population immi-

grée n'entrait pas dans les condi-

tions pour obtenir le statut de ré-

fugié. C'est pour permettre aux

populations qui se trouvent dans

ce genre de situation de pouvoir

profiter de la protection de notre

pays que le statut subsidiaire a

été créé.

Le problème est que la ten-

dance est actuellement au gel

des dossiers plutôt qu'à l'oc-

troi de la protection subsi-

diaire...

Page 4: Eco Vie la revue · furent inondés de propos racistes et injurieux. Devant ce flot de haine, au sein de l’association Eco-Vie nous avons estimé qu’il fallait prendre une initiative

P a g e 4

Puis il y a la prise d'em-

preintes pour vérifier qu'il

n'est pas un criminel fiché

et pour appliquer l'aberra-

tion de la convention de

Dublin : l 'état respon-

sable du réfugié. (le 1er

pays européen traversé

par le réfugié doit le pren-

dre en charge). Anne-

Sophie souligne combien

cette convention induit

des effets pervers ; la ré-

action des pays de pre-

mière ligne (comme la

Grèce ou l'Italie) est fonc-

tion de ces dispositions et

peut, dans une certaine

mesure, conduire à des

politiques répressives, voire dan-

gereuses pour les migrants.

Ensuite est déterminée en quelle

langue est traitée la procédure :

francophone ou néerlandophone.

(l'Office des Étrangers choisi sou-

vent selon les disponibilités, l’ob-

tention de l’Asile en Belgique néer-

landophone s'avère plus difficile)

Viennent ensuite les interviews,

pouvant durer plusieurs heures et

comportant souvent des questions-

pièges pour recouper les informa-

tions données par le demandeur.

Ces interviews sont menées pour

une part par l'Office des Étrangers

('avocat ne peut pas être présent)

et pour l’autre part par le CGRA

(Commissariat Général aux Réfu-

giés et aux Apatrides), où la pré-

sence de l'avocat est autorisée.

Anne Sophie explique le caractère

parfois inhumain de ce processus,

les difficultés psychologiques non

prises en compte, le manque de

transparence des décisions prises

par l'Office des Étrangers, les pro-

blèmes découlant du choix de la

langue de la demande, les repères

spatio-temporel différents selon les

cultures (ici la nuit débute à 7

heure l'hiver, et là-bas, la nuit

c'est quand ?), les différences de

calendrier, les différences de sai-

sons, la non prise en compte du

stress post-traumatique. Etc.

C'est là que le rôle des béné-

voles accompagnants est im-

portant. L'avocat ne peut être

présent longtemps. Il est im-

portant de bien préparer les

fameuses interviews, de revoir

les documents, de se remémo-

rer les événements, quand ont-

ils eu lieu, de faire des re-

cherches, d'écrire son histoire

en français. Non seulement ce-

la garantit une prise en charge

et un accueil humains, mais

aussi une plus grande chance

d'obtenir l'asile

Durant cette procédure, le réfugié

est hébergé en centre d’accueil

souvent géré par la Croix-Rouge.

Mais dernièrement, le gouverne-

ment fait appel à des sociétés pri-

vées pour gérer ces centres. Anne-

Sophie s’interroge sur le traite-

ment de la question humanitaire

par une société privée qui doit

faire des bénéfices. Là aussi sera

le rôle du citoyen : s'assurer de

l’accueil digne et humain dans

ces centres.

Une fois l'asile obtenu le réfugié a

2 mois pour quitter la structure

d'accueil. A partir de ce moment, il

a le droit de travailler, de pré-

tendre aux aides sociales, et de

trouver un logement. Ce point aus-

si est parfois difficile pour eux.

En général, 36 % des demandes

aboutissent à un droit à l'asile, et

10 % à un droit à la protection

subsidiaire. Anne Sophie dénonce

également ce nombre insuffisant

de régularisations et d'obtention

du statut de réfugié. Dans ce cas,

les personnes deviennent souvent

des « sans-papiers ». Ce terme

« sans papiers » a une connotation

négative, comme si les personnes

devenaient des criminels. Le gou-

vernement belge souhaite la créa-

tion d'un fichier des « sans pa-

piers », les communes devant dé-

noncer les personnes en situation

irrégulière ! Le gouvernement pré-

voit également une augmentation

des places en centre fermé, on a

même entendu parler de loge-

ments fermés pour les familles…

Concernant les Syriens en particu-

lier, 70 % d’entre eux ont obtenu

le droit à l'asile, cela signifie que

30 % sont renvoyés ou emprison-

nés en centres fermés.

En cas de refus, le réfugié perd

tous droits, et bénéficie unique-

ment de l'aide médicale d'urgence

via les CPAS, et du droit de scolari-

té des enfants mineurs.

Actuellement, devant l'afflux des

réfugiés, le gouvernement gèle les

dossiers (notamment ceux des Ira-

kiens, « invités » à retourner chez

eux), ce « gel » n’est évidemment

en rien une solution.

Il faut encore savoir qu'en 2000, la

Belgique a fait face à un afflux de

réfugiés (lié à la guerre du Koso-

vo) bien plus important que main-

tenant (42.000 personnes). Toutes

ces personnes ont été intégrées

sans heurts. On est en droit de

s’interroger : pourquoi les 25.000

migrants actuels (soit au maxi-

mum, 30 à 35.000 en fin d'année

2015) posent tant de problèmes ?

Page 5: Eco Vie la revue · furent inondés de propos racistes et injurieux. Devant ce flot de haine, au sein de l’association Eco-Vie nous avons estimé qu’il fallait prendre une initiative

P a g e 5 2 8 7

Accueil des migrants, réunion citoyenne du 9 novembre 2015

Enfin, il importe de souligner que

l'essentiel des réfugiés est actuelle-

ment pris en charge près de leur

pays : la Turquie accueille 1,7 mil-

lions de réfugiés, le Liban, 1,2 mil-

lions, la Jordanie, 625.000, l’Iraq

245.000 et l’Egypte 136.000, etc.

(voir aussi notre revue n°286 :

http://www.eco-vie.be)

Bridgestock.

Nous avons eu le plaisir de rencon-

trer Anne Williams représentant la

société Bridgestock, gestionnaire

du refuge.

Celle-ci est touchée par l'implica-

tion associative et citoyenne à

Mouscron. Elle dit être très ouverte

à toute collaboration avec

« Mouscron Terre D'accueil ». Ce

sera également pour Bridgestock

un apprentissage.

Le centre aura un Règlement

d’Ordre Intérieur (ROI) qu'il nous

faudra respecter. Ce ROI est en

cours d'élaboration et Bridgestock

propose d’y travailler en collabora-

tion avec « Mouscron, Terre d’Ac-

cueil ».

Les premiers résidents du refuge

sont attendus vers le 19/11 (1). Les

arrivées se feront progressivement

par groupe de 30-50 personnes qui

arriveront en bus.

Bridgestock mettra à la disposition

du collectif un planning des arri-

vées.

Nous pourrons organiser des

événements de bienvenue à

chaque arrivée. Les informations

seront transmises en temps réel.

Pour la suite de la collaboration,

toutes les idées d'aide seront orga-

nisées et coordonnées par

« Mouscron Terre d'accueil ».

Actuellement, un formulaire est

disponible sur le site d'éco-vie :

http://www.eco-vie.be/ et sur la

page facebook du groupe citoyen,

dans la partie « fichiers » : https://

www.facebook.com/groups/

mouscron.refugies/files/

Vous pouvez le retourner et/ou en-

voyer vos informations directement

à Eco-vie ou au groupe citoyen. Il

faudra aussi un peu de patience car

la coordination prendra du

temps.

Enfin, il est à noter que

pour éviter tout déborde-

ment, afin de garantir la

pérennité de nos actions,

et une excellente qualité de l'ac-

cueil, les actions citoyennes et as-

sociatives seront organisées selon

un cadre précis.

Intervention de Jacques Var-

rasse, ancien gestionnaire d'un

centre de réfugiés Croix Rouge

en Afrique.

Quelques réflexions selon son ex-

périence…

- il ne faut pas oublier que notre

effort est limité car les réfugiés

sont bien plus nombreux dans les

pays limitrophes au leur ;

- il nous faut tenir compte du par-

cours terrible qu'ils traversent :

guerre, bombardement, chaos,

froid, terre inconnue, sentiment de

perte totale, morts des proches,

etc. Ce besoin de soutien psycholo-

gique va bien au-delà du cahier des

charges inhérent à un centre d'ac-

cueil ;

- il nous faut prévoir un lieu

d'échanges et d'activité ;

- il faut faire taire les fausses infor-

mations. Non les réfugiés ne

touchent pas 1200 € par mois,

mais 7,40 € par semaine ! L'opé-

rateur (Bridgestock) reçoit 40 € par

jour et par résident ;

- il faut bien articuler nos efforts

entre le gestionnaire, la commune,

les associations et les citoyens,

d'où la création de « Mouscron

Terre d'accueil » qui coordonnera

les actions (accueil, activités et in-

sertion).

Une personne chargée de la com-

munication entre Bridgestock, la

commune et le réseau « Mouscron,

Terre d’Accueil » sera bientôt dési-

gnée.

Sont prévues plusieurs réunions

dans les prochains jours afin de

créer le réseau et de définir son

fonctionnement. La conception d'un

site Web est également en cours.

Après l’intervention de Jacques

Varrasse, pour conclure la soi-

rée, la parole a été donnée à la

salle. Voici quelques-unes des

questions qui ont été posées et

les réponses apportées…

Q : Qu'est ce qui est inclus dans

les 40 € par jour ?

R : Bridgestock : Le gîte et le cou-

vert, les éducateurs, les assistants

sociaux, les activités (sports/

loisirs), les frais médicaux, les vê-

tements, etc. Tout ce dont une per-

sonne a besoin pour vivre...

Q : Comment faire pour aider ?

R : Vous inscrire à l'aide du formu-

laire (disponible dans la salle) et

également sur le site d'Eco-Vie,

http://www.eco-vie.be/, ou sur la

page Facebook du groupe citoyen,

dans la partie « fichiers », https://

www.facebook.com/groups/

mouscron.refugies/files/. Vous pou-

vez le retourner et / ou envoyer

vos informations directement à Eco

-vie ou au groupe citoyen.

Q : La mosquée de Mouscron a-t

-elle été contactée pour les ré-

sidents de confession Musul-

mane ?

R : Non, mais c'est une bonne

idée, nous allons le faire.

Suite page 14

(1) Depuis le 9 novembre, nous avons

appris que, comme suite à une visite

de l’autorité communale, les locaux

n’ont été jugés suffisamment prêts et

que l’arrivée des premiers réfugiés

était reportée.

Page 6: Eco Vie la revue · furent inondés de propos racistes et injurieux. Devant ce flot de haine, au sein de l’association Eco-Vie nous avons estimé qu’il fallait prendre une initiative

P a g e 6

Ils sont sans doute rares les citoyen/nes de la

Wallonie picarde qui n’ont pas entendu parler

du Pont des Trous ces derniers temps. C’est que

la « consultation populaire » autour de ce mo-

nument (une première à Tournai !) a fait couler

beaucoup d’encre. Bien que l’enthousiasme au-

tour de cette initiative était inégalement réparti

(même au sein de la majorité PS - MR), on peut

considérer que ce fut un succès (pour la popula-

tion), le taux de participation étant très large-

ment suffisant pour valider les résultats.

Il reste à se demander si la question de savoir

si le nouveau Pont des Trous serait plutôt en

pierre ou en métal n’était pas un leurre et si, à

en demeurer là, on ne passerait pas à côté de

l’essentiel…

Le projet

Ce qu’on appelle « modernisation de la traver-

sée de Tournai » comporte en réalité divers vo-

lets (voir aussi le plan ci-dessus) :

- 2 projets principaux « indispensables » pour la

mise à gabarit de l’Escaut à Tournai pour le passage

de bateaux de classe Va :

- la modification du Pont des Trous ;

- la reconstruction du Pont à Ponts impliquant le

rétrécissement des quais Saint-Brice et Vifquin.

- 3 sous-projets (dits aussi « connexes ») :

- l’embellissement du Pont Delwart (élargissement

du trottoir et remise en état du garde-corps) ;

- l’aménagement des

quais entre le Pont Delwart

et le Pont A. Devallée avec

création de deux accès

piétons au Parc du Jardin

de la Reine et d’une halte

nautique en aval du Pont

des Trous en rive droite ;

- l’aménagement du

port de plaisance en rive gauche, à hauteur du quai

Taille-Pierres.

Quelques précisions

Le Pont des Trous : on nous a rebattu les oreilles

avec le Pont des Trous, résille ou pierres, nous de-

mandait-on ? Personne ne nous a jamais demandé si

nous étions d’accord avec ce qu’on nous présente

comme la meilleure option : l'élargissement du pas-

sage…

Le Pont à Ponts et les quais Saint-Brice et Vif-

quin

Il est intéressant d’observer qu’on n’a interrogé per-

sonne sur le Pont à Ponts. Non évidemment qu’il

s’agît en l’espèce d’une œuvre d’art ou d’un vestige

patrimonial, mais quand même : n’avons-nous pas

d’autre avis à donner que sur la résille ou la pierre ?

Parce qu’à y regarder de plus près c’est quand même

un beau chantier qui est envisagé là ! La passe navi-

gable étant à cet endroit rétrécie (de 23 à 19 m), et

même si les études reconnaissent que « cela n’est

absolument pas nécessaire pour les bateaux de

classe Va », on va nous faire un tout nouveau pont ;

c’est le meilleur choix nous dit-on.

Ce n’est pas tout : la zone du Pont à Ponts fera aussi

l’objet d’un élargissement avec un alignement des

berges. Qu’est-ce à dire ? On vous montre le pont ci-

dessous (avant / après), puis, page suivante (en

rouge), la partie qui fait l’objet du rétrécissement et

on vous explique l’ampleur des choses ensuite.

Modernisation… un maître-mot de la novlangue

L’exemple de la « modernisation » de la traversée de Tournai

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Quant au rétrécissement de quais.

Il y a 204 mètres de longueur de

murs à démolir. Soit un volume de

277m³ pour une masse de 332

tonnes de sédiments fluviaux à ex-

caver et à évacuer. Il est par ail-

leurs souligné que « des contami-

nations en métaux lourds, fluo-

rures, huiles minérales et HAP (1)

de ces sédiments ont été mises en

évidence. Compte tenu des dépas-

sements des teneurs de sécurité

pour les fluorures et les huiles mi-

nérales, ces sédiments sont carac-

térisés comme appartenant à la

catégorie B (2). »

Quant au pont lui-même

Le nouvel ouvrage ne comportera

pas de pile en rive droite et aura

une structure métallique de teinte

claire.

L’occupation de la largeur du ta-

blier : les 12 places de parking si-

tuées sur l’ouvrage, à l’aval de ce-

lui-ci seront supprimées. L’espace

gagné sur le parking permettra la

mise en place d’un espace confor-

table dédié aux piétons et aux

PMR. Certes… mais c’est avec un

certain ahurissement qu’on lit que

« le projet a une incidence né-

gative sur le Pont à Ponts, où la

largeur des bandes (2x3

mètres) est insuffisante pour le

passage de bus dans les deux

sens (6,3 m nécessaires) » ! Le

RNT souligne pourtant que « le

Pont à Ponts constitue un axe

important pour les transports

publics (10 lignes de bus) » : on

se demande quand même ce qui a

bien pu se passer dans la tête des

concepteurs du dit pont !

Les travaux connexes, pour

n’être pas tout à fait bénins,

sont néanmoins beaucoup

moins imposants.

Nous ne nous attarderons guère

sur la halte nautique, nous note-

rons rapidement qu’au pont Del-

wart on supprimera la circulation

des bus en site propre pour élargir

un trottoir qui, de l’avis général,

est suffisamment large (+ de 2,5

m), mais le projet de « port de

plaisance » (3) mérite quelques

mots.

Le RNT (résumé non technique)

nous apprend qu’un important tra-

vail d’analyse a été réalisé, qui

mène à des déclarations quelque

peu contradictoires… Pour résumer,

retenons que, à divers endroits du

RNT, on lit des choses comme « La

construction d’un port de plaisance

permettra à Tournai de jouir d’une

infrastructure susceptible d’aug-

menter encore l’attrait touristique

de la ville et constitue de ce fait

une opportunité à saisir » ou

« nous pouvons (…) affirmer que

l’aménagement des quais, d’une

halte nautique et d’un port de plai-

sance devraient avoir pour effet de

doper l’attrait touristique de la ville

de Tournai… » pour finir par ap-

prendre « qu’il n’existe pas

d’« étude sur le développement

touristique (qui devrait être menée

par la ville de Tournai) pour définir

les retombées du tourisme fluvial

au niveau local et les manières de

l’optimiser » !

On croit rêver… : d’une part on

nous serine sur tous les tons

qu’il s’agit d’une « plus-

value », d’autre part, on nous

déclare qu’il n’existe pas

d’étude pouvant le démontrer !(4)

Mais le meilleur est à venir. Après

que le RNT nous a décrit les risques

d’envasement et de sédimentation,

les risques de problèmes de voisi-

nage, les risques de pollutions (on

conviendra que pour une « plus-

value », ça laisse à désirer), voilà

que l’on apprend qu’il conviendrait

de : « supprimer le projet de port

de plaisance ou de modifier son

tracé tel qu’il est présenté dans la

présente étude d’incidences sur

l’environnement ».

Quoi ? Tout ce travail, tous ces

plans, toutes ces études pour

finir par dire qu’il faut suppri-

mer le projet ? On peut vous

assurer qu’on s’est frotté les

yeux !

Pourtant, c’est bel et bien vrai : ce

port est… inopportun.

Un mot d’explication : « La zone

dans laquelle est prévu le port de

plaisance sert actuellement de zone

d’attente pour les bateaux voulant

passer dans l’alternat (en direction

de l’aval). L’aménagement du port

de plaisance à cet endroit empiète-

rait fortement sur l’actuelle zone

d’attente des bateaux, (…). Le dé-

placement de la limite amont de

l’alternat induirait un allongement

du temps de transit des bateaux

dans la traversée de Tournai d’en-

viron 10 minutes et un déphasage

du cycle de l’alternat par rapport à

celui de l’écluse de Kain. Ces deux

cycles n’étant plus en phase, la ca-

pacité de l’écluse actuelle (et fu-

ture) de Kain se trouverait dimi-

nuée.

(Les) solutions potentielles consis-

tent dans la suppression du sous-

projet de port de plaisance ou dans

la reconfiguration du tracé prévu

du port. »

(1) HAP : cet acronyme n’est pas explici-té ; d’après Wikipedia : « Les hydrocar-bures aromatiques polycycliques (HAP) sont (…) présents dans tous les milieux environnementaux et qui mon-trent une forte toxicité ». (2) Dont on ne nous dit rien non plus. On apprend par l’Arrêté du Gouvernement wallon ad hoc qu’il s’agit de sédiments et boues qui dépassent certaines concentra-tions en polluants (pour plus de détails : http://environnement.wallonie.be/LEGIS/eau/EANNA016.HTM) (3) Les appellations « halte nautique » et « port de plaisance » renvoient à des dé-finitions décrétales. Le « port de plai-sance » permet l’amarrage de bateaux sans limite de durée de séjour (une zone particulière est réservée à l’accueil des plaisanciers de passage). (4) Voir la question des « études » page suivante.

La « modernisation » de la traversée de Tournai

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La lecture du « Résumé Non Tech-

nique » d’une étude d’incidences

n’a rien d’une partie de plaisir.

Alors, quand on a passé quelques

heures à compiler les données sur

un port de plaisance dont on ap-

prend qu’il ne peut qu’être suppri-

mé, on peut, assez légitimement

nous semble-t-il, être pris d’une

légère lassitude… Pour ne pas dire

d’un ahurissement complet (dont

la responsabilité incombe à

l’auteur de projet et non à

STRATEC).

Avant d’en venir à des considéra-

tions plus larges, on notera quand

même que la question de la mobi-

lité n’a pas échappé à l’incohé-

rence qui frappe ce RNT. Ainsi on

peut lire d’une part que « globa-

lement le projet améliore considé-

rablement la circulation des pié-

tons et PMR, grâce à des chemine-

ments continus en rives droite et

gauche le long de l’Escaut. (…). »

et un peu loin que « « Dans l’en-

semble, il n’y a pas eu de réflexion

particulière pour les PMR (…) » ou

encore « globalement, les traver-

sées piétonnes doivent être préci-

sées, car elles sont encore man-

quantes sur les plans actuels » et

enfin « Il a été difficile d’évaluer

l’accessibilité cycliste du projet, car

les aménagements pour cyclistes

(bandes cyclables, pistes cyclables,

espaces partagés piétons/cyclistes,

et parking vélos) n’ont pas été

renseignés dans les plans présen-

tés à la RIP (la réunion d’informa-

tion préalable) ». Si on ajoute que

le plan de circulation n’est pas ap-

prouvé par la commune, on finit

par se demander de qui on se

moque…

La question des études et autres plans…

La lecture du RNT nous apprend que diverses études

sont absentes ; ainsi, manquent :

- une étude complète portant sur le traitement réel des sédiments et autres résidus d’excavation extrê-mement dangereux ;

- une étude complète portant sur l’ensemble des as-pects relatifs à la mobilité (PMR, cyclistes, voitures, livraisons, transports publics, etc.); - une révision complète du projet de port de plai-sance ; - une étude géotechnique affûtée en raison du risque karstique (considéré comme réel). On vous le dit : on en est resté ébahi !

La « modernisation » de la traversée de Tournai

Quand on prend connaissance du RNT, eu égard aux faiblesses innombrables que relève le docu-ment, on finit par comprendre que ce projet de « modernisation » n’est en réalité motivé que par la croyance aveugle et stupide en la « croissance économique » et qu’il s’agit avant tout de nous faire « avaler la pilule ». Il va dès lors s’agir de travailler sur deux plans : celui des « avantages économiques » qui seraient intimement couplés à des gains « écologiques ». Sur le plan des « avantages économiques » Nous apprenons que « L’analyse des statistiques de trafic au passage de l’écluse de Kain révèle que, au cours des dix dernières années, la structure de la flotte en transit par l’écluse s’est considérablement modifiée avec une croissance progressive de la part des bateaux de grand gabarit (classe IV) et une dimi-nution de celle des bateaux de plus petits gabarits (classes I à III). Cette évolution s’observe partout en Europe et est appelée à se maintenir à l’avenir. C’est notamment ce que prévoit « Voies Navigables de France (VNF) » pour le Nord-Pas-de-Calais. » Donc le gabarit des bateaux augmente. La raison en est simple: « Les gains d’emport de vrac et de conte-neurs par bateau (…) permettent de réduire le coût de transport par voie d’eau d’une tonne de vrac ou d’un conteneur, puisque le coût total est alors réparti sur une quantité plus importante de marchandises transportées. » Si nous ne nous trompons pas, ce sont les entre-prises qui font le choix d’user de péniches plus longues, plus larges, plus puissantes pour des ques-tions de profit : il s’agit d’une tendance générale ob-

servable, entre autres, à l’écluse de Kain (située en aval de Tournai) : il nous semble utile de souligner que la puissance publique, qui commande ces études, entend bien suivre les évolutions des logiques entre-preneuriales et même investir d’importantes sommes d’argent public pour s’y plier (le coût de base de la « modernisation » à Tournai avoisine les 30 millions d’euros, la liaison Seine Nord, dépasse les 4 mil-liards…). Notre RNT, qui ne craint rien, n’a pas hésité à utiliser des « outils particuliers » (sic) pour mesurer les bé-néfices et parvenir à la conclusion « que, quel que soit le scénario retenu (avec ou sans liaison Seine Nord Escaut), les gains économiques, liés à la réduc-tion des coûts de transport, sont très élevés et per-mettent de rentabiliser les coûts d’investissement du projet sur une très courte période, alors que ces re-tombées s’enregistrent sur une très longue période. A titre d’exemple, pour l’année 2050, on estime que, sans la construction du canal Seine-Nord-Europe, les gains de coûts de transport s’élèveraient à plus de 8,5 millions EUR2012 (transports de vrac et conte-neurs confondus) contre 19 millions EUR2012 si le canal SNE était réalisé d’ici là. » Il y a là de quoi s’étonner… Grâce à des « outils par-ticuliers », dont on ne saura jamais rien, le RNT cal-cule des « gains » pour 2050, en estimant qu’il s’agit là d’une très courte période : prenons acte de ce que nous n’avons probablement pas la même conception du temps. Mais ce qui est très franchement curieux dans le raisonnement qui nous est proposé, c’est le glissement tout à fait insidieux d’un investisse-ment public à un gain privé.

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Si l’on comprend bien, l’investissement -colossal- dans les travaux qui relève du secteur public (l’Europe, les Régions, que nous finançons), va servir à « doper » les gains du secteur privé. Pour tenter de justifier ce choix politique pour le moins discutable, le RNT va donc recourir à des ar-guments de type environnemental et nous expliquer qu’« il est important de souligner que le projet per-met un report modal (transfert d’une partie du trafic de marchandises de la route vers la voie fluviale) qui conduit à une diminution des émissions de CO2 (gaz à effet de serre) et de différents gaz de combustion qui sont à la base de la pollution de l’air ». Que voilà une bonne nouvelle ! C’est celle de la page 33. On précise ça, parce qu’à la page 82 on apprend qu’« aucune étude ne s’est penchée sur la pro-blématique de report modal conséquent à la mise au gabarit Va de l’Escaut dans la traver-sée de Tournai ». On avouera qu’il y a de quoi en rester sans voix. Mais n’allez pas croire qu’un « détail » de ce genre aurait pu arrêter nos joyeux drilles, qui nous avaient donné les chiffres dès la page 31 : « le projet de modification de l’Escaut dans la traversée de Tournai pourrait permettre une éco-nomie de tonnes d’émissions de CO2 à l’horizon 2020 et 2050, d’environ 21.000 tonnes et 26.000 tonnes respectivement. » On se demande d’où ça sort, ça... Ne craignant aucune contradiction, le RNT va nous expliquer par ailleurs que, en sus des avantages déjà mentionnés pour les entrepreneurs, « une réduction de 10 % du prix de transport de la voie d’eau en-gendre une augmentation de 12 % de ses trafics ».

Inutile de préciser que ces chiffres sont basés sur des extrapolations conçues à partir d’études réali-sées pour d’autres cas d’espèce que celui de Tournai et que donc le RNT dit « Nous partons du principe que le report se réalise essentiellement depuis la route vers la voie d’eau » (on n’aura aucune explica-tion sur les bases de cette supposition). Bref. Bon prince, le RNT nous explique que « le transport par voie d’eau ne permet généralement pas d’ache-miner la marchandise de porte à porte » (ah bon ?). Ce qui implique que, quoi qu’il advienne, il faut en-core et toujours recourir au camionnage. Mais, et c’est ici que ça devient intéressant, le RNT poursuit : « Pour un même coût de transport total, un transporteur compétitif peut compenser la ré-duction du coût de transport par voie d’eau par une augmentation du coût de camionnage, c’est-à-dire augmenter la distance parcourue par camion. Il augmente ainsi son aire de marché, également appelée aire de chalandise. » Mais, messieurs, ça s’appelle l’effet rebond, ça ! Puisque les entreprises font des économies de transport, elles peuvent aller plus loin, rouler plus longtemps en ca-mion, etc. Question citoyenne : dans quelle mesure les calculs ci-dessus (et qui amènent aux fameuses 21.000 tonnes et 26.000 tonnes de CO2 économisées, on ne sait trop comment) ont-ils pris en compte l’effet re-bond : c’est-à-dire le fait que, puisque le transport fluvial est plus « économique », les camions roule-raient plus longtemps, plus loin et émettraient plus de CO2 (et tous les polluants connus, tels que les NOx) pour un prix au kilomètre constant ?

Quelques conclusions provisoires…

Le lecteur aura compris que les docu-

ments qui sont soumis à la population

dans le cadre de l’enquête publique rela-

tive à l’étude d’incidences sont incom-

plets, contradictoires ou parfois franche-

ment incohérents et bourrés d’approxi-

mations…

Eco-Vie, qui collabore étroitement à

Tournai avec le Collectif Roosevelt Wapi,

va donc introduire une série de réclama-

tions écrites (cette étape se clôture le 24

novembre, le temps presse) et participer

activement à la lutte contre ces projets.

Nous avons aussi publié un communiqué

conjoint que vous trouverez page 18.

C’est une belle image si l’on y songe, celle de la « mise au gabarit ». Elle renvoie à cette « raison écono-

mique » qui, en effet, n’en finit pas de calibrer nos vies et de modeler la Terre afin qu’elles répondent à ses

impératifs. L’Escaut, en sa partie tournaisienne, n’échappe pas à cette implacable logique. Il doit être mis

au gabarit « 2.200 Tonnes (classe CEMT Va, 110 m x 11,40 m) ». Il s’agirait ainsi d’intégrer le vénérable

fleuve dans le projet dit « Seine-Escaut Est » qui comprend l’amélioration du gabarit du Haut-Escaut et de

la dorsale wallonne pour réaliser la liaison par voies navigables entre le bassin de l’Escaut et celui de la

Meuse. C’est que, voyez-vous, la traversée de Tournai constitue un « goulot d’étranglement ».

On ne connaît pas notre chance ! Nous pouvons, nous, petits Tournaisiens, contribuer, ici et

maintenant, à étrangler cette immense machine à écrabouiller les vies, les paysages et, in fine, à

hypothéquer toute survie de notre espèce : alors gardons tout en l’état, surtout ne touchons à

rien ! Empêchons-les de passer !

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Depuis plusieurs années, je fais la

chasse aux « «E », ces additifs ali-

mentaires figurant sur les éti-

quettes des produits alimentaires,

en essayant de les éviter le plus

possible.

Cette « manie » (ou plutôt cette

attention sanitaire) s'est, ces der-

niers temps, centrée sur la pré-

sence des sulfites dans notre ali-

mentation.

Que sont les sulfites ? Pourquoi

prévient-on le consommateur de

leur présence par un marquage

particulier ? Où les trouve-t-on ?

Sont-ils dangereux ? Ce sont les

questions qui ont motivé ma re-

cherche.

Sur Wikipedia (1) on peut lire que

« Les sulfites sont les sels de l'hy-

pothétique (2) acide sulfureux (…).

Les sulfites ont des propriétés anti

-oxydantes et antibactériennes.

C'est pourquoi des sulfites sont

utilisés comme conservateurs. »

La législation européenne

Pour y revenir un peu (c'est une

manie vous dis-je!) dans l'énorme

liste des additifs (3), les sulfites

portent les numéros E 220 à E

228.

Voici des extraits de ce que l'on

trouve sur les additifs en général

dans le « Règlement (CE) n°

1333 /2008 du Parlement euro-

péen et du Conseil du 16 dé-

cembre 2008 (http://eur-

lex.europa.eu/legal-content/FR/

TXT/?uri=URISERV:sa0003) (4).

« Les additifs alimentaires sont

des substances qui ne sont norma-

lement pas utilisées en tant qu’ali-

ments, mais qui sont délibérément

ajoutées à des denrées alimen-

taires à des fins technologiques

décrites dans le présent règle-

ment, comme leur conservation,

par exemple. (…) Il convient dès

lors que la liste des catégories

fonctionnelles soit actualisée pour

tenir compte des progrès scienti-

fiques et des évolutions technolo-

giques. (…) Toutefois, devraient

être considérées comme des addi-

tifs au sens du présent règlement

les préparations obtenues à partir

de denrées alimentaires et

d’autres matières de base natu-

relles alimentaires par extraction

physique et/ou chimique condui-

sant à une extraction sélective des

constituants (p. ex. pigments) par

rapport aux constituants nutritifs

ou aromatiques. (...) »

« Les additifs alimentaires ne peu-

vent être autorisés et utilisés que

s’ils répondent aux critères établis

dans le présent règlement. L’utili-

sation d’additifs alimentaires doit

être sûre, doit répondre à un be-

soin technologique; elle ne doit

pas induire le consommateur en

erreur et doit présenter un intérêt

pour ce dernier. (...) »

« Les additifs alimentaires doivent

être conformes aux spécifications

approuvées, qui devraient compor-

ter les renseignements nécessaires

à l’identification de l’additif alimen-

taire, y compris son origine, et dé-

crire les critères de pureté accep-

tables.. (…) il serait souhaitable,

dans un souci de clarté, (…) que

les spécifications précédemment

élaborées pour les additifs fassent

l’objet d’un ou plusieurs règle-

ments distincts. »

A mon avis, il reste bien du che-

min à parcourir au sein même de

la législation européenne. L'étique-

tage destiné au consommateur

semble quant à lui bien loin d'être

suffisant.

De plus, au vu de la quantité d'ad-

ditifs existants et de son évolution

constante, j'ai peine à croire que

leur contrôle soit toujours possible.

Je me demande aussi ce que signi-

fie le terme « technologique » et

ce qu'il cache, l'inventivité des ac-

teurs de l'agro-alimentaire étant

sans limite dans la recherche du

profit.

Je m'interroge sur l'obligation qui

est imposée aux additifs de

« présenter un intérêt » pour le

consommateur… Quel est cet inté-

rêt ?

Entre autres choses, je me de-

mande aussi comment les citoyens

peuvent s’y retrouver dans les

listes interminables de produits et

comment ils peuvent prendre con-

naissance de la façon dont les

études sont menées, etc.

Le comité de rédaction est toujours enchanté de voir tomber dans sa boîte à lettres (virtuelle ou

physique) des contributions de lecteurs et lectrices. Et pour le coup, on n’a pas été déçu : quand

Antoinette s’y met, c’est pas pour rigoler ! Qu’elle soit grandement remerciée.

Le comité de rédaction.

Quand nos lecteurs (ou plutôt lectrices) s’y mettent !

Sulfites, un tour de la question

L’association Générations Futures a publié un rapport sur l’exposition

des enfants aux substances chimiques et avait révélé qu’en l’espace

de 24h, un enfant est susceptible d’être exposé, rien que par

son alimentation à 81 substances chimiques différentes ! 47 de

ces substances sont suspectées d’être cancérigènes, 5 sont classées

cancérigènes certaines et 37 sont suspectées d’être des perturbateurs

endocriniens (c’est-à-dire qu’elles dérègleraient le système hormonal).

Le rapport précisait également que « Les effets des mélanges de

pesticides étaient de 150 à 1.600 fois plus importants que les

effets des pesticides pris isolément ». On appelle ceci l’effet

« cocktail », une notion bien connue à présent mais très rarement prise

en compte dans les études qui se contentent généralement d’analyser

les différentes substances chimiques de manière isolée en se basant

sur des valeurs limites acceptables bien souvent obsolètes. (http://

www.generations-futures.fr/pesticides/exppert-quelles-expositions-des

-enfants-aux-pesticides-perturbateurs-endocriniens/)

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Revenons au règlement et aux sul-

fites aussi appelés ANHYDRIDES

SULFUREUX. En voici la dénomina-

tion et la description :

« E 220 ANHYDRIDE SULFUREUX :

Gaz incolore non inflammable

d’odeur fortement piquante et suf-

focante (…) ;

E 221 SULFITE DE SODIUM :

Poudre blanche cristalline ou cris-

taux incolores ;

E 222 SULFITE ACIDE DE SO-

DIUM : Solution limpide incolore à

jaune ;

E 223 DISULFITE DE SODIUM :

Cristaux ou poudre cristalline de

couleur blanche ;

E 224 DISULFITE DE POTASSIUM :

Cristaux transparents incolores ou

poudre cristalline blanche ;

E 226 SULFITE DE CALCIUM : Cris-

taux blancs ou poudre cristalline

blanche ;

E 227 SULFITE ACIDE DE CAL-

CIUM : Solution aqueuse jaune

verdâtre claire ayant une nette

odeur d’anhydride sulfureux ;

E 228 SULFITE ACIDE DE POTAS-

SIUM : Solution aqueuse jaune

verdâtre claire ayant une nette

odeur d’anhydride sulfureux »

On remarque aussi qu’à chaque

fois qu’il est question d’anhydride

sulfureux (dans l’immense décli-

naison de produits concernés), il y

a une petite note disant que toutes

les quantités sont exprimées en

équivalent du SO2 et que « le SO2

en quantité n’excédant pas 10

mg/kg ou 10 mg/l n’est pas

considéré comme présent. »

Bon… il est quoi alors ? Absent ?

La liste des produits et des quanti-

tés permises par produit est tout à

fait ingérable pour un/e citoyen/

ne : comme tout est présenté par

produit (et non pas par additif), il

faut faire défiler des centaines de

pages pour connaître tous les pro-

duits dans lesquels on retrouve

des sulfites ! Et, pour l’anecdote,

on tombe parfois sur des choses

curieuses, du type : « Autres bois-

sons alcoolisées, y compris les mé-

langes de boissons alcoolisées et

de boissons non alcoolisées et les

spiritueux ayant un titre alcoomé-

trique inférieur à 15 % vol : na-

lewka na winie owocowym, aro-

matyzowana nalewka na winie

owocowym, nalewka na winie z

soku winogronowego, aromaty-

zowana nalewka na winie z soku

winogronowego, napój winny

owocowy lub miodowy, aromaty-

zowany napój winny owocowy lub

miodowy, wino owocowe niskoal-

koholowe et aromatyzowane wino

owocowe niskoalkoholowe, bois-

sons fermentées à base de moût

de raisin »… Je vous laisse cher-

cher ce que ça peut bien vouloir

dire !

Quoi qu’il en soit, après avoir fait

l’exercice, je me suis rendu

compte que plus de la moitié des

catégories de produits reprises par

l’Union européenne comme pou-

vant contenir des additifs (et je

vous assure qu’ils sont nombreux)

contenaient des sulfites.

Pour vous résumer brièvement

les choses, voici une liste (très

abrégée) des produits pouvant

contenir des sulfites.

Aliments et produits qui con-

tiennent des sulfites ou qui en

contiennent souvent

- Bière et cidre alcoolisés ou non

alcoolisés

- Jus de citron et de lime embou-

teillés et concentrés de ces jus

- Fruits et légumes en conserve et

congelés

- Céréales, farine et fécule de

maïs, craquelins et müesli

- Condiments, par exemple salade

de chou, raifort, ketchup, mou-

tarde, cornichons, relish et chou-

croute

- Pommes de terre déshydratées,

en purée, pelées et pré-coupées et

frites congelées

- Fruits et légumes séchés, par

exemple abricots, noix de coco,

raisins secs et patate douce

- Fines herbes, épices et thés sé-

chés

- Raisin frais

- Garnitures et sirops aux fruits,

gélatine, confitures, gelées, con-

serves de fruits, marmelade, mé-

lasse et pectine

- Jus de fruits et de légumes

- Fruits glacés et confits, par

exemple cerises au marasquin

- Amidons, par exemple de pomme

de terre, de maïs

- Sirops de sucre, par exemple

glucose, matières sèches de glu-

cose, sirop de dextrose, de maïs et

de table

- Concentrés, pulpe et purées de

tomate

- Vinaigre et vinaigre de vin

- Vin

Autres sources éventuelles de

sulfites

- Produits de boulangerie et de pâ-

tisserie, particulièrement ceux con-

tenant des fruits séchés

- Charcuteries, saucisses de Franc-

fort et saucisses

- Sauces pour salade, fonds, gua-

camole, sauces, soupes et prépa-

rations pour soupe

- Poissons, crustacés et mol-

lusques

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P a g e 1 2

- Barres de céréales, particulière-

ment celles contenant des fruits

séchés

- Préparations pour riz et nouilles

- Collations, par exemple raisins

secs et salade de fruits

- Produits à base de soja

Si vous voulez éviter les sulfites

(autant que faire se peut), je n’ai

finalement qu’un conseil à vous

donner : lisez attentivement les

étiquettes ! D’autant plus que, de-

puis un certain temps, les petits

malins de l’industrie agroalimen-

taire, sachant que le public com-

mence à reconnaître les « E »

grâce aux nombreux guides exis-

tants, ont commencé à noter les

noms scientifiques des additifs !

Et la santé dans tout ça ?

Le site du Service Public Fédéral de

la santé publique, sécurité de la

chaîne alimentaire et environne-

ment (1), s’interroge : « Les addi-

tifs alimentaires sont-ils dangereux

pour la santé? »

Le SPF répond : « Seuls sont auto-

risés les additifs alimentaires dont

la sécurité ne fait pas de doute.

Cette sécurité est garantie pour

ceux qui traversent avec succès la

procédure très stricte d’admission.

Au niveau européen, les risques

sont maintenant évalués par

l’Autorité européenne de Sécurité

des Aliments et, à l’échelle mon

diale, par des Experts de l’OMS et

de la FAO. On détermine une va-

leur ADI (Acceptable Daily Intake)

-voir ci-après la « dose journalière

acceptable »- sur la base du dos-

sier toxicologique. Lorsque l’on

autorise l’utilisation d’une subs-

tance dans plusieurs denrées ali-

mentaires, on veille à ce que le

consommateur ne puisse, par con-

sommation cumulée, dépasser la

valeur ADI. (…) Ce qui signifie que,

quoi que l’on en dise, les additifs

sont sûrs. »

Pour ce qui concerne plus particu-

lièrement les sulfites (un additif

supposé « sûr » selon le SPF san-

té), le Ministère canadien de la

santé (2) est pour sa part un peu

plus nuancé : « (…) il arrive que

certaines personnes sensibles, et

qui souffrent dans bien des cas

également d'asthme, réagissent

aux sulfites et présentent des

symptômes qui rappellent ceux de

l'allergie. Les sulfites peuvent dé-

clencher de l'asthme et des symp-

tômes d'une réaction anaphylac-

tique.(3) » Le Ministère canadien

conseille donc aux personnes aller-

giques ou pouvant l’être : « Selon

les allergologues, ne mangez pas

si vous n'avez pas votre auto-

injecteur sous la main (4). Si selon

une étiquette, le produit « contient

» ou « peut contenir » des sulfites

ou des dérivés de sulfites, n'en

consommez pas. Si un ingrédient

vous est étranger ou en l'absence

d'une liste des ingrédients, évitez

le produit. »

Tout ça relativise les propos du

SPF belge de la Santé… Test-

Achats va plus loin encore (5) :

« Les effets potentiels sur la

santé

Nous l’avons déjà dit et le répé-

tons : les sulfites peuvent causer

des effets secondaires. La Com-

mission européenne et l’Organisa-

tion mondiale de la Santé ont étu-

dié leurs effets potentiels sur l’or-

ganisme humain et en ont tiré une

série de conclusions. Les sulfites

ne sont ni cancérogènes, ni muta-

gènes (entraînant des modifica-

tions de l’ADN), ni néfastes pour la

fécondité. Lors d’une étude de

longue durée réalisée avec de

fortes doses, les scientifiques ont

cependant découvert que les sul-

fites avaient bien une incidence,

par ex. sur le système nerveux, le

tissu osseux et les reins. Lors d’es-

sais sur des cobayes, ils ont cons-

taté que les sulfites administrés à

fortes doses endommageaient la

muqueuse de l’estomac. Au cours

de plusieurs tests effectués sur

l’homme, l’administration de fortes

doses de sulfites a provoqué des

maux de ventre ou des vomisse-

ments.

(1) http://health.belgium.be/eportal/

foodsafety/foodstuffs/

additives/825578_FR#.Vj3ufuLpUVJ

(2) http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/pubs/

securit/2012-allergen_sulphites-sulfites/

index-fra.php

(3) Le choc anaphylactique est une réaction

allergique exacerbée, entraînant dans la

plupart des cas de graves conséquences et

pouvant engager le pronostic vital.

(4) L’auto-injecteur est un ustensile médi-

cal utilisé pour injecter une dose d'épiné-

phrine (généralement appelée adrénaline)

pour le traitement de réactions allergiques

aigües pour éviter un choc anaphylactique

(5) http://www.test-achats.be/

alimentation/securite-alimentaire/dossier/

les-sulfites

Bonbons gélifiés aromatisés, rappelés par la chaîne commerciale qui

les distribuait en raison de la présence non mentionnée de sulfites…

(http://www.dangersalimentaires.com/2015/07/bonbons-gelifies-aux-

sulfites/)

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Par ailleurs, les sulfites présents dans les légumes,

les abricots secs et le vin ont également déclenché

de graves réactions asthmatiques chez certains vo-

lontaires – qui avaient ou non présenté des antécé-

dents d’asthme.

Enfin, des tests sur animaux ont révélé que les sul-

fites entraînent une carence en thiamine (vitamine

B1). Leur emploi est donc déconseillé dans les pro-

duits riches en thiamine comme la viande.

L’ingestion de fortes doses de sulfites peut donc pro-

voquer des troubles gastro-intestinaux et une ca-

rence en thiamine.

Mais si vous y êtes allergique, les effets secondaires

peuvent être encore plus graves. Les scientifiques

ont ainsi conclu que les sulfites étaient sans risques

pour la plupart d’entre nous, mais dangereux pour

certains.

La dose journalière acceptable

Pour les sulfites, la dose journalière acceptable (DJA)

est fixée à 0,7 mg par kilo de poids corporel. Vu le

niveau parfois très élevé des limites légales, il n’est

guère difficile de dépasser cette quantité.

La liste des aliments auxquels les fabricants peuvent

ajouter des sulfites est interminable. De plus, les pla-

fonds légaux sont souvent fort hauts. Tous ces fac-

teurs combinés font que la DJA est rapidement dé-

passée, surtout chez les jeunes enfants. »

Dans le livre « Additifs alimentaires Danger » de

C Gouget (éd.Chariot d'Or), les 8 formes répertoriées

de sulfites sont classés « rouge » (=danger) ; les

risques encourus sont : allergies, troubles digestifs,

irritation des bronches, mauvaise fixation de la vita-

mine B1, nausées, asthme, élimination du calcium,

endommagement de l'ADN, maux de tête.

Irritation du tube digestif, avitaminose en vitamine

B12 sont ajoutées au E222.

Enfin, en France, la Direction Générale de la concur-

rence, de la consommation et de la répression des

fraudes (1) rend la mention des sulfites obligatoire

dans l'étiquetage des vins car ils font partie des aller-

gènes : « Pour les vins, la présence de l’allergène

anhydride sulfureux doit être indiquée sous la forme

« contient des sulfites (ou de l’anhydride sulfu-

reux) ».

Je n’ai parlé ici que de sulfites, mais vous aurez com-

pris que les « additifs » sont extrêmement nom-

breux. « Générations Futures » souligne en plus que

leur combinaison (« l’effet cocktail ») les rend encore

plus dangereux…

Dans un premier temps, on pourrait revendiquer que

tous les additifs soient l’objet des mêmes mesures

que les sulfites (et les autres allergènes) et fassent

donc l’objet d’un étiquetage très clair. On sait qu’ils

sont nombreux à être suspectés d’être dangereux et

d’augmenter, par exemple, les risques d'hyperactivi-

té, l’insomnie, l’asthme, les nausées, les cancers,...

Mais même le meilleur étiquetage du monde n’empê-

chera pas que ces produits soient ingérés par nombre

de personnes. La seule vraie bonne solution c’est de

les interdire. Ou mieux encore : de les rendre com-

plètement inutiles. C’est-à-dire de revenir à des

modes de production alimentaire respectueux de

l’homme et de la nature.

Un sacré chemin à parcourir ! En attendant, vous

pouvez orienter votre alimentation vers les produits

locaux, produits de façon bio ou au moins raisonnée,

apprendre à connaître les producteurs et avec eux à

réinstaller de la confiance

Allez, bon appétit quand même !

Antoinette.

(1) http://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie

-pratique/Fiches-pratiques/Etiquetage-des-vins

P a g e 1 3 2 8 7 Sulfites, un tour de la question

Tableau donnant un aperçu des quantités

de sulfites (So2 ) par produits exprimées

en part par million (ppm).

Tous les produits, à l’exception des vins

bio, sont des préparations industrielles.

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(suite de la page 5)

Q : Combien d'emplois sont

prévus ?

R : Bridgestock : Actuellement 72

artisans de la région travaillent à

la mise en conformité du site, par

la suite, une centaine de per-

sonnes seront employées, tous

corps de métiers confondus.

Q : Serez-vous contrôlés quant

à l'utilisation des 40 € par

jour ?

R : Bridgestock : Fedasil impose

des contrôles stricts, réguliers,

sans prévenir, effectués par 6 or-

ganismes indépendants.

Q : Depuis combien de temps

votre société gère des centres

d'accueil ?

R : Bridgestock : Notre société a

été créée il y a 25 ans par 2

frères. A ce jour, nos établisse-

ments ont hébergé environ 10.000

réfugiés.

Q : S'il y a des enfants, qu'est-

il prévu pour la scolarité ?

R : Le réseau scolaire est en train

de s'organiser, il est difficile pour

le moment de planifier quoi que ce

soit car on ne sait pas combien

d'enfants seront hébergés au re-

fuge.

Q : Que faites-vous des

craintes du voisinage ?

R : Nous pouvons envisager la

création d'un comité de quartier

comme à Tournai.

Bridgestock : Des journées portes

ouvertes seront prévues, pour voir

comment fonctionne un centre, ce

que mangent les résidents, com-

ment ils vivent…

Un habitant du Tuquet : Et si

on organisait une fête des voi-

sins pour apprendre à se con-

naître ?

Excellente idée (toute la salle ap-

plaudit)

Q : Y aura-t-il des infrastruc-

tures pour les activités ?

R : Bridgestock : Oui c'est prévu

Q : Le bâtiment est-il prêt ?

R : Bridgestock : Non pas encore,

mais on y travaille nuit et jour

Q : Peut-on prévoir des parrai-

nages ?

R : Jacques Varrasse : Selon mon

expérience, c'est une mauvaise

idée. C'est source de conflits et de

jalousie entre les réfugiés (certains

mieux parrainés que d'autres). Il

vaut mieux prévoir des parrai-

nages collectifs, par des projets,

des activités communes

Anne Sophie Rogghe : Il faut sa-

voir que des affinités se mettent

naturellement en place, cette par-

tie d’accompagnement est très im-

portante, surtout par la suite.

Q : Qu'en est-il de la protection

des réfugiés, sont-ils libres

d'aller et venir librement dans

Mouscron ?

R : Bien sûr qu'ils sont libres. Ils

ont les mêmes droits et les mêmes

devoirs que les citoyens belges.

Par exemple, s'ils sont agressés,

ils sont en droit de porter plainte

et l'auteur des faits est puni. S'ils

agressent, ils peuvent être en-

voyés en centre fermé et expulsés.

Q : Comment sont-ils dispat-

chés dans le centre ?

R : Bridgestock : nous les regrou-

pons le plus possible selon les affi-

nités (ethniques, sociales et ou

religieuses, etc.). Les familles sont

logées à part.

Q : Quels seront les horaires

d'intervention pour le volonta-

riat ?

R : ce point reste à définir

Conclusions

par Sylvia Vannesche,

secrétaire d'Eco-vie

Sylvia fait un petit rappel relatif

aux formulaires à remplir pour les

volontaires, les documents sont

également disponibles sur le site

d'Eco-Vie ou sur la page Facebook

du groupe citoyen.

Des documents « ressources »

sont disponibles : livrets d’Amnes-

ty International, un argumentaire

de la CNE mais également un do-

cument que nous avons établi et

qui regroupe des documents péda-

gogiques, des jeux en ligne desti-

nés aux enfants, une BD en an-

glais qui peut servir de support

dans un cours, des vidéos…

Sylvia donne aussi quelques préci-

sions légales concernant le béné-

volat : on peut être bénévole tout

en étant au chômage ou prépen-

sionné ; mais il faut faire une dé-

claration préalable à l'Onem ou

auprès du médecin conseil si on

est en invalidité.

Le mot de la fin par Sylvia:

« Ce soir, je suis fière d'être

Mouscronnoise »

Christine Zavaher

Mouscron, réfugiés solidaires

P a g e 1 4 Accueil des migrants, réunion citoyenne du 9 novembre 2015

Accueil des migrants : la mémoire courte ?

Voilà ce que cela donne de n'avoir plus ou presque plus de témoins vivants des deux derniers

conflits mondiaux qui ont ravagé l'Europe il y a 100 ou 65 ans. Bien sûr, il ne s'agit pas ici de re-

gretter le bon vieux temps où c'était la guerre, mais de se rendre compte que les commémora-

tions à répétition n'atteignent pas ceux pour qui ce serait le plus utile.

Pour peu que ceux de notre génération aient eu un peu d'empathie naturelle ou construite au fil des récits

de nos parents ou grands-parents, ils ont intégré les choses suivantes :

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Raymond nous a fait parvenir un article relatif à la construction de serres artisanales (http://

alternative-energy-gardning.blogspot.fr/2013/04/make-your-own-greenhouse.html). Nous re-

produisons ici tout en images commentées les conseils prodigués. A vos outils !

P a g e 1 5 2 8 7

1) Nos proches parents aujourd'hui décédés ou si peu nombreux avaient été des migrants en puissance,

semblables à ceux qui fuient la barbarie d'aujourd'hui. Nos grands-mères et nos grands-pères ont vécu des

déracinements comparables à ceux des migrants actuels, dans un monde vide d'internet au creux d'une Eu-

rope profonde qui comptait autant de cultures et de coutumes que de provinces ou de villes. Souvenons-

nous un peu de leurs récits.

2) La guerre elle-même est le fruit d'une somme de peurs et d'égoïsmes, de refus d'un « autre » subtilement

désigné et instrumentalisé.

Les suppressions de nombreux cours d'histoire, de culture générale, de géographie, de littérature ou le dé-

sintérêt des jeunes pour ces matières font que l'étude des faits de la géopolitique est devenue l'apanage de

rares chaînes comme Arte.

De plus, la plupart des médias accessibles ont depuis longtemps sacrifié l'analyse au profit de l'émotion bête

et brutale.

Et pour couronner le tout, les premiers quidams venus, y compris moi, ont accès par les réseaux sociaux à

une audience nombreuse et réactive le cas échéant. Pour ce qui concerne les migrants d'aujourd'hui, les obs-

tacles ne sont-ils pas suffisamment connus et les corps de noyés ne sont-ils pas assez photogéniques pour

ramollir le cœur durci qui bat dans certains coins de la vieille d'Europe ? Il faut croire que non.

Le questionnement et les commentaires si virulents des « virtuoses » de Facebook reflètent le vide abyssal

d'une mémoire à court terme. Comme disait Marcel Pagnol dans « Le château de ma mère », la bêtise a

front de taureau. Ce ne seront pas non plus les moins intelligents qui réussiront à faire la part des choses

quand il s'agira de savoir qui est un honnête homme, un passeur ou un intégriste.

Peut-être est-ce finalement que les baroudeurs du Net trouvent que la paix règne en Europe de l'Ouest de-

puis trop longtemps ?

Philippe.

Note : voir aussi l’affichette reproduite page 17

Accueil des migrants : la mémoire courte ?

Une petite pause : des serres artisanales

Etape 1 : disposer de grilles à béton. Les découper à mesure (la mesure est donnée par la grille du sol, cf. étape 2, et par la hauteur que vous voulez atteindre) et attacher les pièces ensemble (avec des colliers « Colson ») Le tout sera ensuite courbé pour faire le cadre de la serre. Le métal est à la fois souple et solide. Il est nécessaire de disposer d’une bonne pince coupante ou de cisailles.

Etape 2. Une des grilles à béton reste au sol : elle délimite la sur-face de la serre. Elle est fortement consolidée par deux pièces de métal à chaque extrémité (entrée et fond de la serre) : il importe de bien y fixer la grille du sol (par exemple en recourbant ses ex-trémités autour de ces barres). Les grilles découpées et assemblées sont recourbées : il convient de fixer une des extrémités (côté de la serre) à la grille du sol (soit avec des colliers de métal, soit avec des « Colson ») puis en courbant le treillis d’aller fixer l’autre extré-mité au côté de la grille de sol. Le tout doit être fait posément pour ne pas faire de « cassures » dans les grilles à recourber.

Conseil : les treillis à béton et métaux inoxy-

dables, sont plus chers mais la conservation et

la présentation de la serre n’en seront que meil-

leures ! Sinon, vous pouvez toujours appliquer

une peinture antirouille avant de commencer...

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P a g e 1 6

3ème étape : placement d’un cadre de porte.

On vous conseille :

a) d’acheter une porte avec embrasure en « prêt à po-

ser » (attention : ceci contribuera à déterminer aussi la

hauteur de votre serre) ;

b) de procéder à entretien du bois contre les intempéries

Le cadre de la porte est fixé dans sa partie basse sur la

barre de métal et dans sa partie haute sur le treillis (à

l’aide de fil métallique, de colliers de métal,…).

Vous pouvez aussi construire le cadre de porte vous-

même aux mesures que vous souhaitez et dès lors fabri-

quer un deuxième cadre dont vous servirez comme porte

(voir « résultat final » ci-dessous).

4ème étape : des tubes de plastique ((en PVC souple),

préalablement coupés à mesure de sorte qu’ils puissent

aussi être un peu enfoncés dans le sol, sont fixés avec de

la bande adhésive sur la partie extérieure du treillis com-

posant la couverture de la serre.

5ème étape : la feuille de plastique en PVC est déposée

sur la serre. Il faut veiller à choisir un rouleau suffisam-

ment large pour que la couverture puisse faire en une

seule pièce (et éviter les fuites, les courants d’air et tout

ce qui peut fragiliser l’ensemble). C’est dans le même but

que le PVC est fixé avec le plus grand soin. On utilise du

« duct tape », qu’on trouve dans les magasins de brico-

lage.

Duct Tape : ruban adhésif toilé. Il

est imperméable, souple, inexten-

sible et possède un fort pouvoir ad-

hésif. Il résiste à l'humidité et est

déchirable à la main.

Dernières étapes.

Il vous faut encore fermer l’avant et l’arrière de votre serre

avec la feuille de plastique PVC : n’hésitez à prévoir une

marge de débordement pour rendre le tout bien hermétique.

Vous pouvez utiliser l’encadrement de la porte pour y fixer le

PVC (agrafez et puis recouvrez d’une latte de bois).

Pour l’arrière : pensez soit à le construire à l’abri des coups

de vent soit à prévoir un renfort intérieur (en bois, en forme

de X par exemple) sur quoi agrafer votre PVC (et recouvrez à

nouveau d’une latte à l’extérieur).

Placez votre porte…

Et plantez vos légumes !

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P a g e 1 7 2 8 6

Amnesty International nous a

fait l’extrême amabilité de

nous autoriser à reproduire son

livret: « RÉPONDRE FACILE-

MENT À DIX PRÉJUGÉS SUR LA

MIGRATION ». Nous en repre-

nons donc ci-après de très

larges extraits. Merci !

Essayez de retenir un maxi-

mum d’informations : c’est très

utile pour argumenter !

Lexique

UN MIGRANT est une personne qui

quitte son pays pour aller vivre sur

un autre territoire pour de mul-

tiples raisons, et ce de façon tem-

poraire ou permanente. Certains

migrants se déplacent de leur

propre gré, d’autres y sont forcés

notamment en raison d’une guerre

(voir affiche ci-contre), ou de per-

sécutions.

UN DEMANDEUR D’ASILE est une

personne qui a quitté son pays en

quête d’une protection internatio-

nale, mais qui n’a pas encore obte-

nu le statut de réfugié. Il ne peut

pas être renvoyé de force dans son

pays pendant la procédure d’exa-

men de sa demande d’asile. De

plus, une personne ne peut être

renvoyée de force dans son pays si

sa vie ou sa liberté y est menacée

(principe de non-refoulement).

UN RÉFUGIÉ est une personne qui

a fui son pays parce qu’elle craint

avec raison d’y être persécutée en

cas de retour, du fait de son iden-

tité (son origine ethnique, sa na-

tionalité, son appartenance à un

certain groupe social), de ses con-

victions religieuses ou de ses opi-

nions politiques et dont le gouver-

nement ne peut ou ne veut assurer

la protection. À la différence d’un

demandeur d’asile, le statut de

réfugié lui a été reconnu.

1. Il y a une explosion des arrivées

de migrants en Europe ! FAUX

Malgré ce que peuvent laisser

croire les images montrant des ar-

rivées massives de migrants, la

réalité est tout autre et les chiffres

parlent d’eux-mêmes.

La majorité des migrants se trou-

vent dans les pays du Sud. Ceux

qui fuient des conflits se trouvent

en grande partie dans les pays li-

mitrophes, lesquels ont des res-

sources souvent très limitées. Pour

ne citer qu’un exemple, 4 millions

de réfugiés syriens se trouvent

dans des pays voisins (et 7,6 mil-

lions sont des déplacés internes).

Le Liban accueille près de 1,2 mil-

lion de réfugiés venant de Syrie,

ce qui représente environ une per-

sonne sur cinq dans le pays.

L’Union européenne (UE) propose

quant à elle de réinstaller à peine

22.504 réfugiés en deux ans. C’est

une goutte d’eau dans la mer ! Les

Nations unies ont estimé que 1,2

million de réfugiés (à travers le

monde) devaient être réinstallés

de toute urgence, soit 300.000

personnes chaque année durant

les cinq prochaines années.

Par ailleurs, le nombre de de-

mandes d’asile de personnes déjà

arrivées en Italie, en Grèce et en

Hongrie à examiner est mainte-

nant de 160.000 (septembre

2015). La Belgique devra, elle, en

accueillir un peu moins de 6.000,

soit à peine un peu plus du

dixième du Stade Roi Baudouin.

2. Ils viennent pour toucher nos al-

locations et pour prendre notre tra-

vail ! FAUX

Aucune aide n’est accordée du

simple fait d’être un étranger. Les

personnes en séjour irrégulier

(donc sans papiers) n’ont droit

qu’à l’aide médicale urgente à l’ex-

ception du cas d’un mineur en état

de besoin. Seul le statut de réfugié

(ou autre protection) donne droit

au revenu d’intégration sociale.

Pendant la période d’analyse de la

demande d’asile, le demandeur

d’asile n’a droit qu’à une aide ma-

térielle, à savoir l’hé-

bergement, la nour-

riture et l’accompa-

gnement. Et, à

moins que cette pé-

riode n’excède les

six mois, il n’a pas

d’accès légal au

marché du travail.

Notons par ailleurs

que les migrants oc-

cupent très souvent

des emplois peu

qualifiés et pénibles

laissés vacants par

les Belges et qu’ils

sont encore trop

souvent victimes de

discrimination ou

d’exploitation. Lors-

qu’ils sont au travail,

ils représentent une

réelle plus-value

pour notre écono-

mie. Non seulement

ils injectent de l’ar-

gent dans notre éco-

nomie en payant des impôts, mais

ils pallient aussi au vieillissement

de notre population.

Répondre facilement à dix préjugés

sur la migration

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Communiqué de presse Le Collectif Roosevelt-Wapi et Eco-Vie se prononcent

contre l’élargissement de l’Escaut au passage de Tournai* * une opération officiellement connue sous le nom de « Modernisation de la traversée de Tournai à la classe Va » Lectrices et lecteurs attentifs des documents mis à notre disposition dans le cadre de l’enquête publique relative à l’étude d’incidences sur l’environnement, nous dénonçons dans un premier temps le « travail » de l’auteur du pro-jet (la société Greisch, pour ne pas la nommer). Nous ne retiendrons ici que deux exemples : - le projet -qualifié de connexe- de « port de plaisance » prévu au quai Taille-Pierres et étudié par la société Greisch s’avère être une impossibilité radicale en regard de l’alternat de mise pour le passage de l’écluse de Kain ; - le projet de nouveau Pont à Ponts n’a pas prévu que des bus puissent s’y croiser, dont 10 trajets pourtant em-pruntent pluri-quotidiennement le dit pont. L’auteur de projet s’est rendu coupable d’un tel nombre de négligences, d’approximations et d’affirma-tions fantaisistes qu’il n’est point besoin d’arguer plus longtemps : ce travail est tout simplement bon à jeter. La société STRATEC, chargée de l’étude d’incidences sur l’environnement, nous livre quant à elle de précieuses indications sur la teneur réelle du projet. Il s’agit pour les pouvoirs publics (européens, régionaux ou locaux) de se plier aux exigences du commerce international et de permettre le passage de péniches dont la taille démesurée ne répond qu’aux raisons que dictent les logiques de profit. Nul ne s’en cache au demeurant, nous pouvons lire en effet que : « « Les gains d’emport de vrac et de conteneurs par bateau (…) permettent de réduire le coût de transport par voie d’eau d’une tonne de vrac ou d’un conteneur, puisque le coût total est alors réparti sur une quantité plus importante de marchandises transportées. » et qu’il est bien entendu que les gains iront entièrement au secteur privé, lequel pourra alors agrandir sa « zone de chalandise », c’est-à-dire faire rouler ses camions plus loin, plus longtemps pour un même coût de transport de la tonne au km. C’est bien STRATEC qui écrit : « Pour un même coût de transport total, un transporteur compétitif peut compenser la réduction du coût de transport par voie d’eau par une augmentation du coût de camionnage, c’est-à-dire augmenter la distance parcourue par ca-mion. Il augmente ainsi son aire de marché, également appelée aire de chalandise. » Toute cette opération relève donc et sans conteste possible de la socialisation des coûts (qui seront assumés par l’ensemble des contributions de chaque citoyen) et de la privatisation des profits (qui se-ront intégralement perçus par les entreprises et leurs actionnaires). Nous refusons de nous laisser imposer ce projet, Tournai a la chance de constituer un « goulot d’étrangle-ment » (pour reprendre les termes de l’EIE) de ces logiques mortifères, nous entendons bien le rester.

Le Collectif Roosevelt-Wapi et Eco-Vie asbl.

3. L’immigration ruine les finances publiques ! FAUX

Au contraire, d’après un rapport de l’OCDE, l’immigration

« rapporterait » en moyenne près de 3.500 euros de rentrées fiscales

par individu par an. En cotisant, en consommant et en payant des im-

pôts, les migrants contribuent donc à l’activité économique et aux fi-

nances publiques qui, à défaut, subiraient des pertes. Par ailleurs, en

2014, la part du budget réservé à l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile (Fedasil) s’élevait

seulement à 0,15 % des dépenses totales de l’administration belge. L’accueil d’un demandeur d’asile coûte

entre 37,7 et 40 euros. Une grande partie de ces frais est réinvestie dans notre économie grâce à la création

de plusieurs centaines d’emplois créés pour assurer l’accueil de ces personnes. N’oublions pas que les tenta-

tives de bloquer nos frontières coûtent cher à nos pays, notamment l’édification des murs avec du matériel

de surveillance de pointe. Entre 2007 et 2013, l’UE a alloué près de 4 milliards d’euros aux politiques migra-

toires (y compris le renvoi de ressortissants de pays tiers et le contrôle des frontières). À peine 17 % (soit

700 millions d’euros) ont été consacrés aux procédures d’asile

4. On va être envahi par des criminels et des terroristes ! FAUX

Les arrivées et l'identification des personnes sont contrôlées au moment opportun. De toute façon, les per-

sonnes qui montent à bord de ces embarcations de fortune sont des hommes, des femmes et des enfants

qui fuient pour sauver leur vie ou trouver une vie meilleure pour eux et leurs familles. Ce ne sont pas des

terroristes. Ces derniers voyagent comme tout le monde, notamment par avion, si nécessaire avec de faux

papiers. Trop souvent un amalgame est fait entre musulmans et intégristes, généralisant ainsi une peur du

musulman. Or les intégristes ne représentant qu’une infime minorité des musulmans.

(suite page 24)

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P a g e 1 9 2 8 7 Eco-vie Junior Grisou raconte. . .

Je n’ai pas encore eu le temps de vous raconter

une visite dans mon jardin en septembre : celle

de la fauvette à tête noire… Un très bel oiseau !

Mais jugez-en plutôt…

La voici occupée de s’intéresser de près à nos

baies de sureau (avec raison, c’est excellent !).

Je dis « la voici » car c’est bien de Madame qu’il

s’agit. Si c’était Monsieur, il aurait une calotte

plus noire sur la tête. En tous cas, les

baies de sureau, c’est un régal pour

cet oiseau…

Il peut vivre jusqu’à 7 ans.

Vous savez qu’on classe les oiseaux

(comme tous les êtres vivants) en

« ordres », puis en »familles », en

« genres » et enfin en espèces (ou

sous-espèces). Je vais vous en ap-

prendre une bien bonne : le « genre »

de la fauvette, c’est « Sylvia »: un pe-

tit clin d’œil à ma maîtresse et amie de

toujours (ça lui fera plaisir et je suis

bien certain qu’elle n’en savait stricte-

ment rien !).

Bref, la fauvette se nourrit de

mouches, d’insectes et de baies… La

preuve en image !!!

A bientôt

Pour d’autres aventures.

Grisou

Une visite de septembre !

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P a g e 2 0 AGENDA

Lundi 7 et 14 dé-

cembre

Atelier stretching postural® de 18 à 19 h.–Ecole communale de Leers Nord (22, rue des

Mésanges, 7730 Leers-Nord [B.]) ; accueil à partir de 17h45

Mercredi 2, 9 et 16

décembre

Atelier stretching postural® de 12h30 à 13h30 - Ecole communale de Leers Nord (22,

rue des Mésanges, 7730 Leers-Nord [B.]) ; accueil à partir de 12h15

Jeudi 3, 10 et 17 dé-

cembre

Atelier stretching postural® de 18h précises à 19h - CRIE de Mouscron (rue de la Vel-

lerie, 135). Accueil à partir de 17h45

Mardi 22 décembre Réunion Moins de biens, plus de liens & Incroyables comestibles au CRIE, à 17h30

Dimanche 6 dé-

cembre

Animation « Monsanto » aux Fraternités Ouvrières (58, rue Charles-Quint, 7700 Mous-

cron)

Mercredi 9 dé-

cembre

1 heure pour les Droits de l’Homme (annonce page 21)

Dimanche 13 dé-

cembre

Animation « Monsanto » aux Fraternités Ouvrières (58, rue Charles-Quint, 7700 Mous-

cron)

Samedi 19 décembre Audit citoyen de la dette, 10h, au CRIE de Mouscron (rue de la Vellerie, 135)

Décembre

Janvier

Lundi 4, 11, 18 et 25

janvier

Atelier stretching postural® de 18 à 19 h.–Ecole communale de Leers Nord (22, rue des

Mésanges, 7730 Leers-Nord [B.]) ; accueil à partir de 17h45

Mercredi 6, 13, 20 et

27 janvier

Atelier stretching postural® de 12h30 à 13h30 - Ecole communale de Leers Nord (22,

rue des Mésanges, 7730 Leers-Nord [B.]) ; accueil à partir de 12h15

Jeudi 7, 14, 21 et 28

janvier

Atelier stretching postural® de 18h précises à 19h - CRIE de Mouscron (rue de la Vel-

lerie, 135). Accueil à partir de 17h45

Mardi 26 janvier Réunion Moins de biens, plus de liens & Incroyables comestibles au CRIE, à 17h30

Samedi 16 janvier Audit citoyen de la dette, 10h, au CRIE de Mouscron (rue de la Vellerie, 135)

Recette réalisée lors

de l'atelier du 3 octobre 2015

Temps : 15 minutes de prépara-

tion + 45 à 50 minutes de cuisson

Ingrédients (pour 4 pers.) :

- 1 petit chou-fleur râpé à la main

ou au robot

- 1 œuf

- sel, poivre

Facultatif :100 g de fromage de

chèvre frais ou une boule de moz-

zarella râpée ou un yaourt.

On peut aussi, selon les goûts,

mettre de l’origan, de la moutarde,

de l’ail.

Préparation

- Préchauffez le four à 200°C.

- Lavez le chou-fleur puis découpez

-le en fleurettes (en petits bou-

quets).

- Faites sécher les fleurettes puis

passez-les au mixeur pour obtenir

une texture granuleuse (comme du

taboulé).

- Cuisson

au micro-ondes : mettez

le chou-fleur mixé dans

un bol, couvrez puis faites

cuire 7 min. au micro-

ondes.

à la casserole : cuire le

chou-fleur râpé dans de

l’eau bouillante salée pen-

dant 5 minutes.

sans cuisson préalable : le

temps de cuisson au four

est plus long.

- Essorez-le chou-fleur avec un

torchon propre, pour retirer le

maximum d’eau.

- Mélangez le chou-fleur essoré

avec l’œuf, (le fromage râpé) et

l’origan.

(suite page 21)

Pâte à pizza au chou-fleur

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2 8 7 P a g e 2 1

Pâte à pizza au chou-fleur

- Salez, poivrez et mélangez bien.

- Étalez uniformément sur le papier

de cuisson et faites cuire environ

20 min.

- La pâte est cuite lorsqu’elle com-

mence à dorer et à se décoller du

papier.

- Garnissez avec les ingrédients

pour obtenir la pizza de votre choix

et poursuivez la cuisson durant 15

minutes.

Note : La réussite de cette

recette dépend de l’essorage

du chou-fleur alors n’hésitez

pas à recommencer !

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P a g e 2 2 Dix associations lancent un appel au boycott des usines à viande

Eco-Vie est une des 10 associa-

tions partenaires de cet appel

au boycott. Au-delà de la dé-

marche individuelle (qui de-

meure importante, bien enten-

du), il s’agit pour nous d’une

action politique qui se doit

d’employer les moyens adé-

quats de la lutte collective.

Nous y veillerons…

Une surexploitation des es-

paces cultivables avec une

perte importante, voire colos-

sale de la biodiversité

Depuis le milieu de vingtième

siècle, la population mondiale a

doublé et la production de

viande a quintuplé. Pourquoi ?

Était-ce pour répondre à une

nécessité ou pour créer un be-

soin ? Une chose est sûre, au-

jourd'hui, un milliard de per-

sonnes sont sous-alimentées,

quand deux autres milliards

sont en surpoids ou obèses.

Ce n'est pas la production in-

tensive et industrielle de

viande qui solutionnera le pro-

blème, au contraire. Cette pro-

duction industrielle, si elle se

cache derrière la louable inten-

tion de produire une alimenta-

tion à bas coût accessible à

tous, n'a en réalité qu'un seul

but : faire du profit.

I. La catastrophe des

usines à viande

Les producteurs de viande à bas

coût construisent des chaînes de

production qui appliquent au

monde vivant les mêmes principes

que dans les chaînes de production

industrielles, c'est pourquoi nous

parlons d'« usines à viande ».

Celles-ci génèrent :

1. Une nourriture de mauvaise

qualité, tant du point de vue

goût que de la valeur nutrition-

nelle, avec une multitude d'ef-

fets néfastes sur la santé pu-

blique

L'un des problèmes de santé pu-

blique les plus graves parmi ceux

qu’engendrent les usines à viande

est la présence d'antibiotiques

dans la viande.

A l'heure où l'on multiplie les cam-

pagnes pour l'utilisation adéquate

et parcimonieuse des antibiotiques

afin d'éviter le développement de

bactéries résistantes et l'inefficaci-

té à terme de ces mêmes antibio-

tiques, on nous les fait ingurgiter

sans aucune précaution, sans dis-

cernement, dans la viande que

nous consommons.

Certains prétendent que ce ne sont

que des résidus, de très petites

quantités inoffensives.

Mais nous en absorbons sans

cesse, et cette répétition pose de

sérieuses questions. Aujourd'hui,

l'inefficacité déjà constatée de cer-

tains antibiotiques est davantage

due aux pratiques néfastes de

l'industrie de la viande qu'à un

usage médical inapproprié, incor-

rect ou trop important.

Des souches bactériennes

résistant aux antibiotiques

apparaissent par mutation

génétique. Ces souches résis-

tantes se propagent très vite

dans le cheptel et se retrou-

vent dans la viande, dans nos

assiettes, comme dans l’envi-

ronnement immédiat des éle-

vages.

2. Une surexploitation des es-

paces cultivables avec une

perte importante, voire colos-

sale de la biodiversité

Ces cultures, impliquent l'utilisa-

tion de produits phytosanitaires

qui, à ce niveau d'utilisation, doi-

vent être qualifiés de poisons.

L'influence est immédiate sur la

flore, une multitude de plantes

n'ont plus la possibilité de se déve-

lopper et les pesticides influent

directement sur la faune (ainsi, la

population d'abeilles décroît sans

cesse, pour atteindre, dans cer-

taines régions, des seuils cri-

tiques).

b- La destruction des sols culti-

vables - il s'agit bien de destruc-

tion et pas de pollution - est le ré-

sultat non seulement de l'utilisa-

tion des produits chimiques

(désherbants, pesticides, engrais),

mais aussi des techniques utilisées

(labours profonds et utilisation

d'engins de plus en plus lourds).

c- Cette destruction entraîne la

recherche de nouveaux sols à ex-

ploiter. Des organisations qui spé-

culent sur le sol privé pratiquent la

course à l'accaparement des terres

et ainsi de très nombreux paysans

se trouvent privés d'un accès à la

terre qui leur est vital. L'accapare-

ment de ces espaces provient de

pratiques destructrices comme la

déforestation à outrance et en-

traîne la destruction d'un biotope

particulier et de la faune qui y est

rattachée. Cette déforestation

aboutit - et ce point est capital - à

la disparition d'un espace de stock-

age du CO2 des plus importants.

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P a g e 2 3 2 8 7

3. Des conditions de vie inac-

ceptables pour les animaux

La production industrielle de

viande induit directement, pour les

animaux, des conditions d'exis-

tence inacceptables :

– Concentration sur des espaces

réduits qui les empêche de se

mouvoir normalement ;

– Concentration dans des endroits

clos qui les prive de lumière natu-

relle nécessaire à leur bien-être ;

– Obligation d'usage d'antibio-

tiques afin d'éviter une mortalité

importante ;

– Destruction pure et simple à la

naissance, d'animaux considérés

non rentables (poussin mâles pour

les poules pondeuses, porcelets

surnuméraires, etc.) ;

– Pour les poules pondeuses, des-

truction pure et simple des ani-

maux en fin de production.

Cette liste n'est pas exhaustive.

4. Une production importante

de gaz à effets de serre.

Selon la FAO, l'élevage est consi-

déré comme la deuxième source

de production des gaz à effet de

serre (18 %). Ces GES sont dus :

– à l'élevage lui-même : produc-

tion des émissions de méthane (35

à 40 %)

– à la déforestation

– aux méthodes de culture et

d'élevage

– au labourage (les sols contien-

nent de grandes quantités de car-

bone relâchées dans l'atmosphère

par un labour profond et intensif

– à la production de pesticides et

d'engrais, grosse consommatrice

d’énergie

– à la sur-mécanisation, nécessitée

par les techniques destructrices

utilisées

– au transport d'aliments produits

à l'autre bout de monde.

Ces facteurs démontrent à quel

point les usines à viande sont un

facteur majeur de production des

gaz à effet de serre.

Et la production massive de ces

GES est à l'origine de graves chan-

gements climatiques, dont on con-

naît les conséquences.

II. La solution simple et saine :

l'élevage

de proximité en prairie

La solution à toutes ces dérives

est très simple, c'est le retour

à un élevage en prairie, un éle-

vage lié au sol, un élevage à

taille humaine et de proximité.

Ce type d'élevage respecte l'ani-

mal, respecte l'environnement,

respecte l'homme. Les problèmes

liés à la pollution des sols dispa-

raissent, les cheptels sont liés aux

surfaces, et les effluents d'élevage

redeviennent ce qu'ils auraient dû

rester : un amendement et un fer-

tilisant, ils ne sont plus un pol-

luant.

- L'usage des antibiotiques est ré-

duit au curatif (oui, il arrive à un

animal d'être malade);

- L'élevage étant lié à l'espace au

sol, il entretient les prairies et ne

nécessite plus la surexploitation de

terres qui, à l'autre bout de la pla-

nète, prive trop souvent les habi-

tants du lieu de leurs moyens de

subsistance.

- La déforestation devient sans ob-

jet.

- L'élevage à l'échelle humaine et

locale, ne crée pas de déséquilibre

à l'échelle de la planète, il rede-

vient un élément d'équilibre,

source d'un revenu équitable pour

celui qui le pratique et point non

négligeable, source d'emploi.

- Il cesse de contribuer aux chan-

gements climatiques désastreux

pour la planète et l'humain.

Agissons : boycottons les

usines à viande, choisissons

l'élevage de proximité,

en prairie.

La production de viande indus-

trielle est une catastrophe.

Nous ne voulons pas y partici-

per, en consommant cette

nourriture qui est mauvaise,

pour l'animal, pour le produc-

teur, pour le consommateur et

pour la planète. Que faire ?

Il est possible d'agir de manière

simple et efficace :

1. En refusant systématiquement

de manger de la viande indus-

trielle : boycottons les usines à

viande ;

2. En mangeant moins de viande,

c'est meilleur pour la santé, c'est

bon pour l'environnement, pour les

animaux et c’est un geste en fa-

veur de l'élevage paysan ;

3. En se tournant vers les produc-

teurs locaux qui pratiquent l'éle-

vage en prairie .

Le changement de comportement

de chacun d'entre nous, à une

échelle individuelle, n'a que peu

d'influence. Par contre, par conta-

gion culturelle, il peut avoir un ef-

fet majeur sur le réchauffement

climatique, sur le bien-être des

populations mises à l'écart au seul

profit de l'industrie à viande, sur

l'équilibre de la planète.

Prenons donc notre part dans ce

combat, nous le devons, à nous, à

nos enfants et à la terre qui est

notre maison.

Pour plus d’informations : http://

www.usinesaviandestop.be/

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P a g e 2 4 Si vous voulez participer à la rédaction de cette revue, merci de le signaler au 056/ 337213. Pro-

chain comité de rédaction : 06/ 01/ 2016

Si vous désirez nous soumettre un article, merci de nous le faire parvenir, si possible, pour le

04/ 01/ 2016, par mail à eco-vie@skynet. be ou par courrier (34, rue de l' Oratoire, 7700 Mouscron)

Abonnement - adhésion : 15 euros ou un virement permanent de 1, 25 € par mois mi-

nimum au BE82 5230 8023 7768 (BIC : TRIOBEBB) . ECO-VIE, Rue de l' Oratoire 34,

7700 MOUSCRON Tél. : 00 32 (0) 56 33 72 13 / mail ; eco-vie@skynet. be

Les articles signés n' engagent que leurs auteurs.

5. L’Europe est une passoire ! FAUX

Bien au contraire, l’Europe est une

véritable forteresse. Aux frontières

de l’Europe, des murs s’érigent un

peu partout, notamment entre la

Turquie et la Grèce, ou encore au-

tour des enclaves espagnoles au Ma-

roc, et plus récemment entre la Ser-

bie et la Hongrie. Barbelés, barrières

de dissuasion, radars, diffuseurs de

gaz lacrymogènes, détecteurs de

mouvements : des systèmes de sur-

veillance sophistiqués et des disposi-

tifs militaires sont mis au service de

la protection des frontières. Entrer et

s’établir en Europe est un véritable

parcours du combattant. Tout mi-

grant doit en effet obtenir un visa ;

or l’attente est souvent très longue

et les conditions d’obtention des pa-

piers ont été durcies aussi bien pour

les migrants que pour les réfugiés

(…).

6. L’Europe doit renforcer ses frontières

pour éviter l’immigration et les morts !

FAUX

L’édification de murs et de clôtures

ne diminuera pas les arrivées de mi-

grants, mais causera davantage de

morts en mer. Les personnes qui

fuient des conflits ou des guerres

tenteront toujours de sauver leur

vie, s’il le faut en empruntant des

voies périlleuses (…).

En raison du renforcement de ces

mesures (…), les migrants sont con-

traints de suivre des voies encore

plus dangereuses, parfois avec des

conséquences tragiques. Des

femmes, des hommes et des enfants

se noient en mer ou étouffent dans

des camions. C’est donc juste-

ment la politique de l’UE qui est

à l’origine des morts (…).

7. Les migrants et réfugiés entre-

prennent des voyages dangereux par

choix et/ ou par inconscience ! FAUX

Les migrants et les réfugiés sont

contraints de fuir leur pays d’origine

pour sauver leur vie. (…) Selon les

statistiques, une majorité de ceux

qui arrivent par la mer fuit la guerre,

un conflit, des persécutions, la tor-

ture ou des menaces de mort. En

2013, 63 % de personnes arrivées

de manière irrégulière par voie mari-

time en Europe venaient de Syrie,

d’Érythrée, d’Afghanistan et de So-

malie, des pays ravagés par des con-

flits et des violations massives des

droits humains. En 2014, les Syriens

et Érythréens représentaient plus de

la moitié des quelque 170.000 per-

sonnes qui sont arrivées en Italie par

la mer. Le même constat a été dres-

sé pour les premiers mois de 2015.

8. Le renforcement des opérations de

secours et de sauvetage va inciter davan-

tage de personnes à entreprendre la tra-

versée et créer un appel d’air ! FAUX

Rien ne permet d’étayer cette hypo-

thèse. En fait, le nombre de réfugiés

et de migrants prenant la route de la

mer s’est accru depuis que l’Italie a

mis fin à l’opération de sauvetage

Mare Nostrum, en octobre 2014, et

donc lorsque les risques étaient plus

élevés. Plus de 41.470 personnes

étaient déjà arrivées en Italie par la

mer entre janvier et mai 2015. La

plupart des personnes cherchent tout

simplement à fuir à tout prix une

situation extrêmement difficile,

même au péril de leur vie. (…)

9. La destruction des navires est une

bonne chose ! FAUX

On ne voit pas très bien comment les

gouvernements pourront détruire les

navires avant qu’ils ne soient utilisés

par les passeurs sans mettre en dan-

ger les réfugiés et les migrants. Des

dizaines de milliers de migrants et de

réfugiés pourraient ainsi se retrouver

pris au piège dans une zone de con-

flit violent. Ces actions risquent aussi

de mobiliser des navires et des

avions de l’UE qui seraient autre-

ment utilisés pour sauver des per-

sonnes en mer. Et tout cela pourrait

pousser les populations migrantes à

utiliser des moyens plus dangereux

encore pour tenter de pénétrer dans

la forteresse Europe. Des situations

similaires (boat-people en Asie à la

fin de la guerre du Viêt Nam) ont

montré que les passeurs répondaient

à la destruction de bateaux par la

construction d’esquifs encore plus

dangereux...

10. De toute façon, je ne peux rien

faire ! FAUX

Vous pouvez signer nos pétitions sur

notre site www.amnesty.be et les

relayer largement via vos réseaux

sociaux. Ensemble, nous pouvons

prouver que les Européens ne sau-

raient en aucun cas tolérer que la

Méditerranée devienne un cimetière.

Les dirigeants européens ont enfin

accepté d’augmenter les ressources

dédiées aux opérations de sauvetage

(…). Ce sont des mesures encoura-

geantes mais ce n’est pas suffisant.

Nous continuerons à faire pression

sur les dirigeants européens pour

qu’ils mettent un terme à cette si-

tuation dans laquelle des gens souf-

frent et meurent devant leur porte –

en mer ou sur la terre ferme.