Centre techniqueinterprofessionneldes fruits et légumes

Détail fruits etlégumes

Bulletin d'information technique pour la distribution

C onnaissance du produit, de ses modes de production, des caracté-ristiques qualitatives des variétés,

des origines et de leurs spécificités, des règles de marchandisage et de présentation, des attentes des consommateurs, et des tech-niques d’argumentation ; les compétences techniques nécessaires à la conduite d’un étal ou d’un rayon fruits et légumes sont nombreuses. D’autant qu’elles s’expriment dans un contexte qui connaît de nombreux bouleversements. L’utilisation des outils numériques se généralise dans les pratiques professionnelles, la réglementation est en constante évolution, la concurrence devient protéiforme et les consommateurs de plus en plus exigeants et curieux. Pour répondre à ces besoins en compétences, Saveurs Commerce (ex-UNFD) a travaillé, aux côtés de l’Éducation nationale, à la mise en place d’un CAP. La filière fruit et légumes dans son ensemble, consciente des enjeux pour elle de la performance des points de vente, s’est impliquée dans ce travail, et ce, à tous les stades (voir interviews) et avec l’appui du CTIFL.

Un contenu adapté au métier de PrimeurÉlaboré par un groupe de travail dans lequel l’Éducation nationale a rassem-blé des représentants de l’ensemble de la filière (avec le CTIFL), et dont le contenu professionnel est articulé autour de deux pôles de compétences.

L’approvisionnement, stockage et préparation des fruits et légumes, d’une part, et leur mise en avant et leur vente, d’autre part. Pour le pôle 1, les compétences identifiées permettront aux futurs diplômés de réaliser les activités de réception, contrôle qualité et stockage des fruits et légumes, de préparation et de sélection en vue de leur mise en vente et de réalisation d’une offre complémentaire comme celle de fraîche découpe. Pour le pôle 2, elles permettront de sa-

voir présenter les fruits et légumes sur l’étal, de conseiller les clients en fonc-tion de leurs besoins, de tenir la caisse et de participer à l’animation du point de vente.

Une formule qui privilégie l’apprentissagePrimeur est avant tout un métier de terrain, qui nécessite de maîtriser de nombreuses activités. Au cours de leur formation, les élèves doivent « travailler

Un CAP primeur à la rentrée 2018La profession s’implique à tous les stades

Saveurs Commerce, les primeurs à l’origine du CAP

n° 342Avril 2018

r Un CAP primeur à la rentrée 2018 : la profession s’implique à tous les stades r L’assortiment fruits et légumes en mair L’asperge, légume emblématique du printemps

Action financée par

Liste des centres de formation pour la rentrée 2018 Paris/CIFCA14 rue des Fillettes75018 Paris Tel : 01 55 26 39 70

Grenoble/ENILV4 rue de la paix38800 Pont-de-ClaixTél : 04 76 09 81 45

Amiens/Lycée de la HotoieBoulevard Guyencourt80000 AmiensTél : 03 22 95 40 51

Lyon/SEPR46 rue Pr. Rochaix69003 LyonTél : 04 72 83 27 27

Orléans/Lycée hôtelier de l’orléanais125 rue Claude Debussy45160 OlivetTél : 02 38 63 49 16

Montbéliard/CFA MontbéliardRue des frères lumières25200 BethoncourtTél : 03 81 97 36 37

Source : Saveurs Commerce

en situations réelles, pouvoir s’inves-tir dans une équipe et appréhender l’entreprise dans ses structures, ses fonctions, son organisation et ses contraintes ». L’apport des profession-nels, et la connaissance des entreprises sont donc primordiaux. C’est pourquoi, l’apprentissage est la formule qui sera privilégiée. Elle nécessite une réelle implication des entreprises de détail et pourra être adaptée en fonction des organisations (trois jours par semaines, une semaine sur deux…)L’accueil d’un élève vous permettra,

Rémunération d’un salarié en contrat d’apprentissage au 1er janvier 2018 (% du Smic)

1re année 2e année

De 16 à 17 ans 370,06 € (25 %) 547,69 € (37 %)

De 18 à 20 ans 606,91 € (41 %) 725,33 € (49 %)

De 21 à 25 ans 784,54 € (53 %) 902,96 € (61 %)

Source : Saveurs Commerce

© S

aveu

rs C

omm

erce

outre le fait de participer à l’effort de la filière pour la formation de ses futurs professionnels, d’apporter un regard neuf sur votre point de vente, de faci-liter le recrutement de collaborateurs directement opérationnels et éventuel-lement, comme cela existe déjà dans d’autres métiers, de mieux préparer votre succession. Saveurs Commerce apporte aux primeurs, toute l’infor-mation nécessaire pour faciliter vos démarches (voir encadrés).

Coup d’envoi en septembre 2018L’ouverture d’une classe nécessite que les centres de formation se dotent de matériel et d’espaces de travail spéci-fiques, que des outils pédagogiques soient conçus et réalisé, que les pro-fesseurs se les approprient ainsi que les contenus. L’Éducation nationale y travaille, les premières formations sont programmées dès la rentrée de septembre 2018. r

Philippe Husson

Quel est le sens de votre participation dans la mise en place du CAP Primeur ?

Dominique Monloup, (vice-président) président du collège carreau de l’UNCGFL« Au nom de la famille du commerce de gros, mon engagement a été parti-culièrement actif afin de définir une formation pour nos clients. En effet, on se plaint parfois d’un certain manque de professionnalisme ; ce CAP primeur est en mesure de combler les faiblesses afin d’avoir face à nous des inter-locuteurs qui maîtrisent leur sujet. Il va de soi que cette valeur ajoutée est destinée en dernier ressort à valoriser nos produits auprès des consomma-teurs exigeants et citoyens. Il est important de signaler que tous les modules de cette formation prennent en compte tous les stades de la filière. Par notre positionnement, il se trouve que j’ai une connaissance large de la typologie des clients ce qui permet d’intégrer dans les différentes phases de cet apprentissage la notion de diversité. Ma contribution s’est portée sur l’analyse de la pluralité des professionnels tels que les marchés forains et sédentaires ainsi que les différents types de distribution. »

Valérie Avril, directrice de l’Aneefel« Il y a plusieurs sens à cette participation. D’abord notre engagement traduit la volonté de mettre en place un véritable diplôme significatif du savoir-faire à l’exercice du commerce des fruits et légumes. Ce CAP Primeur a également pour objectif d’être reconnu au sein de la filière mais également vis-à-vis de l’extérieur, avec le sceau des pouvoirs publics par l’entremise du ministère de l’Education nationale, pour donner une assise à notre métier dans un cadre plus large des métiers de bouche et de l’artisanat. Ensuite, se joindre à une démarche collective interprofessionnelle basée sur la valo-risation des compétences de notre filière a été source de motivation pour notre organisme toujours prompt à s’impliquer pour l’intérêt général. Simultanément, il s’agit de mettre l’accent sur un des pans essentiels de l’acquisition des connaissances par l’intermédiaire de la formation. Un domaine dans lequel l’Aneefel a toujours attaché la plus grande importance en œuvrant pour des formations qualifiantes en phase avec les évolutions sociétale et environnemental et les mutations de notre métier. Enfin, dernier point et non des moindres, ce diplôme doit permettre d’attirer les jeunes. En effet, le pouvoir d’attractivité d’une profession trouve sa raison d’être lorsque celle-ci met en place les conditions de formation et d’évolution des jeunes. »

Stéphanie Prat, directrice de la FNPF« Étant juriste en droit social, j’occupais le poste emploi et formation au sein de la FNPF au moment des prémices de cette problématique. Depuis de lon-gues années, et avant même que le ministère de l’Education nationale nous donne le feu vert pour l’élaboration du référentiel, la FNPF travaillait déjà sur la thématique de la valorisation des produits. À cet égard, la mise en place aujourd’hui de ce CAP Primeur apporte de l’eau à notre moulin en confir-mant le bien-fondé de nos réflexions. Nous sommes donc convaincus que le moyen de pérenniser la filière fruits consiste à revaloriser notre offre aux yeux des consommateurs. Pour atteindre cet objectif, l’introduction de la vente assistée dans les rayons de fruits et légumes des grandes surfaces nous ait apparu comme un levier essentiel. C’est dans ce contexte que nous nous sommes retrouvés avec les partenaires de Saveurs commerce avec une idée forte : redonner de la valeur à nos produits ne passe que par une formation solide du personnel dans les rayons. Sans hésitation, nous nous sommes impliqués à leur côté pour élaborer les modalités d’une formation qualifiante. Au bout d’un an et demi de réunions régulières, nous avons abouti à l’élaboration d’un diplôme axé notamment sur la connaissance pro-duits. C’est un aboutissement de mise en valeur d’un savoir-faire professionnel dont l’ensemble de la filière pourra en tirer les bénéfices. »

Aides et exonérations sous réserve de maintien en 2018-2019Pour les TPE de moins de 11 salariés :• 4 400 € pour l’embauche d’un apprenti de moins de 18 ans au titre de la « Prime TPE jeune apprenti » ;• 100 € par année de formation au titre de la « Prime à l’apprentissage ».

Pour toutes les entreprises :• 1 600 € de crédit d’impôts pour la première année d’une formation CAP, BAC ou BTS ;• Exonération de la quasi-totalité des charges patronales et salariales ; • L’apprenti ne rentre pas dans les effectifs au niveau des seuils de salariés ;• 1 500 à 9 000 € d’aide par l’Agefiph1 pour le recrutement d’un salarié en situation de handicap.

1 Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des handicapésSource : Saveurs Commerce

Apprendre à valoriser l’étal

Savoir préparer une animation

© U

NC

GFL

© A

neef

el©

FN

PF