Faire décoller les carrières d’une nouvelle génération
voir la page 3
Neil Cashman reçoit une récompense prestigieuse PrioNet est heureux d’annoncer que Dr Neil Cashman, directeur scientifique, a reçu la récompense d’excellence scientifique de Genome BC. Cette récompense souligne le mérite de per-sonnes qui ont fait des contributions remarquables au développement du secteur des sciences de la vie en Colombie-Britannique, et ce, dans tous les sous-secteurs, de la biopharmaceutique aux dispositifs médicaux et des bioproduits à la bioénergie. Ces secteurs sont essentiels à l’économie de la province et du pays. La récompense sera remise à Vancouver lors du dîner annuel de Life Sciences BC le 19 avril prochain. Félicitations Neil! ■
Ce numéro de PrioNouvelles est le dernier du bulletin de nouvelles de PrioNet en tant que réseau de centres d’excellence. C’est avec beaucoup de tristesse que notre réseau termine son mandat en 2012. Cependant, nous sommes sûrs que l’importante recherche à laquelle nous avons contribué au cours des sept dernières années rayonnera pendant de très nombreuses années et apportera nombre de nouvelles possibilités.
PrioNet Canada fut une initiative de 35 millions de dollars lancée en 2005 par les Réseaux de centres d’excellence (RCE) du Gouvernement du Canada dans le but d’élaborer des stratégies pour atténuer l’effet des maladies à prions au Canada. Depuis, PrioNet a mené une recherche fondamentale, appliquée et sociale pour aider à solutionner les questions de salubrité alimentaire, de santé et sécurité ainsi que les réalités socio-économiques associées aux maladies à prions comme l’ESB, la MDC et la MCJ. Nous venons d’élargir notre mission pour y inclure la recherche révolutionnaire impliquant les mécanismes des maladies à prions dans d’autres troubles neurologiques comme la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson et la sclérose latérale amyotrophique (SLA); la recherche a été effectuée en grande partie par des chercheurs de PrioNet.
suite à la page 2
Message de PrioNet Canada
bulletin d’information de PrioNet Canada
PrioNouvellesdécembre 2011 – mars 2012
Volume II, Numéro 7
Réflexions sur la recherche PrioNet et sa mission de sept ans pour construire un réseau et développer des solutions voir la page 4
Histoiresdu programme de communication scientifique de PrioNet voir la page 8
www.prionetcanada.ca
PrionScienceBrazil & CanadaSÃO PAULO 2012 MARS 7, 8
2 PrioNouvelles décembre 2011 – mars 2012
PrioNet est l’exemple d’un réseau fonctionnel, cohésif et sensible appuyant les projets de recherche et les associations dans le but d’obtenir l’effet maximal. PrioNet a jeté les assises, trouvé les partenaires, la capacité et le savoir-faire à transformer l’important fardeau pour la santé et l’économie que représentent les maladies à prions et maladies connexes en des solutions commercialisables dans l’intérêt du Canada.
Grâce aux réalisations de sa communauté de scientifiques, d’étudiants et d’autres jeunes professionnels en collaboration avec des intervenants et partenaires, PrioNet a mis le Canada sur l’avant-scène mondiale de la recherche en prions. La démarche de PrioNet qui consistait à optimaliser son programme de recherche multidisciplinaire pour obtenir le plus de résultats possible, en assurant la liaison entre les activités synergétiques et les partenaires internationaux, en formant du personnel hautement spécialisé pour la population active au Canada et en appliquant les connaissances en solutions pratiques pour en tirer des avantages socioéconomiques était une solution typiquement canadienne qui a donné de superbes résultats.
Comme les pièces d’un casse-tête, les découvertes de PrioNet, une fois assemblées, ont aidé à répondre à des questions importantes sur le risque, l’économie sociale et la biologie du prion et des maladies de type prions. Dans les pages de ce dernier numéro du bulletin, vous pourrez lire des exemples de nos réussites dans l’article intitulé « Réflexions sur la recherche ».
Au nom de tous les Canadiens qui ont profité de ces découvertes, PrioNet remercie tous les membres du réseau pour leur contribution au cours des sept dernières années. Nous savons que le Canada continuera à profiter des connaissances de notre réseau dans les années qui viennent et nous espérons voir de nouvelles découvertes dans cet important domaine de recherche. ■
Dr Neil Cashman, le directeur scientifique Mme Michelle Wong, Ph. D., la directrice générale
Message de PrioNet Canada suite de la page 1
Une délégation de chercheurs canadiens est allée à São Paulo (Brésil) pour aider à trouver des solutions aux maladies qui ne connaissent pas de frontières, notamment les maladies à prions et autres maladies neurodégénératives. Le groupe de sept scientifiques de PrioNet de l’Université de la Colombie-Britannique, de l’Université de l’Alberta, de l’Université Western, de l’Université McGill et du Conseil national de recherches du Canada ont participé à des réunions les 7 et 8 mars derniers. Le but de cet échange était d’intensifier la collaboration scientifique et commerciale entre les deux pays et de créer des possibilités remarquables pour conclure une entente avec un partenaire international identifié par le gouvernement canadien comme un marché clé de collaboration.
Près de 75 personnes, incluant des représentants du consulat canadien, du ministère brésilien de la Science, Technologie et Innovation, du Programme de partenariats internationaux en science et technologie, de la Fondation pour l’appui à la recherche de l’État de São Paulo (FAPESP), d’entreprises privées et des scientifiques canadiens et brésiliens ont participé dans cette vitrine des développements de la recherche sur les maladies neurodégénératives et à prions. Ces développements allaient du rôle de la transmission de signaux extracellulaires et intracellulaires aux nouvelles cibles moléculaires qui, une fois manipulées, peuvent aider à arrêter la progression de la sclérose latérale amyotrophique (SLA).
« Ce fut fantastique, pendant ces quelques jours, de voir les deux côtés de la science », explique M. Marco Prado, Ph. D., membre de PrioNet, qui a joué un rôle déterminant dans cette rencontre inaugurale. M. Prado est scientifique et professeur à l’Institut de recherche Robarts de l’Université Western et a été invité depuis le Brésil à se rendre au Canada en 2008. « Nous espérons que cet événement aidera à nouer les collaborations requises en recherche pour protéger les partenariats mondiaux et attirer des talents au Canada et agrandir ainsi notre économie de la connaissance. » ■
PrioNet fait équipe avec le Brésil
Comme les pièces d’un casse-tête, les découvertes de PrioNet, une fois
assemblées, ont aidé à répondre à des questions importantes
du prion et des maladiesde type prions.
Le 18 novembre dernier, à Edmonton, et le 2 mars dernier à Ottawa, ont eu lieu l’atelier et foire professionnels de SYPA; cet événement permet aux étudiants, aux boursiers en recherche postdoctorale et aux jeunes professionnels du réseau de perfectionner leurs compétences professionnelles, de rencontrer des employeurs éventuels et de connaître les expériences professionnelles d’autres chercheurs.
Les deux événements ont accueilli 60 personnes, y compris des conférenciers du monde de l’industrie, des universités, du gouvernement, des communications scientifiques, du droit des brevets et d’organismes non gouvernementaux. À la fin de l’événement, les participants ont dit être mieux informés sur leurs options de carrière et mieux au courant de leurs employeurs éventuels parce qu’ils avaient eu l’occasion de parler aux conférenciers pendant les pauses et pendant la foire interactive d’une journée.
Membres du conseil de PrioNet SYPA.
décembre 2011 – mars 2012 PrioNouvelles 3
« L’événement m’a fait découvrir d’autres débouchés hors du monde universitaire. »Faire décoller les carrières
d’une nouvelle génération
« C’était réconfortant de parler à des gens qui savaient ce que c’était que d’être un étudiant et connaissaient nos incertitudes. »
PrioNet remercie le conseil SYPA pour son travail et son dévouement à aider à l’organisation de ces événements qui ont renforcé le soutien de PrioNet pour la prochaine génération de chercheurs en prions. ■
« Les conférenciers étaient excellents et venaient des meilleurs organismes et des meilleures entreprises susceptibles d’être des employeurs potentiels. »
44 PrioNouvelles décembre 2011 – mars 2012
RÉFLEXIONS SUR LA RECHERCHE PrioNet et sa mission de sept ans pour construire un réseau et développer des solutionspar Alison Palmer
Un robuste réseau de recherche en prions au Canada considéré comme un chef de file mondial dans le domaine de la science sur les prions. Une capacité de recherche qui vaut beaucoup plus que la somme de ses parties. Une communauté de stagiaires prête à transformer cet important aspect de la recherche. Voilà l’héritage de PrioNet Canada.
En seulement sept ans, ce réseau a créé le genre de connaissances dont les Canadiens profiteront encore très longtemps. Nous vous présentons ci-dessous un échantillon de ces réussites sous forme de réflexion sur les découvertes, la croissance et l’interconnectivité du réseau.
Le réseau a influencé les décideurs canadiens afin qu’ils adoptent un cadre de gestion pour l’ESB
M. Daniel Krewski, Ph. D., Université d’Ottawa
La communication des risques et l’application des
connaissances sont deux pierres angulaires du
programme de recherche de PrioNet. Dirigé par
M. Daniel Krewski, Ph. D., directeur du Centre
R. Samuel McLaughlin d’évaluation du risque sur
la santé des populations à l’Université d’Ottawa et
directeur scientifique associé de PrioNet, le cadre
de gestion intégré du risque d’ESB a été développé
pour aider à informer les décideurs canadiens et
internationaux de l’évaluation et de la gestion
du risque d’ESB. Ce cadre donne aux décideurs
la capacité d’évaluer en termes quantitatifs la
possibilité de propagation de la maladie chez le
bétail et la mesure de son exposition éventuelle aux
humains. Ce cadre constitue des directives claires
sur le moyen de maintenir le statu quo au Canada
ce qui, espérons-le, améliorera la réputation du
pays sur le plan du commerce international de la
viande de bœuf.
« Il y a quelques années, avant l’avènement de PrioNet, le Canada était complètement en marge de la recherche en prions. Il y a avait certes quelques excellents groupes ou équipes….mais en dehors de ceux-ci on n’entendait pas parler de recherche canadienne en prions. La situation a changé du tout au tout. Il ne fait plus aucun doute qu’aujourd’hui le Canada est devenu un acteur de taille dans cette recherche. Il y a beaucoup de bons groupes et beaucoup d’efforts concertés. Cela se voit tout de suite. »
– Chercheur international à PRION 2011 à Montréal
PrioNet en chiffres Réalisations de PrioNet Canada pendant les sept années de son mandat
• Édification d’une communauté de recherche en prions au Canada :
> lenombredechercheurscanadiensenprionsaquadruplé,
passantde29en2005à120en2012;
> 120scientifiquesontétéengagés,41collaborateurs
nationauxetinternationaux,61partenairesdifférents
et16universitésetétablissementscanadiensen2012;
• Meilleure compréhension des maladies à prions :
> lenombredeprojetsderechercheenprionsamultiplié
parsept,passantde7projetsen2005à54en2012;
> plusde680articlesontétéproduits;
• Formation de la prochaine génération de chef de file en recherche :
> plusde300étudiants,boursiersenrecherche
postdoctoraleetjeunesprofessionnelsontétéengagés;
> plusde225boursesdeformationontétéaccordées;
• Facilitation de l’échange de connaissances :
> autotal65événementsonteulieu,31surleplan
nationalet34surleplaninternationaldont10faisaient
partiede l’Initiative de partenariats internationauxdesRCE;
> plusde370mentionsontétérecueilliesdanslapresse
enligne,écrite,parléeettélévisée.
décembre 2011 – mars 2012 PrioNouvelles 5
« PrioNet a fait un travail fantastique pour réunir les chercheurs de domaines différents et créer un véritable réseau. J’ai personnellement plusieurs collaborations nouvelles et utiles qui proviennent directement de ma participation à ce réseau. »
– Membre scientifique de PrioNet
M. David Bressler, Ph. D., Université de l’Alberta
M. Trent Bollinger, Ph. D., Université de la Saskatchewan
M. Norman Neumann, Ph. D., Université de l’Alberta
« PrioNet est un modèle que j’envie et que je voudrais voir exister aux États-Unis. »
– Chercheur en prions des États-Unis
Ce réseau a développé des stratégies pour réduire l’impact environnemental de l’ESB et de la MDC
Avec son équipe de l’Université de l’Alberta et en
partenariat avec Sanimax, M. David Bressler, Ph. D.,
membre de PrioNet, a transformé des matières à risque
spécifique (sous-produits du secteur du bœuf) en
matières utiles comme de l’emballage non alimentaire,
du matériel d’expédition et de l’isolation de grande
capacité. La valeur ajoutée de la technologie de
transformation de M. Bessler profitera au secteur
du bœuf canadien et aux secteurs connexes, et
aidera en même temps à décontaminer les matières
potentiellement infectieuses.
M. Trent Bollinger, Ph. D., et son équipe de l’Université de la
Saskatchewan, avec leurs partenaires des gouvernements
de l’Alberta et d’Environnement Saskatchewan, ont intégré
leurs conclusions sur la structure sociale, l’exposition à
l’environnement et les mouvements spatiaux aux résultats
de programmes continus de surveillance de la MDC
chez le cerf sauvage en Saskatchewan et en Alberta. Ces
travaux aident à développer des modèles de prédiction qui
influenceront les stratégies d’une meilleure gestion de la
maladie, comme les programmes de vaccination.
M. Norman Neumann, Ph. D., de l’Université de
l’Alberta, a collaboré avec des chercheurs des États-Unis
et d’Agriculture et Agroalimentaire Canada pour mieux
comprendre les modèles de transmission et de dépôt de
matières infectieuses aux prions dans l’environnement.
Grâce à une technologie appelée amplification cyclique
du mauvais repliement des protéines (protein misfolding
cyclic amplification (PMCA)), M. Neumann et son équipe,
ont pu aider à influencer la stratégie de décontamination
dans la maîtrise de la propagation de la MDC et à réduire
l’impact de la maladie sur les humains et les animaux.
6 PrioNouvelles décembre 2011 – mars 2012
RÉFLEXIONS SUR LA RECHERCHE Ce réseau a considérablement
amélioré la compréhension du mécanisme moléculaire du mauvais repliement de la protéine responsable de la maladie
On a tendance à croire que les protéines représentent
généralement une structure stable qui se plie d’une certaine
manière pour exécuter leur fonction. Cependant, la forme
cellulaire de la protéine prion comporte de grandes régions
qui n’ont pas de structure stable. M. Avi Chakrabartty, Ph. D.,
de l’Université de Toronto et ses collaborateurs comme
Mme Julie Forman-Kay, Ph. D., de l’Hôpital pour enfants
malades, ont trouvé que plus de régions dont la structure est
désordonnée peuvent détenir le secret d’une meilleure
compréhension des implications des protéines dans la mort
cellulaire ou les mécanismes insaisissables du regroupement
et la transformation par la suite de la protéine prion normale
en sa forme pathogène.
M. Avi Chakrabartty, Ph. D., Université de Toronto
Ce réseau a aligné des intervenants importants, incluant les communautés autochtones vers une solution de la MDC
M. Stéphane McLachlan, Ph. D., de l’Université
du Manitoba et son équipe pancanadienne de
plus de 20 chercheurs s’associent directement
avec les communautés autochtones pour étudier
l’impact de la MDC chez les animaux sauvages
et leurs moyens de subsistance, faisant ainsi le
lien entre les connaissances traditionnelles et la
science occidentale. Leurs travaux ont inspiré
des manières nouvelles et meilleures de partager
l’information entre les communautés concernées,
les scientifiques et le gouvernement et aident à
protéger les connaissances traditionnelles et les
systèmes alimentaires des Autochtones.
M. Stéphane McLachlan, Ph. D., Université du Manitoba
Mme Ellen Goddard, Ph. D., Université de l’Alberta
Le Centre canadien coopératif de la santé de la faune et
ses intervenants provinciaux et fédéraux ont fait appel à
PrioNet pour diriger une initiative visant à mettre à jour
et à parfaire un document stratégique sur la gestion
de la MDC au Canada. PrioNet, APRI et les organismes
directement mobilisés dans la gestion de cette maladie
chez les animaux sauvages et d’élevage et dans la
protection de la santé du public se sont réunis et, après
de nombreuses consultations itératives, ont développé
une proposition de stratégie nationale dans un document
intitulé A Proposal for Canada’s National Chronic Wasting
Disease Strategy à l’intention des décideurs canadiens.
Mme Ellen Goddard, Ph, D., chercheuse de PrioNet à l’Université
de l’Alberta collabore avec l’Agence canadienne d’inspection des
aliments, Santé canada et l’Agence de santé publique du Canada
pour élaborer des politiques efficaces de gestion du risque de la
MDC et des stratégies permettant de contenir la propagation de la
maladie au Canada, renforçant ainsi le succès du « cadre de gestion
intégrée du risque d’ESB ».
décembre 2011 – mars 2012 PrioNouvelles 7
Dr Neil Cashman, Université de la Colombie-Britannique
Ce réseau a travaillé avec les partenaires de l’industrie pour se lancer dans le diagnostic, les vaccins et les stratégies thérapeutiques de ces maladies
« Le programme SYPA a été très fort et il a peut-être surtout contribué à la formation en science, mais aussi à la formation professionnelle en gestion du temps et communication scientifique efficace. Je ne connais aucune autre organisation qui appuie le PHQ à un tel point. »
– Membre scientifique de PrioNet
Dr Neil Cashman, directeur scientifique de PrioNet, de
l’Université de la Colombie-Britannique a fait une grande
découverte en identifiant les « épitopes prions », des parties
de la protéine mal repliée que l’on peut utiliser comme cibles
thérapeutiques ou diagnostiques éventuelles de la maladie.
Les possibilités commerciales de cette découverte résident
dans le fait que les anticorps du vaccin se lieront de manière
sélective aux prions infectieux mal repliés, mais pas aux protéines
prions normales. Étant donné que les anticorps reconnaissent
uniquement les parties précises des prions pathogènes, il serait
possible de les utiliser pour plusieurs maladies à prions.
Juste au cours de la dernière année, Dr Cashman a aussi conclu
une entente de recherche concertée avec Cangene Corporation
sur le développement d’immunothérapies pour la maladie
d’Alzheimer; il a découvert un lien important entre les prions et
la maladie neurodégénérative appelée SLA et il a fait partie d’une
équipe de recherche internationale du Canada, de la France et
des États-Unis qui a découvert que les femmes qui reçoivent
des injections de produits de fertilité à base d’urine pourraient
présenter un plus grand risque de maladie à prions en raison de
la seule présence de la protéine prion normale dans les produits.
M. Andrew Potter, Ph. D., Université de la Saskatchewan
Avec M. Steven Plotkin, Ph. D., de l’Université de la
Colombie-Britannique, le groupe de Dr Cashman
a développé un algorithme computationnel
permettant d’identifier les protéines qui, sur le plan
thermodynamique, présentent le plus de probabilités
de se déplier. Cet algorithme servira à la conception
de composantes actives de vaccins potentiels
contre la maladie à prions et d’autres maladies
neurodégénératives.
M. Scott Napper, Ph. D., et M. Andrew Potter, Ph. D., tous
deux du Centre international pour vaccins de l’organisation
pour vaccins et maladies infectieuses (Vaccine and Infectious
Disease Organization-International Vaccine Centre (VIDO-
InterVac)) et de l’Université de la Saskatchewan, appliquent
les connaissances de l’ « épitope prion » de Dr Cashman et
travaillent avec PREVENT et Amorfix Life Sciences pour mettre
au point des vaccins contre la MDC. S’ils réussissent, ces vaccins
pourraient réduire le coût de gestion de cette maladie de
plusieurs centaines de milliers de dollars et aider à éliminer la
maladie en Amérique du Nord.
études épidémiologiques démontrent des diminutions étonnantes de l’incidence de la rage dans les régions avec appâts; certains pays prétendent même avoir éradiqué le virus au sein de leurs frontières.
Le succès des programmes de vaccination d’animaux sauvages contre la rage nous a inspirés pour adopter une méthode semblable pour le développement et le déploiement d’un vaccin contre la MDC. Nous venons tout juste d’examiner deux systèmes d’administration de vaccin viraux qui ont donné de solides réponses chez des cerfs de Virginie immunisés par voie orale. Nous cherchons aussi à intégrer une nouvelle protéine immunisante dans notre méthode d’administration qui est supérieure à celle du vaccin injectable. Nous espérons bientôt bâtir un vaccin candidat pour faire l’immunisation et passer aux essais chez les espèces cibles. Ces essais se dérouleront aux nouvelles installations de confinement de niveau 3 d’InterVac qui ouvriront cette année sur le campus de l’Université de la Saskatchewan. M. Trent Bollinger, Ph. D., collaborateur et membre de PrioNet et expert en écologie et comportement des cervidés, assurera la direction sur le déploiement du vaccin lors du passage du vaccin en laboratoire à l’étape environnementale.
Des années de conception et d’essais de composantes de vaccin s’unissent à des stratégies d’intervention efficaces contre la MDC à la fois pour les animaux d’élevage et les animaux sauvages. Ces progrès peuvent être attribués aux travaux de plusieurs membres du laboratoire de M. Napper ainsi qu’à la perspicacité et à la concertation de leurs collègues chercheurs de la communauté de PrioNet. Ensemble, ils sont arrivés au point où un outil de prévention de cette maladie est effectivement envisageable. Les vaccins que nous développons peuvent aider les organismes environnementaux à maîtriser et à contenir la propagation de la MDC à travers le continent, à éliminer les risques pendant l’élevage et la chasse des cervidés et à fournir une meilleure qualité de vie aux populations de cerfs et de wapitis. ■
8 PrioNouvelles décembre 2011 – mars 2012
Ryan Taschuk est candidat au doctorat et travaille pour M. Scott Napper à l’Université de la Saskatchewan.
Les deux fronts de la guerre Mise au point de vaccins pour lutter contre la MDC à la fois chez les cervidés sauvages et d’élevagepar Ryan Taschuk
Depuis qu’elle a été identifiée comme maladie à prions il y a plusieurs décennies, la maladie débilitante chronique (MDC) s’est propagée rapidement chez les populations de cerf et de wapiti en Amérique du Nord. Cette maladie mortelle extrêmement transmissible et infectieuse continue d’être un fléau pour les cervidés sauvages et d’élevage, l’abattage de troupeaux infectés demeurant la seule stratégie d’intervention possible et onéreuse.
Mes travaux vont changer tout cela. Sous la direction de M. Scott Napper, Ph. D. notre équipe de l’Université de la Saskatchewan vise à créer un vaccin injectable pour protéger les cervidés d’élevage des infections aux prions et de la MDC. Les résultats prometteurs de ces études ont abouti à une entente avec PREVENT, entreprise de vaccins provinciale sur le développement et la commercialisation de cette technologie.
Ce vaccin sera certes bon pour les animaux d’élevage, mais la propagation géographique et l’accumulation environnementale de prions continueront probablement à s’étendre chez les populations de cervidés sauvages en Amérique du Nord. L’utilisation d’un vaccin injectable n’est pas une option réaliste pour les animaux sauvages, étant donné qu’il faudrait une armée camouflée formée vraisemblablement d’étudiants des cycles supérieurs, pour passer au peigne fin les forêts nord-américaines dans le but de trouver, de capturer et de vacciner des millions de victimes potentielles. Au lieu de cela, nous avons décidé de modifier le vaccin injectable pour un mode d’administration oral pour les cerfs et les wapitis sauvages. Bien qu’il faille tenir compte de nombreux facteurs au moment de mettre au point un vaccin d’une telle envergure, nos objectifs premiers demeurent l’administration efficace d’un vaccin aux animaux en liberté qui assurerait une longue protection de la MDC.
Dans notre stratégie de développement, nous nous sommes penchés sur les campagnes de vaccination actuelles contre la rage chez les animaux sauvages en Europe occidentale et en Amérique du Nord. Ces programmes font appel à une technologie d’administration de vaccin antiviral où des vaccins modifiés administrent la protéine immunisante contre le virus de la rage aux carnivores sauvages dans la nourriture. Ces programmes d’administration de vaccins viraux sont très efficaces. Des
est le programme de communication scientifique de PrioNet pour étudiants et autres jeunes professionnels.
décembre 2011 – mars 2012 PrioNouvelles 9
Au cœur même de la recherche en prions au Canada Une occasion de rencontrer les grands chercheurs en prionspar Jason Yau
Grâce au soutien du programme d’échange pour étudiants de PrioNet, je me suis rendu au Centre pour maladies à prions et de mauvais repliement de protéines de l’Université de l’Alberta où une recherche de pointe étudie, traite et prévient les maladies à prions.
Ouvert en 2006, le Centre accueille des scientifiques qui sont à l’avant-garde de la recherche sur les maladies à prions et autres maladies neurodégénératives. Parmi ces scientifiques se trouvent notamment M. Satyabrata Kar, Ph. D., chercheur sur la maladie d’Alzheimer ainsi que M. Judd Aiken et M. David Westaway, Ph. D., tous les deux chercheurs en prions. Outre l’importance qu’il accorde à la pathologie du prion, le Centre a aussi de nombreuses affiliations avec d’autres facultés de l’Université de l’Alberta, comme celles de la médecine, des sciences, de l’agri-culture et de l’environnement. Le centre a lancé nombre de projets concertés qui visent à mettre un terme à la propagation de l’ESB et d’autres maladies à prions chez les humains, le bétail et la faune.
En tant que candidat au doctorat en biologie structurale et en biophysique à l’Université de Toronto, je me suis rendu à Edmonton avec la ferme intention d’apprendre plusieurs techniques de culture de tissus au laboratoire de Mme Valérie Sim. J’espérais étudier les effets nocifs des agrégats protéiniques dans les cultures de cellules et de tranches de tissu cérébral comme modèle, j’espérais étudier les effet nocifs pour voir la toxicité dans des troubles comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Selon une hypothèse dominante de cette toxicité, des intermédiaires pourraient gêner l’intégrité de la membrane cellulaire, augmentant ainsi les chances de mort cellulaire. Allié à nos études sur l’interaction structurale et sur la membrane de ces agrégats, notre objectif est en définitive de déterminer s’il existe une corrélation entre l’agrégat, la perturbation de la membrane et la toxicité dans les cultures de neurones.
Pendant ma visite, j’ai été impressionné par ce centre qui favorise une communauté de recherche extrêmement proche. L’objectif est simple, mais ciblé : faire avancer la science des maladies à prions et créer un centre de formation pour les scientifiques en prions de demain. Par exemple, chaque semaine, les stagiaires présentent leurs données expérimentales les plus récentes dans le cadre de réunions communales. Les superviseurs et les membres des divers laboratoires sont invités et encouragés à donner leurs commentaires. Cette expérience non seulement aide incroyablement l’étudiant dans sa préparation aux conférences et réunions, mais facilite aussi l’échange d’idées entre personnes de différents domaines de savoir. En outre, le Centre invite des conférenciers comme M. Paul Fraser, Ph. D., et Mme Sheena Radford, Ph. D., tous les deux bien connus pour leurs contributions au domaine de la recherche sur les amyloïdes, afin que les étudiants aient l’occasion de les entendre parler des dernières avancées de la recherche en prions dans le monde entier. Cet incroyable environnement d’apprentissage repousse les limites de la science et de la recherche en prions et en fait un seul groupe unifié.
L’effort concerté entre ces groupes de recherche permet de découvrir tous les aspects des grandes questions comme les maladies à prions, ce qui individuellement serait difficile à faire. Le Centre prouve bien qu’une communauté de recherche multidisciplinaire profite à tous les groupes de recherche et encourage des projets concertés de grande qualité. Le regroupement des connaissances et le chevauchement de plusieurs expertises différentes sont la clé qui permettra au Canada de résoudre le mystère et de trouver des solutions aux maladies à prions et de type prions. ■
Cet incroyable environnement d’apprentissage repousse les limites de la science et de la recherche en prions et en fait un seul groupe unifié.
Jason Yau est étudiant en doctorat et travaille avec M. Simon Sharpe, Ph. D., à l’Université de Toronto
Oligomères étudiés au microscope.
PrioNouvelles est publié par PrioNet Canada : Suite 200, 2386 East Mall, Université de la Colombie-Britannique, Vancouver, BC, Canada, V6T 1Z3 tél: 604-222-3600 téléc: 604-222-3606 web: www.prionetcanada-fr.ca Pour vous abonner par courriel : [email protected]
PrioNet Canada est financée par les Réseaux de centres d’excellence du Canada.
Événements à venir
8e congrès international sur le dysfonctionnement mental et autres caractéristiques non motrices de la maladie de Parkinson et troubles connexesDu 3 au 6 mai 2012 Berlin (Allemagne) www2.kenes.com/MDPD2012
PRION 2012Du 9 au 12 mai 2012Amsterdam (Pays-Bas)www.prion2012.com
Conférence 2012 sur PrPCANADA et le repliement de protéinesDu 25 au 27 juin 2012Toronto (Ontario)www.prionmeeting.ca
CJD 2012 et la 10e édition de la Annual CJD Foundation Family ConferenceDu 13 au 15 juillet 2012Washington, D.C.www.cjdfoundation.org
Conférence internationale de l’Association AlzheimerDu 14 au 19 juillet 2012Vancouver (Colombie-Britannique)www.alz.org/aaic
26e symposium annuel de la Protein SocietyDu 5 au 8 août 2012San Diego (Californie)www.proteinsociety.org
► PrioNet a participé à la réunion de l’American Association for the Advancement of Science (AAAS) qui s’est tenue du 16 au 20 février dernier à Vancouver. L’événement a accueilli plus de 4 400 participants et 700 membres des médias sans compter les 6 400 personnes qui sont venues pour les Family Science Days. M. Marco Prado, membre scientifique de PrioNet a participé au symposium portant sur l’établissement de recherches concertées avec les économies émergentes, plus précisément l’expérience du Canada en Inde et au Brésil. Ralph Matthews a participé à une autre réunion ayant pour thème « Tout le monde est un expert, mais qui écoute? » Plusieurs présentations sont maintenant disponibles en ligne sur le site Web de l’AAAS à www.aaas.org.
► Le deuxième atelier et foire professionnels de PrioNet s’est tenu à Ottawa au début mars. Il y a avait 14 présentateurs des secteurs public et privé, du monde universitaire, du droit des brevets, du journalisme scientifique ainsi que des organismes sans but lucratif et plus de 25 étudiants et boursiers postdoctoraux de partout au pays. Les Podcasts des présentations d’Ottawa et d’Edmonton sont disponibles à www.prionetcanada.ca/podcasts. (Voir en page 3 plus d’information au sujet de cet événement.)
► La conférence 2012 PrPCANADA et repliement de protéines est prévue du 25 au 27 juin prochain à Toronto. Cette réunion constitue une occasion unique pour les membres du réseau d’échanger leurs derniers résultats et de rencontrer les autres chercheurs du domaine du repliement de protéines. Inscrivez-vous dès aujourd’hui à www.prionmeeting.ca.
► Du soutien pour conférence a été accordé aux personnes suivantes : Eddie Pokrishevsky de l’Université de la Colombie-Britannique pour la réunion RNA-Binding Proteins in Neurological Disease à Washington, D.C.; Aram Elagoz de l’Université McGill pour assister à une réunion de la Society for Laboratory Automation and Screening (SLAS) 2012 à San Diego (Californie); Nathalie Daude de l’Université de l’Alberta, pour assister à une réunion sur la biologie et les aspects translationnels de la dégénération neurologique à Venise (Italie).
► PrioNet a décerné des bourses en formation et voyage pour échange aux personnes suivantes : Jason Yau de l’Université de Toronto, Megan O’Neill de l’Université de la Colombie-Britannique et Thomas Rosendal de l’Université de Guelph pour se rendre au Centre pour maladies de prions et de repliement de protéines de l’Université de l’Alberta; Maxime Béland s’est rendu de l’Université de Sherbrooke à l’Université Western Ontario; Pawel Stocki s’est rendu de l’Université de Toronto à l’Université de la Colombie-Britannique; Jake Pushie s’est rendu de l’Université de la Saskatchewan, à Saskatoon, jusqu’à l’université de la Californie à Santa Cruz; John Gray s’est rendu de l’Agence canadienne d’inspection des aliments à Lethbridge au NIH, Rocky Mountain Laboratories à Hamilton, dans l’État du Montana.
Visitez prionetcanada.ca pour plus de détails
10 PrioNouvelles décembre 2011 – mars 2012
Notes du réseau