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DOSSIER N°4a L’échelle de l’Etat-nation : gouverner la France depuis 1946 DOSSIER N°4a Gouverner la France depuis 1946 Durée : 4h (programme 2014). Février/Mars. Mise en œuvre du programme : Le programme nous invite à étudier les échelles de gouvernement : trois ont été retenues (nationale, continentale, mondiale). L’étude des échelles de gouvernement dans le monde vise à analyser les évolutions du pouvoir politique depuis 1945. La question centrale qui se pose est celle de la place de l’État- nation donc du rôle de l’Etat. Il s’agit d’analyser dans quelle mesure les deux nouvelles échelles de gouvernement du monde, Europe et monde, ont remis en cause la souveraineté de l’État- nation. Introduction : Commençons par l’échelle nationale qui correspond en France à deux régimes politiques distincts : la IVe et la Ve Républiques, respectivement de 1946 à 1958 et depuis 1958. (Explication du sens du sujet) Le sujet invite à réfléchir sur le rôle de l’Etat depuis 1945, sur les différents modes de gouvernement et d’administration à l’échelle d’un Etat-nation et comment ils ont évolué. (Analyse des termes du sujet) : « Gouverner» : action de diriger et administrer, liée à son acteur principal (la France) ; le pouvoir exécutif (chef de l'Etat et gouvernement) détermine et met en oeuvre la politique de l'Etat. « la France» : l'ensemble du territoire métropolitain et les territoires et collectivités d'outre-mer ; il faudra ne pas oublier les échelles de gouvernement (centrale, régionale, départementale et municipale). « depuis 1946» : formulation qui invite à une analyse chronologique et implicitement à « périodiser les continuités et ruptures chronologiques », i.e. le tournant de la fin des années 1970 - début des années 1980, pendant lequel le rôle de l'Etat passe de l'intervention large dans tous les domaines à une redéfinition de son rôle dans l'acte de gouverner, certains 1

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DOSSIER N°4a

L’échelle de l’Etat-nation : gouverner la France depuis 1946

DOSSIER N°4a

Gouverner la France depuis 1946

Durée : 4h (programme 2014). Février/Mars.Mise en œuvre du programme : Le programme nous invite à étudier les échelles de gouvernement : trois ont été retenues (nationale, continentale, mondiale). L’étude des échelles de gouvernement dans le monde vise à analyser les évolutions du pouvoir politique depuis 1945. La question centrale qui se pose est celle de la place de l’État-nation donc du rôle de l’Etat. Il s’agit d’analyser dans quelle mesure les deux nouvelles échelles de gouvernement du monde, Europe et monde, ont remis en cause la souveraineté de l’État-nation.

Introduction   : Commençons par l’échelle nationale qui correspond en France à deux régimes politiques distincts : la IVe et la Ve Républiques, respectivement de 1946 à 1958 et depuis 1958.(Explication du sens du sujet) Le sujet invite à réfléchir sur le rôle de l’Etat depuis 1945, sur les différents modes de gouvernement et d’administration à l’échelle d’un Etat-nation et comment ils ont évolué. (Analyse des termes du sujet) : « Gouverner» : action de diriger et administrer, liée à son acteur principal (la France) ; le pouvoir exécutif (chef de l'Etat et gouvernement) détermine et met en oeuvre la politique de l'Etat.« la France» : l'ensemble du territoire métropolitain et les territoires et collectivités d'outre-mer ; il faudra ne pas oublier les échelles de gouvernement (centrale, régionale, départementale et municipale).« depuis 1946» : formulation qui invite à une analyse chronologique et implicitement à « périodiser les continuités et ruptures chronologiques », i.e. le tournant de la fin des années 1970 - début des années 1980, pendant lequel le rôle de l'Etat passe de l'intervention large dans tous les domaines à une redéfinition de son rôle dans l'acte de gouverner, certains évoquent un tournant néolibéral.Comprendre l'évolution du rôle de l'État à travers le principal débat actuel : est-on passé d'un État-providence à un État libéral ? Mise en valeur de la rupture du début des années 1980 (1983). Pb : Comment évolue le rôle de l'État dans le gouvernement de la France depuis 1946 ? Comment est-on passé d’un Etat centralisé et légitime à un effacement progressif de la tradition centralisatrice, voire à une remise en cause de la légitimité de l’Etat ?

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Vocabulaire: - Nationalisations et planification / privatisations- CNR- Extension du droit de vote (femmes et militaires)- Rôle des syndicats- Rôle de l'ENA- État-providence- Modèle français (cf. Pascal Gauchon)- Modèle gaulliste- Modèle néolibéral- DATAR- Décentralisation / intercommunalité / collectivités territoriales- Tournant de 1983 / Rigueur- Mondialisation- Désindustrialisation- Référendums décisionnels locaux

(p.295/296, manuel Hachette TL/ES) Les deux photographies qui servent de documents d’ouverture illustrent tout à la fois le rôle prépondérant du chef de l’État dans les institutions politiques de la Ve République et la variété des domaines d’intervention de l’État en France.

I – LA IVème REPUBLIQUE DE 1946 A 1958   : LES ORIGINES DE LA CONSTRUCTION D’UN ETAT CENTRALISE ET UNITAIRE 2 heuresQuels défis la IVe République a-t-elle affrontés de 1946 à 1958 ?

La naissance de la IVe République fut longue et difficile puisque la Constitution ne fut adoptée qu’en 1946, après la démission du général De Gaulle. La IVe République ne dura que 12 ans, et s’acheva par le retour du retour du général De Gaulle en 1958. Pourquoi ces difficultés ? Quelles furent les forces politiques dominantes de la période ? Quel bilan peut-on faire de ces 12 années ?

1 - Une unité nationale restaurée : 1 heure

a) La République renaît de ses cendres   :

La France est le 4e grand pays vainqueur de la Seconde Guerre mondiale (le général De Lattre de Tassigny est à Reims pour recevoir la capitulation allemande le 8 mai 1945). La France redevenue une République reçoit un siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU (1945).

Mais cette victoire est fragile : deux pouvoirs coexistent en France même. Celui du GPRF (Gouvernement provisoire de la République française) dirigé par le général De Gaulle de 1944 à 1946 et représenté par les Commissaires de la République qu’il a nommés dans les départements (équivalent des préfets actuels). A cette occasion pour renforcer le symbole de l’unité retrouvée, a été créée l’ENA en 1945, pépinière de préfets et de grands commis de l’Etat. Puis opposition au pouvoir central, le CNR (conseil national de la Résistance fondé par Jean Moulin en 1943 dans la clandestinité) qui réunit les forces de la Résistance intérieure (autour de trois grands mouvements politiques : Parti Communiste, SFIO, Démocrate Chrétiens du MRP = Mouvement républicain populaire). Ex. à Nice le communiste Virgile Barel (instituteur communiste de Contes) dirige la commission municipale avant d’être élu député.

Les femmes ayant joué un rôle important dans la Résistance, elles obtiennent le droit de voter (1944) et participent aux élections (1945). Face à la légalité républicaine restaurée, l’épuration1 fait le procès des collaborateurs, mais sans atteindre les vrais acteurs (voir n°4 1

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p. 255 : femmes tondues pour avoir couché avec des Allemands). Laval et Pétain sont condamnés (juillet et août 1945), seul le premier est exécuté. Il y aura près de 10.000 exécutions prononcées par des tribunaux parfois improvisés, puis 120.000 condamnations par procès (c’est le résistantialisme2 triomphant.

b) Les Français «   se retroussent les manches   » : (Maurice Thorez)

La reconstruction est conduite par l’Etat en application du programme du CNR. C’est la naissance de l’Etat providence. L’Etat est centralisé et unitaire.Trois types de mesures sont pris : 1. Nationalisations des entreprises du secteur de l’énergie cad passage d’une entreprise privée à une propriété de l’Etat, l’Etat devient dirigiste mais pas collectiviste (Charbonnage de DF, EDF, GDF, Commissariat Energie Atomique), des banques (BNP, Caisse Nationale Epargne, Crédit Lyonnais, Société Générale), des transports (Air France), de l’armement (avionneurs). S’y ajoute Renault (nationalisée pour fait de collaboration, RNUR). 2. Planification indicative, confiée à Jean Monnet (Commissaire général au Plan), dès janvier 1946. 3. Politique sociale : création de la Sécurité sociale (1945) réunissant les prestations maladie, allocations familiales (pour relancer la natalité), retraites ; création des Comités d’entreprises chargés de gérer les œuvres sociales dans l’entreprise et de participer à sa gestion.

c) Les Français choisissent une Constitution :

Le 21 octobre 1945, les électeurs s’étaient prononcés au suffrage universel intégral en faveur de la République (96% de oui au référendum), et avaient désigné les députés de l’Assemblée constituante. Le scrutin de liste à la proportionnelle (nombre de sièges proportionnel aux voies obtenues par chaque liste) permit aux trois grands partis de la Résistance de remporter les ¾ des sièges (PCF, SFIO, MRP).

Deux thèses s’affrontent : le général De Gaulle veut un exécutif fort (pour lui les partis affaiblissent l’Etat par leurs divisions) et un Etat centralisé dirigé par des fonctionnaires (ENA 1945). Il exprime son idéal de gouvernement lors du discours de Bayeux du 16 juin 1946 (voir document sonore). Les partis de gauche (PCF, SFIO) veulent un régime parlementaire (assemblée unique possédant l’essentiel des pouvoirs). Le général n’ayant pas convaincu les députés, il démissionna (janvier 1946), mais le projet socialiste fut repoussé (mai 1946).

La Constitution adoptée fut un compromis (octobre 1946) : voir organigramme n°1 p. 300. Elle repose essentiellement sur trois principes. 1°) La souveraineté nationale : les élections législatives (tous les 5 ans) ont lieu au suffrage universel direct à la proportionnelle. L’Assemblée nationale est donc bien l’expression de la volonté populaire. 2°) La prédominance d’un législatif bicaméral. Les Français ont adopté un régime parlementaire. Le pouvoir législatif est partagé entre l’Assemblée

Action visant à punir tous ceux qui ont collaboré avec l’occupant. On distingue une épuration « sauvage » (exécutions arbitraires et règlements de comptes) et une épuration légale (procès).2 Manière dont certains résistants ont accaparé le pouvoir (chanoine Desgranges).

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nationale et le Conseil de la République (élu tous les 6 ans au SUI). Les deux chambres désignent le Président de la République, dont la fonction est honorifique. Deux présidents de la République ont été successivement désignés : Vincent Auriol, socialiste SFIO (1947-1954), et René Coty, indépendant (1954-1958). 3°) La faiblesse du pouvoir exécutif : le pouvoir de faire appliquer les lois est attribué au Président du Conseil, qui forme le gouvernement. Mais ce dernier est responsable de ses actes devant l’Assemblée nationale, qui le soumet au principe de la double investiture (choix du Président du Conseil, puis vote d’acceptation du gouvernement), et peut le renverser à tout moment.

Ce système permet aux grands partis politiques présents à l’Assemblée nationale de gouverner, dès lors qu’ils peuvent s’insérer dans des systèmes d’alliances entre formations politiques apparentées. Mais, faute de majorité stable à l’Assemblée nationale, ce système est la cause principale de l’instabilité ministérielle, qui sera une des caractéristiques de la IVe République.

2 – Les caractères de la vie politique instable et fragile : 1 heure

a) Le gouvernement du Tripartisme (1946 à 1947)   :

(1EL : 10/11/46, 182 PCF, 102 SFIO, 173 MRF) Les trois partis au pouvoir étaient le PCF (Communistes, Maurice Thorez), la SFIO (Socialistes, Léon Blum, Vincent Auriol), le MRP (Mouvement Républicain Populaire réunissant les Démocrates Chrétiens). Mais les débuts de la guerre d’Indochine et surtout de la guerre froide conduisirent à la rupture de la coalition (les ministres communistes furent renvoyés en mai 1947, le mouvement syndical se divisa : CGT procommuniste contre FO anti-communiste).

b) Le glissement au centre (1947 à 1954)   :

L’expérience de la « 3e Force » (1947 à 1951) : SFIO et MRP gouvernèrent ensemble contre les Communistes et les Gaullistes (partisans du général De Gaulle qui crée le RPF le 14 avril 1947, dissout en 1953). Les gouvernements de cette période adoptèrent une politique extérieure atlantiste (tournée vers les Etats-Unis : adhésion à l’OTAN en 1949, à la CECA en 1951) et colonialiste (Indochine).

(2EL : 17/06/51, 103 PCF, 107SFIO, 121RPf) Le retrait de la SFIO du gouvernement (querelle scolaire) conduit à une période de domination du centre-droit (1951 à 1954) marquée par l’instabilité gouvernementale (voir la caricature de Sennep n°4 p. 301 du 30/12/1952 après la démission de Pinay), sauf durant le gouvernement d’Antoine Pinay (1952) qui s’efforça de stabiliser la monnaie et de lutter contre l’inflation.

Trois problèmes urgents restèrent sans solution durant cette période : la crise sociale marquée par la pénurie de logements (l’abbé Pierre défend les sans-abri en 1953) et le mécontentement des petits commerçants et artisans touchés par l’inflation (Pierre Poujade crée le mouvement poujadiste en 1953 : nationalisme xénophobe, antisémite et hostile au parlementarisme) ; la défense européenne (un projet de CED, Communauté européenne de défense, divise les Français en 1954 car il

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conduirait au réarmement allemand) ; la politique coloniale (l’enlisement des troupes françaises dans la guerre d’Indochine conduit au désastre de Diên Bien Phû en mai 1954).

c) L’effondrement de la IVe République (1954 à 1958)   :

Le gouvernement de Pierre Mendés France (juin 1954 à février 1955) : cet homme politique du parti radical essaya de résoudre les problèmes cités ci-dessus en formant un gouvernement de centre-gauche et en adoptant une nouvelle manière de gouverner, le « mendésisme » (voir n°5 p. 301). Voulant restaurer le pouvoir exécutif, le Président du Conseil s’adresse directement aux citoyens et adopte la devise « gouverner c’est choisir » (il signe les accords de Genève). Mais il échoue dans tous les domaines (montée du poujadisme, rejet de la CED par l’Assemblée en août 1954, début du soulèvement algérien en novembre 1954).

(3EL : 02/01/56, 150PCF, 94SFIO, 83MRP, 109Indépendants, 52UDCA) Le gouvernement de Guy Mollet (février 1956 à juin 1957) : ce politicien socialiste SFIO forma un Front Républicain qui permit la signature du Traité de Rome (création de la CEE, 1957). Mais il choisit la répression armée en Algérie : les troupes du général Massu gagnèrent la bataille d’Alger (1956-1957) contre le FLN (Front de libération nationale) par l’envoi massif des soldats du contingent. L’armée française s’enlisait dans la guérilla et adoptait des méthodes illégales (tortures, « corvées de bois » c’est-à-dire exécutions sommaires).

La chute de la IVe République : le 13 mai 1958, jour de l’investiture de Pierre Pflimlin (MP), le général Massu prenait la tête d’un « Comité de salut public » à Alger, pensant avoir l’appui de l’armée régulière dirigée par le général Salan. Pour éviter une guerre civile, ce dernier fit appel au général De Gaulle retiré à Colombey-les-Deux-Églises. Le 1er juin 1958, l’Assemblée nationale acceptait l’investiture du général De Gaulle et lui accordait les pleins pouvoirs pour rédiger une nouvelle Constitution. La IVe République venait de disparaître.

Bilan   : 11 ans de vie politique difficile (de 1947 à 1958), deux présidents de la République sans véritable action (René Coty de 1947 à 1954, Vincent Auriol de 1954 à 1958), 22 gouvernements successifs. Mais la IVe République si décriée méritait-elle sa mauvaise réputation ?

3 - La IVe république reconstruit l’autorité de l’Etat   : bilan du rôle de l’Etat

Avec les valeurs républicaines issues de la Libération et reprend la plupart des modes de fonctionnement de la IIIe République. Aussi l’Etat sous la IVè République valorise la dimension sociale, conséquence de la réhabilitation de l’action du Front Populaire et avec le poids des communistes et des socialistes dans les mouvements de la résistance d’où la mise en place de l’Etat-providence (principe de solidarité et de justice sociale) inspiré du Welfare State.

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Ainsi L’Etat intervient dans l’économie pour garantir le progrès social, approche interventionniste keynésienne. La IVe poursuit le programme social commencé dans ce sens à la Libération comme la loi organisant la sécurité sociale (1946) d’où la planification et les nationalisations. L’Etat se donne de nouveaux moyens en renforçant et en contrôlant l’administration et la fonction publique (Professionnalisation de la formation des hauts fonctionnaires (ENA créée 1945). Conséquence : apparition d’une élite politico-administrative censée servir l’Etat sans dépendre des gouvernements successifs et transitoires, émergence de la figure du technocrate En fait la IVe ne tombe que sur sa mauvaise gestion de la décolonisation.

II - L’ETAT GAULLIEN de 1958 à 1974   : L’APOGEE DU ROLE DE L’ETAT   :

1- La Ve République : l’Etat omniprésent

Document support possible : affiche du oui au référendum de 1962 (Hachette Istra p.305)

a) Contexte de la naissance de la Vè République   : le produit de circonstances

La Ve est le produit des circonstances (guerre d’Algérie) et de l’application des conceptions gaullistes ce qui explique le renforcement et la personnalisation du pouvoir exécutif au détriment du pouvoir législatif La Cinquième République a été marquée par la personnalité de son fondateur, le général De Gaulle. Commenter la photographie : portrait officiel d’un véritable « monarque républicain » ? L’élaboration de la Constitution : C’est l’œuvre du gouvernement d’Union nationale dirigé par le général de Gaulle, composé d’experts et de fidèles du général, dont le plus éminent est Michel Debré (ministre de la justice). La Constitution reprend le projet présenté par le général de Gaulle lors du discours de Bayeux, le 16 juin 1946 (commémoration de la première ville libérée en 1944). Elle est adoptée par référendum le 28 septembre 1958 (80 % de oui, seuls les communistes, des socialistes et radicaux ont défendu la Quatrième République). Voir affiche de 1958 : répondre à quatre questions. 1) Présentez le document. 2) Quels étaient les enjeux du référendum ? 3) A quoi font allusion les chaînes brisées et que signifie le slogan en bas de l’affiche ? 4) Quelle fut la portée de ce document ?

b) Les institutions de la Ve République   : renforce l’exécutif

Le Président de la République (général De Gaulle) voit son autorité renforcée (il est chef de l’Etat : garant de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire, il dirige la diplomatie et les armées ; il est aussi chef du gouvernement : il nomme le premier ministre (Michel Debré en 1959) et les ministres, peut dissoudre

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l’assemblée nationale et avoir recours au référendum, légiférer par ordonnances et exercer les pleins pouvoirs par l’article 16) ; le Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation, est responsable devant l’assemblée nationale (qui peut déposer une motion de censure, le gouvernement peut poser la question de confiance à l’assemblée nationale pour imposer une décision difficile).

Un parlement bicaméral : l’Assemblée Nationale est composée de députés élus au suffrage universel direct, qui votent les lois et le budget (majorité U.N.R. et C.N.I.P. en novembre 1958) ; le Sénat est renouvelé par tiers tous les trois ans par le collège électoral (les sénateurs votent les lois et le budget après l’assemblée nationale, qui a le dernier mot en cas de désaccord).

Le Conseil Constitutionnel : composé de 9 sages nommés pour 9 ans, il est le gardien de la Constitution et il contrôle les élections.

c) Les débuts du régime, 1958-1962   :

Le général De Gaulle surmonte le problème de la décolonisation en Afrique noire (création de la Communauté française, indépendance accordée entre 1958 et 1960), la crise algérienne (à la suite du discours d’Alger du 4 juin 1958, il met fin à l’indigénat, adopte le projet d’autodétermination qui mécontente les colons français et conduit au référendum de janvier 1961), ce qui entraîne le putsch des généraux Salan, Challe, Jouhaud et Zeller à Alger en avril 1961, conduit à la répression des manifestations du FLN (Paris le 17 octobre 1961, préfet Maurice Papon), et à la naissance de l’OAS qui fait des attentats comme celui du Petit Clamart (22 août 1962), poussant le général de Gaulle à signer les accords d’Evian le 18/03/1962), débouchant sur la crise intérieure de 1962 (mécontentement des rapatriés d’Algérie : 1M de « pieds-noirs » et de « harkis », contestation de la politique gaullienne par l’opposition, d’où la révision de la Constitution par référendum du 28 octobre 1962 : le Président sera élu au suffrage universel direct à deux tours ; dissolution de l’assemblée nationale.

2 - De Gaulle réorganise le sommet de l’Etat   :

a) L’Etat comme solution et espoir   :

A partir de 1962 l’instance de décision n’est plus le gouvernement soumis aux partis mais la présidence (le président décide, le gouvernement exécute). Le chef de l’Etat devient par essence supérieur au chef du gouvernement. Multiplication des technocrates aux postes ministériels (grands commis de l’Etat) De Gaulle affiche une volonté de modernisation. L’Etat encourage la croissance grâce à une entente entre les technocrates et le patronat (pas d’étatisation de l’économie). Il augmente les ressources publiques (35% du PIB en 1960, 39% en 1970) permise par les Trente Glorieuses.

b) Les grands projets du gaullisme, 1958-1969   : Etat apparait protecteur et omniprésent

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Ils sont d’ordre économique et surtout politique (idée de grandeur nationale).La croissance économique : le Franc est dévalué et remplacé par le Nouveau Franc (1NF=100AF, réforme monétaire de 1960). Le moteur de la croissance est la politique industrielle de l’Etat (Concorde 1969). Les Français entrent dans la société de consommation de masse (appareils ménagers, automobile, télévision), dans le cadre d’une croissance urbaine accélérée (construction des H.L.M. dans les banlieues de grandes villes). Le général de Gaulle a favorisé la naissance des grandes surfaces en faisant appel à Leclerc.L’indépendance nationale : la France possède l’arme atomique (1960), se retire du commandement unifié de l’O.T.A.N. (1966), encourage les partisans de l’indépendance du Québec (1967). Le général De Gaulle pratique une politique d’ouverture à l’est et refuse l’entrée du Royaume-Uni dans la C.E.E. (ce pays est le « cheval de Troie » des Etats-Unis en Europe).

Document support possible : extrait discours de Malraux sur l’enjeu de la culture (Hachette Istra p.317)

Enfin l’action culturelle sur la société de l’Etat éclairé, création du Ministère des affaires culturelles 1959. Son poids sur la société en partie dénoncé en 1968 mais pas sa finalité protectrice qui fait consensus. c) Les limites du gaullisme   :

La méthode gaullienne est critiquée car recours fréquent au référendum, conférences de presse, dissolution, voir dossier p.304/305). Cela provoque la montée des oppositions car l’opposition reproche au président « un exercice solitaire du pouvoir » selon l’expression de Valéry Giscard d’Estaing qui était son ministre des finances (notion de « monarque républicain »). Avec la crise de mai 1968 la politique de De Gaulle est contestée. Malgré la victoire du parti gaulliste U.D.R. lors des législatives de juin 1969, de Gaulle se trouve isolé lors du référendum d’avril 1969, et le général est contraint à la démission. C’est la fin de la République gaullienne.

Après mai 1968 apparition d’un discours politique dénonçant une «société bloquée » à cause des excès de l’état bureaucratique. Pompidou reste le défenseur de l’Etat gaullien interventionniste et autoritaire en phase avec la majorité de l’opinion publique

Cf doc citation de Pompidou dans Bezes p.121 (conversation rapportée par Peyrefitte dans « Le mal français », Plon, 1976, p.96)

Mais les réformes giscardiennes échouent à sortir le pays de la crise. Succède la brève réponse de l’expérience socialiste : l’Etat égalisateur (1981-83).

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Document support possible : extrait des 101 propositions de 1981 (Nathan p.310)Conclusion de la 2ème partie:

Depuis la Révolution, l’Etat-Nation est une construction permanente qui s’est imposée en France comme la seule forme d’organisation répondant aux exigences des citoyens. Cette construction s’accélère à la Libération par l’extension de l’action de l’Etat dans le domaine économique et social, l’Etat-Nation devient l’Etat-providence. Il atteint son apogée dans la période gaullienne en cumulant la concentration du pouvoir, l’omniprésence de l’action administrative et l’accompagnement de la croissance économique. A la fin de la période, cette omniprésence commence à susciter des réticences mises en évidences par l’épisode de Mai 68.

III – L’EROSION DU ROLE DE L’ETAT   DE 1974 A NOS JOURS   :

1 – Rupture idéologique avec le gaullisme   : sous la présidence de VGE

Document support possible : une analyse du parcours de VGE « du notable au technocrate » par B François (Bordas p.275)

VGE premier énarque président, le premier président non gaulliste. Rupture idéologique : ses convictions libérales en matière économique mais aussi sociétale. Le recours aux experts technocrates serait la solution à la crise consécutive au choc pétrolier. Pour ces technocrates marqués par le néolibéralisme c’est en fait l’Etat-providence qui est responsable de la durée de la crise en France. VGE se présente comme un président expert de l’administration. Il se démarque du gaullisme et en réduisant le rôle de l’Etat dans le domaine économique avec l’abandon de secteurs économiques non-concurrentiels (textile, sidérurgie). A partir de 1975 déficit budgétaire persistant alimentant de nouvelles critiques sur la croissance des dépenses de l’Etat supérieures à la croissance économique. Le gouvernement Barre « meilleur économiste de France » (1976-81) symbolise les nouvelles priorités données à l’expertise financière.

2 - Le retour éphémère de l’’Etat-providence face aux crises   : 1981 à 1986 sous F. Mitterrand (1981-1995)   :

La première alternance socialiste est un retour au keynésianisme. Mitterrand élu sur un programme de relance. Alors que Giscard proposait moins d’Etat la Nation a choisi le candidat qui en proposait davantage, apogée du volontarisme aménageur. Nationalisations massives (finances, industries, 1982) Conséquence, en 1983 un salarié sur 4 est dans le secteur public. Interventions directes sur l’économie par l’augmentation du SMIC. Indirectes par les multiples réformes étendant les droits sociaux financés par alourdissement de la fiscalité permettant d’imposer « l’égalité des chances » dans l’Education (ZEP en 1982).

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Mais aussi volonté de réformer l’Etat par deux voies différentes. La décentralisation (lois de 1982 et 1983) qui met en place un contre-pouvoir local plus proche des citoyens. La revalorisation de la fonction publique (1983 loi Le Pors) qui réhabilite le modèle du citoyen-fonctionnaire indépendant des élites et du capital. Donc un ensemble de mesures promises par le programme commun dont la mise en pratique s’accompagne de la présence de ministres communistes jusqu’en 1984. T : 1ère cohabitation (86-88) et le tournant de la rigueur : la fin de l’Etat interventionniste.

Document support possible : extrait de la déclaration de politique générale de Chirac en 1986 (Nathan p.311)

Période marquée par l’abandon du keynésianisme : l’Etat serait devenu trop pauvre, son administration est directement touchée par la compression des coûts. Une majorité de Français sont déçus devant cette renonciation à l’action volontariste de l’Etat. Conduit à la première cohabitation (1986-88) qui permet la mise en œuvre du programme libéral du gouvernement Chirac marqué par une vague de privatisations, démantèlement du secteur public pour redynamiser le secteur privé et une Volonté de réformer l’Etat qui serait nécessaire pour faire face à la mondialisation (dérégulation commencée en GB et EU) et aux exigences de la construction européenne. Recherche de l’efficacité au moindre coût (compétitivité étendue à l’administration) sur le modèle américain du « New Public Management » inspiré du secteur privé.

La réélection de Mitterrand en 1988 met fin à la cohabitation mais ne remet pas en cause la mise en adéquation de l’Etat avec les exigences du libéralisme. L’Etat socialiste ne fait qu’accompagner la crise, converti au réalisme économique de l’environnement libéral, il n’agit plus que sur lui-même. Sans le dire officiellement le PS est devenu social-démocrate acceptant l’économie de marché et privilégiant l’adaptation au lieu de la transformation. Les mesures prises ne sont plus des réformes à long terme contre le système capitaliste mais des actions marginales d’accompagnement du système comme la création du RMI (1988). Le pouvoir d’agir sur la société semble s’être déplacé vers les entreprises et le secteur financier.

T : Le consensus national sur l’Etat-providence est mis à mal par la fin des Trente Glorieuses et la crise économique durable à partir de 1974. Les solutions libérales et keynésiennes échouent et entrainent un recul de l’action de l’Etat dans la sphère économique. Les gouvernements se succèdent sans parvenir à rétablir la confiance dans la capacité de l’Etat à satisfaire les besoins des citoyens. La nécessité de réformer l’Etat apparait urgente mais la nature de la réforme est source de polémique.

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3 - L’Etat en question depuis 1995 (élection de J. Chirac): une nouvelle gouvernance entre alternance et cohabitation

A la fin des années Mitterrand, l’Etat perd de ses prérogatives à cause de nouvelles instances (Europe, régions) qui disposent d’une légitimité démocratique et décisionnelle. L’Etat semble n’avoir plus la capacité à intervenir à son échelle en particulier dans le domaine de l’emploi, la protection sociale, la santé, l’éducation. Ce principe correspond au programme néo-libéral mis en œuvre avec la seconde cohabitation (Balladur 1993) et le début du septennat Chirac (1995) dans le contexte de l’adhésion au traité de Maastricht et de la disparition du contre-modèle communiste. D’où la réduction drastique du secteur public avec les privatisations massives. Ce processus est amplifié sous le gouvernement Juppé (1995-97) avec l’extension de la réforme des retraites à la fonction publique. Cependant sous la 3 cohabitation (1997- 2002) Jospin mène une politique de social démocratie avec quelques réformes spectaculaires sur la forme mais d’impact limité par le respect du cadre libéral inchangé (ex les 35 heures avec perte de salaire, CMU). Mais plus le retour de l’Etat-providence, au contraire Ratification du traité d’Amsterdam (1999) pérennisant l’ouverture du marché intérieur à la concurrence internationale. Les réformes libérales s’accélèrent avec la réélection de Chirac (2002) Jacques Chirac procède toutefois en 2000 à une réforme de la Constitution ramenant à cinq ans le mandat présidentiel. Il dure ainsi aussi longtemps qu'une législature, ce qui réduit la probabilité d'une cohabitation mais ne la rend pas impossible. Quant à N. Sarkozy, RPR, chef de l’Etat de 2007 à 2012, il se comporte comme un chef d’entreprise/un manager. Ce dernier préconisait l’abandon du modèle de l’Etat bureaucratique fondé au XIXe.

T : La fin des années Mitterrand consacre l’abandon progressif de l’Etat-providence jugé coûteux et inefficace. Les élites administratives influencées par le secteur privé s’efforcent de mettre en place un Etat-stratège sur le modèle du management d’entreprise durant les années 90. Cependant, la Nation ne partage pas unanimement cette approche dans la mesure où elle conserve la nostalgie de l’Etat protecteur en période de crise quand l’appareil administratif semble toujours indispensable dans la plupart des domaines.

4 - L'affirmation de nouvelles échelles de pouvoir   :

Depuis 1981, de nouvelles échelles de pouvoir se sont affirmées et la déconcentration de l'administration s'est intensifiée. En 1982, une loi institue vingt-deux régions dotées de conseils régionaux élus, avec des présidents de région. À ces régions métropolitaines s'ajoutent les communautés et territoires d'Outre-Mer. Les collectivités territoriales voient leurs pouvoirs renforcés. Les départements s'impliquent dans la gestion des collèges et dans les

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structures d'aide sociale ; les régions entretiennent les lycées et s'occupent par exemple de la politique des transports. Ces nouvelles échelles de gouvernance possèdent des compétences élargies et diminuent le poids de l’Etat à l’échelle nationale. 1er janvier 2016, avec la création de 13 régions métropolitaines, plus 5 DROM, cela renforce les compétences des régions en diminuant leur nombre et ceci dans le but d’imiter de se rapprocher du modèle allemand les länders, qui sont des Etats autonomes (17).

Conclusion générale   :

Depuis 1946, le gouvernement de la France a connu de profondes mutations qui se sont principalement traduites par un recul du pouvoir de l'État. Si celui-ci demeure un acteur central, il doit désormais cohabiter avec les institutions européennes et locales, avec lesquelles il partage une partie de ses anciennes prérogatives. D'abord engagé dans un renforcement de son pouvoir et une extension de ses domaines d'action, l’Etat a ensuite entamé un processus de délégation du pouvoir vers le haut (l'Europe) et vers le bas (les collectivités territoriales).Ce faisant, il s'est aussi débarrassé de certains dossiers brûlants, laissant à d'autres le soin de faire le « sale boulot » (gestion des coûteuses prestations sociales, entretien des infrastructures, etc.). Il n'est donc pas certain que l'État ait perdu autant qu'il n'y paraît lors de ces délégations de pouvoir successives.

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Composition

1. Les grandes phases de la vie politique française (1945-1969) (du référendum de 1945 à la paralysie des institutions 1945-54, l'agonie et la mort de la IVe République 1954-58, la République gaullienne 1958-69).

2. Quelle place le général de Gaulle occupe-t-il dans la vie politique intérieure française de 1944 à 1969 ? (De Gaulle chef du Gouvernement provisoire, l’opposant à la IVe et le fondateur de la Ve République, la République gaullienne : 1958-1969).

3. La présidence de la République sous la Ve République : institutions et pratiques (la présidence de la République au cœur des institutions, 1958-1969 : la pratique gaullienne, 1969-2008 : un présidentialisme maintenu).

4. Le président de la République depuis 1958 (les héritages, le pouvoir présidentiel, l’exercice du pouvoir par les présidents).

5. Les institutions de la Ve République et leur fonctionnement de 1958 à 1988 (aux origines de la Constitution, les fondements institutionnels de la Ve République, le fonctionnement des institutions).

6. Comment ont évolué les institutions de la Ve République depuis 1958 ? (la mise en place des institutions de la Ve République : 1958-1962, des institutions enracinées : 1962-1969, des institutions consolidées : 1969-2002 ?).

7. Quelles grandes évolutions la vie politique française a-t-elle connues depuis 1958 ? (la République gaullienne, la transition libérale, l’affaiblissement du pouvoir présidentiel).

8. La France à la fin des années 1960 (la croissance économique en voie d’essoufflement, le pouvoir gaullien de plus en plus contesté, une politique extérieure ambitieuse et isolée).

9. L’évolution politique de la France de 1969 à 2002 (une République en héritage : la division des droites [1969-1981 : une République modernisée], la République mitterrandienne [1981-1995 : alternances et cohabitations], l’ère Chirac : 1995-2002 [une démocratie sous la menace des extrêmes]).

10. La France et les Français face à la décolonisation : 1945-1962 (les Français apparemment peu touchés par la décolonisation : 1945-1954, la IVe République emportée par la guerre d’Algérie : 1954-1958, De Gaulle et la décolonisation : 1958-1962).

11. De l’Empire à l’Europe, 1944-2002 (l’ambition de la puissance : l’Empire et l’Europe 1944-1958, De Gaulle : la France et l’Europe entre les deux Grands 1958-1969, la construction européenne et les relations Nord-Sud 1969-2002).

12. La France dans le monde de 1945 à nos jours (1945-1957, 1957-1992, 1992 à nos jours).13. Forces et faiblesses de la diplomatie française depuis 1945 (un passé de grande puissance, un des pays

fondateurs de l’Union européenne, une force économique et militaire).14. La politique extérieure de la France depuis 1945 (le rattrapage du temps perdu de 1945 à 1962, la

conservation du rang de 1962 à 1981, la tentation d’un premier rang hors concours de 1981 à 2003).

Etude de documents

1. Le Parlement sous la IVe République, 1946-1958 : la toute-puissance ? (N).2. Les institutions de la Ve République depuis 1962 (N).3. Le préfet, représentant d’un Etat centralisé (N).4. L’école nationale d’administration, ENA, depuis 1945 (N).5. L’Etat, un acteur économique depuis 1946 (N).6. La décentralisation depuis 1982 (N).7. La Commune, héritage et avenir (N).8. La monnaie, un échelon européen de la décision (N).

Programme

Gouverner la France depuis 1946 : État, gouvernement et administration. Héritages et évolutions.6 heures (DST 2h). NATHAN COTE 2012.

Problématique

Quels défis la IVe République a-t-elle affrontés de 1946 à 1958 ? Pourquoi les institutions ont-elles peu changé depuis 1958 ?

Chronologie

1946 : constitution de la IVe République.1947 : Auriol président, départ des communistes.

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1954 : Coty président, défaite en Indochine.1957 : traité de Rome.1958 : constitution de la Ve République.1962 : révision de la constitution.1965 : élection présidentielle au suffrage universel.1974 : majorité à 18 ans.1982 : loi de décentralisation.2000 : quinquennat (appliqué 2002) et parité.

Etude d’un document

1. Le Parlement sous la Ve République (N).

Vocabulaire

Accords de GrenelleAlliances françaises, AlternanceArticle 16AutodéterminationBallottageBipolarisationCentralisationCohabitation, Conscription, Collectivité territoriale, Conseil européen, Coopération transfrontalièreDATARDécentralisation, Décolonisation, Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionaleDissuasionDOMEtat centralisé, Etat providenceEurogroupeException culturelleFait majoritaireForce de dissuasionFrancophonieGauchisme, Gauchistes, GaullienHarkiInvestiture, IntercommunalitéLibéralismeMajorité qualifiéeMinorité nationaleMotion de censureNationalisationOASParlement, ParticipationPieds-noirsPlan, PlanificationPoujadisme, Pouvoirs publicsPrésidentialisation, PrivatisationPutschQuinquennatRéférendum, Régime d’assemblée, Régime parlementaire, Régime semi-présidentiel, Référendum décisionnel localRigueurScrutin majoritaire uninominal à deux tours, Scrutin proportionnel, Scrutin uninominal à deux toursSMICSouverainistes, SouverainetéSupranationalité, Suffrage indirectTOMTripartisme, Troisième ForceUDFUMPZEE

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Biographie

Debré (Michel), Defferre (Gaston)

Bibliographie

MAURIAC (Claude), Mauriac et Fils, Grasset, 1986.

AGULHON (Maurice) et NOUSCHI (André), La France de 1940 à nos jours, Coll. Fac, Paris, Nathan, 1972, 223 p.

BECKER (Jean-Jacques), « 1981 : l’échec de Valéry Giscard d’Estaing », L’Histoire, n°133, mai 1990, pp. 22-33, « 1984 : la dernière bataille de l’Ecole », L’Histoire, n° 135, juillet août 1990, pp. 110-113, « Les Communistes voulaient-ils prendre le pouvoir ? », in « Six questions sur mai-68 », L’Histoire, n°221, mai 1998, pp. 83-84, « Les années Mitterrand : bilan d’une France en crise », L’Histoire, n° 224, septembre 1998, pp. 76-83.

CHAPSAL (Jacques) et LANCELOT (Alain), La Vie politique en France depuis 1940, Paris, PUF, 1979 (1966), 688 p.

DUPEUX (Georges), La France de 1945 à 1969, coll. U2, Paris, A. Colin, 1969, 400 p.ELGEY (Georgette), La IVe République, coll. Documentation photographique, DF, 1970, 26 p., « 1956 :

révélations sur la Crise de Suez », L’Histoire, n°202, septembre 1996, pp. 88-92 (cf. NIKEL Séverine, « Fenêtres ouvertes sur Georgette Elgey », L’Histoire, n°264, avril 2002, pp. 28-29).

GAILLARD (Jean-Michel), « La Cour, de Versailles à l’Elysée », L’Histoire, n°184, janvier 1995, pp. 28-31, « La crise de Mai a-t-elle affaibli la France ? », in « Six questions sur mai-68 », L’Histoire, n°221, mai 1998, pp. 84-85.

GOGUEL (François) et LACOUTURE (Jean), « De Gaulle a-t-il inventé De Gaulle ? », in « De Gaulle sans légende », L’Histoire, n°134, juin 1990, pp. 8-15.

GROSSER (Alfred), La IVe République et sa Politique extérieure, Paris, A. Colin, 1972 (1961), 440 p., Affaires extérieures, la Politique de la France, 1944-1984, Flammarion, 1984, 352 p.

JEANNENEY (Jean-Noël), « La Quatrième République ou la mal-aimée », L’Histoire, n°29, décembre 1980, pp. 85-87, « 1958-1974 », in « Les années De Gaulle, 1958-1974 », L’Histoire, n° 102, juillet-août 1987, p. 3, « De Gaulle intime : la mélancolie d’un grand homme », L’Histoire, n°207, février 1997, pp. 12-13, « De Gaulle est-il mort en 1968 ? », in « Six questions sur mai-68 », L’Histoire, n°221, mai 1998, pp. 85-86.

LACOUTURE (Jean), « L’exilé de Colombey », in « Les années De Gaulle, 1958-1974 », L’Histoire, n° 102, juillet-août 1987, pp. 126-127.

REMOND (René), La Droite en France de la Première Restauration à la Ve République, vol. 2 « 1940 – juin 1968 », Paris, Montaigne, 1968, 470 p., « Un anniversaire pour l’Europe : quand la CED divisait les Français », L’Histoire, n°13, juin 1979, pp. 14-21, « Voyage dans l’Europe extrémiste », L’Histoire, n° 219, mars 1998, pp. 58-59 (cf. DUFAY François, « René Rémond, le pape de Sciences-Po », L’Histoire, n°270, novembre 2002, pp. 28-29).

RIOUX (Jean-Pierre), La France de la Quatrième République, vol. 1 « L’ardeur et la nécessité, 1944-1952 », vol. 2 « L’expansion et l’impuissance », vol. 15 et 16 de la Nouvelle Histoire de la France contemporaine, coll. Points, Seuil, 1980 et 1983, 314 p. et 384 p., « Les Paysages du général De Gaulle », « Vidéothèque de Paris : De Gaulle à l’écran », in « De Gaulle sans légende », L’Histoire, n°134, juin 1990, pp. 24-29, 57-59, « Une pyramide pour le Président », L’Histoire, n°184, janvier 1995, pp. 32-35, « L’increvable Poujadisme », L’Histoire, n° 196, février 1996, pp. 44-45, « L’aventure prometteuse du RPF », Le Monde, 1-2 février 1998, p. 12.

SCHOR (Ralph), « Le Pouvoir présidentiel sous la Ve République », Historiens et Géographes, Bulletin de la Régionale de Nice, n° 36, 2000, pp. 12-21.

TOUCHARD (Jean), Le Gaullisme, 1940-1969, coll. Points, Seuil, 1978, 382 p.

TIERSEN (Yann), Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, 2001.

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