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Dossier DOSSIER [ [ [ [ NRP Février 2013, n°15 « Le Cinéma Algérien: L’envol du Phénix ? » Mémoire Droit Lutte contre le blanchiment d’argent Economie Société Le Trabendo au féminin Rym Harchoura ArcelorMittal coûte cher à l’Algérie Mélissa Roumadi HIPPONE. UN TROPHEE EN BRONZE UNIQUE Delestre Xavier

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DossierDOSSIER

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NRP Février 2013, n°15

« Le Cinéma Algérien:

L’envol du Phénix ? »

Mémoire

DroitLutte contre le blanchiment d’argent

Economie

SociétéLe Trabendo au féminin

Rym Harchoura

ArcelorMittal coûte cher à l’AlgérieMélissa Roumadi

HIPPONE. UN TROPHEE EN BRONZE UNIQUEDelestre Xavier

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NRP, Février 2013, n°15

Sommaire

La NRP est la nouvelle formule de la « Revue de presse », créée en 1956 par le centre des Glycines d’Alger.

[Attestation du ministère de l’information: A1 23, 7 février 1977]

Revue bimensuelle réalisée en collaboration avec le :

Ont collaboré à ce numéro

Riadh CHIKHI, Boucif AOUMEUR, Bernard JANICOT, Hizia LAKEDJA, Fayçal SAHBI, Mehdi

SOUIAH, Leila TENNCI, Fouzi BERRIAH,Lamia TENNCI, Sid Ahmed ABED, Mokhtar MEFTAH

CENTRE DE DOCUMENTATION ECONOMIQUE ET SOCIALE

3, rue Kadiri Sid Ahmed, Oran • Tel: +213 41 40 85 83 • Courriel: [email protected]

Site web: www.cdesoran.org

EconomieArcelorMittal coûte cher à l’Algérie

Mélissa Roumadi , p.8

La première voiture Renault Algérie en novembre 2014Meziane Rabehi ,p.8-9

Le système bancaire algérien Luttes d’intérêt entre le secteur

productif et les lobbys de l’import A.Hamma , P.9

SociétéLe Trabendo au féminin Rym Harchoura p.10

Le règne des transporteurs clandestinsDjamel G, p.11

Haro aux violeurs ! Kamel Amghar, P.11

DroitLutte contre le blanchiment d’argent, P.12

La grande fumisterie des prisons algériennes

Feriel Lounici Juriste-Criminologue, p.13

MémoireHIPPONE. UN TROPHEE EN BRONZE UNIQUEDelestre Xavier, p.14-15

CENTENAIRE DE LA NAISSANCE DE MOULOUD FERAOUN

Kamel Boudjadi, p.15

Bibliographie, p.16

Dossier

« Le Cinéma Algérien:L’envol du Phénix ?»

LE CINEMA ALGERIEN de l’état tutélaire à l’état de moribond

Abdou Benziane, p.4-5

Cinéma algérien : chronique d’une longue absence

Ahmed Bedjaoui, p.5

A Oran, que de cinémas pour rien !

Hamzi Kamel, p.6

Le cinéma amateur, une école sous-exploitée

Hannachi Nacer, p.7

Cinéma : Quel avenir pour le 7e art en Algérie ?

Youcef Maallemi, p.7

[email protected]

N° 15, Février 2013

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Le CDES fête ses 50 ans

le 04 Mai 2013 de 9 H à 18 H

Centre Pierre Claverie

05, Rue d’Escalone St Eugéne Oran

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NRP, Février 2013, n°15

Editorial

« Le Cinéma Algérien:

L’envol du Phénix ? »

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Fayçal SAHBI

Le cinéma algérien est-il en crise ? Toutlaisse croire que oui. Ou plutôt tout le monde nousle fait dire.  Un constat partagé par presque tousles observateurs et répandu autant par le discours

médiatique que par les hommes du métier.  Sur ce sujet, on ne peut pas échapper à unecertaine nostalgie. Une nostalgie d’une Algérie qui va au cinéma, qui remplit des sallesobscures et qui se passionne pour les films. Mais ça, c’était avant ! Les salles sont délaisséessinon vides. Le cœur n’y est plus ! Il est ailleurs.

Tout le monde nous parle de crise. « La crise ! » La santé. L’éducation. L’industrie.Pourquoi le cinéma serait-il une exception ? Le cinéma algérien est donc en crise. C’estainsi qu’on en a décidé ! Pourtant, on n’a peut-être  jamais autant  parlé de cinéma dansla presse nationale. Une étude très sérieuse, de deux chercheurs algériens, nous montrentque, dans le journal El-Watan – le journal francophone le plus vendu en Algérie –, parmitous les thèmes culturels, c’est le cinéma qui occupe la première place. Il ne se passe pasun jour sans que l’on trouve un article sur le cinéma, une interview avec un réalisateur ouencore un compte-rendu d’un film.

Dans les rues d’Alger comme dans les contrées les plus lointaines du pays, despiles de DVD et de CD-Rom s’entassent dans « des vidéothèques », des cybercafés, etparfois même dans la rue, entre le vendeur du pain et celui du persil. On y trouve lesdernières sorties mondiales, des blockbusters américains essentiellement, mais passeulement. Les classiques du cinéma indien et égyptien ne sont pas en reste.  Letéléchargement illégal de films et de séries-télé est devenu un sport national. L’Algérieest surement un des pays les plus parabolisés au monde. Le jeune Algérien enchaine lesfilms comme les nuits blanches.  Elle est où donc la crise ?!

Si crise il y a, elle serait celle de l’industrie du film en Algérie, celle du« cinématographique » et non pas celle du  « filmique », encore moins celle du« cinéphilique ». Parler d’industrie cinématographique en Algérie est aussi farfelu que deparler de démocratie en Corée du Nord ou de Morale dans une banque d’affaires. Enrevanche, la passion du cinéma et du film reste presque intacte. L’Algérien demeurecinéphile, du moins cela n’a pas dépérit. Seulement, il ne porte plus de pantalon à pattesd’éléphant et ne lit plus Algérie actualité. Il ne va pas plus au cinéma ; c’est le cinéma quivient vers lui.  Il est accusé pour un crime dont il ne peut pas se défendre : Il ne ressemblepas à son ainé des années soixante-dix.

Enfin, quand est-ce que le cinéma algérien renaitra de ses cendres, tel un phénix,pour s’envoler, beau et fabuleux, dans les cieux du cinéma et de la légende ? Avant derépondre, ne faudra-t-il pas d’abord vérifier le caractère mythique de l’oiseau ?

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NRP, Février 2013, n°15

DOSSIERLE CINEMA ALGERIEN 

De l’état tutélaire à l’état de moribond

L’Algérie souffre aujourd’hui d’undéficit de production, la situations’étant aggravée avec ledésengagement de l’état. Peut-on alors encore parler decinématographie à Alger ? Algerdes images, qui sont constitutivesde la mémoire collective, souffred’un déficit de représentations…Sur tout les supports, il y aura desfilms réalisés dans des conditionsdiff iciles, par l’amour descréateurs, de moins en moinsf inancés par l’état…Ayanttoujours soupçonné le cinéma detous les vices politiques, lesgouvernements n’ont jamaiscréer un environnementlégislatif…Depuis l’écoulementdu socialisme, de nombreusesstructures étatiques ont étédissoutes…Les dix dernièresannées ont vu les réalisateursdevenir producteurs de leursœuvres et tenter de trouver despartenaires en Europe. On ne dirajamais assez : la production estmarquée par l’histoire politiqueimmédiate. Le colonialisme et lemouvement de libérationnational sont présents…Le tonest donné avec le premier film deJacques Charby (1964), Une sijeune paix, suivi par Le vent desAurès de Hamina, qui obtiendra lapalme d’or avec Chronique desannées de braise (1975). Immergédans le contexte politique etsocial, le cinéma s’oriente de plusen plus vers des thèmes ou secroisent l’émancipation de lafemme, la situation de lapaysannerie, le déracinement etl’émigration…Le charbonnier(1973) de Bouamari, Noua (1973)de Tolbi, Les nomades (1976) deMazif sont emblématiques de lavolonté des cinéastes de s’ancrerdans le terroir originel. Cesœuvres illustrent l’inflexion de lapolitique socialisante de l’Algérie.Le statut de la femme, sous ladouble pression de la religion etde la tradition, trouvel’expression d’une parole tuée ouconfisquée par l’homme…Unefemme pour mon fils (1982) deGhanem, Leïla et les autres (1978)de Mazif, La nouba des femmes dumont Chenoua (1978) de AssiaDjebbar…Sur ce thème, il seraitinjuste d’oublier Elles (1966) deLallem. Après un cinéma deguerre…un f ilm opère unevéritable cassure avec le regard

linéaire qui valorisait plus«l’héroïsme guerrier» que letravail esthétique. A partir d’unecommande faite par la villed’Alger pour un documentaire,Zinet, la détournant, signe uneœuvre originale et poétique. En1971, Tahia ya Didou fait uneentrée fracassante. A partir desannées quatre-vingt, unegénération de réalisateurs« émigrés » fait irruption. Libérésde la censure, ces créateurs vontsortir de belles œuvres. LesSacrifiés, de Touita, décrit lesdéchirements internes aumouvement national. Zemmouri,avec Prend 10 000 balles et casse-toi et Les Folles Années du twist,introduit le comique à l’intérieurdu sérieux. Bahloul réalisera Théà la menthe, Les Sœurs Hamlet, etAllouache fera Un amour à Paris.Hamina, tournera, après Vent desable, La Dernière Image (1986)qui est à ce jour son dernier film.Tentés par un public plus large,certains réalisateurs vont tourneren français, avec des comédienseuropéens. Cependant, àl’exemple du film Nahla (1979) deBelloufa, tourné au Liban, il estpossible de réaliser des œuvresbelles. Dès la f in des annéesquatre vingt, les productionsvont toutes prendre desdirections «universelles». Devantle retrait financier des pouvoirspublics, les cinéastes necomptent plus que sur eux-

mêmes. A la fin des annéesquatre-vingt, le Maghrebsubit des mutationsporteuses de tous lesdangers. Les mouvementsfondamentalistes fontirruption en Algérie. Lesreclassements sociaux, lesproblématiques identitaireset les ravages de lamondialisation vont peser.Avec Bab-el-Oued-City deAllouache, l’inquiétantemontée dufondamentalisme et sesdérives sanglantes sont misen exergue. La f in desannées quatre-vingt-dix estmarquée en Algérie par unimmense désarroi. Salutcousin de Allouache décrit laperte de repères d’unegénération partagée entrel’émigration et le miroir auxalouettes que représenteParis. De son côté, L’Arche dudésert (1997), de Chouikhconte à travers une paraboleintemporelle lesaffrontements que traversela société depuis unedécennie. Dans ce contexteémergent deux films enberbère. A travers unnaturalisme proche de la«nature sauvage», destraditions conservatrices, LaMontagne de Baya, deMeddour, et Machaho, deHadjadj, sont proches d’un

Abdou Benziane

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NRP, Février 2013, n°15

DOSSIER

Cinéma algérien : chronique d’une longue absence

Cinquante ans après l’indépendance, le cinéma algérientente vainement de rappeler qu’il a été à l’avant-gardedu combat libérateur. L’enthousiasme de cette libéra-tion l’avait mené vers des prix remportés dans des festi-vals. Consécration suprême, la Palme d’or obtenue auFestival de Cannes en 1975 par Hamina pour sa magnifi-que Chronique des années de braise. Au cours des an-nées suivantes, il a exprimé le rêve de justice porté parla résistance armée. Grâce à une politique audacieusede coproduction avec des pays européens, africains etarabes, l’Algérie avait réussi à se placer en tant que chefde file de l’audiovisuel de qualité dans la région arabe.Les noms de Gillo Pontecorvo, Youssef Chahine,Sembène Ousmane ou Costa-Gavras resteront liés à cettepériode si riche. Déjà productrice de La nuit a peur dusoleil, de Badie, en 1965, la Radio télévision algérienne(RTA) a stimulé la production de films avant-gardistescomme Noua, Les Enfants de novembre, Nahla ou en-core La Nouba des femmes du mont Chenoua. Après quel-ques succès notoires, le cinéma a ouvert la voie à desfilms moins en ligne avec l’unanimisme ambiant. Le rêvea commencé à côtoyer un sentiment d’aliénation, ex-primé pour la première fois en 1971 à travers le chef-d’oeuvre de Zinet, Tahia ya Didou. Ce sentiment de dé-senchantement a culminé en 1976 avec Omar Gatlato,premier film de Allouache montrant de jeunes Algéroisréfugiés dans leur machisme pour échapper aux frustra-tions ressenties. On les imagine alors venus grossir l’ar-mée de réserve de la vague islamiste qui va secouer l’Al-gérie à partir des émeutes d’octobre 1988. La décennienoire du cinéma algérien ira de pair avec la violente con-frontation des années 1990. Une à une, les centaines desalles héritées de l’ère coloniale ont fermé leurs portes.Pendant ce temps, les institutions cinématographiques

publiques étaient sacrifiées sous les coups conju-gués d’un gouvernement iconoclaste qui trouveradavantage son compte sur le marché des DVD pira-tés que dans l’industrie du film. Il a fallu attendre ledébut du millénaire pour voir apparaître de nou-veaux talents, le plus souvent issus de l’émigrationcomme Bouchareb, Hakkar, Moknèche, Teguia ouSalem. Dans le même temps, le cinéma se fémi-nise et le film d’expression amazighe prend de l’im-portance. Au moment où le pays commémore lecinquantenaire de l’indépendance, le cinéma al-gérien vit sous perfusion grâce aux aides de l’État.Depuis quelques années, le bilan annuel dépassela moyenne de deux ou trois films par an. Ce qui estpeu comparé aux vingt films produits annuelle-ment au Maroc voisin. Par ailleurs, et face à la cam-pagne menée par les chaînes françaises de télévi-sion pour célébrer l’événement, les différents mi-nistères algériens concernés par la productionaudiovisuelle semblent agir en ordre dispersé. Laliste des projets de films retenus par le secteur pu-blic national n’a été dévoilée que depuis quelquessemaines. On peut imaginer que la plupart ne ver-ront le jour qu’en 2014, à la veille de la prochaineélection présidentielle. Seul Zabana, de Ould Khelifasera prêt pour l’occasion. Maigre consolation pourun cinéma qui découvre que l’argent est loin de

faire le bonheur.

Le 04 Juillet 2012

Ahmed Bedjaoui

cinéma militant pour uneberbérité cachée. La tragédie quevit l’Algérie fait opérer au cinémaune mue qui risque de lui êtrefatale car elle cumule«l’extraterritorialité»… On necompte plus le nombre de filmsréalisés par des Français, quiémergent ex nihilo dans lesfestivals avec le label algérien,alors que la production estexclusivement européenne. Cequi dispense les pouvoirs publicsde voir le pays «remporter» desprix et distinctions en Europe, àCarthage et à Ouagadougou. Cesfilms, lorsqu’ils sont distribués enAlgérie, sont dit «algériens» alorsque seul le réalisateur estoriginaire du pays. La phasetraversée par le Maghreb tend àmarginaliser le septième art. Lemarché du film demeure uneutopie. Et il n’est pas venu letemps où l’on imposera par la loiun quota de films du Maghrebdans chaque pays. Ce qui inciteraitles pouvoirs publics et les chaînesTV à revoir leur politique deproduction. Privés d’une vraie

base industrielle, d’une législationfavorable à la libre expression, lescréateurs se tournent de plus enplus vers l’Europe dont leschaînes TV ont toujours besoin deplus en plus d’images. Au-delà dela nostalgie, la question se pose:y a t-il encore de la place pour laproduction cinématographique àAlger ? La capitale est aujourd’huile témoin impuissant deserrements d’une professionatomisée par la violence. Le13,l’Alhambra, le Novelty, ChezBernard, le Marhaba, le Hall de lacinémathèque, les festivalsd’Annaba et de Constantine nesont plus que des borneskilométriques qui scandent, dansla mémoire torturée d’exils et decréateurs assassinés. Un film quise déroule à l’envers. On y officiedans des espaces recyclésd’autres mœurs, celles de la pizzaet des boissons alcoolisées. Lesréalisateurs établis en Francetentent de faire survivre leur artà travers les aides du CNC (Centrenational du cinéma), des chaînesTV européennes qui appliquent

une politique d’intégration.L’avance prise par le cinémamondial dans les domainesde la technologie ne serajamais rattrapée. Le mondeavance. Le cinéma s’adapteaux stratégies de ses rivauxpartenaires. Là où desjonctions vitales se fontentre les arts, la littérature,les techniques, le marketinget l’argent ; le cinémarayonne de «crise en crise».A Alger, les toits sontcouverts de ces soucoupesqui captent ce que produit laterre entière. Si lamondialisation a remportéla bataille du ciel, lesspectateurs algériensattendent le retour deshirondelles car une créationa u t h e n t i q u e m e n talgérienne trouveratoujours des «gloutonsoptiques».

La pensée de midi

Mai 2001

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DOSSIER

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A Oran, que de cinémas pour rien !

Des centaines de salles de cinéma sont à l’abandon dansle pays. Ici, le cas illustratif d’Oran ou une trentaine desalles sont fermées. Oran ne semble découvrir le cinémaque lors du Festival du film arabe. Cette manifestation,qui se tient chaque mois de décembre, réhabilite lagrande cité avec le septième art. Le public est souventassez nombreux à assister aux projections au niveau dessalles El Maghreb, Essaada et la cinémathèque. Un pu-blic ravi de rencontrer parfois des stars du grand écran.Chaque année, les organisateurs du festival mènent pres-que une bataille avec les autorités pour rouvrir les sallesuniquement pour la durée de la manifestation. «Nousavons dû demander une dérogation spéciale au minis-tère de la Culture pour refaire le toit de la salle Essaadaafin d’éviter les infiltrations d’eau. Ces salles, qui sont àl’abandon, sont sous la responsabilité des APC. Qu’onnous donne les arrêtés et on va les équiper l’année pro-chaine même avec la dernière technique de projection,DCP», a dénoncé Karim Aït Oumeziane, directeur du Cen-tre national du cinéma lors de la tenue du sixième FOFA,du 15 au 22 décembre 2012. Curieusement, l’APC d’Oranferme les salles tout de suite après le festival. Seule lacinémathèque, qui fait partie d’un réseau national rele-vant du ministère de la culture, reste ouverte avec desprogrammations de films durant l’année. En tout, unetrentaine de salles de projection sont fermées depuisdeux décennies à Oran. «Avez-vous visité le Balzac, l’Es-curial, le Lynx, le Century, le Rex, et bien d’autres ? A enpleurer! Lorsque une salle comme le Balzac devenue un«taxi-phone» à l’algérienne, je me dis que nous avonsatteint le comble de l’inculture de taille encyclopédique,une sorte de trou noir à l’ignorance crasse perpétuéepar des illuminés. Oran a été défigurée de sa splendeurpétillante...», écrit un commentateur oranais sur le sited’une chaîne de télévision privée algérienne. L’APC estdans l’incapacité chronique de s’occuper de la réhabili-

tation de ces salles. Pourtant, Oran,était, au début des années 1960, laville algérienne la mieux dotée engrands écrans. Les vieux oranais sesouviennent notamment du Roxy, duRoyal, du Ritz, du Rex, de l’Olympia,du Mondial, du Mogador, du Lido, del’idéal, de l’Empire, du Colisée, duBon accueil…Tout un patrimoine li-vré à la mort lente. Seules El Feth (ex-Pigalle), Le Maghreb (ex-Régent) etSaada (Ex-Colisée) sont encore opé-rationnelles. Des salles transforméesen espaces pour les meetings élec-toraux. Point de cinéma ! Malgré l’in-capacité des communes de gérer lessalles de projection, le ministère del’Intérieur et des collectivités localesrefusent toujours de céder ces espa-ces au ministère de la culture sansargument valable.73 % des salles de

cinéma en Algérie dépendent des collectivités lo-cales. Ce qui est unique au monde ! Le départe-ment de Toumi milite pour récupérer les salles. «Unbudget sera dégagé pour réhabiliter ces salles afinqu’elles soient cédées en gérance à des entrepri-ses de jeunes. Des jeunes que nous allons formeravec l’aide du ministère de l’Industrie à la gestionéconomique des salles mais également à la culturecinématographique», a déclaré à la presse la minis-tre de la Culture. Ce projet concerne toutes les sal-les du pays au nombre de 318. Le privé ne gère que26 salles au niveau national. Pour Toumi, la relancedes activités artistiques au niveau des salles de ci-néma peut contribuer à la création d’emplois et gé-nérer une taxe d’exploitation au profit des com-munes. D’où l’intérêt économique de reprendreces espaces. L’idée serait de créer des coopérati-ves constituées d’une dizaine de jeunes chacunepour gérer les salles de cinéma avec un cahier decharges et obligation de résultats. AbdelmalekBoudiaf, le wali d’Oran, a promis en 2011 de réhabi-liter deux nouvelles salles de cinéma. «Eh, bien nousattendons toujours que le wali tienne cette pro-messe», a soutenu Abdelkrim Ait Oumeziane.Nommé en octobre 2010, Abdelmalek Boudiaf di-sait ceci : «Il faut faire de la ville d’Oran, la métro-pole qui va rayonner sur la Méditerranée». Troisans après, les oranais attendent toujours qu’Oranrivalise avec Barcelone, Tanger, Naples, Beyrouthou Athènes…

Le 15 Janvier 2013

Hamzi Kamel

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Le cinéma amateur, une école sous-exploitéeL’activité cinématographique de-meure le talon d’Achille de la cultureà Constantine. En effet, cela fait long-temps que le 7e art a été mis au re-pos forcé faute de projetsconcrets…Seules quelques actionséparses sont entreprises par des jeu-nes qui versent dans l’organisationde manifestations annuelles ou laréalisation de courts métrages et do-cumentaires, qui ne nécessitent pasde gros moyens financiers. Mais cepetit acquis pourrait être déjà un bondébut…Cet état de fait a plusieurscauses. De l’avis de quelques ciné-philes, « la ville de Constantine aperdu le goût du cinéma il y a de celades années déjà. Et la tragédie noiren’a fait que plonger l’art dans lesabysses ». En plus depuis la ferme-ture des salles de cinéma, les citoyensse sont éloignés de cet art. Les mu-tations socio-économiquesaidant…Le cinéma vient désormaisà la maison. Avec les DVD et Internet,on voit les films à domicile. Toute-fois, le responsable de la culture à lawilaya de Constantine ne partage pasentièrement cet avis. « Certes, le ci-néma connaît un déclin. C’est là unconstat indéniable », reconnaît-il.Mais, mettant un bémol, il ajouteraque tout n’est pas perdu et qu’onpeut encore redonner vie au 7e

art…« La passion est indispensablepour ressusciter cette activité dansla ville des ponts. Il faudra récupérerau fur et à mesure l’audienceperdue…Un travail qui se concrétisepar l’implication des associations lo-cales et les ciné-clubs », dira le res-ponsable. Dans cette perspective, lepalais de la culture Malek Haddadtente depuis quelques mois de relan-cer l’animation avec des projectionssuivies de débats. Pour l’heure, lesrésultats sont peu reluisants. « Maisil est indispensable de ne pas baisserles bras et de maintenir la cadencepour inciter beaucoup à investir leslieux. Pour le moment, le seul pointd’activité se situe au palais de la cul-ture, en attendant l’ouverture de lacinémathèque An Nasr, d’une capa-cité de 280 places…», ajoutera no-tre interlocuteur qui nous fera partde la réhabilitation imminente dedeux salles de cinéma, en l’occur-rence El Andalous (Ex.Versailles) àSidi Mabrouk, qui a une capacité de958 places, et Cirta, avec 540places…Il est vrai que l’absence desalles aura pénalisé les initiateursd’activités, mais il faudra dire aussique les caméras ne tournent pas

dans chaque coin derue…Dans le registre des pro-jets culturels aucun projet éma-nant des associationsn’existe…Constantine a bienun ciné club qui a tenté l’expé-rience de réanimer la scène ci-nématographique, mais le pu-blic n’a pas suivi…L’expériencen’a pas pu s’inscrire dans le longterme…En réalité, les films do-cumentaires n’ont pas encorepris toute leur place. Ce genrede production doit cependantêtre soutenu. Car, c’est unebonne école…Cet avis est par-tagé par le réalisateur KarimTraïdia, en marge du casting enprévision de l’adaptation télé-visuelle du roman La brèche etle rempart de BadreddineMili… Ainsi, le mieux serait deprojeter les courts métragesproduits dans des manifesta-tions internationales. Maiscette étape reste dans le do-maine de l’utopie pour les as-sociations étant donné le peude moyens dont elles dispo-

sent.

Cinéma : Quel avenir pour le 7e art en Algérie ?

Que se passe-t-il ? Comment en est-onarrivé là ? Les professionnels du secteurne cessent d’en appeler à laresponsabilité des pouvoirspublics…Enquête. On a beaucoup écritsur la crise du cinéma algérien…Lespremiers responsables de cette situationn’ont pas identifié le mal qui ronge cetteindustrie…Les salles sont désertées parle public, à l’exception des ces centresculturels qui alimentent la flamme de lacinéphilie. Force est de constater que lesprofessionnels continuent de solliciterles aides publiques, comme si c’était laseule solution à leurs problèmes…On nepeut pas dire aussi qu’ils brillent par laqualité dans la gestion des fonds qui sontmis à leur disposition. Pour rendre à l’Etatce qui lui appartient, nous devonsrappeler ici que l’Algérie est l’un des rarespays de la région à fournir une aidefinancière au cinéma. Côté production,la situation du cinéma n’est pas aussimauvaise qu’on a tendance à lecroire…Les deux autres pays quidéploient assez d’efforts dans cedomaine sont le Maroc et l’Afrique duSud. Toutefois, il existe un problème dedistribution que rencontre la productioncinématographique nationale. L’Etatparticipe à l’effort de diffusion enaccordant des facilités pour encouragerla programmation des films dans lesm a n i f e s t a t i o n sculturelles…Transparence. C’est aux

autorités de rendre public les montantsqui sont dépensés pour lecinéma…Certains départements publicsapportent leur contribution par des aidesfinancières. Et si la cause de la criseactuelle était à rechercher du côté desprofessionnels eux-mêmes ? Et si c’étaitleur gestion qui était sujette à caution ?…Lorsqu’on sait que des cinéastesappartenant à des pays ou le cinéma estbeaucoup moins assisté par l’Etat, ont pudécrocher la Palme d’Or, on est en droitde se demander pourquoi nos cinéastesne parviennent pas à inscrire leurs filmsdans la compétition officielle du festivalde Cannes…Il y a donc un problème decréation…La production est confrontéeà un autre problème de taille lié àl’absence de laboratoire…Le début detoute carrière est difficile. Pour se faireune place au soleil, c’est un parcours ducombattant. Trouver un producteur prêtà f inancer le premier projet…Laformation des cinéastes estsouhaitable…Mis à part les programmesramadanesques, la production locale estabsente sur les écrans. Pour remédier àce problème…Le cinéma a besoin de latélévision et vice-versa. Les salles decinéma doivent aller vers le public. Laprincipale raison qui fait que le cinémaest paralysé est due au manque destructures. Il n’existe pas un réseau de

salles. L’hémorragie de lafermeture se poursuit sans arrêt.Il est vrai que la mentalité d’unalgérien a beaucoup changé. Il aperdu cette tradition de la sortiecinéma. Certains parents n’incitentplus leurs enfants à cetteculture…De l’Amérique du Nordjusqu’en Bulgarie en passant parl’Europe occidentale sans parlerdes pays asiatiques, on a la manièredes grandes surfaces etregroupant de petites salles allantde 8 jusqu’à 24 écrans avec descommerces de friandises et deboissons. C’était la solution pourremplacer les cinémas de quartieret du centre-ville. C’était lameilleure façon de s’adapter auxchangements des habitudes deconsommation chez un public quicherche à échapper auxembouteillages et problèmes deparking. Qu’ont fait nosdistributeurs pour s’adapter auxexigences des cinéphiles ? Encoredes années devant nous de voirfleurir les multiplexes dans notre

paysage urbain.

Février 2013

Le 28 Novembre 2012

Youcef Maallemi

Hannachi Nacer

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NRP, Février 2013, n°15

[ECONOMIE]

Melissa Roumadi

le 23 Decembre 2012

ArcelorMittal coûte cher à l’Algérie Les pertes sont estimées à 80 millions de Dollars par an

Depuis son inauguration en 1969 par leprésident Houari Boumediène, lecomplexe sidérurgique d’El Hadjarnourrit un mythe : celui de l’Algérie quis’industrialise. Mais au fil des ans, desrestructurations puis desdésinvestissements et de la privatisation,El Hadjar reflète aujourd’hui cetteAlgérie qui se désindustrialise. Jadisfleuron de l’industrie nationale, lecomplexe – avec ses 28 unités essaiméessur85 hectares, faisant vivre deux villesnouvellement créées, Sidi Amar et ElHadjar – n’est plus que l’ombre de lui-même.Instabilité sur le front social, faibleproductivité, obsolescence de l’outil deproduction et pertes sèches pourl’entreprise qui s’apprête à faire face àl’arrivée de nouveaux concurrents, toutcela démontre aujourd’hui qu’il y a périlen la demeure.Les problèmes de trésorerie del’entreprise ne lui permettent plusd’honorer les factures. Les salaires destravailleurs qui, jusque-là, étaient unepriorité pour la direction, ont auxdernières nouvelles, été retardés. Unesituation qui suscite l’inquiétude destravailleurs du complexe qui disentaujourd’hui craindre pour leurs postes.Des craintes alimentées aussi parl’instabilité qui persiste au sein ducomplexe. Les guerres syndicales ontcréé un goulot d’étranglement au niveaudu haut fourneau n°2, grevantlourdement la production…Pourtant, le complexe sidérurgique avaitbien commencé l’année. Il était parti surune production moyenne de 2500 tonnesd’acier liquide par jour, ce qui laissaitprédire un volume de 800 000 tonnesd’acier liquide à produire à la fin del’exercice 2012. Mais voilà, de nouvellesgrèves et des arrêts intempestifsviennent contrarier les prévisions. Au 9décembre 2012, le complexe n’a produitqu’un volume de 562 581 tonnes d’acier.Loin, très loin des objectifs assignés endébut d’année. Et pour cause, El Hadjara vécu 66 jours de perturbation et 31 joursd’arrêt. Si l’on considère que chaque jourd’arrêt engendre une perte sèche de 1,5million de dollars, il est aisé de voir qu’El

L’information a été révélée hier parArnaud Jaeger, directeur adjoint duprogramme gamme Entry chezRenault… La première voiturealgérienne sortira en novembre 2014,des chaînes de production de l’usinede Renault Algérie production, unesociété en voie de création enpartenariat entre le constructeurautomobile français Renault, laSociété nationale des véhiculesindustriels et le Fonds nationald’investissement. «Nous avonsentamé le processus de création dela nouvelle société, dénomméeRenault Algérie production. Elle seracréée dans les tout prochains jours.C’est cette société, de droit algérienqui est le promoteur et l’investisseurdu projet», a indiqué M. Dehimi dudirectoire de la Société de gestiondes participations Équipag. M.Arnaud Jaeger a précisé que l’usined’Oued Tlélat (Oran) fabriquera ledernier modèle de Renault révélérécemment au salon d’Istanbul(Turquie). Dans la première phase,Renault Algérie production ne feraque du montage, «avec une cadencede fabrication de 7 véhicules parheure», a affirmé Christel Galbrun,directrice stratégie-partenariat pourla région Euromed Afrique chezRenault. Dans la deuxième phase,en remontant la chaîne de valeur,avec intégration de nouveauxmétiers tels que, la tôlerie, lapeinture et l’emboutissage, lasociété passera à 15 véhicules parheure. Avec une capacité initiale deproduction de 25 000 véhicules paran, la future usine Renault pourraproduire 75 000 voitures/an àl’horizon 2019-2020. Si sur lapremière phase Renault Algérieproduction fabriquera un seulmodèle de véhicule, sur la phasesuivante, la société introduira denouveaux modèles, de façon àcompléter la gamme…«Nous avons étalé l’investissementen fonction des différentes étapesdu projet. La première étape tourneautour de 50 mill ions d’eurosd’investissements, les étapes

La première voitureRenault Algérie en

novembre 2014Meziane Rabehi

Hadjar a perdu, en 2012, environ 80millions de dollars. Un manque à gagnerpour le complexe sidérurgique mais qui,au final, profite exclusivement auximportateurs…Les grèves répétitives suffisent-elles,cependant, à expliquer à elles seules lasituation que vit aujourd’hui le complexe? Si les travailleurs reconnaissent leurstorts, ils ne dédouanent pas pour autantle partenaire étranger, qu’ils accusentd’avoir sciemment limité lesinvestissements au sein du complexe, encontradiction avec les engagements prislors de la signature de l’accord departenariat. Un accord de partenariat de99 ans concédant les 70% du complexe àArcelorMittal et par lequel le partenaires’engageait à maintenir l’outil deproduction en place et de concéder unminimum de 150 millions de dollarsd’investissement sur les 10 premièresannées…Quelles qu’en soient les raisons, lecomplexe d’El Hadjar étouffe. Lesinstallations sidérurgiques arrivent en finde campagne en 2014. L’unité affiche letaux de productivité le plus faible detoutes les filiales du groupe mondial…Mittal se désengagera-t-il ou pas ?Autant d’éléments qui jettent un sérieuxdoute sur les intentions du partenaire àl’avenir. La conjoncture à l’international,marquée par un endettement de 22milliards de dollars pour le groupeArcelorMittal et sa volonté manifeste defermer certains hauts fourneaux,notamment celui de Florange en France,ne sont pas pour rassurer…En attendant, l’entreprise met en placeles transferts nécessaires au lancementde son plan d’investissement… Si cetapport de fonds se veut un signe devantrassurer les autorités quant auxintentions du groupe, il ne faut pasperdre de vue que cela répond d’abordet surtout aux exigences de la BEA qui aaccepté de racheter une dette de 120millions de dollars que Société Généraledétenait sur ArcelorMittalAnnaba

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NRP, Février 2013, n°15

[ECONOMIE]

le 13 Février 2013

A Hamma

En fait, le système bancaire national,déconnecté du système financier in-ternational parce que évoluant dansune économie de rente, n’arrive pasà se hisser au niveau des exigencesinternes du développement écono-mique hors hydrocarbures et cellesde la compétitivité à l’externe. Endépit de l’amélioration de ses ratiosde gestion en termes de solvabilitéet de rentabilité de ses actifs ainsi quede ses fonds propres, il ne réussit pas,du moins jusqu’à présent, à se libé-rer des pesanteurs bureaucratiques,du fait notamment de son extrêmeproximité avec le pouvoir politiquequi limite son autonomie d’action. Ladépénalisation de l’acte de gestionn’étant pas encore intervenue, lesresponsables des institutions bancai-res, se contentant de leur salaire,sans stimulation particulière, se dra-pent d’une prudence paralysante.Selon les autorités monétaires offi-cielles, en l’occurrence le gouver-neur de la Banque d’Algérie, lors dela présentation du rapport de con-joncture au premier semestre 2012,«les crédits à l’économie se sont ac-crus de 7,76% au premier semestre.Les crédits bancaires au secteur privéont atteint 2121 mds DA durant lemême semestre, dépassant l’en-cours des crédits au secteur publicqui s’est établi à 1893 mds DA à finjuin. La part des crédits à moyen etlong termes a augmenté à 65,21%,traduisant l’amélioration de la struc-ture et des conditions de finance-ment, notamment suite au soutienfinancier apporté par l’Etat aux PME.Le crédit bancaire reste ainsi poten-tiellement important dans le finan-cement de la croissance en Algérie».Cet optimisme est cependantnuancé par de nombreux spécialis-tes qui déplorent le manque de dé-

tails dans la structure des crédits oc-troyés, parce que, pensent-ils, cescrédits sont essentiellement orien-tés vers le financement des opéra-tions d’importation (50 milliards dedollars/an depuis de nombreusesannées). Pour le FCE – bien que ceforum ne remette pas en cause lesdonnées quantitatives avancées, età la veille de l’institution «des jour-nées annuelles de l’entreprise algé-rienne» dont la première s’était te-nue sous le thème de «la relation del’entreprise algérienne avec le sys-tème financier et bancaire national»– par la voix de son président, touten précisant qu’il s’agit de recons-truire un rapport entreprise/banquesqui vise l’efficacité, l’objectif capitalet de diminuer l’emprise du com-merce extérieur dans notre écono-mie. En vérité, quand on mesurel’évolution de la valeur des importa-tions, l’on est en droit de s’interro-ger sur le poids du lobby de l’import,qui profite du financement bancairepour faire fructifier ses intérêts audétriment de l’investissement pro-ductif national, créateur d’emplois etde richesses.

Avec plusieurs milliards de dollars de surliquidités, les banquesalgériennes publiques, dont les actifs sont détenus à 100% par l’Etat,

et dont la mission selon le discours officiel est de financerles investissements publics et privés pour relancer la croissance

économique, peinent à atteindre leur pleine efficacité. Minimisant le risque, elles préfèrent financer les opérations de l’import, plus

juteuses, en engrangeant des dividendes conséquents. Certains dirontque c’est leur mission première. Mais alors qu’advient-il

de la circulaire Sellal ?

Le système bancaire algérienLuttes d’intérêt entre le secteur productif et

les lobbys de l’import

suivantes tournent autour deplusieurs centaines de mill ionsd’euros», a précisé le directeuradjoint de programme gamme Entrychez Renault. M. Dehimi souligne que «c’est lasociété commune, Renault Algérieproduction, qui investit dans leprojet». M. Arnaud Jaeger a parlé«d’un accord équilibré et intéressantpour tout le monde». C’est unpartenariat industriel avec transfertde technologies. Renault se dit prêtà créer une f il ière automobilecomplète, avec un tissu defournisseurs à développerparallèlement au développement del’usine, répondant ainsi au souhait dugouvernement algérien. Il s’agit enfait de monter un pôle decompétences autour del’automobile. Le constructeurfrançais capitalise sur sa propremarque, car il est numéro un enAlgérie.L’Algérie est le sixième marché deRenault. Au-delà du produit final,l’enjeu principal, estime M. Dehimi,est de développer un réseau de sous-traitance nationale non seulementsur le site de l’usine qui seraimplantée à Oued Tlélat maiségalement à travers tout le territoirenational, pour couvrir les besoins enpièces détachées pour les véhiculesparticuliers mais aussi pour tous lesengins roulants. «Près de cinquantesous-traitants nationaux potentielsont été identifiés», a indiqué M.Dehimi... Renault Algérie production estdétenue à hauteur de 51% par la partiealgérienne via la Société nationaledes véhicules industriels (34%) et leFonds national d’investissement(17%), et à 49% pour le constructeurfrançais. Le Fonds nationald’investissement (FNI) n’a pas pourvocation d’y rester. «À terme, lefonds sortira de la société en mettantses actions en Bourse» pourencourager l’actionnariat populaire,a indiqué le directeur général du FNI.

le 10 Janvier 2013

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NRP, Février 2013, n°15

[SOCIÉTÉ]

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Le Trabendo au féminin Un véritable phénomène social

Il y a quelque temps, seuls les hommes étaient versés dans l’activité de « trabendo ». Ces « businessmen », qui

ont émergé et marqué les années 80, font face aujourd’hui à un rival de taille, les femmes trabendistes.

Derrière un visage angélique et unesilhouette frêle, se cachent ces femmescommerçantes à la valise. Issues dequartiers populaires, elles se sont lancéesdans l’activité de convoyeuse(transitaire) et de vendeuses« informelles ». Aujourd’hui, les femmes« trabendistes » se sont bel et bienimposées dans la société.En effet, la nouvelle tendance est dansles salons de coiffure. Pour attirer ougarder une clientèle potentielle, desgérantes et propriétaires de salons decoiffure proposent, dans leurs locaux, desservices autres que la coiffure et les soinsesthétiques. Elles offrent à leurs clientesune multitude de produits cosmétiquesde marques. Mieux encore. Certaines ontversé dans la vente de vêtements, delingerie et de bijoux de fantaisie. Commec’est le cas de Fadhila.Propriétaire d’un salon spécialisé dans lahaute coiffure à la rue Larbi Ben M’hidi,cette quinquagénaire fait du prêt-à-porter à son propre compte. Elle importede Paris des vêtements à la mode qu’elleexpose dans son magasin à El Mouradia.Pour parer aux frais de location de sonsalon, Fadhila réserve un quota devêtements qu’elle écoule au sein mêmede son salon.Elle propose à ses clientes la vente delinge « chic » à des prix raisonnables.Chaque jeudi, les clientes,particulièrement les abonnées en quêtede bonnes affaires, se donnent rendez-vous dans son salon pour faire du« shopping à huis clos ». « Cela fait 8 ansque je me suis lancée dans le prêt-à-porter », a révélé Fadhila. « Pouréquilibrer la vente, je partage mamarchandise entre le magasin et mesclientes attitrées pour écouler le stock »,dira-t-elle. Selon cette dame, les femmessont plus à l’aise et commandent desarticles contre un arrangement àl’avance. « Je n’accorde pas de crédit carles vêtements que je propose sont debonne qualité et mes clientes sonttoujours satisfaites », a rassuré Fadhila.« Avant de partir en voyage, je consultemes clientes qui, parfois, choisissent leursmodèles sur Internet ou sur catalogue »,dira-t-elle. Fadhila propose aussi desproduits cosmétiques haut de gamme.Des teintures pour cheveux, des parfumsde marque et maquillage figurentégalement dans sa panoplie. « Jem’engage à vendre des produitscosmétiques que j’achète chez lesmaisons mères », souligne-t-elle. HouriaL. est avocate. Elle est abonnée au salonet est parmi les meilleures clientes deFadhila.

« Depuis que je l’ai connue, je faisrarement les magasins », a-t-elle souligné.« Les prix sont en deçà de ceux pratiquésdans les boutiques spécialisées. J’ai trouvémon compte chez elle surtout que je doism’habiller correctement pour montravail », a-t-elle précisé. Pour sa part,Farida, une autre cliente, dit avoir« entière confiance en Fadhila ». « Grâceaux produits cosmétiques qu’elle meramène, mes cheveux ont retrouvé leuréclat », dira t-elle. « Certes je mets lepaquet mais j’en ai pour mon argent »,avoue-t-elle sans regret.

BUSINESS À HUIS CLOS

A Aïn Benian, un autre salon de coiffureconnaît un flux particulier. Lila, lapropriétaire, prend en charge sesclientes sur le plan esthétique. Enparallèle, elle permet à sa voisine Nabilade venir faire du marketing au sein mêmedu salon. « Ça lui permet de rencontrerdu monde et de se faire un peud’argent », a indiqué la propriétaire. « Dela sorte, mes clientes sont nombreuses »,se réjouit-elle. Pour sa part, Nabila, 34ans, est très sollicitée par les abonnées.Vendredi. Il est 14 heures.Le salon grouille de monde. Nabila arrive.Elle a du mal à passer par la petite portedu salon à cause de ses bagages. Elle estaidée par une cliente et une apprentiequi ne manqueront pas de lui faire desremarques sur ses deux grands sacsnoirs. « Qu’est-ce qu’il y a dedans,Nabila ? », demandent-elles. Essoufflée,elle dira : « Vous allez être surprisesaujourd’hui ». A peine les sacs ouvertsque les femmes se bousculent pourcontempler les nouveautés.Bigoudi sur la tête, une cliente ne s’estpas empêchée de quitter le comptoir detravail pour jeter un coup d’œil. Nabilaest la coqueluche du salon de coiffure.Les raisons ? Avec l’aval de la propriétairedu salon, elle consent des remises pourcelles qui paient rubis sur l’ongle et lepaiement par facilité. « C’est un contratde confiance que j’ai avec mes clienteset je me porte garante pour elles », diraLila, la propriétaire du salon. « Pourl’instant, il n’y a jamais eu demésentente », a-t-elle ajouté.« Nabila fait son travail correctement etmes clientes sont régulières etrespectent leurs engagements », dira-t-elle. « C’est un ami qui me donne lamarchandise à vendre. Il est propriétaired’un magasin et sachant que je suis auchômage, il m’a proposé de vendre des

vêtements aux personnes que je connaiscontre une marge bénéficiaire. Grâce àLila qui m’a permis d’accéder à son salon,je me suis fait un nom et je travaillebeaucoup y compris dans d’autressalons », dira Nabila.« Certaines clientes avec qui je me suisfamiliarisée, m’invitent chez elles pouracheter mes produits, ce qui me permetde gagner dignement ma vie », dira-t-elle. Nabila dispose d’un carnet de bordoù elle note les articles vendus et le nomdes personnes qui achètent par facilité.« Je n’accorde pas de crédit à tout lemonde sauf aux habitués. Les bonscomptes font de bons amis ». De leurcôté, les clientes semblent satisfaites.Elles sont contentes d’acheter desvêtements « fashion » et des faux bijouxavec facilité.« Mon salaire ne me permet pas deconcilier entre l’entretien de la maisonet les besoins de mes trois enfants », diraNadjet qui venait de verser pour unsurvêtement, estimé à 3000 DA chezNabila contre 4500 DA dans les magasinsde la capitale. « Grâce à Nabila, jerenouvelle progressivement ma garde-robe sans me ruiner », dira-t-elle. Nabila,la vendeuse « ambulante », ne cache passon inquiétude.Trimballer des cabas à longueur dejournée n’est pas chose facile.« Contrairement à ce que croientcertains, cette activité est fatigante etstressante et peut nuire à la santé », seplaint-elle. Pire encore, « une fois l’articleacquis, certaines clientes ne donnent plussigne de vie », dira t-elle. Et depoursuivre : « certaines clientes ont versé1000 DA pour un lot de vêtements oudes produits estimés à 7000, voire 10 000DA, qu’elles ne reviennent pasrécupérer ».« Non seulement elles ne respectent pasleurs engagements mais elles bloquentla marchandise », dira-t-elle. « Une fois,j’ai dû courir derrière une cliente qui afait semblant de ne pas me reconnaîtreparce qu’elle me devait 5000 DA », seplaint Nabila. Nombreuses sont lesfemmes à avoir investi ce créneau« lucratif ». Avec ou sans diplôme, ellesont choisi le chemin du « trabendo »pour joindre les deux bouts. De nos jours,le « trabendo » au féminin est devenu unvéritable phénomène social, voire unepanacée pour certaines.

Rym Harhoura

le 17 Février 2013

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NRP, Février 2013, n°15

[SOCIÉTÉ]

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Le règne des transporteurs clandestins

Les autorités n’ont prévu ni bus privés nibus publics pour assurer le service du

chef-lieu de commune vers la citéDessolier ou vers la commune d’El

Harrach.Le transport clandestin tend às’imposer comme un véritablepalliatif aux dysfonctionnementsque connaissent certaines lignes.Dans les communes deBachedjerrah, Bourouba ouMagharia, le recours auxtransporteurs informels est devenusystématique sur plusieursdessertes.A Bourouba, à titre d’exemple, cestransporteurs ont remplacé letransport public des voyageurs.Bizarrement, les autorités n’ontprévu ni bus privés ni bus publicspour assurer le service du chef-lieude commune vers la cité Dessolierou vers la commune d’El Harrach.Conséquence, des dizaines devéhicules, souvent non adaptés,assurent le transport depuisplusieurs années pour la modiquesomme de 10 DA.Les habitants et les transporteurs ytrouvent leurs comptes, mais lecaractère illégal de cette activité etle laisser-aller des responsables nesont plus à démontrer. «Lestransporteurs clandestins nous

rendent un grand service, sans qu’ilsne soient la solution idoine», indiqueun jeune résidant. «Pour leshabitants voulant aller versBachedjerrah, ils sont obligés depayer ‘‘une course’’ ou faire le trajetà pied». Des habitants ontnotamment critiqué lesdysfonctionnements et l’irrégularitédes transporteurs, auxquels ils nepouvaient toutefois rien reprocher.A Bachedjerrah, la situation n’estguère meilleure. Pourtant, deuxstations urbaines existent au centre-ville. En fait, à quelques mètres de lastation urbaine de l’Etusa et surtoute la voie principale du chef-lieude commune, des taxis clandestinsoffrent leurs services aux usagers.Un peu plus loin, de l’autre côté dela voie menant vers la stationréservée aux bus privés, on trouvedes automobilistes, généralementdes jeunes, qui attendentpatiemment d’éventuels clients. Cesderniers sont nombreux à opter pource moyen de transport, afin d’éviterles longs retards dus aux arrêtsobservés par les bus, mais surtoutpour se rendre dans certains pointsqu’aucun bus ne dessert.Ce qui n’est pas pour plaire auxhabitants pénalisés et contraints àmettre la main à la poche. «Quand jene suis pas pressé, j’emprunte à pieddes raccourcis pour aller chez moi,mais parfois je suis résigné à me

rabattre sur les transporteursclandestins dont les tarifs sont moinschers que les taxis», raconte unhabitant d’un quartier de lacommune de Magharia. Mais lecomble, c’est à la station du Métrod’Alger à Haï El Badr. Chaque jourque Dieu fait, des dizaines devéhicules stationnent à la sortie decette infrastructure et font de laconcurrence déloyale aux taxis etaux bus de l’Etusa, dont des espacesleur ont été aménagés au sein-mêmede la station du métro. Plusieursusagers ont affirmé que la présencedes taxis clandestins n’est pasfortuite, et ce, en raison de ladéfaillance que connaissentplusieurs lignes assurées par les busde l’Etusa, notamment vers Kouba etBaraki.Des citoyens, après une longueattente de plus d’une heure parfois,recourent aux transporteursanarchiques af in d’économiserquelques sous, les tarifs des taxisétant plus chers.«En fermant les yeux sur cesdéfaillances et ces retards, on diraitque les autorités publiquesencouragent les transporteursclandestins et font exprès depénaliser les usagers», souligne unpère de famille résidant dans la

commune de Baraki.

Djamel G

le 15 Janvier 2013

Haro aux violeurs !En un peu plus de quatre heures, la fortemobilisation des services de sécurité apayé. L’adolescente enlevée dans l’après-midi de dimanche dernier dans la com-mune de Gué de Constantine (Alger) aété vite retrouvée, saine et sauve. Grâceà la célérité et à l’efficacité de la réac-tion des brigades de la Gendarmerie na-tionale, lancées à sa recherche, elleéchappa in extremis à un danger certain.En ce début 2013, Alger vit avec la han-tise des rapts d’enfants. Durant l’annéeécoulée, les services de police ont enre-gistré plus 5 000 agressions diverses surdes mineurs, essentiellement des élèvesscolarisés. Les mêmes statistiques men-tionnent 28 homicides. Tout le monde aen tête le souvenir malheureux de lapetite Chaïma, violée et retrouvée morteau cimetière de Mahelma. Le cas deSoundous, également violée et assassi-née par un proche de la famille, a forte-ment ému tous les Algériens. Les habi-tants de la capitale, comme le reste deleurs compatriotes à travers les autresvilles du pays, vivent constamment aveccette crainte tenace de perdre leur pro-géniture dans de telles circonstances. Lesujet a suscité de vives réactions au seinde la société civile. Certains acteurs depremier plan ont même suggéré la réac-tivation de la peine de mort pour «éradi-quer» les désaxés qui commettent ce

type de crimes. Enlever un enfant pourle violer et le tuer ensuite est acte bar-bare d’une extrême gravité. La lutte sansmerci contre ces monstres relève de lapriorité. C’est pourquoi l’exploit des gen-darmes à Gué de Constantine mérited’être souligné. L’alerte lancée simulta-nément n’a pas laissé beaucoup de tempsaux ravisseurs qui, ainsi traqués, n’ontpas échappé aux regards des passants.De précieux renseignements donnés parles citoyens auraient grandement béné-ficié à la libération de l’adolescente.Même si ses agresseurs ont malheureu-sement réussi à prendre la clé deschamps, leur coup a été déjoué. Doréna-vant, ils savent qu’ils seront pourchasséspar tout le monde. En matière de sécu-rité et de protection des biens, les servi-ces compétents ont beaucoup de painsur la planche. Les rapts accompagnésde demandes de rançons (En Kabylie),les agressions physiques, les vols à la tireou avec effraction ont tendance à se gé-néraliser. Les bandes de voyous opèrentà tous les coins de rue. Ils guettent lesgros clients à la sortie des agences ban-caires, s’attaquent aux bijouteries, sespécialisent dans le trafic de véhiculesde luxe et cambriolent magasins et rési-dences. Pour contrer cette énorme me-nace, la police doit améliorer constam-ment ses services de prévention et de

collecte du renseignement. Même enmatière d’investigation et de recherche,les services de sécurité et les instancesjudiciaires sont également appelés à s’ap-puyer sur des experts dans diverses dis-ciplines scientifiques pour déjouer leursmanœuvres et établir clairement lesfaits. Les filous font preuve d’ingéniositéet de finesse dans l’exercice de leur salebesogne. De l’autre côté, on doit faireautant, sinon plus, pour les surprendre lamain dans le sac. La hiérarchie policière,qui bride d’ordinaire l’action des agentsde terrain pour divers motifs, doit pren-dre conscience de l’ampleur du danger.En plus des moyens à mettre en œuvre,elle doit protéger le policier ou le gen-darme qui, dans bien des cas, se trouventtrainés en justice par des criminels réci-divistes, notoires. Cependant, la famille,l’école, le mouvement associatif et la so-ciété civile devraient également se met-tre de la partie pour combattre ce mal àla racine. La responsabilisation de la so-ciété et son implication réelle dans cecombat devrait s’inscrire naturellementdans la stratégie, efficiente et coordon-née, qui serait mise en place par les di-vers corps constitués.

le 08Janvier 2013

Kamel Amghar

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[DROIT]

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Lutte contre le blanchiment d’argent nouveau règlement de la Banque d’Algérie

ALGER - Un nouveau règlement relatif à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d’argent et lefinancement du terrorisme a été récemment élaboré par la Banque d’Algérie (BA) en attendant sa

parution prochaine dans le journal officiel.

Le règlement 12-03 du 28novembre 2012, publié sur le siteweb de la Banque d’Algérie, inviteles banques, les établissementsfinanciers et les services financiersd’Algérie Poste à établir un«programme écrit» de prévention,de détection et de lutte contre leblanchiment de capitaux et lefinancement du terrorisme.Ce programme doit comprendre«des procédures, des contrôles,une méthodologie de diligenceen ce qui concerne laconnaissance de la clientèle, desformations appropriées àl’attention du personnel en plusd’un dispositif de relations avec laCellule de traitement durenseignement financier (CTRF)».Et afin d’éviter de s’exposer à desrisques liés à leur clientèle et àleurs contreparties, l’ensembledes établissements financiersdoivent veiller à l’existence de«normes internes» en matière de«connaissance de la clientèle»,stipule le règlement qui abroge etremplace le règlement du 15décembre 2005.Les normes relatives à la«connaissance de la clientèle»doivent prendre en charge leséléments essentiels de la gestiondes risques et des procédures decontrôle en passant par laconnaissance de l’identité et del’adresse des clients, de l’objet etde la nature de son activité et parla surveillance des mouvementsde comptes…Cette opération exige un «devoirde diligence rigoureux» à l’égarddes comptes et opérationspouvant être à risque et «unesurveillance vigilante des activitéset opérations pouvant êtresuspectes», avertit la BA quiinterdit aux banques et auxétablissements f inanciers

d’ouvrir des comptes anonymesou numérotés.En outre, ces établissements sonttenus de disposer de systèmes desurveillance des transactionspermettant de déceler lesactivités suspectes comme, parexemple, celles «qui n’ont aucunejustif ication économique oucommerciale, qui présentent desmouvements de capitauxdémesurés par rapport au soldedu compte ou qui sont d’unecomplexité inhabituelle ouinjustifiée».

Pour ce type d’opérations, lesbanques sont tenues derenseigner sur «l’origine et ladestination» des capitaux ainsique sur l’objet de l’opération etl’identité des intervenants».Concernant les virementsélectroniques, il est demandé auxbanques et établissementsf inanciers de veiller àl’identif ication précise dudonneur d’ordre et dubénéficiaire ainsi que de leuradresse.En cas de défaillance au nouveaurèglement, une procéduredisciplinaire pourra alors êtreengagée par la Commissionbancaire à l’encontre desbanques et établissementsf inanciers et par l’autorité

concernée pour ce qui est desbureaux de change et des servicesd’Algérie Poste. La BA rappelle àcet effet à tous lesétablissements financiers qu’ilssont soumis à l’obligation légalede déclaration de soupçon auprèsde la CTRF. En 2012, une nouvelleloi portant approbation del’ordonnance de 2005 relative à laprévention et à la lutte contre leblanchiment d’argent et lefinancement du terrorisme a étéadoptée par le parlement.La démarche de lutte contre«l’argent sale» s’appliqueparallèlement aux nouvellesfacilitations en termesd’ouverture de comptes etd’octroi de crédits bancaires,ayant fait l’objet d’une directive duPremier ministre AbdelmalekSellal, annoncée lors d’uneréunion de concertation avec lepatronat et la centrale syndicale,tenue le 22 novembre 2012.Les difficultés «rencontrées parles citoyens qui veulent déposerleur argent dans les banques ouceux qui veulent en emprunterdoivent absolument disparaître»,avait alors ordonné M. Sellal.Le contrôle de l’Etat, dans le cadrede la lutte contre le blanchimentd’argent, «se poursuivracependant sans pour autant quela banque ne s’y implique»,soulignait le Premier ministre.Pour mettre en œuvre cettedirective, la BA a émis, le 26décembre dernier, une nouvelleinstruction qui fixe les détails dela procédure relative au «droit aucompte», applicable depuis le 2janvier en cours.

le 22 Janvier 2013

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[DROIT]

La grande fumisterie des prisons algériennesLorsqu’elle n’est pas une école du crime, la prisonressemble davantage à un enfer ; pour certains ellepourrait jouer le rôle d’un purgatoire et pour lamajorité elle n’est que l’issue d’une aventure qui amal tourné. Néanmoins et assez bizarrement, elleest devenue pour beaucoup de délinquants unesorte de caravansérail, d’auberge, un site étrangequi se trouve à mi-chemin entre le secours populaire,l’armée du salut et une maison de retraite.Quelles que soient les leçons et bénéfices que l’onpuisse en tirer ou les stigmates des geôles qui vousmarquent à tout jamais, la prison n’a jamais protégéla société. Elle demeure hélas le seul instrumentapproximativement moderne, civilisé et humain quinous donne l’impression de réagir contre une fatalitéhumaine face à laquelle nous resteronséternellement désarmés…L’Article 24 de la constitution algérienne confie àl’Etat «La responsabilité de la sécurité des personneset biens.». Ainsi, L’Etat a en permanence le devoird’échafauder… toutes les formes de politiquesécuritaire pour mettre fin à une délinquanceterriblement exponentielle face à laquelle ni lesservices de l’ordre, ni la Justice avec ses fermetés, nila prison avec son laxisme ne semblent détenir unequelconque puissance probante à même destabiliser sinon de réduire la violence qui terroriseles populations et remettent sérieusement en causel’autorité de l’Etat…Depuis 2006, chaque année, à l’occasion de lacélébration de la fête de l’indépendance, dans uneambiance mêlée de solennité et de burlesque, lesprisons algériennes réinjectent prématurémentdans la société des centaines de détenus endéfalquant de leur peine initiale des années deprison. L’origine de cette incommensurable et follemansuétude à l’égard de nos délinquants, c’est lagrâce présidentielle. Elle est devenue cet alibi légalet constitutionnel qui permet aux prisons de sedélester surtout d’un nombre impressionnant depensionnaires …Il est utile de souligner que les maisons d’arrêts,pour faciliter le processus d’intensification de cesgrâces qui feront libérer des masses dedétenus…choisissent délibérément des cycles deformation davantage déterminés et régulés enfonction du calendrier de la grâce présidentielle. Peuimporte que ceux-ci soient de piètre qualité,difformes, courts ou terriblement factices. La seulepriorité de l’Administration pénitentiaire est quetout ce remue ménage finisse avant le mois de juillet,période de la Grâce présidentielle…Ces avatars de type d’Enseignement et de formationprofessionnelle bidouillés au sein des prisonss’effectuent en complète contradiction avec lesimpératifs pédagogiques inhérents à la législationde la Formation professionnelle en vigueur.Désormais , tous les délinquant s’agglutinent par

contingent inimaginable dans des classes defortune, dans l’unique espoir et avec préméditationde se soustraire par ces mesures de grâce (sur-institutionnalisées) à des sentences pénalesconçues à l’origine pour correspondre de manièreinflexible (sauf cas particuliers) à une infraction etun dommage réels causés à la société toute entière.Tout le monde peut hélas constater que La Peineest vidée de ses sens et buts fondamentaux :Rétribution et Dissuasion… La peine et ses effetsdissuasifs qui sont l’ossature du système pénalperdent leur sens. Le détenu se met à manipulerune Administration pénitentiaire qui pense gérerl’évolution de sa peine mais qui, dans ces cas, nepourra jamais le faire selon les principes sacro-saintsde toute pénologie bien claire et inviolable…Dans l’état actuel des choses et devantl’accroissement de toutes ces violencesmultiformes, notre civisme ravagé, le déploiementdu crime organisé, cette délinquance galopante ;Une question cruciale taraude les esprits : Pourquoiles gens ne craignent plus l’autorité de l’Etat ainsique son pouvoir coercitif et répressif ?...Tout le monde sait que les grâces présidentiellesfont office de soupape de sécurité face à lasurpopulation carcérale et les affres qu’elleengendre intra-muros, pour les détenus eux-mêmeset surtout pour l’administration pénitentiaire quiaura du mal à gérer d’énormes tensions internesparfois insurmontables et qui compromettent defacto l’individualisation de la peine. Néanmoinsaucune fin ne peut justifier cette politique quiconsiste à relâcher des centaines de délinquantsdont la dangerosité constitue toujours unemenace…La situation que connait l’Algérie notamment ausujet de la criminalité, de la récidive et de l’insécuritéomniprésentes semble discréditer complètementnotre politique sécuritaire et notre systèmepénitentiaire.

Feriel Lounici

Juriste-Criminologuele 09 Août 2012

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HIPPONE. UN TROPHEE EN BRONZE UNIQUE

Monument romain à la gloire d’un empereur, le tro-phée de bronze découvert au siècle dernier à Hip-pone est unique dans l’Empire par sa taille et sonaspect. Une étude récente lève un peu le mystèrequi l’entoure. Hippone n’a jamais été inscrite sur laliste des sites archéologiques du patrimoine mon-dial de l’Unesco. Pour autant, ce site antique con-naît une notoriété internationale. Cette place, Hip-pone ne la doit pas à sa longue histoire, encore dif-ficile à restituer par le détail et que l’on a voulu faireremonter aux phéniciens, mais parce qu’a l’intérieurde la dizaine d’hectares de vestiges mis au jour,Erwan Marec (1888-1968) a cru re-connaître un édifice majeur, laBasilica Pacis de saintAugustin...Sur ce point, les obser-vations que nous avons faites dansles années 2000 confirment les ré-serves émises par lesspécialistes[…]dès la parution en1958 de l’ouvrage d’ErwanMarec :Monuments chrétiens d’Hip-pone. Dans ce secteur, Marec a prisquelques libertés après des fouillesrapides, lors des campagnes de res-tauration pour faire coïncider laréalité des ruines avec ses hypothè-ses (créations et agrandissementsd’ouvertures pour faciliter la circu-lation entre la « basilique » et lebaptistère). Il est certainaujourd’hui que la basilique deSaint Augustin reste encore à dé-couvrir. Celle-ci pourrait d’ailleurs[…] se trouver plus à l’ouest de lazone archéologique visitable, dans un secteur me-nacé à brève échéance par l’extension urbaine de laville d’Annaba. La ville d’Hippone possède l’un desplus vastes forums (81|54m) et sans doute aussi,l’un des plus anciens en Afrique du Nord. Il est eneffet très vraisemblable que sous le pavage visibleexistent des états antérieurs comme tendrait à leprouver le repérage par Erwan Marec dans un son-dage « d’un massif chapiteau de style ionique primi-tif ». C’est entre 1947 et 1949 que Marec reprendsur la base des travaux menés par M. Choupaut en1937 le dégagement de cet ensemble. En trois cam-pagnes de fouilles seulement, il dégage environ6000 m2 sans s’attarder sur les constructions d’épo-que tardive partiellement mises au jour lors des pre-mières fouilles. Ces nouvelles recherches mettenten évidence le dallage en calcaire de l’area et le né-gatif d’une puissante inscription en bronze. Il s’agit

d’une dédicace par Caius Paccius Africanus pontif,consul d’Afrique en 77-78, patron du municipe, sé-nateur sous Néron puis sous Vespasien. Ce person-nage était connu par Tacite par des textes tripolitainset attesté par d’autres inscriptions à Lepcis Magnaet Cirta. Sur ce même forum, ont été retrouvées denombreuses découvertes épigraphiques dont unedédicace des citoyens d’Hippone à Suétone, des frag-ments de statues, des chapiteaux et lors de la cam-pagne de 1948 l’exceptionnel trophée en bronze.Le trophée a été retrouvé allongé face arrière con-tre terre, à l’extrémité nord-est du forum, à la hau-

teur de la 4e base de colonne du pé-ristyle. Nous ne disposons malheu-reusement d’aucune information re-lative au contexte archéologique etaux circonstances exactes de la dé-couverte. La documentation photo-graphique de l’époque montre le tro-phée fiché dans une cavité aménagéeau sol. Impossible également de sa-voir si cet emplacement suggéré parla photographie publiée correspondà sa situation première. Pour notrepart, nous n’avons pas été en me-sure, lors de nos interventions en2003, de le localiser parce que les an-ciennes campagnes de restaurationont modifié l’aspect des lieux. Ce tro-phée a fait l’objet d’une analyse dé-taillée par Gilbert Picard en 1957 danssa magistrale étude sur Les trophéesromains, contribution à l’histoire de lareligion et de l’art triomphale deRome. Haut d’environ 2,50 m, ce tro-

phée se compose d’un tronc d’arbre ébranché quiprésente des tenons saillants […]. Sur le tronc estfixée une traverse recevant une cuirasse. Celle-cicomprend plusieurs parties : un corselet court ren-forcé au niveau des épaules par deux plaques quirecouvrent les pectoraux et à sa base, un large cein-turon. Au-dessous, on distingue une jupe à frange.Contrairement à d’autres représentations de sculp-tures d’empereurs cuirassés, celle-ci comporte troisrangées de ptéryges. La composition du trophée estcomplétée par un paludamentum. Cette tuniqueplissée est passée sur les épaules, recouvre le couet le torse puis retombe en arrière et sur les côtés.En l’absence de données archéologiques fiables, ladatation de cette pièce unique dans le monde ro-main est basée sur des comparaisons morphologi-ques de la tunique. Après avoir été associé aux vic-toires de Domitius sur les Maures, il est à présent

Delestre Xavier

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CENTENAIRE DE LA NAISSANCE

DE MOULOUD FERAOUN

Kamel Boudjadi

le 13 Janvier 2013

admis que ce trophée a été installé pour marquer laliberté retrouvée d’Hippone après la dominationnumide suite à la victoire de la flotte de César com-mandée par Sittius en 46 av. J.-C. événement quiconduit Scipion au suicide et surtout à la création del’Africa nova. Au-delà de ces faits, de nombreusesquestions demeurent sans réponse…On ne peutque s’interroger sur les raisons qui ont fait que cettepièce n’ait pas été récupérée lors des pillages. En1976, le trophée a été transféré au laboratoire d’ar-chéologie des métaux du musée de l’histoire du ferde Jarville à Meurthes-et-Moselle pour unerestauration…Cette opération a permis à AlbertFrance-Lanord de réaliser une étude technique…Letrophée étant fragilisé, une consolidation du métala été nécessaire par un doublage intérieur de résinesynthétique armé de tissu de verre…Depuis, il n’a Novembre 2012, N° 504

L’événement coïncidait avec lescélébrations du Nouvel Anamazigh.

En fait, le centenaire en questiona été précédé par certainspréparatifs au niveau de la wilayad’Alger et de Tizi Ouzou. Unesemaine culturelle dédiée au filsdu pauvre qui a enrichi lalittérature algérienne par desœuvres magistrales, à l’instar duFils du pauvre, Journal de Kabylieet La Terre et le sang. Une annéedédiée à la vie du grand homme,est-elle suffisante pour mettre enévidence les multiples facettesd’une vie qui a marqué l’histoirede notre pays? Mouloud Feraounest né en 1913 à Tizi Hibel dans larégion de Béni Douala. Il est mortassassiné par des commandos del’OAS un certain 15 mars 1962. Unemort symbole du refus du mal delaisser éclore des jours meilleurs.Feraoun a été exécuté ce jour-làen compagnie de cinq inspecteursdes centres sociaux: AliHamoutène, Max Marchand,Robert Eymard, Salah OuldAoudia et Marcel Basset.

Cet écrivain estincontestablement le plus lud’Algérie. Ses œuvres, littérairescomme celles consacrées à lalittérature orale de Kabylie, ont sutraverser les ans malgré lesmultiples embuches que lesennemis de la parole limpide ontdressées. Ses œuvres onttraversé les générations et ont sugravir les chemins escarpés quimontent jusqu’aux sources d’oùcoulent les fleuves détournés. Parailleurs, d’aucuns espèrent quece centenaire sera l’occasion defaire découvrir l’œuvre

féraounienne aux générationsactuelles.

La littérature algérienne, bienqu’elle ait évolué depuis cestemps d’amitié avec EmmanuelRoblès, n’a pas pour autant étécoupée de ses racines qui fontparler cette profonde âmealgérienne. D’aucuns nesouhaitent non plus que cecentenaire ne soit une coquillevide. Une de ces célébrations quine fait que pomper desenveloppes budgétaires.Mouloud Feraoun est un grandécrivain dont l’œuvre et lapersonne ont fait l’objet denombreuses recherchesuniversitaires au niveauinternational pour ne pas oublierque la littérature algérienne est

riche.

fait l’objet d’aucune restauration et les variationsclimatiques de la salle du musée, dans laquelle il estexposé, ont provoqué l’apparition de nouvelles cor-rosions. En conclusion, le trophée césarien d’Hip-pone demeure à ce jour un exemplaire unique dansle corpus des monuments triomphaux connus de-puis le Ve siècle av. J.-C. Il reste donc à espérer unereprise des investigations dans cette zone du forumpour compléter les données des datations. Ainsi,Hippone dont on fait remonter la fondation vers leXIe siècle av. J.-C. s’inscrira dans l’histoire politiquede l’Africa romana

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[BIBLIOGRAPHIE]

Yema de Djamila Sahraoui

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Neila BenbeyAlgerian Soul,2010

[FILMS]La Conquête de la citoyenneté.Hommage à Claudine Chaulet

Editions Barzakh / NAQD Alger 2012La Conquête de lacitoyenneté. Hommage àClaudine Chaulet”, est unouvrage qui a été publiéen janvier dernier auxéditions Barzakh, encollaboration avec larevue Naqd. Il s’agit desactes du colloque organiséle 19 mai 2011 enreconnaissance audévouement multiformede cette combattante detous les fronts

Images et visages au cœur de la bataillede Tlemcen

Denis Martinez, Ahmed Bedjaoui

Editions Chihab, Alger, 2012

Images et visages au cœurde la bataille de Tlemcenest le titre d’un livre illus-tré par l’artiste algérienDenis Martinez, qui com-prend un scénario deAhmed Bedjaoui, écrit àla fin des années 1960,ainsi que le témoignagede deux hommes sur l’ef-fervescence culturelledes premières annéesd’indépendance, un sujetqui était au centre de larencontre-débat animéemardi à la librairie Chihabpar le scénariste AhmedBedjaoui, en présence depersonnalités du monde littéraire et cinématographique àl’instar de Rachid Ben Allal, Boualem Aissaoui, Nadjet Khadda,El Hadj Nour, ancien directeur de la radio algérienne… etbien d’autres.

OXYMORE

Sobre mais efficace pour une revue de scientifiques

Oxymore, numériquement surnommé ubumag, est un maga-zine culturel algérien consacré au cinéma mais aussi à la musi-que, à la littérature, à l’art plastique et à l’underground. Dans unstyle subjectif et totalement absurde, chaque billet est uneœuvre à part entière. Ce webzine offre chaque jour des arti-

cles, des chroniques, des dossiers et des interviews originales

Avec Yema, pour lequel elledit s’être inspirée tout à lafois de la tragédie grecque,de la situation algérienne ouencore de Victor Hugo (ElWatan, 16/11), Djamila Sa-hraoui continue de creuserson sillon dans la f iction.Ecrit, réalisé et interprétépar la cinéaste, le film étaiten sélection à la Mostra deVenise 2012 dans la sectionOrizzonti. Au Festival de Na-mur ou Yema était en com-pétition, Djamila Sahraoui aété récompensée du prix de la meilleure interprétationpour sa composition de Ouardia. Etalon d’argent du Fespaco2013 à Ouagadougou, le film y a également obtenu le prixde la meilleure image et la mention spéciale du Jury.

L'Année du Maghreb 2012

Un printemps arabe?

Editions CNRS ,2012

L’Année du Maghreb ne pouvaitne pas s’intéresser au « printemps» ou aux « révolutions » arabes,d’autant plus que les dynamiquespolitique et sociale qui ont ébranléles bases des régimes autoritairesde la région et ont remis « en causeun certain nombre de présuppo-sés scientifiques sur le caractère

inéluctable de l’autoritarisme

[MUSIC]

[PARUTION]